Mariage du diadoque Paul de Grèce et de Marie-Chantal Miller

Mariage du diadoque Paul de Grèce et de Marie-Chantal Miller
Marie-Chantal Miller et Paul de Grèce dix-huit ans après leur mariage, en 2013.
Marie-Chantal Miller et Paul de Grèce dix-huit ans après leur mariage, en 2013.

Type Mariage princier
Pays Royaume-Uni
Localisation Cathédrale Sainte-Sophie de Londres
Château de Hampton Court
Organisateur Famille royale de Grèce
Famille Miller
Date
Participant(s) Voir Invités notables
Nombre de participants 2 500 invités

Le mariage du diadoque Paul de Grèce et de Marie-Chantal Miller se déroule le à Londres, au Royaume-Uni. Organisé à la cathédrale Sainte-Sophie et financé par le père de la mariée, il déclenche les critiques du gouvernement grec, qui accuse les membres de l'ancienne famille royale de vouloir déstabiliser la République hellénique.

Rencontre du couple modifier

Le diadoque Paul de Grèce et Marie-Chantal Miller font connaissance en 1993, lors d'une fête donnée par l'armateur grec Stávros Niárchos à La Nouvelle-Orléans[1],[2]. Le jeune homme est le fils aîné de l'ancien roi Constantin II de Grèce. La jeune femme est la fille du multimillionnaire américain Robert Warren Miller, qui a bâti sa fortune dans le domaine du duty free[2]. Elle est par ailleurs la belle-sœur du millionnaire Christopher Getty (petit-fils de Jean Paul Getty) et du prince Alexander von Fürstenberg (en) (fils d'Egon et de Diane von Fürstenberg)[3]. Rapidement, Paul et Marie-Chantal tombent amoureux et se fiancent en 1994[4].

Préparatifs du mariage modifier

Peu avant son mariage, le [5], Marie-Chantal abandonne sa foi catholique et se convertit à la religion orthodoxe[4].

L'ancienne famille royale de Grèce étant interdite de séjour dans son pays[6], le couple célèbre son mariage au Royaume-Uni, lieu d'exil du roi Constantin II et de la reine Anne-Marie depuis 1974[7],[8].

Festivités prénuptiales modifier

Avant la noce, la reine Élisabeth II du Royaume-Uni offre aux invités un thé à l'hôtel Claridge's, tandis que la reine Margrethe II de Danemark accueille une centaine de convives à bord de son yacht, le Dannebrog, amarré sur la Tamise, près de la tour de Londres[9]. Enfin, un banquet prénuptial a lieu à Wrotham Park[9].

Déroulement modifier

Paul et Marie-Chantal s'unissent à la cathédrale Sainte-Sophie de Londres le [10]. La cérémonie est présidée par Grigórios Theochárous, archimandrite de Thyatire et de Grande-Bretagne[11]. C'est le prince des Asturies, cousin germain du diadoque, qui procède à l'échange des anneaux et soutient la couronne au-dessus de la tête des mariés[12]. Durant la cérémonie, Marie-Chantal porte une robe de mariée du couturier italien Valentino[13]. Organisé par Lady Elizabeth Anson, cousine de la reine Élisabeth II[9],[14], le mariage réunit quelque 2 500 personnes[N 1], dont une douzaine de députés grecs issus de la Nouvelle Démocratie[15]. Malgré la distance, il provoque un énorme scandale politique à Athènes. Le gouvernement grec accuse en effet l'ancienne dynastie de questionner la validité du référendum de 1974 en faisant de l'union du diadoque un véritable mariage princier[16],[17],[18]. De fait, l'événement attire plus de têtes couronnées que le mariage du prince Charles et de Lady Diana Spencer, quatorze ans auparavant[19].

L'union de Paul et Marie-Chantal mobilise par ailleurs des sommes d'argent colossales, puisque la presse estime que 8 millions de dollars ont été dépensés par le père de la mariée pour financer la cérémonie et la réception qui l'a suivie[20], et qui a eu lieu au château de Hampton Court[11].

Avant l'organisation de la cérémonie, une télévision privée grecque achète le droit de retransmettre la cérémonie du mariage, ce qui accentue la colère du gouvernement d'Andréas Papandréou[15]. En définitive, quarante-neuf chaînes du monde entier (dont plusieurs grecques) diffusent les épousailles de Paul et de Marie-Chantal[15].

Les sondages d'opinion réalisés après le mariage révèlent finalement une hausse de la popularité de la famille royale grecque[21].

Invités notables modifier

Famille du marié modifier

Monogramme de couleur bleu surmonté d'une couronne montrant les initiales latines MC et grecque Π enlacées.
Chiffre de Paul et de Marie-Chantal.

Famille de la mariée modifier

Autres personnalités modifier

Au total, les festivités réunissent 2 500 convives, dont un nombre important de membres de familles royales, parmi lesquels la reine Élisabeth II du Royaume-Uni et le prince Philip, duc d'Édimbourg, le grand-duc Jean et la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg, le roi Albert II et la reine Paola de Belgique, le roi Charles XVI Gustave et la reine Silvia de Suède, le roi Hussein et la reine Noor de Jordanie, le prince héritier Willem-Alexander des Pays-Bas, le prince Karim Aga Khan IV, l'ex-roi Michel Ier de Roumanie, l'ex-roi Siméon II de Bulgarie, l'ex-impératrice Farah d'Iran et la princesse Marie-Gabrielle de Savoie[22],[23].

Aucun membre de la famille princière de Monaco n'assiste à l'union de Paul et Marie-Chantal, en raison du mariage civil, le même jour, de la princesse Stéphanie de Monaco et de Daniel Ducruet. La plupart des familles royales européennes étant présentes à Londres, la cérémonie monégasque se voit éclipsée par le mariage du diadoque[25],[26].

Dans la littérature modifier

La dramaturge américaine Wendy Wasserstein cite brièvement le mariage de Paul et Marie-Chantal dans l'essai Shiksa Goddess (2001)[27].

L'écrivaine franco-marocaine Saphia Azzeddine fait, elle aussi, référence au mariage de Paul et Marie-Chantal dans son roman Combien veux-tu m'épouser ? (2013)[28].

L'auteur américain William Norwich fait également une très courte allusion à l'union du couple dans son roman My Mrs Brown (2017)[29].

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (es) Eva Celada, Irene de Grecia : La princesa rebelde, Plaza & Janés, , 274 p. (ISBN 978-84-01-30545-0 et 84-01-30545-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (es) Ricardo Mateos Sáinz de Medrano, La Familia de la Reina Sofía : La Dinastía griega, la Casa de Hannover y los reales primos de Europa, Madrid, La Esfera de los Libros, , 573 p. (ISBN 84-9734-195-3). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Parmi elles, seules 450 personnes assistent à l'office, tandis que 850 autres suivent la cérémonie sur grand écran depuis le château de Hampton Court[9].

Références modifier

  1. (es) María Contreras, « Pablo de Grecia y Marie-Chantal Miller, la realeza en la era de Instagram », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 384.
  3. Jean-Sébastien Stehli, « Les dessous de la jet set », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b (en) « At his parent's home in Hampstead next month's royal bride and groom speak candidly of their romance and the plans for their London wedding », Hello!,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène, duc de Wurtemberg, Paris, L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN 978-2-908003-17-8), p. 411.
  6. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 378.
  7. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 376.
  8. Celada 2007, p. 192-193.
  9. a b c et d « Marie-Chantal de Grèce, la mariée de l'été », L'Éventail,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 385.
  11. a b et c Celada 2007, p. 193.
  12. (es) Silvia Vivas, « Así fue la macro boda de Marie Chantal Miller y Pablo de Grecia: 1300 invitados, 300 tartas y cero lágrimas por orden de Isabel II », Mujer Hoy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) Bob Colacello, « A Royal Family Affair », Vanity Fair,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Régine Salens, « 25 ans de mariage de Paul et Marie-Chantal de Grèce », La DH Les Sports+,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. a b et c (en) « “Royal Wedding” reveals deep divisions in Greece », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « Is This Huge Greek Wedding A Royal Plot? », Newsday,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. a et b (en) « A Royal Wedding », Royalty Magazine, vol. 14, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (de) « Trauung im königlichen Exil », Die Welt,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (en) Suzy Menkes, « Runways; High Society Transforms Itself Into Shy Society », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) Bob Morris, « At home and work with: Robert Isabell;Coming to the Aid of the Party », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en) Paul Anast, « Royal wedding angers Greek government », The Daily Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. a b c d e f g h i j k l m n et o (en) « Inside The Glamorous Royal Wedding And All The Glittering Parties », W,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. a b c d e f g h i j k l m et n Juliette Richer, « Le mariage de Paul et Marie-Chantal de Grèce », Point de vue,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. Régine Salens, « Portrait : Catherine de Grèce », sur Noblesse & Royautés, (consulté le ).
  25. (es) Carmen Gallardo, « Cuando Marie-Chantal Miller se casó con Pablo de Grecia », Vanity Fair,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. (es) Sara Castellanos, « El ‘making of’ de la foto de royals en la boda de Marie Chantal con Pablo de Grecia », Vanitatis,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (en) Wendy Wasserstein, Shiksa Goddess : Or, How I Spent My Forties, Knopf, (ISBN 9780375413506).
  28. Saphia Azzeddine, Combien veux-tu m'épouser ?, Grasset, (ISBN 224680437X).
  29. (en) William Norwich, My Mrs. Brown, Simon & Schuster, (ISBN 9781501108617), p. 39.