Marie-Adélaïde de Savoie
Marie-Adélaïde de Savoie, née au palais royal de Turin le et morte au château de Versailles le , est une princesse de la Maison de Savoie. Elle fut duchesse de Bourgogne par son mariage avec Louis de France, puis dauphine de France. Elle est la mère du duc d'Anjou, futur roi de France, qui succédera à Louis XIV sous le nom de Louis XV.
Titres
–
(10 mois et 4 jours)
Prédécesseur | Marie-Anne de Bavière |
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Successeur | Marie-Thérèse d'Espagne |
–
(13 ans, 4 mois et 7 jours)
Prédécesseur | Isabelle-Claire-Eugénie d'Autriche |
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Successeur | Marie-Thérèse d'Autriche |
Titulature |
Princesse de Savoie Duchesse de Bourgogne Dauphine de France |
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Dynastie | Maison de Savoie |
Nom de naissance | Maria Adelaide di Savoia |
Naissance |
Palais royal de Turin (Savoie) |
Décès |
(à 26 ans) Château de Versailles (France) |
Sépulture | Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis |
Père | Victor-Amédée II de Savoie |
Mère | Anne-Marie d'Orléans |
Conjoint | Louis de France |
Enfant |
Louis de France Louis de France Louis de France |
Religion | Catholicisme |
Biographie
modifierFamille
modifierMarie-Adélaïde est l'aînée des huit enfants issus de l'union de Victor-Amédée II, duc de Savoie, et d'Anne-Marie d'Orléans, fille de Monsieur, frère du roi Louis XIV. Son père est le fils de Charles-Emmanuel II, duc de Savoie, et de sa seconde épouse, Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie. Il est le fils unique et seul héritier de son père et commence son règne sous la régence de sa mère. Pour ce qui est de sa mère, elle est issue du premier mariage de Monsieur avec Henriette d'Angleterre. La princesse est la sœur de Marie-Louise-Gabrielle de Savoie, future reine d'Espagne.
Elle est également la sœur de Marie-Anne de Savoie, de deux jeunes frères mort-nés en 1691 et en 1697, de Victor-Amédée de Savoie, mort avant son père, de Charles-Emmanuel III de Savoie, prince héritier du royaume de Savoie, et d'Emmanuel-Philibert de Savoie, mort en 1705.
Enfance
modifierMarie-Adélaïde naît et grandit au sein d'une famille très francophile. En effet, sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère sont françaises. La princesse est plutôt proche de sa grand-mère paternelle, la duchesse douairière de Savoie, née Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie. En vertu du traité qui met fin à la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, elle épouse, le , Louis de France, duc de Bourgogne. Il deviendra ensuite au décès de son père dauphin de France.
À la cour de France
modifierLeur mariage marque une pause dans l'austérité de la cour avec des festivités très fastueuses. La petite duchesse fait rapidement la conquête du grand-père de son époux, Louis XIV, flatté par sa bonne humeur et ses manières, ainsi que de l'épouse secrète de celui-ci, Madame de Maintenon. Elle appelle d'ailleurs familièrement cette dernière « ma tante » et obtient même une place dans la Maison royale de Saint-Louis (à Saint-Cyr), en suivant les cours avec attention, et ça malgré son attitude de plutôt mauvaise élève. Elle séduit aussi son époux, qui est réputé très pieux.
Elle est solidaire en tout à ce dernier. Elle respecte également son beau-père, le Grand Dauphin, malgré la relation distante qu'il noue avec son fils aîné, le duc de Bourgogne. Elle est donc le trait d'union de toute la famille de 1697 et 1712. Ses maternités, malgré quelques fausses-couches, lui raffermissent sa position à la cour et chacun voit en elle une future reine. Le duc de Saint-Simon, dans ses Mémoires, dépeint la duchesse comme une femme habile à la cour et pleine d'esprit et d'énergie[1]. En 1700, elle assiste au mariage de Pierre de Montesquiou d'Artagnan.
La duchesse écoute son mari et le soutient contre leurs adversaires de la « clique de Meudon », qui s'oppose alors au cercle du duc de Bourgogne (le Grand Dauphin et deux de ses demi-sœurs, Mademoiselle de Nantes et Mademoiselle de Blois, toutes deux filles légitimée de Louis XIV). En 1708, elle vole ainsi au secours de son époux, calomnié pour son peu de courage militaire. Etant la future dauphine de France, et étant donné que la reine Marie-Thérèse d'Autriche est décédée, la duchesse occupera alors, au long de sa vie à la cour, le presque statut de souveraine.
À ce titre, elle occupe l'ancien appartement de la reine et, étant alors la première dame de la cour, l'étiquette lui accordait de nombreux avantages qu'une simple dauphine n'aurait pas eu. Aussi, en 1699, elle ne put que souscrire à l'invitation de Madame de Maintenon d'être la marraine du petit Louis-François-Armand, futur duc de Richelieu. Elle le familiarisera avec la cour[2]. En 1700, le duc d'Anjou, son beau-frère, devient roi d'Espagne et épouse alors la sœur de Marie-Adélaïde.
Descendance
modifierDu mariage de Marie-Adélaïde de Savoie et de Louis de France naissent trois enfants :
- Louis (25 juin 1704 - 13 avril 1705), duc de Bretagne ;
- Louis (8 janvier 1707 - 8 mars 1712), duc de Bretagne puis dauphin de France (18 février 1712 - 8 mars 1712) ;
- Louis (15 février 1710 - 10 mai 1774), duc d'Anjou, dauphin de France (8 mars 1712 - 1er septembre 1715) puis roi de France (1er septembre 1715 - 10 mai 1774).
L'année suivant cette dernière naissance, le Grand Dauphin décède, faisant de son fils aîné, duc de Bourgogne, jusqu'alors surnommé le « Petit Dauphin » pour le différencier de son père, le seul dauphin de France. Marie-Adélaïde accède donc au rang de dauphine, en sa qualité d'épouse de l'héritier du trône de France, à l'âge de 25 ans. Malheureusement, les époux ne profitèrent guère longtemps de cette élévation nouvelle.
Décès
modifierEn 1712, la famille royale doit faire face à une épidémie de rougeole qui n'épargne alors pas les occupants du château de Versailles. Atteinte du mal, la dauphine y succombe le , à l'âge de 26 ans. Son mari la suit dans la tombe six jours plus tard. L'aîné de leurs deux fils, également atteint, meurt moins d'un mois après eux. Son cœur est porté à la chapelle Sainte-Anne de l'église du Val-de-Grâce (alors nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de quarante-cinq rois et reines de France). En 1793, la chapelle est profanée et l'architecte Louis François Petit-Radel s'empare de l'une en vermeil contenant son cœur.
Il vendit le reliquaire ou l'échangea contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement ou « mummie », alors chère et rare, alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux[3]. Le cœur de la défunte à donc probablement été employé sur une toile peinte.
Héraldique
modifierBlasonnement :
Écartelé, en I contre-écartelé au 1 d’argent à la croix potencée d’or cantonné de quatre croisettes de même, en 2 burelé d’azur et d’argent de dix pièces au lion de gueules armé lampassé et couronné d’or brochant sur le tout, au 3 d’or au lion de gueules armé lampassé et couronné d’azur et au 4 d’argent au lion de gueules armé lampassé et couronné d’or en II grand-quartier parti au 1 de gueules au cheval effrayé d’argent, au 2 fascé d’or et de sable de huit pièces au cancrelin de sinople posée en bande brochant sur le tout et enté en pointe d’argent à trois bouterolles au bout d’épée faites en croissant de gueules malordonnées, en III grand-quartier parti en 1 d’argent semé de billettes de sable au lion de même brochant sur le tout et en 2 de sable au lion d’argent, en IV grand-quartier parti en 1 à cinq point d’or équipolé à quatre points d’azur au 2 d’argent au chef de gueules ; sur le tout de gueules à la croix d’argent.
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Ascendance
modifierNotes et références
modifier- Saint-Simon, Mémoires, folio, (ISBN 978-2-07-038234-7 et 2-07-038234-6), p. 227-237
- Paul Rival, Fantaisies amoureuses du duc de Richelieu, Paris, (Hachette), , 399 p., p. 27-28
- André Castelot, L'Histoire insolite, Paris, Perrin, , 427 p. (ISBN 2-262-00248-7), p. 171.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Simone Bertière, Les Femmes du Roi-Soleil, Éditions de Fallois, 1998, (ISBN 2-253-14712-5).
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Marie-Adélaïde de Savoie » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- Yvonne Brunel, Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne, 1685-1712, Éditions Beauchesne, coll. « Figures d'hier et d'aujourd'hui », , 254 p.
- Louise de Cléron, Souvenirs d'une Demoiselle d'honneur de Mme la Duchesse de Bourgogne, Paris, Michel Lévy, 1861. Écrit sous le pseudonyme de Fiorenza Orsini, cette biographie livre une part de l'intimité de la duchesse. (Attention : cet écrit est considéré par certains historiens comme apocryphe.).
- Bruno Cortequisse, Les dauphines de France au temps des Bourbons, Perrin, 2023.
- Anne-Marie Desplat-Duc, "Les Colombes du Roi-Soleil tome 12 : Victoire et la Princesse de Savoie", Flammarion, 2013 (roman pour la jeunesse)
- Martial Debriffe, La duchesse de Bourgogne, mère de Louis XV, Univers Poche, , 166 p. (ISBN 978-2-8238-0787-5, lire en ligne).
- Antonia Fraser, Les femmes dans la vie de Louis XIV, 2007.
- Annie Jay, Adélaïde, princesse espiègle, Éveil et Découvertes, 2010 (roman pour la jeunesse).
- Elisabetta Lurgo, Marie-Adélaïde de Savoie. Duchesse de Bourgogne, mère de Louis XV, Paris, Perrin, , 432 p. (ISBN 978-2-262-10013-1, lire en ligne).
- Sabine Melchior-Bonnet, Louis et Marie-Adélaïde de Bourgogne, la vertu et la grâce, Robert Lafont, 2002.
- Adrien Maurice de Noailles, Lettres inédites de Marie-Adélaïde de Savoye, duchesse de Bourgogne, précédées d'une notice sur sa vie (1850).
- Fabrice Preyat, « Marie-Adélaïde de Savoie (1685-1712), Duchesse de Bourgogne, enfant terrible de Versailles », Études sur le XVIIIe siècle, vol. XXXXI, , p. 292 (lire en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Une biographie et quelques éléments sur Marie-Adélaïde de Savoie sur leblogdesmenines.blogspot.com