Mathilde Sallier de La Tour
Mathilde Sallier de La Tour, connue sous le pseudonyme de Paul Mahaut, née Marie-Mathilde Ruinart de Brimont le à Paris et morte le à Rome, est une peintre et épistolière franco-italienne.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Marie-Mathilde Ruinart de Brimont |
Pseudonyme |
Paul Mahaut |
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Victor Sallier de La Tour (d) |
Maître |
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Biographie
modifierNée à Paris le [1], Marie-Mathilde Ruinart de Brimont est la fille de Marie-Laure Ruinart de Brimont, née de Chabrol-Chaméane (1809-1864), et de Jean-Arthur Ruinart de Brimont (1798-1874), conseiller référendaire à la Cour des comptes. Elle est par conséquent la petite-fille de deux anciens députés de la Restauration, Antoine-Joseph de Chabrol de Chaméane et Irénée Ruinart de Brimont.
En 1856, sa sœur aînée Marie-Marthe (1831-1900) épouse un noble savoisien, le comte Charles-Félix de La Tour, marquis de Cordon (1824-1893), major de l'état-major du royaume de Piémont-Sardaigne, fils de Victor-Amédée Sallier de La Tour. Charles-Félix a un frère cadet, le comte Victor Sallier de La Tour (1827-1894), qui s'illustre quelques années plus tard en tant que diplomate du nouveau royaume d'Italie. En 1864, il demande la main de sa belle-sœur, mais le père de Mathilde s'oppose d'abord au mariage en raison du penchant notoire de Victor pour les jeux d'argent. Finalement, l'union a bien lieu trois ans plus tard, le , à Turin[2].
Peu de temps après le mariage, le couple embarque pour le Japon, où Victor a été nommé ministre plénipotentiaire. À cette occasion, Mathilde tient un journal de voyage et réalise plusieurs croquis. Elle note également ses impressions dans sa correspondance, notamment avec sa meilleure amie, Virginia della Rovere. Publiés en 2021 par Giulio Bertelli, professeur de langue et culture italiennes à l'université d'Osaka, ces écrits et ces dessins constituent l'un des plus anciens témoignages occidentaux sur le Japon de l'ère Meiji.
De retour en Europe en 1870, Mathilde et son mari partent en 1871 pour Stockholm, où Victor vient d'être muté. L'année suivante, elle y rencontre[Information douteuse] le ministre plénipotentiaire français, le comte Arthur de Gobineau, avec lequel elle entame une longue relation amicale[2] voire amoureuse.
La jalousie éprouvée par Victor incite Mathilde à partir pour Rome avec sa fille Jeanne, née au Japon en 1868. Elle y retrouve Gobineau, retiré de la diplomatie en 1877. Dans la capitale italienne, elle se lie d'amitié avec la princesse Marguerite de Savoie peu de temps avant que celle-ci devienne reine[2]. Mort en 1882, alors qu'il se rendait à Rome depuis Chaméane, où la comtesse possédait un château, Gobineau a légué à son amie ses droits littéraires ainsi que le contenu de son atelier de sculpteur. La mort de Jeanne, survenue le , rompt le dernier lien entre Mathilde et son mari[2].
Mathilde consacre la dernière partie de sa vie à la peinture. Élève d'Andrea Gastaldi, elle a notamment exposé ses œuvres au Salon de Paris. Certains de ses tableaux, comme le Portrait du comte de Gobineau (1876)[3] ou Une vestale (1879)[4] sont signés du pseudonyme « Paul Mahaut ».
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Armand Mathey, Portrait du comte de Gobineau (1887), gravure d'après le tableau de Mathilde Sallier de La Tour de 1876.
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Portrait d'Arthur Symons (1898), localisation inconnue.
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Portrait de Marguerite de Savoie, localisation inconnue.
Mathilde a légué de nombreux documents relatifs à Gobineau, dont des lettres échangées entre 1872 et 1882 ainsi que le Portrait du comte de Gobineau de 1876, à la Gobineau-Vereinigung dirigée par Ludwig Schemann. Cette collection constitue une part importante du fonds Gobineau de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg[5].
Notes et références
modifier- Jean Boissel, Gobineau, biographie. Mythes et réalité, Paris, Berg International, 1993, p. 252.
- Giulio Bertelli, Mathilde Sallier de La Tour's writings on Japan (1867-1870) (conférence en ligne), chaîne YouTube de Giulio Bertelli, (consultée le ).
- Explication des ouvrages… exposés au Palais des Champs-Élysées le , Paris, 1876, p. 171, no 1376.
- Explication des ouvrages… exposés au Palais des Champs-Élysées le , Paris, 1879, p. 165, no 1985.
- Henri Tronchon (d), « L'homme que fut Gobineau », Bulletin de la Faculté des lettres de Strasbourg, , p. 170-171 ; Édith Bernardin, « Catalogue de l'exposition Gobineau », Bulletin de la Faculté des lettres de Strasbourg, , p. 228-239.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Giulio Antonio Bertelli (éd.), The Travel Journals of Mathilde, Contessa Sallier de La Tour, into the Interior of Japan (1867-1870), including Letters, Notes and Sketches, Londres, Routledge, 2 volumes, 2 400 p.
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :