Maxime Vivas

écrivain et journaliste français

Maxime Vivas, né le [1] à Cruéjouls (Aveyron), est un écrivain, essayiste et cyber-journaliste français. Il est controversé pour son soutien de la politique de la Chine et du Kremlin, ainsi que sa négation du génocide culturel des Ouïghours.

Maxime Vivas
Lors du festival du livre jeunesse
de Saint-Orens, le 24 janvier 2014.
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Rédacteur à
Le Grand Soir (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Prix du Zinc ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

modifier

Origines familiales et études

modifier

Deuxième de six enfants d'une famille d'origine espagnole, d'un père mineur aragonais et d'une mère cantinière catalane[2], il passe son enfance à Albias en Tarn-et-Garonne, où sa famille s'installe quand il a cinq ans[3]. Il est ensuite élève du collège P.-Darasse de Caussade.

Activités professionnelles

modifier

Il est postier à Montauban puis au centre de tri de Paris Brune[4].

Dans les années 1980-1990, il est ergonome dans une direction de France Télécom délocalisée à Blagnac, près de Toulouse.

Activités extra-professionnelles

modifier

En 2003, il est « référent littéraire » d'Attac-France[5].

Il s'installe près de Toulouse après vingt ans passés à Paris. Il est administrateur du site d'« information alternative » Le Grand Soir (legrandsoir.info)[6], site « peu fiable et qui relaie des théories conspirationnistes » selon le Décodex du journal Le Monde[7] et Conspiracy Watch.

Publications et polémiques

modifier

Venu tardivement à l'écriture, il publie dans la littérature « blanche » (essais, romans, nouvelles) et dans la « noire » (romans policiers)[8]. Il est édité en France, Belgique, Italie, Chine, à Cuba, au Venezuela et aux États-Unis.

Paris Brune (1997)

modifier

Son roman Paris Brune, paru en 1997, dix ans après la fermeture du centre de tri, met en scène le personnage collectif des agents qu'il a côtoyés. Il lui vaudra le prix Roger Vailland et l'étiquette d'« écrivain » des PTT[9]. De ce roman, qui décrit comment de jeunes provinciaux se retrouvent postiers dans un grand centre de tri parisien et découvrent la grève (« Un combat commençait, les salaires seraient amputés, mais la monotonie du tri, l’exaspérante condamnation à vider des corbeilles de paquets, des plateaux de lettres, des sacs qui se remplissent sans cesse seraient rompues le temps d’une action fraternelle librement conduite »), Jean-Noël Pancrazi écrit, dans Le Monde : « Ce texte fera mentir tous ceux qui se plaignent que le roman français est déconnecté de la réalité sociale contemporaine »[10].

La face cachée de Reporters sans frontières (2007)

modifier

En 2007, il publie La face cachée de Reporters sans frontières.

Jean-Emmanuel Ducoin dans L'Humanité rapporte en 2008 que le livre a progressivement connu une certaine notoriété : « Le Monde, le Parisien, Marianneetc., et de nombreux sites ont eux aussi commencé à lever le voile, s'appuyant enfin [...] sur le contenu du livre de Maxime Vivas »[11].

Dalaï-Lama - Pas si ZEN (2011)

modifier

En 2011, il publie Dalaï-Lama - Pas si ZEN, un pamphlet rédigé à la suite d'une visite dans la région autonome du Tibet en compagnie de quatre autres journalistes français, dans le cadre d'un voyage de presse organisé par le gouvernement central chinois[12],[13]. Il rapporte que « là où il s’attendait à trouver un pays vidé de sa culture par une puissance coloniale étrangère, la Chine (...) il a vu des choses qui allaient à l'encontre de ce qui se raconte au sujet du Tibet : notamment une université libre et (...) une grande activité culturelle en langue tibétaine, avec radio, télé, des panneaux en tibétain… Rien à voir avec le sort que l'on réserve ici même aux langues régionales, occitan, basque ou breton ! La religion n'y est pas interdite, au contraire, il y a une véritable arrogance religieuse ; des prières dans la rue, des temples rénovés qui sont pleins à craquer, des bouddhas recouverts de feuilles d'or… sans compter l'extraordinaire développement économique du Tibet. » Il est d'avis que « si le Dalaï-Lama retrouvait le pouvoir à Lhassa, il restaurerait une théocratie obscurantiste, telle qu'elle existait autrefois, où la religion primait sur tout »[14],[15].

Pour Renée Mourgues, journaliste de La République des Pyrénées, Maxime Vivas « brosse un portrait iconoclaste de l'idole philosophico-religieuse « adulée par les bobos parisiens et les babas cool » mais aussi par des êtres en mal de spiritualité »[16].

Selon le journaliste Jean-Paul Ribes, président du Comité de soutien au peuple tibétain, Maxime Vivas a retranscrit les dires d'interlocuteurs qu'on lui a présentés ainsi que des chiffres et des dates fournies par le gouvernement chinois. Jean-Paul Ribes se demande, lui, si le but n'est pas « de faire grossir une rumeur, aussi fausse, au fond, que ses prémisses » et qualifie Maxime Vivas de « journaliste bien peu professionnel » et d'« écrivain de circonstance » vantant « les mérites du colonialisme ». Il lui reproche également son manque de lucidité, puisque son livre est publié au moment où le 14e dalaï-lama se retire de la vie politique et laisse la place à un dirigeant laïc élu, dans le cadre du processus de démocratisation du Tibet en exil[17].

L'irrésistible déchéance de Robert Ménard, candidat du Front national (2013)

modifier

En 2013, il publie, aux Éditions Arcane 17, L'irrésistible déchéance de Robert Ménard, candidat du Front national, « essai à charge » qui « décortique [...] le double discours de Ménard : défenseur autoproclamé de la liberté d’expression, il déteste néanmoins qu’elle entrave ses intérêts ou ceux de ses alliés français et nord-américains »[18]. Dans le quotidien Midi libre, Robert Ménard le qualifie de « fou » et de « corbeau » et le menace deux fois d'un procès (les et )[19],[20].

Ouïghours, pour en finir avec les fake news (2020)

modifier

En décembre 2020, Maxime Vivas publie Ouïghours, pour en finir avec les fake news.

Le , Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, cite dans sa conférence de presse annuelle Maxime Vivas comme s’étant rendu au Xinjiang à deux reprises et n’ayant pas constaté de politique discriminatoire envers les musulmans ouïghours[21].

Critiques et controverses

modifier

Pour Libération, Maxime Vivas, qui « ne parle ni mandarin, ni ouïghour, épouse la communication officielle de la Chine »[22].

Pour Marc Julienne, chercheur au centre Asie de l'Institut français des relations internationales (Ifri), Maxime Vivas est utilisé par la Chine pour discréditer les accusations de « génocide » au Xinjiang[23].

Pour Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, Maxime Vivas compte au nombre des intellectuels dans les sociétés civiles que Pékin essaie d'influencer, afin d'avoir des relais pour convaincre la population chinoise qu'il y a à l'étranger des soutiens au régime, et créer à l'étranger des réseaux favorables aux intérêts chinois[24]. En septembre 2021, le quotidien Le Monde estime que Vivas, « militant d'extrême-gauche », relaie la propagande chinoise[25].

Selon le journaliste spécialiste de la Chine Pierre-Antoine Donnet, qui qualifie Maxime Vivas de « négationniste », ce livre, qui conteste la répression chinoise contre les Ouïghours, « reprend in extenso la communication d'État chinoise à propos du Xinjiang, jusqu'à la désignation du coupable de ce complot international contre la Chine : la CIA. Il fallait y penser ! ». Pierre-Antoine Donnet relève également les liens de la maison d'édition de ce livre, La Route de la soie, avec le régime chinois[26].

Engagements politiques

modifier

Lors des élections européennes de 2009, Maxime Vivas soutient Jean-Luc Mélenchon, le Parti de Gauche, et le Front de gauche[27].

En 2012, il soutient publiquement Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle, dans un appel signé par 100 auteurs de polars[28]. En , il explique pourquoi il recommencera à l'élection présidentielle de 2017.

Prises de position et influence

modifier

Maxime Vivas est décrit comme un agent d'influence du régime chinois[29],[30], qui en diffuse la propagande et nie les exactions documentées par les ONG. Il apparaît dans les médias d’État du régime, où il épouse la désinformation officielle niant le génocide culturel des Ouïghours, qui le mettent en avant dans leur communication de propagande[23],[31]. Il publie dans une revue proche des services de renseignement chinois[32]. Il est également décrit comme un soutien de la politique du Kremlin[29].

Ouvrages

modifier
  • Paris Brune (roman), Éditions Le Temps des Cerises, Paris, 1997 (prix Roger Vailland 1997)
  • La bousculade (roman), Éditions de l’Aube, La Tour d'Aigues, 1998
  • Écran total (polar humoristique), Éditions Jigal, Paris, 1999
  • La cathédrale au fond du jardin (ou Pourquoi j'ai voulu tuer Louis-Ferdinand Céline) (roman historique), coll. « Pique rouge », Atout Éditions, Vallauris, 2002 (prix du Zinc 2002)[33].
  • Comme le scorpion, mon frère (polar altermondialiste), coll. « Cerise noire », Éditions Le Temps des Cerises, Paris, 2003
  • La tour Eiffel et le cocotier (roman humoristique), Éditions Le Léopard Masqué, Paris, 2005
  • (en collaboration avec Danielle Bleitrach et Viktor Dedaj), Les États-Unis de mal empire : ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud (essai), Éditions Aden, Bruxelles, 2005
  • La face cachée de Reporters sans frontières : de la CIA aux faucons du Pentagone (enquête), Éditions Aden, Bruxelles, 2007, 266 p. (prix « Lire la politique »)
  • Chroniques littéraires et impertinentes sur Radio Mon Païs (recueil de causeries radiophoniques), Éditions la Brochure, 2008
  • Victor Hugo à La Havane, ou Deux siècles d'influence française à Cuba (guide touristico-littéraire), Éditions La Brochure, 2009
  • Chicharra et les vautours (roman pour la jeunesse), Éditions Le Griffon bleu, 2010
  • (avec Viktor Dedaj) 200 citations pour comprendre le monde passé, présent et avenir, suivies du programme du Conseil national de la Résistance, préface de Jean-Luc Mélenchon, Éditions La Brochure, 2011
  • Dalaï-Lama - Pas si ZEN, Max Milo, 2011
  • Le gueuloir. (Si Rabelais, Hugo, Céline et quelques autres se rencontraient...), Les Éditions du Léopard démasqué, 2013
  • L'irrésistible déchéance de Robert Ménard, candidat du Front National, Éditions Arcane 17, 2013
  • (avec Frédéric Vivas), Marine Le Pen amène le pire, Éditions Golias, 2014
  • Rouges, les collines de Caracas, polar, Éditions Arcane 17, 2015
  • Les déchirures, essai, Éditions Golias 2016
  • Ouïghours, pour en finir avec les fake news, La Route de la Soie - Éditions, 2020

Notes et références

modifier
  1. Vivas, Maxime (1942-....), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, 00831-frfre (consulté le )
  2. Maxime Vivas - Éléments de biographie, site du 2e festival du polar méditerranéen.
  3. Jean-Paul Damaggio, Enfance de Maxime Vivas, sur le blogue des Éditions La brochure, 29 mai 2010 : « Sa famille s'est installée à Albias quand il avait cinq ans. ».
  4. Jean-Marc Sauret, Des postiers et des centres de tri : un management complexe, Éditions L'Harmattan, 2003, 384 pages, p. 100 : « Maxime Vivas, ancien postier du centre de tri de Paris Brune. »
  5. « Maxime Vivas publie un roman d'actualité », La Dépêche du Midi, .
  6. « Le Grand Soir », sur Conspiracy Watch (consulté le ).
  7. « Le Grand Soir », sur Décodex (consulté le ).
  8. « Le roman devient caustique », La Dépêche du Midi,  : « Ergonome de métier, cet analyste du travail a commencé par la littérature blanche avant de tenter la littérature noire ».
  9. Christian Chevandier et Christian Henrisey, Les écrivains des PTT, de Georges Valero à Maxime Vivas, in Le roman social : littérature, histoire et mouvement ouvrier (ss la dir. de Sophie Béroud, Tania Régin), Éditions de l'atelier, 2002, 287 p., pp. 219-231, en part. p. 229.
  10. Jean-Noël Pancrazi, « Paris-Brune, de Maxime Vivas », Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  11. Commentaire d'Alain Raynal dans L'Humanité du 24 mai 2008, reproduit sur la page « Maxime Vivas », sur Le Griffon bleu, (version du sur Internet Archive).
  12. Rémy Ourdan, « Au pays des Tibétains heureux », Le Monde, .
  13. Renaud Girard, « Le Toit du monde offre deux visages », Le Figaro, .
  14. « Spiritualité. La visite du Dalaï Lama à Toulouse », La Dépêche du Midi, , section « Pas si zen que ça… ».
  15. « Espanès. Maxime Vivas : « Le dalaï-lama veut restaurer son pouvoir » », La Dépêche du Midi, .
  16. Renée Mourgues, « Un monarque déchu assoiffé de pouvoir », La République des Pyrénées, .
  17. Restons zen, Jean-Paul Ribes, site du comité de soutien au peuple tibétain, 6 septembre 2011.
  18. Mathias Reymond, L’irrésistible déchéance de Robert Ménard. Candidat du Front national, Le Monde diplomatique, janvier 2014.
  19. « Béziers : Robert Ménard réplique contre le livre qui l'accuse de tous les maux », Midi libre, .
  20. Ludovic Trabuchet, « À Béziers, Maxime Vivas vient parler de Robert Ménard, il réplique », Midi libre, .
  21. Frédéric Lemaître, « La diplomatie chinoise n’entend faire aucune concession », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Nicolas Quénel, « La propagande de Pékin à la conquête de la France », Libération, (consulté le ).
  23. a et b Thaïs Chaigne et Laurence Defranoux, « Qui est Maxime Vivas, ce Français qui dénonce des « fake news » sur les Ouïghours et fait le bonheur de Pékin ? » Accès payant, sur CheckNews, Libération, .
  24. Vincent Ballester, « Strasbourg : pressions de la Chine dans les universités, « Christian Mestre est un exemple, mais il y en a d'autres » », sur France 3 Grand Est, (consulté le ).
  25. Nathalie Guibert et Brice Pedroletti, « Comment la Chine durcit sa guerre d’influence à l’échelle planétaire », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. Pierre-Antoine Donnet, Chine, le grand prédateur : un défi pour la planète, Paris, Éditions de l'Aube, coll. « Mikros », , 2e éd. (1re éd. 2021), 443 p. (ISBN 978-2-8159-5118-0, présentation en ligne), p. 131-134.
  27. « Maxime Vivas soutient Jean Luc Mélenchon, le PG, et le Front de Gauche », sur Parti de Gauche 31, (version du sur Internet Archive).
  28. « 100 auteurs de polar votent Mélenchon », L'Humanité, .
  29. a et b « Désinformation : « La Chine recrute aussi des influenceurs étrangers » », Le Point, (consulté le ).
  30. « La liste d'influenceurs de l'ambassade de Chine en France », Intelligence Online,‎ (lire en ligne).
  31. « Ouïghours : ces Français qui épousent le récit chinois », sur Arrêt sur images (consulté le ).
  32. « Dialogue Chine-France, l'étrange revue d'influence chinoise », Intelligence Online,‎ (lire en ligne).
  33. Prix attribué par des lecteurs, au salon du livre de Montmorillon dans la Vienne.

Liens externes

modifier