Meriem Belmihoub

avocate, militante indépendantiste et féministe algérienne

Meriem Belmihoub, épouse Zerdani, née le à Alger et morte le dans la même ville, est une avocate, militante indépendantiste et féministe. Elle a été aussi une femme politique et une députée algérienne.

Biographie modifier

Née le 1er avril 1935 à Alger, Meriem Belmihoub est la fille d’un cheminot algérien, militant de la CGT et du Parti du peuple algérien (ou PPA, le premier mouvement indépendantiste algérien créé dans l’entre-deux-guerres par Messali Hadj)[1].

Dès 1955, étudiante, elle s’engage dans le Front de libération nationale (FLN) et dans l’armée de libération nationale, créés l’un et l’autre peu de temps auparavant. En 1956, elle rejoint le maquis, répondant à un appel en ce sens du FLN vers les étudiants, et y apportant son concours comme infirmière. Elle est arrêtée en , jugée par une juridiction d'exception, le tribunal permanent des forces armées françaises, et emprisonnée. Elle passe cinq ans en prison. Elle est libérée en , dans le cadre des accords d'Évian entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui mettent fin à la guerre d'Algérie[2],[3].

Elle reprend des études de droit. En 1962, elle est également élue députée durant les élections constituantes algériennes, jusqu’en 1964. Les femmes ne sont que 10 députées sur 196 élus[4]. Elle est membre du bureau de cette Assemblée nationale, et participe à la commission de l’éducation et de la culture[3].

En 1964, elle quitte la politique pour le droit, épouse un ancien militant indépendantiste devenu homme politique, Abdelaziz Zerdani, et devient avocate au barreau d’Alger[1],[3],[5].

En tant qu’avocate, elle se fait connaître par sa défense des droits humains, contre les violences policières[3].

En , elle est nommée ministre conseiller pour les Affaires juridiques et administratives auprès du chef du gouvernement, dans le cadre du gouvernement Abdesslam. En , elle est désignée comme sénatrice, dans le tiers de l’effectif de cette assemblée, le Conseil de la Nation directement nommé par le président. Puis en , elle est élue comme experte au sein du Comité des Nations unies contre la discrimination à l’égard des femmes (Cedaw)[5], un mandat renouvelé à plusieurs reprises[6].

Tout au long de son parcours, elle milite également pour défendre le droit des femmes, leur représentativité dans les instances politiques ou autres, et contre les discriminations qu’elles subissent. De 1963 à 1965, elle fait partie de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA), créé par le FLN. Dans les années 1980, elle se mobilise contre le Code de la famille, s’insurgeant contre les dispositions discriminatoires de ce code envers les femmes. Elle préside la délégation de femmes reçue par le président de l’assemblée nationale algérienne. Toujours dans cette même décennie, elle participe à la fondation de l’association algérienne de planification familiale[3]. Elle réagit également à plusieurs reprises contre l’insuffisance de la représentation des femmes dans la vie politique ou à la tête de différentes organisations, notamment pour l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), en 2012[5],[4],[7].

Références modifier

  1. a et b Benjamin Stora, Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens, Éditions L’Harmattan, (lire en ligne), p. 195
  2. Déhiles Slimane, « L’appel des intellectuels initié par le FLN le 19 mai 1956 », El Watan,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  3. a b c d et e Michel Miaille, « Belmihoub,Meriem (épouse Zerdani) [Alger 1935] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 1466-467
  4. a et b « Cinquante ans d’indépendance : le long combat des Algériennes », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  5. a b et c « 11e congrès de l'ONM : protesta des maquisardes, appel au vote de Bouteflika », Le Matin (Algérie),‎ (lire en ligne)
  6. « Belmihoub-Zerdani réélue au comité de l’Onu », Le Matin (Algérie),‎ (lire en ligne)
  7. « Le ras-le-bol d’une combattante », Liberté,‎ (lire en ligne)

Liens externes modifier