Mouvements d'opposition aux méga-bassines en France

En France, des mouvements d'opposition aux méga-bassines apparaissent dans les années 2000 en protestation contre la construction de réserves de substitution. Ces retenues d'eau destinées à l'irrigation présentent la particularité d'être remplies en hiver par pompage dans la nappe phréatique, pour une utilisation en été, en substitution aux pompages qui étaient pratiqués antérieurement en été. Cette opposition naît de conflits d'usage autour de la ressource en eau.

Manifestation du collectif « Bassines, non merci » en 2020 dans les Deux-Sèvres (Nouvelle-Aquitaine, France).

Les mouvements se concentrent sur deux territoires situés dans l'ancienne région Poitou-Charentes, caractérisés par un déséquilibre en eau : le bassin Sèvre Niortaise Marais Poitevin, couvrant partiellement les départements des Deux-Sèvres, de la Vendée, de la Charente-Maritime et de la Vienne, et le bassin du Clain, dans le département de la Vienne. Au-delà des procédures judiciaires lancées dès le début des années 2000, des manifestations rassemblent plusieurs milliers de personnes à Sainte-Soline en puis et occasionnent une forte répression policière et judiciaire. Cet article porte exclusivement sur ces deux territoires, ainsi qu'une réserve isolée localisée en Île-de-France.

Au-delà de ces deux territoires, d'autres bassins sont concernés. Début 2020, date de parution du rapport parlementaire sur les conflits d'usage en matière d'eau, sept contentieux concernant des autorisations de prélèvements sur des territoires plus ou moins importants étaient en cours et 21 projets de retenues d'eau sur 34 dans le bassin Adour-Garonne faisaient l'objet d'un contentieux judiciaire et 31 sur 60 dans le bassin Loire-Bretagne.

Ces mouvements rassemblent à la fois des collectifs locaux, comme l'organisation Bassines non merci, certains syndicats agricoles tels que la Confédération paysanne, des collectifs écologistes comme Les Soulèvements de la Terre ainsi que certains élus. Cette opposition prend de multiples formes : recours juridiques, manifestations, occupations de chantier et sabotage d'installations.

Conflits et contentieux modifier

Conflits d'usage modifier

Pour faire face aux changements climatiques, une majorité d’agriculteurs irrigants, notamment représentés par Irrigants de France, les Jeunes agriculteurs (JA) ou la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), s’est exprimée en faveur des réserves de substitution, considérant que ces aménagements leur permettront d’assurer le rendement de leurs cultures et la sécurité d’un revenu en période de tension[1].

Loin de faire l’unanimité, les retenues, appelées péjorativement « bassines » par leurs détracteurs, sont au centre de nombreux conflits d’usage, dont le plus emblématique est celui dans les Deux-Sèvres où sont mis en avant le coût important de leur construction, dont une grande partie est de l'argent public, le manque de prise en compte de solutions alternatives d’économie d’eau, les risques sanitaires liés à l’eau stagnante et la sensibilité des retenues, notamment à l’évaporation en période chaude qui fait perdre une partie des volumes captés, l’absence de consensus sur les volumes à stocker, leur impact environnemental, notamment quant à la recharge de ces retenues ou à leur localisation[2].

S’agissant plus généralement des retenues de substitution multi-usages, des désaccords existent quant à leur utilisation, certains acteurs souhaitant les déstocker pendant l’été (notamment les irrigants, les pêcheurs, les gestionnaires de canaux, etc.) et d’autres limiter leur déstockage (hydroélectriciens, acteurs du tourisme sur les lacs, services de lutte contre les incendies, etc.)[2].

Contentieux modifier

Deux types de contentieux sont à différencier : ceux portant sur les autorisations uniques de prélèvement et ceux sur les ouvrages.

Début 2020, date de parution du rapport parlementaire sur les conflits d'usage en matière d'eau, les contentieux concernant les autorisations de prélèvements étaient les suivants[2] :

  • trois autorisations ont été annulées par le tribunal administratif de Poitiers, les jugements étant désormais en appel[Note 1] ;
  • trois sont en attente de premier jugement[Note 2] ;
  • un est en cours sur un plan annuel de répartition sur le Clain.

Début 2020, 21 projets de retenues d'eau sur 34 dans le bassin Adour-Garonne sont en contentieux judiciaire et 31 sur 60 dans le bassin Loire-Bretagne[2].

Contexte de la région Poitou-Charentes modifier

Dans l'ancienne région Poitou-Charentes, les grandes cultures occupent en 2000 près de 45 % de la sagricole utilisée (SAU) dont 9,6 % sont irrigués soit près de 170 000 ha, sur presque 6000 exploitations agricoles. Les cultures les plus irriguées sont les grandes cultures (86 % de la surface irriguée en 2000) et très majoritairement le maïs. L'eau d'irrigation provient essentiellement des forages (50 % des ressources) et des pompages en rivière (30 % des ressources) ; les retenues ne représentent que 10 % des ressources[3].

La région se caractérise toutefois par une pénurie d’eau chronique. L'insuffisance de la ressource en eau se traduit par des « assecs » de rivières importants lors des étés secs précédés d'hiver peu pluvieux. Lors de ces années, de nombreuses nappes phréatiques présentent des remplissages hivernaux insuffisants. Face à ces problèmes, les départements ont mis en place depuis les années 1990 des procédures réglementaires visant à adapter les consommations à l'état des ressources et donc à interdire des pompages en nappe l'été. Le rapport note, pour contourner ces interdictions, une volonté forte de développer des réserves de substitution bâchées réalimentées l'hiver à partir des cours d’eau. Les deux unités de gestion principales sont le bassin de la Charente (système rivières alimentées par barrages – nappes, unité de gestion de 10 000 km3, deux barrages soit 20 hm3 ) et la Sèvre Niortaise (unité de gestion de 1 250 km3, 1 retenue de 15 hm3 )[3].

En 2006, on dénombre neuf réserves de substitution en Poitou-Charentes (totalisant 1 538 400 m3) construites entre 1998 et 2003 dans le bassin de l’Osme-Couture. Les premières ont été construites par des individuels, les autres l’ont été par des associations syndicales autorisées (ASA). Ces bassines sont l’objet de polémiques car, même soutenues par l’État, leur projet de construction font l’objet de recours devant le tribunal administratif par des associations de défense de l’environnement. La plus virulente est l’APAPPA (Association Protection et Avenir du Patrimoine en Pays d’Aigre)[4].

En 2012, la Coopérative agricole de Poitou-Charentes dénombre 21 bassins hydrologiques concernés par 200 projets de réserve, soit 42,7 millions de m3 répartis par département de la manière suivante (Irrigo Coop, 2013)[5] :

  • Charente : 20 réserves pour 2,9 millions de m3
  • Charente-Maritime : 65 réserves pour 19,4 millions de m3
  • Deux-Sèvres : 33 réserves pour 11,9 millions de m3 dont 27 projets dans le bassin Sèvre Niortaise Marais Poitevin (8,94 millions de m3 )
  • Vienne : 82 réserves pour 13 millions de m3 De nombreux projets en cours n’ont pas entamé les études. Le volume final pourrait être inférieur à ces 47 Mm3 si les études font apparaître des projets non viables pour des raisons économiques et/ou techniques.

Un grand nombre de ces projets n'a pas abouti, mais certains continuent à être instruits et combattus. C’est notamment le cas dans les Deux-Sèvres, du projet de seize « retenues de substitution » ayant vocation à accueillir 6,2 millions de mètres cubes d’eau à destination des exploitants agricoles, porté par la Société coopérative anonyme de l’eau des Deux-Sèvres, la Coop 79. et combattu par les militants des « Soulèvements de la Terre » et de « Bassines non merci »[6].

Bassin Sèvre Niortaise Marais poitevin modifier

Descriptif du territoire modifier

Le territoire est situé au sud du bassin Loire-Bretagne, partiellement dans l'ancienne région Poitou-Charentes et partiellement dans la région Pays de la Loire. Il comporte quatre bassins (Lay, Vendée, Curé, Sèvre Niortaise, marais mouillé) se répartissant en 17 sous-bassins[7]. Sur le plan de la gestion quantitative et qualitative des eaux, il est couvert par le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) Loire-Bretagne, au niveau du bassin hydrographique et trois SAGE : Sèvre Niortaise et Marais Poitevin[8], Vendée[9] et Lay[10].

Marais Poitevin : Premiers contentieux, la France condamnée par l'Europe modifier

Le premier contentieux sur ce territoire ne concerne pas des réserves de substitution puisque le concept n'existait pas encore, mais le Marais poitevin. En 1989, la Coordination pour la défense du Marais Poitevin dépose un recours auprès de la Commission européenne qui elle-même saisit la Cour de Justice des Communautés Européennes en 1998. La procédure aboutit à une première condamnation de la France pour manquement à ses obligations de protection du Marais poitevin. En 2002, la Commission européenne adresse un nouvel « arrêt motivé » à la France, considérant que l'arrêt de la Cour de Luxembourg de 1999 n’a toujours pas reçu les mesures d’exécution attendues. En août 2003, la Commission Européenne reconnait les efforts réalisés s’agissant de la désignation de nouveaux secteurs comme Zones de protection spéciales (ZPS) et la procédure est classée sans suite en 2005[11].

Programmes d'actions de retour à l'équilibre modifier

Chronologie du PTGE Sèvre Niortaise et Marais Poitevin[12],[Note 4].

En 2006 est créé le « Plan d’action gouvernemental pour le Marais poitevin » qui a pour objectif de préserver le patrimoine naturel de ce territoire qui comporte un site « Natura 2000 », une opération « Grand site de France » et un parc naturel régional. Il comprend des mesures agro-environnementales, des opérations de gestion hydraulique, de préservation des milieux et de développement touristique[13].

Sur le territoire du Marais poitevin, les bassins du Lay, de la Vendée et de l'Autize ont, à partir des années 2000, mis en œuvre des programmes d’actions pour un retour à une gestion équilibrée de la ressource comprenant la construction de réserves de substitution : d'abord le programme des Autizes (2006-2011), puis le CTGQ de la Vendée (2014-2019) et le CTGQ du Lay (2014-2018). Ils ont été suivis par des programmes concernant les deux autres bassins constituant le territoire : le CTGQ Sèvre Niortaise et Mignon (2018-2022) et le CTGQ du bassin du Curé (2016-2020), chacun étant assorti de projets de constructions de réserves. Une évaluation en a été faite en 2021 par un groupements de bureaux d'études d"hydologie pour le compte de l'agence de l'eau Loire-Bretagne[14]. Chacun de ces programmes est détaillé par bassin ci-après

Conformément à l’instruction ministérielle du [15], ces différents contrats doivent évoluer ensuite vers des projets de territoires présentant une approche globale, à savoir pas uniquement quantitative, et associant l'ensemble des acteurs.

Autorisation unique de prélèvement de l'eau Sèvre niortaise et Marais Poitevin modifier

L’autorisation unique de prélèvement (AUP) permet de substituer l’ensemble des autorisations individuelles de prélèvement par une autorisation unique. Ainsi, l'Organisme Unique de Gestion Collective (OUGC) intervient pour le compte de tous les irrigants dans la demande des volumes. En retour l'OUGC doit proposer un plan de répartition des volumes autorisés. La chronologie de l'AUP du bassin de la Sèvre niortaise et du Marais Poitevin est la suivante[16].

L'AUP est délivrée à l'OUGC du bassin de la Sèvre niortaise et du Marais Poitevin (l'établissement public du Marais Poitevin) le pour une période se terminant le . Elle se substitue de plein droit à l’ensemble des autorisations individuelles[17].

Mais, à la suite d'un recours déposé auprès du Tribunal administratif de Poitiers par Nature Environnement 17, cette AUP est annulée le par décision du tribunal. Ce jugement a pour conséquence l’annulation différée de l’autorisation administrative de gestion collective de l’eau pour l’agriculture à compter du , et demande une révision des volumes autorisés pour 2019 et 2020 (limitation des prélèvements à hauteur de la moyenne des consommations réalisées pendant les 10 dernières années).

Une nouvelle autorisation unique pluriannuelle de prélèvement est prescrite par arrêté préfectoral inter-départemental du [18].

Bassins des Autizes, de la Vendée et du Lay modifier

Programme des Autizes, CTGQ de la Vendée, CTGQ du Lay modifier

Caractéristiques des retenues modifier

Autizes Vendée Lay Total
Nombre de réserves 6 9 5 20
Période de construction 2006-2011 2014-2019 2014-2018
Volume utile des réserves 3 200 000 m3 5 202 000 m3 2 404 000 m3 10 806 000 m3

Acteurs modifier

Autizes Vendée Lay
Construction des ouvrages de substitution MO : SMVSA MO: SMVSA MO : SMBL
CPA/DSP/M.Œuvre : CACG DSP/M.Œuvre : CACG DSP/M.Œuvre : CACG
Établissement du PAR OUGC : EPMP OUGC: EPMP OUGC: EPMP
OUGC dél. : CACG OUGC dél. :CA OUGC dél. :CA
Avis sur Vdemandé : associations d'irrigants Avis sur Vdemandé : associations d'irrigants Avis sur Vdemandé : associations d'irrigants
Remplissage RS MO : SMVSA MO : SMVSA MO : SMBL
DSP/M.Œuvre : CACG DSP/M.Œuvre : CACG DSP/M.Œuvre : CACG
Pilotage des prélèvements en réserves MO : SMVSA MO : SMVSA MO : SMBL
M.Œuvre : Comité de suivi (+CACG) M.Œuvre : Comité de suivi (+CACG) M.Œuvre : Comité de suivi (+CACG)
Pilotage des prélèvements sur le milieu OUGC: EPMP OUGC: EPMP OUGC: EPMP
OUGC dél :CA OUGC dél :CA
Pilotage de l'irrigation Appui CACG Appui CA Appui CA
M.Œuvre : irrigants M.Œuvre : irrigants M.Œuvre : irrigants
Animation agricole MO / M.Œuvre : CA MO / M.Œuvre : CA

Abréviations : CA: Chambre d'agriculture - CACG : Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne - CPA : Convention Publique d’Aménagement - DSP : Délégation de Service Public - EPMP : Établissement Public Marais Poitevin - MO : Maîtrise d'ouvrage - RS: Réserve de substitution - SMBL : Syndicat Mixte Bassin du Lay - SMVSA : Syndicat Mixte Vendée Sèvre Autizes

Bassin Sèvre Niortaise et Mignon modifier

Projet de territoire modifier

Territoire modifier

Le projet de territoire se situe dans le bassin Loire-Bretagne et correspond au sous-bassin versant de la Sèvre Niortaise de sa source à la confluence du Mignon, qui comprend les bassins hydrographiques de la Sèvre Niortaise (zones de gestion MP1, MP2 et MP4), du Lambon (MP3) et de Mignon-Courance (MP7), majoritairement inclus dans le département des Deux-Sèvres, et qui est inclus dans le bassin versant Sèvre Niortaise Marais Poitevin. Ses caractéristiques principales sont les suivantes[19] :

  • 2 060 km2
  • 121 communes et 3 départements : Deux-Sèvres (79), Charente-Maritime (17), Vienne (86)
  • 300 exploitations agricoles en 2017
  • surface agricole utilisée : 35 000 ha, dont 9 600 ha irriguée
  • 71 % consacrés à la culture des céréales à paille, de maïs grain et de fourrage.
  • taille moyenne des exploitations : 171 ha (78 ha rapportée en Unité de Travail Humain).
  • CTGQ 2013-2017 : non validé
  • CTGQ 2018-2022 : signé le 11 juillet 2019

CTGQ Sèvre Niortaise Mignon (2018-2022) modifier

Un premier contrat signé en 2012 pour la période 2013-2017 n'aboutit pas. Il avait pour objet l'accompagnement des irrigants vers le respect des volumes cibles prélevables en étiage. Il comportait l’accompagnement des actions d’économie d’eau et la réalisation de l'ensemble des études et concertations nécessaires pour l'obtention des autorisations administratives du projet de construction de 19 retenues de substitution (pas de travaux, études et animation essentiellement). La complexité de mise en œuvre (enquêtes publiques, construction des plans de financement) n'a pas permis l'aboutissement de projet de réserves sur la durée du contrat[20].

Le nouveau contrat porte sur la période 2018-2022. Il est validé par le conseil d'administration de l'agence de l'eau le , puis, après le protocole de 2018, validé le par la Commission locale de l'eau du SAGE de la Sèvre niortaise marais poitevin et enfin signé le [21]. Il comprend entre autres toujours la construction de 16 réserves de substitution[22].

PTGE Sèvre Niortaise - Mignon (à partir de 2023)[23] modifier

Récapitulatif des réserves modifier

Gestionnaire ASAI des Roches[24] SARL Les Groies Lorin[24] SARL Lorilor[24] GAEC La Lougnolle Coop'79
Secteur, bassin versant Cram-Chaban (3), La Grève-sur-Mignon, La Laigne Salles lieu-dit Champ de Beauregard Rouillé, Avon (bassin versant du Pamproux) Prahecq Bassins de la Sèvre Niortaise amont, du Lambon (Sèvre Niortaise) et du Mignon
Zone de gestion MP7 MP1 MP1 MP3 MP1, MP3, MP7
Réserves 5 1 1 1 16
Volumes stockés 1,4 Mm3 de vol. utile 150 000 m3 200 000 m3 140 000 m3[25] 6,2 Mm3
Date arrêté préfectoral 19 mars 2008
24 avril 2015
18 juin 2007
10 août 2012
23 octobre 2012
7 mars 2012 29 nov. 2007
6 mai 2021[26]
23 octobre 2017
22 mars 2022
Situation en 2023 jugées illégales en exploitation en exploitation en exploitation contentieux en cours

Projet de l'ASAI des Roches (5 réserves) modifier

Carte du CTGQ Sèvre niortaise Mignon, avec représentation des réserves portées par l'ASAI des Roches.

Procédures contentieuses modifier

2008 : première autorisation des cinq bassines accordée par la préfecture le . Un premier recours est déposé par les écologistes est immédiatement déposé. Ce qui n'empêche pas le début des travaux[27].

2009 : première annulation par le tribunal administratif de Poitiers . Le préfet de la Charente-Maritime prend malgré tout un permis d'aménager pour terminer le chantier, déjà bien avancé[27].

2010 : l'appel formé par l’État est rejeté en . Les agriculteurs irrigants commencent malgré tout à utiliser leurs bassines sans autorisation, ce qui va durer quatre ans. Ils seront condamnés pour cela[27].

2015 : nouvel arrêté d'autorisation le , quasiment une copie conforme du premier, et nouveau recours déposé par Nature environnement 17[27].

2018 : nouvelle annulation de l'autorisation préfectorale en , suivi d'un nouvel appel, formé cette fois par l'ASAI des Roches[27].

2020 : la cour administrative d'appel de Bordeaux sursoit à statuer le , donnant une dernière chance aux porteurs du projet de régulariser leur dossier, ce qui passe par une nouvelle enquête publique[27].

2021 : au terme de l'enquête publique, en novembre 2021, la commissaire-enquêtrice rend un avis défavorable, estimant que les irrigants ne parviennent pas à expliquer l'impact des bassines sur les nappes phréatiques et les rivières. Impossible de fixer des volumes prélevables dans ces conditions[27],[28].

2022 : l'annulation de l'autorisation préfectorale est confirmée par la cour administrative d'appel de Bordeaux le [27],[29]. Le jugement s'appuie sur le fait qu'il était impossible de fixer une limite aux volumes prélevés, les agriculteurs irrigants n'étant pas parvenus à expliquer leur impact sur les nappes phréatiques et les rivières[30],[31]. Le tribunal note l'absence d’informations sur les effets des prélèvements hivernaux sur la nappe ; références historiques des prélèvements obsolètes ; absence de sources des chiffres transmis[29].

2023 : le pourvoi en cassation intenté par l'association syndicale est rejeté par le Conseil d'État le . L'association soutenait que l'arrêt de Bordeaux est entaché « d'une insuffisance de motivation en ce qu'il se fonde sur des motifs hypothétiques » et plusieurs « dénaturations des pièces du dossier », mais le Conseil d'État estime qu'« aucun de ces moyens n’est de nature à permettre l'admission du pourvoi »[32],[33]. Le 6 mars, une nouvelle plainte pour exploitation illégale est déposée[34].

Suite : l'association syndicale envisage de refaire une demande d'autorisation avec une nouvelle étude d'impact[32],[33].

Manifestations et procédures contentieuses associées modifier

En novembre 2021, des militants dégradent la membrane d'étanchéité d'une des trois réserves de substitution de Cram-Chaban pour rendre le réservoir inopérant[35].

Deux procès en correctionnelle ont lieu à Niort et à La Rochelle en janvier 2023 concernant ces dégradations sur les retenues d’eau de Cram-Chaban (Charente-Maritime) et de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) en 2021[35]. Sept militants anti-bassines âgés de 28 à 60 ans sont poursuivis. Des moyens exceptionnels ont été mis en œuvre pour retrouver les personnes suspectées d’avoir commis les dégradations[36]. Leurs avocats dénoncent un « acharnement juridique » à leur encontre[37].

Deux citoyens trentenaires sont finalement reconnus coupables le par le tribunal correctionnel de La Rochelle pour la dégradation de la bassine de Cram-Chaban et sont condamnés chacun à 500 euros d’amende, dont 200 euros avec sursis, mais il n’est en revanche pas retenu de peine de prison avec sursis à l’encontre des deux hommes, comme l’avait réclamé en janvier le représentant du ministère public. Dans le cadre des poursuites pour « dommages-intérêts » engagées par l’Asai des Roches à l’égard des deux militants anti-bassines, une audience spéciale se tiendra le . Les irrigants chiffrent les préjudices à un demi-million d'euros[38],[39].

Projet de la Coop'79 (16 réserves) modifier

Caractéristiques modifier

Carte du CTGQ Sèvre niortaise Mignon, avec représentation des réserves portées par la Coop79.
  • Bassin hydrographique : Loire-Bretagne
  • Territoire : Sèvre Niortaise et Mignon
  • Projet initial de 19 réserves donc 15 dans les Deux-Sèvres, 2 dans la Charente-Maritime, 2 dans la Vienne, ramené à 16
  • Porteur du projet : Société Coopérative de l'Eau des Deux-Sèvres (dite Coop'79)
  • Caractéristiques du projet : 16 réserves pour 6,2 millions de mètres cubes stockés
  • Prélèvements (milieux étés et réserves) : 16,4 millions de mètres cubes, ramené à 12,7 puis 11,9
  • Bénéficiaires : 218 exploitants agricoles irrigants du département des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Charente-Maritime
  • Organisme unique de gestion collective (OUGC) : Établissement public du marais poitevin
  • OUGC délégués : chambres d’agriculture des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Charente-Maritime
  • Investissements : 55 M€, dont 38 M€ de subventions (sur la base du projet initial)

Le remplissage des retenues est effectué par des forages existants à partir des eaux souterraines avec quelques cas particuliers où le remplissage provient partiellement de cours d'eau (à Salles à partir du Pamproux au niveau d'Avernant par une station d’exhaure existante réaménagée, à Aiffres à partir de la Guirande au niveau du Bas Mairé par une nouvelle station d’exhaure, à Rouillé à partir d’eau de ruissellement captée au niveau du hameau Le Grand Breuil, à Sainte-Soline à partir d’eau de drainage captée sur le site de la retenue) page 8

Procédures judiciaires au niveau national modifier

2017 : autorisation de 19 retenues - volume initial de 16,4 Mm3

Le projet de création de 19 réserves de substitution sur le bassin de la Sèvre Niortaise et du Marais Poitevin, dont les premières études remontent à 2011 et qui s'inscrit dans le cadre d'un contrat territorial[40], fait l’objet d’une enquête publique en mars 2017[41]. Le porteur de projet produit en mai 2017 un mémoire en réponse aux observations soulevées[42],[43]. Le projet est autorisé par arrêté inter-préfectoral le , portant autorisation unique au titre de l'article L214-3 du code de l'environnement[44].

2018 : recours et médiation, volume ramené de 16,4 à 12,7 Mm3

À la suite du recours déposé par 11 associations environnementales en février 2018, une médiation menée par la préfecture des Deux-Sèvres entre mai et novembre 2018 réunit l’ensemble des acteurs du territoire et permet d'aboutir à un consensus qui est traduit le 18 décembre 2018 dans un protocole d’accord qui prévoit une réduction du volume de projet de 16,4 Mm3 à 12,7 Mm3, notamment avec l’abandon de 3 réserves et la diminution de volume de certaines[45],[46].

Outre la réduction de volume, l’abandon de 3 réserves et la diminution de volume de certaines, le protocole inclut aussi des engagements de transition agroécologique, aussi bien au niveau des exploitations que des acteurs économiques tels que les coopératives agricoles et négoces. Ce protocole d‘accord est traduit dans un contrat territorial de gestion quantitative Sèvre Niortaise Mignon (CTGQ SNMi) signé en 2019[47] qui contractualise par ailleurs la mise en place des engagements de changement de pratiques agricoles et structure les commissions évaluatives de ces engagements.

Selon la Chambre d'agriculture des Deux-Sèvres, favorable au projet puisqu'elle est OUGC[Note 5] déléguée, le projet permet d'envisager une réduction de 60 % des volumes prélevés en été[48],[49]. Le suivi des surfaces en maïs irrigué montre qu’elles ont été divisées par deux depuis 10 ans et par presque trois depuis 20 ans[50].

Volumes des prélèvements d'eau (en millions m3)
2006 2015 2025 2025/2005
Été (étiage) 14,8 11 6 -59 %
Hiver (contrôlé) 0 2 6,7
Total (prélevé) 14,8 13 12,7 -15 %

2019 : signature du contrat territorial

Le protocole d'accord de 2018 est traduit dans un contrat territorial de gestion quantitative Sèvre Niortaise Mignon validé le par la Commission locale de l'eau du SAGE de la Sèvre niortaise marais poitevin et enfin signé le [21],[47] qui contractualise par ailleurs la mise en place des engagements de changement de pratiques agricoles et structure les commissions évaluatives de ces engagements.

Un rapport présenté en à l’Assemblée nationale par la mission d’information sur la gestion des conflits d’usage en situation de pénurie d’eau constate sur la question du projet de la Sèvre niortaise que les opposants aux retenues considèrent que le protocole d’accord, signé en décembre 2018, quelques mois avant une instruction ministérielle de mai 2019, ne s’accorde pas avec les principes d’un projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) à plusieurs égards : la consultation publique n’a, selon eux, pas été satisfaisante car elle n’a pas réuni tous les acteurs et ce protocole favorise un acteur unique, l’agriculteur irrigant, au lieu de porter une vision d’ensemble visant la sobriété pour tous les usages[51].

2020 : nouvel arrêté validant le protocole (16 réserves, 12,7 Mm3)

Les modifications du protocole d'accord étant non substantielles, un arrêté préfectoral portant prescription complémentaire à l’arrêté initial est signé le . Il autorise la construction et l’exploitation désormais de 16 réserves sur le bassin SNMP[52].

2021 : sursis à statuer pour 9 retenues, volume ramené à 11,9 Mm3 - Plusieurs associations de défense de l’environnement demandent au tribunal d'annuler ces deux arrêtés, conduisant à une nouvelle décision du tribunal le [44]. Le tribunal juge que les volumes autorisés sont supérieurs au volume annuel maximal consommé durant la période de dix années précédant la délivrance de l’autorisation, c’est-à-dire à partir de l’année 2007, pour 9 des retenues. Estimant néanmoins que cette non-conformité est régularisable, le tribunal sursit à statuer pour laisser à l’autorité administrative la possibilité de prendre un nouvel arrêté, dans un délai de dix mois. Dans l’attente de cette régularisation, le tribunal suspend l’exécution des arrêtés en tant qu’ils concernent ces réserves[53],[54]. En décembre 2021, ce volume prélevé est ramené de 12,7 à 11,9 Mm3 par le biais d'un second arrêté inter-préfectoral[55],[56].

Les travaux de la réserve SEV 17 de Mauzé-sur-le-Mignon débutent à l'automne 2021 et son premier remplissage a lieu à partir de décembre 2021[57].

2022 : levée du sursis à statuer et modalités de remplissage - Un nouvel arrêté préfectoral inter-départemental est soumis à enquête publique du 11 février au puis est signé le . Il prescrit en particulier de nouvelles modalités de remplissage des 16 retenues autorisées[43].

Après un arrêt en attente des décisions judiciaires, les travaux de la réserve située à Sainte-Soline reprennent le , une dizaine de jours après une manifestation ayant regroupé un millier d’opposants, émaillée de heurts violents avec les gendarmes[58].

2023 : Le , le tribunal de Poitiers rejette les contestations formulées par les associations requérantes contre le projet tel qu’il se présente à l’issue de ce dernier arrêté modificatif. Il rejette en particulier la critique tirée de ce que les modifications contenues dans le nouvel arrêté auraient dû entraîner une reprise intégrale de la procédure d’autorisation environnementale en raison des dangers ou inconvénients significatifs pour la ressource en eau et pour le milieu naturel qu’elles comportent. Il estime, notamment, que tant la nouvelle répartition des forages pour l’alimentation des réserves que les nouveaux seuils de remplissage n’avaient pas, par comparaison à la précédente mouture du projet, d’incidences significativement défavorables pour l’environnement[59].

Un nouveau recours est déposé auprès de la cour administrative d'appel de Bordeaux, et pourrait rendre ces bassines illégales en raison d'un manque de précision quant aux conséquences sur les nappes phréatiques et les rivières[60].

Procédures au niveau européen modifier

2021 : le collectif Bassines non merci, dépose une pétition auprès de la Commission des pétitions du Parlement, afin d'alerter l'Union européenne sur le fait que le projet de construction de 16 bassines contrevient au droit européen, en particulier à la directive-cadre sur l'eau (DCE). Pour les militants, pas moins de neuf directives européennes seraient concernées[61],[62]. En réponse à cette pétition et à la mise en cause de la France par l’association, la Commission européenne déclare « prendre très au sérieux » la question, en reconnaissant l’atteinte à 6 directives européennes concernant la réserve SEV17 à Mauzé-sur-le-Mignon[63]. Dès lors, la France doit « présenter de manière transparente » le calcul des coûts financiers et environnementaux du projet, tout en mettant en garde contre d’éventuels « captages excessifs » d’eau dans les nappes. Selon le député européen Jérémy Decerle, il s’agit d’un simple appel à la vigilance. Les 22 ouvrages déjà construits dans le département voisin, en Vendée, ont en effet montré que ces réserves peuvent renflouer les nappes, et les maintenir à un niveau normal. Il y a un travail à mener sur les besoins et la mise en place de ces réserves, mais cela doit être étudié à l’échelle du territoire, sans nationaliser le débat[64].

2022 : le collectif Bassines non merci est auditionné par les parlementaires – en mars 2021 et juillet 2022. Une enquête parlementaire devait voir le jour, avec la venue sur place, dans le Marais poitevin, de la commission PETI, mais n'a finalement pas lieu, faute d'accord entre les partis[64].

Critiques concernant le rapport du BRGM publié en 2022 modifier

Une analyse critique du rapport du BRGM publié en juillet 2022 a été présentée en février 2023 par Ann-Morwenn Pastier, Docteure en sciences de la Terre, spécialisée en géomorphologie, intervenant auprès du collectif « Bassines, non merci »[65],[66].

La principale critique porte sur le modèle utilisé pour établir les simulations hydrologiques pour le projet. Ce modèle, dénommé « Jurassique » est en effet un modèle régional de gestion des nappes du Jurassique développé précédemment pour la région Poitou-Charentes[67] qui « ne permet pas de déduire des incidences locales, les effets sur les petits cours d’eau, les zones humides… Car le réseau hydrologique se comporte différemment dans une maille et dans sa voisine, selon la porosité des couches géologiques, s’il y a une rivière souterraine ou non. »[66]. Dans un communiqué publié en février 2023 le BRGM précise que ce modèle est « le seul existant actuellement permettant de répondre aux objectifs contractuels », à savoir tester les scénarios fournis par le maitre d'ouvrage[67],[68]. Selon ce modèle, le projet de retenues 2021 pourrait permettre une remontée du niveau des nappes de plusieurs mètres en période d'étiage sur le bassin du Mignon et de la Courance, moins sur la partie amont de la Sèvre niortaise[69]. La critique porte aussi sur la présentation des résultats en pourcentages de débits du cours d'eau gagnés, qui paraissent importants, mais qui, rapportés au débit réel qui est dérisoire (le petit cours d'eau du Mignon en l'occurrence), sont très faibles[66].

La deuxième critique porte sur les données de référence, et notamment la décennie 2000-2011, qui n'est pas du tout représentative des sécheresses récentes et à venir. Le BRGM précise qu'« en toute rigueur, cette période de référence ne permet pas de prendre en compte les conditions météorologiques récentes et encore moins futures. Mais elle permet d’évaluer ce qui se serait passé si les réserves de substitution avaient été mises en place au cours des années 2000-2011, sachant que ces années sont représentatives de situations météorologiques contrastées (années humides et sèches) ». Le BRGM ajoute que l'actualisation de ce modèle nécessite des moyens importants qui n’ont pas pu être mis en œuvre ces dernières années[67]. Le communiqué précise que « la prise en compte des évolutions climatiques, non simulé dans l'étude, est importante. En effet, la récurrence de périodes de sécheresse hivernale pourrait conduire de manière répétée à des niveaux de nappe inférieurs aux seuils réglementaires, compromettant le remplissage des réserves certaines années »[67].

D'autres critiques portent sur certains aspects non pris en compte, comme l'évaporation, les usages, etc. Le BRGM précise que « Le devenir de l’eau dans les réserves (utilisation, évaporation…) est hors du périmètre de la simulation actuelle et ne faisait pas partie des questions posées au BRGM »[67]. Le risque d'évaporation dénoncé par les opposants n'est de fait pas pris en compte dans le modèle[68].

Premières manifestations d'opposition (2019-2021) modifier

Graffiti anti méga-bassines.

Dès 2019 des membres du collectif « Bassines non merci » s'opposent au projet et organisent en juillet une visite des installations à La Grève-sur-Mignon en compagnie de journalistes, afin de vérifier si les irrigants respectent les restrictions pour l'arrosage des cultures et le remplissage des réserves d'eau de substitution. À cette occasion, deux engins agricoles s'approchent à vive allure pour impressionner le convoi des manifestants et emboutissent une voiture du Courrier de l'Ouest avant de s'enfuir. David Briffaud, membre du collectif BNM, constate que les bassines sont pleines, mais que la nappe, les tourbières et les rivières sont à sec, se posant donc des « sérieuses questions » sur cette utilisation de l'eau. Les membres du collectif ferment une vanne d'irrigation et installent une zone à défendre sur le territoire de la commune[70].

Un mouvement d'opposition se constitue progressivement autour du collectif « Bassines non merci », le collectif d'écologie politique et contestataire « Les Soulèvements de la Terre » et des agriculteurs de la Confédération paysanne[71]. Des manifestations ont lieu en 2021 dans les Deux-Sèvres (Mauzé-sur-le-Mignon, La Rochénard et Sainte-Soline)[72], donnant parfois lieu à des violences[73],[74].

Oppositions et manifestation d'envergure (2022-2023) modifier

Fin , une manifestation a lieu à Sainte-Soline. Elle est interdite par la préfète Emmanuelle Dubée et 1 500 gendarmes sont mobilisés[75]. Entre 4 000 et 7 000 personnes, agriculteurs, militants écologistes ainsi que plusieurs élus[71], sont accueillis sur un terrain prêté par un agriculteur, puis se rendent sur le chantier de la mégabassine samedi 29 octobre[76]. Certains réussissent à franchir les cordons de gendarmes pour pénétrer à l'intérieur[71]. Le chantier est bloqué pendant plusieurs jours[77] et une canalisation alimentant la bassine est sectionnée le lendemain par plusieurs manifestants[75].

Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre font plusieurs dizaines de blessés[78], le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin réagit en dénonçant « l'éco-terrorisme » des manifestants[79] tandis que les opposants critiquent une volonté de museler la contestation[80] et reprochent l'usage de grenades lacrymogènes et tirs de LBD par les forces de l'ordre[71]. Cinq personnes sont arrêtées, jugées le 28 novembre et condamnées par le tribunal de Niort à de la prison avec sursis pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences »[76].

Graffiti « No bassaran » (inspiré de la célèbre proclamation No pasarán) en soutien à la lutte contre les méga-bassines et en référence à la manifestation du à Sainte-Soline, sur un mur du centre-ville de Nantes.

En réponse à des appels à manifestations du 24 au relayés par les opposants aux réserves de substitution, et « compte tenu des violences et destructions constatées lors des dernières actions des mêmes collectifs et afin d’éviter tout risque de trouble à l’ordre public », le préfet de la Charente-Maritime a pris plusieurs mesures d'interdiction de manifestation et d’attroupement, adossées à des périmètres d'interdiction[81]. Parallèlement, d'importants moyens sont déployés (camions militaires, quads et hélicoptères, ainsi que 3 200 gendarmes et policiers pour faire face aux manifestants)[82]. Par ailleurs, le procureur de la République dépendant du parquet, Julien Wattebled, décide le d'interdire à Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci (BNM), de se rendre à Mauzé-sur-le-Mignon et Sainte-Soline, où ont lieu les manifestations, en attendant son jugement le [83]. Des élus écologistes ont également été illégalement mis sur écoute par la police en amont de la manifestation selon Le Canard enchaîné[84].

Plus de 25 000 personnes selon les organisateurs, 6 000 selon la police, marchent vers le site de la méga-bassine en construction de Sainte-Soline malgré les interdictions[85], accueillis, nourris et pris en charge par une importante organisation avant et au cours de la manifestation[86].

Une pancarte en bois blanche, plantée dans un champ labouré, sur laquelle sont écrits en couleur différents slogans anti-bassines
Pancarte anti-bassines dans un champ à Sainte-Soline, le .


Durant ces manifestations, d'importants affrontements avec les forces de l'ordre débutent en début d'après-midi[85], engendrant, le 26 mars, 28 gendarmes et 7 manifestants blessés selon les autorités, et 200 manifestants blessés, dont 40 grièvement[87] selon les associations[88]. Trois manifestants voient leur pronostic vital engagé[89]. Les forces de l'ordre et les manifestants dénoncent tous deux une violence excessive de l'autre camp[90],[91] et se renvoient la responsabilité sur ces excès :

  • des saisies sont réalisées en amont de la manifestation par la gendarmerie, comprenant boules de pétanque, des frondes, des lance-pierres, des produits incendiaires, des couteaux et des haches[92]. Mais il est également reproché aux forces de l'ordre d'avoir fait usage d'armes classés en arme de guerre par le code de la sécurité intérieure (grenades lacrymogène et LBD)[93],[94]
  • selon un reportage de Complément d'enquête, et contrairement à la version officielle des faits communiquée par la gendarmerie nationale, les premiers tirs de gaz lacrymogène ont été effectués dès 12 h 17 sur des manifestants ne démontrant aucune violence selon le journaliste[95], alors que le rapport de la gendarmerie nationale évoque des premiers affrontements à 13 h 05[96].
  • Les gendarmes du peloton motorisé d'interception et d'interpellation, utilisés pour la première fois, se trompent ultérieurement de cible en visant des manifestants jugés « pacifiques » par leur hiérarchie[97].
  • les mêmes gendarmes sont aussi accusés d'avoir utilisé des LBD depuis des quads en mouvement[98]. L'IGGN confirme les tirs mais conclut le mardi que les tirs de LBD en quads par les deux gendarmes sont conformes à la légitime défense[99]. La Ligue des droits de l'homme estime que « Les conclusions de l'IGGN risquent de contribuer au discrédit qui pèse sur les corps d'inspection »,« que ce soit l'IGGN ou l'IGPN »[100].
  • les services de renseignement ont de leur côté comptabilisé plus de 200 personnes fichées S présentes lors des affrontements[101]. Des manifestants sont identifiés par des banderoles « black bloc écolo »[97].

Les forces de l'ordre sont également critiquées pour avoir interdit l'approche d'hélicoptères de secourisme et de services mobiles d'urgence et de réanimation pour évacuer des blessés[102] (ce qui est considéré par des observateurs de la Ligue des droits de l'homme comme des « cas d'entraves aux secours »)[88], l’appréciation de la situation sur le terrain et de la prise de risque par les secours ayant été interprété différemment par les observateurs et les autorités[102],[103]. Les familles de deux manifestants blessés portent plainte contre X, et la défenseure des droits se saisit de l'affaire[104].

Le , la chambre d'agriculture de Haute-Garonne est vandalisée par des opposants aux méga-bassines et en soutient aux manifestants de Sainte-Soline, bien que située dans une autre région[105],[106].

A la suite de ces manifestations, le gouvernement annonce le 28 mars 2023 sa volonté de dissoudre le collectif Les Soulèvements de la Terre[107]. En juin, le président de la République Emmanuel Macron exige au conseil des ministres que la dissolution du collectif soit lancée[108]. Le 21 juin, ce dernier signe le décret portant dissolution du collectif en s'appuyant notamment sur l'article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure visant les associations ou groupements de fait « qui provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l'encontre des personnes ou des biens »[109],[110]. Les Soulèvements de la Terre tentent ensuite de faire casser cette décision devant le Conseil d'État[111]. La haute juridiction suspend alors la dissolution le 11 août 2023 car demeure « un doute sérieux quant à la qualification de provocation à des agissements violents à l’encontre des personnes et des biens retenue par le décret de dissolution »[112]. Le recours est examiné au fond[113]. Si en octobre le rapporteur public du Conseil d’Etat se prononce pour la dissolution, la haute juridiction rend malgré tout le 9 novembre 2023 sa décision qui annule la dissolution[114].

Procès modifier

En septembre 2023 démarre le procès de neufs militants anti-bassines de Sainte-Soline. Le parquet requiert des peines allant de six à douze mois de prison avec sursis à l'encontre de certains prévenus[115].

La justice reproche aux membres du mouvement Bassines non merci, du collectif Les Soulèvements de la Terre, de la Confédération paysanne, de la CGT et de Solidaires 79, d'avoir organisé la manifestation du 25 mars 2023 qui avait été interdite par la préfecture et avait engendré de violents affrontements, ou bien d'avoir organisé un autre rassemblement interdit sur le même site le 29 octobre 2022 contre la création de 16 réserves d'eau dans la région menée par la Coop de l'eau, ou encore d'avoir volé une valve de canalisation pour l'arrosage des céréales à Épannes le 23 mars 2022[115].

Lors de son réquisitoire, le procureur de la République de Niort explique que « ce procès n’est pas celui des anti-bassines [... ni] celui des réserves de substitution [...] On se limite aux infractions commises ». L'un des avocats des prévenus fait valoir de son côté « l’état de nécessité » : « Le réchauffement climatique est un péril imminent. Ce péril a une conséquence directe sur l’eau [...] Quelles sont les solutions ? Celles proposées par la Coop de l’eau ? [...] Il y a un besoin des gens pour freiner cette voiture qui fonce vers l'enfer climatique »[115].

Le tribunal correctionnel de Niort rend sa décision le 17 janvier 2024[116]. Trois opposants sont condamnés à des peines comprises entre 6 et 12 mois d’emprisonnement avec sursis[117].

Bassin du Curé modifier

Projet de territoire modifier

CTGQ Curé (2016-2020) modifier

  • Bassin hydrographique : Loire-Bretagne
  • Territoire : bassin du Curé
  • OUGC : Chambre d'agriculture de la Charente-Maritime

Un Contrat territorial de gestion quantitative (CTGQ) a été signé en 2016 avec pour objectif d’atteindre un bon état quantitatif de la ressource en eau sur le bassin du Curé. Le volume « cible » à atteindre était de 4.7 Mm3 en 2021. Arrivé à échéance fin 2020, il n’a pas permis d’atteindre le bon état quantitatif. La mise en œuvre d’un deuxième CTGQ est conditionnée à l’élaboration d’un Projet de territoire pour la Gestion de l'Eau (PTGE) conforme à l’instruction gouvernementale du 7 mai 2019 et validé par le Préfet coordonnateur de bassin. Le SDAGE Loire-Bretagne 2022 – 2027 a accordé un délai supplémentaire à 2027 pour accompagner l’atteinte du volume « cible » en raison de la mise en place de cette démarche PTGE[118],[119].

PTGE Bassin du Curé (depuis 2023) modifier

La Communauté d’Agglomération de la Rochelle, le SYRIMA et la Chambre d’Agriculture de la Charente-Maritime ont souhaité co-porter le Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE) sur le bassin du Curé, en continuité du précédent CTGQ[118],[119].

Projet du Syres 17 (6 réserves) modifier

Caractéristiques[120] modifier

Procédures judiciaires modifier

2016 : le syndicat mixte des réserves de substitution de la Charente-Maritime (SYRES 17) dépose le une demande d’autorisation unique pour la construction et l’exploitation, sur le territoire des communes d’Anais, Benon, Le-Gué-d’Alléré, Saint-Médard-d’Aunis, Saint-Sauveur-d’Aunis et Saint-Xandre, de six réserves de substitution à usage agricole, représentant un stockage de 1,6 million de mètres cubes d’eau[121].

2018 : enquête publique en juin. Le commissaire demande, en conclusion de l'enquête, des éclaircissements sur divers points notamment sur les volumes prélevés, qui semblent en augmentation de 9 % par rapport à ceux de 2007, et sur un avis négatif de l’ARS[122].

2019 : le 21 janvier, le préfet autorise les prélèvements projetés et la construction des 5 retenues[123].

2020 : le tribunal administratif de Poitiers annule cet arrêté par un jugement du 4 juin 2020, au motif que le volume des retenues projetées n’est pas conforme au règlement du schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de la Sèvre niortaise et du Marais poitevin, dont l’objet est notamment d’assurer une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau[123]. Les 28 juillet et , le syndicat mixte des réserves de substitution de la Charente-Maritime (SYRES 17) dépose une requête et un mémoire complémentaire visant à annuler cette annulation.

2023 : le 21 janvier, la cour d’appel de Bordeaux confirme l'annulation de l’autorisation des 6 réserves de substitution[35]. Les 13 cultivateurs céréaliers auraient pu prélever 1,6 million de mètres cubes d’eau, une estimation de consommation jugée incohérente vis-à-vis des mesures imposées par le Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE)[124].

Bassin du Clain modifier

Projet de territoire modifier

Certe des sous-bassins du Clain.

CTGQ Clain (2013-2018) modifier

Le Clain parcourt 125 km de sa source sur la commune de Hiesse (16) à sa confluence avec la Vienne à Cenon-sur-Vienne (86). Son bassin versant de plus 3 000 km2 s’étend sur trois départements (Vienne, Deux Sèvres et Charente). L’activité agricole, qui occupe près de 65 % du territoire, constitue un des enjeux majeurs pour cet espace avec notamment un rôle économique, paysager et sociétal. Le bassin est caractérisé par un déficit quantitatif chronique des ressources en eau par rapport aux besoins, d'où son classement en Zone de répartition des raux (ZRE). Un premier contrat territorial de gestion quantitative de l'eau (CTGQ) a été mis en œuvre par la Chambre d'agriculture de la Vienne sur la période 2013-2018 afin d'améliorer la gestion de la ressource en eau, dans un contexte d’atteinte du volume prélevable (17,5 Mm3) en période d’étiage[125].

Ce CTGQ, articulé autour de quatre grandes thématiques (animation, accompagnement des exploitations, communication et projet de stockage) a permis de réaliser une économie d’eau en période d’étiage de plus de 4,5 Mm3 et d’aboutir à un projet de stockage de 11 Mm3[125].

Contrat territorial Clain 2023-2028 modifier

Un projet de construction de 30 réserves de substitution, capables de stocker jusqu'à 8,8 millions de m3 d’eau, est porté par Rés’eau Clain et 5 Sociétés Coopératives Anonymes de Gestion de l’Eau (SCAGE). Ces réserves doivent permettre de substituer les prélèvements en période estivale (basses eaux) par des remplissages en période hivernale (hautes eaux) afin de maintenir l’irrigation pour les exploitations concernées et permettre le maintien de l’irrigation estivale pour les autres exploitations, non connectées en raison de la moindre pression estivale sur le milieu. La démarche doit aboutir à un contrat territorial Clain pour la période 2023-2028, comprenant un ensemble de mesures accompagnatrices[126].

La préfecture reconnaît implicitement en 2022 que, malgré le protocole d'accord signé en novembre 2022, le débat sur le partage de la ressource hydrique reste à mener, puisqu’elle annonce un éventuel projet de territoire incluant tous les acteurs de l’eau… mais pour plus tard, après le lancement du chantier des bassines. Le futur projet de territoire s'appuiera sur une étude importante – dite « Hydrologie, milieux, usages et climat » (HMUC) – engagée sur l’état de la ressource mais dont les résultats ne seront connus que courant 2023[127].

Ce contrat de territoire Clain doit se développer sur une première période 2023-2028, avec un bilan intermédiaire en 2025. Il doit s'articuler avec le contrat territorial des milieux aquatiques (CTMA) qui doit aussi être validé en 2023[128].

Projet Rés'Eau Clain et SCAGE (30 retenues) modifier

  • Bassin hydrographique : Bassin Loire-Bretagne
  • Caractéristiques du projet : 30 réserves (initialement 41) pour 8,8 millions de mètres cubes stockés
  • Prélèvements de 18,2 Mm3 à l'étiage (contre 28,7 antérieurement)
  • 153 exploitations agricoles, + de 1 200 salariés et saisonniers
  • Cultures spécialisées (semences, maraichage, arboriculture...) : 60 fermes (1/3 des producteurs)
  • Élevage : 61 exploitations (37 % des exploitations)
  • Cultures en agriculture biologique : 8 % des surfaces

Plusieurs projets de stockage de l’eau sont portés par Rés’eau Clain et 5 Sociétés coopératives anonymes de gestion de l'eau (SCAGE) avec la création de réserves de substitution. Ces réserves doivent permettre de substituer les prélèvements en période estivale (basses eaux) par des remplissages en période hivernale (hautes eaux) afin de maintenir l’irrigation pour les exploitations concernées et permettre le maintien de l’irrigation estivale pour les autres exploitations, non connectées en raison de la moindre pression estivale sur le milieu

Début du projet modifier

  • 2011 : définition des volumes prélevables
  • 2012-2013 : Le projet initial de création de 41 réserves est découpé en 5 lots portés par de 5 sociétés coopératives anonymes de gestion de l'eau (SCAGE) (Clain Moyen, La Clouère, Dive Bouleure/ Clain Amont, Auxances et Pallu) - Création de Rése'Eau Clain[129]
  • 2016 : conclusions de l'étude du BRGM.

Autorisations d'exploiter les réserves et procédures judiciaires associées (2017-2023) modifier

  • 2017 : arrêté interdépartemental du autorisation unique de prélèvement (AUP) de 28,7 Mm3 global annuel sur la totalité du bassin du Clain, un volume qui a vocation à diminuer au fur et à mesure de la construction des réserves[130]. Par ailleurs quatre arrêtés préfectoraux valant autorisation unique de création et d'exploitation de réserves de substitution sont signés pour 4 des 5 SCAGE[128] : le 7 juillet 2017 pour la SCAGE Clouère (8 réserves), le 30 octobre pour la SCAGE de la Dive Bouleure Clain Amont (6 réserves)[131], le 10 novembre pour la SCAGE de l'Auxances (6 réserves)[132] et le 7 décembre pour la SCAGE du Clain moyen (15 réserves)[133].
  • 2018 - l'association pour la Protection de la Nature et de l'Environnement du département de la Vienne, dite Vienne Nature, l'association Poitou Charente Nature, l'Union Fédérale des Consommateurs (UFC) Que Choisir de la Vienne, la Confédération paysanne de la Vienne, l'association ADEMA et l'association Vivrenclain déposent un recours auprès du tribunal de Poitiers en vue de faire annuler les arrêtés préfectoraux autorisant les réserves sur le Clain moyen, la Dive Bouleure Clain Amont et l'Auxances[132].
  • 2019 : Le tribunal administratif de Poitiers annule le l'autorisation délivrée pour la construction de huit réserves de substitution sur la Clouère[134].
  • 2020 : les requêtes intentées devant le tribunal de Poitiers contre Dive Bouleure Clain Amont, Auxances et Clain moyen sont rejetées en juin. Les associations font appel en juillet, soutenant que l'étude d'impact est insuffisante et que le projet étant fractionné, il n'est pas possible d'appréhender l'impact global sur le territoire
  • 2021 : Autorisation préfectorale pour les 6 réserves de la 5e SCAGE « Pallu » le , sur les communes de Champigny-en-Rochereau, Saint-Martin-la-Pallu et Jaunay-Marigny[135],[128].
  • 2023 : les 27 réserves des 3 premières SCAGE sont définitivement validées. Les trois demandes sur les bassins du Clain Moyen, de la Dive-Bouleure Clain Amont et de l’Auxances sont en effet rejetées par la cour d'appel de Bordeaux dans une décision du . La Cour d'appel estime que les arguments sur l’insuffisance de l’étude d’impact ne sont pas fondés et que le projet ne porte atteinte ni aux espèces protégées ni aux sites Natura 2000[132],[131],[133]. Les opposants annoncent toutefois continuer leur combat[136].

Protocoles pour l'exploitation des réserves (2019-2023) modifier

  • 2019 : lancement d'une consultation par la préfete en septembre - présentation du projet de territoire agricole irrigants (PTAI)
  • 2021 : concertation sur protocole 1 de mai à octobre. Version 1 du protocole en décembre.
  • 2022 : Une deuxième version du protocole est présentée en juillet. Il comporte désormais 30 réserves (contre 41 initialement), pour une capacité totale de 8,8 millions de m3 d’eau. Elles sont concentrées principalement sur les communautés de communes du Haut-Poitou (9), du Civraisien (8) et des Vallées du Clain (6), le reste étant réparti sur Grand Poitiers (4), Vienne et Gartempe (2) et en Deux-Sèvres, avec un projet à Rom. Le protocole d'accord impose également de nouvelles obligations de la part des irrigants. Sur la gestion de l'eau, ils devront restaurer morphologiquement 22 km de cours d'eau et 70 % de zones humides dégradées d'ici 2028, limiter fortement l'impact des drainages agricoles sur la même échéance, et réduire fortement l'utilisation de produits phytosanitaires, en plus des nitrates[137].
    Le protocole est signé le 2 novembre par les acteurs favorables au projet, à savoir 41 parmi les 54 acteurs consultés depuis 2019. Six se sont abstenus, parmi lesquels la communauté urbaine du Grand Poitiers et la Chambre d'agriculture de la Vienne, tenue par la Coordination rurale. Sept ont refusé de signer le document, dont plusieurs communes, comme Vouillé ou Migné-Auxances, ainsi que les associations environnementales[138]. Le vice-président de la communauté urbaine du Grand Poitiers déclare que l'intercommunalité, qui avec sa régie publique produit l'eau potable et gère l’assainissement pour les habitants de l’agglomération, n’a pas voulu s’associer au protocole, non par opposition de principe au fait de prélever de l’eau de novembre à mars pour l’utiliser le reste de l’année, mais « parce que ce projet est mené à l’envers avec une forme de gouvernance que nous avons découvert à la dernière minute et qui ne nous plaît pas »[127].

Projet isolé de 2013 abandonné modifier

Une des bassines de Vivonne (Vienne) en 2020, plusieurs années après son abandon.

Deux méga-bassines sont construites sur le territoire de la commune de Vivonne, dans la Vienne, vers 2013. Dix ans plus tard, elles ne sont pas utilisées. L'une d'elles s'effondre sous le poids de son eau, l'étude préalable des sols karstiques n’ayant pas détecté la présence d’un gouffre quelques centimètres sous la bassine. Personne de ce fait n'a voulu prendre le risque de remplir la seconde. Dix ans après, il reste un cratère de plus de deux hectares sans végétation. Un projet de couverture par un champ de panneaux solaires photovoltaïques est envisagé, dénotant une perte définitive du terrain pour l'agriculture[139].

Manifestations (2022) modifier

Le 19 février 2022, une manifestation rassemble 200 personnes à Poitiers contre les projets de réserves dans le département et la région[140]. Quelques jours plus tard, en février 2022, une bassine située à Nouaillé-Maupertuis (construite en 2012) est dégradée à coup de cutter[141].

Bassin parisien modifier

Contexte modifier

En Île-de-France, la structure géologique sédimentaire permet de définir verticalement de nombreux aquifères, plus ou moins vastes et profonds. Les formations tertiaires sub-affleurantes contiennent des nappes superficielles, généralement situées à moins de 100 mètres de profondeur[142]. Certaines nappes sont classées en zones de répartition des eaux (ZRE) par le préfet coordonnateur de bassin de façon à accroître le contrôle sur les prélèvements d’eau qui y sont opérés. La « ZRE de l’Albien » s’étend sur les huit départements d’Ile-de-France sur 15 au total et de celle de la Beauce, qui s’étend partiellement sur 3 départements en Île-de-France sur 6 au total[143].

Réserve individuelle à Banthelu (95) modifier

  • Bassin hydrographique : Seine-Normandie
  • Commune concernée : Banthelu (95)
  • Caractéristiques : 1 réserve de capacité 25 000 m3
  • Autorisation de prélèvement : 150 000 m3 pour irriguer 350 hectares de cultures
  • Porteur du projet : SCEA SC agricole et avicole de Banthelu

À Banthelu, en Val-d'Oise, se trouve l'unique réserve de substitution d'île-de-France, d'une capacité de 25 000 m3 d’eau. En , comme l'ouvrage a été construit en zone protégée non-constructible, sans demande d'autorisation de permis de construire validée par la commune, un recours est déposé devant le tribunal administratif de Cergy par des habitants de Banthelu et les associations Val-d’Oise Environnement, FNE Île-de-France, les Amis de la Terre-Val-d’Oise et la Confédération Paysanne[144]. Le , des riverains et des associations de défense de l’environnement se mobilisent pour dénoncer cette construction et le laisser-faire de la préfecture[144]. En plus des dégâts à l’environnement qu’elle aurait pu causer, la mégabassine entrait en infraction avec le plan local d'urbanisme (PLU) de la ville, qui protège les terres agricoles[145].

Finalement, en , les opposants au projet obtiennent l'arrêt du projet, et l'injonction pour le propriétaire du terrain de remettre en état les lieux. Bernard Loup, président de l’association Val d’Oise Environnement, dénonce la multiplication des forages autorisés ou en cours d’instruction dans le Vexin et la Plaine de France pour l’irrigation agricole[146].

Notes et références modifier

Notes modifier

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  2. Boutonne, Charente aval et Adour.
  3. La carte est établie avec des données arrêtées au 12 septembre 2020.
  4. SDAGE= Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux - PNACC = Plan national d'adaptation au changement climatique.
  5. OUGC=Organisme Unique de Gestion Collective .

Références modifier

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Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier