Occupation russe de l'oblast de Kherson
L'occupation russe de l'oblast de Kherson est une occupation en cours, qui a commencé le 2 mars 2022, après que les forces russes ont capturé la ville de Kherson[1] et l'oblast de Kherson, lors de l'invasion russe de l'Ukraine. Ces captures marquent le début d'une occupation militaire, qui s'est transformée en un gouvernement de facto pour la ville de Kherson.
Oblast de Kherson (ru) Херсонская область | |
Armoiries |
Drapeau |
Administration | |
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Pays | Russie |
Région économique | Non-intégré |
District fédéral | Sud |
Statut politique | Oblast de la Russie, Territoire ukrainien sous occupation russe |
Création | 4 octobre 2022[Note 1] |
Capitale | Kherson (de jure) Henitchesk (de facto) |
Gouverneur | Vladimir Saldo |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 10′ 37″ nord, 34° 47′ 56″ est |
Autres informations | |
Langue(s) officielle(s) | Russe, ukrainien |
Immatriculation | pas encore assigné |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://khogov.ru/ |
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Le 27 septembre 2022, à la suite des référendums de 2022 en Ukraine occupée, les autorités d'occupation déclarent l'indépendance de l'oblast sous le nom d'oblast de Kherson. Celle-ci est reconnue deux jours plus tard par la Russie[2]. L'État autoproclamé cesse d'exister le 30 septembre, lorsqu'il est annexé à la Russie en même temps que les autres territoires occupés[3].
Après la perte de Kherson par les Russes fin 2022, le centre administratif temporaire des forces d'occupation russes est désormais Henitchesk[4]. La Russie revendique cependant toujours Kherson comme capitale officielle[5],[6].
Déroulement
modifierDébut de l'occupation
modifierPeu de temps après la capture de Kherson, le ministère russe de la Défense déclare que des pourparlers entre les forces russes et les administrateurs de la ville concernant le maintien de l'ordre étaient en cours. Un accord est conclu selon lequel le drapeau ukrainien serait toujours hissé dans la ville pendant que la Russie établissait la nouvelle administration. Kolykhaiev annonce de nouvelles conditions pour les habitants de la ville : les citoyens ne sont autorisées à sortir que pendant la journée et il leur est interdit de se rassembler en groupe. De plus, les voitures ne sont autorisées à entrer dans la ville que pour fournir de la nourriture et des médicaments ; ces véhicules doivent rouler à des vitesses minimales et sont soumis à des fouilles. Les habitants sont avertis qu'ils ne doivent pas « provoquer » les soldats russes et doivent obéir aux ordres[7].
Le 4 mars, un habitant de Kherson est apparu sur CNN où il a déclaré que des soldats russes avaient violé 11 femmes à Kherson, puis 6 ont été tuées, dont une adolescente violée[8],[9]. Le chef de l'administration russe de Kherson rejette ces allégations, déclarant qu'il s'agit de désinformation[10].
Le 5 mars, Kolykhaiev affirme qu'il n'y a pas de résistance armée dans la ville et prétend que les troupes russes sont « tout à fait installées ». Il demande de l'aide humanitaire, déclarant que la ville manquait d'électricité, d'eau et de médicaments[11]. Plus tard dans la journée, environ 2 000 manifestants défilent dans le centre-ville. Les manifestants agitent des drapeaux ukrainiens, chantent l'hymne national et scandent des slogans patriotiques. Une vidéo montre des soldats russes tirant en l'air pour disperser les manifestants. Les forces russes auraient une liste d'activistes ukrainiens de Kherson à arrêter[12]. Le 9 mars, l'état-major des forces armées ukrainiennes déclare que la Russie a arrêté plus de 400 personnes à Kherson en raison des manifestations en cours[13].
Le 12 mars, des responsables ukrainiens affirment que la Russie prévoyait d'organiser un référendum à Kherson pour établir une « république populaire de Kherson », semblable à la « république populaire de Donetsk » et à la « république populaire de Lougansk ». Le chef adjoint du Conseil de l'oblast de Kherson affirme que l'armée russe a appelé tous les membres du conseil et leur avait demandés de coopérer[14]. Lioudmyla Denissova, l'ombudsman d'Ukraine, déclare que ce référendum serait illégal, car « en vertu de la loi ukrainienne, toute question territoriale ne peut être résolue que par un référendum national »[15]. Plus tard dans la journée, le Conseil de l'oblast de Kherson adopte une résolution qui déclare le référendum illégal[16].
Le 13 mars, le journal ukrainien Ukrayinska Pravda rapporte que plusieurs milliers de personnes à Kherson avaient pris part à une manifestation[17]. Les soldats russes dispersent la manifestation en tirant des coups de feu, des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc, blessant plusieurs personnes[18],[19].
Contre-offensive ukrainienne
modifierLe 23 mars, les forces ukrainiennes lancent des contre-attaques contre les forces russes dans l'oblast de Kherson[20],[21]. Le 25 mars, un haut responsable américain de la Défense affirme que les forces russes n'ont plus le contrôle total de Kherson alors que les Ukrainiens se battent « avec acharnement » pour récupérer la ville[22]. Cependant, les Ukrainiens de Kherson « ont remis en question l'évaluation du Pentagone, affirmant que la ville restait aux mains des Russes »[23]. CNN rapporte que la situation dans la ville restait inchangée, citant des habitants confirmant que Kherson était sous contrôle russe total. Selon un habitant, les forces russes n'avaient perdu que quelques villages dans la province, tandis que CNN avait rapporté plus tôt que la contre-offensive ukrainienne se déroulait dans la partie la plus septentrionale de la région[24]. Le , les médias régionaux d'Odessa rapportent qu'un blogueur prorusse, Valeri Koulechov, a été tué par des partisans ukrainiens à Kherson[25].
Le , le ministère ukrainien de la Défense revendique une attaque contre un poste de commandement russe de la 49e armée combinée près de Kherson, tuant deux généraux et en blessant grièvement un. Les noms des deux généraux n'ont pas été dévoilés[26],[27].
Le , le Commandement opérationnel ukrainien Sud signale que l'armée ukrainienne a libéré huit localités dans l'oblast de Kherson[28].
Depuis le , Vladimir Saldo est de facto gouverneur de l'oblast, installé par les forces russes[29].
Le 7 mai, la Commissaire aux droits humains du Parlement ukrainien, Liudmyla Denisova, affirme que les occupants recherchent « une intégration maximale à la fédération de Russie ». Cela inclut la mise en circulation du rouble russe, la restauration du réseau ferroviaire avec la péninsule de Crimée annexée, la mise en place de départements locaux, l'octroi de la nationalité russe aux habitants, ou la restauration du blason régional datant de l'Empire russe. L'opposition à ces mesures conduirait à des actes de torture[30].
Prélude à l'annexion, les autorités d'occupation annoncent la délivrance de passeports russes aux habitants, ainsi que le passage au rouble[31].
Politique et administration
modifierLe , Vladimir Saldo a quant à lui été nommé gouverneur de l'oblast[32],[33].
Le 29 septembre 2022, conformément à l'annonce des résultats aux référendums, Vladimir Poutine signe des décrets reconnaissant l'indépendance des régions de Kherson et de Zaporijjia[34]. Le 30 septembre, le président russe prononce l'annexion de ces dernières ainsi que des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. L'annexion est formalisée le 5 octobre[35].
Après le retrait russe de la ville de Kherson, Alexandre Fomine (en) déclare le que la capitale provisoire de la région sera Henitchesk, près de la flèche d'Arabat[36].
Voir aussi
modifierLes documentaires, Ukraine - Les enfants volés et En Ukraine, le retour des enfants déportés en Russie.
Articles connexes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Administration d'occupation installée le 26 avril 2022.
Références
modifier- (en-US) Michael Schwirtz et Richard Pérez-Peña, « First Ukraine City Falls as Russia Strikes More Civilian Targets » [archive du ], sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, consulté le )
- « Guerre en Ukraine: Vladimir Poutine reconnaît l’indépendance des régions de Zaporijjia et de Kherson ».
- « Poutine proclame l'annexion de quatre régions ukrainiennes ».
- (ru) « Погиб замглавы Херсонской области Кирилл Стремоусов », sur РБК (consulté le )
- « Readovka », sur Telegram (consulté le )
- (ru) « Херсонские власти опровергли перенос столицы в Геническ », sur РБК (consulté le )
- (en) Liam James, « Russian claims it has seized Kherson as city’s mayor agrees to curfew » [archive du ], sur The Independent, (consulté le )
- « Kherson: Girls are asked to stay at home and not go outside. There are rape cases » [archive du ], sur Rubryka, (consulté le )
- Yaron Steinbuch, « Ukrainian woman claims Russian troops raping women in Kherson » [archive du ], sur New York Post, (consulté le )
- (en-US) « With fakes about the situation in Kherson, the enemy wants to cause panic and destabilization » [archive du ], sur Mail BD, (consulté le )
- « Kherson has no more armed resistance against Russia forces, mayor tells CNN » [archive du ], (consulté le )
- « War in Ukraine: Thousands march in Kherson against occupiers » [archive du ], sur BBC, (consulté le )
- « Shelling continues to hamper civilian flight as Kremlin decries U.S. oil sanctions » [archive du ], sur Ynet, (consulté le )
- (en) « Russia plotting sham referendum to create 'Kherson People's Republic', says Ukrainian official » [archive du ], sur inews.co.uk, (consulté le )
- (en-US) AFP, « Ukraine says Russia plotting to create a pro-Moscow ‘people’s republic’ in Kherson » [archive du ], sur www.timesofisrael.com (consulté le )
- « Ukraine: how Putin could try to split the country into regional puppet governments » [archive du ], sur The Conversation, (consulté le )
- (uk) In Kherson, thousands of people rallied against the occupier, and the Russians opened fire « https://web.archive.org/web/20220313195501/https://www.pravda.com.ua/news/2022/03/13/7330971/ »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , Ukrayinska Pravda (13 March 2022)
- (en-GB) « Russian soldiers fire on Kherson protesters » [archive du ], sur BBC News (consulté le )
- (en) « Ukraine says Russian forces violently disperse Kherson protest » [archive du ], sur www.aljazeera.com (consulté le )
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- Helene Cooper, « Russia is not in full control of Kherson anymore, the Pentagon says. » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
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