Óscar Domínguez

peintre surréaliste espagnol (1906–1957)
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Óscar Domínguez est un peintre surréaliste espagnol né le à Santa Cruz de Tenerife et mort le à Paris[1].

Óscar Domínguez
Anonyme, portrait présumé d'Óscar Domínguez[réf. nécessaire] (XXe siècle) Tacoronte.
Biographie
Naissance
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Sépulture
Nom de naissance
Óscar Manuel Domínguez PalazónVoir et modifier les données sur Wikidata
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Plaque commémorative

Biographie

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Óscar Domínguez naît sur l'île de Tenerife. En 1927, pour surveiller les affaires de son père, riche négociant agricole, il vient pour la première fois à Paris. Il en découvre la vie nocturne, dépensant l'argent familial. En 1928, il rentre à Tenerife pour effectuer son service militaire et commence à exposer. Revenu à Paris dès 1929, il doit à la mort de son père, en 1931, gagner sa vie en réalisant des illustrations pour la publicité.

Ses premières toiles surréalistes datent de 1932. Il est, en 1934, intégré au groupe parisien dans lequel il introduit, selon André Breton, « le sifflement ardent et parfumé des îles Canaries. » L'année suivante, il est à l'origine de l'organisation d'une réunion des surréalistes dans son île, que découvrent à cette occasion Breton et ses amis. Domínguez participe jusqu'en 1940 aux expositions du groupe. Ainsi en 1938, il expose lors de l'Exposition internationale du surréalisme un phonographe représentant des parties d'un corps féminin, acquis ensuite par Pablo Picasso[2]. Il réalise la couverture du tirage de tête de l’Anthologie de l’humour noir d'André Breton[3].

Sous l'Occupation, il séjourne à Marseille, à la villa Air Bel et travaille la Coopérative du Fruit Mordoré, surnommé Croque fruit. Il rejoint fin 1941 son ami le poète Robert Rius à Paris et participe aux activités du groupe la Main à plume, dont il est l'un des principaux illustrateurs. Pendant cette période, il réalise sa première exposition personnelle à la galerie Louis Carré (1943, préface de Paul Éluard) où il montre une œuvre marquée de plus en plus par l'influence de Picasso. Après la guerre, cette évolution picturale lui vaut d'être écarté par Breton.

Surnommé « le dragonnier des Canaries » par André Breton, « l'ours mal léché à la tête d'hidalgo gigantesque » par le photographe Brassaï, plus simplement « Putchie » par sa maîtresse la vicomtesse de Noailles, Domínguez, personnage extrême, mythique, peut se montrer violent. Racontée par Irène Hamoir, son empoignade avec le peintre Esteban Francés en 1938 est restée célèbre dans l'histoire du surréalisme : retenu par Louis Scutenaire, Domínguez jette une bouteille au visage d'Esteban Francés, ceinturé par Victor Brauner : c'est ce dernier qui est atteint, ce qui lui fait perdre son œil gauche[4].

« La Nature, enfin morte, n'excite plus l'appétit. Elle s'ouvre grand comme une boîte de sardines de Domínguez, mais les sardines ne referont pas leur lit jusqu'à ce qu'il soit l'heure de dormir », écrit Benjamin Péret dans sa préface pour l'exposition surréaliste de 1937. La présence de la mort s'étend plus tard dans la peinture de Domínguez, notamment sous la forme de revolvers après la disparition de son ami Paul Éluard en 1952.

Provocateur, il avait présenté en , lors de la grande exposition « Surréalisme » de Bruxelles, une inscription murale géante :

« Je souhaite la mort de trente mille curés toutes les trois minutes. »

Óscar Domínguez se donne la mort en s'ouvrant les veines le dans son atelier de la rue Campagne-Première à Montparnasse[5]. Ainsi disparaît le dernier « peintre maudit » de Montparnasse.

Notes et références

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  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 14e, n° 81, vue 10/31.
  2. Roberta Bosco, « Le polisson phonographe de Picasso », Courrier International, no 1555,‎ , traduit d'un article publié dans El País le 15 juillet 2020.
  3. « Le souvenir de l’avenir », sur Philosophie et surréalisme, (consulté le ).
  4. Étaient également présents Éluard, Georges Hugnet, Wolfgang Paalen, Benjamin Péret et Tanguy (Irine, C'était, « Le Vocatif », n° 207, Bruxelles, mars 1980, non paginé, 8 pages).
  5. Valérie Duponchelle, « Victor Brauner, la magie d'un œil surréaliste », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous »,‎ 3-4 octobre 2020, p. 34 (lire en ligne).

Annexes

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Bibliographie

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  • Óscar Domínguez par Gérard Xuriguera, éditions Filipacchi, 1973.
  • Musée Cantini, La Part du jeu et du rêve : Óscar Domínguez et le surréalisme, 1906-1957, Marseille et Paris, Musées de Marseille et éd. Hazan, 2005, 237 p. (ISBN 2-7541-0026-1).
  • Óscar Domínguez, exodio hacia el sur, ouvrage collectif en espagnol, anglais et français, IODACC, Tenerife, (ISBN 84-88594-44-5 et 978-84-88594-44-0).

Liens externes

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