Pepita Laguarda Batet

Soldate antifasciste espagnole tuée pendant la guerre d'Espagne

Pepita Laguarda Batet, née à Barcelone en 1919 et morte à Grañén (Huesca), en 1936, est une jeune antifasciste espagnole engagée sur le front contre les franquistes pendant la guerre civile espagnole. Elle est la plus jeune soldate à être morte au combat durant le conflit.

Biographie modifier

Née à Barcelone, Pepita Laguarda vit à l'Hospitalet de Llobregat, dans le quartier de Santa Eulàlia avec ses parents et ses trois frères. Sa mère, Matilde Batet, est une ouvrière adhérente de la CNT. La jeune Pepita s'intéresse donc naturellement aux idées anarchistes[1].

Lorsqu'éclate la guerre d'Espagne en 1936, elle s'engage comme infirmière dans un hôpital de Sarrià[2]. Très vite, elle apprend que des volontaires sont recrutés pour se battre dans les zones de combat. Elle décide alors de s'engager, contre l'avis de son père[3] qui l'accompagne jusqu'au centre de recrutement de la caserne Miguel Bakounine de Pedralbes pour la faire changer d'avis, en vain[4].

Lorsqu'elle avise de sa décision son petit ami Juan López Carvajal, également militant de la CNT, celui-ci décide de la suivre à la guerre. Le jeune couple prend les armes au sein de la colonne Ascaso et part se battre sur le Front d'Aragon[5].

Enthousiaste et volontaire, Pepita exige de se battre sur le front, plutôt qu'à l'arrière[6]. Le 30 août débute alors l'attaque sur Huesca.

Le , alors qu'elle se bat depuis des heures, elle est grièvement blessée à l'épaule, sous le feu, à 5h du matin[7]. Prise en charge par la Croix-Rouge, elle est transférée à l'hôpital de Vicién pour des premiers soins[8]. Son état oblige à l'envoyer à l'hôpital de Grañén où elle décède à 9h30, dans les bras de son compagnon[9].

Elle est alors la plus jeune soldate à être morte au combat durant le conflit[10].

Juan se charge des papiers du décès, et en informe Solidaridad Obrera[11], bouleversé par la mort de celle qui fut son premier amour[12]. Il évoque notamment sa relation avec Pepita dans son autobiographie Mémoires de ma vie [13].

Postérité modifier

  • Pepita Laguarda Batet est morte le jour où eut lieu l'exécution de la journaliste française Renée Lafont fusillée par les nationalistes près de Cordoue[14].
  • Dans le contexte de la récupération historique du rôle des femmes dans la guerre[15] en œuvre en Espagne[16], le parcours de Pepita Laguarda Batet fait l'objet de recherches, notamment de la part de la cinéaste et écrivaine Tània Balló[17].

Références modifier

  1. (es) « Con Pepita, miliciana de 17 años, ya van más de 4.000: la enciclopedia de las mujeres en la Guerra Civil », sur El Español,
  2. (es) « Pepita la heroína », sur Combatientes,
  3. (es) « PEPITA LAGUARDA. LA MÁS JOVEN MILICIANA MUERTA EN COMBATE, SE ESCAPÓ DE CASA* »
  4. (es) « Pepita la heroína », sur Combatientes,
  5. (es) « Con Pepita, miliciana de 17 años, ya van más de 4.000: la enciclopedia de las mujeres en la Guerra Civil », sur El Español, (consulté le )
  6. (en) « Laguarda Batet, Pepita (1919-1936) | libcom.org », sur libcom.org (consulté le )
  7. « Pepita Laguarda (1919-1936) - Mémoire Libertaire », sur www.memoire-libertaire.org (consulté le )
  8. (en-US) « Pepita Laguarda Batet (1919-1936), la miliciana más joven de la CNT en morir en combate. – Federación Anarquista 🏴 »,‎
  9. autoria, « Pepita Laguarda (1919-1936), la más joven miliciana muerta en combate », sur www.elsaltodiario.com
  10. « Pepita Laguarda (1919-1936), the youngest female militian killed in action », sur www.katesharpleylibrary.net
  11. « Solidaridad Obrera »
  12. (ca) 324cat, « Pepita Laguarda, una de les 1.195 històries de dones soldat del llibre "Les combatents" », sur CCMA,
  13. « Hommage à Juan Lopez Carvajalqui nous a quitté à Lyon l'âge de 97 ans - [Les Gimenologues] », sur www.gimenologues.org (consulté le )
  14. « Exhumée, Renée Lafont, porte-parole de 100 000 fantômes toujours dans les fosses en Espagne », sur ladepeche.fr
  15. (es) « El corto verano de las mujeres armadas », sur Combatientes,
  16. (es) « Más de un millar de mujeres catalanas se fueron voluntarias al frente en 1936 », sur La Vanguardia,
  17. « Les combatents | Gonzalo Berger i Tània Balló », sur Les combatents | Gonzalo Berger i Tània Balló

Bibliographie modifier

  • (es) « Nuestras heroínas ». Solidaridad obrera. Barcelone, 13 septembre 1936, p. 7.
  • (ca) Gonzalo Berger et Tània Balló, Les Combatents : La Història oblidada de les milicianes antifeixistes, Rosa dels Vents, , 256 p. (ISBN 9788418033070)
  • Gonzalo Berger et Tània Balló, Les combattantes : L'Histoire oubliée des miliciennes antifascistes dans la guerre d'Espagne, Syllepse, , 300 p. (ISBN 979-10-399-0056-0) (traduction française du précédent)
  • Juan López Carvajal, Mémoires de ma vie. Mémoires d’un ouvrier anarcho-syndicaliste dans l’Espagne du 20e siècle, , 205 p. (ISBN 9782746645301)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier