Pierre-Adrien Pâris

peintre français
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Pierre-Adrien Pâris est un architecte, dessinateur et collectionneur français né à Besançon le et mort dans la même ville le .

Pierre-Adrien Pâris
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Directeur
Académie de France à Rome
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Biographie

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Premières années et formation

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Fils du géomètre et architecte du prince-évêque de Bâle Pierre-François Pâris, Pierre-Adrien Pâris naît à Besançon le dans la rue Battant. À l’âge de cinq ans, il quitte Besançon pour Porrentruy où son père est nommé géomètre du prince-évêque de Bâle. Entre 1750 et 1760, il suit sa première formation auprès de son père.

En 1760, Pâris rejoint son oncle Jean-Baptiste Lefaivre (maître-maçon et entrepreneur) à Paris, puis il entre dans l’atelier de l’architecte Louis-François Trouard. Il devient élève de l’Académie royale d’architecture en 1764 où il suit l’enseignement de Jacques-François Blondel. Dès 1765 et jusqu’en 1769, Pâris se présente au grand prix d’architecture sans jamais l’emporter.

Pierre-Adrien Pâris est issu d'une branche latérale de l'ancienne famille franc comtoise Pâris, dont le banquier et homme politique Pierre-Paul Pâris.

Premier voyage en Italie

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En 1770, Trouard demande au marquis de Marigny une place à l’Académie de France à Rome pour son élève ; Pâris arrive à Rome le en compagnie du fils de Louis-François Trouard et devient officiellement pensionnaire de l’Académie l’année suivante. Entre 1772 et 1774, Pâris dessine dans la campagne romaine aux côtés de peintres tels que François-André Vincent avec qui il s’initie aux dessins de vues. Il en profite également pour réaliser de nombreuses études de monuments antiques et commence une petite collection de dessins et de contre-épreuves de sanguines de ses camarades peintres. Il a également l’occasion d’enseigner l’architecture à Francesco Piranesi, fils du grand Piranèse et de voyager dans le sud de l’Italie où il visite Cadoue, Paestum, Pompéi et Herculanum. Il rentre en France en 1774 en passant par Bologne, Venise, Vérone, Milan, Turin et Chambéry. Il fait visiter l'Italie à Pierre Jacques Onésyme Bergeret de Grancourt dont il rachète certains biens en 1786.

Retour en France et début de carrière

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À son retour d'Italie, il séjourne quelques mois à Bordeaux où il participe aux travaux de construction du Grand Théâtre[1].

Entre 1775 et 1777, il imagine les décors intérieurs de l’hôtel du duc d’Aumont, premier gentilhomme de la Chambre du roi, construit en collaboration avec Trouard, place Louis XV (actuel hôtel de Crillon, place de la Concorde). En , il est nommé dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi poste important des Menus-Plaisirs du roi. Pâris dessine donc les projets pour les fêtes, cérémonies, spectacles, bals et pompes funèbres de la Cour.

Grâce à la nomination de Charles-Henri de Feydeau (1754-1802), marquis de Brou, au poste d’intendant de la généralité de Dijon en 1780, Pâris peut obtenir de nombreux projets en Bourgogne. La même année, il devient membre de l’Académie royale d’architecture. A Paris, il veille sur un jeune étudiant en architecture bisontin Denis-Philibert Lapret.

Pendant trois mois (mars à mai) en 1783, il retourne à Rome en compagnie de Louis-François Trouard, venu retrouver son fils. Entre 1782-1786, il dessine le château de Colmoulins près du Havre, propose un projet pour l'extension des Bains civils de Bourbonne-les-Bains [2], pour l'hôtel de ville de Neuchâtel, en Suisse et un autre pour la reconstruction du château de Versailles. En , il est nommé architecte de l’Académie royale de musique (Opéra de Paris) et architecte des Économats en 1787.

À partir de 1787, pour la duchesse de Bourbon, il travaille aux aménagements intérieurs du palais de l'Élysée, faisant quasiment disparaître le décor réalisé par son maître Boullée. L’année suivante, il travaille pour Jean-Baptiste d’Arboulin de Richebourg à l’aménagement de son hôtel, rue de Courcelles à Paris.

Nommé chevalier de l’ordre de Saint-Michel, il reçoit ses lettres de noblesse en 1789 et travaille au projet et l’aménagement de la salle de l’Assemblée des États-généraux dans l’hôtel des Menus-Plaisirs à Versailles dont l’ouverture a lieu le . En octobre de la même année, lorsque l’Assemblée nationale, à la suite de Louis XVI, se transporte dans la capitale, Pâris est chargé d'adapter la salle du Manège à sa nouvelle fonction politique[3]. Son poste de dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi supprimé fin , il se réfugie à Vauclusotte (Doubs) pendant la Terreur.

La retraite en Normandie

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Vient ensuite une longue période de retraite pendant laquelle Pâris s'installe en Normandie, de à . Habitant d’abord à Colmoulins (situé à Harfleur) au château de l'armateur havrais Stanislas Foäche, il s’aménage ensuite un appartement dans un vieux pigeonnier au manoir d'Escures à Montivilliers, appartenant à François Grégoire de Rumare. Il consacre ces 13 ans à la rédaction d’ouvrages sur les monuments antiques, au jardinage et à la réalisation d’un catalogue de sa collection. Il imagine à ce moment-là les plans d'un monument expiatoire à l’exécution de Louis XVI sur la place de la Concorde qui reprend le dispositif en ellipse où ont été déclarés les Droits de l'homme, qu'il avait inventé pour l'Assemblée nationale aux Menus Plaisirs, que Chateaubriand reprend à son compte sans en mentionner l'auteur. Il propose des plans pour l'abbaye du Valasse, achetée par l'armateur havrais Jacques-François Begouën.

Pâris vit calmement ce qu’il pense être les dernières années de sa vie.

Fin de carrière, derniers voyages à Rome et retour à Besançon

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Pendant la dernière période de sa vie, Pâris vit une sorte de seconde carrière qui commence par un troisième séjour à Rome en 1806. Parmi ses nominations et activités, il assure en 1807 le directorat par intérim de l’Académie de France à Rome, devient membre de l’Académie de San Luca et retourne visiter les villes antiques du sud de l’Italie. Entre 1808 et 1809, il organise l’enlèvement et le transport des antiquités de la villa Borghèse pour le compte de Napoléon qui vient d’acheter la collection et souhaite la rapatrier au Louvre. Il est enfin chargé de diriger les fouilles du Colisée à partir de 1811.

De mars à , il rejoint la France pour la dernière fois, et arrive à Besançon le . Il loge au 8, rue Charles Nodier où il aménage son « petit muséum ». Au cours de l’année 1818, il rédige un testament par lequel il lègue ses collections à la bibliothèque municipale de Besançon et meurt le . Son corps repose au cimetière de Saint-Ferjeux à Besançon, quant à sa collection, elle a rejoint la bibliothèque dès 1819, une partie en est déposée au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon lors du déménagement de ce dernier dans la halle à grain de la place du Marché en 1843.

La collection

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Jean-Honoré Fragonard, Le Triomphe de Vénus (vers 1765-1770), ancienne collection Pâris, musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon.

La collection Pâris rassemble une importante quantité de dessins et contre-épreuves (dont 99 Fragonard), de peintures (notamment d’Hubert Robert, François-André Vincent et Fragonard), de gravures (Francesco Piranesi), de sculptures et d’antiquités. Cette collection a fait l'objet d'une exposition au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon en 2008.

La constitution de la collection d'antiquités n'a pas encore été clairement établie. Léguant sa collection d'antiquités composée d'objets étrusques, égyptiens, grecs et romains, Pâris souhaitait offrir à sa ville natale la possibilité d'enrichir ses institutions publiques et éduquer les jeunes bisontins à l'art antique et moderne.

Sa collection est désormais répartie dans les deux institutions publiques majeures de la ville : la bibliothèque municipale, qui conserve le fonds d'archives Pâris et la totalité de sa bibliothèque, et le musée des Beaux-Arts et d'Archéologie à qui revient le reste de la collection.

Publications

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  • Dickson, Adam (trad. de l'anglais par Pâris, Pierre-Adrien), De l'agriculture des Anciens [« The husbandry of the Ancients »], Paris, H. J. Jansen, .
  • Pâris, Pierre-Adrien, Mémoire sur les cours d'eau et les canaux d'arrosage des Pyrénées-Orientales, Bordeaux, impr. de Gounouilhou, , 311 p. (lire en ligne).

Notes et références

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  1. Pâris, Pierre-Adrien, Travaux de construction du Grand-Théâtre de Bordeaux : Rapport de l'architecte Pâris au contrôleur-général Terray, Bordeaux, impr. de Gounouilhou, , 39 p. (lire en ligne).
  2. [1] Les thermes romantiques: bains et villégiatures en France de 1800 à 1850, Dominique Jarrassé, Presses Universitaires Blaise Pascal, , 295 pages, p. 182.
  3. A. Brette, Histoire des édifices où ont siégé les assemblées parlementaires françaises…, T. 1, Paris, Imprimerie nationale, 1902, pp. 162-170.

Annexes

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Bibliographie

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  • Jérôme Brochet, Le voyage d’un jeune Franc-comtois de Paris à Rome en 1771, Besançon, Imprimerie Jacques et Demontrond, 1922, extrait des Procès-verbaux et Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon.
  • Le cabinet de Pierre-Adrien Pâris : architecte, dessinateur des Menus-Plaisirs, Emmanuel Guignon et Henry Ferreira-Lopes (éd.), Paris : Hazan, Besançon : musée des Beaux-Arts de Besançon, 2008.
  • Marie-Lucie Cornillot, La collection Pierre-Adrien Pâris, architecte et dessinateur de la Chambre du Roi, Paris, musée des arts décoratifs, 1957.
  • Alexandre Estignard, Adrien Pâris, sa vie, son œuvre, ses collections, Paris, 1902.
  • Alain Gruber, L'œuvre de Pierre-Adrien Pâris à la cour de France, 1779-1791, Paris, F. de Nobele, 1974, extrait de Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français.
  • Pierre Pinon, Pierre-Adrien Pâris, architecte (1745-1819) ou l'archéologie malgré soi, Thèse d'État, Université Paris IV, 1998.
  • Pierre Pinon, Pierre-Adrien Pâris, architecte (1745-1819) et les monuments antiques de Rome et de la Campanie, Rome, École française de Rome, 2007.
  • Jean-Michel Vinciguerra, « Les Mystères d’Isis ou l’Égypte antique d’après les décorateurs de l’Opéra : sur quelques acquisitions récentes du département de la Musique », in L’Antiquité à la BnF, (en ligne).
  • Charles Weiss, Catalogue de la bibliothèque de M. Pâris, architecte et dessinateur de la Chambre du roi… suivi de la description de son cabinet, Besançon, Déis, 1821 (en ligne sur Gallica).
  • Louis de Grandmaison, Essai d'armorial des artistes français. Lettres de noblesse. Preuves pour l'Ordre de Saint-Michel, pp. 402-403, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, ministère de l'Instruction publique, 1903, 27e session (en ligne sur Gallica).

Liens externes

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