Référendum constitutionnel grec de 1973

Référendum constitutionnel grec de 1973
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Corps électoral et résultats
Inscrits 6,6 MVoir et modifier les données sur Wikidata
Votants 5 MVoir et modifier les données sur Wikidata
Pour la république
Pour
78,6 %
Contre
21,4 %

Un référendum constitutionnel a eu lieu en Grèce le [1]. L'amendement avait pour ambition d'abolir la monarchie et d'établir une république, proclamée le précédent. La proposition a été approuvée par 78,6 % des électeurs, avec un taux de participation de 75 %[1]. Cet événement a initié la première étape de la Metapolítefsi.

Contexte modifier

La junte militaire a gouverné la Grèce depuis qu'un groupe d'officiers de rang intermédiaire, sous la direction du colonel Geórgios Papadópoulos, a organisé un coup d'État le . Le roi Constantin II a, à contrecœur, approuvé le coup d'État, mais a commencé à se préparer à un contre-coup d'État avec l'aide d'éléments des forces armées qui lui sont restés fidèles. Cette opération a été lancée le et a échoué, forçant le roi et la famille royale à fuir vers l'Italie. La Grèce est restée un royaume et les fonctions du roi ont été exercées par un régent, poste occupé jusqu'en 1972 par le général Zoitakis, puis assumée par Papadópoulos, de plus en plus dominant, qui a également occupé le poste de Premier ministre et plusieurs autres postes ministériels.

En , un important mouvement anti-junte a été découvert et réprimé, juste avant son soulèvement dans les rangs de la Marine surtout royaliste. Cependant, un navire, le destroyer Velos, s'est effectivement mutiné, et après avoir atteint l'Italie, le capitaine Nikólaos Pappás, 31 officiers et le reste de l'équipage ont débarqué et ont demandé l'asile politique, attirant l'intérêt de la scène internationale. La révolte échouée de la Marine a démontré que même après six années sous la direction de la junte, l'opposition ne s'était pas éteinte, et qu'elle existait même chez une grande partie des forces armées, qui étaient le principal soutien interne du régime. Cette révélation a créé une crise majeure chez la direction de la junte.

Papadópoulos a donc été forcé d'agir, dans un mouvement qui renforcerait sa propre autorité, se débarrasserait du roi, et apparaîtrait comme un changement de cap vers de véritables réformes. Le , une loi constituante, qui déclarait que la Grèce était une république présidentielle, avec Papadópoulos comme président, a été proclamée. La loi devait être confirmée par un référendum, qui a eu lieu le suivant. Les partis politiques défunts et leurs dirigeants préconisaient de voter « non », comme un signe d'opposition au régime, mais le vote a été étroitement contrôlée par la junte, et les prévisions étaient favorables au régime.

Résultats modifier

Résultat du référendum grec de 1973
Choix Votes %
Référendum adopté Oui 3 843 318 78,6
Non 1 048 308 21,4
Invalides et blancs 64 293 1,3
Total des votes 4 955 919 100
Source : Pantelis, Koutsoubinas, Gerapetritis, 2010, p. 838

Conséquences modifier

Papadópoulos a promis un retour à un régime démocratique et parlementaire, sur la base des dispositions de la nouvelle constitution, et a nommé Spíros Markezínis comme Premier ministre. Sa tentative de démocratisation contrôlée échoue après le soulèvement de l'Université polytechnique d'Athènes en novembre 1973 puis le coup d'État de Dimítrios Ioannídis le de la même année. Les formes de la République ont été maintenues jusqu'à l'effondrement final de la junte en , et le , un autre référendum a eu lieu, dans lequel le peuple grec a confirmé l'abolition de la monarchie, et la création de l'actuelle Troisième République Hellénique.

Bibliographie modifier

(en) Antonis Pantelis, Stephanos Koutsoubinas et George Gerapetritis, « Greece », dans Dieter Nolhen et Philip Stöver (dir.), Elections in Europe : A Data Handbook, Baden-Baden, Nomos, , 2070 p. (ISBN 9783832956097)

Références modifier