René Janssens (peintre)
René Janssens, né à Bruxelles, le et mort à Ixelles, le , est un peintre, un dessinateur, un aquarelliste et un graphiste belge.
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Son champ pictural, de facture réaliste, couvre essentiellement les intérieurs, les portraits, les scènes de genre et les paysages. Il est, en 1893, l'un des quinze membres fondateurs du cercle artistique belge Le Sillon.
Biographie
modifierFamille
modifierRené (Emile Jean René) Janssens, né à Bruxelles, rue des Comédiens, no 21 le , est le fils d'Eugène Dorothé Janssens (1831-1900), docteur en médecine, chirurgie et accouchements, puis inspecteur en chef du service d'hygiène et de statistique de la ville de Bruxelles, et de Catherine Emilie Van Nerom (1833), tous deux natifs de Bruxelles, où ils se sont mariés le [1].
René Janssens épouse à Saint-Gilles, le , Henriette Adeline Vannerus, née à Diekirch, Luxembourg, le et morte à Ixelles le . Le couple, sans enfants, réside à l'Hôtel René Janssens, de style Art nouveau, édifié au no 50 de la rue Defacqz à Ixelles en 1898 par l'architecte Paul Hankar[2],[3].
Formation
modifierRené Janssens est, de 1885 à 1892, étudiant à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, de même qu'à l'atelier de Jean-François Portaels. Il parfait sa formation à Paris auprès du peintre décorateur et ornemaniste Pierre-Victor Galland[4],[5].
Carrière
modifierEn 1893, René Janssens devient l'un des quinze membres fondateurs du cercle artistique Le Sillon et participe à la première exposition du mouvement qui a lieu du au [6],[7]. Il participe aussi régulièrement aux expositions du cercle Pour l'art[5], de même qu'aux salons triennaux belges : le Salon de Gand, à partir de 1895, et jusqu'en 1929, le Salon d'Anvers, et plusieurs Salons de Bruxelles[8].
En raison de la grippe, René Janssens, qui réside depuis quelque temps à l'avenue Molière, meurt à Ixelles, à l'âge de 66 ans, le . Ses funérailles ont lieu dans l'intimité[5],[9].
Œuvres
modifierCaractéristiques
modifierSon champ pictural, de facture réaliste et attentive aux lumières tamisées, couvre essentiellement les intérieurs, les portraits, les scènes de genre et paysages, avec un tropisme pour la représentation des scènes la vie bourgeoise. Son ton opulent n'est pas sans rappeler Alfred Verhaeren. Il est également un dessinateur, un aquarelliste et un graphiste. Le quotidien Le Soir voit en lui un artiste d'une grande délicatesse de tons et d'une composition très bien étudiée[5],[4].
Lettré et écrivain, René Janssens publie, en 1935, aux éditions Hayez, un ouvrage intitulé Les Maîtres de la critique d'art qui retrace l'évolution de cette critique depuis Charles Perrault, en passant par Victor Hugo et Charles Baudelaire, jusqu'aux contemporains et dans lequel il expose ses idées sur la peinture d'intérieur[5].
Réception critique
modifierEn 1936, la nécrologie parue dans La Libre Belgique témoigne :
« René Janssens avait passé, jadis, par l'atelier Portaels. Il en avait gardé le goût des toiles conçues avec soin, réalisées avec une délicatesse prenante, un charme tout intime. C'était un « intérieuriste ». Son propos n'était pas d'exprimer, comme on a dit à une certaine époque, « l'âme des choses », mais de les bien rendre dans le bon dessin, dans la juste nuance, le détail typique ou intéressant et il y ajoutait avec une sage modération l'enveloppe, où les objets domestiques ont l'air de vivre discrètement, d'une certaine vie, si l'on peut dire, où c'est surtout les mouvements de la nôtre, nos sentiments que nous introduisons. Ses intérieurs jouissent, à juste titre, d'une belle réputation[9]. »
Expositions
modifierExpositions triennales belges
modifier- Salon de Gand (XXXVI) de 1895 : Intérieur d'atelier[8].
- Salon de Bruxelles de 1900 : Vieux logis seigneurial[10].
- Salon de Gand (XXXIX) de 1902[11].
- Salon de Bruxelles de 1903 : Le Vieux bureau, La Chambre dorée et La Chambre close[12].
- Salon de Gand (XL) de 1906[13].
- Salon de Bruxelles de 1907 : Le Salon de musique[14].
- Salon de Gand (XLII) de 1913[4].
- Salon d'Anvers de 1920[15].
- Salon de Gand (XLIII) de 1922[16].
- Salon d'Anvers de 1923[17].
- Salon de Gand (XLIV) de 1925[4].
- Salon de Gand (XLV) de 1929[4].
Autres expositions belges
modifier- Exposition du cercle Le Sillon (I) du au [6].
- Exposition du cercle Le Sillon (II), ouverte le : Vision d'automne et Les Deux Flandres[18].
- Exposition du cercle Le Sillon (III), ouverte le : Portrait du sculpteur Weygers et Intérieur de l'église de Furnes[19].
- Salon du cercle Pour l'art (IV) de 1896 : Étude[20].
- Salon de Liège de 1896 : Étude et Salomé[20].
- Exposition du cercle Le Sillon (IV), ouverte le : Portrait d'homme, Accessoires, Intérieur d'atelier, Intérieur d'église, Chanson du faune[21].
- Exposition du cercle Le Sillon (V), ouverte le : études du vieux Bruxelles, Portrait du gouverneur du Brabant[22].
- Exposition au Cercle artistique de Bruxelles en : une trentaine de toiles, dont des portraits, des coins du vieux Bruxelles, Intérieur de Saint-Marc, La Chapelle Saint-Sauveur, Un atelier, Suite versaillaise[23].
- Salon du cercle Pour l'art (VIII) de 1900, ouvert le : Portrait de mon père, et une série d'intérieurs[24].
- Exposition au Cercle artistique de Bruxelles, conjointement avec Berthe Art, en : Vieille cour, vieux jardins, béguinages, portrait du père de l'artiste[25].
- Salon du cercle Pour l'art (IX) de 1901, du au [26].
- Salon du cercle Pour l'art (X) de 1902, ouvert le : Sacristie, acquis par l'administration des beaux-arts[27].
- Salon de Liège de 1902[28].
- Exposition du cercle Le Sillon (X) de 1903[29].
- Salon du cercle Pour l'art (XII) de 1904, ouvert le : Corridor sombre, Couloir d'église[30].
- Exposition au Cercle artistique de Bruxelles, conjointement avec Fernand Khnopff, du 14 au : Ouvroir[31].
- Salon du cercle Pour l'art (XIII) de 1905, ouvert le [32].
- Exposition d'aquarelles et de pastels à Anvers, salle de la rue Vénus, en : Intérieur de sacristie[33].
- Exposition exclusive au Cercle artistique, du au [34].
- Salon du cercle Pour l'art (XVIII) de 1910, ouvert le : La Cour de la noble rose à Furnes[35].
- Salon du cercle Pour l'art (XIX) de 1911, du au : Enclos mystique et Vieux Bruxelles[36].
- Exposition conjointe avec René de Baugnies au Cercle artistique, en [37].
- Salon du cercle Pour l'art (XX) de 1912, jusqu'au [38].
- Salon du cercle Pour l'art (XXI) de 1913, en [39].
- Salon du cercle Pour l'art (XXII) de 1914, ouvert le : Vieux logis seigneurial acquis par la reine Élisabeth après sa visite[40].
- Salon du cercle Pour l'art (XXIII) de 1921, ouvert en [41].
- Salon de Printemps de la Société des beaux-arts de 1921 : Le Vieux logis[42].
- Salon du cercle Pour l'art (XXIV) de 1922, ouvert le [43].
- Salon du cercle Pour l'art (XXV) de 1923, rétrospective en : Portrait du docteur Janssens[44].
- Salon de Printemps de la Société des beaux-arts de 1923[45].
- Exposition de la Société royale belge des aquarellistes de 1924[46].
- Salon du cercle Pour l'art (XXVII) de 1925[47].
- Exposition de la Société royale belge des aquarellistes (XLII) de 1926[48].
- Salon du cercle Pour l'art (XXIX) de 1927 : des intérieurs et des roses[49].
- Exposition de la Société royale belge des aquarellistes de 1927[50].
- Salon du cercle Pour l'art (XXX) de 1928[51].
- Exposition de la Société royale belge des aquarellistes de 1929 : Salon rouge[52].
Expositions européennes
modifier- Exposition des beaux-arts au palais municipal de Luxembourg en [53].
- Exposition d'art belge à Nice, ouverte le [54].
Galerie d'œuvres
modifier-
Portrait de jeune femme (1896), Musée des Beaux-Arts de Gand..
-
Intérieur d'église, Musée des Beaux-Arts de Tournai..
-
Intérieur du bureau de M. et Mme Janssens, avenue Molière à Ixelles, Rijksmuseum Amsterdam..
-
La propriété Lebœuf-Thys à Dalhem, Rijksmuseum Amsterdam..
-
Portail de jardin à l'arrière d'une église (1918), Rijksmuseum Amsterdam..
Collections muséales
modifierPlusieurs institutions muséales conservent des œuvres de René Janssens :
- Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique : L'Escalier, La Lecture (1895), Portrait de la mère de l'artiste (1892), Paysage à Fontenay-le-Fleury et Vue de Bormes-les-Mimosas[55].
- Musée des Beaux-Arts de Gand[13].
- Musée d'Ixelles : Intérieur de sacristie et Vieux logis, acquis en 1906[56].
- Musée des Beaux-Arts de Tournai.
- Rijksmuseum Amsterdam[57].
Prix René Janssens
modifierRené Janssens est membre de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Un prix, triennal, décerné afin de récompenser les portraits et les peintures d'intérieurs, depuis 1943 à au moins 2007, porte son nom : le Prix René Janssens[58].
Distinction
modifier- Officier de l'ordre de la Couronne ()[59].
- Officier de l'ordre de Léopold ()[60].
Références
modifier- « État-civil d'Anvers », sur familysearch.org, (consulté le )
- « Hôtel René JANSSENS - Inventaire du patrimoine architectural », sur irismonument.be (consulté le ).
- « État-civil de Saint-Gilles », sur search.arch.be, (consulté le ).
- Georges Mayer, « René Janssens », sur kikirpa.be, (consulté le ).
- Nécrologie, « Mort du peintre René Janssens », Le Soir, no 37, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- Émile Verhaeren, « Un nouveau cercle artistique », Journal de Bruxelles, no 24, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- François Loyer et Paul Hankar, La naissance de l'art nouveau, Archives d'architecture moderne, 542 p. (ISBN 9782871430438), p. 249.
- Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1895, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 154 p. (lire en ligne), p. 84.
- Nécrologie, « Mort du peintre René Janssens », La Libre Belgique, no 38, , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
- Rédaction, « Le Salon de Bruxelles », L'Indépendance belge, no 119, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
- Charles Tardieu, « Le Salon de Gand », L'Indépendance belge, no 271, , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
- Rédaction, « Au jour le jour », L'Indépendance belge, no 288, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
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- Sander Pierron, « Le Salon triennal », L'Indépendance belge, no 277, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- Arthur De Rudder, « Le Salon d'Anvers », Le Soir, no 158, , p. 1 (hhttps://uurl.kbr.be/1595099, consulté le ).
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- Rédaction, « Le Sillon », L'Indépendance belge, no 111, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- Émile Verhaeren, « Le Sillon », L'Indépendance belge, no 289, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- Émile Verhaeren, « Le Salon de Liège », Journal de Bruxelles, no 146, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- Rédaction, « Le Sillon », L'Indépendance belge, no 278, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- G.S., « Le Sillon », Le Vingtième siècle, no 279, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
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- Rédaction, « Nos artistes dans le Grand-duché », Le Soir, no 346, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
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- « René Janssens », sur fine-arts-museum.be, (consulté le )
- Rédaction, « Petites nouvelles », L'Indépendance belge, no 360, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- (nl) « René Janssens », sur rijksmuseum.nl, (consulté le ).
- Académie royale de Belgique, « Proclamation des Prix de Concours annuels et des Fondations de l'Académie », Bulletin de l'Académie royale de Belgique, vol. 18, no 12, , p. 447-458 (lire en ligne, consulté le ).
- Rédaction, « Dans les ordres nationaux », De Nieuwe gazet, no 6340, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
- Rédaction, « Dans les ordres nationaux », Le Soir, no 208, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Georges Mayer, « René Janssens », sur kikirpa.be, (consulté le ).