Collégiale Saint-Tugal de Laval
La collégiale Saint-Tugal de Laval était située à Laval en Mayenne. Elle était liée à la paroisse Saint-Tugal de Laval. La collégiale fut démolie en 1798. Lors du rétablissement du culte en 1800, il ne pouvait être aucunement question ni du rétablissement du chapitre ni de celui de la paroisse de Saint-Tugal qui se trouva réunie tout naturellement à celle de la Trinité[1].
Collégiale Saint-Tugal | ||
Ruine de la collégiale, vue depuis le site du palais de justice. | ||
Présentation | ||
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Culte | Catholique romain | |
Dédicataire | Saint Tugal | |
Rattachement | Diocèse de Laval | |
Fin des travaux | 1170 | |
Date de démolition | 1798 | |
Géographie | ||
Pays | France | |
Région | Pays de la Loire | |
Département | Mayenne | |
Ville | Laval | |
Coordonnées | 48° 04′ 10″ nord, 0° 46′ 25″ ouest | |
Géolocalisation sur la carte : Laval
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Histoire
modifierChapelains du XIe siècle
modifierEn 1170, Guy V de Laval, sire de Laval, avait dans son château deux chapelains nommés Guyomard et Ruello. Il paraît que les offices qu'ils exerçaient étaient dès cette époque des bénéfices en règle. Les chapelains des seigneurs n'étaient pas alors chargés seulement de célébrer la sainte messe ; ils chantaient aussi les heures canoniales auxquelles il était généralement d'usage d'assister. Les chapelains du château de Laval exerçaient même les fonctions curiales à l'égard du seigneur et de sa famille.
Collégiale
modifierGuy V de Laval
modifierGuy V de Laval et Emma de Laval, sa mère, voulant que le service divin se fit avec plus d'éclat et de régularité, remplacèrent les deux chapelains qui desservaient leur chapelle par douze chanoines. Ils ordonnent qu'il l'avenir le nombre ne pourra en être augmenté, ni diminué sans le consentement de tout le chapitre ; Guy V en réserva pour lui et pour ses successeurs la pleine et entière collation. Cinq de ces prébendes furent affectées à des prêtres[2].
Approbation
modifierGuillaume de Passavant, évêque du Mans, approuva et confirma[3] cette fondation par un décret du , y reliant pour condition que lui et ses successeurs seraient chanoines et auraient à perpétuité une des prébendes du chapitre[4].
Fondation
modifierLe , le pape Lucius III confirma par une bulle[5] la fondation du chapitre Sainte-Marie du château de Laval. Treize ans s'étaient déjà écoulés depuis l'approbation de l'évêque du Mans, et avaient amené, à ce qu'il paraît, plusieurs modifications. La bulle donne au chapitre le nom de Chapitre de l'Église de Sainte-Marie[6] du château de Laval; elle exprime des revenus[7] déjà plus considérables que ceux mentionnés par le décret de 1170.
Entre autres elle parle de la dîme de toute la Coutume de sel, de celle de tout le minage, de la dîme Exartorii ; etc[8]. Le chapitre avait en outre le patronage de plusieurs églises et les dîmes qui y étaient attachées. Le chapitre aura le gouvernement des écoles de Laval[9].
Il indique aussi que si la terre du seigneur de Laval venait à être mise sous l'interdit, il serait permis aux chanoines de célébrer le service divin dans leur église sans toutefois sonner les cloches, en tenant les portes fermées et en ayant soin d'éloigner les excommuniés et les interdits. Le pape leur accordait encore, dans les paroisses qui leur appartenaient, le droit de présentation à leur choix des clercs ou prêtres, lorsque l'évêque les jugerait propres à recevoir charge d'âmes. Pour le spirituel, ils dépendaient de l'évêque diocésain : quant au temporel ils ne relevaient que du chapitre seul.
La chapelle du chapitre existe encore au château de Laval. Ses piliers formant comme deux nefs, et ses voûtes indiquent qu'elle fut construite dans le XIIe siècle. Il est certain qu'elle était dédiée à la Sainte-Vierge.
Reliques de saint Tugal
modifierDans cette chapelle on conservait avec vénération les reliques de saint Tugal (autre forme de saint Tugdual), évêque breton fondateur de l'évêché de Tréguier, qui avaient été apportées à Laval dans le IXe siècle. Les chroniqueurs placent cette translation en l'année 870 ou 878[10]. Une légende[11] de l'office du saint, qui était propre au chapitre de Laval, disait qu'un évêque de Tréguier nommé Gorennan, fuyant devant une invasion de Normands et emportant avec lui le corps de son saint prédécesseur, était venu se réfugier à Laval, où il avait reçu un si bon accueil, que, pour témoigner aux habitants sa reconnaissance, il leur laissa la plus grande partie de la précieuse relique. Une vieille tradition consignée par Jacques Le Blanc de La Vignolle, dans son Mémoire sur la ville de Laval, rapporte différemment la manière dont Laval s'était enrichie de ces reliques. Ce qui est certain, c'est que la plus forte portion du corps de saint Tugal est depuis bien des siècles conservée à Laval[12].
Notre-Dame du Bourg-Chevreau
modifierEn 1208, Guy VI de Laval, fils de Guy V et son successeur, approuva et confirma tant pour lui que pour ses successeurs, tous les dons de son père au chapitre de Notre-Dame du château[13]. Il transfère le chapitre de la chapelle de Sainte-Marie du château dans l'église de Notre-Dame du Bourg Chevrel. Les chanoines demeurent exempts de la juridiction paroissiale et continuent à desservir la chapelle du château, dans laquelle Guy s'était réservé une messe chaque jour et où les reliques de saint Tugal restaient déposées. Celles-ci furent laissées dans la chapelle du château, à laquelle un chapelain resta attaché. Le pape donna à Guy la nomination des chanoines de Saint-Tugal[14]. Des chapelains furent aussi fort anciennement attachés au chapitre, sans qu'on puisse en indiquer l'époque précise. Ils existaient antérieurement à 1253; au XVe siècle, ils étaient au nombre de cinq. Il y avait des fondations particulières pour eux, et leurs bénéfices n'étaient point comptés parmi les biens du chapitre.
Enrichissement et constitutions
modifierEmma de Laval, fille de Guy V et d'Avoise de Craon, seule héritière de la maison de Laval en 1213, régularisa[15] la fondation de son aïeul en donnant des constitutions au chapitre. Par lettres de 1231, au mois de février, elle leur imposa une résidence fixe dans la ville de Laval pendant neuf mois de l'année ; elle décida[16], en outre, que tout chanoine qui s'absenterait ne pourrait toucher de sa prébende que cinq sols par chaque année où il aurait fait une absence, et qu'il aurait manqué à la résidence fixée par sa volonté[15].
Geoffroy de Laval, fils de Guy V, oncle d'Emma, évêque du Mans, confirma au mois de les volontés de sa nièce et leur donna des statuts[17],[18].
En 1270, la Confrérie des Prêtres de Laval est fondée et liée à la Collégiale Saint-Tugal de Laval.
Au XVe siècle, les seigneurs de Laval accrurent et enrichirent beaucoup le chapitre par leurs libéralités. En 1402, Guy XII de Laval et Jeanne de Laval son épouse lui donnèrent une rente de 100 livres tournois pour le chant des heures canoniales qui jusqu'alors n'avait pas été complet. Ils établirent que désormais une prébende serait affectée à un maître de psalette[19].
Transfert des reliques
modifierPeu d'années après, les reliques de saint Tugal furent transférées de la chapelle du château à l'église de Notre-Dame du Bourg-Chevreau[20]. Un décret de 1407 ne donne pas au chapitre d'autre nom que celui d'église collégiale de Saint-Tugal ; ce qui indique que les reliques y étaient transférées à cette époque, les chanoines n'ayant pu recevoir ce nom qu'après la translation[21]
Église de Saint-Tugal
modifierLes trois Marie
modifierEn 1444 le chapitre de Saint-Tugal fut considérablement accru par la réunion qui y fut faite du chapitre des Trois-Maries de Montsûrs, et il prit une grande importance par la création d'un doyen, qui lui fut donné pour chef.
Le nom provient du culte des Trois Marie développé en Bretagne et en Mayenne au Moyen Âge par Pierre de Nantes, qui fut évêque de Rennes, et issu de croyances tirées de la Légende dorée[22].
Dans l'acte d'union de 1444, les chanoines de Montsûrs disent qu'ils ne peuvent « illec demourer et résider obstant la destruction et démolicion en quoy le chastel d'icellui lieu est à présent, ont esté tellement et tant griefment molestez et travaillez, pillez, robez et fourragez, non seulement par gens de guerre, mes par brigans et guetours de chemins, prins, rançonnez, transportez d'illec et menez es boys et depoullez de touz leurs biens et provisions, par quoy la célébration d'iceulx offices y cessoit et a cessé jusques à ce que par nécessité se transportèrent audit lieu de Laval pour faire ledit service et pour la seurté de leurs personnes. ».
Les deux chapitres furent incorporés avec une parfaite égalité entre eux. Par un décret du , après les formalités remplies par Anne de Laval et son fils, consistant en une enquête sur l'utilité et la nécessité de l'union, après avoir obtenu le consentement des habitants de Montsûrs et avoir reçu l'avis et l'approbation du chapitre de l'église du l'évêque prononça l'union définitive des deux chapitres[23].
Le doyen fut pourvu du même gros dont jouissait le chevecier du chapitre. Maître Pierre Henry, qui, dans ce temps, possédait cet office à Montsûrs, demeura chevecier à Saint-Tugal, à la condition de n'occuper que le second rang après le doyen qui venait d'être créé : il prit place à sa droite. En l'absence du doyen il présidait au chapitre et pouvait pointer et prendre des conclusions dans les mêmes cas que le doyen qu'il remplaçait. Il avait la première voix au chapitre, même en présence du doyen. Cette dignité devait être supprimée à sa mort.
Extrait de Guillaume Le Doyen | |
« Tous les chanoines de Montsûrs Par congé des sieurs de Laval Furent faits venir à Saint-Tugal, Où de présent a grant colliège, Doyen, et du chantre le siège. Celluy temps le cueur nouveau fait , Et cloaistre qui fut moult beau fait ». |
Lors de la réunion du chapitre de Montsûrs à celui de Saint-Tugal, il est stipulé que les deux corps unis jouiraient des mêmes prérogatives qu'au trésorier du chapitre de la collégiale Sainte-Madeleine de Vitré : il eut entre autres celui de manger à leur table, lorsqu'ils feraient leur résidence au château de Laval : la comtesse se réservait la faculté de lui donner, quand elle le voudrait, une soutane rouge telle qu'elle la donnait au trésorier[24].
Le pape Eugène IV mit le sceau à cette union par une bulle donnée à Rome le 10 des calendes de novembre, , par laquelle il approuve et confirme le décret de l'évêque du Mans dans tous ses points.
Le comte de Laval eut la collation pleine et entière de toutes les prébendes, moins les deux accordées au chapitre. L'évêque du Mans se réserva seulement la collation du doyenné dont le seigneur de Laval consentit à n'avoir que le patronage[25].
La comtesse Anne qui avait opéré la réunion des deux chapitres de Laval et de Montsûrs, et commencé les nouvelles constructions appelées L'édifice, donna pour les reliques de saint Tugal une châsse d'argent massif, et fit faire au chevet de l'église une grande vitre, fort admirée autrefois, et dans laquelle on l'avait représentée à genoux.
Extensions
modifierAnne de Laval ne cessa d'augmenter les dons qu'elle avait faite aux chanoines[26] de son chapitre de Sainte-Tugal[27] Après l'union, par ordonnance du , Anne accorda au chapitre l'autorisation de continuer à prendre dans ses forêts de Bouère et d'Aloué[28], bois vif et autre convenable pour les réparations et constructions qu'ils ont à faire aux métairies et courtilleries qu'ils possèdent dans les communes de Bazougers, Montsûrs, Azé, Arquenay, Nuillé-sur-Ouette et Commer[29].
Mathurin Barbot, chanoine, a acheté le une maison d'Ambroise de Loré pour 120 escus d'or[30]. Mathurin Barbot a déclaré dans son testament, que cette maison appartient au chapitre au cas que ses héritiers voulussent l'aliéner. Pierre le Baud l’achète des héritiers, avec l'agrément du chapitre, et la soumit à une rente de 10 livres en faveur de son anniversaire. Gilles de Tréal l'acheta des héritiers de P. le Baud, le : elle portait le nom de maison de la Chantrerie et était située dans la rue Renaise[31].
Reconstruction
modifierLa chapelle du Bourg-Chevreau était située sur une large place où se tenait le marché dont parlent les anciennes chartes du prieuré de Saint-Martin. Des maisons, groupées autour de cette place, faisaient le Bourg de Guy, Burgum Guidonis, Bourg-Chevreau ou Bourg-Chevrel.
Aussitôt après l'union des Deux chapitres, on songea à l'agrandissement de la chapelle, trop petite pour contenir les chanoines devenus nombreux. Anne de Laval, dont cette union était l'ouvrage, forma le dessein de l'augmenter considérablement et d'en faire un édifice digne du chapitre qu'elle venait de créer[32]. Anne, suivant Guillaume Le Doyen, aurait fait bâtir le chœur de l'église. Elle fit aussi commencer la nef, mais sa mort, arrivée en 1465, l'empêcha de mettre la dernière main aux plans qu'elle avait conçus pour la décoration de l'église du chapitre dont on pouvait la considérer comme fondatrice. Un mémoire de 1746[33] porte que l'édifice fut construit par les ordres de la comtesse Anne de Laval à qui le Pape Nicolas V, par une bulle du , permit d'employer à cet usage une somme que son grand-père maternel Jean de Laval avait laissée pour agrandir l'église de Montsûrs, ce qui était devenu inutile, le chapitre établi en cette église ayant été supprimé[34].
Extrait de Guillaume Le Doyen (1485) | |
« Celluy an véritablement A Sainct Tugal, semblablement, Fist commencer leur grant croesée Qui n'est pas pour icelle année ». |
On reconstruisit aussi l'église, qui prit dès lors le nom du saint évêque de Tréguier. Les travaux furent conduits lentement, abandonnés et repris plusieurs fois; car Guy XIV de Laval mort en 1484[35]; donna par son testament une somme annuelle de 2 000 livres tournois pour être employée aux travaux, jusqu'à parfait achèvement.
Jacques Le Blanc de La Vignolle indique que les voûtes du chœur avaient été terminées en 1470 et que la reine de Sicile, Jeanne de Laval, femme de René Ier d'Anjou, avait fait construire ce bâtiment resté inachevé, nommé l'Édifice et dont il existe encore maintenant des portions. En 1470 elle acheva les voûtes du chœur, elle fait faire une tour qui devait servir de clocher ; elle voulait, dit Le Blanc de la Vignole, faire communiquer l'église avec le château par une galerie couverte. Une autre tour parallèle devait former l'autre bras du transept. Les restes de ces constructions ne furent point achevées.
Une autre des filles de Guy XIV, Arthuse de Laval, qui fut fiancée avec le fils du duc de Savoie, donna une somme de 120 livres tournois pour l'achèvement du cloître[36].
En 1497, l'évêque de Sinope (de) bénissait La chapelle de La Communion, les cloîtres et la sacristie. Le cimetière du chapitre se trouvait dans le cloître, dont l'église faisait un des côtés. Plusieurs se sont trompés en confondant les travaux de la reine de Sicile, Jeanne, fille de Guy XIV, à Saint-Tugal, avec ceux d'Anne son aïeule[37]. L'église se terminait en carré; le maître autel, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle était au milieu du mur qui faisait le pignon oriental de l'église, ayant deux autels de chaque côté. Une verrière ornait une grande fenêtre au-dessus de l'autre ; au bas du chœur un jubé qui le séparait de la nef.
L'église de Saint-Tugal était petite. Elle pouvait avoir, suivant un ancien plan, de 45 à 48 mètres de longueur, sur une largeur de 10 à 12, sans y comprendre les chapelles latérales. Suivant une note de Isidore Boullier[38], elle était élégante et parfaitement décorée à l'intérieur. Elle était restée jusqu'au XVIIIe siècle telle que l'avait laissée Jeanne de Laval.
Doyens et chanoines
modifierAvec l'union des deux chapitres, la dignité de doyen fut créée avec juridiction sur ses collègues et les autres personnes du chapitre, seulement en ce qui concernait l'ordonnance des cérémonies et l'observation des statuts. La cure d'Andouillé fut annexée à sa prébende. Comme la présentation de cette cure appartenait à l'évêque du Mans, et qu'il en fit l'abandon, les chanoines lui cédèrent en compensation la présentation de celle de Meslay qui leur appartenait. En échange le chapitre eut la possession et totale disposition de deux prébendes, la première pour un chantre qui plus tard devint un maitre de psallette et une des dignités du chapitre, La deuxième, semblable aux autres.
Si les doyens de Saint-Tugal avaient surtout dans les commencements un revenu bien supérieur à celui des chanoines, leur autorité se réduisait à peu de chose ; ils n'avaient aucune juridiction sur le chapitre et se trouvaient obligés de suivre en tout l'avis de la majorité, n'ayant point voix prépondérante dans les délibérations. Ils ne présidaient point au chœur et n'officiaient pas quand ils le voulaient ; ces droits appartenant au semainier, le doyen n'en jouissait anciennement que quand il faisait sa semaine. Plusieurs doyens la faisaient à leur tour, d'autres ne voulaient pas s'y astreindre. On les invitait à officier aux grandes fêtes ; mais ils n'aimaient pas ces invitations, prétendant avoir droit par eux-mêmes.
Statuts et règlements
modifierLe chapitre de Saint-Tugal avait ses statuts et règlements remontant à une époque fort ancienne. La suite des temps avait amené de la négligence ; les chanoines n'avaient plus au commencement du XVe siècle la même exactitude à remplir les devoirs que leurs charges leur imposait. Les statuts furent renouvelés à diverses fois. Les premiers dont il est fait mention sont de 1232, donnés par Geoffroy de Laval, évêque du Mans ; ils n'ont point été conservés.
Trois autres furent donnés à des époques différentes par les évêques du Mans, attentifs à maintenir la discipline dans leur église. Ils fournissent sur les mœurs du temps des renseignements curieux[39] cité par La Beauluère[40].
Au temps de l'union des deux chapitres, en 1444, de nouveaux statuts furent faits pour les deux collèges réunis. Ils contiennent cinquante-quatre articles, écrits en latin, et pris sur les anciens règlements des deux chapitres. Ces statuts, œuvre du chapitre, sont intitulés : « Statuts, a la louange de Dieu tout puissant, faits et publiés par les vénérables doyen et chapitre de l'église collégiale de Saint-Tugal, unie à celle de Montsûrs, afin que l'office divin soit célébré avec plus de ferveur. »
Dans divers chapitres, notamment celui de 1596, le règlement subit des modifications portant principalement sur amendes imposées aux contrevenants, mises en rapport avec la valeur des monnaies[41]. Louis de Lavergne Montenard, évêque du Mans, confirma et approuva, le dimanche , dans sa visite pastorale à Saint-Tugal, les statuts d'Adam Chastelain son prédécesseur et ceux de 1444[42]. Dans le XVIIe siècle les chanoines rédigèrent une consultation pour demander quelles étaient les règles générales dont ils pourraient faire l'application à leur chapitre[43]
Pendant plus de deux siècles, les doyens de Saint-Tugal eurent seuls la qualité et les revenus de curés d'Andouillé, et n'y avaient que des vicaires amovibles. Ils n'y exerçaient probablement jamais leurs fonctions, et n'y allaient sans doute même pas. Peut-être affermaient-ils la cure aux vicaires.
Ce mode vicieux d'administration si opposé aux canons de l'église, ne fut changé que par un décret de M. De Lavardin, évêque du Mans, au , qui établit à Andouillé un curé, vicaire perpétuel, en conservant au doyen de Saint-Tugal la qualité et les prérogatives de curé primitif, ainsi que les droits de patronage et de présentation de la cure[44]. Il est certain qu'il s'éleva entre eux de graves contestations, et qu'en 1718 il y avait un procès pendant en parlement entre Jean Desmares, doyen de Saint-Tugal, et Charles Heaulmé, curé d'Andouillé. Quelques années après, un nouveau procès s'éleva entre M. Gaultier de la Ville Audray, doyen de Saint-Tugal et M. Benoît, curé d'Andouillé.La prébende affectée au chantre fut amovible ad nutum capituli. Il devait conduire le chant et instruire quatre enfants pour le service du chœur. Il avait part aux gros et aux anniversaires comme les autres chanoines. Il reçut en outre pour la nourriture et l'entretien des quatre élèves quatorze livres tournoys sur la bourse commune du chapitre.
Il était tenu de célébrer ou faire célébrer dans l'église de Saint-Tugal, à perpétuité, chaque semaine, trois des messes dues parle chapitre de Montsûrs. Cette condition de faire célébrer les messes fait penser que la nécessité qu'on lui imposait, d'enseigner le chant aux enfants, faisait réserver la faculté de choisir un laïque capable de remplir cette fondation. Bans la suite la prébende fut affectée à un maître de musique.
Guy XV de Laval, voulant donner plus d'éclat au chapitre de Saint-Tugal, obtient du cardinal de la Balue[45], légat en France, une bulle datée de Tours, du , qui unit à la prébende dont jouissait alors Mathieu Sauquet, les deux bénéfices connus sous le nom de chapelles des château de Laval et du château de La Gravelle, le premier chargé de quatre messes à célébrer par semaine au château de Laval, le deuxième de trois messes par semaine qui devaient être dites à la prison. L'union de ces trois bénéfices devait faire la dotation d'une dignité de chantre, semblable à celle de l'église du Mans, pour régler le chœur.
La bulle est fulminée par l'officialité du Mans, le , et présentée le 28 novembre suivant au chapitre qui fait difficulté de la recevoir, parce qu'il avait éprouvé, à son grand dommage combien la dignité de doyen lui avait causé de discussions et de procès[46],[47].
Mathieu Sauquet ayant accepté ces conditions, le comte de Laval approuva et confirma le tout le 3 décembre, en présence de Nicolas de Laval, seigneur de la Roche-Bernard son neveu, futur Guy XVI de Laval, et aussi en présence de l'abbé de Clermont, des prieurs de Sainte-Catherine et d'Olivet, de René, seigneur de Feschal, d'Ambroise Cornilleau et de plusieurs autres. Mathieu Sauquet fut installé le . Le chapitre fit faire un bâton d'argent duré pour marque de sa dignité aux fêtes solennelles ; Mathieu Sauquet paya dix livres et obligea tons ses successeurs à payer la même somme au chapitre pour l'indemniser de cette dépense.
Les charges du chantre étaient de faire célébrer à ses dépens les messes de fondation des chapelles et de la prébende unies, a de doubler les distributions manuelles tant de pain que d'argent pour les heures auxquelles il officia ou un autre pour lui en son absence. En 1557 on donnait 5 s. à un chanoine pour les offices. En 1569, 10 s. En 1632, 8 s. et 12 s. en 1649. Lorsque le chantre était en fonction, il occupait la première stalle du côté gauche du chœur et ne quittait point sa place. Deux chapiers se promenaient dans le chœur et portaient les antiennes. Le chantre entonnait les Te Deum solennels, quoique le doyen officiât. En son absence le chapitre nommait pour le remplacer le chanoine qu'il jugeait convenable; il s'était réservé ce droit lors de l'érection de cette dignité.
En 1607, une prébende fut unie à la principauté du collège par transaction avec la duchesse de la Trémoille, mère et tutrice du seigneur de Laval. Jean-Baptiste Frin, chanoine reçu en 1754, étant mort le , sa prébende qui était celle à laquelle nommait le chapitre fut réunie, à dater du , à la sacristie. Ce qui ne veut pas dire que le revenu en fut donné au chapelain sacristain ; mais qu'il fut consacré aux frais du culte et du service divin.Chapitre de Saint-Tugal
modifierTrésor
modifierLe trésor de l'église de Saint-Tugal possédait une grande quantité de saintes reliques. Les seigneurs, dans leurs voyages, lui avaient acquis ces richesses. On y conservait les reliques de Saint Tugal, évêque de Tréguier, patron du chapitre, dont la garde avait jadis été confiée aux chapelains du château de Laval[48]. Le chapitre portait ces reliques solennellement en procession le jour où l'on célébrait la fête du saint évêque et le jour anniversaire de leur translation. On les portait aussi dans les grandes calamités. On conservait encore au trésor du chapitre les reliques de Saint Étienne, de Saint Laurent, de Sainte Agathe, de Sainte Catherine, de Saint Sébastien, de Saint Honorât d'Arles, de Saint Louis, de Saint Vincent Ferrier. Il y avait encore un reliquaire renfermant un morceau de la Vraie Croix. Guy de Laval, seigneur de Montjehan, avait donné au chapitre, le , 10 marcs d'argent pour faire la custode où reposait le Saint Sacrement à la suspense[49].
Vitraux
modifierLes vitraux qui décoraient les fenêtres de l'église représentaient aussi les figures des bienfaiteurs du chapitre : Dans la grande fenêtre, au fond du chœur, on voyait les portraits de Guy XIV de Laval; celui de Guy de Chauvigny et de Châteauroux, vicomte de Brosse, mari de Catherine de Laval, sœur de Guy XIV. Dans la première vitre du chœur, en entrant, était le portrait d'André de Laval, sire de Lohéac, et celui de Marie de Raiz, son épouse. Dans la seconde vitre, Louis de Bourbon, comte de Vendôme ; et celui de sa femme, Jeanne de Laval, fille de Guy, et de Anne, avec Jean de Vendôme leur fils aîné. Jean de Laval, seigneur de la Roche-Bernard et de Belle-Isle, fils de Guy XIV et de Isabeau de Bretagne, marié à Jeanne du Perrier, et Hélène de Laval, sœur de Jean, qui fut mariée à Jean de Malestroit, étaient dans la première vitre du chœur côté gauche en entrant. On retrouvait encore le portrait du maréchal André de Lohéac sur une vitre dans le cloître.
Composition du chapitre
modifierÀ dater de cette époque, voici quelle était la composition du chapitre, dans lequel, comme nous l'avons vu ci-dessus il y avait 18 prébendes[50]. En conséquence le chœur se composait de deux dignitaires, le doyen et le chantre, et de douze simples chanoines, total quatorze membres. Le bas chœur se composait de cinq chapelains prêtres, dont le premier était curé de la paroisse de Saint-Tugal, le second était le sacristain du chapitre, les trois autres portaient les titres de chapelains du Clos-Doucet, des Gennettais et des Lignardières. Il paraît qu'ils remplissaient diverses fonctions, comme celles de diacre et de sous-diacre, et devaient assister à tous les offices[51].
Le seigneur de Laval avait la collation pleine et entière de la dignité de chantre et des douze prébendes de simples chanoines. Il présentait à la dignité de doyen, mais l'évêque s'en était réservé la collation. Le chapitre avait la nomination du principal du collège, sur la présentation de trois candidats que lui faisaient les habitants ; il nommait aussi son maître de chapelle; avant 1787 il nommait à une prébende réunie alors à la sacristie ; il était donc censé avoir la nomination à trois prébendes. Il avait la présentation de la cure de Saint-Tugal, mais la collation en appartenait à l'Évêque. Enfin il conférait de plein droit les quatre autres chapelles du bas chœur[52]
Position
modifierSaint-Tugal n'était point un chapitre royal; il n'était pas très riche, et ses prébendes étaient moins productives que celles de Saint-Michel de Laval[53] ; cependant c'était un corps distingué et dont on tenait, à honneur de faire partie. Il jouissait du titre de chapitre de l'insigne église de Saint-Tugal. Le doyen et le chantre partaient la soutane rouge dans les cérémonies[54] ; ce qui ne se voyait guère que dans les chapitres de fondation royale.
Sans avoir le titre de chapitre royal, le chapitre de Saint-Tugal possédait des droits et privilèges étendus ; on recherchait avec empressement l'honneur de compter parmi ses membres. On le nommait le chapitre de l'Insigne Église de Saint-Tugal. Le maintien du bon ordre et de la discipline dans le corps appartenait au chapitre assemblé ; il l'exerçait en imposant des pénitences ou en ordonnant des amendes contre ceux des chanoines, chapelains ou gens du bas chœur qui s'écartaient de leur devoir ou ne vivaient pas d'une manière conforme à leur état. Le chapitre avait prééminence sur les curés de la ville, sur le clergé, les communautés régulières et séculières[55].
L'église de Saint-Tugal avait la prééminence sur toutes les autres églises de la ville : le premier rang lui était accordé Lorsque les évêques du Mans désignaient les stations d'un jubilé[56]. Lorsque les églises devaient se succéder pour les Quarante-Heures, on commençait par celle de Saint-Tugal. Dans les cérémonies extraordinaires, les communautés régulières, les officiers de l'Hôtel-de-ville et ceux des différents sièges se rendaient à Saint-Tugal. Les pères Jacobins, par leur acte de réception dans la ville, étaient obligés d'accompagner le chapitre dans presque toutes les processions qu'il faisait hors de l'église ; les Cordeliers et les Capucins avaient la même obligation en certains jours. Au jour du Sacre[57],[58], les trois communautés d'hommes de Laval, les Jacobins, les Cordeliers et les Capucins, se rendaient avec les enfants bleus à Saint-Tugal, et de là allaient à l'église de la Trinité, où le doyen levait le Saint-Sacrement et le portait sur un brancard avec le curé de la paroisse[59]. Le curé marchait devant, et à chaque station, c'était le doyen qui disait les cremus et donnait la bénédiction. Le chantre, ou à son défaut, un chanoine désigné par le chapitre, remplaçait le doyen empêché. Le curé, dans ce cas, avait le pas sur le chantre et donnait la bénédiction dans les églises sur sa paroisse ; dans les autres c'était le chantre ou le chanoine. Le chapitre avait le droitde convoquer les chanoines de Saint-Michel et les curés de la ville, pour délibérer sur la procession générale, le chant du Te Deum, etc. On décidait à la pluralité des voix, du jour, du lieu, de l'heure et de la solennité. L'ordre à tenir dans ces assemblées fui réglé en 1618 par l'évêque du Mans, Charles de Beaumanoir; celui-ci, après avoir entendu les parties intéressées, décida que le chapitre aurait trois députés qui n'auraient que deux voix, et que les deux curés de la Trinité n'en auraient qu'une.
Des droits de préséance soulevaient souvent des contestations avec les membres du clergé de la ville. Un concordat réglait en 1597 les rangs que devaient occuper aux sépultures les chanoines de Saint-Tugal et ceux de Saint-Michel, de même que les curés de la Sainte-Trinité et celui de Saint-Vénérand. Les chanoines de Saint-Michel prétendaient avoir le pas sur les curés de la Trinité et marcher après les chanoines de Saint-Tugal. Dans une assemblée du bureau de charité de l'année 1639, les députés du chapitre de Saint-Michel voulurent signer après MM. de Saint-Tugal et avant les curés de la Trinité. Ces derniers voulurent maintenir leur droit et signèrent les premiers. MM. du Cimetière-Dieu refusèrent leur signature et se retirèrent.
En 1692, sur de nouvelles difficultés, survenues entre le chapitre et la paroisse de la Trinité, Mgr de la Vergue de Tressan, évêque du Mans, ordonna que chaque paroisse chanterait le Te Deum dans son particulier jusqu'à ce que la cause soit jugée. L'instance se prolongea, il n'y eut plus de convocations ni processions générales ; les prétentions du chapitre n'en ont pas moins toujours subsisté.
Depuis la bulle de fondation du pape Lucius, en 1183, le chapitre avait toujours conservé des droits fort étendus sur le collège.
L'examen, l'instruction et provision du principal lui appartenaient. Le chapitre avait encore le droit d'obtenir gratuitement de M. le comte de Laval des provisions de sergent du comté pour son premier bedeau. Les chanoines portaient la soutane noire : le 4 juin 1730, à la procession de la Fête-Dieu, on vit, en robe rouge, pour la première fois, le doyen et le chantre, les premiers dignitaires de l'ordre. La duchesse douairière de la Trémoille, pour donner plus d'éclat au chapitre, leur en avait fait présent.; leur droit remontait jusqu'au décret d'union des deux chapitres en 1544, donné par Jean d'Hierray, évêque du Mans. La comtesse de Laval donnait au nouveau chapitre les mêmes prérogatives, droits et honneurs qu'aux chanoines de la Madeleine de Vitré, à l'exception de la robe rouge que devait porter leur trésorier de la Madeleine, et qu'elle se réservait de donner au doyen de Saint-Tugal lorsqu'elle le jugerait à propos. Madame la duchesse avait accordé ce nouvel honneur au chapitre à la sollicitation de M. Perier de la Bizardière, chanoine ; cet honneur était rare; quelques cathédrales seulement en jouissaient.Le chapitre possédait des maisons, au nombre d'une vingtaine, groupées autour de l'église collégiale[60] Ces maisons étaient affectées au logement des chanoines, sans appartenir à aucun d'eux plus particulièrement. Lorsqu'il y en avait une vacante, un chanoine pouvait la prendre à vie canoniale et en faire son offre au chapitre[61]. Le chapitre possédait aussi des jardins dans la rue de Bel-Air ou des Capucins ; on y entrait par la cour du Verger, dans la ruelle des Capucins. Il les devait à la libéralité de quelques chanoines[62]. Outre les maisons et jardins ci-dessus, le chapitre possédait un temporel consistant en rentes de blé et d'argent, en dîmes et biens ruraux dans diverses communes, et, d'autres rentes sur des maisons dans la ville.
Usages
modifierLa bénédiction se donnait à haute voix à la fin de la grande messe lorsqu'aucun office ne suivait,.
A L'évangile, on donnait la Paix à baiser aux ecclésiastiques étrangers, aux religieux et aux chevaliers de Malte qui se trouvaient dans Le chœur. On ne La donnait point aux laïques, de quelque qualité qu'ils fussent.
Pour témoigner L'horreur qu'il avait des spectacles publics, le chapitre s'était fait une loi de ne point passer en procession sur les places publiques lorsqu'il y avait des théâtres de baladins[63].
On ne touchait point l'orgue pendant l'Avent, excepté le troisième dimanche à la grande messe, et aux vêpres des jours. En carême on ne le touchait qu'au dimanche Lœtare, à la messe du jeudi saint jusqu'au Gloria in excelsis, et les jours de Saint Joseph et de l'Annonciation. Le reste de l'année, on ne le touchait qu'aux fêtes chômées et aux premières vêpres des fêtes solennelles.
Chaque chanoine était en droit d'assembler le chapitre. Chaque année il y avait deux chapitres généraux auxquels se trouvaient MM. du haut et du bas chœur. Ils se tenaient le lendemain des deux fêtes de Saint Tugal. On n'y traitait que ce qui regardait le bon ordre et la discipline, et il était toujours terminé par un discours prononcé par celui qui avait présidé[64].
Le chant était soumis à certaines règles : il était défendu aux diacres de répnodre trop vite et à tous ceux du haut et du bas chœur de précipiter le chant, et d'anticiper ; le plus ancien chanoine de chaque côté était chargé de faire avertir ceux qui ne s'y conformeraient point.
On se servait autrefois à l'autel, pendant le temps de carême, d'une chasuble violette à l'antique, retombant de tous côtés par terre. On cessa de s'en servir au commencement du XVIIIe siècle.
Ce fut vers le même temps que fut supprimé le rideau violet qui était placé pendant le carême et l'avent entre le sanctuaire et le chœur, et qui restait fermé pendant la célébration des saints mystères. On ne l'ouvrait qu'au moment de la consécration, et il était refermé après l'élévation[65].
Il y avait aussi des banquets dans différentes occasions ; il y en avait un fondé pour l'avent qu'on appelait le repas de YO ; une autre fondation de 20 sols existait le Jeudi Saint avant les Ténèbres pour fournir à tout le chœur la pitance nécessaire, tant pour le boire que pour le manger. En outre, les chanoines donnaient un repas à leur réception ; ceux qui entonnaient les antiennes de l'avent, connues sous le nom d'O, donnaient des collations. Tous ces festins furent supprimés.
On faisait autrefois, chaque jour, une distribution manuelle en pain. En 1593, on arrêta que l'on distribuerait tous les trois mois en grain ce que l'on donnait en pain. Le jour de la fête des Saints Innocents, les enfants de chœur faisaient les fonctions de chanoines et de chapelains, et ceux-ci prenaient les places des enfants de chœur, portaient les chandeliers, chantaient les versets, etc. Cet usage fut supprimé en 1506 ; depuis ce temps les enfants de chœur n'ont eu aucun privilège le jour de cette fête[66].
En 1691, on abolit aussi l'usage où étaient les écoliers de faire, le jour de la Fête-Dieu, devant la chapelle du collège où le Saint Sacrement reposait, des déclamations dont le sujet était tiré de l'Ecriture Sainte.
Le chapitre allait le jour de L'Ascension fouetter le dragon dans la chapelle du château. Le peuple croyait que c'était un serpent ou dragon qui avait jadis fait de grands ravages, et qui avait, eu son repaire dans les caves du château[67]. Cet usage avait duré jusqu'à la Révolution française.XVIIIe siècle
modifierCe ne fut que dans le cours du XVIIIe siècle que les chanoines, firent des changements dans ses dispositions et la rendirent plus commode : Après de longues discussions, on se détermine à démolir le haut et large jubé[68] qui séparait le chœur de la nef. Pour rendre le chœur plus pratique, les chanoines font changer la disposition des stalles et construire un autel à la romaine en 1740[69]. Un peu plus lard, afin de régulariser leur église et de la rendre plus spacieuse, ils font bâtir une chapelle collatérale du côté des cloîtres. En 1746 le doyen et le chapitre entreprennent de nouveaux travaux pour régulariser et agrandir leur église[70],[71].
Un procès agite le chapitre en 1754. Il s'agissait de la prébende dont la comtesse de Laval Anne, trois siècles avant, lors de l'union du chapitre des Trois-Maries de Montsûrs à celui de Laval, avait abandonné la collation au doyen et au chapitre. La disposition des prébendes de Saint-Tugal, de fondation et collation laïque, appartenait pleno jure, moins celle qui avait été cédée en 1444 au chapitre par le traité d'union, aux seigneurs de Laval, fondateurs. Par leur origine, comme bénéfices laïques, elles furent toujours exemptes de tous droits d'expectative et d'impétration en cour de Rome. La cession d'une des prébendes en des mains ecclésiastiques, paraissait devoir la faire changer de nature, et lui donner une qualité nouvelle, en la soumettant aux règles des prébendes de fondation ecclésiastique[72]. Par arrêt, le chapitre fut maintenu dans son droit de pourvoir à la prébende qui lui avait été cédée et elle demeura comme de fondation.
Les chanoines forment en 1761 le projet de daller le chœur de leur église en pierre blanche et noire[73].
La mort de Louis XV fait l'objet d'une délibération capitulaire de la part des chanoines de Saint-Michel en assurant un service funèbre, qui fait l'objet sous-jacent d'une lutte entre les deux collégiales lavalloises.
Révolution française
modifierL'Assemblée constituante rend le une loi qui supprime les collégiales. Un arrêt du Directoire du département de la Mayenne, investi des pouvoirs de cette loi, fait défense, le , aux chanoines de Saint-Tugal[74], de continuer le service divin. Malgré le décret qui défend de présenter à aucun bénéfice, et malgré l'abolition de tous les droits seigneuriaux, Jean Bretagne Charles de La Trémoille, comte de Laval, exerce encore ses droits et confère une prébende[75]. Le Directoire prononce 12 jours seulement après cette nomination, la dissolution du chapitre[76].
Par un décret du , sanctionné par le Roi, tous les biens ecclésiastiques sont mis à la disposition de la nation. Des décrets du 19 et ordonnent une vente des domaines ecclésiastiques, pour 400 millions. Le prince de Talmont, comte de Laval, essaie de sauver les revenus de la collégiale de Saint-Tugal. Les décrets du 14 et confient l'administration des biens du clergé aux assemblées des départements. Des doutes avaient empêché la vente des propriétés du chapitre[77]. Le , M. Bruneau de la Garde, régisseur du comté de Laval, remet de la part du prince, entre les mains du Directoire du district de Laval, un acte d'opposition[78]. Le Directoire du district de Laval répond que tous les doutes sur la nature des bénéfices avaient cessé depuis la promulgation du décret de l'Assemblée nationale du [79]. Le prince présente un nouveau mémoire, le , en réponse à celui du Directoire[80]. Au mois de , sur un rapport fait par Jourdain, le Directoire du département prend un arrêté qui laisse à la disposition du sieur de la Trémoille, conformément aux titres de fondation, les biens des deux chapelles réunies de Laval et de la Gravelle[81],[82].
L'évêque constitutionnel Noël-Gabriel-Luce Villar est installé le et occupe l'église paroissiale de la Trinité. Le curé, Turpin du Cormier, et quelques prêtres se réfugient Saint-Tugal, demeurée ouverte comme église paroissiale.
Le , le bruit se répandit à Laval de la Fuite de Louis XVI et arrestation à Varennes. La procession de la Fête-Dieu venait d'avoir lieu[83]. Une grande agitation se répand dans la ville à cette nouvelle ; on s'en prend aux prêtres non assermentés[84]. La conséquence de cette émeute fut un ordre de fermer l'église de Saint-Tugal, et la paroisse est réunie à celle de la Trinité. La maison sert alors de grand magasin : on y dépose les fourrages, foin, paille, avoine, son, bois, suif, chandelle, etc., jusqu'en 1794[85].
Le , les cloches de l'église sont descendues et montées dans le clocher de la Trinité[86],[87]. Le , une délibération de la mairie, remplace l'office des chanoines par un nouvel usage, décida que: Lecture sera faite tous les dimanches, par un officier municipal, dans l'église de Saint-Tugal, de tous les écrits dont la Convention ordonne l'impression.[88]. En 1797, le , on commença la démolition de l'église de Saint-Tugal[89]. Le 9 germinal an IX, le citoyen Mallet demande à faire des constructions sur son emplacement ; mais le conseil municipal trouve plus avantageux de faire l'acquisition de ce terrain pour l'agrandissement du marché aux volailles.
La première école laïque de Laval est élevée en 1834-1835 à l'emplacement de la collégiale. L'école est ensuite transformée en 1839 en bibliothèque municipale puis en atelier public de sculpture. Le mur de la nef de l'ancienne église subsiste.
Personnages célèbres
modifierLa collégiale a compté dans son sein des hommes[90] appartenant aux familles les plus distinguées des environs de Laval et de Bretagne, des De Feschal, des d'Averton, des d'Argentré, des Du Bouchet.
Il y a aussi des personnages illustres :
- Philippe de Montmorency-Nevele, fils de Jean de Nivelle, troisième doyen, avait été reçu en 1435 et mourut en 1488.
- Louis Maurice de La Trémoille, comte de Laval, quinzième doyen, reçu en 1671, se démit en 1676.
- Daniel Hay du Chastelet, abbé de Chambon qui est doyen pendant 50 ans, de 1621 à 1671. Il est reçu à l'Académie française en 1634, et y est remplacé par Bossuet.
Plusieurs membres du chapitre sont évêques :
- Pierre Le Baud, cinquième doyen, venait d'être nommé évêque de Rennes, quand il meurt en 1304. On prétend que ses bulles arrivèrent de Rome le jour même de sa mort.
- Louis Cazet de Vautorte, chanoine, est nommé évêque de Lectoure en 1655, et passe au siège de Vannes en 1671.
- Charles du Plessis d'Argentré est nommé évêque de Tulle en 1723.
Doyens
modifierLa principale dignité du chapitre était celle du Doyen[91]. Il fut établi pour être le chef du chapitre et y présider. On lui donna une des prébendes, à laquelle fut réunie la cure d'Andouillé. Ses privilèges furent les mêmes que ceux du trésorier de la Magdeleine de Vitré. Sa juridiction était néanmoins restreinte, et au chapitre était demeurée toute la juridiction sur le corps. La création de cette dignité excita dans le chapitre du dissentiment qui se manifesta surtout lors de la création de la dignité de chantre. Le comte de Laval n'avait conservé que sa présentation, l'évêque du Mans en avait la collation, à cause de l'union qu'on y fit de la cure d'Andouillé qui appartenait à l'évêché[92].
- Blaise Louvet. Il est le premier doyen[93]. Il était encore doyen le 14 janvier 1459.
- Jean Rondeau, 1468.
- Jean de Goulon, reçu le 29 juillet 1477[94]. Il meurt le 16 avril 1484.
- Philippe de Montmorency-Nevele, nommé le 6 avril 1485[95].
- Jean du Bouchet, nommé le 21 décembre 1488[96],[97].
- Pierre Le Baud, doyen le 22 janvier 1504
- André d'Averton[98], grand vicaire de Tours, succède à Pierre Le Baud, le 27 octobre 1505[99].
- Olivier de la Pommeraie, curé de Montigné, chantre (1531), puis doyen le 30 avril 1534[100],[101]
- Guillaume de Coste de Lateran, 1546, neveu et résignataire d'Olivier de la Pommeraie. Il prend possession par procuration le 6 octobre 1546[102].
- Toussaint Gautherot, 1562. Prêtre du diocèse de Sens, remplace le précédent le 19 novembre 1562. Il ne résida point et se démit en 1564.
- Mathieu Durand, 1564, bachelier en droit canon, succède au précédent le 31 janvier 1564[103]. Il est empoisonné dans la nuit de Noël 1568 par[104] un de ses chanoines. Il échappe à la mort ; il obtient l'autorisation de fulminer des monitoires pour connaître les coupables. Il fonde la vigile de la fête de Sainte Scholastique en la collégiale de Saint-Pierre-de-la-Cour en 1583, et donne pour les reliques de sainte Scholastique conservées au Mans, une châsse[105]. destinée à remplacer celle que les protestants avaient volée quelques années auparavant. Il meurt en novembre 1590.
- En 1591, deux individus sont en présence pour succéder à Mathieu Durand: Pierre Duchemin[106] vient le 8 février 1591, et Jean Blouin le 23 février 1593, avec des provisions obtenues en cour de Rome. Ils sont tous les deux mis en possession et la contestation ne finit qu'en 1610 au profit du sieur Duchemin[107]. C'était au milieu des guerres de la Ligue. Les ligueurs, maîtres de Laval, l'emprisonnent et ensuite le bannissent de la province pour cinq ans, par sentence du 19 février 1593.
- Daniel Hay, sieur de la Motte, 1613, clerc tonsuré du diocèse de Rennes. Il est fils du juge de Laval. Il est reçu le 20 juillet par procuration[108]. Daniel Hay se démet en faveur de son frère[109].
- Isaac Hay, 1611, frère du précédent, vient le 3 octobre 1614, prendre possession[110].
- Daniel Hay du Chastelet, 1621, fils de Daniel-Isaac Hay, lui résigne le doyenné et il est reçu le 9 juin 1621, n'étant encore que sous-diacre[111].
- Louis Maurice de La Trémoille, 1671. Il est comte de Laval et est reçu par procuration le 18 juillet[112]
- René le Verrier, 1676. Il est chantre lorsque Louis Maurice de La Trémoille, nommé abbé de Charroux, se démet en sa faveur. Il se présente le 13 septembre 1676[113]. Il meurt le 19 janvier 1702[114]
- Jean-Jacques Trouillet, 1702, prêtre de l'Oratoire et maître es arts d'Angers, est installé le 23 avril, aux conditions ordinaires et notamment de quitter le collet de l'Oratoire[115]. Il meurt le 14 avril 1707. Son corps est inhumé dans la chapelle de N. D. de Grâces.
- Jacques Auvray, 1707, prêtre du diocèse de Bayeux et docteur en théologie. Mis en possession le 3 mai, il meurt en 1716. Dom Piolin[116] le signale comme un des plus ardents janséniste de son temps.
- Jean des Marets, 1716, prêtre du diocèse de Beauvais et docteur de Bourges, chanoine en juillet 1715, ne prend possession qu'à vue de clocher, à cause de l'opposition du chapitre. Il vécut cependant en bonne intelligence avec lui jusqu'à sa mort, arrivée en février 1775.
- François-Hyerosme Gautier de la Villaudray, 1775, né à Laval en 1746, bachelier en théologie de la faculté de Paris, pourvu au mois de février 1775, traite avec le chapitre pour les fermes du temporel[117].
Chantres
modifierLa deuxième dignité du chapitre était celle de chantre qui ne fut créée qu'en 1484. François, comte de Montfort, fils aîné de Guy XIV et d'Isabeau de Bretagne, obtint, au mois de , du cardinal de la Balue, légat en France, une bulle d'union de la prébende de Mathieu Sauquet, chanoine de Saint-Tugal, et des chapelles du château de Laval et de celui de la Gravelle, pour en faire, en faveur de ce chanoine, une seconde dignité du chapitre, semblable à celle du chantre de l'église du Mans, pour régler le chœur[118].
- 1485. Mathieu Sauquet. Il accepte les conditions proposées au chapitre général du 2 décembre 1485[119]. Il est installé le 28 décembre suivant[120]. Il meurt au mois d'août 1493.
- Pierre Le Baud, 1493, chanoine, il lui succède le 21 août 1493, on lui impose le concordat fait avec son prédécesseur[121]. Il devient doyen en janvier 1504.
- 1505. Gilles de Tréal, chanoine, est nommé chantre le 3 avril 1505[122]. Il meurt en octobre 1531.
- 1531. Olivier de la Pommeraie est reçu le 23 octobre 1531 et est exempté de sa rigoureuse. Il est nommé doyen en 1534. Il avait été reçu chanoine en 1517. Il est alors qualifié de curé de Montigné.
- 1534. Bertrand d'Argentré lui succède et est reçu le 11 février 1534.
- 1543. Pierre d'Argentré est chantre le 5 novembre 1543. En 1560, il rend sa dignité.
- 1560. René le Royer, curé de l'Huisserie, chanoine depuis 1555, est reçu chantre le 19 juin 1560[123]. En 1574, il est condamné par contumace, à Angers, à être pendu pour plusieurs crimes, notamment pour celui d'hérésie. Il s'absente[124]. René le Royer reparaît le 2 août suivant, avec des lettres du comte de Laval qui ordonne au chapitre de le réintégrer sur les tableaux, et n ses semaines et distributions, comme les autres chanoines et de ne plus en reconnaître d'autre. Il est remis dans ses fonctions dont il jouit jusqu'au mois de juin 1587, époque de sa mort.
- 1587. Alexandre Le Long, chanoine, et neveu du précédent, prend possession le 9 juin 1587[125]. Il meurt le 28 octobre 1604.
- 1604. Roch Pillier, prêtre d'Angers, chanoine, prend, possession le 11 décembre 1604[126]. Il meurt le 7 juillet 1630.
- 1630. Claude de Nesmes, du diocèse de Lyon, docteur en théologie, est reçu le 30 septembre 1630[127]. Il se démet en 1636.
- 1636. Claude Allard
- 1672. François des Courtils, sieur de Villebrune, du diocèse de Sées, lui succède le 2 août 1672. En 1637, il a fait profession de la règle de Saint François dans la maison des Capucins de Caen. En 1659, il quitte son habit et se retire en Hollande, d'où il est revenu en France portant l'habit séculier et prenant le nom de Villebrune. Un curé de Bretagne le reçut chez lui. Il prêcha et fit paraître un si grand talent pour la chaire, que le duc de la Trémoille voulant se l'attacher, lui donna, en 1670, un canonicat à Saint-Tugal. Ayant vu en 1673 qu'on était instruit des engagements qu'il avait pris dans l'ordre de Saint François, il abandonna la ville de Laval et son bénéfice, et se fit dévoluter par M. du Plessis d'Argentré. Au mois de janvier 1674, M. du Plessis d'Argentré obtint en cour de Rome des provisions du bénéfice de chantre de Saint- Tugal par dévolut fondé sur la suite de des Courtils. Le cardinal de Bouillon, tuteur honoraire du duc de la Trémoille, avait des lettres du roi, portant pouvoir exprès de donner tous les bénéfices vacants à la présentation ou collation de son pupille. Il conféra le 12 octobre 1674, la chantrerie du sieur des Courtils à René le Verrier, docteur en théologie, et interjeta appel comme d'abus des provisions du sieur du Plessis d'Argentré[128].
- 1674. René Le Verrier, prêtre de Paris, pourvu par le cardinal de Bouillon[129]. Il se démet et est nommé doyen le 13 septembre 1676.
- 1676. Germain Guilbert, curé de Saint-Etienne de Caen, est reçu par procuration le 6 décembre 1676. Il meurt le 8 octobre 1688.
- 1689. Gabriel Puiaubert, du diocèse de Tulle, chanoine, précepteur du prince de Talmont, est reçu le 4 mars 1689. Il meurt le 3 mai 1699.
- 1699. Pierre Guays[130],[131], chanoine depuis le mois de février 1681, est mis à sa place le 3 mai 1699 ; par ordre de l'évêque du Mans[132]. Mort le 11 mai 1704. Il est mentionné[133] comme curé de Saint-Maurice d'Angers en octobre 1693.
- 1704. Jacques Edon, prêtre du diocèse du Mans, docteur et syndic de La faculté de théologie d'Angers, curé de Saint-Maurice d'Angers. Pour conserver sa cure, il se démet au bout d'une année, et obtient le titre de chanoine honoraire. Il meurt à Angers le 29 août 1708.
- 1708. François Mottier. D'abord maître de psallette, chanoine en 1699, enfin chantre[134]. II meurt le 12 juillet 1708.
- 1708. Charles Chollel, prêtre du diocèse du Mans, bachelier en théologie de l'université de Bourges. Mort le 12 mars 1743.
- 1743. François-Alexis Brochot. M. Duchemin du Tertre, prêtre de Saint-Vénérand, ayant refusé, Alexis Brochot, prêtre du diocèse de Laon, est nommé. Il était maître es arts de Paris et chanoine depuis 1736. Il meurt le 5 août 1778.
- 1778. Pierre-François Le Monnier de la Jourdonnière, prêtre du diocèse du Mans, licencié en droit et chanoine depuis 1773, est nommé le 13 août 1778. Il est dispensé de sa rigoureuse.
- 1785. Vincent-Jean Raveneau, né à Laval en 1728. Il est le dernier et au moment où la Révolution française éclate, paralytique et privé de ses facultés, il est incarcéré à la maison commune de Patience le 20 octobre 1793 et meurt pendant la Terreur.
Chapelains
modifierDes prêtres, chargés d'acquitter les fondations du chapitre, étaient attachés au chapitre de Saint-Tugal. Ils portaient le nom de chapelains[135].Le droit d'administrer les sacrements et d'exercer les autres fonctions curiales à l'égard des paroissiens de Saint-Tugal avait été attaché par le chapitre, à l'époque citée ci-dessus, à une de ces chapelles. Ce chapelain fut depuis qualifié de chapelain-curé.
Avant 1407, le chapitre instituait et destituait les chapelains à sa volonté, ils étaient ad nutum capituli[136] Un des chapelains faisait l'office de curé de la paroisse Saint-Tugal de Laval. Un autre remplissait les fonctions de sacriste. Ce dernier avait la surveillance des cloches et en répondait si elles se cassaient par faute d'y veiller. Il était aussi chargé des ornements, dont il avait un inventaire. Aux quatre assises, il amenait le juge et recevait deux deniers pour les serments de justice. Le chapelain-sacriste devait s'informer chaque jour si le seigneur fondateur viendrait à l'église et lui tenir une messe prête jusqu'à midi. Il avait pour cela son dîner à la table des gens des comptes[137],[138].
- Los chapelains étaient :
- Le chapelain-curé.
- Le chapelain-sacrisle.
- Le chapelain du Clos-Doucet[139].
- Le chapelain des Genetais[140]
- Le chapelain des Linardières[141]
- Le chapelain de Parené[142].
- Le chapelain de l'Orgue[143]
- Les chapelains diacre et sous-diacre[144]
- Le chapelain de la Madeleine[145].
- Le chapelain semi-prébendé[146]
- Le chapelain de Beuzelain[147].
- Le chapelain de Derval[148].
Cures
modifierNécropole des comtes et de la famille de Laval
modifierSépulture des seigneurs de Laval
modifierLa famille de Laval avait une affection marquée pour l'église et le chapitre de Saint-Tugal, ceci après l'abbaye de Clermont, qui est leur premier lieu de sépulture[149]
- Jean de Laval (décédé en 1398), tout d'abord enterré à la Chapelle des Trois-Maries de Montsûrs, puis transféré à Saint-Tugal de Laval ;
- Anne de Laval (décédée en 1466) ;
- Guy XIV de Laval (décédé en 1486) ;
- André de Lohéac (décédé en 1486)[150] ;
- Louis de Laval-Châtillon (décédé en 1489) ;
- Guy XV de Laval (décédé en 1501) ;
- Catherine de Valois (décédée en 1505), femme du précédent ;
- Jean de Laval, leur fils unique, mort avant eux ;
- Charlotte d'Aragon-Naples (décédée en 1506), première femme de Guy XVI ;
- Anne de Montmorency, seconde femme de Guy XVI (décédée en 1525)[151] ;
- Guy XVI de Laval (décédé en 1531) ;
- Guy XVII de Laval (décédé en 1547) ;
- Guyonne de Laval (décédée en 1567).
Tous les seigneurs de Laval, depuis qu'ils possèdent le titre de comte[152], avaient eu leur sépulture à Saint-Tugal. Il n'en est pas ainsi pour Guy XX de Laval, où seul son cœur était conservé à Saint-Tugal. Le comté de Laval passe entre les mains des seigneurs de la Trémoille. Aucun d'eux n'a jamais habité Laval, et n'y a choisi sa sépulture. D'autres membres de la famille de Laval choisirent l'église des Cordeliers de Laval.
Les caveaux
modifierIl y avait dans le chœur de Saint-Tugal deux caveaux, servant à la sépulture des seigneurs, l'un situé au milieu, l'autre vers le haut du côté du midi, sous les stalles. Ils furent tous les deux ouverts au XVIIIe siècle. Une note assez étendue, qui est parmi les pièces de M. La Bérangerie, rend compte de ces opérations. Le plus petit caveau, qui était au haut du chœur, fut ouvert vers 1740 lorsqu'on démolit le maître-autel, et deux petits autels qui étaient à ses côtés. On y trouva, entre autres choses, un cercueil de plomb qui renferme le corps d'une femme habillée en religieuse[153] La note s'étend bien davantage sur l'ouverture de l'autre caveau, qui eut lieu le . Ce caveau contenait six cercueils et une boîte de plomb en cœur endommagés et troués en divers endroits par vétusté[154]
Trois de ces cercueils portaient des inscriptions copiées par le rédacteur, et desquelles il résulte qu'ils renfermaient les corps d'Anne de Montmorency[155], de Guy XVII, de Guyonne de Laval[156]. La boîte portait une inscription constatant qu'elle renfermait le cœur de Guy XX[157].
En 1834, on construisit le bâtiment où est située au XIXe siècle la bibliothèque de la ville de Laval, et qui a servi d'abord quelques années à une école d'enseignement mutuel. Il est précisément sur l'emplacement où se trouvait l'église de Saint-Tugal, et qui servait depuis sa démolition de place publique. En creusant les fondements du mur de la façade, les ouvriers ouvrirent, le 6 mars, un petit caveau, dans lequel il y avait un cercueil de plomb posé sur deux tréteaux de fer, et entouré de plusieurs pots de terre commune, semblable à celle de Thévalles, dans le fond desquels il y avait un résidu de cendres et de charbons. Dans le cercueil, il y avait des os bien conservés[158] Quoique ce cercueil ne portât pas d'inscription, pour Isidore Boullier, le corps qu'il renfermait était celui de la comtesse Anne, inhumée à Saint-Tugal en 1465[159] Quant au grand caveau qui contenait six cercueils en 1761, Isidore Boullier ne croit pas qu'il ait été ouvert depuis la Révolution française.
Inhumations
modifierIl y avait encore eu quelques individus inhumés dans l'église de Saint-Tugal, mais il n'y avait aucun monument remarquable sur leurs fosses. On y voyait les épitaphes d'Ambroise Amy[160] et de Guillaume Le Breton de la Bizardière[161], chanoines, morts le premier en 1548 et le second en 1618, après avoir fondé divers services.
Notes et références
modifier- Les reliques de saint Tugal avaient été soustraites par des personnes favorables à la religion quand on s'était emparé de la châsse ainsi que du reste de l'argenterie. Ce précieux dépôt fut remis à l'église de la Trinité après que l'identité en eut été valablement constatée.
- . Pour cette fondation ils donnèrent aux chanoines trois arpents de vignes, cent sols de pente à prendre chaque année à la fête de l'Épiphanie sur les moulins (Les moulins de Bellaillé) situés au-dessous du pont de Laval, trente sols sur la recette de Laval, dix sur celle de la Gravelle et dix sur celle de Montsûrs, à la Saint Jean-Baptiste ; en outre le droit de pâturage pour leurs porcs dans tous ses bois et la faculté d'y prendre tout le mort-bois qui leur sera nécessaire. Il y ajouta la dîme de tout ce qui serait défriché et la faculté d'ensemens eux-mêmes dans les défrichements, jusqu'à six sep tiers de blé.
- Confirmation de Guillaume de Passavant, évêque du Mans, 17 juillet 1170, imprimé par Isidore Boullier, Recherches historiques sur la Trinité, p. 229 ; copie du XVIe siècle au Recueil de chartes et titres de Saint-Tugal, manuscrit de la Bibliothèque de Laval.
- C'est en vertu de cette qualité que les évêques du Mans n'ont jamais fait de visite dans l'église de Saint-Tugal sans que l'aumusse ne leur fût apportée et sans qu'ils ne l'aient gardée pendant tout le temps que durait la visite. Guyomard et Ruello paraissent déjà ne plus exister lors du décret de Guillaume, car il désigne leurs successeurs sans donner leurs noms, ainsi que ceux de Jean Le Roux (Joannis Rufi), de Guy de Bossé et de Benoit, pour les cinq prêtres qui seront pourvus de prébendes. Guy V, Emma sa mère et Herbert, peut-être Herbert de Bootz, dont le nom se trouve parmi les signataires du décret de l’évêque du Mans, choisirent les trois derniers. Il semble que la fondation était exécutée et le chapitre en exercice, avant le décret d'approbation.
- Imprimée, en abrégé, par Isidore Boullier, p. 234. Cette bulle est, non du 8 juin, mais du 25 mai 1183, étant datée octave calendarum junii.
- Dans son origine le chapitre de Saint-Tugal porta le nom de Capitulum Sanetœ Marias de Lavalle. Il est ainsi désigné dans une charte de l'abbaye de Savigny du temps de G. abbé de Notre-Dame de Clermont, par laquelle les chanoines confirment aux moines de Savigny la possession d'un arpent de terre que Renauld Rernon leur a donné dans une pièce de terre qui dépendait de leur fief ou terre de Lorière, et de la quatrième partie d'un autre arpent de terre que les moines doivent à la libéralité de Guillaume Beaudouin à la condition, pour les religieux, de payer aux chanoines une redevance en argent, chaque année, à la fête Saint-Jean-Baptiste. Universis Christi fidelibus ad quos presens scriptum pervenerit, Capitulum Sancte Marie de Lavalle, salutem in Domino perpetuam. Vestra noverit universitas quod concessimus abbatie Sancte Trinitatis de Savigaeio et monachis ibidem Deo servientibus in elemosinam nostra de Orriera libère et quiète de nobis in perpetuum possidere I arpennum terre, quod ipsi habent ex donatione Raginaldi Rernon, et quartam partem unius arpenni quam habent ex donatione Willelmi Baudoini, reddendo inde nobis de censu annuo XVII nummos et tros parvos obolos in festo Sanoti Johannis Baptiste. Uoc autem eis concessimus ut in confratertiitatem domus sue et spiritualium bonorum participationem ab ois rccipi mereremur. Si vero ipsi de cetero in dicta Orrieria aliquid poterunt acquircre, illud per annum integrum et diem uuum ad censum statutum poterunt possidere, sed deinceps tenebuntur illud veadere aut nostram concessionem impetrare. Ut ergo hec nostra concessio porpetuatn ob'Mieat firmitatem scripto presenti et sigilli nostri munimine eam duyiirejo roborandam. Testibus his G. abbate de Claro Monte, Willelmo j. Buignon, Hugone de Groilleio, monachis, Petro de AUiuosia et magistro Hainelino canonicis, et multis aliis. (Archives de la Mayenne, chartes de l'abbaye de Savigny relatives au Maine, transcrites par M. Duchemin).
- Outre les dons contenus dans le décret de l'évêque du Mans, la bulle de Lucius fait mention de nouvelles libéralités faites par le seigneur de Laval depuis la fondation du chapitre. À la dime des moulins qui sont ou pourront à l'avenir être établis à l'écluse au-dessous du Pont, il ajoute la dime de tout le poisson qui y sera pris ; la dime de tout le droit prévelé sur le sel et sur le navige. Il confirme le patronage des églises de Saint-Médard de Soulgé, de Saint-Jean-sur-Mayenne et les décimes qu'ils prennent dans ces paroisses, de même que deux parts des prémices et deux parts des oblations faites aux fêtes de Toussaint, de la Présentation de la Vierge, de Pâques, de la Sainte Vierge et de Saint Jean, le patronage de l'église de Meslay et trente sols qu'ils reçoivent chaque année de cette église, de même que toutes les dimes qu'ils prennent dans la paroisse. Il confirme en outre vingt deniers de taille qu'ils ont sur le fief de la Hérière, la dime qu'ils possèdent en la paroisse d'Anthenaise et sur la métairie de risambardière, que Morphand de Gresse leur a donnée, et une autre métairie nommée Les Arcis près le port de Montsûrs, la terre de Montcenault que leur a donnée Guy de Nuillé et la dîme dans la paroisse de Bonchamp.
- Le mot exartorium signifie probablement défrichement et se rapporte alors à un droit énonce dans le décret de Guillaume de Passavent. Ce mot ne se trouve pas dans le Glossaire de Du Cange, mais on y trouve exarius, exartari et autres qui ont rapport au défrichement.
- La bulle lui attribue Donationem regiminis scholarum urbis Lavalli, qui paraît être le droit de nommer les maîtres d'école, plutôt que la direction de l'enseignement. Le Collège de Laval était situé rue Renaise, où sa chapelle existait encore au XIXe siècle. On peut consulter sur son histoire le chapitre XXI des Recherches sur la Trinité, de Isidore Boullier.
- Vies des Saints de Bretagne, Dom Lobineau, donnée par M. Tresvaux, t.I., p. 187. Charles Maucourt de Bourjolly, liv. I, chapitre 8 (ancienne rédaction). Jacques Le Blanc de La Vignolle, Mémoire sur la ville de Laval.
- Cette légende est rapportée dans : Isidore Boullier, Recherches historiques sur la Trinité, p. 205; Couanier de Launay (d'après Dom Lobineau, Le Corvaisier et Le Blanc de la Vignolle), Histoire de Laval, p. 13; dom Piolin. Histoire de l'Église du Mans, t. II, p. 426; Charles Maucourt de Bourjolly (édité par MM. Lefizelier et Bertrand de Broussillon) t. 1; etc.
- Le chef de Saint-Tugal resta à Chartres. D'autres parties de ses ossements furent partagées entre la collégiale de Crépy-en-Valois et la ville de Château-Landon.
- On trouve cette particularité dans plusieurs mémoires qui sont parmi les manuscrits de M. La Bérangerie.
- Recherches, etc., p. 205. — D'après Isidore Boullier, l'église de N.-D. du Bourg-Chevrel avait été commencée en 1046.
- Recherches, etc., p. 331.
- Suivant la volonté d'Emma, les chanoines avant de gagner le gros, qui était de 50 sols, était obligés de faire une résidence stricte pendant neuf mois, sinon ils ne touchaient que cinq sols à la fin de l'année ; l'argent des absences se partageait entre les chanoines qui recevaient chacun suivant sa résidence. On prélevait néanmoins avant la distribution 105 livres pour être employées aux achats d'ornements ou autrement, au gré de la fabrique. Chaque chanoine, à son entrée, payait une chape, ou donnait une somme de 100 sols. En 1417, on ajouta à l'entrée des chanoines une nouvelle somme de 100 sols pour le pain du chapitre. L'entrant devait en outre un banquet ou festin à ses nouveaux confrères. C'était une obligation ; on y attachait une telle importance qu'en 1558, il fut défendu de rien donner aux chapelains qu'ils ne s'en fussent acquittés. René le Royer, reçu chantre le 4 décembre 1560, est forcé de s'acquitter de cette obligation. Il est dit que François Ménard, aussi chantre, ne put, le 12 janvier 1563, avoir part aux distributions qu'après avoir payé le banquet. En 1607, le banquet fut fixé à 15 écus. On ne devenait titulaire d'une prébende qu'après avoir fait une rigoureuse ou stage de vingt et un mois ; si, pendant cet espace de temps, on avait manqué un seul jour à un des offices, la rigoureuse recommençait. Chaque absence ou pointe d'un chanoine était taxée à douze deniers. La promotion à la dignité de doyen ou de chantre, lorsque ces deux offices furent créés dans le chapitre, obligeait à une nouvelle rigoureuse, pendant laquelle les élus ne jouissaient que de leurs maisons et des distributions. Le chapitre recevait tous les autres revenus. On pouvait être chanoine avant d'être prêtre. Le chanoine reçu dans les ordres jouissait seul des mêmes rétributions que les autres, excepté de celles que recevaient les chanoines pour leurs semaines. Il ne prenait place au chœur, dans les hautes stalles, que lorsqu'il était promu aux ordres sacrés ; alors il prenait rang parmi ceux qui étaient revêtus du même ordre, suivant le rang d'ancienneté. On payait pour les chanoines clercs étudiants une somme de 150 livres par an.
- Recherches, etc., p. 331. La Beauluère indique que plusieurs mots sont à rectifier.
- Les chanoines étaient obligés de chanter chaque jour matines et laudes et de célébrer le divin service.
- Anne de Laval leur fille, femme de Jean de Montfort, remplaça la rente en donnant un certain nombre de fermes.
- Lorsque Guy VI transféra le chapitre dans la chapelle du Bourg-Chevrel, on le trouve désigné sous le nom du chapitre de Notre-Dame du Bourg-Chevrel ou Chevreau. Dans le registre dit le grand quartenier, qui commence en l'année 1343, le chapitre y porte le nom de Notre-Dame du Bourg-Chevrel et commence vers 1425 à prendre le nom de Saint-Tugal, nom qu'il a conservé depuis l'époque où le seigneur de Laval, Guy XVI, vers 1446, confia aux chanoines la garde des reliques de saint Tugal.
- C'est donc une erreur d'André René Le Paige de l'avoir fixée à 1416. Dom Colomb commet la même faute et fait de plus une grave erreur en disant que Notre-Dame du Bourg-Chevreau n'était précédemment qu'une simple chapelle desservie par cinq chapelains dont un était curé. Il oublie qu'outre ces chapelains qui n'étaient qu'un accessoire, il y avait un chapitre qui était le principal.
- Claudia Rabel, Des histoires de famille : la dévotion aux trois Maries en France du XIVe au XVe siècle : textes et images, Revista de historia da arte, 7, 2009, p. 121-136, consultable sur pecia.fr
- Le nombre des prébendes, par cette réunion, se trouva de vingt et un, savoir, onze dans celui de Saint-Tugal et dix dans celui des Trois-Maries de Montsûrs, en y comprenant la dignité du chevecier. Anne voulut que les chanoines fussent en état de vivre honorablement ; en conséquence elle réduisit leur nombre à dix-sept et partagea également les revenus des deux chapitres entre eux. Elle s'obligea à fournir aux cinq nouveaux chanoines et au doyen des maisons pour leurs logements. Par une ordonnance de François de Laval, fils aîné de Guy XIV, comte de Laval, en date du 6 mai 1473, ces maisons, données aux chanoines de Montsûrs pour leurs logements, devinrent après la mort des titulaires la propriété du chapitre ; cette ordonnance fut confirmée par le comte Guy.
- Par lettres du 8 février 1449, Anne confirma de nouveau au doyen et au chapitre leur droit nouvellement acquis et dont ils usaient pour la première fois, en conférant à Guillaume Le Febvre une prébende vacante par la mort de Guy Herbert. Elle ajoute encore « que pour le temps à venir sa volonté, intention et délibération est que desdites chauvinée et prébende que tient à présent le dit Le Febvre, la plenière et totale disposition est et appartient, sera et appartiendra dorénavant et pour le temps à venir aux dits doyen et chapitre pour en faire disposer et ordonner à leur plaisir toutes fois qu'elle sera vacante, soit par mort ou vaccation ou autrement sans qu'elle ni les siens puissent jamais prétendre ni réclamer aucun droit soit de collation soit de présentation ou autrement ». (Lettre d'Anne de Laval)
- On prit néanmoins des mesures pour que la translation des chanoines des Trois-Maries à Laval ne suspendît pas les volontés dernières des fondateurs, et que les messes, dont Montsûrs était chargé, fussent acquittées afin que le divin ne fût pas entièrement interrompu. Anne voulu souvenir de l'ancien chapitre fût maintenu. Il fut statué que, dans la chapelle des Trois-Maries, il y aurait deux chapelains qui seraient à la collation du seigneur de Laval et de leurs successeurs ; qu'une des chapellenies ne pourrait être donnée qu'au curé de Montsûrs qui, en qualité de chapelain, dirait trois messes par semaine ; que l'autre chapellenie serait donnée au successeur du prêtre sacriste, qui en célébrerait quatre. Ces sept messes devaient se dire dans la chapelle des Trois- Maries, une par chaque jour de la semaine, et devaient être sonnées trois fois par une des cloches de la chapelle et « entre chacune fois aura compétant intervalle afin que le peuple qui aura devocion d'ore la messe ayt temps et espace d'y aller et après le terrain son de la dite cloche en signe de mémoire perpétuel, sera gobée la dite cloche par cinq ou six fois. » Dix messes de celles qui étaient dues par le chapitre de Montsûrs restèrent a la charge du chapitre de Saint-Tugal, sans préjudice des services qui étaient dus avant l'union. L'évêque du Mans se réserva, sur le chapitre de nouveau constitué, tous les droits et les revenus qu'il pouvait avoir auparavant sur les deux chapitres de Montsûrs et de Saint-Tugal. Il fut accordé à chacun d'eux, pour remplir cette fondation, une rente de trente livres à prendre sur les revenus que possédait le collège de Montsûrs avant sa réunion. La présentation à la cure de Montsûrs demeura au seigneur de Laval et à sa femme ; pour la chapelle qui remplaçait la segretainerie, la dame de Laval en avait seule la présentation.
- « S'ensuit ce que a esté troictié et appointé et conclud pour l'union et translation du collège des Trois Maries de Montseur avecques le collège de Saint Tugal de Laval par madame la comtesse de Laval et monseigneur le conte son fils ainsné moyennant le consentement de toutes les personnes et supposts d'iceulx deux collèges en la présence de monseigneur Jehan evesque du Mans et de pluseurs notables gens de son conseil. » (Recueil manuscrit de la Bibliothèque de Laval)
- Jean de Laval, seigneur de Chastillon, Mellay et Montsûrs, son aïeul, avait accordé, au chevecier et aux chanoines des Trois-Maries, franchise et droit de parcage dans les forêts de Bouère et d'Aloué. Les chanoines de Saint-Tugal jouissaient aussi, par la libéralité des seigneurs de Laval, du droit de prendre dans la forêt de Concise du bois pour leur chauffage.
- Ces deux forêts sont aujourd'hui défrichées. — La forêt d'Aloué était située entre Montsûrs et La Bazouge-des-Alleux. (Léon Maître, Dictionnaire Topographique de la Mayenne)
- Qui sont devenus la propriété du chapitre par son alliance avec les Trois-Maries ; elle lui confirma en même temps, le droit de prendre dans sa forêt de Concise, suivant la charte et le droit de sa fondation, telle qu'elle est conçue, tout bois mort et mort bois pour le chauffage de la maison sans que les chanoines puissent en user en aucune autre manière et sans qu'ils puissent en vendre.
- Elle devait au chapitre 5 s. de rente, qu'il augmenta de 3 livres, le 24 février 1490, pour 24 messes par an.
- Il reconnut, en 1493, devoir encore sur cette maison 5 livres de rente, reste de 15 dont on avait donné 10 au chapitre en lui donnant le jardin de l'Etang qu'il avait acheté de Mathurin Barbot.
- Jean de Laval, son aïeul maternel, avait légué une somme qui devait être employée à l'augmentation de l'église du chapitre des Trois-Maries de Montsûrs. La translation du chapitre à Laval, par suite des guerres, n'avait pas permis d'employer ce legs suivant les volontés du donateur. Anne obtint du pape Nicolas V, par une bulle du 13 juillet 1447, la permission d'appliquer cette somme aux travaux qu'elle se proposait de faire à l'église de son chapitre de Saint-Tugal.
- Parmi les pièces de M. La Bérangerie.
- Selon le même mémoire, l'Édifice devait faire partie d'un grand plan, dans lequel l'église de Saint-Tugal aurait été complètement changée. Ou avait commencé à élever une tour pour servir de clocher.
- II mourut à Châteaubriant ou il passa les dernières années de sa vie; mais il fut enterré dans l'église de Saint-Tugal, par le cardinal Philippe de Luxembourg, évêque du Mans.
- Commencé dans un terrain ou verger qui avait appartenu à un nommé Hamelin Barotin. Le 7 juillet de chaque année, le chapitre disait une messe de Requiem à deux chapes avec un Submnite chaque dimanche en L'honneur de Arthuse de Laval.
- Ils ont attribué à celle-ci les constructions de l'édifice destiné à former un transept à l'église. Les vers de la chronique de le Doyen décident la question en fixant à l'année 1485 le commencement de la grant croësée qui ri est pas pour icelle année, désignant par ces mots l'édifice qui devait faire les deux chapelles latérales, et qui ne fut jamais achevé.
- Mémoires ecclésiastiques, p. 43.
- Adam Chastelain, le 15 juin 1407, dans le cours d'une visite pastorale à Laval, donne un règlement au chapitre réuni dans l'église collégiale. L'union n'était pas encore faite avec les Trois-Maries : l'évêque proposa à ceux de Saint-Tugal l'exemple de ces chanoines. Les dix-sept articles de l'évêque Adam annoncent qu'un grand relâchement s'est introduit parmi les chanoines. Le préambule est ainsi conçu : « La sollicitude pastorale pour le troupeau qui nous a été commis, nous oblige de veiller aux remèdes, d'aller au-devant des dangers et d'éloigner scandales particulièrement où le péril des âmes est le plus prèsant. Il y a déjà longtemps qu'en exerçant les charges de visite, nous avons fait quelques ordonnances et réformations amiables touchant l'état et la nouvelle forme du gouvernement et de conduite de l'église collégiale de Saint-Tugal de la ville « de Laval dé notre diocèse, sur le rapport de quelques-uns des principaux de la ville et d'autres, espérant par nos douces ordonnances et exhortations faire revenir à leur devoir les chanoines chapelains et autres ministres de la dite église, nous avons reconnu et nous ne le rapportons qu'avec douleur, qu'ils s'étaient négligés en diverses manières, tant en l'administration du spirituel et diminution du culte divin qu'en la disposition du temporel, et parce qu'il faut de nouveaux remèdes à de nouvelles maladies, pour en perpétuer le souvenir, nous, par l'avis de gens de probité et de savoir, voulons et ordonnons par la teneur des présentes que chacun de la dite église, en ce qui le regarde, observe inviolablement et avec serment ce qui suit sans néanmoins vouloir annuler les statuts approuvés ni les anciennes coutumes. »
- Article Ier. — Les chanoines chapelains et sacristes vivront avec honneur, selon leur profession ; qu'ils portent des habits honnêtes qui ne soient ni trop courts, ni trop longs, sans collets découpés ni autres superfluités.
- Article II. — Que pendant la célébration de l'office divin, en leur église, depuis la fête de Pâques jusqu'à celle de tous les Saints, ils soient en surplis et aumusses honnêtes, et depuis la fête de tous les saints jusqu'à Pâques, ils aient des surplis et des chapes honnêtes de drap noir. Que ceux qui sont pauvres aient du moins des surplis honnêtes et des capuchons ronds de drap noir, et assistent à tout L'office.
- Article VIII. Qu'au lundi et vendredi de chaque semaine, le chapitre se fasse par les chanoines dans la sacristie ou le vestibule de l'église. Le chapitre sera sonné par le sacriste après l'élévation du corps de N.-S. Jésus-Christ à la grande messe avec une cloche dont le son est différent des autres pendant de petits intervalles et il tintera à la fin. On sonnera aussi deument et sans fraude le dit chapitre, en sorte que les chanoines qui voudraient ou pourraient y assister n'en puissent prétendre cause d'ignorance.
- Article IX. — Que dans le dit chapitre, on traite tout ce qui regarde ladite église tant pour le spirituel que pour le temporel. Le procureur en fera le rapport, en sa place maître Robert Medus à qui dons que la préséance de l'église pour le service divin chapitre, soit déférée. (Le doyen n'existait pas encore ; il est créé qu'en 1444). Jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné, que les choses soient proposées publiquement au dit chapitre, afin que les chanoines en puissent délibérer et dûment ensuite donner leurs voix.
- Article X. — Concerne le trésor, qui consistera en un coffre placé dans la sacristie ou le vestibule de l'église. Il fermera de trois clefs, le procureur en aura une et deux chanoines les deux autres. Il renfermera les pièces authentiques concernant les revenus et l'état de l'église, et le compte du procureur.
- Article XI. — Le procureur rendra des comptes le lendemain de la Saint Barnabe.
- Article XIII. — Le procureur sera choisi à la fin de chaque année à la pluralité des voix, ou continué, si on le juge à propos. Il jurera solennellement de fidèlement exercer sa procure et d'en rendre un fidèle compte.
- Article XIV. — Qu'on célèbre avec une dépense convenable les services et suffrages que l'on faisait autrefois, dus pour les défunts, qui pour les obtenir ont légué et donné de leurs revenus et de leurs biens employés à la réparation et à l'utilité de l'église.
- Il cite ce règlement d'après un texte manuscrit de la Bibliothèque de Laval, que Jean-Marie Richard n'a pas retrouvé.
- * Article I. — Il concerne les habits : que les chanoines, avant
de venir au chœur pour célébrer l'office divin, et pendant qu'il dure, soient en habits décents et ecclésias iques. Le contrevenant
paiera 10 deniers, s'il est chanoine, 8 sous s'il est chapelain. L'enfant de chœur sera puni sur-le-champ. En 1596, la perte d'un jour de distribution fut appliquée.
- Article II — On ne pourra parler au chœur, à moins que ce ne soit une nécessité pour le service divin, car la maison de Dieu est une maison de prière, où on ne doit ni s'entretenir ni discourir. Personne n'ira dans le chœur d'un côté à l'autre que pourfaire sa fonction, en ce cas on passera devant le lutrin.
- Article IV. — Qu'aucun ne vienne dans le chœur à l'impourvu, de peur qu'au deshonneur de l'église il ne fasse faute ; que dès le soir on marque ceux qui doivent dire le lendemain.
- Article V. — On n'apportera à l'église d'habits ni trop courts ni trop longs, et on ne se servira point de chausses rouges,
- Article XI. — Il n'est permis à qui que ce soit de parler avec un autre (au chœur) ni haut ni bas, ou de dire ses heures ou d'être assoupi sous peine de sols.
- Article XII. — Nous ordonnons que aucun chanoine ni chapelain, prêtre curé ni habitué de l'église, ne pourra aller boire au cabaret, ni acheter de la chair ou du poisson publiquement avec ses habits d'église, sous peine de perte de toute distribution de ce jour.
- Article XVIII. — Nous ordonnons que aucun chanoine ni chapelain, prêtre, curé, ou habitué de l'église qui demeure dans la ville ou dans les faubourgs, ait des concubines ou des femmes suspectes, ni ne les retienne publiquement dans les maisons qui lui appartiennent ou en d'autres lieux suspects d'où il puisse naitre scandale. Que s'ils en ont, ils les chassent sans aucune tromperie ni déguisement et qu'ils ne soient point assez osés pour les reprendre ou les retenir sous quelque prétexte que ce soit. On ne pourra rien faire de préjudiciable à ce statut sous peine de 10 livres tournois d'amende pour les chanoines, 100 sols pour les chapelains, et 50 sols pour les gagistes, applicables à la fabrique.
- Article XXVIII. — Oblige à deux chapitres généraux pendant l'année.
- Article XXXI. — Nous voulons et ordonnons qu'au repas qu'on doit faire en chapitre ou ailleurs, chacun en prenne sobrement et honnêtement sans en rien emporter au dehors.
- Article XXXII. — Concerne les chanoines et chapelains qui se dédient entre eux et se déshonorent par des paroles injurieuses, et qui, parce qu'ils ne sont pas punis, s'en glorifient et récidivent. Après les informations de la vérité, le coupable sera privé des distributions de chaque jour, des anniversaires et des autres fruits, et suspendu jusqu'à ce qu'il ait deument satisfait.
- Articles XLII et XLIII. — Parlent de la résidence de neuf mois et des vacances.
- Article LIII. — Nous voulons et ordonnons qu'il ne soit permis à aucun de tenir ou d'exposer en vente publique dans notre église
- Il ordonna qu'il en fût fait une copie en français lisible, sur le registre des délibérations du chapitre et qu'ils fussent exécutés ponctuellement. Le registre est signé des chanoines de Saint-Tugal : Le Verrier Sorin Puiaubert Gindreau La Font Gornuau Poulain Guays Rojou Charlot Gaultier Le Blanc Boulain.
- Cette consultation existe encore dans les pièces de M. La Bérangerie, et c'est elle qui nous apprend les particularités que nous donnons ici. On ne voit point à qui elle était adressée, et nous ignorons s'il y fut répondu. Plus tard il fut sinon fait un règlement, du moins adopté des usages fixes sur les droits du doyen. Un mémoire de 1746 dit qu'il officie à toutes les fêtes annuelles et presque à toutes celles dont l'office est solennel majeur et qu'il n'est jamais de semaine. Le même mémoire dit positivement que toute la juridiction réside dans le chapitre entier, qui l'exerce sur tous les membres du haut et du bas chœur. C'est au chapitre entier qu'on s'adresse pour les enterrements, c'est un chanoine suivant l'ordre du tableau qui fait la sépulture.
- Isidore Boullier ignore comment les droits respectifs de l'un et de l'autre furent réglés
- Deux des mémoires sur Saint-Tugal attribuent à tort une bulle au cardinal Julien de la Hovère, légat avant le cardinal Balue.
- Ce sont les propres expressions d'une notice qui est dans les pièces de M. La Bérangerie. Isidore Boullier ne connaît pas autrement les contestations auxquelles avait donné lieu l'établissement d'un doyen.
- Il mit pour condition que le chantre n'aurait aucune juridiction sur le haut ni sur le bas chœur, qu'il n'aurait droit d'imposer d'autres peines que celles que le chapitre aurait ordonnées pour les défauts du chant, et qu'il devrait se borner à faire son rapport des fautes qui seraient commises, afin que le chapitre y remédiât selon les statuts. Il fut convenu qu'il présiderait le chapitre en l'absence du doyen, après lequel il devait prendre rang aux processions et au chœur vis-à-vis du plus ancien chanoine ; qu'enfin il exercerait son office aux fêtes solennelles, et que, s'il était absent, le chapitre commettrait un chanoine pour le remplacer.
- Elles consistaient dans les deux os du bras, le radius et le cubitus, les deux os des îles, les deux os de la cuisse, le fémur, les deux os de la jambe, le péroné et le tibia. Monseigneur l'évêque du Mans, de la Vergne de Tressan, dans une de ses visites pastorales, en 1698, les ayant examinées, après avoir constaté leur authenticité, pria le chapitre de lui permettre d'en prendre un morceau pour mettre dans sa crosse. Ces reliques étaient enfermées dans une grande châsse d'argent, don que fit, suivant Bourjolly, Anne de Laval, en mémoire de ce que André de Laval son fils, s'était bien comporté à la rencontre avec les Anglais aux landes de la Brossinière.
- Le lendemain de l'octave de la Fête Dieu, chaque année, il lui était chanté un Subvenite. L'ostensoir ou soleil pour l'exposition du Saint Sacrement, était en forme de tour carrée, au-dessus de laquelle était un morceau de cristal rond où se mettait le corps du Seigneur
- La 1re prébende appartenait à l'évêque du Mans. La 2e au doyen. La 3e au chantre. Une 4e servait à payer le maître de psalette. Une 5e appartenait au principal du collège. Une 6e était consacrée aux frais de la sacristie. Les douze autres prébendes étaient possédés par douze chanoines.
- II y avait aussi dans l'église plusieurs chapelles on bénéfices simples, une chapelle de Parné, une de la Magdelaine, deux de Beuzelin, une d'Erval, etc. Il y avait encore une chapelle de l'Orgue, fondée en 1356; le titulaire devait toucher l'orgue et célébrer deux messes par semaine. Il y avait aussi une chapelle de Diacre et une de Sous-Diacre fondées toutes les deux en 1450. Isidore Boullier indique qu'il ne sait pas comment ces chapelles étaient desservies ; peut-être étaient-elles réunies dans les derniers temps à quelques-unes des cinq chapelles dont les titulaires avaient rang dans le chœur; peut-être le revenu de la chapelle de l'orgue payait-il les gages de l'organiste.
- Les serviteurs de l'église se composaient ainsi qu'il suit en 1790 : 1° Un maître de psalette qui avait 850 livres de gages, 2° Un organiste, 200 livres, 3° Quatre psalleurs, 300 livres chacun, 4° Un sonneur, 150 livres et une maison valant 120 livres de ferme, 5° Un premier bedeau, qui en vertu de sa place, était en même temps sergent du comté, 34 livres, 6° Un second bedeau, 26 livres, 7° Quatre enfans de chœur. Total treize personnes. Les deux bedeaux portaient la robe d'huissiers andienciers ; le premier avait une masse d'argent, le second une baleine.
- La coutume était de dire à Laval que le son était pour Messieurs de Saint-Tugal et la farine pour Messieurs de Saint-Michel.
- Ce fut seulement en 1760 qu'ils reçurent cette marque de distinction. Dans le décret d'union du chapitre de Montsùrs, il avait été stipulé que la comtesse de Laval donnait aux deux corps réunis les mêmes prérogatives qu'au chapitre de la Magdelaine de Vitré, à l'exception de la robe rouge que doit porter le trésorier de la Magdelaine et que la comtesse ne donnera au doyen de Saint-Tugal que quand elle le jugera à propos. La duchesse de la Trémoille, dame de Laval et de Vitré voulut enfin que Saint-Tugal jouit de celle prérogative, Quarante ans auparavant, son mari avait forcé le trésorier de la Magdelaine de Vitré à reprendre la soutane rouge qu'il négligeait de porter. Il l'avait menacé, s'il le refusait, de cesser de lui payer une rente de dix écus d'or qu'il lui devait. Ces particularités sont dans les notes de René Pichot de la Graverie. Recueil de Sentences, t. VI., p. 844.
- Lorsque les évêques du Mans faisaient leur entrée solennelle dans la ville de Laval, le clergé des différentes paroisses et les communautés s'assemblaient dans l'église de Saint-Tugal, d'où on partait processionnellement ; le chapitre, précédé de tout le clergé allait les recevoir à une des portes de la ville. Ils venaient à l'église sous un dais porté par des chanoines. Dans toutes les processions générales qui se faisaient dans la ville le chapitre avait le pas sur tout le clergé. Lorsqu'il se réunissait, dans une procession, au clergé d'une seule paroisse, comme au dimanche des Rameaux avec la Trinité, pour aller au cimetière, le curé n'avait que la quatrième place, les trois dignitaires du chapitre avaient le pas sur lui.
- Dans un petit recueil de prières à l'occasion du jubile, l'imprimeur Ambroise n'ayant pas désigné l'église de Saint-Tugal comme la première station, fut assigné devant le juge de Laval ; il reconnut avoir agi par inadvertance, et promit de donner dorénavant au chapitre le rang auquel il avait droit : les chanoines se contentèrent de cette déclaration, dont ils prirent acte et qui termina le procès, en 1745. Archives de la Mayenne, B. 1051
- La procession de la Fête-Dieu se faisait à Laval avec une grande solennité et avait aux yeux des habitants, tant laïques que religieux, une extrême importance. De nombreux règlements de l'autorité ecclésiastique et de l'administration municipale intervinrent pour en régler l'ordonnance et arrêter les conflits que soulevait la question des préséances et des rangs. On peut consulter à ce sujet : plusieurs règlements inédits conservés aux Archives de la Mayenne ; La Beauluère, Corporations, nouvelle édition, p. 223 (ordonnance de police de 1689) ; J. Raulin, Commission historique et archéologique de la Mayenne, t. IV. p. 201 (ordonnance de 1777); Mémorial de la Mayenne, t. IV. p 200 (ordonnance de 1689); ; Isidore Boullier, Recherches sur la Trinité, ch. XVII,
- Le recueil manuscrit de Saint-Tugal contient une consultation signée Lottet et datée de Paris 11 août 1691, sur un conflit élevé entre l'autorité ecclésiastique et le magistrat de Laval, au sujet de l'itinéraire suivi par la procession ; publiée : Laval, L. Moreau. 1888
- Cet usage de porter, aux processions de la Fête-Dieu, l'ostensoir sur un brancard, sous le dais, existait encore à Laval au début du XIXe siècle. Il ne disparut, selon J.-M. Richard, qu'avec la venue du premier évêque de Laval. Mgr Wicart.
- Anne de Laval en avait donné, lors de l'union, cinq pour les nouveaux chanoines. Guy, son fils, les réunit par une ordonnance à la mense capitulaire.
- Chacun pouvait y mettre son enchère, elle était donnée au plus offrant. C'étaient, dans la rue Renaise, les maisons de l'Édifice, de la Psallette, du Petit- Doyenné, du Bourg-Chevrel, du Grand-Carrefour, du Petit-Carrefour.
- À Pierre le Bauld, chanoine et doyen du chapitre en 1504, qui, par son testament du 18 septembre 1505, donna deux clos de terre, maisons et jardins près la Chifollière, au fief du prieuré de Saint-Martin. On lui faisait, le 13 août de chaque année, un obit à cinq chapes. Frère Jacques de Berrug, prieur du prieuré de Saint-Martin de 1493 à 1513, indemnisa les chanoines par acte passé devant M. de la Pommeraye, le 11 juillet 1507, moyennant un cens annuel de 12 deniers et 60 sols à mutation du chantre de Saint-Tugal, par décès ou autrement. À René Garnier l'aîné, chanoine, curé de la paroisse d'Alexain, par acte devant Pays, notaire à Laval, qui donna plus tard, le 16 décembre 1566, au chapitre, un jardin, une maison, et un demi journal de terres appelé Hochebride, au bout du jardin du Verger, touchant, d'un côté, à une pièce de terre appelée la Jubelinière, et auprès des jardins que Pierre le Bauld a donnés aux chanoines. Jacques Caperon, prieur de Saint-Martin, acquitta les chanoines du devoir que devaient ces terres à son prieuré, moyennant une somme de 20 sols que devait faire le chapitre au prieuré de Saint-Martin à mutation de doyen, par mort ou autrement. Une messe du Nom de Jésus était célébrée chaque année le 3 janvier pour René Garnier par le chapitre. Une partie de ce terrain fut, dans la suite du temps, concédée par les chanoines, pour l'établissement du couvent des Capucins en l'année 1614. Le chapitre affermait aux chanoines ces maisons et ces jardins. Vers 1699, ils en payaient un total de 1078 livres.
- Ce fut l'occasion de difficultés avec les magistrats municipaux lors de la Fête-Dieu de 1691, le chapitre de Saint-Tugal et le curé de la Trinité ayant refusé de faire passer la procession sur la place de Laval où « certains opérateurs bateleurs avoient établi un grand théâtre. »
- Les usages signalés dans le mémoire de 1746 sont au nombre de 19 ; outre ceux transcrits ci-dessus, d'autres ont trait à la discipline, à la réception des chanoines, à diverses cérémonies, etc. Les usages notés conine abolis sont au nombre de cinq.
- Les voiles d'autel sont d'origine extrêmement ancienne ; on peut lire leur histoire résumée dans le Dictionn. d'architecture de Viollet- educ, au mot Autel, et notamment à la page 32, la citation de Thiers qui écrivait en 1688, c'est-à-dire peu de temps avant la suppression du rideau violet placé pendant le carême devant le sanctuaire de Saint-Tugal.
- Ainsi célébrée, la fête des Innocents, qui n'était point sans analogie avec la fête des Fous, donnait lieu à de nombreux abus ; elle fut proscrite par les conciles et les évêques et disparut du XVIe et au XVIIe siècle. A Saint-Tugal, ce fut le doyen Philippe de Montmorency qui la supprima en 1506.
- M. de Beaulieu, Histoire de Laval, manuscrit
- Le jubé qui séparait le chœur de la nef était large. Il privait le public de la vue des cérémonies de l'autel placé au fond contre le mur. Les stalles des chanoines étaient rangées au devant. MM. Pichot et Périer de la Bizardière s'étaient plusieurs fois efforcés de faire consentir le chapitre à décider des réparations pour rendre le chœur plus convenable et plus commode pour les chanoines. Ils demandaient qu'on abattît le jubé, qu'on fît à sa place une balustrade de fer, et qu'un autel à la romaine fût placé au milieu du chœur, plus en vue du peuple. Cette proposition avait toujours trouvé de l'opposition parmi les anciens du chapitre qui n'aimaient pas le changement. Après la mort des opposants, le projet fut remis sur le tapis et adopté.
- En 1740 des réparations considérables eurent lieu. Une balustrade en cuivre ciselé, chargée d'ornementations, remplaça le jubé ; on plaça au milieu du chœur un autel en marbre, garni d'un tabernacle également en marbre, on ouvrit une porte dans le haut du chœur pour donner entrée à la sacristie. Les stalles des chanoines furent placées dans le fond contre le pignon.
- Monsieur le duc et madame la duchesse de la Trémouille invités à poser la première pierre le 27 avril 1746, chargèrent René Pichot de la Graverie de les représenter à cette cérémonie. Les noms de M. le duc et de Mme la duchesse, ceux de M. de la Graverie, du doyen, du chantre et des plus anciens chanoines furent gravés sur la pierre. Il y eut le lendemain un souper donné à Saint-Tugal par MM. les chanoines, on y porta des toast au seigneur de Laval et à sa femme.
- Ces divers changements apportés à l'église de Saint-Tugal sont aussi relatés dans les mémoires de Guitet de la Houillerie et dans le livre de raison de la famille L'Houtelier, documents publiés par Bertrand de Broussillon à la suite des mémoires de Bourjolly. Le nouvel autel de Saint-Tugal, posé en 1743, était encore surmonté d'une crosse pour suspendre la réserve eucharistique. On voyait encore, il y a quelques années, à l'église abbatiale de la Roë, une crosse en bois doré remontant A cette époque ou à la fin du XVIIe siècle.
- Deux provisions de ce bénéfice avaient déjà été données, l'une en 1667 et l'autre en 1675, par le pape, sur résignation ou permutation. Le chapitre, en considération des sujets présentés, les avait agréés, mais connaissant ses droits et pour qu'ils fussent conservés dans toute leur intégrité, avait protesté dans l'acte de l'installation et de la réception in fratrem, disant « que la présentation de ce canonicat ne pourrait toutefois nuire ni préjudicier à l'avenir aux droits du chapitre auquel appartenait naturellement et privativement à tous autres la nomination dudit canonicat. ». Depuis l'année 1709 le chapitre avait repris la possession de pourvoir à ce bénéfice. En l'année 1754, la mort de Sébastien Frin, seigneur de Mingé, le Laissa vacant au mois de juillet. En août suivant, le chapitre en pourvut Jean-Baptiste Frin du Guy Boutier, neveu du défunt. Le sieur Lirouet, gradué, requit, le dix septembre de La même année, cette même prébende, et sur le refus du chapitre de le pourvoir, il s'adressa à Monseigneur l'évêque du Mans qui lui accorda sa provision le 20 de ce mois. le duc de la Trémoille et le chapitre dont les droits étaient méconnus intervinrent avec Frin du Guy Boutier et interjetèrent appel comme d'abus.
- Il fallait déranger une plaque en cuivre; qui se trouvait au milieu, représentant Jean de Laval, seigneur de Chastillon et de Montsûrs, décédé en 1398. C'était lui qui avait fondé le collège des Trois-Maries de Montsûrs, réuni en 1444, par sa petite fille, Anne de Laval, à celui de Saint- Tugal. Son corps, déposé d'abord dans l'église des Trois-Maries, avait été, lors de l'union des deux chapitres, transporté dans l'église de Saint-Tugal et mis dans le chœur. On avait remis la même plaque sur la tombe ; les chanoines s'adressèrent à madame la duchesse douairière de Laval, pour avoir l'autorisation de la déranger et de la replacer dans un autre endroit. Cette permission leur fut accordée, ils purent l'enlever et en substituer une autre contenant le nom de ce seigneur et le jour de son décès, en la plaçant auprès de la stalle occupée par Mr le doyen. Un procès-verbal fut dressé de ce changement. Il fut inscrit sur les registres des chanoines et une copie déposée au trésor du château.
- Les Mémoires ecclésiastiques de Isidore Boullier donnent (page 420) l'état des chanoines et chapelains de Saint-Tugal au moment de la Révolution française et sur chacun d'eux une note biographique. Le Recueil manuscrit, contient, en outre, quelques détails sur les officiers du chœur, psalteurs, musiciens, au moment de la suppression du chapitre ; le but de cet état est de faire obtenir quelques secours à ces braves gens, attachés à l'église depuis leur enfance, et dont les fonctions et les moyens d'existence se trouvaient à la fois supprimés. Ce sont, pour n'en citer que quelques-uns, François Bourdon, 45 ans, maître de psallette depuis sept ans, jadis enfant de chœur, 36 ans de services ; il recevait 860 livres par an, à charge de fournir aux quatre enfants de chœur viande, sel, blanchissage et lumière; — Jean Jouet, 76 ans, musicien depuis 37 ans, entré comme enfant de chœur en 1724 ; on lui fait une rente viagère de 300 livres à raison de ses longs services et de ses infirmités ; — Mathurin Leprêtre, marié, âgé de plus de 40 ans, psalteur depuis 16 ans, à raison de 300 livres de gage et 60 livres de supplément, infirme ; — Pierre Geneslé, sonneur depuis 23 ans, marié, trois enfants, 50 ans, à 150 livres de gage et le logement, etc., etc. — Les enfans dechœur étoient logés, nourris, habillés et fournis absolument de tou» tes choses ; ils étoient au service du chœur pour dix ans, au bout desquels on leur donnoit une récompense de 60 livres, plus 24 li» vres pour habillements à leur sortie, avec leurs anciennes bardes. (Ils sont au nombre de quatre). — On fait aussi une pension à la femme Fautra, âgée de 75 ans, veuve d'un bedeau de père en fils balayeuse de l'église, devenue infirme, etc.
- A Joseph-Christophe-Pierre Bomier, prêtre de Laval, déjà chapelain à Saint Tugal, une prébende que la mort de M. Séguret de Boissonnet laissait vacante.
- Il décide par un arrêté que, dans la liquidation des pensions, la nomination de Bomier serait regardée comme nulle et non avenue et qu'il ne serait considéré que comme chapelain.
- On ne savait si les bénéfices en collation et même en patronage laïc étaient mis aux mains de la nation comme les bénéfices ecclésiastiques.
- Il est basé sur ce qu'aucun décret n'a mis à la disposition de la nation les biens de Saint-Tugal, qui, au contraire, par leur nature, sont du nombre de ceux que l'Assemblée Nationale a elle-même exceptés. Il ajoute : que ces biens sont indivis, qu'une partie est affectée au collège de Laval, une autre fait le revenu de la sacristie ou fabrique de la paroisse de Saint-Tugal, une autre est employée à la psallette pour l'éducation de quatre enfants de chœur, qu'une quatrième sert à remplir des fondations particulières, et qu'une cinquième, enfin, est attribuée à la chapelle domestique du château de Laval.
- Qui, par les articles 21 et 22, déclarait que tout bénéfice en patronage laïc était soumis à toutes les dispositions du décret concernant les bénéfices de pleine collation ou de patronage ecclésiastique ; excepté cependant : les chapelles actuellement desservies dans l'enceinte des maisons particulières par un chapelain ou desservant à la seule disposition des propriétaires ; qu'en conséquence il sera passé outre à la vente des biens du ci-devant chapitre de Saint-Tugal.
- Il y démontre que le temporel attaché à la dignité de chantre du chapitre est la dotation particulière de la chapelle du château ; il demande donc que ce temporel ne soit point compris au nombre des domaines nationaux et soit réservé au titulaire.
- Leur administration sera remise aux mains du titulaire ; le receveur du district de Laval sera tenu de rendre au titulaire les fermages et revenus qu'il a touchés et de ne plus s'immiscer à l'avenir dans leur perception.
- Le temporel se composait de 1.975 livres de revenus en rentes et en biens fonds. Les charges consistaient en acquit de 365 messes payées à raison de 12 s. l'une, dans les impositions, les décimes, les rentes et les réparations se montant à 520 1. 12 s. 4 d.
- Le nouveau clergé constitutionnel s'était efforcé d'y rendre son ancien éclat.
- Le lendemain 24, on vient, de bonne heure, à Saint-Tugal, on n'y trouve qu'un seul prêtre, Mr du Buisson, qui venait d'achever sa messe; on le saisit et on le conduit prisonnier aux Capucins.
- Où, sur la demande du citoyen Dugué, agent munitionnaire du département, craignant les incendies, les magasins furent transférés dans le Monastère des Bénédictines de Laval.
- D'où on en avait descendu quatre, la grosse, la seconde, la troisième et la cinquième, poulies envoyer à la Monnaie à Nantes et les convertir en sols. Litaane seule était restée à Saint-Tugal.
- La Litanne, corruption de Luce-Anne, selon Charles Maucourt de Bourjolly. Elle avait été fondue en 1495 et existe encore dans la lanterne du Séminaire de Laval. — Voir son inscription et son histoire dans une note de Bertrand de Broussillon, au tome II, page 206 de l'édition de Bourjolly.
- Comme l'arrivée du courrier n'était pas exacte et que l'on était exposé à attendre, on prend la précaution d'ajouter : On avertira au son de Luane de l'heure à laquelle les nouvelles arrivent, pour épargner le temps que les citoyens perdraient à l'attente de l'arrivée des courriers.
- Isidore Boullier indique, dans ses Mémoires ecclésiastiques, p. 43, que c'est en 1799.
- Dans les pièces de M. La Bérangerie, il y a deux états qui remontent à la fin du XIVe siècle de tous les membres du chapitre, l'un est en forme de tableau par ordre de succession à chaque prébende et dignité, l'autre est une liste alphabétique
- Instituée en 1444, par Anne de Laval, lors de l'union du chapitre de Montsûrs à celui de Laval.
- Le doyen officiait aux fêtes annuelles et aux solennelles majeures, aux premières vêpres, à matines, tierce, à la grande messe et aux deuxièmes vêpres. Il n'était jamais de semaine pour officier, jamais il ne disait aucune grande messe du tableau. Pendant la vacance du doyenné, le chapitre avait toujours joui des gros fruits de son temporel, de même que pendant la rigoureuse de vingt-et-un mois, à laquelle celui qui en était pourvu était obligé de nouveau. Lorsque le doyen du chapitre de Saint-Tugal était député aux assemblées de l'Hôtel-de-Ville, il opinait avant le député du chapitre de Saint-Michel, avant le curé des paroisses de la ville et les autres députés du clergé. Il présidait aux bureaux de charité établis dans les temps de disette. Ils se tenaient chez lui, en son absence chez le chantre, ou chez le plus ancien chanoine en l'absence de ces deux dignitaires du chapitre. Les jours où le doyen officiait, on chantait seulement tierce. Tout le chœur était chape et ne quittait la chape qu'après la procession. Il ne pouvait officier aux messes extraordinaires que lorsqu'il en était requis. Il avait droit de fulminer les bulles de béatification ou de canonisation des Saints, aux fêtes desquels le chapitre était invité, et d'officier au salut. Lorsqu'il officiait, c'était le dernier chanoine reçu qui portait la chape avec le maître de musique, excepté aux deux fêtes de Saint Tugal et à la Fête-Dieu, où le chapitre nommait deux chanoines pour la porter.
- Il était curé d'Andouillé. Il reçut pour son gros la ferme de Chalonge. Il eut à sa création des procès de juridiction avec le chapitre qui se renouvelèrent lors de la création du chantre.
- Il légua 12 s. par an pour faire les fonctions de chantre aux bonnes fêtes de l'année.
- Son procureur, le sieur des Landes, paya pour lui le droit d'entrée comme les autres chanoines, c'est-à-dire une chape et 100 s. pour le pain du chapitre.
- Pendant la vacance et la rigoureuse, le chapitre, en considération des services qu'il avait rendus, lui abandonna sa maison et tout le revenu de la cure d'Andouillé. Le chapitre ne voulut jouir que de la prébende.
- Jean du Bouchet, doyen de Saint-Tugal figure comme témoin, avec le chantre Pierre Le Baud, dans l'acte do fondation de Patience par Guy XV et sa femme, Catherine d'Alençon, en 1497 : « Joannes Dubouschrt, jurium doctor, protonotariusapostolicus et decanus S. Tugalis de Lavalle ». Dom Piolin, Histoire de l'Église du Mans, t. V. p. 695
- Il appartenait à une très ancienne famille du Passais: en 1100, un seigneur d'Averton est témoin du don de l'église de Connerré à l'abbaye de Saint-Vincent ; en 1189, Geoffroy est cité dans un titre en faveur du prieuré de Saint-Etienne de Mayenne.
- Il lui en coula pour les droits du chapitre 100 écus, qu'il mit en drap d'or, pour faire des chapes et des chasubles.
- Il dirigeait aussi à Laval et à Paris les affaires financières du comte de Laval. Il vend le château du Verger de Montigné et la seigneurie à Georges de la Pommeraie, son frère, capitaine de la Bretèche, pour une rente de 100 écus d'or, rachetable par le versement en 3 fractions de 3 000 écus d'or, (Coyecque, Recueil d'actes notariés, t. I, p. 648.)
- Le 3 janvier 1543, il fut dit qu'il gagnerait présent comme absent, étant auprès du comte de Laval.
- Il fut toujours près du comte de Laval et ne résida point. Il ne jouit que d'une pension.
- Il reconnut et approuva le droit qu'avait le chapitre de jouir des gros fruits du doyenné pendant les 21 mois de sa rigoureuse. On les lui remit néanmoins à cause des sommes d'argent qu'il avança et du séjour qu'il fit à Paris à ses dépens pour le procès contre des Landes, accusé d'un vol commis dans l'église, procès dans lequel le chapitre succomba, et dont les frais se montèrent à 2.000 livres.
- Me souvient que l'an MDLXIX, il y eut un chanoine de Laval, qui fust accusé d'avoir versé la poison au calice du doyen de Laval, — il s'appelait Matthieu Durand, — lequel, après l'avoir prise en disant la messe de minuit, tomba par terre, et néanmoins il rejeta la poison. L'accusé confessa volontairement et sans torture : et, depuis, se voyant condamné, il appela au parlement de Paris: cependant on luy fist la bouche, et se départit de sa confession. Néanmoins il fust condamné d'estre brûlé par arrest, et le vey mener au supplice : ce que la cour n'eust pas faict, si la confession eust été arrachée à la question.. Démonomanie des Sorciers de Jean Bodin.
- Cette châsse en argent doré pesait soixante-six marcs. Elle était supportée par un piédestal en cuivre doré. elle fut fondue pendant la Révolution française. Guillois. Evangile en action, II. 306.
- Il meurt à Paris le 30 juin 1613. Son procès avec le chapitre pour la jouissance des gros fruits du doyenné n'était pas encore terminé. Il n'avait pas voulu, en entrant, payer les 18 écus pour son banquet, ses profits du chœur avaient été mis sous le séquestre.
- L'auteur d'une ancienne généalogie des Duchemin ne reconnaît pas comme parents Nicolas Duchemin, chanoine de Saint-Julien du Mans, archidiacre de Sablé, grand vicaire en 1558, et Pierre Duchemin, chanoine et doyen de Saint-Tugal. Cet auteur a pour La Beauluère tort: Nicolas Duchemin était fils de Jean et de Nicole Denis, et Pierre Duchemin était fils de François Duchemin, frère aîné du chanoine de Saint-Julien. La Beauluère, Mémoires manuscrits, t. I et III.
- Il paye 90 livres pour son entrée comme chanoine. Le chapitre prit possession du temporel du doyenné, et traita avec le vicaire d'Andouillé pour le service divin et l'administration des sacrements pendant la vacance et la rigoureuse.
- Il consentit arrêt ou sentence contradictoire pour la confirmation des droits du chapitre sur les gros fruits pendant la rigoureuse et la vacance.
- Il refuse de payer 1200 livres que son frère avait accordées pour les gros fruits de la cure d'Andouillé. Par une sentence du 4 mai 1615, les deux frères furent condamnés à rendre les fruits qu'ils avaient perçus, et tout le temporel du doyenné fut adjugé au chapitre pendant la vacance et la rigoureuse.
- Le chapitre traita avec lui pour ses droits sur la cure d'Andouiilé et sa rigoureuse. Il donna soixante pistoles qui furent employées en ornements et en autres choses nécessaires à l'église. Il donne en outre 90 livres pour sa réception, qui furent partagées entre les présents et dont il n'eut point sa part. Le 3 juillet 1644, le chapitre lui refusa le gros, comme les autres chanoines. Le 28 juillet 1666, il adhère aux arrêts du chapitre des 15 mars 1661 et 23 février 1665, qui ordonnaient que les chanoines qui auraient des cures unies à leurs canonicats présenteraient dans un mois, à leur évêque, des prêtres auxquels ils assigneraient des portions congrues de 300 livres, pour être institués vicaires perpétuels.
- Il donna pour sa réception 104 livres, et 1000 livres à mettre en ornements, pour être dispensé de la rigoureuse et jouir des gros fruits et revenus du doyenné, reconnaissant qu'ils appartenaient au chapitre par acte devant Poulain, notaire, le 27 juillet 1671, après, est-il dit, s'être fait représenter les anciens statuts, livres et enseignements du chapitre sans que cette dispense puisse être tirée à conséquence par les autres doyens, n'ayant été faite que pour la seule con sidération de mon dit seigneur fondateur
- Il paye 105 livres au chapitre comme chanoine, et reconnait l'obligation d'une résidence et de laisser au chapitre les revenus et annexes du doyenné jusqu'à ce que la rigoureuse fût faite. Il en est quitte pour 1000 livres distribuées sans qu'il y eût part.
- Il a demandé que son corps soit transporté à Paris : il reste jusqu'au 10 février en dépôt dans la chapelle de la paroisse. Il y est inhumé, à la prière de ses héritiers, dans la chapelle de la Communion. René le Verrier fonde son anniversaire, moyennant une somme de 500 livres et ses tapisseries.
- Il compose avec le chapitre pour la somme de 1800 livres.
- Histoire de l'église du Mans, t. VI, p. 441)
- Il compare, avec le chanoine Fernier, à l'assemblée du clergé réunie le 16 mars 1780, dans la grande salle du couvent des Frères Prêcheurs du Mans, sous la présidence de François-Gaspard de Jouffroy de Gonsans, évêque du Mans, pour y procéder à la nomination de députés aux États généraux.
- Emma, fille de Guy VI, avait fondé la première de ces chapelles qui obligeait à quatre messes par semaine, et l'avait dotée de deux fermes et d'une rente de 48 livres sur la recette de Laval. Les seigneurs de Laval avaient fondé la deuxième, celle de la Gravelle, et lui avaient donné, en échange des terres de sa première fondation, une rente de 70 livres sur les forges du Port-Brillet, 24 livres de rente sur la baronnie de Vitré, 64 boisseaux de seigle de rente sur les dîmes du seigneur d'Andray, et 3 quartiers de vignes à Bazouge près Vitré, avec droit à toutes sortes de bois dans leurs forêts de la Gravelle. Elle devait chaque semaine trois messes ; deux s'acquittaient dans la prison. L'officialité du Mans décréta cette bulle le 22 août 1485, et le 28 novembre suivant elle fut apportée au chapitre. La création du doyenné lui avait fait éprouver de grands désagréments qui avaient été suivis de longs procès entre le dignitaire et le chapitre ; il ne voulut donc recevoir cette seconde dignité qu'à certaines conditions. Il voulut que le chantre n'eût aucune juridiction sur le haut et bas chœur, qu'il n'eût droit d'imposer aucune peine que celle que les chanoines ordonneraient sur son rapport, pour le défaut de chant, que le sieur Saucquet et ses successeurs feraient, suivant les anciens statuts, une résidence de 21 mois avant de recevoir les gros fruits de la prébende et des chapellenies, que sa place serait dans la deuxième chaise du côté gauche, que dans les processions il marcherait vis à-vis l'ancien chanoine, qu'il présiderait au chapitre en l'absence du doyen, et conclurait du côté de la partie la plus saine. Les charges du chantre étaient de faire célébrer à ses dépens les messes de fondation des chapelles et de la prébende unies, a de doubler les distributions manuelles tant de pain que d'argent pour les heures auxquelles il officia ou un autre pour lui en son absence. En 1557 on donnait 5 s. à un chanoine pour les offices. En 1569, 10 s. En 1632, 8 s. et 12 s. en 1649. Lorsque le chantre était en fonction, il occupait la première stalle du côté gauche du chœur et ne quittait point sa place. Deux chapiers se promenaient dans le chœur et portaient les antiennes. Le chantre entonnait les Te Deum solennels, quoique le doyen officiât. En son absence le chapitre nommait pour le remplacer le chanoine qu'il jugeait convenable; il s'était réservé ce droit lors de l'érection de cette dignité.
- Le lendemain Guy XV de Laval, et Nicolas de Laval, son neveu, seigneur de la Roche, en ayant pris connaissance, les agréèrent et confirmèrent en présence de l'abbé de Clermont, des prieurs de Sainte-Catherine et d'Olivet, de Hené, sieur de Feschal, fondateur du chapitre de Saint-Michel, d'Ambroise Cornilleau et de plusieurs autres appelés à donner leur avis.
- Il paya et veut que ses successeurs chantres payassent dix livres tournoys pour récompenser le chapitre du bâton doré qu'il fit faire pour l'exercice de l'office de chantre aux vêpres solennelles, en avril 1486.
- Il paye, en outre, 100 s. pour une chape, un gros d'or pour la fabrique et 13 livres pour gagner le pain du chapitre. Cette somme est employée à faire le grand calice. Il obtient du chapitre, afin que sa deuxième rigoureuse ne fût point interrompue, qu'il lui suffirait d'avertir le clerc qui faisait la pointe quand il aurait affaire.
- Il paye 20 écus d'or à la fabrique et les chanoines l'acquittèrent des gros fruits de la Chantrerie, mais non de la résidence.
- Pendant sa rigoureuse, il n'assista à aucune des heures du 22 septembre. Le 15 octobre le chapitre lui signifia qu'il recommençait, et lui refusa la permission d'aller au Mans parce qu'il avait pris du vin du chapitre, en quoi consistait son gros, avant d'avoir fait sa rigoureuse. Le 4 décembre, il fut contraint de faire son banquet.
- Son office est donné le 9 décembre 1574 à Bertrand Gallandon, frère de Raphaël Gallandon, dans ce temps juge à Laval. Gallandon avait pour compétiteur Gervais Hoyau. Le présidial du Mans adjugea à Gervais Hoyau les fruits de la Chantrerie qu'il avoit dévolutés sur René le Royer. Une sentence aux requêtes, du 3 mars 1575, adjugea la récréance au sieur Gallandon.
- Il est poursuivi par dévolu et ne jouit paisiblement de son office qu'en 1592. Une sentence du siège ordinaire de Laval le condamna, le 20 décembre 1597, à rendre les fruits de la chantrerie qu'il avait perçus pendant les deux années de sa rigoureuse, quoique, suivant le concordat de 1485, il eût touché les honoraires de ses services. Le chapitre avait attendue, pour faire valoir ses droits contre lui, la mort de N. le Long, son frère, protestant, gouverneur de la ville de Laval, craignant qu'il ne portât préjudice à sa cause
- Il paye 30 livres pour le pain du chapitre, 15 livres pour la chape, 15 pour le bâton et 3 livres pour la fabrique. Mais n'ayant pas voulu faire son banquet le 16 juin, son revenu fut séquestré ; il fut aussi condamné à 4 livres, pour avoir refusé de se trouvera la clôture du chapitre général du mois de décembre. Une sentence du sénéchal du Maine, du 13 décembre 1605, et un arrêt contradictoire du 3 mars 1607, contre lui, maintiennent le chapitre dans son droit de jouir des gros fruits de la chantrerie pendant sa rigoureuse. Il s'accorda, le 26 mai suivant, pour 450 livres. Le 2 août 1614, Roch Pillier comparaît avec Julien Roseau, chanoine du Cimetière-Dieu, pour les doyen, chanoines et chapitre de Saint-Tugal de Laval, à l'assemblée préparatoire du clergé, tenue au Mans au manoir épiscopal, sous la présidence de monseigneur l'évêque, pour la nomination des députés aux États généraux de 1614.
- Il reconnait les droits du chapitre sur les fruits de la chantrerie pendant la rigoureuse.
- Cette affaire fut plaidée à l'audience de la grande chambre du parlement de Paris, le 8 août 1675, et sur les conclusions de M. Talon, avocat général, les provisions du sieur Duplessis d'Argentré furent déclarées abusives, et le sieur Le Verrier maintenu. Cet arrêt célèbre décidait que les bénéfices à collation laïque n'étaient pas sujets à la dévolution et que lorsque l'incapacité de ceux qui en sont pourvus était reconnue, le collateur laïque conservait toujours le droit d'y nommer. (Arrêt du 21 septembre 1675, transcrit, avec les plaidoiries, au Journal du Palais (4e partie, p. 63)).
- Le chapitre lui remit sa rigoureuse pour 800 livres.
- La famille des Guays est connue dans le Comté de Laval, dès le XVe siècle. Ses armes sont de gueules au guéridon d'argent couronné de même en chef.
- Pierre Guays, fils de Pierre Guays et de Renée Chapelle de la Saurière, est né le 14 mars 1645 ; il est tonsuré en 1652 et est ordonné prêtre en 1672, reçu chanoine de Saint-Tugal en 1680. Il est nommé chantre en 1699 ; il quitte son bâton le 15 mai 1704 ; quelques jours après il tombe malade ; d'abord, il croit que sa maladie ne serait rien, mais au bout de deux jours il se déclare chez lui une fluxion de poitrine : l'expérience que lui avait donnée la fréquentation des malades lui fait juger le danger de sa position, il mande le notaire, Me Salmon, pour faire son testament. Sa sépulture a lieu en l'église de Saint-Tugal, en présence du chapitre, des RR. PP. Jacobins et Cordeliers, ainsi que des pauvres des deux hôpitaux et de tous ceux de la ville ; les autorités civiles y étaient également. Après l'office son corps est déposé dans le grand cimetière, près de ses père et mère ; au dire d'un chroniqueur, jamais procession ne fut si nombreuse que ce convoi, et le jour de la Fête-Dieu les rues ne sont pas plus remplies de monde, tant il était aimé et applaudi par tous ses concitoyens (d'après un extrait d'une Ancienne généalogie manuscrite du Cabinet de la Beauluère).
- Il ne fait qu'un mois de rigoureuse.
- Célestin Port, Dictionnaire historique du Maine-et-Loire, t. I, p. 53
- Par grâce singulière, le chapitre lui donna 20 écus pour porter le bâton
- Bien que l'on ne connaisse pas les époques précises de ces diverses fondations de chapelles, on ne peut guère douter qu'elles n'aient suivi de près celle des douze prébendes. Un acte de l'année 1253 fait mention du chapelain dans l'église de Notre-Dame et d'un sacriste.
- Adam Chastelain, évêque du Mans, voulut que l'officialité du Mans en connût. Dans les statuts qu'il donne au chapitre par son décret de 1407, il oblige les chapelains de l'église de Saint-Tugal, soit le curé, soit le sacriste ou l'un d'eux, d'assister continuellement chaque jour à l'office, savoir: Matines, Laudes, la messe et les vêpres, en y officiant, qu'autrement ils soient de droit privés de leurs bénéfices, ce qui sera déclaré devant L'évêque ou l'official (Décret d'Alain Chastelain de 1407, analysé par Isidore Boullier (Recherches, p. 335)). Les statuts de 1444 sont sévères à leur égard. L'article VIIe les oblige d'assister aux heures depuis le commencement jusqu'à la fin : si c'est un service des morts et qu'ils n'y soient pas présents au commencement, ils seront censés absents pendant tout le temps. L'article VIIIe ne veut pas que les chapelains s'assemblent pendant aucun temps de matines, sous peine de deux deniers de perte ; si c'est pendant la messe quatre deniers et cinq pendant les vêpres. Article IXe : ils ne pourront dire la messe pendant l'office des chanoines sans l'autorisation de l'ancien présent au chœur, sous peine de deux deniers de perte la première fois et la perte d'un jour entier les autres fois, etc. Après une absence de trois mois de suite ou par intervalles, leur destitution était forcée. À leur réception ils s'engageaient par serment à se conformer aux statuts et règlements du chapitre. Ils n'avaient point de vacances et ne pouvaient, sans un congé du chapitre, s'absenter. Lorsqu'ils s'abstenaient d'en faire la demande ils perdaient non seulement la rétribution journalière de l'assistance à l'office, mais encore ils étaient condamnés à une amende.
- « Item a ledit secretain droit d'aller disner au chasteau chez mons. le Conte ou Madame son espouse et estre servi à la table des gens des comptes comme l'un d'eux à cause de son bénéfice, à la charge d'aller voir à chascune heure si c'est leur plaisir de venir au service. » (Recueil manuscrit ; texte de 1503-1507).
- Son temporel se composait jadis, entre autres choses, de quartiers de vignes à la Mauvière et à la Brochardière, d'un droit dans les forêts comme Les autres chanoines, et de plus, des vêtements et armes du champion qui tombait pour cause de bataille en les châtellenies du seigneur de Laval. À différentes époques, le chapitre avait obtenu de l'officialité du Mans des sentences, confirmées à Tours et même à Lyon, contre Les chapelains qui refusaient de résider. Le droit d'enseigner les petites écoles, savoir le psautier, le chant et l'A, B, C, appartenait également au chapelain-sacriste, sous l'inspection et la direction du chapitre.
- Qui devait une messe par semaine pour son fondateur. Son temporel consistait en une courtillerie en Quelaines, deux quartiers de vignes en une pièce nommée le Clos-Doulcet, de plus, une maison et une cuve contenant quatre pipes de vin, le tout donné en 1405 par Jehan Bachelot, qui avait eu jadis ce bénéfice. Il avait encore 5 livres sur l'étang de la Ramée, dans la paroisse de la Chapelle-Rainsouin, données par le duc d'Alençon pour indemnité de maisons, terres et prés dont il s'empara lorsqu'il fit l'étang de la Ramée. Ces choses avaient été léguées par Jehan Auvé, seigneur de Soulgé-le-Bruant, etc.
- Il avait pour revenu, entre autres choses : deux parts sur la ferme des Genetais en Courbeveille, qui, vers le XIIIe siècle, n'était affermée que 8 ou 9 septiers de seigle. Quatre quartiers de vignes au Douet-Joubert (Aujourd'hui Saint-Etienne en Laval. M. Guiller (Histoire de Changé) écrit : Douet-Gesbert), entre celles des religieux de Clermont et ceux de Mottejehan. Il devait pour cela un septier de blé, mesure de Laval, au seigneur d'Anthenaise, dans le temps des vendanges, etc. Il devait une messe par semaine pour son fondateur et deux autres également par semaine pour Geoffroy Mayllier, qui avait légué six livres de rente à ladite chapelle.
- Sans doute la ferme de ce nom en la commune de Livré, aujourd'hui détruite.
- Fondé le 1er février 1332, par Jehan de Parené et Jehanne de l'Epine, sa femme, sous le nom de la Magdeleine, à condition de chanter tous les jours à l'autel de la Magdeleine une messe pour eux, leur père et mère, et Geoffroy de Parené leur oncle. Elle devait être du jour si c'était une fête de Beata, et de Requiem tous les autres jours. Ils donnèrent pour cet effet 20 septiers de blé-seigle, par an, à prendre sur les 60 septiers qu'ils avaient laissés à l'église de Saint-Tugal pour être participants des prières, et 10 livres sur divers particuliers. Adam Chastelain, évêque du Mans, réduisit, en 1419, ces sept messes à quatre par semaine, et depuis Philbert-Emmanuel de Beaumanoir à deux, par décret du 10 juillet 1658. Ce sont celles qu'on appelait messes du Maréchal. Etienne Martin, chanoine, ayant donné en 1459 le domaine de la Forte-Ecuyère 3 au chapitre, avec maisons, vignes et courtil, au-dessous de l'étang à Laval, et d'autres maisons au Bourg Saint-Martin pour la fondation de quatre semi-prébendes qui aideraient à supporter les charges du chœur et à mieux faire l'office, le chapitre augmenta celle chapelle de Parné et en fil deux pour deux chapelains. L'un de ses augmenta fut, dans la suite, en 1627, par autorisation de l'évêque, annexé à La psalette, où le blé était nécessaire pour la nourriture des enfants. En 1650, cette union fut déclarée nulle, parce que le chapitre l'avait faite sans information sur la commodité et la nécessité, par l'autorité de l'évêque, et au profit des collateurs intéressés à se décharger de ce qu'ils devaient à la psallette.
- Fondé parle chapitre en 1356, pour toucher les orgues à toutes les fêtes (« Est tenu ledit organiste dire des orgues à toutes les festes doubles, demy doubles, dimanches, festes d'apoustres et aultres festes solennelles, et luy doibt chapitre fournir de souffleur »). On lui fournissait de souffleur. Lezin Belard, laïque, était organiste vers 1503. (« Jusques à ce qu'il y soit autrement pourveu. » — Dans ce cas, le chapitre faisait acquitter par des prêtres les obits et autres services dont cette chapellenie était chargée, notamment la messe hebdomadaire pour Michel Le Feulpier et Jehanne La Bourdoyse, sa femme, la messe mensuelle pour Jacques des Galles, etc.)
- Anne, comtesse de Laval, fonda le 15 juillet 1450, les chapelains diacre et sous-diacre : Le chapelain diacre devait dire le Venite à matines, aux fêtes de neuf leçons et pendant les octaves, à moins qu'il n'y eût des chapiers. Il bénissait le cierge pascal, chantait la Parenté de la fête de l'Epiphanie, portait la paix à baiser au seigneur et disait quatre messes par semaine pour les seigneurs et dames de Laval, deux messes de Requiem, une de Notre-Dame et une du Saint-Esprit. Il remplissait l'office de diacre tous les jours à la grande messe. Il eut pour ces charges, 40 livres de rente, avec droit de paisson et pâturage dans les forêts de la Gravelle, de Misdon et Frageu, pour les porcs et autres bestiaux des lieux sur lesquels les rentes étaient affectées. Le chapelain sous-diacre devait chanter l'épitre à toutes les grandes messes et le Venite (invitatoire) avec le diacre. Il devait donc trois messes basses par semaine. Il eut 30 livres, une maison et quelques redevances Ces sept messes furent dans la suite réduites à deux, à cause de la modicité de la fondation.
- Fondé le 20 mars 1439, par Anne de Laval, qui en donna le patronage au chapitre. Le seigneur ne pouvait refuser le sujet que le chapitre présentait.
- André de Laval avait laissé, en 1486, 100 livres de rente sur sa terre de Montjehan pour une messe basse de Requiem ou du jour de la semaine, pour le salut de son âme et des fondateurs du chapitre. Il fut décidé par le comte de Laval et Louis de Laval-Châtillon, qu'il y aurait deux chapelains du nom de semi-prébendés, qui commenceraient et achèveraient les petites heures, porteraient la chape avec le maître des enfants, à toutes les fêtes doubles, qu'ils ne diraient leur messe qu'à dix heures, ou durant sexte, qui se dit après la grande messe, après avoir fait gober 24 coups. (« La doibvent gober ou faire gober XXIIII coups de main distant entre chascun d'un Ave Maria ou plus, et après lesaits XX II II coups la tintiner cinq ou six coups l'un après l'aultre. » )
- Fondé par Jean Beuzelain, chanoine, qui en 1494, donna 1400 livres d'argent comptant au chapitre pour la fondation de deux chapelles en l'église de Saint-Tugal, dont les chapelains auraient chacun 30 livres. Il n'y avait, en 1658, qu'un seul chapelain de ce nom; les quatre messes avaient été réduites à une qui se disait le samedi et tenait lieu de celle du Maréchal.
- Fondé en 1497, par Hélène de Laval, dame de Châteaugiron, qui donna 30 livres sur la terre et seigneurie de Tinténiac en Bretagne, pour l'assistance au chœur et trois messes basses par semaine pour son mari Jehan, seigneur de Derval et de Combourg, et pour M. le comte de Laval et Isabeau de Bretagne, son père et sa mère, et pour leurs prédécesseurs et successeurs de la maison de Laval. Il est dit que les livres de rente qu'elle avait données à Sainte-Catherine, si elle était abbaye, reviendraient à Saint-Tugal, qu'il y aurait 100 sols pour une messe le vendredi et 10 livres pour deux anniversaires solennels, outre celui qu'elle a déjà fondé.
- Charles Maucourt de Bourjolly indique qu'avant Anne de Laval, aucun des seigneurs de Laval n'avait été inhumé à Saint-Tugal. Mais il est constant qu'au moins un membre de leur famille avait déjà sa sépulture dans cette église, il s'agit de Jean de Laval.
- André avait fondé deux chapelains avec chacun 40 livres pour assister au chœur et pour dire chacun une messe par jour. Ces messes étaient appelées la Messe du Maréchal. En 1658, Philibert-Emmanuel de Beaumanoir, évêque du Mans, les réduisit à deux par semaine (Par suite de la dépréciation des valeurs monétaires. Il en fut de même de plusieurs autres fondations), et le chapelain de la chapellenie de Parné en fut chargé. Elles se célébraient le mercredi et le jeudi ; plus tard, elles furent remises au dimanche et au lundi.
- C'était pour le repos de son âme que son mari avait fondé une messe qui se disait tous les jours à Saint-Tugal, et qu'on appelait vulgairement la messe de Madame.
- Voir : Comté de Laval.
- Voilà tout ce que porte la note…
- Les mots de plomb s'appliquent-ils aux cercueils, aussi bien qu'à la boîte ?
- Femme de Guy XVI de Laval.
- L'inscription est textuellement conforme à celle citée dans L'Art de vérifier les dates.
- Il en résulte de ce qui précède que les deux caveaux ne contenaient que sept cercueils. Cependant nous voyons que, outre Jean de Laval, seigneur de Châtillon, il avait été inhumé neuf membres de la famille de Laval à Saint-Tugal, depuis 1465. Il faut donc supposer que deux de ces hauts personnages avaient été mis dans de simples fosses, ou que deux des cercueils contenaient chacun deux corps.
- Isidore Boullier indique qu'il ignore ce qu'on fit de ces restes, il paraît qu'ils furent portés dans le cimetière. Il paraît certain pour lui que le caveau dont il s'agit ici est celui qui avait été ouvert en 1740, et dans lequel on avait trouvé un cercueil de plomb renfermant les restes d'une femme habillée en religieuse. La position est bien la même. Il est fâcheux seulement que la note rédigée en 1834 ne dise pas si parmi les ossements on ne découvrait pas encore des restes d'habillements ressemblant à ceux d'une religieuse.
- Aucun autre membre de sa famille n'ayant encore été placé dans ce lieu, on fit sans doute faire ce petit caveau exprès pour elle. L'habillement religieux dont elle était revêtue sert à la confirmer.
- Son épitaphe indiquait « Gy devant gist feu maistre Ambroise Amy, tout son vivant des fidèles amy, céans chanoine et doyen de Sablé, de peu de biens qu'il avoit assemblé messe fonda comme appert par écrit tous vendredis des cinq plaies Jésus-Christ, parles enfants de « chœur être chantée et par le maître à iceux célébrée, jour de Rameaux, ou es trois jours d'après à tout le chœur fonda une messe exprès. Priez Jésus qui souffrit Passion, qu'il ait de lui participation. Amen. » Les fondations d' Ambroise Amy furent réduites, en 1658, a une messe par mois.
- Il est décédé le 9 février 1618. Le jour anniversaire de son décès, le chapitre célébrait en son honneur un obit à cinq chapes et chantait un Libéra sur sa fosse dans la chapelle Saint-Sébastien. Il avait donné pour cette fondation une rente de 16 livres. (La chapelle de Saint-Sébastien paraît avoir été la même que celle de la Communion). On voyait, à droite en entrant dans cette chapelle, l'inscription suivante sur le mur : « Cy devant gist le corps de feu maistre Guillaume Le Breton, vivant chanoine de cette église, lequel décéda le 9 février 1618 et de son âge le 73e, auquel jour il a fondé à perpétuité en cette dite église un anniversaire solennel à cinq chapes avec sur sa fosse à l'issue de la messe, pour lequel il fit délivrer aux sieurs doyen, chanoines et chapitre la somme de 256 livres qui a été employée en la somme de 16 livres de rente qui se distribuent à ceux qui assistent au dit anniversaire.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Mémorial de la Mayenne, 1845, Godbert, Laval, p. 168-188.
- Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval (818-1855), Imp. Godbert, , 608 p. [détail des éditions] (lire en ligne)
- Études sur les communautés et chapitres de Laval. D'après le manuscrit de Louis-Julien Morin de la Beauluère. Publiées et annotées par Louis de La Beauluère. Avec des additions de J.-M. Richard. Laval, Imprimerie L. Moreau, Libr. A. Goupil, 1891.
- Samuel Chollet, Les mondes ruraux de l’Ouest de la France au Moyen Âge, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), « La collégiale Saint-Tugal, symbole et outil de pouvoir des seigneurs de Laval (XIe-XVe siècle) », p. 311-332
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Articles connexes
modifierLiens externes
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- Patrimoine de la ville de Laval » Collégiale Saint-Tugal – XVe siècle