« Le Tartuffe ou l'Imposteur » : différence entre les versions

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Dès le {{date-|24 mai 1664}}, [[Jean Loret]] se fait l'écho de la polémique naissante dans sa ''Muze historique'' : {{citation|1=… Toutefois un quidam m'écrit / (Et ce quidam a bon esprit) / Que le comédien Molière, / Dont la Muse n'est point âniére [= stupide], / Avait fait quelque plainte au Roi, / Sans m'expliquer trop bien pourquoi, / Sinon que sur son ''Hypocrite'', / Pièce, dit-on, de grand mérite, / Et très fort au gré de la cour, / Maint censeur daube nuit et jour{{sfn|Loret|p=203}}.}}
 
On conçoit que cette satire de la dévotion ait plu au jeune roi, irrité, a-t-on dit, par les remontrances qu'il s'était entendu adresser au sujet sa liaison avec [[Louise de La Vallière]]<ref group="n">Maîtresse non encore déclarée du roi, sa fuite dans un couvent où Louis XIV était allé lui-même la chercher avait fait du bruit à la cour. Dans un de ses sermons du carême de 1662, [[Jacques-Bénigne Bossuet|Bossuet]], secrétaire de la Compagnie du Saint-Sacrement, avait tonné contre le relâchement de mœurs qu'on observait dans l'entourage du roi. On lit également, à la [https://books.google.fr/books?id=310vAAAAMAAJ&dq=%22Le%20temp%C3%A9rament%20que%20la%20Reine%20m%C3%A8re%22%20intitle%3AM%C3%A9moires%20inauthor%3AMotteville&hl=fr&pg=PA280#v=onepage&q=%22Le%20temp%C3%A9rament%20que%20la%20Reine%20m%C3%A8re%22%20intitle:M%C3%A9moires%20inauthor:Motteville&f=false page 280 du quatrième tome] des ''Mémoires'' de Madame de Motteville : {{citation bloc|Le tempérament que la Reine mère apporta à modérer cette inclination du Roi pour mademoiselle de La Vallière fut de l'en avertir cordialement, en lui représentant ce qu'il devait à Dieu et à son État, et qu'il devait craindre que beaucoup de gens ne se servissent de cet attachement pour former des intrigues qui pourraient un jour lui nuire. Elle le pria aussi de lui l'aider à cacher sa passion à la Reine [Marie-Thérèse], de peur que sa douleur ne causât de trop mauvais effets contre la vie de l'enfant qu'elle portait.}} Voir aussi {{harvsp|Prest 2014|p=190}}.</ref>, et irrité au point que, selon le père [[René Rapin|Rapin]], il aurait pu suggérer à Molière le sujet de sa comédie<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6531934f/f344.item.r=Tartuffe.langFR ''Mémoires du P. René Rapin de la compagnie de Jésus''], {{p.|294}}.</ref>. Ce serait donc en pleine connaissance de cause que Louis XIV avait invité Molière à donner une avant-première du ''Tartuffe'' à Versailles.
 
S'il apparaît aujourd'hui que les historiens ont largement surestimé l'influence réelle de la [[Compagnie du Saint-Sacrement]] et son rôle dans l'interdiction du ''Tartuffe''<ref>Voir Rey & Lacouture, ''Molière et le Roi. L'Affaire Tartuffe'', p. 103-105.</ref>, il n'en reste pas moins que des croyants sincères pouvaient être choqués par la présence sur une scène de théâtre d'un directeur de conscience fourbe et lubrique, et l'on conçoit que Louis XIV se soit laissé convaincre par Péréfixe qu'il devait assumer son rôle de « [[Fils aîné de l'Église]] » et interdire à Molière de présenter en public « une pièce de théâtre capable de produire de très dangereux effets »<ref>La ''[[La Gazette (France)|Gazette]]'' du 17 mai 1664.</ref>.