« Affaire Adama Traoré » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m →‎Interventions publiques en lien avec l'affaire : DreZhsh, KJ n'est pas une erreur typo : cela ne renvoie pas à kilojoule.
Balise : Révoqué
Balises : Révocation manuelle Éditeur de source 2017
Ligne 27 :
}}
 
DeL''''affaire ManuelAdama VallsTraoré''' est une [[Justice|éditeur=Grasset|date=24/03/2021|pagesaffaire totales=224judiciaire]] [[France|isbn=2246816955|lirefrançaise]] qui a pour origine la mort d'Adama Traoré, enjeune ligne=https://books.google.fr/books?id=xqAeEAAAQBAJ&pg=PT141&lpg=PT141&dq=adama+traore+delinquant+multirecidiviste&source=bl&ots=ybaphe6G6X&sig=ACfU3U2rnqj0KdseqYUgi-ywIvHnkpmSWA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjchcWYiNv0AhUkzIUKHWsED3U4FBDoAXoECBQQAw#v=onepage&q=adama%20traore%20delinquant%20multirecidiviste&f=false}}</ref>homme âgé de 24 ans, le {{date|19 juillet 2016}} à la [[Gendarmerie nationale (France)|gendarmerie]] de [[Persan (Val-d'Oise)|Persan]] ([[Val-d'Oise]]), après son interpellation à [[Beaumont-sur-Oise]], alors qu'il tentait de fuir un contrôle concernant son frère aîné. Sa mort interpelle le grand public à la suite de la médiatisation de bavures policières en France et à l'étranger. Ainsi, l'instruction s'oriente autour d'allégations d'[[Homicide#Homicides involontaires|homicide involontaire]], d'entraves à l'enquête et de [[non-assistance à personne en danger]].
L''''affaire Adama Traoré''' est une [[Justice|affaire judiciaire]] [[France|française]] qui a pour origine la mort d'Adama Traoré, un délinquant multirécidiviste<ref>{{Ouvrage|auteur1=Manuel Valls|titre=Pas une goutte de sang français
De Manuel Valls|éditeur=Grasset|date=24/03/2021|pages totales=224|isbn=2246816955|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xqAeEAAAQBAJ&pg=PT141&lpg=PT141&dq=adama+traore+delinquant+multirecidiviste&source=bl&ots=ybaphe6G6X&sig=ACfU3U2rnqj0KdseqYUgi-ywIvHnkpmSWA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjchcWYiNv0AhUkzIUKHWsED3U4FBDoAXoECBQQAw#v=onepage&q=adama%20traore%20delinquant%20multirecidiviste&f=false}}</ref> âgé de 24 ans, le {{date|19 juillet 2016}} à la [[Gendarmerie nationale (France)|gendarmerie]] de [[Persan (Val-d'Oise)|Persan]] ([[Val-d'Oise]]), après son interpellation à [[Beaumont-sur-Oise]], alors qu'il tentait de fuir un contrôle concernant son frère aîné. Sa mort interpelle le grand public à la suite de la médiatisation de bavures policières en France et à l'étranger. Ainsi, l'instruction s'oriente autour d'allégations d'[[Homicide#Homicides involontaires|homicide involontaire]], d'entraves à l'enquête et de [[non-assistance à personne en danger]].
 
Dans les jours qui suivent l'annonce du décès, des [[manifestation]]s se déroulent à [[Beaumont-sur-Oise]] et à [[Paris]] à l'initiative de la famille, pour demander de faire toute la lumière sur les circonstances de l'interpellation. Sa sœur, [[Assa Traoré]], contribue à la naissance du ''[[Assa TraoréAssa_Traoré#Comité AdamaComité_Adama|Comité Vérité et Justice pour Adama]]'', qui se mobilise pour faire reconnaître la responsabilité des gendarmes dans la mort de son frère et plus généralement contre les [[Violence policière en France|violences policières]]. Le comité Adama acquiert au fil des années une capacité de mobilisation et une notoriété importantes.
 
La mort d'Adama Traoré suscite de nombreuses réactions politiques et les rebondissements judiciaires de l'affaire sont l'objet d'une importante couverture médiatique, relançant notamment un débat sur l'utilisation du [[plaquage ventral]] lors des interpellations policières. Plusieurs expertises ont lieu à l’initiative de l’autorité judiciaire et de la famille pour tenter de déterminer les causes du décès, et aboutissent à des conclusions diverses sur la responsabilité éventuelle des gendarmes et de possibles maladies cardio-respiratoires dont souffrirait Adama Traoré. Une première clôture d'instruction est envisagée par les juges à la fin de l'année 2018, mais la procédure est finalement relancée en 2019 à la suite d'une nouvelle contre-expertise médicale concluant à la responsabilité des gendarmes dans la mort d'Adama Traoré. En novembre 2021, les juges ont ordonné une {{10e}} expertise<ref name="rtl.fr">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=INFO RTL - Affaire Traoré : les juges ordonnent une 10e expertise médicale |url=https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/info-rtl-affaire-traore-les-juges-ordonnent-une-10e-expertise-medicale-7900097583 |site=www.rtl.fr |consulté le=2021-12-11}}</ref>.
 
== Éléments biographiques ==
{{Infobox Biographie2|wikidata=Q28736075}}
Adama Traoré naît le {{date-|19 juillet 1992}} dans le [[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}} de Paris]]. Il a une sœur jumelle, Hawa, devenue aide-soignante<ref>{{lien web| url=https://www.leparisien.fr/faits-divers/racisme-et-violences-policieres-assa-traore-la-combattante-27-06-2020-8343105.php|titre= Assa Traoré, l’anti-racisme en mode combat |site=leparisien.fr|date=29 juin 2020|auteur1= Maïram Guissé|auteur2= Nelly Terrier|consulté le=3 août 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web| url=https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2020/06/10/hawa-soeur-jumelle-d-adama-traore-il-a-fallu-4-ans-pour-que-les-choses-bougent|titre= Hawa, sœur jumelle d’Adama Traoré : « Il a fallu 4 ans pour que les choses bougent… » |site=ledauphine.com|date=10 juin 2020|consulté le=3 août 2020}}</ref>. Leur père, originaire du [[Mali]], a immigré en France, où il a travaillé dans le secteur du bâtiment. Il a eu quatre épouses, deux françaises blanches successivement, puis deux maliennes ; de ces unions naissent {{unité|17|enfants}}, dont Adama Traoré<ref name = "Libé"/>. [[Assa Traoré]], sœur d'Adama, décrit un contexte familial heureux : {{citation|C'est souvent mal vu, la [[polygamie]], mais nous, on est une famille très liée}}. Le père d'Adama Traoré meurt en 1999 et c'est dès lors Assa Traoré qui joue le rôle de chef de famille<ref name="Libé" />.
 
Selon un avocat de sa famille, Adama Traoré est connu des gendarmes pour plusieurs {{citation|petits délits}}<ref>{{Lien web |titre=Mort d’Adama Traoré : le récit de son interpellation |url=https://www.lavoixdunord.fr/29209/article/2016-08-01/mort-d-adama-traore-le-recit-de-son-interpellation |date=1 août 2016 |site=lavoixdunord.fr |consulté le=27 juillet 2020}}.</ref>. D’après le magazine ''[[Valeurs actuelles]]'', il est inscrit dans les fichiers de police pour [[recel]], violences volontaires contre les forces de l’ordre, [[Outrage à agent public en France|outrages]], [[extorsion]] avec violences, [[Menace de mort|menaces de mort]], conduite sans [[Permis de conduire en France|permis]], usage de [[stupéfiant]]s et [[vol à la roulotte]]<ref>{{Lien web|titre=Les mensonges de l’affaire Adama Traoré : contre-enquête sur une instrumentalisation |url=https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/faits-divers/les-mensonges-de-laffaire-adama-traore-contre-enquete-sur-une-instrumentalisation-120185?page=0 |date=5 juin 2020 |site=valeursactuelles.com |consulté le=24 juillet 2020}}.</ref>. L'un de ses amis d'enfance confirme qu’{{citation|Adama a toujours eu des problèmes avec la justice, pour des bagarres, des vols}}<ref name=":3">{{Lien web|auteur= |titre=Val-d'Oise : Champagne, village secoué par le choc de la mort d'Adama |url=https://www.marianne.net/societe/val-doise-champagne-village-secoue-par-le-choc-de-la-mort-dadama |site=[[Marianne (magazine)|Marianne]] |date=25 juillet 2016}}.</ref>. Il est incarcéré à deux reprises, de {{date-|septembre 2012}} à {{date-|juillet 2014}} puis de {{date-|décembre 2015}} à {{date-|mai 2016}}<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Louis de Raguenel |titre=La galaxie de la famille Traoré |périodique=Valeurs Actuelles |date=11 mars 2019 |issn= |lire en ligne=https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/la-galaxie-de-la-famille-traore-104805 |pages= }}</ref>.
 
Après son deuxième emprisonnement, à la [[maison d'arrêt du Val-d'Oise]] à [[Osny]], il est accusé de [[Viol en France|viol]] par un codétenu de {{nobr|23 ans}}, qui allègue des [[fellation]]s contraintes {{pertinence détail|sous la menace d'une fourchette}}<ref name="CIVI"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Val-d'Oise. L'ex-codétenu d'Adama Traoré, qui l'avait accusé d'agressions sexuelles, indemnisé par la justice |url=https://actu.fr/ile-de-france/beaumont-sur-oise_95052/val-d-oise-l-ex-co-detenu-d-adama-traore-qui-l-avait-accuse-d-agressions-sexuelles-indemnise-par-la-justice_35157184.html |site=actu.fr |consulté le=2021-10-26}}</ref>. Cette plainte (déposée le 6 septembre 2016 et classée le 14 septembre 2016<ref>{{Lien web |titre=Le codétenu qui a accusé Adama Traoré de viol indemnisé |url=https://www.nouvelobs.com/justice/20200722.OBS31448/le-codetenu-qui-a-accuse-adama-traore-de-viol-indemnise.html |date=23 juillet 2020 |site=nouvelobs.com |consulté le=26 juillet 2020}}.</ref>) est mentionnée dans la presse au début de l’année 2017, plusieurs mois après la mort d'Adama Traoré. Aucun acte d'enquête à ce sujet n'avait eu lieu à la date de son décès<ref name=":4">{{Article|langue=français |auteur1=Samuel Laurent |titre=Un ex-codétenu d’Adama Traoré, qui l’accusait d’agressions sexuelles, indemnisé par une commission |périodique=Le Monde |date=24 juillet 2020 |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/24/un-ex-codetenu-d-adama-traore-qui-l-accusait-d-agressions-sexuelles-indemnise-par-une-commission_6047165_3224.html |pages= }}</ref>{{,}}<ref name="Express2017">{{Article |langue=français |auteur1=Iris Péron |auteur2=Jérémie Pham-Lê |titre=Avant sa mort, Adama Traoré était-il visé par une plainte pour viol ? |périodique=L'Express |date=10 mars 2017 |issn= |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/avant-sa-mort-adama-traore-etait-il-vise-par-une-plainte-pour-viol_1888612.html |pages= }}</ref>, sa mort ayant mis fin à l'action pénale<ref name=":4" />. La victime présumée déclare avoir été violée plusieurs fois par jour. Elle est indemnisée le {{date-|12 mars 2020}} à hauteur de {{unité|15000|€}} par la [[Commission d'indemnisation des victimes d'infractions]] (CIVI)<ref name="Adhémar">{{Lien web |auteur=Margaux d'Adhémar |titre=L'homme qui accuse Adama Traoré de viol a été indemnisé |url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/accusations-nbsp-de-viol-contre-adama-traore-le-codetenu-a-ete-indemnise-20200722 |date=22 juillet 2020 |site=lefigaro.fr |consulté le=24 juillet 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Adama Traoré : la justice indemnise son ancien codétenu pour violences sexuelles «avérées» |url=https://www.leparisien.fr/faits-divers/adama-traore-la-justice-indemnise-son-ancien-codetenu-pour-violences-sexuelles-averees-23-07-2020-8357379.php |date=23 juillet 2020 |site=leparisien.fr |consulté le=24 juillet 2020}}.</ref>, pour un cumul de {{unité|28800|€}} en incluant l'indemnisation de l'agression de février 2017<ref name="CIVI"/>, commise par le frère d'Adama Traoré, Yacouba, en représailles de la plainte pour viol<ref>{{Article|langue=français |auteur1= |titre=Un frère d’Adama Traoré condamné à dix-huit mois de prison |périodique=Le Monde |date=15 mars 2017 |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/03/15/jusqu-a-deux-ans-de-prison-requis-contre-un-frere-d-adama-traore_5095122_1653578.html |pages= }}</ref>. La CIVI, après avoir examiné les éléments de l’enquête, estime que {{citation|la matérialité des infractions d’agressions sexuelles dénoncées doit être considérée comme établie}}. Le [[Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions|Fonds de garantie des victimes]] précise sa mission générale en expliquant qu'{{citation|indemniser la victime n'est pas ici une reconnaissance de culpabilité, mais plutôt un geste pour faire en sorte que la personne concernée le vive comme une forme de reconnaissance de ce qu'elle a subi}}<ref name="Adhémar"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Robin |nom=Andraca |prénom2=Azzedine El |nom2=Mourabet |titre=L'indemnisation de l'ex-codétenu d'Adama Traoré est-elle une preuve de culpabilité ? |url=https://www.liberation.fr/checknews/2020/07/28/l-indemnisation-de-l-ex-codetenu-d-adama-traore-est-elle-une-preuve-de-culpabilite_1795328 |site=Libération.fr |date=2020-07-28 |consulté le=16 août 2020}}</ref>. Pour autant, la personne qui accuse Adama Traoré de viol a bien été indemnisée, « la CIVI établissant les faits d'agressions sexuelles »<ref>{{Lien web|langue=fr |prénom=Margaux |nom=d'Adhémar |titre=L'homme qui accuse Adama Traoré de viol a été indemnisé |url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/accusations-nbsp-de-viol-contre-adama-traore-le-codetenu-a-ete-indemnise-20200722 |site=Le Figaro.fr |date=2020-07-22 |consulté le=15 septembre 2020}}</ref>.
 
Adama Traoré sort de prison deux mois avant sa mort<ref name="CIVI">{{lien web| url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/24/un-ex-codetenu-d-adama-traore-qui-l-accusait-d-agressions-sexuelles-indemnise-par-une-commission_6047165_3224.html|titre=Un ex-codétenu d’Adama Traoré, qui l’accusait d’agressions sexuelles, indemnisé par une commission|site=lemonde.fr|date=24 juillet 2020|auteur=Samuel Laurent|consulté le=26 juillet 2020}}</ref>. Selon sa sœur, il devait reprendre son travail en intérim dans le secteur de la maçonnerie<ref name="Barbier"/>.
Ligne 47 ⟶ 46 :
Le {{date-|19 juillet 2016}} vers {{Heure|17}}, Adama Traoré et son frère Bagui se trouvent près des bars ''Le Balto'' et ''Le Paddock''<ref name="Libé août 2016">{{Lien web |auteur1=Ismaël Halissat |auteur2=Amélie Quentel |titre=Mort d'Adama Traoré : la vérité étouffée |url=http://www.liberation.fr/france/2016/08/01/mort-d-adama-traore-la-verite-etouffee_1469800 |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=1 août 2016}}.</ref> à [[Beaumont-sur-Oise]]. Un véhicule de la gendarmerie de [[L'Isle-Adam]] transportant trois gendarmes en civil s'arrête non loin de ces établissements, dans le dessein d'interpeller Bagui Traoré, [[#Affaires_impliquant_d'autres_membres_de_la_famille_Traoré|visé par une enquête]] pour {{Citation|extorsion de fonds avec violences}}<ref name="Libé août 2016"/>. Deux des gendarmes sont d’origine [[Antilles|antillaise]], ce qui selon ''[[Le Figaro]]'' relativiserait la connotation raciste donnée à cette affaire<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jean-Marc |nom=Leclerc |titre=Le 19 juillet 2016, de 17h15 à 19h05: les dernières heures d’Adama Traoré |url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-19-juillet-2016-de-17-h-15-a-19-h-05-les-dernieres-heures-d-adama-traore-20200608 |site=Le Figaro.fr |date=2020-06-08 |consulté le=2020-07-03}}</ref>. Deux gendarmes en civil sortent du véhicule et interpellent les deux hommes. Les gendarmes les avertissent qu'il s'agit d'un [[Contrôle d'identité en France|contrôle d'identité]]<ref name="Libé août 2016"/>. D’après le récit des gendarmes, {{Citation|Bagui, visé par l'enquête, reste sur place, “calme”.}}<ref>{{Lien web|auteur=|url=https://www.20minutes.fr/societe/2798403-20200612-violences-policieres-affaires-adama-traore-george-floyd-elles-comparables|titre=Violences policières : Les affaires Adama Traoré et George Floyd sont-elles comparables ?|site=[[20 minutes]]|date=12 juin 2020}}</ref>. Adama, lui, s'enfuit en courant, selon sa famille, parce qu'il n’avait pas de papiers sur lui : {{citation| le matin à 10 heures, la mairie a appelé pour dire que la nouvelle carte d'identité d'Adama était prête}}<ref>{{lien web|url=https://www.lepoint.fr/societe/nous-sommes-dans-un-systeme-qui-protege-la-police-24-04-2019-2309254_23.php|titre=« Nous sommes dans un système qui protège la police »|périodique=[[Le Figaro]]|auteur=Thomas Mahler|date=24 avril 2019|consulté le=31 juillet 2020}}.</ref>. Les gendarmes considèrent ''a posteriori'' qu'il s'est enfui craignant d'être interrogé sur les {{unité|1330|euros}} en liquide et le sachet de cannabis qu’il transportait, trouvés par la suite sur son corps<ref name="Chapuis280720"/>.
 
Selon les déclarations des gendarmes, deux d'entre eux se lancent alors à la poursuite d'Adama Traoré<ref name="Libé août 2016"/>. Ce dernier est rattrapé, refuse de présenter sa carte d'identité, puis est maîtrisé et menotté<ref name="Libé août 2016"/>. Selon les déclarations de leurs avocats, trois moments sont en fait à distinguer : Adama Traoré a une première fois pris la fuite. Deux gendarmes se sont mis à sa poursuite, mais l'un des deux seulement l'a rattrapé, l'autre s'étant tordu la cheville. Face au gendarme qui l'a rattrapé, Traoré fait mine de sortir ses papiers, mais le bouscule et reprend la fuite. Il est rattrapé une seconde fois, et est alors menotté. C’est là, selon les avocats, qu'{{Citation|un individu intervient et violente le militaire qui se retrouve à terre}}, et qu'Adama Traoré s'enfuit une troisième fois<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/persan-95340/affaire-adama-traore-les-avocats-des-gendarmes-brisent-le-silence-12-10-2016-6198066.php|titre=VIDÉO. Affaire Adama Traoré : les avocats des gendarmes brisent le silence|site=[[Le Parisien]]|date=12 octobre 2016}}.</ref>. L'individu tiers ne sera pas identifié<ref name="ReconstitutionVideoLeMonde"/>. {{Citation|Le gendarme est retrouvé par ses collègues avec des taches de sang sur son tee-shirt<ref name="Libé août 2016"/>}}. Aussitôt, un appel radio est passé pour retrouver le fugitif<ref name="Libé août 2016"/>{{,}}<ref name="ReconstitutionVideoLeMonde">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/videos/video/2020/07/17/enquete-video-le-deroule-des-evenements-qui-ont-conduit-a-la-mort-d-adama-traore_6046510_1669088.html|titre=Enquête vidéo : le déroulé des événements qui ont conduit à la mort d’Adama Traoré|site=lemonde.fr|date=18 juillet 2020|auteur1=Asia Balluffier| auteur2= Forensic Architecture|consulté le=31 juillet 2020}}</ref>.
 
Selon les rapports des différents gendarmes présents ce jour-là, cités par le quotidien ''[[Libération (journal)|Libération]]''<ref name="Libé août 2016"/>, une patrouille s'oriente vers une adresse proche des deux bars où les frères ont été interpellés, grâce aux indications d'un témoin<ref name="Libé août 2016"/>. L'homme chez qui Adama Traoré s'est réfugié leur indique tout de suite qu'il est chez lui<ref name="Libé août 2016"/>. Ils repèrent Adama Traoré, {{Citation|enroulé dans un drap, par terre à côté d’un canapé}}<ref name="Libé août 2016"/>. Ils s'aperçoivent qu'il n'est plus menotté. À trois, ils le maîtrisent en effectuant un [[plaquage ventral]]. L'un des gendarme affirme {{Citation|On se trouvait à trois dessus pour le maîtriser}} et un autre : {{Citation|Nous nous jetons sur lui. […] Il a pris le poids de notre corps à tous les trois au moment de son interpellation}}<ref name="Libération040816">{{article|langue=fr |titre=Le plaquage ventral, une technique policière controversée| périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|jour=4|mois=août|année=2016|url texte=http://www.liberation.fr/france/2016/08/04/le-plaquage-ventral-une-technique-policiere-controversee_1470105|consulté le=07 août 2016}}.</ref> mais en 2020 les avocats d'un autre militaire démentent cette explication<ref>{{Lien web|langue=fr-FR |titre=Affaire Traoré: les avocats d’un des gendarmes mis en cause ripostent |url=https://lessor.org/a-la-une/affaire-traore-les-avocats-dun-des-gendarmes-mis-en-cause-ripostent/ |site=L'Essor |date=2020-06-10 |consulté le=03 juillet 2020}}</ref>. En effet, les gendarmes changent leur version des faits en expliquant qu'à {{citationcita|aucun moment, les trois gendarmes n’ont fait peser le poids de leurs corps}}<ref>{{Article|langue=fr |titre=Adama Traoré : les zones d’ombre d’une affaire devenue un symbole |périodique=Le Monde.fr |date=2020-06-12 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/12/adama-traore-les-zones-d-ombre-d-une-affaire-devenue-un-symbole_6042694_3224.html |consulté le=01 juillet 2020}}</ref>.
 
[[Fichier:Gendarmerie de Persan.jpg|vignette|redresse|La gendarmerie de [[Persan (Val-d'Oise)|Persan]] ([[Val-d'Oise]]).]]
Adama Traoré les aurait alors prévenus qu'il {{Citation|avait du mal à respirer}}<ref name="Libé août 2016"/>, selon les déclarations des gendarmes aux enquêteurs, et il n’opposait pas de résistance<ref name="Libé août 2016"/>. Il se serait ensuite levé {{citation|seul}} mais {{citation|difficilement}} pour être emmené dans la voiture<ref name="Libé août 2016"/>. Pendant le trajet, qui aurait duré entre trois et quatre minutes, Adama Traoré donne l'impression de faire un malaise<ref name="Libé août 2016"/>. Arrivés dans la cour de la gendarmerie de [[Persan (Val-d'Oise)|Persan]], les gendarmes remarquent que Traoré a uriné sur lui pendant le trajet mais ils indiquent que l'homme respire encore. Les gendarmes disent l'avoir alors allongé sur le sol en [[position latérale de sécurité]] (PLS)<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=|prénom=Louis de|nom=Raguenel|titre=Les mensonges de l’affaire Adama Traoré : contre-enquête sur une instrumentalisation|url=https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/faits-divers/les-mensonges-de-laffaire-adama-traore-contre-enquete-sur-une-instrumentalisation-120185|site=Valeurs actuelles|date=5 juin 2020|consulté le=06 juin 2020}}.</ref>, ce qui semble impossible étant donné qu'il était toujours menotté<ref name="ReconstitutionVideoLeMonde"/>.
 
À {{Heure|17|46}}, les [[Pompier en France|pompiers]] sont appelés<ref name="Libé août 2016"/>. À leur arrivée, l'un d'entre eux {{citation|a constaté que, malgré le malaise de l'homme, il n’avait pas été placé en position latérale de sécurité}}, et se trouve, mains menottées dans le dos, face contre terre. L'avocat d'un des gendarmes relève que les autres pompiers qui sont intervenus donnent des versions différentes et notamment {{citationcita|qu'une femme pompier qui a été entendue […] nous explique très simplement qu'il était en position latérale de sécurité, ce que les gendarmes indiquent, et qu'il était en situation d'être secouru par les pompiers}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Affaire Adama Traoré : "La situation est clairement établie, les gendarmes sont injustement accusés", affirme l'avocat de l'un d'entre eux |url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/adama-traore/affaire-adama-traore-je-crois-que-la-situation-est-clairement-etablie-les-gendarmes-sont-injustement-accuses-affirme-l-avocat-d-un-gendarme_4003097.html |site=Franceinfo |date=2020-06-10 |consulté le=03 juillet 2020}}</ref>. Les enquêteurs de l'IGGN faisant remarquer que ce témoignage ne cadre pas avec celui des gendarmes, le chef d'équipe souligne {{citation|[qu']il est possible qu’il ait pu tomber s’il a été mis en PLS [car] c’est impossible de tenir sur le côté avec les mains dans le dos menottées<ref name="LeMonde sept 2016">{{Lien web|auteur=Julia Pascual|url=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/09/14/adama-traore-le-pompier-qui-contredit-les-gendarmes_4997787_1653578.html|titre=Mort d'Adama Traoré : un pompier contredit la version des gendarmes|site=[[Le Monde]]|date= 14 septembre 2016}}.</ref>}}, ne respirant plus<ref name="Libé août 2016"/>. Les pompiers appellent le [[Service d'aide médicale urgente|Samu]] dans les minutes qui suivent<ref name="Libé août 2016"/>. Après plusieurs vaines tentatives de réanimation, qui durent environ une heure, Adama Traoré est déclaré mort à {{Heure|19|05}}<ref name="Libé août 2016"/>. Sa mère se rend à la gendarmerie : {{citation|On m’a dit que mon fils était en garde à vue. Il était mort, déjà une heure plus tôt<ref name="Fouchard"/>.}} C’est au retour des frères d’Adama au commissariat à {{heure|23}} que la mort d’Adama est annoncée à des membres de sa famille<ref name="Barbier">{{lien web|url=https://www.humanite.fr/adama-traore-mon-frere-droit-la-justice-614698|titre=Adama Traoré “Mon frère a droit à la justice”|site=humanite.fr|date=31 août 2016|auteur=Marie Barbier|consulté le=22 juillet 2019}}.</ref>.
 
Une [[autopsie]] d'Adama Traoré est réalisée le lendemain du décès à {{heure|11}}. La famille apprend à {{heure|16}} qu'elle peut récupérer le corps, mais celle-ci exige une seconde autopsie pratiquée le {{date-|28 juillet}}<ref name="Barbier"/>, ce qui fait que le corps n'est inhumé que le {{date-|7 août 2016}} au [[Mali]] dans le cimetière de [[Kalabankoro]], non loin de [[Bamako]], dont sa mère était originaire<ref name="Fouchard">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/08/08/aux-obseques-d-adama-traore-au-mali-on-pleure-des-larmes-de-haine_4979582_3212.html|titre=Aux obsèques d’Adama Traoré, au Mali : “On pleure des larmes de haine”|site=lemonde.fr|date=8 août 2016|auteur=Anthony Fouchard|consulté le=22 juillet 2019}}.</ref>.
Ligne 61 ⟶ 60 :
 
== Autopsies et expertises ==
Après l'autopsie et en attente de résultats complémentaires biologiques, le [[Procureur de la République (France)|procureur]] de [[Pontoise]], Yves Jannier, déclare à l'[[Agence France-Presse]] le lendemain de la mort qu'que Adama Traoré souffrait d'{{Citation|une infection très grave, touchant plusieurs organes}} et aurait fait {{citation|un malaise cardiaque}}<ref>{{lien web|url=https://www.mediapart.fr/journal/france/030816/mort-d-adama-traore-des-elements-cruciaux-ont-disparu-du-dossier|titre= Mort d’Adama Traoré: des éléments cruciaux ont disparu du dossier |site=mediapart.fr|date=3 août 2016|auteur=[[Faïza Zerouala]]|consulté le=13 juin 2020}}</ref>. Le procureur indique également que le jeune homme n'aurait pas subi de violences<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=France - Mort d'Adama Traoré : l'autopsie montre qu'il "n'a pas subi de violences" - JeuneAfrique.com|url=http://www.jeuneafrique.com/343724/societe/france-mort-dadama-traore-lautopsie-montre-quil-na-subi-de-violences/|site=[[Jeune Afrique]]|date=2016-07-21|consulté le=07 août 2016}}</ref>, ce que confirme une seconde autopsie, demandée par la famille, laquelle cependant n'évoque pas d'infection contrairement à la première<ref name="franceinter030620"/>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1 = [[Faïza Zerouala]]|titre=Mort d'Adama Traoré : « Aucune trace de violences » selon la contre-autopsie|url=https://www.mediapart.fr/journal/france/280716/mort-dadama-traore-aucune-trace-de-violences-selon-la-contre-autopsie?onglet=full|site=''[[Mediapart]]''|date=28 juillet 2016|consulté le=07 août 2016}}</ref>. Toutefois, l'avocat de la famille conteste cette version et reproche au procureur d'avoir omis de préciser que les deux rapports signalent comme cause de la mort un {{Citation|syndrome asphyxique}}, sans que les médecins légistes ne puissent déterminer la cause de ce syndrome<ref>{{Lien web|nom1=Mouloud|prénom1=Laurent|titre=Qu’est-ce qui a asphyxié Adama Traoré ?|url=https://www.humanite.fr/quest-ce-qui-asphyxie-adama-traore-612921|site=[[L'Humanité]]|date=2016-08-01|consulté le=07 août 2016}}</ref>. Fin {{date-|juillet 2016}}, la réalisation d'une troisième autopsie, réclamée par la famille, est refusée<ref>{{Article|auteur1=|titre=Mort d’Adama Traoré : la justice refuse d’ordonner une troisième autopsie|périodique=LeMonde.fr|jour=29|mois=07|année=2016|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2016/07/29/mort-d-adama-traore-la-justice-refuse-d-ordonner-une-troisieme-autopsie_4976302_3224.html|consulté le=31 juillet 2020}}</ref>.
 
Les expertises successives rechercheront les causes de l'asphyxie, soit une pathologie antérieure, soit un plaquage ventral réalisé lors de l'interpellation. Le {{date-|29 juillet 2016}}, ''L'Obs'' assure ainsi, de source judiciaire, que l'un des gendarmes a déclaré aux enquêteurs qu'Adama Traoré avait {{citation|pris le poids de nos corps à tous les trois au moment de son interpellation}}, les trois gendarmes nient par la suite avoir utilisé cette technique du plaquage ventral<ref name="franceinter030620">{{lien web|url=https://www.franceinter.fr/justice/affaire-adama-traore-ce-que-disent-les-expertises-successives-depuis-2016|titre= Affaire Adama Traoré : ce que disent les expertises successives depuis 2016|site=franceinter.fr|date=3 juin 2020|auteur=|consulté le=13 juin 2020}}</ref>.
Ligne 111 ⟶ 110 :
L'avocat de la famille Traoré, maître [[Yassine Bouzrou]], estime que {{citation|les experts indiquent qu’on ne meurt pas d’un coup de chaleur, mais c’est l’interpellation et notamment la compression sur le corps de monsieur Traoré qui a conduit à son décès. Sans cette interpellation, Adama Traoré serait vivant. Donc aujourd’hui, on ne pourra plus affirmer qu’Adama Traoré est mort tout seul}}<ref name="francetvinfo080221">{{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/mort-d-adama-traore-une-nouvelle-expertise-medicale-evoque-un-lien-possible-avec-l-interpellation-des-gendarmes_4288753.html|titre= Mort d'Adama Traoré : une nouvelle expertise médicale évoque un lien possible avec l'interpellation des gendarmes |site=francetvinfo.fr|date=8 février 2021|consulté le=9 février 2021}}</ref>. Au contraire, dans un communiqué publié le {{date-|8 février}}, un avocat des gendarmes, maître Rodolphe Bosselut fait prévaloir les causes génétiques et les antécédents pathologiques, à {{citation|savoir un trait drépanocytaire, un déficit en [[glucose-6-phosphate déshydrogénase|G6PD]] et une sarcoïdose pulmonaire}} comme causes de la mort<ref name="francetvinfo080221"/>. Concédant que {{citation|les manœuvres momentanées de contrainte des gendarmes auraient pu contribuer à ce tableau multifactoriel}}, il affirme que {{citation|les gestes réglementaires opérés par les trois gendarmes l’ont été au regard de la rébellion d’Adama Traoré}}<ref name="francetvinfo080221"/>{{,}}<ref name="RFI080221">{{Lien web|langue=fr |titre=Mort d'Adama Traoré: une nouvelle expertise met en cause les gendarmes |url=https://www.rfi.fr/fr/france/20210208-mort-d-adama-traoré-une-nouvelle-expertise-met-en-cause-les-gendarmes |site=RFI |date=2021-02-08 |consulté le=08 février 2021}}</ref>.
 
Le {{date-|29 juin 2021}}, les juges demandent aux quatre professeurs de médecine belges ayant rendu leur expertise début 2021 de la compléter au regard d’un nouvel élément : un arrêt maladie d'Adama Traoré daté de 2014<ref name="expertise-juin21"/>{{,}}<ref name=":1">{{Article |langue=fr |titre=Affaire Adama Traoré : les juges ordonnent un complément d’expertise médicale |périodique=Le Monde.fr |date=2021-07-17 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/17/affaire-adama-traore-les-juges-ordonnent-un-complement-d-expertise-medicale_6088578_3224.html |consulté le=18 juillet 2021}}</ref>. L'avocat de la famille Traoré [[Yassine Bouzrou]] estime qu'{{citation|à chaque fois qu’apparaîtront des éléments à charge lourds contre les gendarmes, les juges feront tout afin de les dédouaner}} et demande {{citation|la nullité de cette expertise}}<ref name="expertise-juin21">{{lien web|url=https://www.mediapart.fr/journal/france/160721/adama-traore-les-juges-demandent-une-nouvelle-expertise-medicale|titre= Adama Traoré : les juges demandent une nouvelle expertise médicale |site= mediapart.fr|auteur=Pascale Pascariello|date=16 juillet 2021|consulté le=17 juillet 2021}}.</ref>. Les nouvelles pièces médicales sont placées sous scellés sans être versées au dossier, ce qui conduit la famille de la victime à déposer plainte le {{date-|27 septembre 2021}} pour {{citation|dissimulation de preuve»}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=La famille d’Adama Traoré dépose plainte pour « dissimulation de preuve » |périodique=Le Monde.fr |date=2021-09-28 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/09/28/la-famille-d-adama-traore-depose-plainte-pour-dissimulation-de-preuve_6096310_3224.html |consulté le=2021-09-28 }}</ref>. En novembre 2021, après le décès de l'un des experts belges, les juges ordonnent une {{10e}} expertise<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=INFO RTL - Affaire Traoré : les juges ordonnent une 10e expertise médicale |url=https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/info-rtl-affaire-traore-les-juges-ordonnent-une-10e-expertise-medicale-7900097583 |site=www.rtl.fr |consulté le=2021-12-11}}</ref>.
 
=== Nouvel élément ===
En juin 2021, les enquêteurs ont saisi le dossier d'Adama Traoré à la médecine du travail, réalisé lors de son embauche par une association d'insertion en 2014<ref name="lefigaro.fr">{{Lien web |langue=fr |titre=Mort d'Adama Traoré: les juges ordonnent un complément d'expertise médicale |url=https://www.lefigaro.fr/faits-divers/mort-d-adama-traore-les-juges-ordonnent-un-complement-d-expertise-medicale-20210717 |site=LEFIGARO |date=2021-07-17 |consulté le=2021-12-11}}</ref>. Dans ce dossier figure un [[arrêt maladie]] d’Adama Traoré datant d’avant 2016 et qui serait susceptible de modifier les conclusions médicales en raison de possibles pathologies anciennes<ref name="rtl.fr"/>.
 
Dans ce sens, une ancienne conseillère de [[Pôle emploi]] a rapporté aux enquêteurs qu'Adama Traoré, employé comme déménageur par l'association, «''aurait été essoufflé et était susceptible de présenter des vertiges''». Selon cette femme, il aurait alors été transféré sur des chantiers de paysagisme<ref name="lefigaro.fr"/>.
 
== Controverses et contestations ==
=== Actions des gendarmes ===
Le {{date-|6 août 2016}}, la famille dépose une plainte contre une gendarme [[officier de police judiciaire]] en résidence dans la gendarmerie de [[L'Isle-Adam]] ([[Val-d'Oise]])<ref name="LePoint 06082016" />, gendarmerie à laquelle appartiennent aussi les gendarmes qui ont procédé à l'interpellation d'Adama Traoré. Il lui est reproché des {{citation|[[Faux en droit pénal français|faux en écritures publiques]] aggravés, dénonciation calomnieuse et modification de [[scène de crime]]}}<ref name="LePoint 06082016">{{Lien web| auteur =| titre = Nouvelles zones d'ombre autour de la mort d'Adama Traoré| jour = 6| mois = 8| année = 2016| url = http://www.lepoint.fr/societe/nouvelles-zones-d-ombre-autour-de-la-mort-d-adama-traore-06-08-2016-2059406_23.php| site = Le Point| consulté le = 6 août 2016}}.</ref>. Celle-ci, sans avoir été désignée pour participer à l'enquête, aurait procédé à différents actes que la famille estime préjudiciables à la manifestation de la vérité. Selon [[France 3]], qui a consulté la plainte déposée par la famille, cette gendarme aurait invoqué, pour justifier ces actes, l'enquête en cours, alors que le [[Ministère public (France)|parquet]] de [[Pontoise]] ne lui aurait donné aucune instruction pour agir<ref name="FranceTVInfo 06/08/2016">{{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/adama-traore/info-france-3-mort-d-adama-traore-la-famille-porte-plainte-contre-une-gendarme-pour-faux-en-ecritures-publiques-et-modification-de-scene-de-crime_1579285.html |site=francetvinfo.fr|titre=Mort d'Adama Traoré : la famille porte plainte contre une gendarme pour faux en écritures publiques et modification de scène de crime |date=6 août 2016}}</ref>. Elle aurait en particulier mis sous scellé et effectué {{citation|sans être manifestement habilitée à le faire, à une saisie d'une pièce importante pour l'enquête, à savoir le polo porté par l'un des gendarmes, maculé de traces rougeâtres s'apparentant à du sang<ref name="LePoint 06082016" />}}. Elle aurait aussi {{citation|décidé de ne pas attendre les consignes}} du magistrat de permanence, et {{citation|pris l'initiative d'isoler les militaires du [[peloton de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie]] (PSIG) ayant participé}} à l'interpellation d'Adama Traoré<ref name="FranceTVInfo 06/08/2016"/>. Le {{date-|21 septembre 2016}}, c'est la gendarme visée par la plainte de la famille en août qui à son tour dépose deux plaintes, l’une [[plainte|contre X]] pour [[Droit pénal spécial en FranceDroit_pénal_spécial_en_France#Atteintes Atteintes_.C3.A0 la personnalitA0_la_personnalit.C3.A9|dénonciation calomnieuse]], l’autre pour [[Diffamation en droit français|diffamation]] à l’encontre du site ''[[Mediapart]]'', expliquant par l'intermédiaire de son avocat, que ses interventions ont au contraire été {{Citation|utiles à la manifestation de la vérité}}. Elle avait notamment écrit qu'Adama Traoré s’était {{Citation|interposé à l’interpellation de son frère}} et avait commis {{Citation|des violences}} contre un gendarme<ref>{{lien web|url=http://www.liberation.fr/france/2016/09/21/une-gendarme-porte-plainte-contre-la-famille-d-adama-traore-et-mediapart_1505615 |titre=Une gendarme porte plainte contre la famille d'Adama Traoré et Mediapart |date=21 septembre 2016 |site=[[Libération (journal)|liberation.fr]]|consulté le=17 juillet 2021}}</ref>.
 
D'autres éléments de la communication policière sont critiqués, d'une part le fait que lorsqu'un agent se blesse tout seul à une cheville, les rapports indiquent la communication suivante {{Citation|un suspect en fuite. Un gendarme blessé}}, d'autre part le délai de trois heures pour annoncer la mort d'Adama Traoré à sa famille<ref name="Inter">Emmanuel Leclère, [https://www.franceinter.fr/emissions/le-zoom-de-la-redaction/le-zoom-de-la-redaction-04-octobre-2016 « Affaire Traoré : autopsie de dysfonctionnements judiciaires en série... »], dans ''Le zoom de la rédaction'' diffusé par [[France Inter]] le 4 octobre 2016 à 7h15</ref>. Par ailleurs, selon le témoignage d'un pompier intervenu à l'appel des gendarmes, Adama Traoré n'est pas en [[position latérale de sécurité]] (PLS) à leur arrivée à la gendarmerie. Ce pompier indique notamment : {{Citation|Quand j'arrive, il n'est pas en PLS. Il est face contre terre}}. Lorsque le secouriste demande que l'on retire les menottes de l'homme, les gendarmes lui répondent que l'interpellé simule. Pourtant, l'homme constate qu'Adama Traoré n'a plus de ventilation<ref>{{lien web|url=http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/mort-d-adama-traore-un-gendarme-m-a-indique-que-la-victime-simulait_1830449.html |titre=Mort d'Adama Traoré: "Un gendarme m'a indiqué que la victime simulait" |date=14 septembre 2016 |site=[[L'Express|lexpress.fr]]}}</ref>. À la suite de la divulgation de ces éléments, l'avocat de la famille annonce le {{date-|14 septembre}} déposer une nouvelle plainte pour « [[non-assistance à personne en danger]] »<ref>{{Lien web|auteur=Elsa Vigoureux|url=https://www.nouvelobs.com/justice/20160914.OBS8073/mort-d-adama-traore-je-leur-ai-demande-d-enlever-les-menottes-ils-ont-repondu-non.html|titre=Mort d'Adama Traoré : "Je leur ai demandé d'enlever les menottes. Ils ont répondu non"|date=14 septembre 2016|site=[[L'Obs|nouvelobs.com]]}}</ref>, soulignant notamment le fait que les pompiers ont dû insister plusieurs fois avant que les gendarmes acceptent d’ôter les menottes<ref>{{lien web|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/val-d-oise/la-famille-d-adama-traore-depose-une-troisieme-plainte-cette-fois-pour-non-assistance-personne-en-danger-1086725.html |titre=La famille d'Adama Traoré dépose une troisième plainte, cette fois pour non assistance à personne en danger |site= France 3|date=15 septembre 2016}}.</ref>.
Ligne 142 ⟶ 136 :
 
[[Fichier:Arrest2 lg.jpg|vignette|Plaquage ventral lors d'une opération de police.]]
Selon l'''Obs'', qui déclare s'appuyer sur une source judiciaire, les gendarmes ont déclaré aux enquêteurs : {{citationcita|nous avons employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser}}, ajoutant : {{citationcita|il a pris le poids de nos corps à tous les trois au moment de son interpellation}}<ref>{{Lien web| auteur = Elsa Vigoureux|titre=Mort d'Adama Traoré : {{citationcita|il a pris le poids de nos corps à tous les trois}}| jour = 29| mois = 7| année = 2016|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20160729.OBS5559/info-obs-mort-d-adama-traore-il-a-pris-le-poids-de-nos-corps-a-tous-les-trois.html| site = Temps réel Nouvel Obs|consulté le=07 août 2016}}.</ref>. L'avocat de la famille déclare avoir déposé plainte le jeudi {{date|1er|août|2016}} {{citation|pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner}}<ref name="Obs 04 août 2016"/> et avoir {{citation|demandé en même temps le dépaysement du dossier afin qu'il soit instruit dans de meilleures conditions et en toute impartialité}}<ref name="Obs 04 août 2016"/>.
 
En 2016, selon l'[[Action des chrétiens pour l'abolition de la torture|ACAT]] (Action chrétienne pour l’abolition de la torture), le plaquage ventral {{citation|a fait au moins huit morts ces dix dernières années<ref name="Metronews 06/08/2016">{{Lien web| auteur = Mathilde Belin|titre= L'affaire Adama Traoré et la question raciale dans le comportement de la police| jour = 6| mois = 8| année = 2016|url=http://www.metronews.fr/info/mort-d-adama-traore-la-question-raciale-dans-les-methodes-policieres/mphe!BH855rQtyJ9AU/| site = Metronews|consulté le=07 août 2016}}</ref>}} et a été soumis à certaines conditions en Suisse et en Belgique, de même qu’il est interdit pour les forces de l’ordre de New York et de Los Angeles<ref name="nouvelobs">{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Affaire Adama Traoré : le plaquage ventral, une technique létale|périodique=L'Obs|date=14 septembre 2016|issn=|lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/20160913.OBS7959/affaire-adama-traore-le-plaquage-ventral-une-technique-letale.html|consulté le=05 juillet 2017|pages=}}</ref>. En France, [[Dominique Baudis]], Défenseur des droits, dans une décision d’avril 2012 insiste sur la dangerosité de cette technique<ref name="20minutes">{{Lien web|langue=fr|titre=Mort d'Adama Traoré: Le plaquage ventral, une technique controversée|url=https://www.20minutes.fr/societe/1903911-20160803-mort-adama-traore-plaquage-ventral-technique-controversee|site=www.20minutes.fr|consulté le=05 juillet 2017}}</ref>. En 2011, [[Amnesty International]] dénonce son utilisation, notamment sur le fait que face à un individu agité, {{citation|un agent de la force publique aura tendance à exercer […] une compression supplémentaire, afin de maîtriser la personne, compromettant davantage encore ses possibilités de respirer<ref name="20minutes" />}}.
Ligne 151 ⟶ 145 :
 
=== Écueils de l'instruction ===
De nombreuses voix s'interrogent quant à la manière dont l'instruction est menée. En effet, en mai 2020, près de quatre ans après les faits, deux témoins-clés n'ont toujours pas été entendus par les juges d'instruction malgré les demandes de l'avocat de la famille ou du [[Défenseur des droits]].
 
Le Défenseur des droits, qui mène une enquête indépendante du Parquet sur ces faits, signale des difficultés à obtenir communication de pièces du dossier. Ainsi, en juin 2020, quinze mois après sa demande de transmission, il déplore ne pas avoir eu copie de la contre-expertise réalisée à l'initiative de la famille<ref>{{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/affaire-adama-traore-le-defenseur-des-droits-reclame-pour-la-deuxieme-fois-aux-juges-dinstruction-une-piece-importante-du-dossier_4017921.html|titre=Affaire Adama Traoré : le Défenseur des droits réclame pour la deuxième fois aux juges d’instruction une pièce importante du dossier|site=francetvinfo.fr|date=22 juin 2020|auteur=|consulté le=22 juin 2020}}</ref>.
Ligne 157 ⟶ 151 :
[[Yassine Bouzrou]] relève également les versions évolutives des gendarmes : {{citation|Dans une première version des faits, les gendarmes indiquent qu'ils sont à trois sur le corps d'Adama Traoré. Dans une deuxième version, lorsqu'ils sont entendus par les juges d'instruction, ils indiquent qu'il n'y a qu'un seul gendarme qui met ses deux genoux sur le dos d'Adama Traoré et que les deux autres se contentent de tenir les jambes et les bras. Et dans une troisième version, ils indiquent qu'ils l'ont seulement menotté, ce qui est totalement inadmissible, ces gendarmes sont des menteurs parce qu'ils donnent trois versions différentes.}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'avocat d'Adama Traoré demande que la brigade criminelle de Paris reprenne les investigations à la place de l'inspection générale de la gendarmerie |url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/affaire-adama-traore-la-nouvelle-version-des-faits-livree-par-les-gendarmes-constitue-un-aveu-de-culpabilite-estime-l-avocat-yassine-bouzrou_4003629.html |site=Franceinfo |date=2020-06-11 |consulté le=15 juin 2020}}</ref>.
 
Pourtant, malgré ces déclarations changeantes et le débat quant à la réalisation d'un plaquage ventral sur Adama Traoré, les demandes de [[Reconstitution en droit français|reconstitution]] ont été rejetées par les juges chargés du dossier en avril 2019, puis par la cour d’appel de Paris le {{date-|27 février 2020}}, bien que la procureure générale près la cour d’appel de Paris avait rendu, en juillet 2019, un réquisitoire favorable à la tenue de cette reconstitution, et que l’[[Inspection générale de la Gendarmerie nationale|IGGN]] avait plaidé, dès 2016, en sa faveur<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/02/27/affaire-adama-traore-la-chambre-de-l-instruction-rejette-la-demande-de-reconstitution_6031080_3224.html|titre=Affaire Adama Traoré : la chambre de l’instruction rejette la demande de reconstitution|site=lemonde.fr|date=27 février 2020|auteur=|consulté le=16 juin 2020}}</ref>.
 
Par ailleurs, un troisième témoin-clé n'a, en 2020, toujours pas été identifié, ni par la justice, ni par l'IGGN. Il s'agit pourtant de l'homme intervenu pour libérer Adama Traoré après sa première interpellation le {{date-|16 juillet 2016}}. {{Me}} Bouzrou dénonce le fait qu'{{citation|aucune investigation n'a été réalisée}}. Or, selon l'avocat, ce témoin pourrait éclairer la justice sur des points importants, notamment sur {{citation|le mystère du démenottage partiel d'Adama Traoré}}<ref name="Décugis150620">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Jean-Michel |nom=Décugis |titre=Mort d’Adama Traoré : la piste de l’insaisissable témoin |url=https://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-d-adama-traore-la-piste-de-l-insaisissable-temoin-11-06-2020-8333766.php |site=leparisien.fr |date=2020-06-11 |consulté le=15 juin 2020}}</ref>. Toujours selon ''Le Parisien'', {{style|il est permis de se questionner}} quant à cette non-identification puisqu'un des gendarmes impliqué dans l'affaire eût une altercation avec ce témoin, lui assenant un coup de poing au visage et recevant de son sang sur son uniforme<ref name="Décugis150620"/>.
Ligne 173 ⟶ 167 :
[[Fichier:Assa Traoré, 2018.jpg|vignette|[[Assa Traoré]], sœur d'Adama Traoré, en juillet 2018.]]
[[Fichier:Paris Batignolles 2 juin 2020 Manifestation Adama Traoré et George Floyd Slogan.jpg|vignette|Graffiti {{Citation|[[Pas de justice, pas de paix]]}}, lors de la manifestation du {{Date-|2 juin 2020}}.]]
Adama Traoré est issu d'une famille très nombreuse. Son père, Mara-Siré Traoré, chef de chantier d'origine [[maliMali|malienne]]enne, a eu dix-sept enfants de quatre mères différentes ({{citation|deux Blanches, successivement, puis deux Noires, en même temps}})<ref name="LM">Louise Couvelaire, [https://www.lemonde.fr/societe/article/2016/12/14/assa-traore-porte-voix-des-quartiers-malgre-elle_5048631_3224.html « Assa Traoré, la sœur d’Adama, porte-voix des quartiers malgré elle »], ''[[Le Monde]]'' du jeudi 15 décembre 2016, {{page|14}}</ref> et a fait de sa famille une famille soudée<ref name = "LM"/>{{,}}<ref name="Libé">Amélie Quentel, [http://www.liberation.fr/france/2016/09/06/assa-traore-le-droit-de-savoir_1486795 « Assa Traoré : Le droit de savoir »], publié le 6 septembre 2016 sur le site de ''[[Libération (journal)|Libération]]''</ref>. Lorsqu'il meurt en 1999, c'est l'une de ses filles, [[Assa Traoré]], qui endosse le rôle de chef de famille et qui s'occupe de ses frères et sœurs<ref name = "LM"/>{{,}}<ref name = "Libé"/>. Au lendemain de la mort d'Adama Traoré, Assa est choisie par sa famille comme porte-voix<ref name = "LM"/>. Mère de trois enfants, elle est éducatrice à [[Sarcelles]] (Val-d'Oise), dans une fondation de protection de l’enfance<ref name = "LM"/>{{,}}<ref name = "Libé"/>. Immédiatement après la mort de son frère, Assa Traoré affirme qu'il s'agit d'une [[Violence policière|bavure policière]]. Elle réclame des précisions à la Justice, et demande aux médias de ne pas en rester à la version des pouvoirs publics<ref name = "LM"/>{{,}}<ref name = "Libé"/>. Elle dit ne pas vouloir servir d'autre cause, la lutte contre le racisme ou les violences policières par exemple, car ce n'est pas son combat. Elle garde donc ses distances avec les associations et ne s'affiche pas aux côtés de personnalités politiques<ref name = "LM"/>{{,}}<ref name="LM2">Louise Couvelaire, [https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/12/05/boyenval-cite-tranquille-de-beaumont-sur-oise-au-bord-de-l-explosion_5043331_1653578.html « Boyenval, cité tranquille de Beaumont-sur-Oise au bord de l’explosion »], ''Le Monde'' du mardi 6 décembre 2016, {{page|10}}</ref>{{,}}<ref name = "Libé"/>. Si Assa Traoré a des mots très sévères pour les gendarmes qui ont interpellé Adama, pour le procureur de la République et pour la [[Beaumont-sur-Oise#Liste des maires|maire de Beaumont-sur-Oise]], elle appelle aussi au calme les personnes qui soutiennent sa famille, et elle condamne les violences<ref name = "LM2"/>.
 
D'autres membres de la fratrie sont également impliqués dans le combat de la famille {{citation|pour la vérité}}<ref name = "LM"/>, réunie au sein du Comité vérité et justice pour Adama<ref>{{Lien web|auteur=Caroline Quevrain|titre={{Citation|La vérité pour Adama}} : Assa Traoré, la sœur devenue militante contre les violences policières|date=|url=https://www.lci.fr/population/la-verite-pour-adama-assa-traore-la-soeur-devenue-militante-contre-les-violences-policieres-2155524.html|site=[[LCI]]|consulté le=8 juin 2020}}.</ref>. Lassana le grand frère ; Youssouf et Yacouba, qui s'occupent de la logistique et notamment des tee-shirts, Hawa, sœur jumelle d'Adama, qui organise des événements de soutien en province, Samba, qui met en place une équipe de médiateurs dans le quartier de Boyenval et qui, contre l'avis du préfet, y organise des rondes le soir à partir de 20 heures pour que le quartier garde son calme<ref name = "LM"/>{{,}}<ref name = "LM2"/>.
Ligne 183 ⟶ 177 :
Le {{date-|17 juillet 2019}}, [[Assa Traoré]] publie sur [[Facebook]] une tribune appelée ''J'accuse !'' (en référence à [[J'accuse… !|celle publiée par Émile Zola en 1898]]) dans laquelle elle cite nommément trois gendarmes impliqués dans l'arrestation mortelle de son frère<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mort d’Adama Traoré : le «J’accuse !» de sa sœur Assa|url=https://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-d-adama-traore-le-j-accuse-de-sa-soeur-assa-20-07-2019-8120490.php |site=leparisien.fr |date=20 juillet 2019 |auteur=Jean-Michel Décugis|consulté le={{1er|juillet}} 2021}}</ref> et les accuse {{citation|d'avoir tué [son] frère Adama Traoré en l'écrasant avec le poids de leurs corps}}, {{citation|de ne pas (l')avoir secouru}} et {{citation|d'avoir refusé de (le) démenotter en affirmant qu'il simulait}}<ref name="Lenoir">{{Lien web|langue=fr |titre=Assa Traoré jugée ce jeudi pour diffamation envers trois gendarmes|url=https://www.lefigaro.fr/faits-divers/assa-traore-jugee-ce-jeudi-pour-diffamation-envers-trois-gendarmes-20210701 |site=lefigaro.fr |date={{1er|juillet}} 2021 |auteur=Luc Lenoir|consulté le={{1er|juillet}} 2021}}</ref>.
 
Les gendarmes portent plainte contre cinq publications du second semestre 2019. Si trois d'entre sont écartées par le tribunal, Assa Traoré est relaxée en première instance d'avoir porté atteinte à la [[Présomption d'innocence en droit français|présomption d'innocence]] concernant deux autres publications<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Assa Traoré condamnée pour atteinte à la présomption d’innocence|url=https://www.marianne.net/societe/police-et-justice/assa-traore-condamnee-pour-atteinte-a-la-presomption-dinnocence |site=marianne.net |date=2 mars 2021 |auteur=Thibaut Solano |consulté le={{1er|juillet}} 2021}}</ref> et les gendarmes condamnés aux [[Dépens en procédure civile française|dépens]] à {{unité|2000|€}} par une ordonnance du {{date-|3 juillet 2020}}. Leurs avocats annoncent leur intention d'entamer un recours<ref>{{Lien web|titre=Traoré : une cinquième expertise bien accueillie par les avocats des Gendarmes |url=https://lavoixdugendarme.fr/index.php/2020/07/10/traore-une-cinquieme-expertise-bien-accueillie-par-les-avocats-des-gendarmes/ |site=lavoixdugendarme.fr|date=10 juillet 2020|consulté le=31 juillet 2020}}</ref>. Le {{date-|26 février 2021}}, la Cour d'appel de Paris condamne Assa Traoré pour avoir {{citation|porté atteinte à la présomption d'innocence}} des gendarmes ayant procédé à l'arrestation de son frère, dans des messages publiés sur la page Facebook du comité ''La Vérité pour Adama''. La Cour ordonne la suppression de deux des cinq messages poursuivis, la publication d'un communiqué de justice évoquant cette condamnation et le versement de {{unité|4000|euros}} de frais de justice aux gendarmes. Elle déboute les gendarmes de leur demande de {{unité|15000|euros}} de dommages et intérêts chacun<ref>{{Lien web|langue=fr |titre=Assa Traoré condamnée pour "atteinte à la présomption d’innocence" |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/val-d-oise/assa-traore-condamnee-pour-atteinte-a-la-presomption-d-innocence-1980229.html |site=France 3 Paris Ile de France |date=3 mars 2021|consulté le=2 mai 2021}}</ref>.
 
Poursuivie également pour [[Diffamation en droit français|diffamation]], elle dit en mai 2021 continuer à assumer ce texte : {{citation|Si la justice française à laquelle j'étais censée faire confiance avait fait le travail nécessaire, peut-être qu'à ce moment-là, je n'aurais pas eu envie d'écrire cette lettre}}<ref name="Lenoir"/>, Assa Traoré est en revanche relaxée {{date-|1 juillet 2021 }} par la [[17e chambre du tribunal judiciaire de Paris|{{17e|chambre}}]] du tribunal judiciaire de Paris : {{citation|l'excès du propos tenu par Assa Traoré, sur un ton provocateur, et la force des accusations portées contre les gendarmes alors même qu'ils n'étaient ni jugés ni mis en examen doivent nécessairement être appréhendés à la lumière des circonstances de leur publication et du combat personnel et militant ainsi mené par la prévenue}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Relaxe d'Assa Traoré, poursuivie en diffamation après ses accusations sur la mort de son frère |url=https://www.europe1.fr/societe/relaxe-dassa-traore-poursuivie-en-diffamation-apres-ses-accusations-sur-la-mort-de-son-frere-4055412 |site=europe1.fr |date={{1er|juillet}} 2021 |auteur=Agence France-Presse|consulté le={{1er|juillet}} 2021}}</ref>.
 
=== Affaires impliquant d'autres membres de la famille Traoré ===
Plusieurs des frères d'Adama Traoré ont des démêlés avec la justice {{incise|Bagui, Yacouba, Youssouf, Samba et Serene Traoré}} notamment pour des délits commis lors des émeutes ayant suivi le décès de leur frère.
 
Dans une affaire d'extorsion de fonds avec violences sur personne vulnérable pour laquelle Bagui (déjà condamné à {{nombre|19|reprises}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Procès des émeutiers de Beaumont : l’itinéraire tumultueux de Bagui, le frère d’Adama Traoré |url=https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/proces-des-emeutiers-de-beaumont-litineraire-tumultueux-de-bagui-le-frere-dadama-traore-30-06-2021-HQCCKK2WQFACXLEMTQ4WZIMEOA.php |site=leparisien.fr |date=2021-06-30 |consulté le=01 juillet 2021}}</ref>) était recherché par les gendarmes lors du décès d'Adama, il est condamné à {{unité|30|mois}} de prison le {{date-|25 avril 2018}}. À l'audience, alors que ses co-prévenus (dont sa compagne Sarah) reconnaissent les faits, Bagui affirme que ce sont les gendarmes qui ont dicté leurs aveux<ref>{{Lien web|langue= |auteur=Frédéric Naizot |titre=Val-d’Oise : Bagui Traoré condamné à 30 mois ferme pour l’extorsion de femmes vulnérables |url=https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/bagui-traore-condamne-a-30-mois-ferme-pour-l-extorsion-de-femmes-vulnerables-25-04-2018-7683975.php |site=leparisien.fr |date=25/04/2018 |consulté le=21 juin 2020}}</ref>. Le {{date-|23 mai 2019}}, Bagui est condamné à un an de prison ferme pour trafic de stupéfiants par le tribunal correctionnel de Pontoise tandis que son frère Youssouf, présenté comme {{citation|un des organisateurs principaux}} d'un trafic {{citation|d'ampleur régionale}} est condamné à deux ans et demi de prison<ref>{{Lien web|langue=fr |prénom=Le Figaro avec |nom=AFP |titre=Deux frères d'Adama Traoré condamnés pour trafic de drogue |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/deux-freres-d-adama-traore-condamnes-pour-trafic-de-drogue-20190523 |site=Le Figaro.fr |date=2019-05-23 |consulté le=23 juin 2020}}</ref>. À la suite des violences commises à Beaumont-sur-Oise les jours suivant la mort de son frère Adama, Bagui Traoré est placé en garde à vue {{date-|28 février 2017}} : il est alors suspecté d'avoir ouvert le feu sur les gendarmes pendant les émeutes. Une information judiciaire est ouverte pour tentatives d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique<ref>{{lien web|url=http://www.leparisien.fr/beaumont-sur-oise-95260/beaumont-sur-oise-bagui-traore-en-garde-a-vue-apres-les-tirs-contre-les-gendarmes-28-02-2017-6720570.php|titre=Beaumont-sur-Oise : le frère d'Adama Traoré en garde à vue après les tirs contre les gendarmes |site=leparisien.fr|date=28 février 2017|auteur=Frédéric Naizot|consulté le=17 juillet 2021}}</ref>. Mis en examen depuis {{date-|mars 2017}} pour tentative d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique, Bagui est renvoyé devant un tribunal par un juge d’instruction mais le délit de violences volontaires, mais à la suite de l'appel du parquet de Pontoise, le {{date-|2 juillet 2019}} la [[Chambre de l'instruction des cours d'appel françaises|chambre de l’instruction de la cour d’appel]] de Versailles ordonne un renvoi devant une cour d’assises pour {{Citation|tentative d’assassinat}} au côté de cinq autres personnes<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20190722143830|url=https://www.liberation.fr/depeches/2019/07/02/violences-apres-la-mort-d-adama-traore-un-de-ses-freres-renvoye-aux-assises_1737527|titre= Violences après la mort d’Adama Traoré: un de ses frères renvoyé aux assises|site=liberation.fr|date=2 juillet 2019|auteur=Agence France-Presse|consulté le=22 juillet 2019}}</ref>. Le {{Date-|9 juillet 2021}}, Bagui Traoré est acquitté des charges pour lesquelles il est poursuivi : dans son réquisitoire, l'avocate générale etime qu’il n’y avait {{Citation|pas de preuves}}, alors que l'ancien juge antiterroriste [[Marc Trévidic]] juge que {{citation|personne, ni dans la procédure ni à l'audience, n'a indiqué l'avoir vu tirer sur des forces de l'ordre ou même s'être tenu à proximité d'un tireur. De même, personne ne l'a entendu donner des consignes ou avoir fourni une arme à feu. L'enquête en était restée aux simples hypothèses et un débat sur de simples hypothèses a certainement sa place dans un bureau d'enquêteurs mais pas devant une cour d'assises}}<ref>{{Lien web|langue=fr |prénom=Alexandra |nom=Pichard |titre=Bagui Traoré acquitté : «La justice ne peut pas se passer de preuves» |url=https://www.liberation.fr/societe/police-justice/bagui-traore-acquitte-la-justice-ne-peut-pas-se-passer-de-preuves-20210709_EVP7J3PHWFBARHYDCWMJQKBKHA/ |site=Libération |consulté le=09 juillet 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr |auteur=Agence France-Presse|titre= Emeutes après la mort d'Adama Traoré : son frère Bagui acquitté aux assises |url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/adama-traore/emeutes-apres-la-mort-d-adama-traore-son-frere-bagui-acquitte-aux-assises_4696107.html |site=francetvinfo.fr|date=10 juillet 2021|consulté le=17 juillet 2021}}</ref>.
Ligne 198 ⟶ 192 :
En chemin vers la première manifestation contre la mort d'Adama Traoré, un manifestant se voit reprocher d'aller soutenir {{citation|un violeur}} par un fonctionnaire de police<ref name="diffamation-violeur">{{lien web |auteur=Elsa Vigoureux |titre=Un policier traite Adama Traoré de "violeur", sa famille porte plainte |url=https://www.nouvelobs.com/societe/20170724.OBS2497/un-policier-traite-adama-traore-de-violeur-sa-famille-porte-plainte.html |site=nouvelobs.com |date=24 juillet 2017 |consulté le=13 juin 2020}}</ref>. L'accusation étant filmée, la famille porte plainte pour [[Diffamation en droit français|diffamation]] et le policier est cité à comparaître en septembre 2020<ref>{{lien web|auteur=Elsa Vigoureux|url=https://www.nouvelobs.com/justice/20200619.OBS30234/info-obs-un-policier-devant-le-tribunal-pour-diffamation-et-injure-a-l-egard-d-adama-traore.amp|titre=Un policier devant le tribunal pour diffamation et injure à l’égard d’Adama Traoré|site=nouvelobs.com|date=19 juin 2020|consulté le=20 juin 2020}}</ref>. En mai 2021, le policier est relaxé, le tribunal jugeant notamment que « l'intention de nuire n'est pas établie »<ref>[https://www.cnews.fr/france/2021-05-20/adama-traore-violeur-le-policier-poursuivi-pour-diffamation-relaxe-1083788 ADAMA TRAORÉ «VIOLEUR» : LE POLICIER POURSUIVI POUR DIFFAMATION RELAXÉ], cnews.fr, 20 mai 2021</ref>.
 
Le {{date-|19 avril 2018}}, Serene Traoré, autre frère d'Adama Traoré, est condamné à {{nombre|4|mois}} de prison ferme et {{unité|600|euros}} d'amende pour [[Outrage à agent public en France|outrage]], trois jours après la mort de son frère, à l'encontre de la maire de Beaumont-sur-Oise<ref name="4-mois"/>. Le comité Adama, dirigé par Assa Traoré, déclare en avril 2018 voir dans la condamnation de Serene Traoré {{citationcita|un acharnement contre la famille Traoré et ses soutiens<ref name="4-mois">{{Article|langue=|auteur1=|titre=4 mois de prison pour un frère d'Adama Traoré|périodique=Le Figaro|date=19 avril 2018|issn=|lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/04/19/97001-20180419FILWWW00308-4-mois-de-prison-pour-un-frere-d-adama-traore.php}}.</ref>.}}
 
Samba Traoré est condamné le {{date-|30 mai 2018}} en [[comparution immédiate]], à quatre ans de prison, dont {{unité|18|mois}} avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans pour violences avec arme contre un épicier du quartier de Boyenval à Beaumont-sur-Oise. L'agression a pour origine une bagarre de chiens. La victime a reçu un coup de manche à balai à la tête qui a provoqué un arrêt cardiaque et {{unité|45|jours}} d'ITT provisoire à la victime. À l'audience, la victime indique avoir reçu la visite à l’hôpital de Samba Traoré venu s'excuser mais aussi d'Assa Traoré accompagnée d'un homme. Il affirme que ce dernier lui aurait proposé de l'argent {{citation|au nom du collectif Vérité pour Adama}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Naizot|prénom1=Frédéric|date={{1er|juin}} 2018|titre=Beaumont-sur-Oise : un frère d’Adama Traoré condamné pour violences avec arme|url=http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/beaumont-sur-oise-un-frere-d-adama-traore-condamne-pour-violences-avec-arme-30-05-2018-7744425.php|site=leparisien.fr|consulté le=25 mai 2020}}.</ref>.
Ligne 235 ⟶ 229 :
{{section trop longue|date=juin 2020}}
[[Image:Paris Batignolles 2 juin 2020 21h00 environ Affaire Adama Traoré.jpg|vignette|Manifestation du {{Date-|2 juin 2020}} à Paris.]]
En réaction à l'expertise médicale du {{Date-|29 mai 2020}} qui écarte la responsabilité des gendarmes, le collectif Vérité pour Adama appelle à un rassemblement le {{Date-|2 juin}} devant le [[tribunal judiciaire de Paris]]. Dans le contexte des [[mort de George Floyd|protestations consécutives à la mort de George Floyd]] aux [[États-Unis]] et malgré son interdiction par la [[Préfecture de police (Paris)|préfecture de police]] sur la base du {{citation|décret du 31 mai 2020 relatif à l'[[état d'urgence sanitaire]], qui proscrit tout rassemblement, dans l'espace public, de plus de dix personnes}}<ref>{{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/mort-de-george-floyd-la-france-est-elle-le-seul-pays-a-interdire-temporairement-les-manifestations_3993149.html|titre=Mort de George Floyd : la France est-elle le seul pays à interdire temporairement les manifestations ?|site=francetvinfo.fr|date=5 juin 2020|auteur=Julien Nguyen Dang|consulté le=5 juin 2020}}.</ref>, la manifestation mobilise {{Unité|20000|personnes}} selon la police<ref>{{Lien web|url=https://www.bfmtv.com/police-justice/mort-d-adama-traore-plus-de-15-000-personnes-rassemblees-pour-reclamer-justice-a-paris-1925918.html|titre=Mort d'Adama Traoré : plus de {{Unité|20000|personnes}} rassemblées à Paris, des incidents au moment de la dispersion|date=2 juin 2020|auteur= Sarah Lou Cohen et Esther Paolini avec l'AFP|consulté le=2 juin 2020|site=[[BFM TV]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre={{Citation|Le racisme tue, ici, là et partout}} : des milliers de manifestants rassemblés à travers le monde|jour=02|mois=juin|année=2020|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/02/le-racisme-tue-ici-la-et-partout-apres-la-mort-de-george-floyd-des-manifestations-a-travers-le-monde_6041518_3210.html|site=[[Le Monde]]|consulté le=2 juin 2020}}.</ref>, 22 à {{formatnum:25000}} selon le renseignement intérieur<ref name="LO_03062020">{{Lien web|auteur=Ivanne Trippenbach|titre=Le ministère de l’Intérieur craint l’effet de souffle des manifestations anti-violences policières aux Etats-Unis|jour=03|mois=juin|année=2020|url=https://www.lopinion.fr/edition/politique/beauvau-craint-l-effet-souffle-manifestations-anti-violences-218159|site=[[L'Opinion (quotidien français)|L'Opinion]]|consulté le=6 juin 2020}}.</ref> ou {{formatnum:60000}} selon les organisateurs<ref name="LM_08062020">{{Lien web|auteur=Abel Mestre et Louise Couvelaire|titre={{Citation|Ça nous dépasse et c’est ce qu'on veut}} : comment le comité Adama a réussi une mobilisation surprise contre les violences policières|jour=08|mois=juin|année=2020|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/08/justice-pour-adama-histoire-d-une-mobilisation_6042118_3224.html|site=[[Le Monde]]|consulté le= 8 juin 2020}}.</ref>. Le rassemblement se déroule dans le calme malgré quelques incidents {{citation|sporadiques}} au moment de la dispersion<ref name="AFP3juin"/>. Le nombre de manifestants prend de court le renseignement, qui s'attendait, d'après le ''Canard enchaîné'', à un rassemblement de 500 à {{Unité|1000|manifestants}}<ref name="LO_03062020"/>. Le [[Préfecture de police (Paris)|préfet de police]] [[Didier Lallement]] effectue un signalement au Procureur de la République pour l'organisation d'une manifestation interdite<ref name="AFP3juin">{{lien web|url=https://www.sudouest.fr/2020/06/03/rassemblement-pour-adama-tarore-le-prefet-de-police-de-paris-saisit-la-justice-pour-organisation-de-manifestation-interdite-7535526-4697.php|titre=Rassemblement pour Adama Traoré : le préfet de police de Paris saisit la justice pour "organisation de manifestation interdite"|site=sudouest.fr|date=3 juin 2020|auteur=Agence France-Presse|consulté le=7 juin 2020}}.</ref>. Un policier noir qui encadrait la manifestation est traité de « vendu » en raison de sa couleur de peau et porte plainte<ref>{{Lien web|langue=fr |auteur=AFP |titre=Un policier noir traité de "vendu" en raison de sa couleur de peau porte plainte |url=https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/un-policier-noir-traite-de-vendu-en-raison-de-sa-couleur-de-peau-porte-plainte_2127496.html |site=L'express.fr |date=04/06/2020 |consulté le=21 juin 2020}}</ref> par Nadjélika, une youtubeuse raciste. Cette dernière a été condamnée à 4 mois de prison avec sursis pour « outrage aggravé envers une personne dépositaire de l'autorité publique » en décembre 2021<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Magazine |nom=Marianne |titre=Elle avait traité de "traître" un policier noir : une youtubeuse écope de 4 mois avec sursis |url=https://www.marianne.net/societe/police-et-justice/elle-avait-traite-de-traitre-un-policier-noir-une-youtubeuse-ecope-de-4-mois-avec-sursis |site=www.marianne.net |date=2021-12-09UTC18:39:56+0100 |consulté le=2021-12-11}}</ref>.
 
D'autres manifestations ont lieu simultanément à [[Lille]] (avec le collectif Sélom et Matisse, {{Unité|2500|personnes}} selon la police<ref>{{Lien web|auteur=|titre={{Unité|2500|personnes}} manifestent contre les violences policières à Lille|date=3 juin 2020|url=https://www.20minutes.fr/societe/2791479-20200603-lille-2500-personnes-manifestent-autorisation-contre-violences-policieres|site=[[20 Minutes (France)|20 Minutes]]|consulté le=4 juin 2020}}.</ref>), [[Lyon]] ({{formatnum:1200}} à {{Unité|2500|personnes}}<ref>{{Lien web|auteur=Nadjette Maouche-Baillard|titre=Lyon : {{Citation|justice pour Adama Traoré}}, plus de {{Unité|1000|personnes}} réunies devant les assises, {{Unité|2|personnes}} interpellées|date=2 juin 2020|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/lyon-milliers-personnes-sont-reunies-devant-palais-justice-soutien-famille-adama-traore-1836692.html|site=[[France 3 Auvergne-Rhône-Alpes]]|consulté le=4 juin 2020}}.</ref>) et [[Marseille]] (500<ref>{{Lien web|auteur=R. C.|titre=Marseille : une manifestation d'au moins {{Unité|500|personnes}} contre les violences policières|jour=02|mois=juin|année=2020|url=https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6005531/manif.html|site=[[La Provence]]|consulté le=4 juin 2020}}.</ref> à {{Unité|1800|personnes}}<ref name="LO_03062020"/>)<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Mort d'Adama Traoré : plusieurs dizaines de milliers de personnes rassemblées en France contre les violences policières|jour=02|mois=juin|année=2020|url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/des-milliers-de-manifestants-se-sont-rassembles-a-paris-contre-les-violences-policieres-quelques-incidents-ont-eu-lieu_3992427.html|site=[[France Info (offre globale)|France Info]]|consulté le=4 juin 2020}}.</ref>. D'autres rassemblements sont organisés dans les jours qui suivent à [[Bordeaux]], [[Lille]], [[Lyon]], [[Marseille]], [[Montpellier]], [[Rennes]] ou [[Toulouse]], qui rassemblement chacun quelques milliers de manifestants<ref>{{Lien web|auteur=|titre="Black lives matter ici aussi" : nouveaux rassemblements en France contre les violences policières|jour=04|mois=juin|année=2020|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/04/black-lives-matter-ici-aussi-nouveaux-rassemblements-en-france-contre-les-violences-policieres_6041750_3224.html|site=[[Le Monde]]|consulté le=6 juin 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Hakima Bounemoura|url=https://www.20minutes.fr/societe/2794035-20200606-violences-policieres-george-adama-lamine-amadou-denoncer-racisme-institutionnel|titre=Violences policières : "On est là pour George, Adama, Lamine, Amadou… et pour dénoncer le racisme institutionnel"|site=[[20 Minutes (France)|20 Minutes]]|date=6 juin 2020|consulté le=7 juin 2020}}.</ref>{{,}}<ref name="LP_06062020">{{Lien web|auteur=P. R.|url=https://www.leparisien.fr/faits-divers/violences-policieres-les-manifestants-mobilises-malgre-les-interdictions-06-06-2020-8331009.php|titre=Violences policières : plus de {{Unité|23000|manifestants}} mobilisés en France, selon l’Intérieur|site=[[Le Parisien]]|date=6 juin 2020|consulté le=7 juin 2020}}.</ref>. Le samedi {{Date-|6 juin}}, l'Intérieur décompte plus de {{Unité|23000|manifestants}} dans toute la France<ref name="LP_06062020"/>.
Ligne 258 ⟶ 252 :
Plusieurs artistes, notamment [[Rohff]], [[Kery James]], [[Soprano (rappeur)|Soprano]], [[Youssoupha]], [[Nekfeu]], [[JoeyStarr]], [[Sofiane Zermani|Sofiane]], [[Kalash Criminel]], [[Ärsenik|Arsenik]] ou encore [[Omar Sy]], ont apporté leur soutien à la famille du défunt<ref>{{Lien web|nom1=Le Parisien|titre=Omar Sy, Kery James, Nekfeu et Youssoupha se mobilisent pour Adama Traoré|url=http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/omar-sy-kery-james-nekfeu-et-youssoupha-se-mobilisent-pour-adama-traore-22-07-2016-5987827.php|date=22 juillet 2016|consulté le={{1er}} août 2016}}.</ref>. Le {{date-|2 février 2017}}, un certain nombre d'entre eux (KJ, Youssoupha, Medine, Sofiane, Dosseh, Mac Tyer, Lino) organisent à la Cigale un concert de soutien « Justice pour Adama ». Le rappeur Black M, qui n'était pas à l'affiche y fait une apparition surprise<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Briere1|périodique=Booska-p|titre=Je suis allé au concert hommage à Adama Traoré|lire en ligne=https://www.booska-p.com/new-je-suis-alle-au-concert-hommage-adama-traore-chronique-n70485.html|consulté le=13 juillet 2018|date=3 février 2017}}.</ref>.
 
Après la manifestation du {{date-|2 juin 2020}} à Paris regroupant {{formatnum:20000}} à {{unité|40000|personnes}}, alors que le ministre de l'Intérieur [[Christophe Castaner]] condamne les violences à l'issue du rassemblement, le ministre de l'Agriculture [[Didier Guillaume]] demande que la lumière soit faite sur cette affaire par l'État et la Justice<ref>Pierre Maurer [https://www.lefigaro.fr/politique/adama-traore-didier-guillaume-prend-le-contre-pied-de-castaner-en-saluant-un-incroyable-rassemblement-20200603 Adama Traoré : Didier Guillaume prend le contre-pied de Castaner en saluant un «incroyable» rassemblement] ''Le Figaro'', 3 juin 2020 </ref>.
 
Solidaire depuis 2016 de la famille Traoré, le comédien [[Omar Sy]] dénonce le {{date-|4 juin 2020}} {{citation|[la peur] de mourir entre les mains des forces de l’ordre}}. Il en appelle à {{citation|la remise en cause d’un système qui ne peut prétendre à la justice sans mettre fin à l’impunité organisée qui sévit depuis des décennies}} et déclare : {{citation|Nous aspirons tous à une police digne de notre démocratie, une police qui protège sa population, sans distinction de couleur de peau ou de provenance sociale<ref>{{lien web|url=https://www.nouvelobs.com/manifestations-pour-george-floyd/20200604.OBS29699/exclusif-l-appel-d-omar-sy-reveillons-nous-ayons-le-courage-de-denoncer-les-violences-policieres-en-france.html|titre=L’appel d’Omar Sy : « Réveillons-nous. Ayons le courage de dénoncer les violences policières en France »|site=nouvelobs.com|date=4 juin 2020|auteur=[[Omar Sy]]|consulté le=5 juin 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2793655-20200605-mort-george-floyd-omar-sy-appelle-denoncer-violences-policieres-france|titre=Mort de George Floyd : Omar Sy appelle à « dénoncer les violences policières » en France|site=20minutes.fr|date=5 juin 2020|auteur=Agence France-Presse|consulté le=5 juin 2020}}</ref>}}.
Ligne 265 ⟶ 259 :
 
=== Rapprochement avec le mouvement Black Lives Matter ===
[[Fichier:Je n'arrive plus à respirer Adama Traoré George Floyd - Paris 20e 08-2020.jpg|vignette|redresse|alt=Photographie d'une banderole accrochée à la barrière d'une fenêtre, dans le {{20e}} arrondissement de Paris. Il y est écrit "Je n'arrive plus à respirer. Adama Troaré. George Floyd.|Banderole dans le [[20e arrondissement de Paris|{{20e|arrondissement}} de Paris]] : {{Citation|{{Citation|[[I can't breathe|Je n'arrive plus à respirer]].}} Adama Troaré. [[George Floyd]].}}]]
Un rapprochement est fait avec le mouvement ''[[Black Lives Matter]]'' en France, portant sur la question raciale dans le comportement de la police<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=L'affaire Adama Traoré et la question raciale dans le comportement de la police|périodique=LCI|date=6 août 2016|issn=|lire en ligne=http://www.lci.fr/societe/laffaire-adama-traore-et-la-question-raciale-dans-le-comportement-de-la-police-1517332.html|consulté le=6 août 2016|pages=}}</ref> ainsi qu'à l'étranger<ref name="New York Times7816">{{Article|nom1=The Editorial Board|titre=Black Lives Matter in France, Too|périodique=The New York Times|date=2016-07-29|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2016/07/29/opinion/black-lives-matter-in-france-too.html|consulté le=7 août 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="rallyingcry">{{Lien web|langue=english|titre=In France, Black Lives Matter has become a rallying cry|url=http://www.aljazeera.com/indepth/features/2016/08/france-black-lives-matter-rallying-cry-160818103854211.html|site=www.aljazeera.com|date=|consulté le=05 juillet 2017}}</ref>. Plusieurs manifestations sur ce thème ont lieu, fin août et en septembre 2016<ref>{{Lien web|nom1=Quentel|prénom1=Amélie|titre=Les Inrocks - A Beaumont-sur-Oise, la mobilisation autour d'Adama Traoré continue|url=http://www.lesinrocks.com/2016/09/11/actualite/a-beaumont-oise-mobilisation-autour-dadama-traore-continue-11863638/|site=Les Inrocks|date=2016-09-11|consulté le=05 juillet 2017}}</ref>. Des rapprochements de même nature sont également opérés à la suite de la [[mort de George Floyd]] aux États-Unis en mai 2020<ref>{{lien web|url=https://www.huffingtonpost.fr/entry/les-affaires-adama-traore-et-george-floyd-sont-elles-comparables_fr_5ed75305c5b6cdde562fef7a|titre=Les affaires Adama Traoré et George Floyd sont-elles comparables ?|date=3 juin 2020|auteur1=[[Agence France Presse]]|auteur2=Claire Digiacomi|site=[[HuffPost]]|consulté le=6 juin 2020}}</ref>.