« Saint-Yvi » : différence entre les versions

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== Langue bretonne ==
Le conseil municipal de Saint-Yvi a voté la charte [[Ya d'ar brezhoneg]] le {{date-|8 juillet 2009}}.
 
La commune a reçu le label de niveau 1 de la charte [[Ya d'ar brezhoneg]] le {{date-|6 juillet 2018}}.
 
== Histoire ==
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La commune de Saint-Yvi, érigée en paroisse en [[1818]], a été formée par la réunion de deux anciennes [[trève]]s d'Elliant : Locmaria et Saint-Yvi.
 
La commune doit son nom à [[saint Ivy]] (ou Ivi, Yvi), moine anglais du {{s-|VII|e}} (à moins qu'il ne s'agisse de [[David de Ménevie|saint Dewy]], moine celte d'origine [[Pays de Galles|galloise]] du {{s-|VI|e}}). Selon l'ouvrage de [[Guy Alexis Lobineau|Dom Lobineau]] ''Vie des Saints de Bretagne'' paru en 1717, saint Yvi serait originaire d'[[Écosse]]. Lorsque ses parents, Branon et Egida, meurent, il aurait été recueilli par [[Cuthbert de Lindisfarne|saint Cuthbert]], évêque de [[Lindisfarne]]. Là, après avoir été ordonné [[Diacre (christianisme)|diacre]], il aurait pris ensuite l'habit religieux. Il acquit une grande réputation grâce à ses vertus et ses miracles. Fuyant cette notoriété il gagne l'Armorique où il débarque sur la côte bretonne à [[Ploubazlanec]], puis de là, il gagne, après être passé notamment par [[Pontivy]], le territoire qui constitue aujourd'hui la paroisse de Saint-Yvi où il finira sa vie ({{sp-|VII|e|ou|VIII|e}}).« C'est en ce lieu que le saint passe le reste de ses jours dans les jeûnes, les veilles, et la pratique de toutes les vertus, dont il est un modèle parfait » écrit Dom Lobineau ; il meurt un 6 octobre peu après l'an 700 (l'année précise de son décès est inconnue)<ref>{{Ouvrage |auteur1= Charles Floquet |titre= Au cœur de l'Arcoat. La Bretagne intérieure |sous-titre= L'itinéraire breton de saint Ivy|éditeur=France-Empire |année= 1982 |passage= pages 49 à 68|isbn= |lire en ligne= }}.</ref>.
 
Son corps fut rapatrié plus tard en Angleterre ({{sp-|X|e|ou|XI|e}}) et repose dans l'église du [[Abbaye de Wilton|monastère bénédictin de Wilton]] dans le [[Wiltshire|comté de Wilts]] où son culte fut célébré pendant longtemps jusqu'à la [[Réforme anglicane]].
 
De son petit monastère et du pont construits par ses soins à Pontivy, naquit une modeste bourgade qui devint une ville lorsque les [[maison de Rohan|vicomtes de Rohan]] la choisirent pour être la capitale de leur fief : [[Pontivy]]. Ce monastère ne tarda pas à rayonner. Les moines parcouraient inlassablement toute la [[Armorique|presqu'île armoricaine]], et spécialement le sud de Pontivy à Brest. Ils aidaient à défricher les forêts et évangélisaient les âmes. En plus de Pontivy, il semble qu'ils avaient deux centres d'évangélisation : l'un à proximité de Quimper : '''Saint-Yvi''', l'autre aux abords de Brest : [[Saint-Divy]], mais cela reste très incertain.
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=== Moyen Âge ===
 
Une annexe de la [[commanderie]] de l’[[Ordre de Saint-Jean de Jérusalem |ordre de Malte]] existait au village de Créac'h Miquel. <!-- Malheureusement -->Depuis la [[Révolution française]], il n’en subsiste aucune trace.
 
C’est en contrebas de ce village que s’élève, en bordure de l’antique voie du [[Tro Breiz]] (Tour de Bretagne), la pittoresque [[Chapelle Notre-Dame de Locmaria-an-Hent |chapelle de Locmaria-an-Hent]] (en français, Notre-Dame du Chemin), ancienne église de la [[trève]] de Locmaria-an-Hent, qui dépendait alors de la paroisse d'[[Elliant]].
 
Cette chapelle, Notre-Dame de la Source, classée [[monument historique]], fut construite aux {{s minis2-|XV|e}} et {{s mini-|XVI|e}} siècles. Elle constituait la deuxième étape du Tro Breiz entre Quimper et Vannes. Elle présente d'ailleurs la particularité de posséder une cheminée qui permettait aux pèlerins de se chauffer. Pendant le [[Moyen Âge]], le [[prieur]] de Locamand (désormais en [[La Forêt-Fouesnant]]) possédait, tout près de Locmaria-an-Hent, une fontaine, encore appelée au {{s-|XVI|e}} et au {{s-|XVII|e}} "« Fontaine des Sept Saints" », dont il tirait un certain revenu<ref>Des offrandes de pèlerins sont attestées en 1622 et 1650, voir Julien Trévédy, " ''Les Sept-Saints de Bretagne et leur pèlerinage"'', 1898, consultable ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5777046s/f41.image.r=Locamand.langFR lire en ligne]).</ref> car elle était très fréquentée par les pèlerins parce que située sur le tronçon de l'itinéraire du [[Tro Breizh]] allant de [[Vannes]] à [[Quimper]]<ref>[[Albert le Grand (écrivain)|Albert le Grand]], " Les vies des saints de la Bretagne Armorique : ensemble un ample catalogue chronologique et historique des evesques d'icelle... et le catalogue de la plupart des abbés, blazons de leurs armes et autres curieuses recherches..", {{5e|édition}}, revue et corrige par Guy Autret, 1901, J. Salaün, Quimper, consultable [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f728.image.r=Locamand.langFR]</ref>.
 
Le mobilier de cette chapelle comprend de nombreuses statues anciennes : [[Crucifix]], [[Vierge de Pitié]], [[Anne (mère de Marie)|sainte Anne]], [[Jean le Baptiste|saint Jean-Baptiste]], [[Symphorien d'Autun|saint Symphorien]], [[Isidore le Laboureur|saint Isidore]]. Cette dernière statue représente le patron des laboureurs en costume breton local : chapeau rond à brides, gilet brodé, braies bouffantes. Le [[retable]] du [[maître-autel]] qui date du {{s-|XVII|e}}, est orné de quatre [[bas-relief]]s représentant le [[baiser de Judas]], le [[Jésus-Christ |Christ]] devant [[Ponce Pilate|Pilate]], la [[Flagellation de Jésus |Flagellation]] et le [[Portement de croix |Portement de Croix]].
 
Près de la chapelle se dresse un [[ossuaire]] [[style gothique|gothique]] à arcades tréflées et, un peu plus bas, une [[fontaine de dévotion]] dite des « Sept Saints ».
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=== Temps modernes ===
Le [[Manoir de Toulgoat (Saint-Yvi)|manoir fortifié de Toulgoat]] date de 1545, avec un magnifique [[porche (architecture)|porche]] surmonté d'un [[chemin de ronde]] avec [[mâchicoulis]] d'où la vue en direction du sud est d'importance, puisque de là on découvre la baie de [[Concarneau]]. Cet ensemble est classé [[monument historique]] et fait l'objet d'une importante restauration.
 
{{Article détaillé|Manoir de Toulgoat (Saint-Yvi)}}
Dans le bourg, se dresse l’église paroissiale de [[style gothique]] avec des modifications apportées au {{s-|XVII|e}}. À l’intérieur de l’église on peut voir la statue en bois polychrome de [[Michel (archange)|saint Michel]]. Cette statue, classée mobilier historique, a pour caractéristique de représenter saint Michel foulant aux pieds un diable et une diablesse, contrairement à toutes les traditions. La statue de [[David de Ménevie|saint Yvi]] est également digne d’attention.
 
À proximité de l’église, dans l’ancien cimetière, s’élève un petit [[Calvaire (sculpture)|calvaire]] au fût tordu en spirale sur lequel font saillie quatre têtes humaines formant consoles. Enfin, à l’entrée de l’[[enclos paroissial|enclos]], on découvre un élégant [[ossuaire]] à arcades tréflées de même nature que celui de Locmaria.
 
En 1759 la paroisse de Saint-Ivy ''[le nom est écrit Saint-Divy]'' devait chaque année fournir {{nombrenobr|16| hommes}} pour servir de [[garde-côtes]]<ref>"Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne...", 1759, consultable [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f6.image.r=Pleuven?rk=107296;4]</ref>.
 
Une annexe de la [[Commanderie]] de l'[[Ordre de Saint-Jean de Jérusalem|Ordre de Malte]] existait au village de Créac'h Miquel, mais toute trace en a disparu depuis la Révolution française.
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==== L'ancienne noblesse de Saint-Yvi ====
 
À la [[montre (militaire)|montre générale]] de l'[[évêché de Cornouaille]] tenue à Quimper les 15 et {{date-|16|mai|1562}} étaient présents :
* Louis Salaün ou Salou, seigneur de Toulgoat, [[Arquebuse|arquebusier]] à cheval ;
* Famille Le Goazre de Kervélégan, dont un descendant est [[Augustin Bernard François Le Goazre de Kervélégan|Augustin Le Goazre de Kervélégan]] (1748-1825), [[député (France)|député]] en [[1789]], membre de la [[Convention nationale|Convention]], décédé au manoir de Toulgoat<ref>Il existe aussi un manoir de Toulgoat près de Quimper. Selon Prosper Levot, Kervélégan est né à Quimper, a grandi à Tougoët à Pennarz, a été au collège de Quimper. Et à Quimper, il fut successivement avocat, sénéchal et maire. Il meurt au manoir de Toulgoet, sa tombe s'élève dans le cimetière de Pennarz. Voir [https://books.google.fr/books?id=LLoGAAAAQAAJ&hl=fr&pg=PA37#v=onepage&q&f=false Biographie bretonne] tome 2.</ref> ;
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==== Les nobles de Locmaria-an-Hent ====
[[Fichier:Lokmaria-an-Hent 02.jpg|thumb|Chapelle de Locmaria-an-Hent : armes de la famille de Tréanna<ref>{{lien web |titre=Généalogie de laLa famille de Tréanna (Bretagne)<!-- *** Vérifiez ce titre *** -->Treanna. |url=http://infobretagne.com/famille-treanna.htm |site=infobretagne.com |consulté le=16-04-2023}}.</ref> à la base du clocher.]]
Le [[pèlerinage]] du [[Tro Breiz]], dit aussi des [[Sept saints fondateurs de la Bretagne|Sept-Saints]], était florissant au Moyen-Âge, ce qui bénéficiait à Locmaria-an-Hent qui en était la première étape pour le trajet Quimper-Vannes, mais il avait pratiquement cessé au {{s-|XVII|e}}<ref name="ifb" />.
 
La [[trève]] de Locmaria-an-Hent aurait d'abord porté le nom de Treffidiern en raison du manoir de Treffidiern ; il y avait en ladite trève [[fourches patibulaires|justice patibulaire]] à quatre piliers posés près du manoir de Gorreker<ref name="ifb" />.
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Guillaume Le Guellec<ref group=Note>Guillaume Le Guellec, né à [[Guiler-sur-Goyen]] le {{date-|8 janvier 1744}}.</ref>, curé de Saint-Yvi, fut arrêté le {{date-|2 juin 1792}}, détenu au [[château de Brest]], puis déporté en Espagne ; il redevint curé de Saint-Yvi après le [[Concordat de 1801]]<ref name="ifb" />.
 
Le 13 floréal an IV ({{date-|2|mai|1796}}), « entre sept et huit heures du matin, cinq hommes, l'un habillé en paysan et les autres en "[[sans-culottes]]" arrêtèrent François Canaff<ref>François Canaff avait été curé de [[Perguet]] jusqu'en 1787, puis professeur de quatrième au collège de Quimper. Il devint vicaire à Saint-Ivy le {{date-|1|octobre|1793}}, après la déportation de Guillaume Le Guellec.</ref>, vicaire à Saint-Ivy, sur le grand chemin menant à Quimper, vis-à-vis du village de Kerousal en Saint-Ivy. Celui qui paraissait être le chef, c'était Geslin, lui prit la main droite et se retirant un peu en arrière, lui a tiré un coup de fusil à la partie supérieure et latérale gauche du cou, qui l'étendit à terre. Un deuxième coup dans le bas-ventre l'acheva »<ref>Daniel Bernard, ''Recherches sur la [[Chouannerie]] dans le Finistère'', revue "Annales de Bretagne", 1937, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115338s/f112.image.r=Perguet.langFR</ref>.
 
=== Le {{s-|XIX|e}} ===
 
==== Une paroisse, puis une commune, rurale ====
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La commune de Saint-Yvi est érigée en [[paroisse]] en 1818 par la réunion des deux anciennes trèves de Locmaria an Hent et Saint-Yvi<ref>{{lien web |titre=Histoire de Saint-Yvi |url=https://www.saint-yvi.bzh/histoire-de-saint-yvi/ |site=Mairie de Saint-Yvi |consulté le=16-04-2023}}.</ref>.
 
Saint-Yvi connut pendant des siècles une activité uniquement agricole. Comme dans beaucoup de communes de Bretagne, le territoire était partagé entre une multitude de petites exploitations familiales. Rares étaient les grandes fermes et même lorsqu’un territoire assez vaste appartenait à un grand propriétaire, celui-ci était exploité par plusieurs métayers. Le bourg se réduisait alors à quelques maisons implantées autour de l’église paroissiale. L’activité artisanale était elle aussi réduite et orientée vers le monde agricole : forge, maréchal-ferrant, café-épicerie-boulangerie. Il est vrai qu’à l’époque et ceci au moins jusqu’au premier quart du {{s-|XX|e}} on ne déplaçait pas tous les jours pour venir au bourg. On vivait quasiment en autarcie, et on retrouve traces de ce mode de vie au travers de quelques vestiges comme les fours à pain (Trévinec, Gourguennou, Creac’h Miquel).
 
Dans ces traces du passé, il est à noter un certain nombre de patronymes que l'on retrouve encore de nos jours : Le Tirant, Le Meur, Le Bourhis, Le Gac, Cotten, etc. L'ancrage de familles sur un même terroir, c'est là aussi sans nul doute un trait marquant de la ruralité. Pendant longtemps, au moins jusqu'au début du {{s-|XX|e}}, le monde rural n'a été que très peu affecté par les flux migratoires. À l'époque l'horizon du paysan ne dépasse pas les limites géographiques de la paroisse ou de la commune. On naît, on vit, on meurt sur sa terre.
 
==== L'influence religieuse ====
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Il vaut « mieux briser le [[crucifix]] et fouler aux pieds l'[[hostie]] que de danser » s'écrie le [[curé|recteur]] de Saint-Yvi en 1813<ref>[[Jean Rohou]], "Fils de ploucs", tome 1, 2005, éditions Ouest-France, {{ISBN|2-7373-3452-7}}.</ref>.
 
==== Saint-Ivy vers le milieu du {{s-|XIX|e}} ====
 
Le [[Chevalier de Fréminville]] décrit ainsi Saint-Ivy en 1844 : « (...) L'église s'élève dans une situation romantique, au milieu de quelques vieux [[If commun|if]]s. Ses constructions portent le cachet de différentes époques, mais dont la plus ancienne ne remonte pas au-delà du seizième siècle. À l'entrée du cimetière est un [[ossuaire|reliquaire]] ou charnier, composé de six arcades [[style gothique|gothiques]] d'un assez bon style. L'église de cette petite paroisse possède une fort belle [[croix processionelle]], enrichie d'ornements gothiques et de plusieurs figures dont les costumes ainsi que le style d'exécution accusent la fin du quinzième siècle »<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Chevalier de Fréminville]] |titre=Le guide du voyageur dans le département du Finistère|éditeur= |année=1844 |isbn= |lire en ligne= }}</ref>.
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A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'[[Jean-Baptiste Ogée|Ogée]], décrivent ainsi Saint-Yvi en 1845 :
{{Citation bloc|Saint-Yvi : commune formée de l'ancienne [[trève]] d'[[Elliant]] (...), aujourd'hui [[succursale (religion)|succursale]]. (...) Principaux villages : Kerangall, Kervren, le Metty, Kerüligars, Hilbars, Quenac'h-Guéguen, Kermartret, Locmaria, Trivinec. Maisons importantes : manoir des Salles, de Kerginou, de Toulgoat. Superficie totale : {{nobr|2 703}} hectares dont (...) terres labourables {{nobr|1 542}} ha, prés et pâturages 136 ha, bois 243 ha, étangs 2 ha, landes et incultes 730 ha (...). Constructions diverses : 147. Moulins : 4 (à eau, de Toulgoat, du Menec). Saint-Yvi est un bourg sans importance, situé sur la route de Lorient à Quimper, entre Rosporden et cette dernière ville ; mais son cimetière mérite d'être vu pour son [[ossuaire|reliquaire]] à six arcades [[Ogive (architecture)|ogivales]], formées par l'entrelacement d'[[Arc en plein cintre|arcades plein-cintre]] et d'un goût charmant, nom moins que par une colonne torse<ref>Une colonne torse présente un fût qui se contourne en plusieurs spirales, comme une vis.</ref> de la [[Renaissance]], qui semble être le reste d'un calvaire jadis très riche ; enfin pour sa chapelle, surmontée d'un élégant clocher. Géologie : [[granit]]e ; [[gneiss]] autour de Locmaria. On parle le [[breton]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean Ogée |titre=Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne ... |éditeur= |année=1845 |pages totales=1012 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=9o8DAAAAYAAJ&printsec=frontcover&q=Saint-Yvi |consulté le=28-02-2021}}.</ref>.}}
[[Henry de Kock]] fait cette description de Saint-Ivy au milieu du {{s-|XIX|e}} :
{{Citation bloc|Il existe dans la Basse-Bretagne, entre Quimper et Rosporden, et voisin d'une forêt assez considérable, la forêt de Pluven [le Bois de Pleuven], il existe, sisons-nous, un petit village nommé Saint-Ivry [Saint-Ivy], près duquel le voyageur, plus ou moins vite entraîné, passe sans seulement y jeter un regard. C'est que Saint-Ivry n'a effectivement rien qui appelle l'attention. C'est un assemblage de chaumières, un hameau, dans toute l'acception du terme, que ses habitants, de pauvres agriculteurs, ne songent guère à rendre ni soigné, ni coquet, tout occupé d'abord qu'ils sont à travailler pour vivre, ou plutôt ne pas mourir<ref>[[Henry de Lock]], ''Deux mères'', récit publié dans "Journal littéraire : histoire, romans, voyages, modes", 1853, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5814146s/f542.image.r=Rosporden</ref>.}}
 
==== Saint-Ivy à la fin du {{s-|XIX|e}} ====
 
En 1893, Jules Vagnair, un écrivain agrégé de lettres, décrit ainsi le carnaval de [[Rosporden]], dans un texte révélateur du mépris des intellectuels de l'époque à l'encontre des paysans bretons :
{{Citation bloc|Les paysans d'[[Elliant]] et de Saint-Yvi, ceux de [[Tourc'h]] et de [[Bannalec]], venus dans leurs carrioles, en habits des dimanches, pour voir les Anglais et les Parisiens (car chez ces primitifs tous les étrangers sont parisiens ou anglais), se mêlèrent aux danseurs et gigottèrent en conscience<ref>Jules Vagnair, ''Le carnaval de Rosporden'', supplément littéraire du journal ''[[Le Figaro]]'', du 24 juin 1893, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k272708t/f2.image.r=Elliant</ref>.}}
 
=== Le {{s-|XX|e}} ===
 
==== La Belle Époque ====
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==== La Première Guerre mondiale ====
 
Le [[monument aux morts]] de Saint-Yvi porte les noms de 74 soldats [[mort pour la France|morts pour la France]] pendant la [[Première Guerre mondiale]] ; parmi eux Pierre Dagorn est mort sur le front belge à [[Nieuport (Belgique)|Nieuport]] dès le {{date-|30 décembre 1914}}, Louis Le Roux est tué à l'ennemi le {{date-|27 avril 1915}} à {{lien | langue = en | trad = Battle of Pilckem Ridge | fr = bataille de la crête de Pilckem | texte = Pilckem Ridge}} dans le cadre de la [[Bataille d'Ypres (1915)|Deuxième bataille d'Ypres]] et Louis Le Gloanec est tué à l'ennemi à [[Steenstrate|Het Sas]], également en [[Belgique]], le {{date-|8 octobre 1917}} ; Grégoire Le Roux est disparu le {{date-|20 novembre 1915}} en [[Serbie]] dans le cadre de l'[[expédition de Salonique]] ; Pierre Guen et Jean Rouat sont morts en captivité en Allemagne, ce dernier le {{date-|18 novembre 1918}}, donc après l'[[armistice de 1918|armistice]] ; la plupart des autres sont morts sur le sol français<ref name="mem">{{lien web |auteur1=ACAM-MEMORIAL |titre=Relevé |url=http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?idsource=27537 |site=memorialgenweb.org |consulté le=16-04-2023}}.</ref>.
 
==== L'Entre-deux-guerres ====
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==== La Seconde Guerre mondiale ====
Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], le {{date-|21|mai|1944}}, une locomotive est mitraillée en gare de Saint-Yvi, le mécanicien est tué.
 
Le monument aux morts de Saint-Yvi porte les noms de 10 personnes mortes pour la France pendant la [[Seconde Guerre mondiale|Deuxième Guerre mondiale]] ; parmi elles Yvon Gourmelen, décédé en {{date-|février 1940}} et quatre (Alain Guillou, Yvon Lallaizon, Alain Le Saux, Jean Troalen) décédés pendant la [[Bataille de France|Débâcle française]] au printemps 1940. Robert Le Mao<ref group=Note>Robert Le mao, né le {{date-|21 janvier 1922}} à Saint-Yvi.</ref>, résistant [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]], fut tué le {{date-|17 août 1944}} et François Cosquéric le {{date-|18 mai 1944}}<ref name="mem" />.
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==== L'après Seconde Guerre mondiale ====
 
Deux frères, Bernard et Daniel Pivert, originaires d’[[Arcueil]], le premier sans emploi ni domicile fixe, le second garçon boucher, en vacances dans le Finistère mais complètement désargentés, agressèrent pour les voler les époux Rica à Stang Even en Saint-Yvi le {{date-|30|juin|1955}}, le mari décédant le lendemain et sa femme deux jours plus tard des suites de leurs blessures. Arrêtés une quinzaine de jours plus tard à [[Bordeaux]] pour un vol commis à [[La Roche-sur-Yon]], ils reconnaissent le double crime et furent le {{date-|18|avril|1956}} les deux derniers [[condamnation à mort|condamnés à mort]] du Finistère. Ils furent graciés par le président [[René Coty]] et leur peine commuée en celle de [[travaux forcés]] à [[perpétuité]] (mais les [[bagne]]s ayant été supprimés, ils purgèrent leur peine en [[maison centrale]])<ref>Lénaïg Gravis, "Les grandes affaires criminelles du Finistère", De Borée éditions, 2008 [{{ISBN|978-2-84494-808-3}}]</ref>.
 
== Politique et administration ==
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=== L'érosion démographique ===
Cette population rurale connaît pendant toute la deuxième moitié du {{s-|XIX|e}} une progression limitée mais continue. La tendance va s'inverser avec la [[grande guerre]] du fait tout d'abord de la saignée qu'elle provoque dans la tranche d'âge des 20-40 ans comme en témoignent les noms des 74 [[poilu]]s Saint-Yviens gravés dans le granit du monument aux morts. Déficit de naissances, surmortalité, dès lors va s'entamer une lente érosion démographique que rien ne viendra contrarier.
 
=== Le tournant démographique ===
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== Monuments et sites ==
* Enclos paroissial de Locmaria-an-Hent<ref>{{lien web |titre=Chapelle avec l'ossuaire de Locmaria-an-Hent à Saint-Yvy<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://monumentum.fr/chapelle-avec-ossuaire-locmaria-an-hent-pa00090443.html |site=monumentum.fr |consulté le=16-04-2023}}.</ref>. La chapelle Notre-Dame-de-la-Source date des {{ss2-|XV|e}} et {{s-|XVI|e}}. Le [[retable]] du [[maître-autel]] date du {{s-|XVII|e}} ; il est orné de quatre [[bas-relief]]s représentant le [[Baiser de Judas]], le [[Procès de Jésus|Christ devant Pilate]], la [[Flagellation]] et le [[Portement de Croixcroix]]. La chapelle possède aussi des statues de [[Isidore le Laboureur|saint Isidore]], [[Symphorien d'Autun|saint Symphorien]], [[Jean le Baptiste|saint Jean-Baptiste]], [[saint Yben|saint Diboan]], [[saint Gurthiern|saint Urlou]], [[saint Gurloës]], [[Anne (mère de Marie)|sainte Anne]], etc.. ainsi qu'une [[Vierge de Pitié]]. La chapelle est classée [[monument historique]]<ref>{{lien web |titre=Saint-yvi - photos patrimoine histoire<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://www.bretagneweb.com/photos-29/29-saintyvi.htm |site=bretagneweb.com |consulté le=16-04-2023}}.</ref>.
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Fichier:Vue d'ensemble chapelle Locmaria-an-Hent.jpg|La chapelle de Locmaria-an-Hent : vue d'ensemble (côté sud).
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Fichier:Calvaire Locmaria-an-Hent.jpg|Le [[Calvaire (édifice)|calvaire]] de Locmaria-an-Hent.
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* Église paroissiale Notre-Dame : elle date des {{ss2-|XVI|e}} et {{s-|XVIII|e}} et est composée d'une [[nef (architecture)|nef]] de deux [[travée]]s avec [[bas-côté]]s, un [[transept]] et un [[chœur (architecture)|chœur]]. Elle possède un [[porche (architecture)|porche]] de [[style gothique]] datant de 1602, une [[sacristie]] de 1672 ; son [[clocher]] date du début du {{s-|XVIII|e}} alors que l'[[ossuaire]] date du {{s-|XV|e}}. L'église possède de nombreuses statues dont celles de [[saint Yvi]], [[Roch de Montpellier|saint Roch]], [[saint Herbot]], [[Michel (archange)|saint Michel]], ainsi qu'un [[Arbre de Jessé]] et deux croix de procession en argent, l'une du {{s-|XVII|e}}, l'autre du {{s-|XVIII|e}}<ref name="ifb" />.
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File:Saint-Yvi (29) Église 01.JPG|Ossuaire, calvaire et église Notre-Dame de Saint-Yvi.
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== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note|colonnes=2}}
 
=== Références ===
{{références|colonnes=2}}
 
== Voir aussi ==
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=== Liens externes ===
* [http://www.saint-yvi.bzh/ Site de la mairie de Saint-Yvi], site:sur infobretagne.com
* {{autorité}}
 
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