« Forêt usagère de La Teste-de-Buch » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Vache-crapaud (discuter | contributions)
(64 versions intermédiaires par 14 utilisateurs non affichées)
Ligne 19 :
| alt mini = 12
| alt maxi = 76
| essences = [[Pinus pinaster|Pinpin maritime]], [[Chêne pédonculé|Chênechêne]]
| protection = [[Réseau Natura 2000]]
| protection notes =
| type = Forêtforêt usagère, privée
| type notes =
| administration =
Ligne 30 :
| géolocalisation = France/Gironde
}}
La '''forêt usagère de La Teste-de-Buch''' ou '''Grande Montagne de La Teste''' recouvre depuis le début de l'[[Anno Domini|ère chrétienne]] une partie du territoire de l'actuelle commune de [[La Teste-de-Buch]] en [[Gironde (département)|Gironde]]. C'est au {{S-|XXI}} la dernière [[forêt usagère]] de France : les propriétaires (privés) du foncier, dits ''ayant-pins'', détiennent le monopole de l'exploitation de la [[résine de pin]] sur leur parcelle mais ne sont pas propriétaires des arbres ; les habitants du territoire de l'ancien [[Captalcaptal de Buch|captalat de Buch]], dits ''usagers'', peuvent disposer du bois pour leurs besoins personnels de chauffage et de construction.
 
Vieille de deux mille ans, poussée sur d'anciennes [[Dune|dunes]] fixées, cette [[Pinède|pineraie]]-[[chênaie]] jouit d'une diversité écologique unique dans les [[Landes de Gascogne]]. Cet écosystème précieux est la conséquence des modalités d'exploitation originales maintenues pendant plusieurs siècles par son statut juridique spécifique. Depuis que la [[chimie de synthèse]] a rendu caduque vers 1977caduc le [[gemmage]] dans les années 1970 et que le besoin en [[Bois d'œuvre|bois de construction]] s'est tari, l'intérêt des propriétaires et des usagers pour leur patrimoine commun a faibli. Les parties prenantes (propriétaires, groupements de défense des usagers, communes, association de protection de la nature, chasseurs, pouvoirs publics, etc.) ne parviennent plus à trouver d'accord, et la forêt est à l'abandon et mal entretenue.
 
En juillet 2022, un [[Feux de forêt de 2022 en Gironde|incendie gigantesque incendie]] la ravage presque entièrement.
 
== Localisation et géographie ==
[[File:Grande Montagne de La Teste sur la Nouvelle carte générale de la Guienne avec les canaux de navigation projetés de Clavaux, 1774.jpg|thumb|gauche|Situation de la forêt de La-Teste-de-Buch, entre le bassin d'Arcachon et l'étang de Cazaux (Clavaux, 1774).|alt=carte dessinée de 1774, figurant le bassin d'Arcachon au nord, l'étang de Cazaux au sud, l'océan à l'ouest et au centre la forêt.]]
La forêt de La Teste, attestée depuis l'[[Gaule romaine|époque romaine]]{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=9|5=2022}}, pousse sur une bande côtière située entre le [[bassin d'Arcachon]] au nord et l'[[Lac de Cazaux et de Sanguinet|étang de Cazaux]] au sud. Elle recouvre depuis la période [[Gaule romaine|gallo-romaine]] un chapelet de [[Dune#En parabole|dunes paraboliques]] qui se sont accumulées dans la région entre 2000 et {{An av. J.-C.nobr|500 {{Av JC}}}}{{sfn|Aufan|5=2021|p=15-21}}. Ces reliefs modestes (sept dunes dépassent les {{unité|50|mètres}} d'altitude, la plus haute {{incise|le ''Truc de la Truque''}} culmine à {{unité|76|mètres}}) mais tourmentés, juxtaposent dans un désordre déroutant les monts (''trucs'') et les pseudo-vallées (''bats'') et lui valent le surnom de « Grande Montagne »{{sfn|Aufan|5=2021|p=15-21}}.
 
Au cours de notre ère, de nouvelles poussées dunaires {{incise|de type [[barkhane]], qui ont notamment érigé la [[dune du Pilat]]}} l'ont isolée de l'[[océan Atlantique|océan]] et en ont progressivement rogné la frange occidentale et la moitié septentrionale. Sous l'effet de cette l'avancée desde ces dunes modernes et de l'urbanisation de la ville d'Arcachon, la superficie de la Grande Montagne a progressivement décru de {{unité |4600|hectares}} environ versau moment de la [[Révolution française|Révolution]] à quelque {{unité |3700|hectares}} au début du {{s-|XXI}}{{sfn|Aufan|5=2021|p=15-21}}.
 
La forêt est bordée au sud-est par l'étang de Cazaux, au nord par les agglomérations de [[La Teste-de-Buch]] et d'[[Arcachon]], au nord-ouest par la dune du Pilat, et pour le reste par des forêts privées ou domaniales{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=9|5=2022}}. Sa présence [[Sous le vent (marine)|sous le vent]] contribue vraisemblablement au maintien de l'altitude de la dune du Pilat{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=9|5=2022}}.
 
*Aujourd'hui, la Grande Montagne n'est traversée que par la route départementale D218, qui écorne son coin nord ouest en joignant [[Arcachon]] et [[Biscarrosse|Biscarosse]], et la piste 214, une route goudronnée propriété de l’État, qui coupe la forêt d'est en ouest dans leson tiers nord. deCette la forêt. Ellepiste relie la route départementale D218 prèsnon loin de la [[dune du Pilat]]<ref name = "Info10">{{Lien web |auteur=Uhart |prénom=Théo |titre=Incendies en Gironde : ce que l'on sait des feux de Landiras et La Teste-de-Buch qui ont détruit plus de {{unité |5000 hectares}} |url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendies-en-gironde/incendies-en-gironde-ce-que-l-on-sait-des-incendies-de-landiras-et-la-teste-de-buch_5253937.html |série=Franceinfo |date=13 July 2022 |consulté le=18 July 2022}}</ref> à la route départementale D112 qui dessert le hameau de [[Cazaux (La Teste-de-Buch)|Cazaux]] depuis l'agglomération principale de La Teste. ;Dans la moitié sud du massif, un réseau de routes en impasse dessert des [[puits de pétrole]] installés à partir de 1959. Enfin, des chemins forestiers sillonnent l'ensemble, significativement moins entretenus depuis la fin de l'exploitation de la [[Résine de pin|gemme des pins]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=121|}}.
Aujourd'hui, la Grande Montagne n'est traversée que par{{sfn|Aufan|5=2021|p=121|}} :
 
== Aspects économiques historiques ==
* la route départementale D218, qui écorne son coin nord ouest en joignant [[Arcachon]] et [[Biscarrosse|Biscarosse]] ;
{{article détaillé|gemmage|goudron de pin|résine de pin}}
* la piste 214, une route goudronnée propriété de l’État, d'est en ouest dans le tiers nord de la forêt. Elle relie la route départementale D218 près de la [[dune du Pilat]]<ref name = "Info10">{{Lien web |auteur=Uhart |prénom=Théo |titre=Incendies en Gironde : ce que l'on sait des feux de Landiras et La Teste-de-Buch qui ont détruit plus de {{unité |5000 hectares}} |url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendies-en-gironde/incendies-en-gironde-ce-que-l-on-sait-des-incendies-de-landiras-et-la-teste-de-buch_5253937.html |série=Franceinfo |date=13 July 2022 |consulté le=18 July 2022}}</ref> à la route départementale D112 qui dessert le hameau de Cazaux depuis l'agglomération principale de La Teste ;
[[File:Gemmage 3.JPG|thumb|Pin gemmé.|alt=Photographie d'un secteur de tronc d'arbre à l'écorce localement incisée. De l'entaille s'écoule une sève blanchâtre, recueillie dans un pot en terre cuite.]]
* dans sa moitié sud, un réseau de routes en impasse qui dessert des [[puits de pétrole]] installés à partir de 1959 ;
Les plus anciens témoignages sur la façon dont les pins étaient exploités dans la Grande Montagne remontent au {{S-|XVII}}{{sfn|Aufan||5=2021|p=78}}.
* des chemins forestiers significativement moins entretenus depuis la fin de l'exploitation de la [[Résine de pin|gemme des pins]].
 
La matière première recherchée est l'[[oléorésine]] de l'arbre : tout au long de la vie adulte du pin, elle est recueillie par gemmage, c'est-à-dire par la pratique d'incisions successives de son écorce. L'exsudat, mêlé d'eau de pluie et d'impuretés solides et récupéré dans un trou creusé au pied de l'arbre ou dans un pot de terre cuite, prend alors le nom de « gemme »<ref name="machines">{{Ouvrage|titre=Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 Juillet 1844|éditeur=L'Imprimerie Nationale|année=1889}}</ref>. Toutes les deux à trois semaines du printemps à la mi-automne{{sfn|Aufan||5=2021|p=86-87}}, le résinier passe raviver l'entaille et ramasser la gemme écoulée. Regroupée en barrique, elle est transportée dans une distillerie où la fraction volatile, l'[[essence de térébenthine]], est séparée d'un résidu solide, la [[colophane]] (ou ''arcanson'' ou ''rousine''). De la première on fabrique solvants, peintures, vernis, encaustiques, cirages et médicaments ; de la colophane on tire des colles à papier, des savons, de l'encre d'imprimerie{{sfn|Aufan||5=2021|p=92-102}} ;
 
Une fois l'arbre mort, la [[pyrolyse]] de son tronc et de sa souche permet d'obtenir du [[goudron de pin]] (ou poix ou brai), du [[noir de fumée]] et du [[charbon de bois]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Frank H.|nom1=Gardner|prénom2=Alvin R.|nom2=Williamson|titre=Naval Stores Wastewater Purification and Reuse by Activated Carbon Treatment|éditeur=Environmental Protection Agency, Office of Research and Development, Industrial Environmental Research Laboratory|année=1976|isbn=|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=wf1GN6NIeaYC|consulté le=2023-11-15}}</ref>. L'exploitant forestier construit sur place des fours (''hourns''), monticules de pierres couvertes d'argile : le bois qui s'y consume libère un liquide visqueux récupéré par un exutoire. Il est utilisé pour [[Calfatage|calfater]] les bateaux, étanchéifier les récipients, cirer les cordages, mais aussi soigner les rhumatismes et certaines maladies de peau{{sfn|Aufan||5=2021|p=95-98}}. Ces pratiques ont perduré jusque dans les années 1970, concurrencées par l'essor de la [[Chimie industrielle|chimie industrielle de synthèse]]{{sfn|Aufan||5=2021|p=110}}.
 
== Le statut ''usager'' ==
Ligne 54 ⟶ 59 :
Les grands principes qui régissent la propriété et l'usage de la Grande Montagne sont fondés sur des textes dont le plus ancien conservé remonte à 1468, mis à jour à plusieurs reprises depuis : les ''baillettes'' (décisions unilatérales du [[seigneur]]) et les ''transactions'' (accords formalisés entre les parties) :
 
* les parcelles appartiennent à des propriétaires privés (la Grande Montagne n'est donc pas une [[copropriété]] et ne relève pas non plus du [[Domaine public en droit public français|domaine public]]) ;
* lesces propriétaires sont dits ''ayant-pins'' : ils ne possèdent pas les arbres qui poussent sur leur parcelle, mais détiennent l'exclusivité de l'exploitation commerciale de leur résine ;
* les personnes dont la résidence principale se situe depuis au moins dix ans sur leles territoire[[Commune voisin(France)|communes]] qu'elle recouvre partiellement sont les ''usagers''<ref group="alpha">Un propriétaire peut donc être à la fois ''ayant-pins'' sur sa parcelle, et ''usager'' de l'ensemble de la forêt.</ref>. Elles peuvent collecter le bois mort pour leur besoin de chauffage et abattre des pins vifs pour construire ou réparer leur habitation ou embarcation (à l'exclusion de toute utilisation commerciale) ;
* le bois récupéré par les usagers ne peut sortir du territoire de laces communecommunes, ni pour sa transformation ni pour son utilisation ;
* des [[Syndic|syndics]] d'ayant-pins et d'usagers valident les demandes d'[[Abattage (arbre)|abattage]], veillent à effectuer les prélèvements par rotation et à gérer la forêt « [[Bon père de famille|en bons pères de familles]] ».
 
=== HistoriqueHistoire ===
Au [[Moyen Âge tardif|Moyen- Âge]], la Grande Montagne appartient aux seigneurs locaux, les [[Captal de Buch|Captauxcaptaux de Buch]]. Ceux-ci ont depuis une époque indéterminée concédé (« baillé ») à leurs [[Vassalité|vassaux]] divers droits, contre rémunération. Chaque seigneur qui hérite ledu captalat révise à sa guise ces droits et leur prix{{sfn|Aufan|5=2021|p=36-37|}}.
 
* leLe premier texte (perdu) dont il est gardé trace date de la première moitié du {{S-|XV}}. Il voit [[Gaston Ier de Foix-Grailly|Gaston {{1erIer}} de Foix-Grailly]] dans la première moitié du {{S-|XV}} accorder aux habitants de la seigneurie les droits payants de récolter la résine gemmée (''gema'', ''galipot''), de la transformer en [[brai]] (''rouzina''), et le droit gratuit de ramasser du bois de chauffe (''busca'') et de construction (''fusta''). Le {{Date-|19 octobre 1468}}, la baillette de son fils [[Jean de Foix-Candale|Jean de Foix-Grailly-Candale]] confirme et réévalue ces droits, accordés à la quarantaine de familles locales. En 1500, [[Gaston II de Foix-Candale|Gaston II de Foix-Grailly-Candale]] vend pour un forfait annuel les droits d'''herbatge'' (de pâturage) et de ''glandage'' (de ramassage des glands, pour nourrir les cochons){{sfn|Aufan|5=2021|p=37|}}. ;
 
*En 1535, la baillette de [[Gaston III de Foix-Candale|Gaston III de Foix-Grailly-Candale]] en 1535 introduit la nomination de syndics représentants des habitants, l'interdiction de vendre ou de transporter le bois en dehors du captalat et invoque l'importance de gérer la forêt avec soin{{sfn|Aufan|5=2021|p=38|}}. ;
 
* enEn 1601 survient une crise avec le nouveau Captalcaptal, [[Jean-Louis de Nogaret de La Valette|Jean-Louis d'Epernon]] : un nouvel acte n'est signé qu'après trois ans de « fermeture » de la forêt. Il clarifie que les ayant-pins acquièrent la propriété de concessions d'extraction de résine (mais ni du foncier, ni des arbres). Son fils [[Bernard de Nogaret de La Valette d'Épernon|Bernard d'Épernon]] confirme en 1645 ces principes{{sfn|Aufan|5=2021|p=39|}}. ;
 
* enEn 1746, [[Captal de Buch#François-Alain Amanieu de Ruat|François-Alain Amanieu de Ruat]] signe une transaction qui accorde cette fois aux ayant-pins la propriété du foncier et limite les droits des usagers. Devant les protestations de ceux-ci, un nouveau texte est conclu le {{Date-|16 juin 1759}} : les ayant-pins conservent l'acquis d'être désormais propriétaire du foncier (et de leurs cabanes, et de la gemme, mais toujours pas des arbres) et les usagers récupèrent leurs droits gratuits sur le bois. Le Captalcaptal ne conserve plus comme revenus que les droits de glandage et de pâturage, et le privilège de pouvoir utiliser, à titre d'usager, sondu bois pour son château pourtant situé hors du captalatterritoire, au [[Le Teich|Teich]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=39-40|}}.
=== Historique ===
Au [[Moyen Âge tardif|Moyen-Âge]], la Grande Montagne appartient aux seigneurs locaux, les [[Captal de Buch|Captaux de Buch]]. Ceux-ci ont depuis une époque indéterminée concédé (« baillé ») à leurs vassaux divers droits, contre rémunération. Chaque seigneur qui hérite le captalat révise à sa guise ces droits et leur prix{{sfn|Aufan|5=2021|p=36-37|}}.
 
C'est dans cet état contractuel que survient la [[Révolution française]]. Certains usagers tentent d'obtenir alors que la forêt, ancien bien seigneurial, devienne [[Forêt communale|communale ]] : le [[Arbitrage (droit)|tribunal arbitral]] réuni le {{nobr|8 fructidor an II}} ({{date-|25 août 1794}}) les déboute, confirmantarguant que la forêt n'appartient plus à un membre de la noblesse depuis 1746. Il confirme à la fois la propriété des ayant-pins acquise en 1746, mais aussi les servitudes à leur charge au profit des usagers, indissociables de leur titre de propriété. On dénombre alors 104 parcelles, détenues par 38 familles{{sfn|Aufan|5=2021|p=41-42|}}.
* le premier texte (perdu) dont il est gardé trace voit [[Gaston Ier de Foix-Grailly|Gaston {{1er}} de Foix-Grailly]] dans la première moitié du {{S-|XV}} accorder aux habitants de la seigneurie les droits payants de récolter la résine gemmée (''gema'', ''galipot''), de la transformer en [[brai]] (''rouzina''), et le droit gratuit de ramasser du bois de chauffe (''busca'') et de construction (''fusta''){{sfn|Aufan|5=2021|p=37|}} ;
* le {{Date-|19 octobre 1468}}, la ''baillette'' de son fils [[Jean de Foix-Candale|Jean de Foix-Grailly-Candale]] confirme et réévalue ces droits, accordés à la quarantaine de familles locales{{sfn|Aufan|5=2021|p=37|}} ;
* en 1500, [[Gaston II de Foix-Candale|Gaston II de Foix-Grailly-Candale]] vend pour un forfait annuel les droits d'''herbatge'' (de pâturage) et de ''glandage'' (de ramassage des glands, pour nourrir les cochons){{sfn|Aufan|5=2021|p=37|}} ;
* la baillette de [[Gaston III de Foix-Candale|Gaston III de Foix-Grailly-Candale]] en 1535 introduit la nomination de syndics représentants des habitants, l'interdiction de vendre ou de transporter le bois en dehors du captalat et invoque l'importance de gérer la forêt avec soin{{sfn|Aufan|5=2021|p=38|}} ;
* en 1601 survient une crise avec le nouveau Captal, [[Jean-Louis de Nogaret de La Valette|Jean-Louis d'Epernon]] : un nouvel acte n'est signé qu'après trois ans de « fermeture » de la forêt. Il clarifie que les ayant-pins acquièrent la propriété de concessions d'extraction de résine (mais ni du foncier, ni des arbres). Son fils [[Bernard de Nogaret de La Valette d'Épernon|Bernard d'Épernon]] confirme en 1645 ces principes{{sfn|Aufan|5=2021|p=39|}} ;
* en 1746, [[Captal de Buch#François-Alain Amanieu de Ruat|François-Alain Amanieu de Ruat]] signe une transaction qui accorde cette fois aux ayant-pins la propriété du foncier et limite les droits des usagers. Devant les protestations de ceux-ci, un nouveau texte est conclu le {{Date-|16 juin 1759}} : les ayant-pins conservent l'acquis d'être désormais propriétaire du foncier (et de leurs cabanes, et de la gemme, mais toujours pas des arbres) et les usagers récupèrent leurs droits gratuits sur le bois. Le Captal ne conserve plus comme revenus que les droits de glandage et de pâturage, et le privilège de pouvoir utiliser, à titre d'usager, son bois pour son château pourtant situé hors du captalat, au [[Le Teich|Teich]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=39-40|}}.
C'est dans cet état contractuel que survient la [[Révolution française]]. Certains usagers tentent d'obtenir alors que la forêt, ancien bien seigneurial, devienne [[Forêt communale|communale ]]: le [[Arbitrage (droit)|tribunal arbitral]] réuni le {{nobr|8 fructidor an II}} ({{date-|25 août 1794}}) les déboute, confirmant à la fois la propriété des ayant-pins acquise en 1746, mais aussi les servitudes à leur charge au profit des usagers, indissociables de leur titre de propriété. On dénombre alors 104 parcelles, détenues par 38 familles{{sfn|Aufan|5=2021|p=41-42|}}.
 
En 1917 une nouvelle transaction est signée pour régir les modalités d'exploitation des arbres tués par des catastrophes naturelles : plusieurs querelles entre ayant-pins et usagers sont en effet survenues après un ouragan en 1897 et un incendie en 1898. L'accord prévoit que les revenus de la vente du bois soient désormais partagés entre les propriétaires (50%), les communes de La Teste-de-Buch et de [[Gujan-Mestras|Gujan]]<ref group="alpha">[[Gujan-Mestras]] depuis 1936, le territoire de la commune de Gujan relevait aussi du captalat de Buch sous l'Ancien Régime. Ses habitants en avaient donc les droits d'usagers.</ref> (33%) et une caisse syndicale chargée d'administrer les affaires communes entre usagers et ayant-pins (17%){{sfn|Aufan|5=2021|p=42-43|}}.
Ligne 76 ⟶ 83 :
 
=== Conflits et problématiques contemporains ===
Des conflits récurrents entre les parties impliquées animent aux {{S2-|XX|XXI}} les délibérations du conseil municipal de La Teste{{sfn|Aufan|5=2021|p=185|}}, les colonnes de la presse régionale{{sfn|Aufan|5=2021|p=180|}} et les tribunaux de [[Bordeaux ]]:
 
* laLa possibilité ou non pour les usagers de couper des <u>chênes</u> pour du bois de chauffage est controversée : les transactions limitent en effet aux seules fins de travaux de construction la possibilité de prélever un chêne vif ; mais ce bois constitue un combustible de meilleure qualité que le pin, et était peu prisé par les propriétaires du temps du gemmage. Des coupes abusives ont donc souvent lieu{{sfn|Aufan|5=2021|p=49-50|}}.
 
* leLe droit d'usage pours'étend-il lesaux habitants du Cap-Ferret :? jusquJusqu'en 1976 l'extrémité de la [[Cap Ferret|presqu'île du Cap Ferret]] relevaitrelève de la commune de La Teste, avant qu'elle ne rallie par référendum celle de [[Lège-Cap-Ferret|Lège]] pour des raisons pratiques. En tant qu'habitants de l'ancien territoire du captalat, les quelque {{Unité|2000|personnes}} qui y résident à l'année sont de droit usagers de la forêt. Mais ce privilège doit-il se limiter à ceux qui y vivaient déjà dix ans avant le changement de rattachement ? Le débat n'est pas tranché, et en 2008 un Ferretcapien organise un abattage d'arbres et son transport en grande pompe jusqu'au Cap Ferret par [[Pinasse du bassin d'Arcachon|pinasse]] {{Incise|pour éviter que le bois ne {{"|sorte des anciennes limites du captalat}} !|stop}}{{sfn|Aufan|5=2021|p=51|}}.
* débat similaire pour les habitants d'[[Arcachon]], ville détachée de La Teste en 1857 pour faciliter son expansion urbaine{{sfn|Aufan|5=2021|p=42|}}. Les rares habitants de l'époque ont alors explicitement renoncé à leur droit d'usage en échange de la pleine propriété de parcelles. Mais qu'en est-il des nouveaux-venus{{sfn|Aufan|5=2021|p=51-54|}} ?
 
* la représentation des usagers : au titre des transactions, les usagers sont censés s'organiser en syndicat. Mais sous la pression de l’État et après plusieurs épisodes judiciaires il est tranché en 1976 que ce sont les conseils municipaux des communes de La Teste et de [[Gujan-Mestras]] qui représentent les usagers{{sfn|Aufan|5=2021|p=55-58|}}. Cependant une association d'usagers, l'ADDU-FU, tend à revendiquer ce rôle{{Sfn|Cinotti & Lavarde|2022|p=59}}.
*Un débat similaire existe pour les habitants d'[[Arcachon]], ville détachée de La Teste en 1857 pour faciliter son expansion urbaine{{sfn|Aufan|5=2021|p=42|}}. Les rares habitants de l'époque ont alors explicitement renoncé à leur droit d'usage en échange de la pleine propriété de parcelles. Mais qu'en est-il des nouveaux-venus{{sfn|Aufan|5=2021|p=51-54|}} ?
* le libre accès au massif forestier : les transactions interdisent aux propriétaires de barrer les chemins ou de clôturer leur parcelle. La circulation de véhicules à moteur et l'organisation de randonnées ou autres événements sont cependant réglementées{{sfn|Aufan|5=2021|p=113|}}.
 
* la possibilité de construire ou d’améliorer le bâti, au-delà de la rénovation qu'autorise sous condition le plan d'occupation des sols de la centaine de cabanes de résinier recensées en 1901{{sfn|Aufan|5=2021|p=183|}}, dans un contexte de tentation avérée de spéculation foncière et immobilière{{Sfn|Cinotti & Lavarde|2022|p=22-23}}.
*Les laparties prenantes peinent à s'entendre sur le mode de représentation des usagers : au titre des transactions, les usagers sont censés s'organiser en syndicat. Mais sous la pression de l’État et après plusieurs épisodes judiciaires il est tranché en 1976 que ce sont les conseils municipaux des communes de La Teste et de [[Gujan-Mestras]] qui représentent les usagers{{sfn|Aufan|5=2021|p=55-58|}}. Cependant une association d'usagers, l'ADDU-FU, tend à revendiquer ce rôle{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=59}}.
 
*Sont leaussi librerégulièrement questionnés, les droits d'accès au massif forestier : les transactions interdisent aux propriétaires de barrer les chemins ou de clôturer leur parcelle. La circulation de véhicules à moteur et l'organisation de randonnées ou autres événements sont cependant réglementées{{sfn|Aufan|5=2021|p=113|}}.
 
*Enfin, des controverses surgissent ponctuellement quant à la possibilité de construire ou d’améliorer le bâti de la centaine de cabanes de résinier recensées en 1901, au-delà de la rénovation qu'autorise sous condition le plan d'occupation des sols de la centaine de cabanes de résinier recensées en 1901{{sfn|Aufan|5=2021|p=183|}}, dans un contexte de tentation avérée de spéculation foncière et immobilière{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=22-23}}.
 
=== Propriétaires en 2016 ===
Les {{Unité|3895,52|ha}} cadastrés en 2016 se divisent en 388 parcelles, groupées en 161 propriétés{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=45|5=2022}}.
{| class="wikitable"
|+
!Propriétaires
!
!Surface (ha)
!
|-
|Personnes physiques
|{{formatnum:2391}}
|61 %
|-
|Personnes morales
|343
|9 %
|-
|Mixte physique et morale
|37
|1 %
|-
|Établissements publics (principalement [[Conservatoire du littoral]])
|171
|4 %
|-
|Collectivités territoriales (principalement communes de La Teste et de Gujan-Mestras)
|237
|6 %
|-
|Bien non délimités entre leurs propriétaires
|684
|18 %
|-
|Inconnu
|33
|1 %
|-
|'''Total'''
|'''{{formatnum:3896}}'''
|
|}
Les propriétaires exacts d'environ {{Unité|875|ha}} ne sont pas identifiables (titres lacunaires, biens non délimités, indivisions complexes){{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=45|5=2022}}. Cette situation empêcheentrave l'obtention d'un quorum de propriétaires ''ayant-pins''{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=46|5=2022}}.
 
50 propriétés couvrent plus de 25 hectares, représentant ensemble {{%|71}} de la surface du massif{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=45|5=2022}} ; le reste est très morcelé, avec des propriétés parfois inférieures à l'hectare{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=46|5=2022}}. Les propriétaires d'au moins {{%|51}} de la forêt résident dans l'ancien captalat ; ceux d'au moins {{%|82}} habitent dans les départements de la [[Gironde (département)|Gironde]] ou des [[Landes (département)|Landes]]{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=46|5=2022}}.
 
=== Tentatives de cantonnement ===
[[File:Carte de la grande montagne ou forêt usagère de La Teste de Buch et de ses abords - levée et dressée par E. Durègne... - btv1b530298217 (cropped).jpg|thumb|gauche|La carte dressée par E. Durègne en 1901 fait figurer les parcelles historiques de la Grande Montagne.]]
Le [[Cantonnement forestier|cantonnement]] consiste à donner en toute propriété à une collectivité une partie de forêt, en échange des droits d’usage qu’elle exerçait sur l’ensemble du massif<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Académie |nom=française |titre=cantonnement {{!}} Dictionnaire de l’Académie française {{!}} 9e édition |url=http://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9C0572 |site=www.dictionnaire-academie.fr |consulté le=2023-11-18}}</ref>. Très fréquentsfréquent en France sous le Second Empire, cesce type d'actes onta mis fin à toutestous les autres forêtsstatuts usagèresusager des forêts du pays<ref>{{Ouvrage|auteur1=Louis Badré|titre=Histoire de la forêt française|passage=171|lieu=Paris|éditeur=Arthaud|date=1983|pages totales=312|isbn=|consulté le=21/09/2020}}.</ref>.
 
À partir des années 1970, plusieurs voix s'élèvent pour mettre fin au statut usager de la Grande Montagne en la cantonnant :
 
* cellesCelles de propriétaires ayant-pins d'une part, dont le patrimoine foncier ne leur procure plus de revenu depuis la disparition des débouchés commerciaux du [[gemmage]]{{note|groupe="alpha"|Le prix de revient d'un litre de gemmage est en 2022 deux fois et demi plus élevé que le prix de marché mondial du produit{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=56}}.}}. Seuls ceux qui habitent sur le territoire de l'ancien captalat ont sur le bois les droits d'usagers, et tous sont assujettis aux charges et obligations classiques d'un propriétaire foncier (taxe foncière, obligation de bonne gestion du boisé, taxe pour la [[Défense de la forêt française contre les incendies|DFCI]], etc.){{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=15}}. À noter qu'une partie non négligeable d'entre eux {{Incise|plutôt ceux d'entre eux qui vivent à l'année sur les communes concernées}} ne souscrit pas au cantonnement{{sfn|Aufan|5=2021|p=47|}} ;
* celles des services de l’État, qui s'alarment du faible rendement de cette forêt et de sa dégradation progressive faute d'entretien, qu'ils jugent inquiétante.
 
* cellesCelles des services de l’État d'autre part, qui s'alarment du faible rendement de cette forêt et de sa dégradation progressive faute d'entretien, qu'ils jugent inquiétante.
S'y opposent des associations de défense de l'environnement comme la [[SEPANSO]], convaincues que l'écosystème précieux du massif est dû à son statut particulier, et les associations d'usagers.
 
S'y opposent à cette initiative des associations de défense de l'environnement comme la [[SEPANSO]], convaincues que l'écosystème précieux du massif est dû à son statut particulier, et les associations d'usagers et une partie non négligeable des propriétaires {{Incise|plutôt ceux d'entre eux qui vivent à l'année sur les communes concernées|stop}}{{sfn|Aufan|5=2021|p=47|}}.
En septembre 1977 les partisans du cantonnement déposent simultanément une assignation en justice des deux communes concernées et une proposition de règlement à l'amiable, qui offre la totale propriété de {{Unité|745|ha}} aux communes. Treize des propriétaires demandeurs cèderaient une partie de leur parcelle. En mars 1981 la cour d'appel de Bordeaux rejette la demande{{sfn|Aufan|5=2021|p=159-160|}}. Un pourvoi en cassation n'aboutit pas, au motif que la demande n'est pas soutenue par la totalité des propriétaires{{sfn|Aufan|5=2021|p=163|}} (soixante-dix-neuf n'ont en effet pas cautionné la démarche{{sfn|Aufan|5=2021|p=145|}}).
 
En septembre 1977 les partisans du cantonnement déposent simultanément une assignation en justice des deux communes concernées et une proposition de règlement à l'amiable, qui offre la totale propriété de {{Unité|745|ha}} aux communes. Treize des propriétaires demandeurs cèderaientcéderaient une partie de leur parcelle. En mars 1981 la cour d'appel de Bordeaux rejette la demande{{sfn|Aufan|5=2021|p=159-160|}}. Un pourvoi en cassation n'aboutit pas, au motif que la demande n'est pas soutenue par la totalité des propriétaires{{sfn|Aufan|5=2021|p=163|}} (soixante-dix-neuf n'ont en effet pas cautionné la démarche{{sfn|Aufan|5=2021|p=145|}}).
Profitant en 1985 d'un amendement du Code forestier qui assouplit le quorum nécessaire {{Incise|amendement poussé par un sénateur girondin pour traiter spécifiquement le cas de la Grande Montagne}}, des propriétaires formulent une nouvelle offre de cantonnement amiable en 1987, proposant aux communes {{Unité|120|ha}} : la démarche échoue à nouveau.
 
Profitant en 1985 d'un amendement du Code forestier qui assouplit le quorum nécessaire {{Incise|amendement poussé par un sénateur girondin pour traiter spécifiquement le cas de la Grande Montagne}}, des propriétaires formulent une nouvelle offre de cantonnement amiable en 1987, proposant aux communes {{Unité|120|ha}} : la démarche échoue à nouveau{{sfn|Aufan|5=2021|p=170-171|}}.
En 2010, un arrêt de la cour d'appel de Bordeaux met définitivement fin à toute tentative de cantonnement, prenant acte de l'impossibilité d'identifier tous les propriétaires{{Sfn|Cinotti & Lavarde|2022|p=21}}.
 
En 2010, un arrêt de la cour d'appel de Bordeaux met définitivement fin à toute tentative de cantonnement, prenant acte de l'impossibilité d'identifier tous les propriétaires{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=21|5=2022}}.
== Végétation ==
 
{{Avertissement|texte=Cette description est antérieure à l'incendie de juillet 2022.}}
== Végétation avant l'incendie de juillet 2022 ==
La végétation est à la fois typique des [[Landes de Gascogne]] et marquée par le statut usager de la forêt, exploitée pour la seule production de résine{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=12|5=2022}}. Au fil des siècles, celui-ci a eu pour conséquence directe ou effet collatéral{{sfn|Aufan|5=2021|p=113-115}}{{,}}{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=12|5=2022}} :
* d'éviter toute coupe rase et tout semis en ligne, largement pratiqués dans le reste des Landes, au profit de coupes pied par pied de type « [[Futaie#Futaie jardinée|jardinage]] », qui favorisent la régénération et la présence simultanée de spécimens d'âges différents ;
* de préserver les grands [[Pin (plante)|pins]] adultes tant qu'ils sont aptes au gemmage et de favoriser leur croissance par rapport à celle des [[Chêne pédonculé|chênes pédonculés]] ;
* sous ces grands pins, d'une densité de 120 à 130 par hectare, d'entretenir un sous-bois assez clair, d'accès facile ;
* de disposer d'un [[humus]] fertile ;
* d'entretenir jusqu'au milieu de {{S-|XX}} une réseau dense de chemins pédestres et de petits sentiers (« menades ») qui permettaient aux résiniers d'accéder à chaque pin.
Depuis la fin du [[gemmage]], en revanche, l'intérêt d'entretenir les sous-bois s'est estompé, et une végétation très dense s'est développée{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=12|5=2022}}.
 
{{Gallery |align = center |title=La parcelle Haut-Natus en juin 2022|File:Forêt usagère de La Teste de Buch.jpg|alt1=Paysage forestier de pins et de fougères royales, dans lequel serpente un chemin étroit. | |File:Forêt usagère de La Teste de Buch 2.jpg|alt2=Paysage forestier de pins et de fougères royales, coupé par un chemin carrossable. |}}
La forêt est ainsi une [[Pinède|pineraie]]-[[chênaie]] naturelle ([[Pinus pinaster|pins maritimes]] et [[chêne pédonculé]]) organisée en [[Futaie#Futaie irrégulière|futaie irrégulière]]. La [[strate arbustive]] se compose de [[houx]], d'[[Crataegus monogyna|aubépine]], de [[néflier]], de [[prunier]], de [[prunellier]], d'[[Rosier|églantier]], de [[Pyrus pyraster|poirier sauvage]], de [[Sorbus aucuparia|sorbier des oiseleurs]], de [[Cormier|sorbier domestique]], de [[Viorne obier|viorne]]. Elle abrite [[Pteridium aquilinum|fougère aigle]], [[chèvrefeuille]], [[Ruscus aculeatus|houx fragon]], [[ciste]], [[bourdaine]], [[Erica scoparia|bruyère à balai]], [[bruyère cendrée]], [[Calluna vulgaris|callune]], [[Ulex europaeus|ajonc]]. La [[strate herbacée]] est riche en [[potentille]], canche, [[germandrée]] et [[Garance des teinturiers|garance]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=119-121}}. La végétation des versants sud-ouest des anciennes dunes paraboliques est plus luxuriante et diversifiée que celle des faces nord-est, que n'envahissent guère que les chênes pédonculés, quelques houx et la fougère aigle{{sfn|Aufan|5=2021|p=121|}}.
 
Deux types de spécimens de pins maritimes, modifiés par l'action de l'homme, multiséculaires et en voie de disparition sont protégés par un arrêté préfectoral{{sfn|Aufan|5=2021|p=114}} :
* les pins dits ''bouteille'', tellement gemmés que des bourrelets de cicatrisations ont provoqué un élargissement important de la base de leur tronc et des anfractuosités qui abritent de nombreuses espèces d'oiseaux ;
* les pins dits ''borne'', hauts et lisses car jamais gemmés, que les propriétaires laissaient pousser aux angles de leurs parcelles pour en signaler les limites.
La forêt est parsemée de [[Airial|clairières]] autour des cabanes des anciens résiniers, qui servaient de potager ou d'aire de pacage, désormais plus ou moins refermées ({{Unité|138|ha}} au début du {{S-|XXI}}){{sfn|Aufan|5=2021|p=122|}}, mais aussi de trouées naturelles consécutives à la propagation d'une [[maladie cryptogamique]] des pins due à l'[[Armillaria|armillaire]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=124|}}.
 
Au nord-ouest, protégé des vents dominants par la dune du Pyla, l'[[arbousier]] et le [[Cistus salviifolius|ciste à feuilles de sauge]] se font plus abondants{{sfn|Aufan|5=2021|p=115}}.
 
Sur la frange estorientale de la forêt, et particulièrement à proximité de l'étang de Cazaux, on comptabilise quelque {{Unité|290|ha}} de zones humides ou marécageuses. Elle sont majoritairement couvertes d'[[Alnus glutinosa|aulnes]], de [[Saule|saules]] et de [[Bouleau|bouleaux]], sous lesquels poussent bourdaine, [[Cladium mariscus|marisques]], [[Molinia caerulea|molinie bleue]], [[jonc]], [[Myrica gale|myrte des marais]], [[Hydrocotyle vulgaris|écuelle d'eau]], [[Lysimaque commune|lysimaque]], [[osmonde royale]], [[Erica lusitanica|bruyère blanche]], etc{{sfn|Aufan|5=2021|p=117-119}}.
 
La forêt est parsemée de [[Airial|clairières]] autour des cabanes des anciens résiniers, qui servaient de potager ou d'aire de pacage, désormais plus ou moins refermées ({{Unité|138|ha}} au début du {{S-|XXI}}){{sfn|Aufan|5=2021|p=122|}}, mais aussi de trouées naturelles consécutives à la propagation d'une [[maladie cryptogamique]] des pins due à l'[[Armillaria|armillaire]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=124|}}.
 
=== Protection ===
[[File:PSM V48 D521 French method of bleeding the trees.jpg|thumb|gauche|Un pin ''bouteille'', v. 1895.|alt=Gravure montrant le tronc d'un pin dilaté à sa base à force de gemmage.]]
En 1943, la partie de la forêt située à l'ouest de la RD218<ref group="alpha">Simultanément au classement de la dune du Pilat : classement de la parcelle ''Hourn Peyran'', inscription des parcelles ''Menoy, Lartigon, Les Arrouacs'' et ''Les Baillon''s.</ref> est inscrite à l'[[Site classé ou inscrit en France|inventaire des sites]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=144|}}. La totalité de la Grande Montagne est inscrite en 1977{{sfn|Aufan|5=2021|p=144|}} puis classée en juin 1994{{sfn|Aufan|5=2021|p=177|}}.
 
Un projet de classement en [[forêt de protection]] n'aboutit pas, car incompatible avec la présence desde forages pétroliers{{sfn|Aufan|5=2021|p=159|}}. Il aurait sonné le glas du statut usager, en assujettissant la gestion du massif au [[Code forestier (France)|Codecode forestier]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=165|}}. Elle est cependant classée en [[zone spéciale de conservation]] dans l'inventaire du patrimoine naturel nationale, et en [[Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique|Zonezone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique]]{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=11|5=2022}}.
 
Elle bénéficie du label [[Réseau Natura 2000|Natura 2000]] depuis fin 2005{{sfn|Aufan|5=2021|p=187|}}.
 
Deux types de spécimens de pins maritimes, modifiés par l'action de l'homme, multiséculaires et en voie de disparition, sont protégés par un arrêté préfectoral{{sfn|Aufan|5=2021|p=114}} : les pins dits ''bouteille'', tellement gemmés que des bourrelets de cicatrisations ont provoqué un élargissement important de la base de leur tronc et des anfractuosités qui abritent de nombreuses espèces d'oiseaux, et les pins dits ''borne'', hauts et lisses car jamais gemmés, que les propriétaires laissaient pousser aux angles de leurs parcelles pour en signaler les limites.
 
== Toponymie==
Les principales dunes, les « vallées », les cabanes de résinierrésiniers et même les parcelles cadastrales portent des noms [[Gascon|gascons]] qui datent souvent du Moyen- Âge{{sfn|Aufan|5=2021|p=21}} : on trouve par exemple ''Hourn Laurès'' (le four du laurier), ''Lartigon'' (de ''artigue'', terre défrichée), ''lous Broustics'' (lieux couverts de broussailles), ''Batsegrette'' (la vallée secrète), ou ''Lauga'' (de ''augar'', le terrain marécageux), etc.{{sfn|Aufan|5=2021|p=246-268|}}.
 
== Autre traces d'activités humaines ==
* 123 cabanes où vivent les résiniers sont recensées en 1901, réparties dans la forêt{{sfn|Aufan|5=2021|p=183|}}. Elles sont souvent dotées d'un puits, de [[Rucher|ruchers]], d'un [[Jardin potager|potager]] et d'un [[verger]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=124|}}. Un dénombrement en 2020 n'en identifie plus que 85. Quelques-unes d'entre elles sont utilisées comme habitation permanente (32 en 1976{{sfn|Aufan|5=2021|p=125|}}), certaines sont autonomes en électricité{{sfn|Aufan|5=2021|p=183|}}. L'incendie de 2022 en détruit une cinquantaine<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Jean-Baptiste |nom=LENNE |titre=La Teste //: L’avenirl’avenir en pointillé des cabanes incendiées |url=https://www.ladepechedubassin.fr/2022/09/26/la-teste-lavenir-en-pointille-des-cabanes-incendiees/ |site=La Dépêche du Bassin |date=2022-09-26 |consulté le=2022-11-13}}</ref>.
 
* Depuis 1948, la [[nécropole]] du Natus abrite à l'orée de la forêt les dépouilles de plus de 950 [[tirailleurs sénégalais]], de 11 soldats russes et de 2 militaires français morts au [[camp du Courneau|camp militaire du Courneau]] tout proche, aménagé pendant la [[Première Guerre mondiale]] pour « l'hivernage » des unités coloniales d'[[Afrique subsaharienne]] en poste sur ledu front. Beaucoup y succombèrent d'épidémies de [[Pneumonie aiguë|pneumonie]] durant l'hiver 1916-1917{{sfn|Mormone|Boyer|Caule|2008}}.
* Dans la partie sud de la forêt, [[Esso (marque)|Esso]] a percé à partir de 1959 quatre-vingt-treize forages pétroliers ; quarante-sept sont encore en activité en 2021, exploités par [[Vermilion Energy|Vermilion REP]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=125-126|}}. Le gisement de {{Unité|30|km²}} enfoui entre {{Unité|2500}} et {{Unité|3200|mètres}} de profondeur<ref name=":2" /> constitue le deuxième [[champ pétrolifère]] de France{{Sfn|Cinotti & Lavarde|2022|p=9}}, avec une production quotidienne de {{Unité|250|mètres cubes}} de [[Pétrole brut|brut]] <ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |titre=La Teste-de-Buch : Vermilion voudrait forer des puits de pétrole supplémentaires en forêt usagère - France Bleu |url=https://www.francebleu.fr/infos/environnement/la-teste-de-buch-vermilion-voudrait-forer-des-puits-de-petrole-supplementaires-en-foret-usagere-6583576 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2023-08-15 |consulté le=2023-10-29}}</ref>. L'ouverture de huit [[Puits de pétrole|puits]] supplémentaires est envisagée en 2023<ref name=":2" />.
 
* Dans la partie sud de la forêt, [[Esso (marque)|Esso]] a percé à partir de 1959 quatre-vingt-treize forages pétroliers ; quarante-sept sont encore en activité en 2021, exploités par [[Vermilion Energy|Vermilion REP]]{{sfn|Aufan|5=2021|p=125-126|}}. Le gisement de {{Unité|30|km²}} enfoui entre {{Unité|2500}} et {{Unité|3200|mètres}} de profondeur<ref name=":2" /> constitue le deuxième [[champ pétrolifère]] de France{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=9}}, avec une production quotidienne de {{Unité|250|mètres cubes}} de [[Pétrole brut|brut]] <ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |titre=La Teste-de-Buch : Vermilion voudrait forer des puits de pétrole supplémentaires en forêt usagère - France Bleu |url=https://www.francebleu.fr/infos/environnement/la-teste-de-buch-vermilion-voudrait-forer-des-puits-de-petrole-supplementaires-en-foret-usagere-6583576 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2023-08-15 |consulté le=2023-10-29}}</ref>. L'ouverture de huit [[Puits de pétrole|puits]] supplémentaires<ref estname=":2" envisagée/> reçoit en 2023 un avis favorable après [[Enquête publique en France|enquête publique]]<ref>{{Lien nameweb |langue="fr |auteur=J. Br. |titre=Gironde :2" vers de nouveaux forages pétroliers près d'Arcachon ? |url=https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/energie/gironde-vers-de-nouveaux-forages-petroliers-pres-d-arcachon_AD-202311210155.html |site=BFM BUSINESS |date=21 novembre 2023 |consulté le=2023-11-21}}</ref>.
 
== Incendies et tempêtes ==
[[Fichier:Wildfires_in_southwest_France_ESA24375606.gif|vignette|gauche|Incendie de 2022 : zone affectée au 17 juillet.|alt=Image aérienne animée montrant la zone ravagée par un incendie.]]
[[File:Cimiers brules depuis Pilat.webm|thumb|droite|Les houppiers des pins de la forêt usagère roussis par l'incendie de 2022, vue du haut de la dune du Pilat en octobre 2022.|alt=Vue panoramique de hauteur d'une forêt de pins clairsemée, aux houppiers brûlés et aux troncs noircis.]]
 
La mémoire est conservée dans les archives qu'un [[Cyclone tropical|ouragan]] en 1799 abat plus de {{Unité|40000|pins}}, faisant chuter de {{%|90}} la production de résine. Exactement deux siècles plus tard, les vents de {{Unité|166|km/h}} de la [[Tempêtes de fin décembre 1999 en Europe|tempête ''Martin'']] couchent de nombreux arbres au sud-ouest de la forêt usagère{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=11}}.
 
Des parties de la Grande Montagne ont été la proie d'incendies, notamment en 1708 (un mort), en 1716 ({{Unité|2700|ha}}, dans le sud), en 1811, en 1822 ({{Unité|140|ha}} dans le tiers sud de la forêt, d'origine humaine), 1843, 1863, 1865, au printemps 1893 ({{Unité|277|ha}} dans le nord-ouest du massif, sur plusieurs mois), en 1898 ({{Unité|755|ha}} dans le tiers sud de la forêt), en juillet 1912 ({{Unité|300|ha}}), en 1929, en septembre 1943 après un bombardement{{Sfn|Cinotti &et Lavarde|2022|p=11}} ({{Unité|535|ha}} à nouveau dans le tiers sud du massif), juillet 1952 ({{Unité|190|ha}}), 1973 ({{Unité|62|ha}}). Depuis, les feux ont été limités (500 à 700 pins en 1981 au total, {{Unité|0,8|ha}} en 2001 après une ''[[rave party]]'', deux fois {{Unité|2|ha}} en 2003...). La [[Résilience (écologie)|résilience]] de la forêt usagère aux incendies est controversée : certains pointent que le manque d'entretien des sous-bois et des chemins forestiers compliquerait la tâche des pompiers ; d'autres estiment que la diversité botanique, la proportion de feuillus et le relief sont de nature à freiner la progression d'un éventuel brasier{{sfn|Aufan|5=2021|p=116-117|}}{{,}}<ref>{{Article|titre=Incendie sur le bassin d’Arcachon : la gestion de la forêt usagère fait débat|périodique=Sud-Ouest|date=2022-07-16|issn=1760-6454|lire en ligne=https://www.sudouest.fr/gironde/la-teste-de-buch/incendie-sur-le-bassin-d-arcachon-debut-de-polemique-sur-la-gestion-de-la-foret-11671840.php|consulté le=2022-07-18}}.</ref>.
 
Du [[Feux de forêt de 2022 en Gironde|{{nobr|12 au 23 juillet 2022}}, un feu hors norme]] ravage le massif. Il se déclare vers {{nobr|15 h 00}} le {{nobr|mardi 12 juillet}}<ref name="Info10" />, quand un véhicule utilitaire est victime d'un grave problème électrique sur la {{nobr|piste 214}}. Favorisé par la canicule, l'incendie se déplace rapidement vers le sud jusqu'au 17 juillet, avant qu'un retournement des vents ne le rabatte vers le nord. Au total, {{Unité|7000|ha}} de forêt {{Incise|usagère, domaniale ou privée}} sont touchés, {{unité|20000|personnes}} sont évacuées avant que les pompiers ne parviennent à juguler les flammes<ref name=":1">{{Lien web |titre=Incendie en cours en Gironde: point du 19 juillet 2022 à 23h00 / Communiqué de presse / Actualités / Accueil - Les services de l'État en Gironde |url=https://www.gironde.gouv.fr/Actualites/Communique-de-presse2/Incendie-en-cours-en-Gironde-point-du-19-juillet-2022-a-23h00 |site=www.gironde.gouv.fr |consulté le=2022-07-19}}</ref>{{,}}<ref name=":12">{{Article|langue=fr-FR|titre=Direct. Incendies en Gironde : plus de 15 000 hectares détruits, « une situation très compliquée »|périodique=Sud-Ouest|date=2022-07-18|issn=1760-6454|lire en ligne=https://www.sudouest.fr/france/incendies-en-gironde-une-journee-caniculaire-qui-inquiete-ce-que-l-on-sait-ce-lundi-matin-11686924.php|consulté le=2022-07-18}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Oanna Favennec |titre=Incendie à La Teste : la forêt usagère touchée par les flammes, « une catastrophe écologique » |url=https://www.francebleu.fr/infos/environnement/incendies-a-la-teste-la-foret-usagere-touchee-par-les-flammes-une-catastrophe-ecologique-1657702770 |éditeur=[[France Bleu]] |date=2022-07-13 |consulté le=2022-07-14}}.</ref>.
Ligne 198 ⟶ 212 :
Une cartographie aérienne réalisée en décembre 2022 distingue les zones, majoritaires, où la [[photosynthèse]] est encore active au sommet des résineux et celles où les arbres sont morts<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=David|nom1=Patsouris|titre=Bassin d’Arcachon : la carte de l’activité végétale après l’incendie en Forêt usagère de La Teste-de-Buch|périodique=Sud Ouest|date=2023-01-14|issn=1760-6454|lire en ligne=https://www.sudouest.fr/gironde/la-teste-de-buch/bassin-d-arcachon-la-carte-de-l-activite-vegetale-apres-l-incendie-en-foret-usagere-de-la-teste-de-buch-13662943.php|consulté le=2023-03-07}}</ref>. Même si plusieurs décennies seront nécessaires pour restaurer un massif adulte, la nature reprend peu à peu ses droits dans les mois qui suivent le sinistre avec la repousse des [[Pteridium aquilinum|fougères]], de plantes de sous-bois et la [[germination]] de jeunes pins<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Gironde: après les incendies monstres, la forêt face aux insectes ravageurs |url=https://www.lepoint.fr/societe/gironde-apres-les-incendies-monstres-la-foret-face-aux-insectes-ravageurs-27-10-2023-2541072_23.php |site=Le Point |date=2023-10-27 |consulté le=2023-10-29}}</ref>.
 
Mais l'urgence est d'évacuer les pins morts : l'[[Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement|INRAE]] craint en effet la prolifération du [[Ips sexdentatus|scolyte sténographe]], un [[Coleoptera|coléoptère]] d'un demi-centimètre qui s'attaque en priorité aux pinsrésineux endommagés. L’enjeu est la protection des arbres épargnés et surtout des forêts adjacentes<ref name=":0" />. Retardé par des désaccords entre des parties prenantes<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=La Teste : à la recherche d’un difficile consensus sur la forêt usagère |url=https://www.sudouest.fr/gironde/la-teste-de-buch/la-teste-a-la-recherche-d-un-difficile-consensus-sur-la-foret-usagere-12356186.php |site=SudOuest.fr |date=2022-09-22 |consulté le=2023-10-29}}</ref>, une météo défavorable et un marché du bois [[Offre et demande|peu propice]], l'[[Abattage (arbre)|abattage]] ne débute qu'en janvier 2023. Fin octobre, seulement la moitié du bois mort a été évacuée et de nombreuses piles de boistroncs infestéinfestés sont encore stockées sur place<ref name=":0" />.
 
Plusieurs options sont imaginées pour le repeuplement de la forêt : en septembre 2022, des scientifiques, notamment de l'INRAE, lancent une pétition pour réclamer l'interruption des coupes systématiques des arbres restants et le repeuplement du massif par régénération naturelle afin de préserver son originalité et sa diversité<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=David|nom1=Patsouris|titre=Incendies sur le bassin d’Arcachon : plus de 1 800 signatures pour le moratoire en Forêt usagère de La Teste-de-Buch|périodique=Sud Ouest|date=2022-11-28|issn=1760-6454|lire en ligne=https://www.sudouest.fr/gironde/la-teste-de-buch/incendies-sur-le-bassin-d-arcachon-plus-de-1-800-signatures-pour-le-moratoire-en-foret-usagere-de-la-teste-de-buch-13145026.php|consulté le=2022-11-30}}</ref>.
Ligne 204 ⟶ 218 :
Pendant ces travaux et pour des motifs de sécurité, un décret municipal interdit l'accès du public à la forêt. Il est encore en vigueur à l'automne 2023<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Circulation en forêt de La Teste-de-Buch : « Je ne veux rien empêcher mais protéger », dit le maire |url=https://www.sudouest.fr/gironde/la-teste-de-buch/circulation-en-foret-de-la-teste-de-buch-je-ne-veux-rien-empecher-mais-proteger-dit-le-maire-16374028.php |site=SudOuest.fr |date=2023-08-27 |consulté le=2023-10-29}}</ref>, mais contesté par l'association des usagers<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Bassin d’Arcachon : « En forêt, l’usage n’est pas une activité récréative ! » |url=https://www.sudouest.fr/gironde/la-teste-de-buch/bassin-d-arcachon-en-foret-l-usage-n-est-pas-une-activite-recreative-16534933.php |site=SudOuest.fr |date=2023-09-12 |consulté le=2023-10-29}}</ref>.
 
Un autre sujet de débats est d'autoriser ou non les propriétaires des cabanes incendiées à les reconstruire<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Incendies en Gironde : à la Teste, l’interminable attente des propriétaires de cabanes incendiées |url=https://www.sudouest.fr/faits-divers/incendies/incendies-en-gironde/incendies-en-gironde-a-la-teste-l-interminable-attente-des-proprietaires-de-cabanes-incendiees-15537498.php |site=SudOuest.fr |date=2023-07-08 |consulté le=2023-10-29}}</ref>. L'[[Gouvernement Élisabeth Borne|État]] a pris position contre, ce que contestecontestent les ''ayant-pins''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Forêt usagère de La Teste-de-Buch : les propriétaires soutiennent la reconstruction des cabanes brûlées |url=https://www.sudouest.fr/gironde/la-teste-de-buch/foret-usagere-de-la-teste-de-buch-les-proprietaires-soutiennent-la-reconstruction-des-cabanes-brulees-15617252.php |site=SudOuest.fr |date=2023-06-27 |consulté le=2023-10-29}}.</ref>.
 
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue = françaisfr|auteur1 = Jean-Michel Mormone|auteur2= Patrick Boyer|auteur3=Jean-Pierre Caule|titre = 1914 – 1918, Le Bassin d'Arcachon|lieu = La Teste de Buch|éditeur = Société historique et archéologique d'Arcachon et du Pays de Buch |année = 2008|pages totales = 158|isbn = 978-2-9529434-1-3|lire en ligne = http://shaa.fr/|passage libellé=Mormone, Boyer et Caule 2008}}
* {{ouvrageOuvrage|langue=fr|auteur1=Robert Aufan|titre=La Forêt usagère de La Teste-de-Buch, des origines à nos jours|lieu=Asnières-sur-Seine/14-Condé-en-Normandie|éditeur=Les Établissements|auteur=Robert Aufan|dateannée=2021|pages totales = 286|isbn=9782491505042|libellé=Aufan 2021|plume=oui}}
* {{ouvrageOuvrage|lire en ligne=https://agriculture.gouv.fr/la-foret-usagere-de-la-teste-de-buch-en-gironde|titre=La forêt usagère de la Teste de Buch - Un fragile équilibre entre propriété et usage |sous-titre=Rapport du CGAAER n° 21092 et CGEDD n° 014045-01|auteur1=Bruno Cinotti|nom1=Cinotti|responsabilité1=CGEDD|auteur2=Françoise Lavarde|nom2=Lavarde|responsabilité2=CGAAER|pages totales=66|dateannée=2022|mois=Janvier|id=Cinotti janvieret Lavarde2022|libellé=Cinotti et Lavarde 2022|plume=oui}}
 
=== Liens externes ===
Ligne 227 ⟶ 241 :
{{Palette|Landes de Gascogne}}
{{Portail|forêt|Gironde}}
{{Article potentiellement bon|oldid=209721773|date=17 novembre 2023}}
 
[[Catégorie:Forêt en France|Usagère]]
[[Catégorie:Landes de Gascogne]]
[[Catégorie:Bassin d'Arcachon]]
[[Catégorie:Pays de Buch]]
[[Catégorie:Communs paysagers]]