« Edgar le Pacifique » : différence entre les versions

| charte = Monarque

| nom = Edgar le Pacifique

| image = New Minster Charter 966 detail Edgar.jpg

| légende = Portrait d'Edgar dans la [[chartes anglo-saxonnes|charte]] de refondation du [[New Minster]] (966).

| fonction1 = [[Royaume d'Angleterre|Roi d'Angleterre]]

| à partir du fonction1 = 959

| jusqu'au fonction1 = 8 juillet 975

| prédécesseur 1 = [[Eadwig]]

| successeur 1 = [[Édouard le Martyr]]

| dynastie = [[Maison de Wessex]]

| date de naissance = vers 943-944

| date de décès = 8 juillet 975

| lieu de décès = [[Winchester (Royaume-Uni)|Winchester]]

| sépulture = [[abbaye de Glastonbury]]

| père = {{noble|Edmond Ier}}

| mère = [[Ælfgifu de Shaftesbury]]

| fratrie = [[Eadwig]]

| conjoint = [[Æthelflæd Eneda]]<br>[[Wulfthryth]]<br>[[Ælfthryth]]

| enfants = [[Édouard le Martyr]]<br>[[Édith de Wilton]]<br>[[Æthelred le Malavisé]]

| liste = [[Liste des monarques d'Angleterre]]

La stabilité de l'Angleterre repose en partie sur sa puissance navale, qui est louée par la ''Chronique anglo-saxonne''{{sfn|Whitelock|1979|p=228}} et exagérée par les chroniqueurs ultérieurs, comme Jean de Worcester qui prétend qu'Edgar dispose d'une flotte de {{unité |3600 navires}} avec laquelle il fait le tour de la Grande-Bretagne tous les étés{{sfn|Darlington|McGurk|Bray|1995|p=425-427}}. Sans aller jusque là, il est probable que l'organisation navale observée sous le règne d'[[Æthelred le Malavisé]] trouve ses origines dans la marine de son père{{sfn|Williams|2014}}. Celle-ci se compose sans doute en partie de mercenaires vikings, un expédient auquel d'autres rois anglais ont recours avant et après lui{{sfn|Williams|2014}}{{,}} {{sfn|Jayakumar|2001|p=26-27}}.

Rory Naismith décrit l'année 973 comme une ''{{langue|la|[[annus mirabilis]]}}'' pour le royaume d'Angleterre{{sfn|Naismith|2014|p=39}}. Edgar et sa femme [[Ælfthryth]] sont sacrés roi et reine à [[Bath]] le {{date-|11 mai 973-}}, jour de la [[Pentecôte]]. En règle générale, les souverains anglais sont couronnés peu après leur élection par les grands du royaume, mais rien n'indique qu'Edgar a été couronné au début de son règne{{sfn|Williams|2014}}{{,}}{{sfn|Yorke|2008|p=147}}{{,}}{{sfn|Nelson|1977|p=66}}. Certains historiens ont cherché des raisons ayant pu l'inciter à retarder ainsi son sacre. Une théorie veut qu'il ait attendu d'être dans sa trentième année parce que l'âge minimal pour être sacré prêtre est de trente ans{{sfn|Stenton|1971|p=368}}, mais il serait encore trop jeune à vingt-neuf ans{{sfn|Keynes|2008a|p=48}}. Le prieur Nicolas de la [[cathédrale de Worcester]], qui écrit au {{s-|XII}}, affirme qu'Edgar a attendu d'avoir dépassé les passions de sa jeunesse{{sfn|Thomson|Winterbottom|1999|p=141}} et Frank Stenton suggère de même qu'il peut avoir voulu atteindre une certaine maturité avant d'être sacré {{sfn|Stenton|1971|p=368}}. D'autres historiens, comme [[Janet Nelson]], considèrent qu'il est presque certain qu'Edgar a été sacré une première fois vers le début de son règne. D'après elle, il s'agit d'une étape cruciale pour asseoir la légitimité d'un nouveau roi, et elle estime que la cérémonie de 973 vise plutôt à asseoir ses prétentions à la suzeraineté sur toute la Grande-Bretagne{{sfn|Nelson|1977|p=66-70}}. Le fait que certaines versions de la ''Chronique anglo-saxonne'' y consacrent tout un poème alors que les sacres royaux n'y sont en règle générale même pas mentionnés laisse à penser qu'il ne s'agit pas d'un couronnement ordinaire{{sfn|Williams|2014}}. La cérémonie qui prend place à Bath s'inspire peut-être du rituel utilisé en [[Royaume de Germanie|Germanie]], qu'Edgar a pu découvrir par l'entremise de l'ambassade qu'il a envoyée à la cour d'[[Otton Ier (empereur du Saint-Empire)|Otton le Grand]]{{sfn|Roach|2013|p=204}}.

Le soutien d'Edgar à la réforme lui vaut d'être encensé par les bénédictins, y compris des auteurs plus tardifs comme [[Byrhtferth]] et Wulfstan qui écrivent dans les années 990{{sfn|Keynes|1999|p=479}}{{,}}{{sfn|Keynes|2008a|p=3-4}}. Il acquiert une aura quasiment théocratique : la ''{{langue|la|Regularis concordia}}'' le compare au [[Bon Pasteur]]{{sfn|Gransden|1992|p=36}} et le théologien [[Ælfric d'Eynsham]] enjoint à son lectorat d’obéir à une monarchie qu'il considère de droit divin {{sfn|Nelson|1999|p=96}}.

[[Fichier:Edgar and children - MS Royal 14 B VI.jpg|vignette|Edgar et ses quatre enfants ([[Édouard le Martyr|Édouard]], [[Édith de Wilton|Édith]], Edmond et [[Æthelred le Malavisé|Æthelred]]) dans un manuscrit généalogique enluminé du {{s-|XIV}} (BL Royal MS 14 B {{VI}}). ]]

La deuxième conjointe connue d'Edgar est [[Wulfthryth]], mère de sa seule fille connue, [[Édith de Wilton|Édith (Eadgyth)]]. D'après l'hagiographe du {{s-|XI}} [[Goscelin|Goscelin de Saint-Bertin]], Edgar souhaite épouser une dénommée Wulfhilde, fille d'un noble nommé Wulfhelm qui l'a envoyée à l'[[abbaye de Wilton]] pour son éducation, mais Wulfhilde, qui souhaite devenir religieuse, résiste à ses avances et Edgar se rabat sur sa cousine Wulfthryth, elle aussi éduquée à Wilton{{sfn|Yorke|2004c}} {{sfn|Hollis|2004|p=318-319}}. Pour Williams, il n'est pas certain qu'ilils soient mariés{{sfn|Williams|2014}}, mais Yorke estime qu'ils le sont en s'appuyant sur la formulation utilisée par Goscelin et sur le sceau personnel d'Édith, qui la décrit comme {{Citation|sœur royale}} des fils d'Edgar, ce qui suggère que ces derniers la reconnaissent comme légitime. Wulfthryth retourne à l'abbaye de Wilton avec sa fille en 964 au plus tard pour y devenir religieuse, ce qui permet à Edgar de se remarier{{sfn|Yorke|2004a}}{{,}}{{sfn|Yorke|2004b}}. La société anglo-saxonne tolère en effet qu'un individu dont le conjoint est entré dans les ordres se remarie, ce qui est théoriquement interdit par l'interprétation la plus stricte du droit canon{{sfn|Yorke|2008|p=150}}{{,}} {{sfn|Yorke|2003|p=108-109}}. Edgar fait appel pour l'éducation de sa fille à un érudit lotharingien réputé, Radbod de Reims, ainsi qu'à l'artiste Benna de Trèves{{sfn|Hollis|2004|p=32, 311}}{{,}}{{sfn|Insley|2012|p=86}}{{,}}{{sfn|Ortenberg|2002|p=57}}. Sa mère et elle sont ultérieurement considérées comme des saintes{{sfn|Yorke|2004a}}{{,}}{{sfn|Yorke|2004b}}.

{{Références nombreuses}}

* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=G. P. | nom1=Cubbin | responsabilité1=éd. | titre=The Anglo-Saxon Chronicle, A Collaborative Edition, 6, MS D | lieu=Cambridge | éditeur=D. S. Brewer | année=1996 | pages totales=296 | isbn=978-0-85991-467-3 |isbn10=0-859-91467-4| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=8mNC4gguC20C&printsec=frontcover}}.

* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=R. R. | nom1=Darlington | lien auteur1=Reginald Ralph Darlington | responsabilité1=éd. | prénom2=P. | nom2=McGurk | responsabilité2=éd. | prénom3=Jennifer | nom3=Bray | responsabilité3=trad. | titre=The Chronicle of John of Worcester | volume=2 | lieu=Oxford | éditeur=[[Oxford University Press|Clarendon Press]] | année=1995 | isbn=978-0-19-822261-3|isbn2=978-0-19-820702-3|isbn10=0-198-22261-0|oclc=32283558}}.

* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Janet | nom1=Fairweather | responsabilité1=éd. | titre=Liber Eliensis | éditeur=The Boydell Press | année=2005 | pages totales=632 | isbn=978-1-84383-015-3 |isbn10=1-843-83015-9| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fh5OozghywIC&printsec=frontcover}}.

* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Rodney M. | nom1=Thomson | responsabilité1=éd. | prénom2=Michael | nom2=Winterbottom | responsabilité2=éd. | titre=William of Malmesbury : Gesta Regum Anglorum, The History of the English Kings | volume={{II}} | lieu=Oxford | éditeur=[[Oxford University Press|Clarendon Press]] | année=1999 | pages totales=543 | isbn=978-0-19-820682-8 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=MUNj-t9BMOoC&printsec=frontcover}}.

* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Dorothy | nom1=Whitelock | responsabilité1=éd. | prénom2=Martin | nom2=Brett | responsabilité2=éd. | prénom3=Christopher | nom3=Brooke | responsabilité3=trad. | titre=Councils & Synods with other Documents Relating to the English Church, {{nobr rom|Part I}} 871–1066 | lieu=Oxford | éditeur=[[Oxford University Press]] | année=1981 | pages totales=658 | isbn=978-0-19-822394-8}}.

* {{Ouvrage | langue=en | auteur1=[[Sarah Foot]] | titre=Veiled Women, {{nobr rom|Vol. II}} | lieu=Aldershot | éditeur=Ashgate | année=2000 | pages totales=296 | isbn=978-0-7546-0044-2}}.