« Sanctuaire gallo-romain d'Argentomagus » : différence entre les versions

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{{Titre mis en forme|Sanctuaire gallo-romain d'''Argentomagus''}}
{{En cours|intro=Article en chantier dans le cadre du [[Wikipédia:Wikiconcours/mars 2024|Wikiconcours de mars 2024]] ([[Wikipédia:Wikiconcours/mars 2024/Équipes/Équipe 11|équipe 11]]).}}
{{Article général|Argentomagus{{!}}''Argentomagus''}}
{{Infobox Site archéologique
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Le '''sanctuaire gallo-romain d'{{latin|Argentomagus}}''' est un ensemble de temples de type {{latin|[[fanum]]}} et de leurs dépendances, situé dans l'[[vicus|agglomération antique]] d'{{latin|[[Argentomagus]]}}. Le site se trouve, à l'époque contemporaine, sur le territoire de la commune de [[Saint-Marcel (Indre)|Saint-Marcel]], dans le [[département français]] de l'[[Indre (département)|Indre]].
 
Quatre temples sont implantés de part et d'autre d'une voie structurante ouest-est de l'agglomération ; trois se trouvent au sud, un quatrième en regard, au nord. Construits au {{sap-|I}} pour les plus anciens, ils font l'objet de remaniements successifs avant d'être abandonnés à la fin du {{s-|III}}.
 
== Localisation ==
Le sanctuaire occupe une très légère dépression entre les deux points les plus hauts de l'agglomération antique et de l'{{latin|[[oppidum]]}} qui l'a précédée. ; cetteCette vallée est parcourue par l'une des voies principales d'{{latin|Argentomagus}}, orientée ouest-est ; elle est partiellement bordée, au nord et au sud, par les temples composant le sanctuaire{{Sfn|Coulon|Holmgren|1992|p=67-69}}.
 
== Historique et études archéologiques ==
Prolongeant l'occupation [[La Tène|laténienne du site]], les premiers temples sont construits au {{sap-|I}}. D'autres constructions ou remaniements des bâtiments existants ont lieu jusqu'à la fin du {{s-|III}} ; le site perd alors sa fonction cultuelle{{Sfn|Dumasy|1999|p=87}}. D'autres secteurs de l'agglomération ne sont toutefois délaissés que bien plus tard, vers la fin du {{s mini-|IV}} ou au début du {{s-|V}}<ref>{{Article|auteur1=Françoise Dumasy|auteur2=Isabelle Bouchain|auteur3=Isabelle Rodet-Belarbi Isabelle|titre=L'évolution urbaine d'Argentomagus-Saint-Marcel (Indre). Rapport préliminaire de la fouille programmée 1989-1994 : rues et habitats|périodique=[[Revue archéologique du Centre de la France]]|tome=XXXVI|année=1997|page=64|doi=10.3406/racf.1997.2760}}.</ref>.
 
Des éléments architecturaux, provenant sans nul doute des temples, sont utilisés en [[spolia|remploi]] dans les murs d'églises médiévales avoisinantes{{Sfn|Fauduet|1993|p=98}}.
 
Bien que le site antique d'{{latin|Argentomagus}} soit connu depuis le Moyen Âge, les premières fouilles sur le site du sanctuaire ne sont réalisées qu'en 1965 sous la pression urbanistique ; elles s'achèvent en 1979. Elles reprennent en 1982 ; une autre campagne se déroule de 1991 à 1994{{Sfn|Dumasy|1999|p=79}}.
 
== Description ==
[[Fichier:Argentomagus - plan sanctuaire.svg|vignette|redresse=1.2|Plan schématique du sanctuaire]]
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=== Les temples 1 à 3 (îlot A) ===
Le sanctuaire se compose de trois édifices cultuels alignés au sein d'un îlot limité au nord et au sud par deux voies orientées d'ouest en est.
 
Les deux édifices occidentaux ({{nobr|temples 1 et 2}}) sont deux {{latin|[[fanum|fana]]}} sur plan carré à galerie périphérique, dont le les [[péribole]]s sont séparés par un portique ouvert vers le {{nobr|temple 1}}{{Sfn|Coulon|Holmgren|1992|p=70}} et qui semble utilisé pour des cérémonies de crémation rituelle{{Sfn|Fauduet|1993|p=44}}.
[[Fichier:Saint-Marcel (Indre). - 8707876580.jpg|{{Centrervignette|gauche|Temple 1.}}]]
Le {{nobr|temple 1}} est le plus grand des trois monuments ; sa galerie périphérique mesure plus de {{unité|10|m}} de côté<ref>{{Article|auteur=[[jacques Allain (archéologue)|Jacques Allain]]|titre=Dieux indigènes et cultes à mystères à Argentomagus. Essai d'interprétation|périodique=[[Revue archéologique du Centre de la France]]|tome=XIV|numéro=1-2|année=1975|ppages=4|doi=10.3406/racf.1975.1960}}.</ref>. Il est en outre agrandi dans un second temps d'une pièce au sud qui rejoint son péribole{{Sfn|Picard|1971|p=629}}.
 
Le {{nobr|temple 2}} connaît au moins trois états successifs. À un bâtiment en bois, datant peut-être du début de l'époque [[Auguste|augustéenne]] succède dans le premier quart du {{sap-|I}} un édifice en torchis ; celui-ci est remplacé, quelques décennies plus tard, par un {{latin|fanum}} dont la {{latin|[[cella (temple romain)|cella]]}} reste en torchis mais dont la galerie périphérique est maçonnée{{Sfn|Coulon|Holmgren|1992|p=70}}{{,}}{{Sfn|Fauduet|1993|p=69}}.
Le {{nobr|temple 1}} est le plus grand des trois monuments ; sa galerie périphérique mesure plus de {{unité|10|m}} de côté<ref>{{Article|auteur=[[jacques Allain (archéologue)|Jacques Allain]]|titre=Dieux indigènes et cultes à mystères à Argentomagus. Essai d'interprétation|périodique=[[Revue archéologique du Centre de la France]]|tome=XIV|numéro=1-2|année=1975|p=4|doi=10.3406/racf.1975.1960}}.</ref>. Il est en outre agrandi dans un second temps d'une pièce au sud qui rejoint son péribole{{Sfn|Picard|1971|p=629}}.
 
L'édifice le plus oriental ({{nobr|temple 3}}) est un temple d'inspiration gréco-romaine précédé à l'est d'un [[pronaos]] à colonnade. Il se situe dans unune cour dont l'accès se fait depuis une rue nord-sud qui la longe à l'est. De nombreux fragments de sculptures et de figurines sont interprétés comme des offrandes{{Sfn|Coulon|Holmgren|1992|p=72}}.
Le {{nobr|temple 2}} connaît au moins trois états successifs. À un bâtiment en bois, datant peut-être du début de l'époque [[Auguste|augustéenne]] succède dans le premier quart du {{sap-|I}} un édifice en torchis ; celui-ci est remplacé, quelques décennies plus tard, par un {{latin|fanum}} dont la {{latin|[[cella (temple romain)|cella]]}} reste en torchis mais dont la galerie périphérique est maçonnée{{Sfn|Coulon|Holmgren|1992|p=70}}.
 
Le terrain de l'{{nobr|îlot A}} présentant un dénivelé d'environ trois mètres ({{unité|141|m}} à l'ouest pour {{unité|143|m}} à l'est), les temples sont établis sur trois terrasses successives.
L'édifice le plus oriental ({{nobr|temple 3}}) est un temple d'inspiration gréco-romaine précédé à l'est d'un [[pronaos]] à colonnade. Il se situe dans un cour dont l'accès se fait depuis une rue nord-sud qui la longe à l'est. De nombreux fragments de sculptures et de figurines sont interprétés comme des offrandes{{Sfn|Coulon|Holmgren|1992|p=72}}.
 
Le terrain de l'{{nobr|îlot A}} présentant un dénivelé d'environ trois mètres ({{unité|141|m}} à l'ouest pour {{unité|143|m}} à l'est), les temples sont établis sur trois terrasses successives.
 
Ces trois édifices cultuels ont leur entrée orientée à l'est. Ils possèdent des périboles dont les entrées sont de simples seuils dépourvus de tout caractère monumental, comme pour protéger l'espace sacré{{Sfn|Fauduet|1993|p=38}}.
 
<gallery mode="packed">
Saint-Marcel (Indre). - 8707876580.jpg|{{Centrer|Temple 1.}}
Sanctuaire Saint-Marcel (Indre) - 2.jpg|{{centrer|Temple 2 et portiques.}}
</gallery>
 
=== Le temple 4 (îlot L) ===
[[Fichier:Sanctuaire Saint-Marcel (Indre) - 2.jpg|{{centrervignette|Temple 2 et portiques.}}]]
Un autre {{latin|fanum}} ({{nobr|temple 4}}) est implanté au nord de la rue, face au {{nobr|temple 2}}<ref>{{Lien web|titre=Le sanctuaire|site=argentomagus.fr|url=https://www.argentomagus.fr/sanctuaire.html|consulté le=25/03/2024}}.</ref>. Cet édifice, le plus imposant des {{latin|fana}} mis au jour à {{latin|Argentomagus}}, n'est pas inscrit dans un péribole et pourrait être lié à la demeure attenante d'une riche personnalité locale qui aurait pu participer au financement de la construction du temple<ref>{{Lien web|titre=La Domus de Macrinus et le temple 4|site=argentomagus.fr|url=https://www.argentomagus.fr/domus-macrinus.html|consulté le=25/03/2024}}.</ref>.
 
Construit au plus tôt au début du {{sap-|I}}, il semble connaître une phase d'abandon quelques décennies plus tard avant d'être remanié par la suite, à une date qui ne peut être déterminée<ref>{{Article|auteur=Simon Girond|titre=Saint-Marcel – Argentomagus temple 4 et bâtiment dit « domus de Quintus Sergius Macrinus »|périodique=ADLFI. Archéologie de la France|date=19 décembre 2022|url=http://journals.openedition.org/adlfi/131569.}}.</ref>.
 
=== Le portique d'échoppes ===
 
Un portique bordé d'[[échoppe]]s est adossé au mur séparant les trois temples de la rue. Il s'ouvre sur cette dernière. Des déchets de métallurgie donnent une indication, au moins partielle, sur l'activité artisanale qui pouvait s'y tenir{{Sfn|Fauduet|1993|p=42}}. La localisation du portique, au carrefour de le rue des Portiques et de la rue de la basilique, résulte d'un choix délibéré puisque ce portique ne s'étend pas vers l'ouest, bien que la place ne manque pas<ref>{{Article|auteur1=Françoise Dumasy|auteur2=Ludivine Lebrun|titre=Argentomagus (Saint-Marcel, Indre) : contraintes du site et dynamiques urbaines|titre numéro=Regards croisés sur le Berry ancien|périodique=[[Revue archéologique du Centre de la France]]|numéro=45 (supplément)|année=2013|page=56|url=https://www.persee.fr/doc/sracf_1159-7151_2013_ant_45_1_1573}}.</ref>.
Un portique bordé d'[[échoppe]]s est adossé au mur du péribole séparant les trois temples de la rue. Il s'ouvre sur cette dernière. Des déchets de métallurgie donnent une indication, au moins partielle, sur l'activité artisanale qui pouvait s'y tenir{{Sfn|Fauduet|1993|p=42}}.
 
Un portique bordé d'[[échoppe]]s est adossé au mur séparant les trois temples de la rue. Il s'ouvre sur cette dernière. Des déchets de métallurgie donnent une indication, au moins partielle, sur l'activité artisanale qui pouvait s'y tenir{{Sfn|Fauduet|1993|p=42}}. La localisation du portique, au carrefour de le rue des Portiques et de la rue de la basilique, résulte d'un choix délibéré puisque ce portique ne s'étend pas vers l'ouest, bien que la place ne manque pas<ref>{{Article|auteur1=Françoise Dumasy|auteur2=Ludivine Lebrun|titre=Argentomagus (Saint-Marcel, Indre) : contraintes du site et dynamiques urbaines|titre numéro=Regards croisés sur le Berry ancien|périodique=[[Revue archéologique du Centre de la France]]|numéro=45 (supplément)|année=2013|page=56|url=https://www.persee.fr/doc/sracf_1159-7151_2013_ant_45_1_1573}}.</ref>.
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== Les cultes à {{latin|Argentomagus}} ==
Une statuette de coq{{Sfn|Fauduet|1993|p=111}}, une autre de bouc en bronze dans la cour du {{nobr|temple 2}} et deux dédicaces trouvées à proximité témoignent du culte de [[Mercure (mythologie)|Mercure]] à {{latin|Argentomagus}}{{Sfn|Fauduet|1993|p=136}}. Une statue de dieu assis en tailleur porte sur son socle la mention AVG E, indiquant que l'empereur ({{latin|Augustus}}) est associé au culte{{Sfn|Fauduet|1993|p=136}}. Dans le même périmètre se trouvent rassemblées des figurations d'un dieu local non identifié, de la [[Déesse Mère]], de Mercure et d'[[Apollon]] ainsi que des dédicaces à l'empereur mais aussi à [[Cybèle]]{{Sfn|Fauduet|1993|p=138}}.
 
De nombreuses monnaies, y compris des [[potin]]s gaulois coupés en deux pour de probables raisons d'économie, sont déposés dans ou à proximité des temples comme offrandes{{sfn|Fauduet|1993|p=105}}. Des vases volontairement mutilés{{sfn|Fauduet|1993|p=105}}, des [[fibule]]s et une dent de requin sont également interprétés comme des offrandes{{Sfn|Fauduet|1993|p=121-122}}.
 
Enfin, une mention sur un vase indique que le [[vergobret]], magistrat gaulois, a organisé, dans l'enceinte cultuelle, un sacrifice dont ni la nature ni la date ne sont connues{{Sfn|Fauduet|1993|p=142}}.
 
== Notes et références ==
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* {{Ouvrage|auteur1=[[Gérard Coulon]]|auteur2=Jean Holmgren|titre= L'Indre|éditeur= Académie des inscriptions et belles-lettres |collection= [[Carte archéologique de la Gaule]] |numéro dans la collection= 36 |lieu= Paris |année= 1992 |pages totales= 240 |isbn=2-8775-4014-6|plume=oui}}
* {{article|auteur1= Françoise Dumasy |auteur2= Isabelle Bouchain |auteur3= Isabelle Rodet-Belarbi |titre= L'évolution urbaine d'Argentomagus-Saint-Marcel (Indre). Rapport préliminaire de la fouille programmée 1989-1994 |sous-titre= rues et habitats |périodique= [[Revue archéologique du Centre de la France]] |tome= 36 |année= 1997 |pages= 39-77 |doi=10.3406/racf.1997.2760 |consulté le= 06/2022}}.
* {{Article|auteur=Françoise Dumasy |titre=Argenton-sur-Creuse/Saint-Marcel|titre numéro=Agglomérations secondaires antiques en Région Centre. Volume 1|année=1999|périodique=[[Revue archéologique du Centre de la France]]|numéro=17 (supplément)|page=77-91|url=https://www.persee.fr/doc/sracf_1159-7151_1999_ant_17_1_1046}}.
* {{Ouvrage|auteur=Françoise Dumasy-Mathieu|titre=Argentomagus : nouveau regard sur la ville antique : catalogue de l'exposition, 13 juillet-17 novembre 2002|éditeur=Musée archéologique d'Argentomagus|année=2002|pages totales=200|isbn=978-2-9091-8424-1}}.
* {{ouvrage |auteur=Isabelle Fauduet |titre=Les temples de tradition celtique en Gaule romaine |éditeur=[[Éditions Errance|Errance]] |lieu=Paris |année=1993 |pages totales=159 |isbn=2-8777-2074-8|plume=oui}}
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=== Articles connexes ===
* ''[[Argentomagus]]''
* [[Théâtre gallo-romain d'Argentomagus]]
* [[Fontaine monumentale d'Argentomagus]]
* [[Musée archéologique de Saint-Marcel (Indre)]]
 
=== Liens externes ===
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{{Palette|Temples romains hors de Rome}}
 
{{Portail|archéologie|Rome antique|Indre}}
 
[[Catégorie:Temple romain en France|Argentomagus]]
[[Catégorie:Fanum]]
[[Catégorie:Culture dans l'Indre]]