« L'Étrange Défaite » : différence entre les versions

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retrait d'un passage hostile et hautement problématique, hors sujet et qui n'apporte rien à la connaissance du témoignage de Marc Bloch
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{{référence nécessaire|Cet essai d'histoire immédiate est un témoignage sur les insuffisances des [[élite]]s qui sombrent en [[mai 1940]] dans la guerre. Il décrit la défaite et la débâcle françaises comme permises, voire voulues, par le « commandement » et le gouvernement, influencé par les élites militaires, économiques et sociales. Selon lui, ces élites françaises (avec le soutien de la [[presse écrite|presse]]) ont volontairement évité d'avoir armé assez efficacement le pays face à l'expansion nazie ou d'avoir fait jouer les alliances, notamment avec l'Union soviétique, qui auraient pu contrer l'hégémonie hitlérienne annoncée dans ''[[Mein Kampf]]''.
 
Ces élites ont, en cela, été encouragées par l’égoïsme ou le [[cynisme]] économique de cette époque, où le [[syndicalisme]] s'est surtout confiné aux revendications matérielles et où le Front populaire n'a pas pu tenir ses promesses. Bloch témoigne de la guerre : {{Citation|une chose à la fois horrible et stupide}} mais aussi de faits politiques et [[sociologie|sociologiques]] qu'il a observés durant les deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]]. Il témoigne de son engagement et produit une analyse des événements guerriers du {{s-|XX|e}}.|date=2 mai 2019}}
Ces élites ont, en cela, été encouragées par l’égoïsme ou le [[cynisme]] économique de cette époque, où le [[syndicalisme]] s'est surtout confiné aux revendications matérielles et où le Front populaire n'a pas pu tenir ses promesses. Bloch témoigne de la guerre : {{Citation|une chose à la fois horrible et stupide}} mais aussi de faits politiques et [[sociologie|sociologiques]] qu'il a observés durant les deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]]. Il témoigne de son engagement et produit une analyse des événements guerriers du {{s-|XX|e}}.|date=2 mai 2019}}L'historienne marxiste-léniniste [[Annie Lacroix-Riz]] affirme reprendre les hypothèses de Marc Bloch lorsqu'elle avance la théorie d'un « complot Pétain » et d'un « [[synarchie|pacte synarchique]] », qui inclurait également la [[Cagoule (Osarn)|Cagoule]] et des luttes occultes d'influences afin d'expliquer la défaite de 1940. Elle s'appuie notamment sur les « [[archives]] de police<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=IU3FZlKmTQA] (partie finale de l'interview qui évoque Bloch, par ailleurs cité en exergue de l'ouvrage ''Le Choix de la défaite'').</ref> », en dépit des inexactitudes de celles-ci et des erreurs de perspective qu'elles peuvent entraîner, faute de [[méthodologie historique]]{{note|groupe=n|L'historien [[Jean-Marc Berlière]] évoque ainsi la fascination exercée par ce type d'archives et des erreurs de perspective : « Rappelons d'abord qu'en dépit des mirages suscités par les diverses et récentes ouvertures d'archives, qu'elles soient de l'Est, de Moscou, de l'Occupation, de l'armée, de la justice ou de la Préfecture de police, en dépit des vertiges du néopositivisme et de la sacralisation dont elle est l'objet, l'archive, si essentielle à notre travail, ne dit pas tout, et surtout pas la vérité. Elle peut même mentir, induire gravement en erreur : il appartient à l'historien, avec d'infinies précautions et une méticuleuse patience, de la croiser, de la vérifier, de l’interpréter, mais certes pas de lui faire « avouer » quoi que ce soit. Cette vérité, valable pour toute archive, l'est plus encore pour des « archives de police » qui, plus que toute autre, par leur nature, leur origine ou leur contenu, suscitent de curieux fantasmes trouvant sans doute leur source dans « la puissance d'enchantement » de l'institution qui les produit, et notamment dans les pouvoirs et méthodes qu'on lui attribue généralement à tort<ref>{{Article|prénom1=Jean-Marc |nom1= Berlière|lien auteur1= Jean-Marc Berlière|titre= Archives de police / historiens policés ?|périodique= [[Revue d'histoire moderne et contemporaine]]|lieu= Paris|éditeur= Belin|numéro= 48-4bis|mois= |année= 2001|pages= 57-68|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2001-5-page-57.htm}}.</ref>. »}}. Précisément, ses théories relatives à l'existence d'un complot synarchique sont rejetées par la communauté scientifique des historiens qui conteste sa méthodologie<ref>{{Article|prénom1=Annette |nom1=Lévy-Willard |titre=« Un problème de sources ». Robert Paxton ne partage pas la thèse d'Annie Lacroix-Riz. |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |jour=18 |mois=mars |année=1997 |url texte=http://www.liberation.fr/france/1997/03/18/un-probleme-de-sources-robert-paxton-ne-partage-pas-la-these-d-annie-lacroix-riz_199608 |consulté le=23 mai 2014 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Olivier|nom1=Dard|lien auteur1=Olivier Dard|titre=La synarchie ou le mythe du complot permanent|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|collection=Tempus|numéro dans collection=469|année=2012|pages totales=384|passage=222-224|isbn=978-2-262-04101-4|présentation en ligne=http://questionsdecommunication.revues.org/8792}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=n|{{citation|Ainsi, toutes ces dernières années, une historienne isolée dans le monde universitaire, [[Annie Lacroix-Riz]], a prétendu démontrer dans différents ouvrages, notamment dans l'un intitulé ''Le choix de la défaite'', que les élites françaises, largement corrompues et gangrenées, avaient délibérément provoqué la défaite de 40, présentée comme une « divine surprise » dont elles auraient profité. La thèse n'est pas nouvelle et se retrouve illustrée dans une prose abondante de publicistes des années 1930 et 1940<ref>{{Chapitre|prénom1=Olivier|nom1=Dard|lien auteur1= Olivier Dard|titre chapitre=La corruption dans la France des années 1930|sous-titre chapitre=historiographie et perspectives de recherche|auteurs ouvrage=Jens Ivo Engels, Frédéric Monier et Natalie Petiteau (dir.)|titre ouvrage=La politique vue d'en bas|sous-titre ouvrage=pratiques privées, débats publics dans l'Europe contemporaine, {{s mini-|XIX|e}}-{{s-|XX|e}}s : actes du Colloque d'Avignon, mai 2010|lieu=Paris|éditeur=Armand Colin|collection=Armand Colin - recherches|série=Les coulisses du politique à l'époque contemporaine|année= 2012|pages totales=260|isbn=978-2-200-27435-1|passage=212-213}}.</ref>.}}.}}{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Thibault |nom1= Tellier|lien auteur1= |titre= Lacroix-Riz Annie, ''De Munich à Vichy : l'assassinat de la Troisième République (1938-1940)'', Paris, Armand Colin, 2008, 408 p., 29 € [compte rendu]|périodique= [[Vingtième Siècle : Revue d'histoire]]|lieu= Paris|éditeur= [[Presses de Sciences Po]] |numéro= 104|mois=octobre-décembre |année= 2009|pages= 209|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2009-4-page-203.htm#s2n7}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=François Delpla |lien auteur=François Delpla |url=http://www.delpla.org/article.php3?id_article=273 |titre=La France trahie par ses élites ? |jour=12 |mois=décembre |année=2006 |site=site de l'historien François Delpla |consulté le=23 mai 2014|id= }}.</ref>.
 
Responsable éditorial des œuvres de Marc Bloch dans la collection « Quarto » chez [[Éditions Gallimard|Gallimard]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marc|nom1=Bloch|lien auteur1=Marc Bloch|titre=L'histoire, la guerre, la Résistance|sous-titre=édition établie par Annette Becker et Étienne Bloch|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2006|pages totales={{LXX}}-1094|passage=1096|isbn=2-07-077598-4|présentation en ligne=http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/L-Histoire-la-Guerre-la-Resistance}}.</ref>, [[Jean-Louis Panné]] estime qu'Annie Lacroix-Riz a beau se réclamer de Bloch, elle {{citation|ne (...) respecte guère [les règles élémentaires du travail d'historien]}} énoncées par ce dernier dans ''[[Apologie pour l'histoire ou Métier d'historien]]'' :{{début citation}}[Annie Lacroix-Riz] cite, comme un leitmotiv, un [des] derniers articles [de Marc Bloch] parus dans ''[[Franc-Tireur]]'' après son assassinat le {{date-|16 juin 1944}}. Analysant le livre du général [[Louis Chauvineau|Chauvineau]]<ref>
{{Ouvrage|prénom1=Louis|nom1=Chauvineau|lien auteur1=Louis Chauvineau|préface=[[Philippe Pétain]]|titre=Une invasion est-elle encore possible ?|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Berger-Levrault|Berger-Levrault]]|année=1939|pages totales={{XXI}}-219|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1939_num_4_6_5526_t1_0635_0000_2}}.</ref>, paru en 1938, avec une préface de [[Philippe Pétain|Pétain]], Marc Bloch écrivait : {{citation|Un jour viendra en effet et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l'axe Rome-Berlin...}} Et Bloch, liant les responsabilités des militaires et celles des politiciens, cite les noms de [[Pierre Laval|Laval]], [[Fernand de Brinon|Brinon]] et fait allusion aux hommes d'affaires comme « ceux du Creusot ». Une intrigue n'est pas un complot au sens où l'entend Annie Lacroix-Riz. On comprend quelle est la fonction de cette citation préventive : la légitimation de l'entreprise. Mais, là encore, on a affaire à une lecture partiale de Marc Bloch qui, s'il met en cause des hommes et des politiques, considère dans ''L'Étrange défaite'' que ce sont ''toutes les élites'' qui ont failli, celles de gauche comme celles de droite. Il y a fort à parier qu'Annie Lacroix-Riz ne citera jamais le passage suivant : {{citation|Les défaillances du syndicalisme ouvrier n'ont pas été, dans cette guerre-ci, plus niables que celles des états-majors [...]. les foules syndicalisées n'ont pas su se pénétrer de l'idée que, pour elles, rien ne comptait plus devant la nécessité d'amener, le plus rapidement et le plus complètement possible, avec la victoire de la patrie, la défaite du nazisme et de tout ce que ses imitateurs, s'ils triomphaient, devaient nécessairement lui emprunter. [...] À ce désarroi, les invraisemblables contradictions du communisme français ajoutèrent encore un nouveau ferment de troubles [...]. Dans ses zigzags, sans grâce, reconnaissons la courbe que décrivirent, sous nos yeux émerveillés, les danseurs de cordes raides du communisme.}}<br>Celui qui, membre du cercle de Montpellier{{note|groupe=n|Considéré comme « l'une des prémisses » du Comité général d'études (CGE) de la Résistance, le Cercle de Montpellier réunissait, sous l'Occupation, des intellectuels souhaitant « discuter de la reconstruction politique et économique de la France<ref>Bertrand Muller, « Marc Bloch, historien, citoyen et résistant », dans André Gueslin (dir.), ''Les facs sous Vichy : étudiants, universitaires et universités de France pendant la Seconde guerre mondiale'', Clermont-Ferrand, Institut d'études du Massif central, coll. « Prestige », {{n°|6}}, 1994, {{ISBN|2-87741-068-4}}, {{p.|44}}).</ref>. »}} en 1941, rêvait d'une Europe débarrassée du nazisme comme de la menace communiste, est victime d'une captation malhonnête simplement destinée à justifier une démarche aux antipodes de la pensée et du travail de Marc Bloch. Voilà qui illustre parfaitement la manière de faire d'Annie Lacroix-Riz<ref>{{article|auteur1= |prénom1=Jean-Louis |nom1=Panné|lien auteur1= Jean-Louis Panné|titre=L'organisation de la défaite ou le délire en histoire|sous-titre=Annie Lacroix-Riz : ''Le Choix de la défaite. Les élites dans les années 30''. (Armand Colin, 2006, rééd. 2007, 671 pages.)|périodique=[[Commentaire (revue)|Commentaire]] |lieu= |mois= |année=2008-2009 |numéro=124 |passage=1222-1223|lire en ligne=}}.</ref>.{{fin citation}}
 
== Citations ==