« Conférence de Cali de 2024 sur la biodiversité » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|COP 16}}
{{Événement en cours}}
 
{{Infobox ÉvénementÉvènement
|nom = COP 16
|image = COP16 logo.jpg
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|légende = Logo de la conférence représentant une fleur d'Inírida (''[[Schoenocephalium teretifolium]]'').
|type = [[Conférence des parties]]
|édition = {{16e}}
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|site web =
|précèdent = 2022 : [[Conférence de Montréal de 2022 sur la biodiversité|Conférence de Montréal]] (COP15)
|suivant =2026 : [[Conférence d'Erevan de 2026 sur la biodiversité|Conférence d'Erevan]] (COP17)
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}}
 
La '''conférence de Cali de 2024 sur la [[biodiversité]]''', ou '''COP 16''', est une conférence internationale organisée par l'[[Organisation des Nations unies]] qui ses'est dérouledéroulée du {{date|21 octobre}} au {{date|1|novembre|2024}} à [[Cali]], en Colombie. Elle est laCette {{16e|[[conférence des Parties]]}} (d'où son [[Acronymie|acronyme]]) eta réunitréuni les pays signataires de la [[Convention sur la diversité biologique]] (CDB), un [[Convention internationale|traité international]] adopté lors du [[sommet de la Terre]] à [[Rio de Janeiro]] en [[1992]].
 
Cet événementévènement intervient deux ans après la signature par 196 pays du [[Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal]] en 2022, qui prévoit de protéger à l'horizon 2030 au moins 30 % des terres, des eaux intérieures et des zones côtières et marines et de restaurer de 30 % des écosystèmes dégradés. Les; ses principaux objectifs de la conférence sontétaient d'examiner les engagements des différents pays, de préciser les financements ainsi que les mécanismes de partage des avantages issus de la biodiversité.
 
La dernière séance plénière a duré toute la nuit (du {{1er}} au 2 novembre), sans réussir à trouver un consensus (et le quorum des pays représentés n'était plus atteint pour qu'une décisions soit possible). La conférence s'est conclue par le report de l'adoption de plusieurs décisions importantes sur le cadre de suivi et d'évaluation du cadre mondial de la biodiversité, ainsi que sur la stratégie pour générer 200 milliards de dollars d'ici à 2030 (cible 19) pour la biodiversité.
 
Deux avancées majeures sont toutefois soulignées par les observateurs : la création d'un organe représentant les peuples autochtones et la création d'un nouveau fonds mondial (« Fonds Cali ») pour un partage équitable des ressources génétiques issues de la biodiversité (même si l'efficacité de celui-ci reste à prouver puisqu'il doit être alimenté par des contributions volontaires et non obligatoires des groupes cosmétiques et pharmaceutiques faisant des bénéfices en la matière).
 
== Organisation ==
=== Date et lieu ===
La Turquie, pressentie initialement pour organiser la 16{{exp|ème}} conférence des parties, renonce en juillet 2023 du fait des [[Séismes de 2023 en Turquie et Syrie|trois séismes destructeurs]] qui se sont produits en février 2023 et de la situation catastrophique qui en a résulté. L'UNCBD le notifie aux Parties dans un communiqué le 31 juillet 2023<ref>{{Lien web |langue=en|format=pdf|url= https://www.cbd.int/doc/notifications/2023/ntf-2023-082-cop16-en.pdf|titre= Notification to the Sixteenth meeting of the Conference of the Parties to the Convention on Biological Diversity |site url= https://www.cbd.int/doc/notifications/2023/ntf-2023-082-cop16-en.pdf |date=31 juillet 2023 |site=cbd.int |consulté le=19 octobre 2024 |format=pdf}.}.</ref>.
 
Le 11 décembre 2023, la [[Colombie]] propose d'accueillir la COP16 de la CNUDB du 21 octobre au 1er1{{er}} novembre 2024. L'annonce officielle a été faite par la ministre de l'Environnement et du Développement durable [[Susana Muhamad]]<ref>{{Lien web |langue=es|auteur=Ministerio de Ambiente y Desarrollo Sostenible|url= https://www.minambiente.gov.co/colombia-se-postula-para-ser-sede-de-la-cumbre-de-biodiversidad-mas-importante-del-mundo/|titre= Colombia se postula para ser sede de la Cumbre de Biodiversidad más importante del mundo |site=minambiente.gov.co |date=11 décembre 2023|consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>.
 
Le 20 février 2024, le [[Président de la république de Colombie|président colombien]] [[Gustavo Petro]] annonce que Cali est choisie pour accueillir l'événementévènement après un mois de compétition avec [[Bogota]]<ref>{{Lien web |langue=es |auteur=Ministerio de Ambiente y Desarrollo Sostenible |url=https://www.elpais.com.co/colombia/atencion-cali-es-elegida-como-sede-de-la-cop-16-2043.html |titre= Atención: Cali es elegida como sede de la COP 16 |site = www.elpais.com.co |date=20 février 2024 |consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>. L'événementévènement se déroulera au Valle del Pacífico Events Centre. Le président a également souligné, parmi les raisons du choix de Cali, sa situation géographique, puisqu'elle est entourée par la région colombienne du Pacifique, qui est l'une des régions les plus riches en biodiversité de la planète et du monde. Le maire de Cali, {{Lien|Alejandro Eder}}, a suivi la retransmission en direct de l'annonce et s'est félicité de la décision du gouvernement, affirmant qu'il s'agissait de l'événement le plus important pour la ville depuis de nombreuses années<ref>{{Lien web |langue=es |auteur=Ministerio de Ambiente y Desarrollo Sostenible |url=https://www.elpais.com.co/cali/es-la-reunion-del-mundo-en-colombia-presidente-gustavo-petro-sobre-el-anuncio-de-la-sede-de-la-cop16-para-cali-2027.html |titre= “Es la reunión del mundo en Colombia”: presidente Gustavo Petro sobre el anuncio de la sede de la COP16 para Cali |site = www.elpais.com.co |date=20 février 2024 |consulté le=20 octobre 2024}}.</ref>.
 
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COP16 Announcement.jpg|Le Présidentprésident [[Gustavo Petro]] annonçant que Cali est retenue.
Susana Muhamad Anuncio sede COP16.jpg|Intervention de [[Susana Muhamad]], Ministreministre de l'Environnement et du Développement soutenable de [[Colombie]].
CEVP foto 1.jpg|{{Lien|Centro de Eventos Valle del Pacifico|texte=Centre des congrès "« Valle del Pacifico" »}} qui accueillera la COP 16.
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=== Présidence ===
La présidence de la conférence est assurée par la ministre de l'environnement de la Colombie, [[Susana Muhamad]]. En juin 2022, elle est chargée par le président élu [[Gustavo Petro]] de mener la transition au sein du [[Ministère de l'Environnement, du Logement et du Développement territorial (Colombie)|ministère de l'Environnement et du Développement durable]]<ref>{{Lien web |langue=spanish |titre=Estos son los nombres que designó el presidente Petro para los empalmes sectoriales|url=https://www.asuntoslegales.com.co/actualidad/los-nombres-designados-por-el-presidente-petro-para-liderar-los-empalmes-sectoriales-3392528|site=asuntoslegales.com.co|date=28 juin 2022}}.</ref>. Le 5 juillet, Petro confirme sa nomination en tant que ministre. Lors de sa nomination, elle promeut l'interdiction, comme promis par [[Gustavo Petro]] lors de sa campagne présidentielle, de la [[fracturation hydraulique]] comme méthode d'extraction des [[hydrocarbures]], qui est néfaste pour l'[[eau]] et l'équilibre des [[écosystèmes]]<ref name="fracking">{{Lien web |langue=spanish |titre=Prohibición del fracking en Colombia avanzó, pero el Gobierno no está contento ¿Por qué?|url=https://www.infobae.com/america/colombia/2022/12/06/prohibicion-del-fracking-en-colombia-avanzo-pero-el-gobierno-no-esta-contento-por-que/|site=infobae.com|date=6 décembre 2022}}.</ref>. Depuis des mois, elle participe à diverses conférences internationales à Dubaï, Londres ou New York pour promouvoir l'action de la Colombie en matière de transition énergétique, de lutte contre la déforestation et d’investissementsd'investissements innovants. La Colombie est d'ailleurs devenue le premier grand producteur d’hydrocarburesd'hydrocarbures à signer l’appell'appel à un traité de non-prolifération des combustibles fossiles<ref name=Monde13dec2023>{{Lien web |langue=fr|auteur=Marie Delcas |titre=La Colombie, premier grand pays à rejoindre la coalition de non-prolifération des énergies fossiles|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/12/13/la-colombie-premier-grand-pays-a-rejoindre-la-coalition-de-non-proliferation-des-energies-fossiles_6205589_3244.html|site=lemonde.fr|date=13 décembre 2023|consulté le=21 octobre 2024}}.</ref>{{,}}<ref name=Monde21oct24>{{Lien web |langue=fr|auteur=Marie Delcas |titre=COP16 de Cali : la Colombienne Susana Muhamad, étoile montante de la cause environnementale|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/10/21/cop16-de-cali-la-colombienne-susana-muhamad-etoile-montante-de-la-cause-environnementale_6357197_3244.html|site=lemonde.fr|date=21 octobre 2024|consulté le=21 octobre 2024}}.</ref>.
 
=== Participants ===
12Douze 000mille participants sont attendus dont 140 ministres et sept chefs d'État parmi lesquels le [[président du Brésil]], [[Luiz Inácio Lula da Silva]]. Les organisateurs de l'événement ont annoncé en outre une participation « record » des acteurs économiques – banques, entreprises – et associatifs<ref name=Fig18oct/>. De multiples actions sont programmées pour obtenir, analyser et critiquer les stratégies mises en oeuvre<ref name=Devoir>{{Lien web |langue=fr|auteur=Benjamin Legendre - Agence France-Presse|titre=Quels sont les enjeux de la COP16 sur la biodiversité, qui s'ouvre lundi en Colombie?|url=https://www.ledevoir.com/environnement/821967/quels-sont-enjeux-cop16-biodiversite-ouvre-lundi-cali|site=ledevoir.com|date=18 octobre 2024|consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>.
 
=== Sécurité ===
{{Unité|11000Onze mille policiers}} et soldats colombiens, soutenus par du personnel de sécurité de l'ONU et des États-Unis, participeront à la sécurité de l'événement. Car la plus grande faction dissidente de la défunte guérilla des [[Forces armées révolutionnaires de Colombie]] (Farc), qui rejette l'[[Processus de paix en Colombie|accord de paix]] historique signé en 2016, fait planer une menace sécuritaire sur ce vaste forum diplomatique et économique. L'état-major central, en guerre ouverte avec le gouvernement du président de gauche Gustavo Petro, a averti « les délégués de la communauté nationale et internationale de s'abstenir d'assister » à la COP16, promettant qu'elle serait un « fiasco ». Les autorités colombiennes, le président Petro en tête, assurent que la sécurité du forum sera garantie<ref>{{Lien web |langue=fr|url=https://www.europe1.fr/Environnement/cop16-en-colombie-un-sommet-sur-la-biodiversite-sous-la-menace-de-la-guerilla-4273667|titre=COP16 en Colombie : un sommet sur la biodiversité sous la menace de la guérilla|site=europe1.fr |date=18 octobre 2024|consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>.
 
== Contexte ==
Le constat de l'urgence à agir est partagé. Selon les scientifiques, 75 % des écosystèmes ont été significativement dégradés par l'action humaine, 85 % des zones humides ont disparu et les espèces s'éteignent à un rythme accéléré. Un million d'entre elles sont menacées, dont un grand nombre dans les décennies à venir. Selon le [[WWF]], qui a publié le 9 octobre 1984 le rapport « Planète vivante 2024 », les populations mondiales de vertébrés sauvages ont décliné de 73 % en moyenne depuis 1970<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Rapport Planète Vivante 2024 : 73 % des populations de vertébrés sauvages ont décliné depuis 1970|url=https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/rapport-planete-vivante-2024-73-des-populations-de-vertebres-sauvages-ont-decline-depuis-1970|site=wwf.fr|date=9 octobre 2024|consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>. Or les implications économiques et sociales de cette crise sont graves. La moitié du [[Produit intérieur brut|PIB]] de la France dépend par exemple de la bonne santé de ses écosystèmes<ref name=Fig18oct>{{Lien web |langue=fr|auteur=Delphine Chayet|titre=Biodiversité : après les belles promesses, l'heure des actes à la COP16|url=https://www.lefigaro.fr/sciences/biodiversite-apres-les-belles-promesses-l-heure-des-actes-a-la-cop16-20241018?msockid=15d9577242ed638631a243f543066270|site=lefigaro.fr|date=18 octobre 2024|consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>.
 
Durant la COP, des peuples autochtones ont manifesté, dont pour dénoncer les assassinats à leur encontre dans leurs actions de protection de l'environnement et de leurs territoires, la Colombie, qui prône ici « la paix avec la nature », étant aussi, souligne [[Le Monde]], l'un des pays où les défenseurs de l'environnement risquent le plus d'être assassiné<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=COP16 : la Colombie, qui prône « la paix avec la nature », est le pays le plus meurtrier pour les défenseurs de l’environnement |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/11/01/cop16-la-colombie-qui-prone-la-paix-avec-la-nature-est-le-pays-le-plus-meurtrier-pour-les-defenseurs-de-l-environnement_6370479_3244.html |date=2024-11-01 |consulté le=2024-11-04}}.</ref>.
 
== Objectifs ==
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== Plans nationaux ==
Au 16 octobre, seuls 29 pays sur 196 avaient respecté l'engagement de soumettre avant la COP16 une stratégie nationale pour la biodiversité censée refléter leur part des efforts mondiaux. Et 91 ont soumis des « cibles nationales », c'est-à-dire des engagements sur tout ou partie des objectifs, selon la convention des Nations unies sur la diversité biologique<ref name=Devoir/>. Au final, seuls 44 des {{nobr|196 pays}} ont établi un plan national présentant comment ils entendent appliquer l’accord de Kunming-Montréal, et 119 ont soumis des engagements sur tout ou partie des objectifs, selon le décompte officiel<ref>{{Lien web |auteur=Le Monde avec AFP|titre=COP16 sur la biodiversité : une fin « palpitante », promet la présidente de la conférence.|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/11/01/cop16-sur-la-biodiversite-une-fin-palpitante-promet-la-presidente-de-la-conference_6370720_3244.html|site=lemonde.fr|date=1er novembre 2024|consulté le=5 novembre 2024}}.</ref>.
 
=== Colombie ===
La Colombie présente son plan pour la biodiversité le 21 octobre 2024. Il comporte quatre objectifs et deux cibles à l'horizon 2030<ref>{{Lien web|langue=es|auteur= Señal Colombia|titre=Ministra de Ambiente, Susana Muhamad presenta Plan de Acción de Biodiversidad de Colombiae|url=https://www.radionacional.co/actualidad/medio-ambiente/plan-de-accion-de-biodiversidad-de-colombia-2030-cop16-metas|site=www.radionacional.co|date=21 octobre 2024|consulté le=22 octobre 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=es|auteur=Edwin Caicedo|titre=Restaurar cinco millones de hectáreas y crear más de 522 mil empleos relacionados a la biodiversidad, entre los compromisos que asumió Colombia a 2030
|url=https://www.eltiempo.com/vida/medio-ambiente/restaurar-cinco-millones-de-hectareas-y-crear-mas-de-522-mil-empleos-relacionados-a-la-biodiversidad-entre-los-compromisos-que-asumio-colombia-a-2030-3392106|site=eltiempo.com|date=21 octobre 2024|consulté le=22 octobre 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=es|format=pdf|auteur=|titre=Plan gouvernemental pour la bidoversité à l'horizon 2030|url=https://www.minambiente.gov.co/wp-content/uploads/2024/10/WEB_PLAN-DE-BIODIVERSIDAD-B12_C4POR-PAGINA1.pdf|site=www.minambiente.gov.co|date=2024|consulté le=22 octobre 2024}}.</ref> :
* planification participative : 19 millions d'hectares en perte d'intégrité écologique dans les territoires marins continentaux et côtiers, seront inclus de manière participative en tant que déterminants de l'aménagement du territoire avec des critères de biodiversité et d'adaptation au climat ;
* territoires dotés d'une intégrité écosystémique et de modèles régénératifs : La Colombie restaurera cinq millions d'hectares de terres dégradées ;
* stimuler l'économie de la biodiversité : elle contribuera à hauteur de 3 % du PIB national et {{Unité|522000 emplois}} seront créés grâce à des modèles d'économie de la biodiversité qui garantissent des alternatives productives durables basées sur la connaissance et l'innovation technologique pour générer de la valeur ajoutée ;
* d'ici 2030, l'objectif est de réduire de 50 % les économies illicites dans le pays, notamment le trafic d'espèces sauvages et les [[crimes environnementaux]] qui affectent l'environnement ;
* la Colombie aura protégé 34 % des zones terrestres, des eaux intérieures et des zones marines côtières (24 % sont actuellement en aires protégées) ;
* le pays aura mis en œuvre des modèles de financement durable.
 
=== France ===
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* la « bonne gestion des 30 % d'aires protégées » ne s'est pas traduite dans les faits en 2022-2024, puisque la France s'est opposée au Plan d'action pour l'océan de la Commission européenne, arguant que certaines dispositions conduiraient à impacter fortement la pêche artisanale dans les aires marines protégées (AMP). Ceci a conduit à un statu quo permettant la poursuite de l'intervention de [[chalutier]]s industriels. L'[[Espagne]], la [[France]] et l'[[Italie]] concentrent à eux seuls plus de deux tiers de l'effort de pêche au chalut dans les AMP. L'AMP la plus chalutée en Europe est une AMP française : le Talus du [[golfe de Gascogne]], qui concentre à lui seul plus de {{Unité|200 000 heures}} de pêche au chalut en 2023<ref>{{Lien web |titre=Palmarès européen : la France a l'aire marine « protégée » la plus chalutée|url=https://bloomassociation.org/palmares-europeen-la-france-a-laire-marine-protegee-la-plus-chalutee/|site=bloomassociation.org|date=|consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |format=pdf|titre=BULLDOZÉES - Une analyse inédite de la pêche au chalut dans les aires marines « protégées » européennes |url=https://bloomassociation.org/wp-content/uploads/2024/03/Buldozees.pdf|site=bloomassociation.org|date=|consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>.
 
== FinancementsUICN ==
En septembre [[2024]], lors de son Congrès français, l'UICN a réuni plus de 250 expert/es et représentant/es des organisations membres de son Comité français,; ils ont travaillé 32 recommandations de priorités internationales pour la conservation de la biodiversité (qui seront proposées au Congrès mondial de la nature de l'UICN, à [[Abou Dabi (ville)|Abu Dhabi]] en octobre 2025).
=== Engagements globaux lors de la COP 15 ===
Lors de la conférence de Montréal, les États se sont engagés à mobiliser 200 milliards de dollars de fonds publics et privés chaque année (184 milliards d'euros) pour la mise en œuvre du cadre mondial, notamment les actions de conservation de la nature et l'accompagnement des secteurs économiques dans leur transformation<ref name=Fig18oct/>. Par ailleurs le cadre mondial prévoit que l’aide publique au développement atteigne au moins 20 milliards de dollars par an d’ici à 2025 et 30 milliards de dollars d’ici à 2030. Dans un rapport récent, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) note que le montant de cette aide a fortement progressé pour atteindre 15,4 milliards de dollars en 2022<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur=|titre=Les membres du CAD atteignent un nouveau record en matière de financement du développement pour la biodiversité en 2022|url=https://www.oecd.org/fr/about/news/announcements/2024/09/dac-members-hit-a-new-record-on-development-finance-for-biodiversity-in-2022.html|site=oecd.org|date=18 septembre 2024|consulté le=22 octobre 2024}}.</ref>{{,}}<ref name=Monde20oct24>{{Lien web |langue=fr|auteur=Perrine Mouterde|titre=COP16 sur la biodiversité : à Cali, les Etats devront transformer en actes leurs promesses de stopper la destruction de la nature|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/10/20/cop16-sur-la-biodiversite-a-cali-les-etats-devront-transformer-en-actes-leurs-promesses-de-stopper-la-destruction-de-la-nature_6356795_3244.html|site=lemonde.fr|date=20 octobre 2024|consulté le=22 octobre 2024}}.</ref>.
 
En octobre 2024, le [[Comité français de l'UICN]] appelle {{Citation| à ce que les Etats adoptent une stratégie de mobilisation des ressources financières permettant d‘atteindre, d'ici [[2030]], une augmentation de 200 milliards de dollars par an des financements directs pour la biodiversité (cible 19) et une suppression progressive ou réforme des financements néfastes à hauteur de 500 milliards de dollars par an (cible 18). Ces financements doivent aboutir à combler le déficit évalué à 700 milliards de dollars par an. En France, le besoin d'augmentation des financements publics a été évalué à 372,4 millions d'euros pour la mise en œuvre de la stratégie nationale pour la biodiversité en 2025(ii). Le montant des subventions publiques dommageables à la biodiversité a lui été chiffré à 10,2 milliards d'euros, soit plus de 4 fois supérieur celui des dépenses favorables. Ces subventions concernent surtout les aides à des pratiques agricoles dommageables (6,7 milliards d'euros, notamment au titre de la PAC) et celles favorisant l'artificialisation des sols (2,9 milliards d'euros). La réduction et la réorientation de ces dépenses permettraient à la fois de financer les politiques de la biodiversité, diminuer les pressions sur la nature, et réaliser des économies budgétaires. (...)il est urgent de « verdir » la finance en alignant les flux fiscaux et financiers sur les objectifs du Cadre mondial (cible 14), sachant que les financements publics et privés néfastes à la nature ont été évalués à {{nombre|6700}} milliards de dollars par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement dans son dernier rapport sur l'état des financements pour la nature.}}<ref>{{lien web|langue=fr-FR |nom1=Jeong |titre=COP16 : Le comité français de l'UICN appelle à accélérer la mise en oeuvre du cadre mondial de la biodiversité |date=2024-10-23 |lire en ligne=https://uicn.fr/cop16-le-comite-francais-de-luicn-appelle-a-accelerer-la-mise-en-oeuvre-du-cadre-mondial-de-la-biodiversite/ |consulté le=2024-11-04}}.</ref>.
==== Position du WWF ====
Dans son rapport Planète vivante 2024, le [[WWF]] considère que ce montant de {{nobr|200 milliards}} de dollars est très en-deça des vrais besoins. À l'échelle mondiale, plus de la moitié du PIB (55 %) — soit un montant estimé à {{Unité|58 000 milliards}} de dollars — dépend partiellement ou entièrement de la nature et de ses services<ref>{{Lien web|langue=en |auteur=ill Evison, Lit Ping Low, and Daniel O'Brien|titre=Managing nature risks: From understanding to action.|url=https://www.pwc.com/gx/en/strategy-and-business/content/sbpwc-2023-04-19-Managing-nature-risks-v2.pdf?trk=public_post_comment-text|date=19 avril 2023|site=pwc.com |consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>. Pourtant, le système économique actuel accorde à la nature une valeur proche de zéro, ce qui entraîne une exploitation non durable des ressources naturelles, une dégradation de l'environnement et un changement climatique. Les financements sont orientés vers des activités qui alimentent les crises de la nature et du climat : les financements privés, les avantages fiscaux et les subventions qui exacerbent le changement climatique, la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes, sont estimés à près de {{Unité|7000 milliards}} de dollars américains par an, soit 7 % du PIB mondial<ref>{{Lien web|langue=en |auteur=Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) |titre=État des finances pour la nature 2023 : The Big Nature Turnaround - Repurposing $7 Trillion to Combat Nature Loss.|url=https://www.unep.org/resources/state-finance-nature-2023|date=2023|site=unep.org |consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>. De sorte que les 200 milliards de dollars représentent une somme dérisoire<ref name="WWF78">{{Harvsp|id=WWF|WWF|texte=rapport Planète vivante 2024|p=78}}.</ref>.
 
Lors de la journée ''« Finance & Biodiversity »'' du 28 octobre, le Comité français de l'UICN appelle à encadrer les mécanismes de financement qui pourraient émerger sur la base des « crédits biodiversité » et recommande de ne pas envisager ces crédits biodiversité dans le cadre de mécanismes de compensation ({{Citation|Si l'idée d'une plus grande implication du secteur privé au financement de la nature semble indispensable, la création de mécanismes de crédits biodiversité est associée à des risques importants en matière de robustesse et d'intégrité. La plupart des écueils des crédits carbone concernent aussi la biodiversité. En particulier, il existe un risque important que l'achat de certificats biodiversité se substitue à l'évitement, la réduction et la compensation des impacts, pourtant prioritaires}})<ref>{{lien web |langue=fr-FR |prénom1=Julie |nom1=Thuillier |titre=COP 16 : Position du Comité français de l'UICN sur les crédits et certificats biodiversité |date=2024-10-28 |lire en ligne=https://uicn.fr/cop-16-position-du-comite-francais-de-luicn-sur-les-credits-et-certificats-biodiversite/ |consulté le=2024-11-04}}.</ref>.
Selon le WWF, en réorientant seulement 7,7 % des flux financiers « négatifs », le déficit de financement pour les solutions fondées sur la nature pourrait être comblé et fournir des bénéfices pour la nature, le climat et le bien-être des humains grâce à la protection, à la restauration et à la gestion durable des terres et des eaux<ref name="WWF78"/>.
 
== Conclusions ==
=== Initiatives de financements dédiés : crédits biodiversité ===
Lors de la dernière séance plénière (qui a duré toute la nuit du 1er au 2 novembre), les oppositions n'ont pu être levées, et le quorum des pays représentés (vérifié à la demande du [[Panama]]) n'était plus atteint. La levée de séance a conduit à laisser en suspens la question d'un nouveau fonds financier. Deux avancées majeures sont soulignées par les observateurs : la création d'un organe représentant les peuples autochtones et la création d'un nouveau fonds mondial (« Fonds Cali ») pour un partage équitable des ressources génétiques issues de la biodiversité.
 
=== Financements ===
==== Engagements globaux lors de la COP 15 ====
Lors de la [[Conférence de Montréal de 2022 sur la biodiversité|conférence de Montréal]], les États se sont engagés à mobiliser 200 milliards de dollars de fonds publics et privés chaque année (184 milliards d'euros) pour la mise en œuvre du cadre mondial, notamment les actions de conservation de la nature et l'accompagnement des secteurs économiques dans leur transformation<ref name=Fig18oct/>. Par ailleurs le cadre mondial prévoit que l’aidel'aide publique au développement atteigne au moins 20 milliards de dollars par an d’icid'ici à 2025 et 30 milliards de dollars d’icid'ici à 2030. Dans un rapport récent, l’Organisationl'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) note que le montant de cette aide a fortement progressé pour atteindre 15,4 milliards de dollars en 2022<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |titre=Les membres du CAD atteignent un nouveau record en matière de financement du développement pour la biodiversité en 2022 |url=https://www.oecd.org/fr/about/news/announcements/2024/09/dac-members-hit-a-new-record-on-development-finance-for-biodiversity-in-2022.html |site=oecd.org |date=18 septembre 2024 |consulté le=22 octobre 2024}}.</ref>{{,}}<ref name=Monde20oct24>{{Lien web |langue=fr |auteur=Perrine Mouterde |titre=COP16 sur la biodiversité : à Cali, les Etats devront transformer en actes leurs promesses de stopper la destruction de la nature |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/10/20/cop16-sur-la-biodiversite-a-cali-les-etats-devront-transformer-en-actes-leurs-promesses-de-stopper-la-destruction-de-la-nature_6356795_3244.html |site=lemonde.fr |date=20 octobre 2024 |consulté le=22 octobre 2024}}.</ref>.
 
Dans son rapport Planète vivante 2024, le [[WWF]] considère que ce montant de {{nobr|200 milliards}} de dollars est très en-deçadeçà des vrais besoins. À l'échelle mondiale, plus de la moitié du PIB (55 %) — soit un montant estimé à {{Unitéunité|58 00058000 milliards}} de dollars — dépend partiellement ou entièrement de la nature et de ses services<ref>{{Lien web|langue=en |auteur=ill Evison, Lit Ping Low, and Daniel O'Brien|titre=Managing nature risks: From understanding to action.|url=https://www.pwc.com/gx/en/strategy-and-business/content/sbpwc-2023-04-19-Managing-nature-risks-v2.pdf?trk=public_post_comment-text|date=19 avril 2023|site=pwc.com |consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>. Pourtant, le système économique actuel accorde à la nature une valeur proche de zéro, ce qui entraîne une exploitation non durable des ressources naturelles, une dégradation de l'environnement et un changement climatique. Les financements sont orientés vers des activités qui alimentent les crises de la nature et du climat : les financements privés, les avantages fiscaux et les subventions qui exacerbent le changement climatique, la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes, sont estimés à près de {{Unitéunité|7000 milliards}} de dollars américains par an, soit 7 % du PIB mondial<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) |titre=État des finances pour la nature 2023 : The Big Nature Turnaround - Repurposing $7 Trillion to Combat Nature Loss. |url=https://www.unep.org/resources/state-finance-nature-2023 |date=2023 |site=unep.org |consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>. De sorte que les 200 milliards de dollars représentent une somme dérisoire<ref name="WWF78">{{Harvsp|id=WWF|WWF|texte=rapportRapport Planète vivante 2024|p=78}}.</ref>.
 
Selon le WWF, en réorientant seulement 7,7 % des flux financiers « négatifs », le déficit de financement pour les solutions fondées sur la nature pourrait être comblé et fournir des bénéfices pour la nature, le climat et le bien-être des humains grâce à la protection, à la restauration et à la gestion durable des terres et des eaux<ref name="WWF78"/>.
 
==== Initiatives de financements dédiés : crédits biodiversité ====
En juin 2023, lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé à Paris, la [[France]] et le [[Royaume-Uni]] ont lancé une initiative commune visant à mettre en place « des marchés de crédits biodiversité à haute intégrité ». Le comité consultatif international (IAPB) mis en place dans ce cadre, coprésidé par Amelia Fawcet et Sylvie Goulard, doit présenter les résultats de ses travaux lors de la COP de Cali<ref name=ActuEnv18oct>{{Lien web|langue=fr|auteur=L. Radisson|titre=Les crédits biodiversité, un nouvel outil de financement en émergence.|url=https://www.actu-environnement.com/ae/news/credits-biodiversite-marche-financements-prives-cop16-44926.php4|date=18 octobre 2024|site=actu-environnement.com |consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>.
 
Des initiatives similaires comme la Biodiversity Credit Alliance (BCA), la Coalition for Private Investment in Conservation (CPIC) et le Forum économique mondial participent activement à l'émergence des marchés de crédits biodiversité. La mission économie de la biodiversité de la [[Caisse des dépôts et consignations]] dénombre ainsi une cinquantaine d'initiatives impliquées dans les crédits biodiversité, dont elle a établi une cartographie publiée dans un dossier paru en juillet 2024 et qui fait référence<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Crédits biodiversité : vers un nouveau marché de la nature en Europe ?|url=https://www.cdc-biodiversite.fr/download/publication-mobilisation-des-ressources-pour-la-biodiversite-et-contribution-du-secteur-prive-biodiv2050-n6-2015/?wpdmdl=9233&refresh=6713318c95d841729311116|date=juillet 2024|site=cdc-biodiversite.fr |consulté le=19 octobre 2024}}.</ref>{{,}}<ref name=ActuEnv18oct/>.
 
==== Le fonds mondial biodiversité porté à 400 millions de dollars... ====
== Mécanisme de partage des avantages issus de la biodiversité ==
Le fonds du cadre mondial pour la biodiversité (Global Biodiversity Framework Fund – GBFF, créé à la COP15 pour appuyer les stratégies nationales pour la biodiversité dans les pays du Sud), a été abondé, mais pas à la hauteur espérée. Après les contributions initiales du Canada, Japon, Luxembourg et de l'Espagne pour un montant de 245 millions d'euros, il passe à 396 millions de dollars, avec les engagements de la France et d'autres pays (163 millions de dollars d'engagements ajoutés). Le projet d'un cadre de suivi plus rigoureux des engagements des Etats, soutenu par la France La France et plusieurs pays du Nord, pour mieux connaître l'état d'avancement des cibles du cadre mondial et en pousser l'ambition, n'a pas été adopté, ni le modalités de l'évaluation mondiale (à faire en 2026)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La COP16 biodiversité se termine à Cali, échec des négociations sur le financement |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/11/02/la-cop16-biodiversite-se-termine-a-cali-echec-des-negociations-sur-le-financement_6372481_3244.html |date=2024-11-02 |consulté le=2024-11-04}}</ref>.
Les États doivent également définir lors de cette COP le contour d'un mécanisme financier adopté in extremis dans l'accord de Kunming-Montréal. Les discussions porteront sur le « partage équitable » des bénéfices issus de l'exploitation des données génétiques numérisées. Souvent prélevées dans des pays du Sud riches en biodiversité, ces séquences provenant de plantes, d'animaux ou de micro-organismes sont notamment utilisées par l'industrie pharmaceutique<ref name=Fig18oct/>.
 
==== ... mais une impasse dans les négociations sur un nouveau fonds ====
Les pays en développement exigeaient la création d'un nouveau fonds, autonome du GBBF et sous gouvernance de l'ONU, pour remplacer l'actuel, qu'ils jugent inadapté et inéquitable. Les pays développés s'y sont opposés pour des raisons de coût et d'efficacité. Mais la suspension de la séance plénière finale a interrompu les débats entre le Brésil, qui soutenait la proposition colombienne de créer ce fonds, et l'Union européenne, le Japon et le Canada, qui y étaient fermement opposés et la question n'a pu être tranchée<ref name=FTV>{{Lien web |langue=fr |auteur=Camille Adaoust |titre=Ce qu'il faut retenir de la COP16 biodiversité, conclue sur un échec des négociations sur le financement |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/cop/ce-qu-il-faut-retenir-de-la-cop16-biodiversite-conclue-sur-un-echec-des-negociations-sur-le-financement_6868301.html |site=francetvinfo.fr |date=2024-11-02 |consulté le=2024-11-05}}.</ref>
 
=== Création d'un organe représentant les peuples autochtones ===
Un organe subsidiaire pour les [[peuples autochtones]] et les communautés locales est créé au sein de la [[Convention sur la Diversité Biologique]]. Il donnera son avis sur l'élaboration et la mise en œuvre de mesures devant « respecter, préserver et maintenir les connaissances, innovations et pratiques des peuples autochtones et communautés locales qui incarnent des modes de vie traditionnels présentant un intérêt pour la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique ». Il est demandé aux Etats de faciliter la participation pleine et effective des personnes d'ascendance africaine ; et un plan d'action a été adopté pour les peuples autochtones et communautés locales, avec {{nobr|8 axes}} et plus de {{nobr|20 objectifs}} à atteindre avant 2030.
 
Le 26 octobre 2024, un « G9 de l'Amazonie autochtone » est également été lancé par des peuples des neuf États qui se partagent la plus grande forêt du monde, dont la [[France]] et la [[Colombie]]<ref name=FTV/>.
 
=== Mécanisme de partage des avantages issus de la biodiversité ===
Les États doiventdevaient également définir lors de cette COP le contour d'un mécanisme financier adopté ''in extremis'' dans l'accord[[Accord de Kunming-Montréal]]. Les discussions porterontdevaient porter sur le « partage équitable » des bénéfices issus de l'exploitation des données génétiques numérisées. Souvent prélevées dans des pays du Sud riches en biodiversité, ces séquences génétiques provenant de plantes, d'animaux ou de micro-organismes sont notamment utilisées par l'industrie pharmaceutique, par exemple pour produire des médicaments ou d'autres molécules d'intérêt commercial<ref name=Fig18oct/>.
 
Le partage équitable des ressources génétiques devrait finalement être amélioré grâce à un nouveau fonds mondial ("Fonds Cali"), qui devrait être alimenté par toutes les entreprises (cosmétiques et pharmaceutiques notamment) utilisant les informations numériques sur les ressources génétiques (DSI) : elles sont invitées à verser une contribution volontaire (0,1 % de leur revenus ou 1 % de leurs bénéfices) à ce fonds géré sous l'égide de l'ONU. Il sera dédié pour moitié pour les pays et pour moitié pour les peuples autochtones et communautés locales ayant préservé ces ressources génétiques (plusieurs pays, dont la France ont voulu que cette contribution reste volontaire ; on ignore donc à quelle hauteur se fond sera abondé).
 
=== Échec sur le renforcement de la protection de la biodiversité ===
Alors que 30 % de la planète doit faire l'objet de mesures de protection et de conservation d'ici à 2030, seuls 17,6 % des terres et des eaux intérieures et 8,4 % des océans et zones côtières se trouvent aujourd'hui dans des zones protégées, selon le rapport Protected Planet(Nouvelle fenêtre)<ref name=FTV/>. La COP 16 avait pour mission de rehausser les fables efforts mondiaux pour appliquer ces grands objectifs. Mais les discussions n'ont pas abouti.
 
Les [[Zone marine d'importance écologique ou biologique|Zones marines d'importance écologique ou biologique]] (ZIEB / EBSA en anglais) ont néanmoins fait l'objet de modalités d'actualisation et d'identification . Il en existait plus de 300, mais cette révision, qui devrait augmenter leur nombre, avait été mise en attente depuis la COP13 de 2016. En lien avec la proche entrée en vigueur du [[Traité de la haute mer|Traité international sur la haute mer]] (BBNJ) qui impose la création d'un réseau d'aires marines protégées en haute mer (60 % de l'océan, mais seulement 1,45 % des aires marines protégées selon l'UICN et du PNUE).
 
== Prochaine COP ==
Prévue pour 2026, la [[Conférence d'Erevan de 2026 sur la biodiversité|prochaine COP]] se tiendra en Europe, en [[Arménie]] (choix issu d'un vote à bulletin secret)<ref>{{Lien web|auteur=Le Monde avec AFP |titre=La COP17 sur la biodiversité, en 2026, aura lieu en Arménie, élue face à son ennemi, l’Azerbaïdjan |url= https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/11/01/la-cop17-sur-la-biodiversite-en-2026-aura-lieu-en-armenie-elue-face-a-son-ennemie-l-azerbaidjan_6369826_3244.html |date=1er novembre 2024|site=lemonde.fr|consulté le=5 novembre 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=La prochaine COP17 sur la biodiversité aura lieu en 2026 en Arménie |url= https://www.ouest-france.fr/environnement/cop-biodiversite/la-prochaine-cop17-sur-la-biodiversite-aura-lieu-en-2026-en-armenie-218d06f2-9833-11ef-8427-693a3d68f0d6|date=1er novembre 2024|site=ouest-france.fr |consulté le=5 novembre 2024}}.</ref>.
 
== Notes et références ==
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{{Palette|Convention sur la diversité biologique}}
{{Portail|conservation de la nature|droit|Relations internationales|ONU|environnement|années 2020|climat|Colombie}}
 
[[Catégorie:Conférence des Nations unies]]