Littérature gay

genre littéraire
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La littérature gay correspond à l'ensemble de la production littéraire qui s'adresse, a été écrite par ou représente des hommes homosexuels.

Champ d'études et terminologie

L'idée d'une « littérature homosexuelle », propre aux auteurs homosexuels, fait débat dans la mesure notamment où elle réduirait les écrits de ces derniers à une unique dimension sexuelle ou remettrait en cause « l'unité de la notion censément universelle de littérature »[1]. La littérature homosexuelle ne le serait ainsi pas tant qu'elle ne serait que la littérature écrite par des homosexuels. Cela étant, considérant que l'identité homosexuelle n'a été conceptualisée comme telle qu'à la fin du dix-neuvième siècle, il serait anachronique de parler d'une littérature homosexuelle pour désigner les textes faisant état d'amours masculines antérieurs à cette période[2].

Histoire

Poésie gay

Les premiers poèmes relatant des amours masculines ne datent pas du dix-neuvième siècle, loin s'en faut. Le poète d'expression arabe Abû Nuwâs, né dans la seconde moitié du huitième siècle, s'exprime ainsi de façon très libre au sujet de ses amours avec des échansons[3].

États-Unis

Avant les émeutes de Stonewall : les premiers poètes ouvertement homosexuels

Bien que certains d'entre eux n'écrivent alors pas directement à propos de leurs amours, on compte parmi les premiers poètes ouvertement homosexuels aux États-Unis : John Ashbery, Robert Duncan, Kenward Elmslie, Edward Field, Allen Ginsberg, John Giorno, Paul Goodman, Thom Gunn, Richard Howard, Stephen Jonas, Gerrit Lansing, James Merrill, Frank O'Hara, Édouard Roditi, James Schuyler, Jack Spicer et John Wieners. Si quelques-uns (Robert Duncan, Stephen Jonas, Frank O'Hara) seront par la suite acclamés par les poètes gays du mouvement de libération homosexuelle des années 1970, d'autres (John Ashbery, James Merrill) seront bien moins considérés car n'ayant visiblement pas fait preuve d'une conscience homosexuelle[4].

L'après-Stonewall : l'essor de la poésie gay

Pour le chercheur et militant Michael Bronski, le mouvement homosexuel des années 1970 marque, aux États-Unis, le début d'une phase d'intense production littéraire pour les personnes LGBT, les gays et les lesbiennes en particulier. C'est à cette époque que sont créées les premières revues littéraires dédiées aux amours entre hommes, parmi lesquelles Manroot (1969), Sebastian Quill à San Francisco (1970) et Mouth of the Dragon: A Poetry Journal of Male Love à New York (1974). La création de ces revues répond alors au refus des auteurs homosexuels d'être publiés dans des magazines « hétérosexuels » qui traitent toujours leurs écrits comme sulfureux : gays et lesbiennes veulent pouvoir contrôler de bout en bout la façon dont sont produits leurs textes. Plusieurs recueils de poésie composés par des hommes gays paraissent alors, que ce soit chez des maisons d'édition établies depuis les années 1950 (The Jargon Society, City Light Books) ou chez de nouvelles (Good Gay Poets, Gay Sunshine Press, Calamus Press, Gay Presses of New York, Seahorse Press).

Au sujet de la production poétique de ces années-là, si Michael Bronski dit de ces textes qu'ils ont tendance pour la plupart à être érotiques et à brouiller les différences entre profane et sacré, il remarque par ailleurs qu'ils respectent souvent des formes traditionnelles. De plus, contrairement à une bonne partie de la poésie composée au même moment par les militants des mouvements Black Power et féministe radical, il semblerait qu'assez peu d'hommes gays aient alors opté pour une poésie ouvertement engagée, qui donne à voir leur colère, nombre d'entre eux témoignant plutôt des désirs qui les habitent[4].

Publications en français

Romans et nouvelles

  • Copi (postface Thibaud Croisy), La Guerre des pédés, Paris, Christian Bourgois, (1re éd. 1982), 216 p. (ISBN 9782267052176)

Traductions

  • Larry Mitchell (en) (trad. de l'anglais par Paul Chenuet et Adel Tincelin, préf. Cy Lecerf Maulpoix, ill. Ned Asta), Les pédales et leurs ami·es entre les révolutions, Rennes/Grenoble, éditions du commun/Les Grillages, (1re éd. 1977), 200 p. (ISBN 9791095630630)

Poésie

Traductions

  • Allen Ginsberg (trad. Nicolas Richard), Howl et autres poèmes, Paris, Christian Bourgois, (1re éd. 1956), 144 p.

Théâtre

Publications dans d'autres langues

Romans et nouvelles

Poésie

Anthologies

  • (en-US) Winston Leyland (éd.), Angels of the Lyre, Gay Sunshine Press,
  • (en-US) Winston Leyland (éd.), Orgasms of Light, Gay Sunshine Press,
  • (en-US) Ian Young (éd.), The Male Muse : A Gay Anthology, Crossing Press,

Bibliographie

  • Éric Bordas, « Style gay ? », Littérature, no 147,‎ , p. 115-129 (lire en ligne, consulté le )

Notes et références

  1. Louis-Georges Tin, « La littérature homosexuelle en question », dans Louis-Georges Tin et Geneviève Pastre (éd.), Homosexualités : expression/répression, Paris, Stock, , cité dans Bordas 2007
  2. Bordas 2007
  3. Omar Merzoug, « Abû Nuwâs, le poète et l'homosexuel », Tumultes, no 41,‎ , p. 35-48 (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (en-US) Michael Bronski, « Zines From a Revolution », sur Poetry Foundation, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes