Je suis dislexique, pouvez vous maider. Listes Duchêne
Mon brouillon :
Le rôle de l’Eglise catholique dans le génocide au Rwanda est controversé. L'Église catholique a été à plusieurs reprises mise en cause pour sa proximité avec le régime hutu extrémiste de l'époque et pour l'implication de prêtres et de religieux dans les massacres. Entre avril et juillet 1994, de nombreuses églises furent le théâtre de tueries de masse, les miliciens hutu y trouvant leurs victimes rassemblées – parfois par des prêtres qui livraient ensuite leurs ouailles aux tueurs – et sans échappatoire.
Deux tiers des Rwandais appartiennent à l’Eglise catholique, l’institution la plus influente au Rwanda après le gouvernement
Le génocide selon l'ONU, a fait 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi, les trois quarts des Tutsi de l’époque ont été tuées, et des Hutus modérés. Des militaires, des policiers, des miliciens et de simples civils, souvent catholiques, assassinèrent d’autres catholiques.
Sommaire
- 1Proximité de l'Église avec le régime hutu extrémiste de l'époque
- 2Implication de prêtres et de religieux dans les massacres
- 3Des églises théâtre de tueries de masse
- 4Idéologie coloniale
- 5Écrits niant le génocide des Tutsis
- 6Exfiltration de coupables vers l'Europe
- 7Le pape François en 2017 demande le pardon de Dieu
- 8Conversion au protestantisme
Proximité de l'Église avec le régime hutu extrémiste de l'époque
Au pouvoir depuis l’indépendance, le régime extrémiste Hutu, confronté en 1990 à une rébellion menée par l’actuel président Paul Kagame, a pu compter sur le soutien de religieux, centraux dans la vie quotidienne des Rwandais et prêts à diffuser les théories racialistes anti-Tutsi.
Le premier archevêque rwandais, Mgr Vincent Nsengiyumva, est devenu membre du comité central du Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND), dès sa fondation en 1975. Sous le régime du président hutu Juvénal Habyarimana, la proximité entre le clergé et l'exécutif était telle que l'Eglise était parfois qualifiée de "MRND en prière", du nom du parti au pouvoir, et était le plus gros propriétaire foncier après l'Etat, selon plusieurs experts.
Les écoles catholiques n’acceptaient pas les Tutsis
Implication de prêtres et de religieux dans les massacres
Plusieurs prêtres, religieux et religieuses ont été jugés pour participation au génocide, principalement par les tribunaux rwandais, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ou la justice belge, comme Emmanuel Rukundo, Athanase Seromba, Consolata Mukangango (soeur Gertrude) et Julienne Mukabutera (soeur Maria Kisito). Certains ont été acquittés comme Wenceslas Munyeshyaka
Comparé aux 120 000 Rwandais en attente de leur jugement, le nombre de religieux soupçonnés d’être impliqués dans le génocide est faible : une vingtaine de membres du clergé attendent aujourd’hui de passer en jugement devant un tribunal et d’autres font l’objet d’une enquête. Mais les poursuites de membres du clergé ont nui à la réputation de l’Eglise rwandaise.
Des églises théâtre de tueries de masse
Les églises n’étaient plus des lieux sûrs. Des milliers de gens y ont cherché refuge, mais, la plupart du temps, les ecclésiastiques n’ont rien pu faire pour les sauver. Un certain nombre d’entre eux ont même refusé de venir en aide à leurs fidèles, et quelques-uns se sont joints aux criminels, comme le père Athanase Seromba.
Selon l'ONG African Rights, "plus de citoyens rwandais sont morts dans des églises et des paroisses que partout ailleurs".
Idéologie coloniale
Le gouvernement rwandais actuel accuse notamment l’Eglise d’abandon pendant le génocide, d’avoir couvert des crimes et d’avoir pleinement participé à la mise en place de l'idéologie coloniale qui a créé un clivage entre Hutu et Tutsi, ayant in fine abouti au génocide.
« Certes, l’Église n’a pas appelé à commettre le génocide, mais elle a soutenu pendant plus de trente ans un régime racialiste et raciste », ajoute Léon Saur, spécialiste du rôle de l’Église au Rwanda.
Des missionnaires d’Afrique, les Pères blancs, comme Mgr André Perraudin, longtemps archevêque de Kabgayi, Mgr Léon-Paul Classe, un missionnaire français devenu premier vicaire apostolique du Rwanda, ont contribué à répandre l’idéologie pernicieuse qui allait servir de carburant au génocide des Tutsis. Ils identifient trois races distinctes (Hutus, Tutsis et Twas).
Écrits niant le génocide des Tutsis
« Les premiers écrits niant le génocide des Tutsis sont l’œuvre de missionnaires belges. » (Jean-Damascène Bizimana, secrétaire exécutif de la Commission nationale de lutte contre le génocide ). Dans la Lettre des prêtres du Rwanda réfugiés à Goma, adressée au pape Jean-Paul II le 2 août 1994 la responsabilité du génocide y est attribuée au FPR par une trentaine de prêtres imprégnés de l’idéologie du Hutu Power. L’Osservatore Romano en juin 1999 afirme la thèse d’un double génocide.
Exfiltration de coupables vers l'Europe
Il y a exfiltration d'un grand nombre de génocidaires vers la France à la fin du génocide, par l’Eglise et par l’armée. Depuis plus de vingt ans, l’Eglise catholique en protège certains, dont elle participa à l’exfiltration. Deux religieuses bénédictines, Consolata Mukangango (soeur Gertrude) et Julienne Mukabutera (soeur Maria Kisito) condamnées pour génocide, sont arrivées vers la Belgique.par un circuit d'exfiltration, par des communautés religieuses, notamment en France, par les pères blancs et les organismes de l'Eglise en place, ensuite, elles ont pu s'envoler;
Le pape François en 2017 demande le pardon de Dieu
En 2017 le pape François en personne a imploré « le pardon de Dieu » pour « les péchés et manquements de l'Église et ses membres » durant le génocide de 1994 au Rwanda.
Conversion au protestantisme
Discréditée pour sa complicité dans le génocide de 1994, l’Eglise catholique est en train de perdre l’un de ses bastions africains. Beaucoup de fidèles se convertissent aujourd’hui au protestantisme. Ils se sont tournés depuis la fin du génocide vers les Églises pentecôtistes dites « de réveil ». Les Rwandais sont aujourd'hui environ à 50% catholiques au lieu de 65% avant le génocide.