Utilisateur:Alain.Darles/Ecritoire2

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Tête d'Arles

Fichier:Tet-arles-2.jpg
La Tête d'Arles, ornait probablement le Théatre d'Arles de manière symétrique à la Vénus d'Arles (Musée de l'Arles antique)

La « Tête d'Arles » (anciennement « Tête de Livie » ou « Tête au nez cassé ») est un fragment de statue en marbre dont il ne reste que le buste, représentant probablement Vénus, découvert dans les ruines du Théâtre antique d'Arles en 1823 lors du désenclavement de ce dernier. La tête d'Arles représente un type iconographique appelé Aspremont-Lyden-Arles. Elle fait partie de l'exposition permanente du Musée de l'Arles antique.

Fragment d'un ornement théâtral modifier

Le buste devait vraisemblablement être enchâssé dans un corps entièrement drapé, dont l'attitude légèrement déhanchée permettait au chitôn de glisser de l'épaule gauche pour la découvrir[1]. Compte tenu du lieu de sa découverte, la statue devait faire partie de la décoration du postscaenium ornant la scène du théâtre antique d'Arles, probablement dans une niche, de part et d'autre de la porte royale (valva regia), de manière symétrique à la Vénus d'Arles retrouvée également à cet endroit, comme la statue monumentale d'Auguste en Apollon auquel le théâtre était dédié, que les deux Vénus devaient encadrer[2]. Les trois statues font partie des collections permanentes du Musée de l'Arles antique.

Datation et identification modifier

L'étude de la tête, marquée par une coiffure au bandeau particulièrement stricte, des traits réguliers, un bas de visage lourd et une partie orbitale fortement ombrée, présente des similitudes avec les statues grecques de la fin du V° ou du début du IV° siècle av. J.-C., vraisemblablement pré-praxitélienne, mais les auteurs restent également partagés sur la datation exacte de cette interprétation romaine, soit l'époque antonine, soit plutôt l'époque augustéennne comme le pense Cécile Carrier[3].

La tête d'Arles, anciennement identifiée comme la représentation de l'impératrice Livie, épouse d'Auguste (dit « tête de Livie » à l'époque)[4], incarne un type iconographique (Aspremont-Lyden-Arles) qui s'apparenterait plutôt à une Vénus Genetrix (génitrice)[3]. À ce titre, la tête d'Arles fait partie d'un ensemble de répliques statuaires dont on ne conserve que les têtes à Vienne, Athénes, Boston et Civitavecchia[3].

L'emploi du type Vénus Genetrix pourrait s'interpréter comme un geste de piété filiale d'Auguste envers César mais aurait aussi une symbolique plus locale, en hommage à la fondation de la colonie d'Arles par César, souligné par Auguste quand il l'a nommé Colonia Julia Paterna[5]. Comme les deux autres statues qui ornaient le postscaenium du théâtre antique, celle d'Auguste divinisé et la Vénus d'Arles qui pourrait repésenter Vénus Victrix, la tête d'Arles suivrait ainsi les types statuaires établis depuis la fin de l'époque républicaine, particulièrement diffusés à l'époque augustéenne, dans le respect de l'iconographie officielle[5].

Notes et références modifier

  1. Selon Cécile Carrier qui fait cette hypothèse en se basant sur les modèles de la statuaire grecques, développées à partir du milieu du V° siècle avant J.-C., en référence aux représentations d'Aphrodite et d'Arthémis sur le fronton du Parthénon in « Sculptures augustéennes du théâtre d'Arles », Revue archéologique de Narbonnaise, 2005, volume 38, N° 38-39, p. 375
  2. Jules Formigé, op. cit., p. 663. En ce sens également, Cécile Carrier, op. cit., p. 377
  3. a b et c Voir Cecile Carrier, op. cit., p. 375
  4. Selon Jean-Julien Estrangin, « Études archéologiques, historiques et statistiques sur Arles », Aubin éditeur, 1838, pp.116-118. Voir également : Jules Formigé, « Note sur la Vénus d'Arles », dans Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres no 39 (1911), p. 663
  5. a et b Voir Cécile Carrier, op. cit., p. 376

Bibliographie modifier

  • Cécile Carrier
    • « Programmes iconographiques dans les monuments publics de Gaulle Narbonnaise (Ier siècle av. J. C. - IIe siècle après J. C.) », Thèse doctorat, Université de Provence, Aix-Marseille 1, 2000 (sous dir. Pierre Gros)
    • « Sculptures augustéennes du théâtre d'Arles » in Revue archéologique de Narbonnaise, 2005, volume 38, N° 38-39, pp. 374-377 [lire en ligne].
  • Jean-Julien Estrangin, « Études archéologiques, historiques et statistiques sur Arles », Aubin éditeur, 1838, notamment pp. 116-118 [lire en ligne]
  • Jules Formigé, « Note sur la Vénus d'Arles », dans Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres no 39 (1911), notamment p. 663. [Persée.fr lire en ligne]



Sources à exploiter : modifier