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Isabelle Van Grimde

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Isabelle Van Grimde est une chorégraphe québécoise d’origine Belge. Elle est fondatrice et directrice artistique de la compagnie montréalaise Van Grimde Corps Secrets.

Isabelle Van Grimde

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Isabelle Van Grimde gère une carrière internationale qui se manifeste par des collaborations interdisciplinaires déterminant puisque ces collaborations rendent plus larges les horizons de la danse contemporaine, et ce, en intensifiant les perceptions possibles du corps et de l’œuvre scénique.


Démarche artistique

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L’interdisciplinarité a toujours été le pilier de sa démarche artistique. Elle se concentre depuis quelques années sur le dialogue entre la danse et la musique. Depuis la fin des années 1980, son parcours est marqué par différentes disciplines mis en scène dans ses œuvres, tel que l’image, le théâtre, les arts plastiques, l’architecture et la littérature.

Parmi les grands thèmes qui inspirent sa démarche artistique, on retrouve le corps primal et le corps du futur. À un moment dans sa carrière, le contenu de son travail s’est davantage penché sur le corps en tant que sujet. À ce moment, la chorégraphe a éprouvé le besoin d’aller à la rencontre de plusieurs spécialistes du corps et de leur poser plusieurs questions. Ce moment a été décisif dans sa carrière, notamment dans sa démarche artistique. Avec un questionnaire portant sur la perception du corps, elle est partie à la rencontre de spécialistes dans 5 pays différents. Sa passion pour la science, la littérature, le corps et la danse la pousse à aller plus loin. D’abord, ce qu’Isabelle appelle le « corps primal », c’est en fait, tout ce qui est relié à la partie la plus ancienne de notre cerveau, le cerveau reptilien. Cette partie régit toutes les fonctions de survie, comme les battements du cœur, la respiration, la circulation sanguine et les réflexes lorsqu’on se sent en danger. Cette partie de notre cerveau nous pousse à faire plusieurs mouvements compulsifs auxquels on ne réfléchit pas, là est le lien entre le cerveau et la danse.

Isabelle Van Grimde est influencée, depuis 2004, par les recherches théoriques qu’elle fait. En se penchant sur le corps du futur, elle s’est questionnée à savoir si, avec les nouvelles technologies, la façon dont on pense et on réagit, est-elle en train de changer ? Les nouvelles technologies font partie de son processus de création. Pour elle, les technologies sont des outils de notre temps pour créer de l’art. Elle se penche beaucoup sur la question à savoir qu’elle va être le destin du corps physique dans un corps de plus en plus virtuel ? Allons-nous continuer à exister ou allons-nous seulement être des êtres numériques ? «L’image et la représentation du corps se complexifient avec les progrès scientifiques et technologiques. Aujourd’hui, voir son squelette ou ses organes est devenu un fait banal et, dans l’espace virtuel que nous avons créé dans internet, nous ne pouvons projeter que notre image. Le corps physique, comme toute interaction avec le vivant, est exclu. On s’identifie tellement aux ordinateurs que certains considèrent la conscience comme des données qu’on pourrait transférer sur un support informatique. Comment ne pas être interpellé par cette réalité ?»[1] Les technologies sont une façon pour elle « d’être de son temps » et de se préoccuper de réalités qui ont un impact très fort dans la société. Elle utilise, dans ses créations, les technologies les plus avancées afin de rendre compte de sa complexité. Cette chorégraphe, créée hors des sentiers battus, explore de nouvelles expressions et se questionne sur les impacts des changements technologiques sur le devenir du corps dans un monde de plus en plus virtuel.

De plus, dans ses créations, la danse et la musique entrent en dialogue. Elle positionne la danse et la musique de manière égale à égal. La structure chorégraphique est silencieuse, autonome et signifiante. Ces dialogues offrent au public une occasion divertir leur champ de perception plutôt que de chercher une aisance et une linéarité assurée par une trame narrative. Afin de stimuler le dialogue entre la danse et la musique, la chorégraphe joue sur les tensions, les points communs, les variations, les contrepoints, les silences, etc. Elle transpose les méthodes de composition musicale à l’écriture chorégraphique, elle dispose les différents mouvements en écho avec le son en travaillant sur les rythmes, les oppositions et les réductions. Par la suite, la présence de musiciens sur scène vient réaliser ce dialogue alors que leurs interactions avec les danseurs contribuent à dynamiser l’espace. Cette expérience donne la possibilité au danseur de capter le son, de le transformer et de le spatialiser en direct.


Les échanges qu’elle fait avec des artistes d’autres disciplines et avec des penseurs de divers horizons stimulent sa démarche artiste et la pousse à pousser ses réflexions artistiques. « Avec l’interdisciplinarité comme moteur, Isabelle Van Grimde poursuit la recherche qu’elle a entreprise il y a plusieurs années avec Le corps en question(s)3. Elle puise son langage chorégraphique dans l’exploration des possibilités physiques in nies des corps et du tissu émotif qui s’en dégage. La question du corps – laquelle remonte à la nuit des temps – est donc posée a n de contribuer à l’évolution de notre compréhension du vivant et du virtuel, du passé et du futur, tout en offrant une myriade de perspectives ou d’hypothèses. »[2]



Parcours artistique

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C’est en 1987 qu’Isabelle Van Grimde approuve officiellement sa toute première création à Montréal. Déjà auteure d’une trentaine de chorégraphies, Isabelle s’attaque et explore des points de vue plus théâtrales du corps dansant. En 1992, elle fonde la compagnie Van Grimde Corps Secrets. Quatre ans plus tard, en 1997, elle oriente sa recherche vers une nouvelle piste, elle s’intéresse à la puissance de la physicalité et de la communication par le corps. Isabelle se retrouve en Europe afin d’ouvrir la vision de ses créations et profite de ce pays pour pouvoir faire des créations internationales. Le parcours artistique d’Isabelle Van Grimde prend un chemin déterminant lorsqu’elle reçoit une commande pour la création de « May All Your Storms Be Weathered » aux Pays-Bas en 1998. Depuis, la présence frétillante de musiciens sur scène est primordiale pour l’art chorégraphique selon Isabelle. Quatre ans plus tard, l’ensemble des gestes et des mouvements ont une approche physique plus viscérale et plus sensible en s’ancrant audacieusement dans les pulsions et les tensions indécomposables du corps. En 2005, avec la série « Les Chemins de traverse », Isabelle fait subir un autre virage important en choisissant de présenter ses créations avec le principe de l’œuvre ouverte. En 2007, elle s’intéresse à élargir le champ de ses collaborations multidisciplinaires en travaillant avec des créateurs en architecture, arts visuels, théâtre et musique dans Perspectives Montréal. D’ailleurs, en 2012, elle s’oriente vers de toute nouvelle expérience notamment avec la série d’œuvres « Le corps en question(s) ». Cette série d’œuvres s’exprime sous forme de créations-expositions en étant présentées en galeries, en livre et en plateforme numérique interactive. Entre 2007 et 2013, elle pousse plus loin son degré de connaissance en creusant le dialogue entre la danse et la musique en s’associant avec des musiciens et scientifiques du Centre interdisciplinaire de recherche en musique, médias et technologies (CIRMMT). La participation et la conversation des instruments de musique numériques qui créer une réponse aux impulsions et aux mouvements des danseurs produit des chorégraphies-concert Duo pour un violoncelle et un danseur. En 2014, ses explorations technologiques continu d’élargir et elle continue d’adapter les diverses perspectives d’interactions entre le geste et le son. Dans la même année, Isabelle collabore avec Jérôme Delapierre, artiste d’arts visuels et concepteur d'interaction œuvrant à Montréal en immergent ses danseurs le monde virtuel, visuel et interactif notamment dans « Symphonie 5.1 » présenté en janvier 2016. Les deux s’associeront d’ailleurs pour tourner le premier épisode du feuilleton web interactif « Eve 2050 ».[3]



Œuvres

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Eve 2050 La web-série (2018) L’installation interactive (2018) La pièce scénique (2019) Corps Secret / Corps Public (2016) Symphonie 5.1 (2016) Le corps en question(s)² (2015) corpsenquestion.com (2014) Les gestes (2013) Le corps en question(s) (2012) Bodies to Bodies I et II – Les chemins de traverse Metz I, II, III (2009-2010) Duo pour un violoncelle et un danseur (2008) Perspectives Montréal (2007) Vortex I, II et III (2006) Les chemins de traverse I, II, III, IV, V (2005-2006) Saetta (2003) Érosio (2002) Pour quatre corps et milles parts inséparables (2000) Trois vues d’un secret (2000) Graffiti pour une nuit blanche (2000) Apocryphal Graffiti (2000) Maisons de poussières (1999) May All Your Storms May Be Wheathered (1998) À l’échelle Humaine (1996) Par la peau du cœur (Film) (1994) Au sommet de tes côtes (1992) Secrets vestiges (1991)

  1. « SYMPHONIE 5.1 : interview de la chorégraphe ISABELLE VAN GRIMDE », sur Stereolux (consulté le )
  2. Maryse Morin, « Symphonie 5.1 : Les corps pluriels d’Isabelle Van Grimde », ETC MEDIA, no 108,‎ , p. 90–92 (ISSN 2368-030X et 2368-0318, lire en ligne, consulté le )
  3. « Accueil », sur Van Grimde Corps Secrets (consulté le )