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Jeanne d'Arc libératrice de la France
Vue générale du monument.
Présentation
Construction
1887
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Le Monument à Jeanne d'Arc, ou Jeanne d'Arc, libératrice de la France[1] est une œuvre du sculpteur français Émile-François Chatrousse située à Paris en France, inaugurée en 1891 dans le boulevard Saint-Marcel.

Histoire modifier

Le modèle en plâtre de la statue est exposé au Salon des artistes français de 1887[2]. Par la suite, il a été donné par l'État au musée des beaux-arts d'Orléans. Deux exemplaires de la statue sont coulés en bronze par la Thiébaut Frères à la suite de son acquisition par la ville de Paris en 1889[3]. La première version, érigée boulevard Saint-Marcel à la demande des habitants du quartier (par souscription)[4], est inaugurée en septembre 1891[5]. Le dessin de son piédestal est dû à l'architecte Jean-Camille Formigé[3]. L'autre version est placée dans le vestibule d'honneur de la maison d'éducation de la Légion d'honneur à Saint-Denis. Cette dernière a bénéficié d'une cérémonie d'inauguration privée pour les élèves de l'établissement le 26 novembre 1891[6]. Une réplique en marbre a été présentée à l'Exposition universelle de 1900 à Paris[7].

Cette œuvre est, parmi bien d'autres, représentative d'un phénomène propre à la Troisième République ; déjà baptisé "statuomanie" par ses contemporains les plus critiques et, plus récemment, par les spécialistes de la période[8][9]. Après avoir frôler une énième restauration monarchique sous la présidence du général Patrice de Mac Mahon (qui démissionne en 1879), les pouvoirs publics emploient une grande énergie à assurer la permanence des valeurs républicaines à travers diverses stratégies d'instruction populaire. Le motif nationaliste qui structure l'enseignement de l'histoire à l'école publique (tout juste réformée) trouve un écho immédiat dans les rues, sur les grandes places et dans les parcs publics qui, peu à peu, voient se multiplier les statues dédiées aux grandes figures de l'histoire nationale : chefs de guerre, hommes politiques, hommes de lettres etc. L'idéalisation de ces personnages constitue le ressort majeur de l'écriture d'un "mythe" national qui, de Vercingétorix à Gambetta en passant par Clovis et, bien entendu, Jeanne d'Arc, réinvente l'histoire de l'unification territoire à travers le concept de nation (le plus souvent lié à celui de race).

Description modifier

L'héroïne est représentée debout, la face levée au ciel, les cheveux rejetés en arrière. Elle élève sa bannière de la main droite et, de la gauche, s'appuie sur un bouclier en forme d'écu, orné d'éléments tirés de son blason. Sur l'avers de l'écu sont inscrits ces mots : "Orléans, Patay, Reims - 1429". Elle porte - à l'exception du casque - l'armure complète, décorée des armoiries que l'on supposait appartenir à sa famille (celles-ci figurent au-dessus de la porte de sa maison en Lorraine) : trois fers de bêche et une étoile.[6] Sur ses épaules repose une huque (pardessus porté sur l'armure) tombant jusqu'à terre et, sous son pied gauche, se trouvent un carcan et des chaînes brisées. Le piédestal, dont le dessin reprend la forme d'un fût de colonne, est orné d'un écu sur lequel est répété le motif qui orne sa cotte de mailles. Sous cet écu, une simple inscription comprend le nom et les dates de l'héroïne (1412 - 1431).

Localisation modifier

La statue est située à l'intersection du boulevard Saint-Marcel et des rues Jeanne-d'Arc et Duméril, dans le 13e arrondissement de Paris. Jeanne d'Arc ne serait jamais venue ici, mais les noms des rues situées aux alentours rappellent des noms de personnages ou des faits de cette époque[10]. Vers la rue Xaintrailles, se trouve la place Jeanne-d'Arc avec l'église Notre-Dame-de-la-Gare qui est parfois appelée église Jeanne-d'Arc.

Notes et références modifier

  1. « Monument à Jeanne d’Arc, ou Jeanne d’Arc libératrice de la France – Paris », notice sur e-monumen.net.
  2. Société des artistes français, Catalogue illustré du Salon, (lire en ligne).
  3. a et b « "UNE NOUVELLE STATUE de Jeanne d'Arc" », "La Vedette : Politique, social et littéraire...", vol. 141,‎ .
  4. Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris (D.A.C.V.P.) : dossier Jeanne d’Arc Saint-Marcel, lettre signée des habitants du quartier, 16 avril 1890.
  5. Julie Deramond, « Jeanne d'Arc tout contre la vie parisienne, ou quand une Jeanne d'Arc « fin de siècle » côtoie la Belle Époque », Actes du IIIe Congrès de la société des études romantiques et dix-neuviémistes,‎ (lire en ligne).
  6. a et b « "Une nouvelle statue de Jeanne d'Arc" », "L'Art pour tous : encyclopédie de l'art industriel et décoratif", vol. 141,‎ , p. 3.
  7. Jacques de La Ville Baugé, « Le quartier de Jeanne d'Arc à Paris », Bulletin des amis de Jeanne d'Arc, vol. 143,‎ (lire en ligne).
  8. Auguste Barbier, La Statuomanie, Paris, (lire sur Wikisource), p. 199-202
  9. Maurice Agulhon, « Nouveaux propos sur les statues de « grands hommes » au XIXe siècle », Romantisme, vol. 28, no 100,‎ , p. 11–16 (DOI 10.3406/roman.1998.3286, lire en ligne, consulté le )
  10. Christel Sniter, « La guerre des statues. La statuaire publique, un enjeu de violence symbolique : l'exemple des statues de Jeanne d'Arc à Paris entre 1870 et 1914 », Sociétés & Représentations, vol. 1, no 11,‎ (DOI 10.3917/sr.011.0263).

Annexes modifier

Articles connexes modifier

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Catégorie:Statue de Jeanne d'Arc Catégorie:Sculpture en plein air à Paris Catégorie:Sculpture française du XIXe siècle Catégorie:Sculpture en bronze Catégorie:Œuvre d'art dans le 13e arrondissement de Paris Catégorie:Monument



Détails et corrections concernant les conditions d'acquisition, de fonte, d'érection et d'inauguration des diverses versions de la statue. Description détaillée.