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« L’échange de sextos chez les adolescents et son impact sur le secteur des technologies » par d. boyd

La conférence de danah boyd aborde la problématique de l’échange de contenus à caractère sexuel par les adolescents et plus largement, par les mineurs.

Introduction

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Ce procédé appelé sexting pose de nombreuses questions d’ordre morales et culturel mais a également un impact sur l’industrie du web. A la base, le terme, apparu il y a quelques années en Australie, n’englobait que l’échange de textos à caractère sexuel. Il s’est aujourd’hui étendu à l’échange par tous les moyens que permet internet d’images, récits ou vidéos pornographiques. Il à été popularisé suite à de nombreux cas révélés en une des journaux (notamment l’affaire d’Anthony Weiner[1], ou le cas d’étudiants échangeant des contenu salaces avec leur professeur[2]). Cette pratique est bien plus répandue qu’on ne pourrait le croire au sein des communautés jeunes et devrait être au centre des débats de l’industrie des business en ligne: d’une part parce que ce serait la bonne chose à faire (d’un point de vue éthique) mais également parce que cette industrie pourra être considérée comme légalement responsable dans des cas de pornographie infantile. En effet, cette pratique peut rapidement mal tourner lorsqu’à la rupture d’un couple d’adolescents, l’un des deux diffuse le contenu intimement partagé par l’autre. On rapporte également des pratiques de harcèlement et de bizutage. Dès lors, ces échanges intervenant dans un jeu entre adulte est rapidement devenue une manière de qualifier la production de pornographie infantile produite par des enfants. Il est important de comprendre les logiques culturelles derrière l’échange de sextos par les ados et pourquoi c'est une activité très rationnelle aux conséquences très irrationnelles. Ces pratiques impliquent également les entreprises se basant sur les contenus générés par utilisateurs, les services de clouds ou des services mobiles, qui devraient commencer à y regarde de plus près. La conférencière aborde alors un point définissant le cadre légal de la pédo-pornographie. Précisant que ce n’est pas « une photo de votre enfant dans la baignoire » et qu’à moins de travailler dans la prévention ou la lutte contre ce type de délits, la plupart des gens n’en on jamais vu (et ne voudraient jamais en voir). C’est une preuve photographique d’un crime contre un mineur. Les auteurs et amateurs de ce genre de pornographie on rapidement compris les avantages d’internet dans la diffusion de contenus. Partout dans le monde, on a alors légiféré pour interdire ces images et tenir pour responsable quiconque serait impliqué dans son commerce, incluant les FAI (Fournisseurs d’Accès à Internet) tels que Comcast, ou les fournisseurs de services en ligne tels que Facebook. Quand une image illégale est trouvée elle doit être immédiatement reportée aux autorités et supprimée, le contenu pouvant être très facilement et rapidement reproduit et redistribué.

Changement dans le paysage

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Les efforts pour combattre ce type de pornographie n’avait pas prédit deux choses: l’émergence du web 2.0 et le contenu généré par l’utilisateur Les ado faisant du sexting pour s’amuser. Dans les premières années du web, le contenu mis en ligne était facilement controllable par les webmasters. Il n’y avait également pas beaucoup de compagnies hébergeant du contenu. Avec l’arrivée, dans le web 2.0 des contenus générés par utilisateurs, les choses se sont compliquées et la régulation est devenue moins aisée, impliquant des mentions légales sur les sites de partage, dé-responsabilisant les propriétaires. Parallèlement les supports de productions de contenu se démocratisent, les webcams se multiplient ainsi que les appareils photos intégré aux téléphones. Parallèlement le partage de photos en ligne se popularise auprès des jeunes. Le fait de poster des photos de soi à un public très large se banalise et la frontière entre sexy et sexuellement explicite se brouille. Ces pratiques sont récupérées dans des scénarios de harcèlement scolaire, jusqu’à voir des adolescents se suicider sous le cout émotionnel[3]. Mais à quoi pensent les gamins? C’est la question qu’on pourrait être tenté de se poser face à cette idée de s'exhiber nu sur internet. tout d’abord la conférencière avance que cette pratique n’est pas nouvelle et qu’elle s’est elle meme déjà prise en en photo Polaroïd nue étant adolescente afin de comprendre son corp. Egalement, les cas illustré dans la presse ne sont que des exceptions et ne sont pa représentatifs de la pratique en général car la plupart du temps, cela se déroule dans une relation intime et est donc invisible pour quiconque. Enfin, elle se pose de la question de « quelle image peut être inclue dans cette classification? » Les photos en bikini? Les nus artistiques? Les photos de voyeur? La frontière est peu claire aussi bien pour nous que pour la justice qui pourtant doit parfois trancher lorsqu’un cas devient publique. La conférence se base alors sur des cas concrets impliquant des adolescents que danah a rencontré lors de travaux. En 2006, lors de sa thèse, une jeune fille de 15ans lui fait visiter son Myspace composé en partie de photos sexuellement explicites ou de quasi-nus. Elle explique que l'adolescente les avaient postées dans le but d’être repérée par le monde du mannequinat. Cette démarche était inspirée de l’expérience de Tila Tequila, découverte à l’age de 18ans par le magazine Playboy mais dont la véritable carrière de mannequin n’avait démarré qu’après qu’MTV la remarque sur le réseau social et la rende célèbre jusqu’à ce qu’on la surnomme « la reine de Myspace ». Ce book amateur pourrait en réalité être aux yeux de la loi qualifié de pornographie infantile et l’oratrice les interprète comme la réponse à une société saturée de sexe et résultant d’une série de messages lui disant que le seul moyen par lequel elle est susceptible de réussir dans ce monde consiste à utiliser son corps pour attirer l’attention. « Le sexe fait vendre dans une économie de l’attention, et les adolescents veulent aussi participer à cette économie. Et ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient en être privés alors qu’ils en voient tout autour d’eux. »[4] Le second exemple se déroule lors d’une intervention de danah sur la sécurité en ligne auprès d’un groupe de jeunes femmes. Au sein de cette discussion, deux type de positions on été mis en avant par rapport au sexting dans le groupe: la première était que le sexting est inclus dans un processus de séduction, l’autre était que l’échange de photos de charme n’est tolérable que dans une relation conjugale. Ce schéma s’est alors répété dans une conférence organisée par le New-york Times. Les témoignages d’adolescent banalisent cet usage au sein des écoles mais la chercheuse rappelle alors que s’il est légal dans certain pays d’avoir une relation sexuelle à l’age de 15 ou 16ans, l’envoi de photos de mineurs nu reste illégal. Si la mode est un moyen d’afficher une sexualité, l’environnement numérique n’est qu’un environnement où aller plus loin. Du moment que ces pratiques restent dans des cercles adolescents, ceux-ci n’y voient pas de problèmes. Au fil des rencontres de danah boyd dans les écoles, elle constate deux types de schématisations par les élèves: #Un garçon sort avec un fille et lors de la rupture. L’un humilie l’autre en révélant des images compromettantes échangées durant la relation. #Une fille est amoureuse d’un garçon et lui envoi des images sexy pour le séduire et il s’en amuse en diffusant les clichés. (le schéma inverse est également très répandu).

La fuite est principalement à l’intérieur d’un même genre « les garçons partageront des images de filles avec d’autres garçons ; les filles partageront les images avec d’autres filles ; et les filles partageront aussi des images de filles avec d’autres filles. Mais les garçons ne partageront jamais d’images de garçons avec d’autres garçons de peur d’être perçus comme gays. […] Ce n’est qu’occasionnellement qu’elle peut fuiter jusqu’au monde des adultes. Et quand ça arrive, c’est là que les choses deviennent complètement désastreuses.»[4] Des cas d’enregistrement de comportements via webcam (dont la diffusion est consentie mais pas l’enregistrement) sont également rapportés. Autour du sexting la chercheuse propose 5 grandes questions à se poser pour analyser le phénomène: *Quel âge ont les différentes personnes impliquées? Nous devons considérer autant le sujet de l’image, l’expéditeur que le récepteur. *En quoi les contenus partagés sont-ils explicites sexuellement? Parlons-nous de photos en bikini, ou bien parlons-nous de la représentation d’actes sexuels? *Quelle est l’intention derrière la création de l’image ? Parlons-nous d’autoportraits, d’images créées sous la contrainte, ou bien d’images créées par méconnaissance totale de la question? *Quelle est l’intention derrière le fait de partager l’image? Est-elle partagée dans le cadre d’une relation sexuelle privée ou d’un flirt? Ou bien est-elle partagée dans le but d’humilier et de déshonorer quelqu’un? Ou bien est-elle partagée dans le but d’un quelconque profit personnel? *Comment se sent-on lorsque l’on reçoit ces images ? Est-ce que celui qui les reçoit est ravi de les recevoir, ou bien sont-elles reçues comme une forme de harcèlement?[4]

Elle constate qu’aucune de ces question ne peut-être résolue par un algorithme et dans certains cas, pas même par un agent de police qualifié, les questions véritables portant sur des intentions et des sentiments. Interdire le partage de tous contenus pornographique n’est pas une solution mais bien une entrave à la liberté d’expression. De plus un acte sexuel n’implique pas toujours la monstration des organes génitaux. Après toutes ces questions lourdes et complexes, la conférencière déclare alors, non sans humour: « Pour les 20 dernières minutes, j’ai consciencieusement mis le bazar dans vos cerveaux. Et c’est le moment de la conférence où je suis censée vous offrir des arcs-en-ciel, des chatons, et des licornes et démêler enfin le fouillis que j’ai tricoté pour vous apporter des réponses précises sur la manière de procéder. Mais je ne le peux pas. Pas parce que je ne le voudrais pas, mais parce qu’il n’existe pas de réponses claires. »[4] Les « lois sur le sexting » commencent à arriver afin de protéger les enfants responsables de tel comportements et empêcher qu’ils ne soient catalogués dans une liste de délinquants sexuels pour avoir partagé de la pornographie infantile (les implicant eux-même). Cet aspect du contenu généré par utilisateurs semble être mis à l’écart par beaucoup d’entreprises se basant sur cette possibilité du web 2.0. Un exemple de réponse possible cité par la chercheuse est le « PhotoDNA[5] » de microsoft permettant d’analyser des base de données les comparer à des photos de pornographie infantile. Cet outil aide déjà le centre national des enfants disparus aux Etats-Unis.

Pour conclure, danah boyd, espère que les lois aideront les adolescent en les protégeant plutôt qu’en les condamnant. Tout en sachant que cette pratique ne va pas cesser et meme plutot se répandre. Elle pense que nous ne voyons pour l’instant que le sommet de l’iceberg et c’est pourquoi les entreprises du secteur technologique devront faire face à de véritables « crises de nerfs » quand elles seront exposées à des problèmes de pornographie impliquant des mineurs entrain d’explorer leur sexualité.

Références

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  1. « New York : Anthony Weiner rattrapé par un nouveau scandale sexuel », sur Le figaro, (consulté le )
  2. (en) « Suspended Teacher Accused of Sexting & Sex With Student Waives Hearing », sur http://www.nbcphiladelphia.com, (consulté le )
  3. « USA: le "sexting" reste très prisé des adolescents malgré ses risques », Le Vif/L'Express,‎ (lire en ligne)
  4. a b c et d « L’échange de sextos chez les adolescents et son impact sur le secteur des technologies par d.boyd (trad.) », sur culturevisuelle.org/, (consulté le )
  5. (en) « PhotoDNA », sur wikipédia

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