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Art Workers' Coalition (AWC) était un groupe composé d'artistes, de cinéastes, d'écrivains, de critiques et d'employés de musées qui s'est formé à New York City en janvier 1969. Son but principal était de faire pression sur les musées de la ville - notamment le Museum of Modern Art – pour que ces derniers mettent en place des réformes, économiques et politiques.[1] Les revendications demandaient entre autres une politique d'exposition plus libre et moins exclusive, concernant les artistes qui étaient exposés et promus par les musées : l'absence d'artistes femmes et de minorités ethniques était un des sujets principaux de contestation. La coalition est parvenue à faire pression sur le MoMA et d'autres musées pour qu'ils instaurent une journée gratuite, qui existe toujours dans certains musées aujourd'hui. Elle a aussi fait pression pour que les musées prennent une position morale sur le sujet de la guerre du Vietnam, pression qui résultat en la production du fameux poster And babies, une des œuvres d'art politiques les plus importantes du début des années 1970 aux Etats-Unis.[2] Le poster avait été montré pendant des actions et manifestations devant la peinture de Pablo Picasso, Guernica au MoMA en 1970.

Origines

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Le groupe AWC est né après un incident au MoMA pendant l'exposition ayant pour commissaire Pontus Hulten, "The Machine at the End of the Mechanical Age'' : le 3 janvier 1969, le sculpteur grec Vassilakis Takis, avec l'aide d'amis, a retiré physiquement son œuvre de l'exposition. Bien que l'œuvre, Tele-sculpture (1960), ait été achetée par le MoMA en 1963 et appartenait donc à sa collection permanente, Takis était mécontent du fait que le musée ne l'ait pas consulté pour montrer cette œuvre, qu'il considérait comme ne représentant plus sa pratique artistique actuelle. L'artiste emporta alors sa pièce dans le jardin du musée, où il resta jusqu'à ce qu'il reçoive confirmation des officiels du musée que cette pièce serait retirée de l'exposition. L'incident donna lieu à une série de rencontres tenues au Chelsea Hotel, dans lequel le groupe qui avait soutenu l'action de Takis discutait des problèmes liées aux responsabilités sociales et politiques de la communauté artistique. Faisaient partie du groupe, Takis, Wen-Ying Tsai, l'artiste conceptuel allemand Hans Haacke, l'écrivain et commissaire indépendant américain Willoughby Sharp, la con-fondatrice d' Avalanche Liza Bear, l'artiste américain et critique au Village Voice John Perreault, et l'artiste minimaliste Carl Andre.[3]

Histoire

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Le groupe AWC est né de ces rencontres initiales, lorsque le directeur du MoMA, Bates Lowry, refusa la demande première du groupe de tenir un forum public intitulé "The Museum's Relationship to Artists and Society", "La relation du Musée avec les Artistes et la Société". Après avoir organisé un certain nombre de manifestations devant le musée, le groupe organisa des audiences ouvertes à la School of Visual Arts de New-York le 10 avril 1969. L'évènement fut rebaptisé "What Should Be the Program of The Art Workers Regarding Museum Reform, and to Establish the Program of the Art Workers' Coalition." Quelques trois cents artistes et membres de la communauté artistiques new-yorkaise y participèrent. Les demandes initiales faites au MoMA furent débattues au sein de ce groupe plus large, puis plus tard réajustées et adressées à tous les musées de New York. Les artistes et critiques ont par la suite débattu de différents sujets de discorde comme les droits des artistes, les politiques de musées et des problèmes politiques plus larges comme la guerre du Vietnam. Le 15 octobre 1969, le AWC organisa un avec succès un "moratoire de l'art pour mettre fin à la guerre du Vietnam" (Moratorium). Le MoMA, le Whitney Museum, le Jewish Museum et un grand nombre de galleries commerciales fermèrent leurs portes pour la journée. Le Metropolitan Museum et le Guggenheim Museum ne participèrent pas, bien que, sous la pression du AWC, le Metropolitan ait du repousser le vernissage de son exposition de peinture et de sculpture américaine prévue ce jour, alors qu'un piquet de grève avait lieu devant le Guggenheim. Les activités de la coalition ont fini par mener à des changements dans l'interaction des musées avec les artistes, une contribution au monde de l'art qui est considérée comme durable, malgré la courte existence du groupe (trois ans). La coalition cessa ses activités fin 1971.[4]

Anciens Membres

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Références

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  1. Lucy Lippard, « The Art Workers Coalition: Not a History », Studio International,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Julia Bryan-Wilson, Art Workers, Radical Practice in the Vietnam War Era, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne)
  3. (en) Lucy Lippard, Idea Art: A Critical Anthology, Dutton, , 102 p. (ISBN 0-525-47344-0)
  4. (en) Julie Ault, Alternative Art New York: 1965-1985, University of Minnesota Press, , 5 p. (ISBN 0-8166-3794-6)

Pour en savoir plus

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  • Art Workers Coalition 'Open Hearing' and 'Documents' online
  • Francis Frascina, "Meyer Schapiro's Choice: My Lai, Guernica, MoMA and the Art Left, 1969-70", Journal of Contemporary History, Vol. 30, No. 3. (Jul., 1995), pp. 481–511 and Vol. 30 No. 4 (Oct., 1995), pp. 705–728.
  • Julia Bryan-Wilson, Art Workers: Radical Practice in the Vietnam War Era, (Berkeley, Los Angeles, London: University of California Press, 2009).
  • Alan W. Moore, “Artists’ Collectives: Focus on New York, 1975–2000,” in Collectivism after Modernism: The Art of Social Imagination after 1945, ed. Blake Stimson and Greg Sholette (Minneapolis: University of Minnesota Press, 2007), 192–221.
  • Kirsten Forkert, "The Art Workers Coalition (revisited): a call to participate", Journal of Aesthetics and Protest, 5.
  • Sonia S. Braga, "Art Workers Coalition", Anima e Terra, No.1, April, 2012, pp. 246–274 (Italian).

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