Utilisateur:CMTLSE/Brouillon

Le Crédit municipal de Toulouse est un établissement public communal de crédit et d'aide sociale installé au cœur de la ville rose depuis 1867. Autrefois Mont-de-Piété, dit "Ma tante"[1], il s'inscrit parmi les plus anciennes institutions bancaires de notre pays. Depuis sa création, le Crédit Municipal de Toulouse est situé au 29, rue des Lois tout près de la place du Capitole, et a pour activité principale le prêt sur objet. Il s'agit de déposer en gage un objet de valeur (bijoux, or, objets précieux) en échange d'un prêt immédiat représentant 50 à 70% de sa valeur sur le marché des enchères publiques.

Histoire

modifier

La lutte contre l'usure

modifier

L'origine des Crédits Municipaux remonte au XVe siècle, en 1462, grâce à la création du premier Mont-de-Piété à Pérouse, en Italie, par le moine récollet Barnabé de Terni, afin de neutraliser l'usure. Son idée est d'organiser une quête dont le capital sera destiné à constituer une banque charitable, et ainsi, lutter contre les usuriers. Il est alors possible d'emprunter sans intérêt des petites sommes d'argent en échange d'un gage de sûreté.

Le premier Mont-de-Piété en France ouvre ses portes à Avignon en 1577, alors domaine pontifical. Puis c'est en 1637, à l'initiative de Théophraste Renaudot, médecin et fondateur de la Gazette, qu'est créé un Mont-de-Piété à Paris, sur l'Île de la Cité, appelé "Bureau de ventes à grâces, trocs et rachats".

Du Mont-de-Piété au Crédit Municipal de Toulouse

modifier

C'est en 1787 que l'idée de la création d'un Mont-de-Piété fut soumis aux Capitouls de Toulouse. Cependant, ce projet n'aboutira pas en raison des événements révolutionnaires qui suivirent. Les 21 Monts-de-Piété situés à Paris et en province fermèrent après 1789. Ils ne rouvriront que sous Napoléon Bonaparte qui était très attaché à cette institution. La loi du 26 pluviôse an XII (16 février 1804) leur donne le monopole des prêts sur gages.

Crédit Municipal, 29 rue des Lois

C'est sous la Restauration (le 4 mars 1827), alors que le Comte de Villèle (homme politique originaire de Toulouse) est président du Conseil, qu'est créée à Toulouse une Société anonyme du prêt charitable et gratuit sur l'initiative de l'Abbé Berger. Il souhaitait "soustraire la classe aisée à la rapacité des usuriers". Pendant que la Société toulousaine se développe lentement à cause de règles très strictes (prêts plafonnés à 500 francs pour 6 mois), au niveau national, l'implantation s’accélère et 44 Monts-de-Piété sont en activité sur l'ensemble du territoire en 1848.

Prêt sur gage, Crédit Municipal de Toulouse

Le décret impérial du 14 décembre 1867 autorise l'ouverture d'un Mont-de-Piété à Toulouse. Les besoins de la population s'accroissent et la Société de prêt gratuit ne suffit plus pour répondre à la demande. C'est Alcibiade Fossé, conseiller honoraire à la Cour impériale de Toulouse qui est nommé directeur de l'établissement. Un local est trouvé au 29 rue des Lois. Le premier conseil d'administration de l'établissement l'obtient pour 70 000 francs et les premiers employés sont embauchés. Avec l'évolution du mode de vie, l'établissement a su fidéliser une clientèle variée, de l'ouvrier au bourgeois en mal de liquidité. Ces personnes sont prêtes à engager des bijoux, des meubles, des tableaux, des armes, des livres, des effets militaires (qui seront par la suite interdits de dépôt en 1884). C'est l'âge d'or du Mont-de-Piété. Pour faire face à cet afflux, des travaux d'agrandissement s’opèrent entre 1881 et 1896. Le Mont-de-Piété Toulousain dispose à présent de plus de 7 000 m² de surface, de quoi répondre aux besoins croissants de stockage. Dès 1918, les Monts-de-Piété changent de nom et deviennent désormais les "Caisses de Crédit Municipal".

  • 1955 Le décret du 20 mai leur permet d'être reconnu au statut d'établissement public d'aide sociale
  • 1984 La loi du 24 janvier, les Caisses de Crédit Municipal se voient confier le statut d'établissement de crédit et sont intégrées dans le système bancaire
  • 1996 Suite à une agression à main armée, la première dans l'histoire de l'établissement, le Crédit Municipal de Toulouse lance une campagne de travaux dans le but d'améliorer son système de sécurité
  • 2010 Un service gratuit et anonyme de conseil économique et financier avec une association de bénévoles est mis en place
  • 2011 Le Crédit Municipal de Toulouse collabore avec l'association CLAS-Violette, qui permet d'obtenir des sols violettes. Il s'agit d'une monnaie complémentaire ayant une visée sociale, éthique et solidaire. On peut donc se rendre au Crédit Municipal et y échanger des euros contre des sols[2].
Fichier:Le Griffon, emblème du Crédit Municipal.jpg
Le Griffon, emblème du Crédit Municipal

Emblème

modifier

Selon la mythologie grecque, le griffon est le gardien des trésors du dieu Apollon dans le désert de Scythie. Cet animal mythique, composé d'une tête d'aigle et d'un corps de lion figurait sur les armoiries de la ville de Pérouse, en Italie, où fut fondé le premier Mont-de-Piété. C'est pourquoi, les Caisses de crédit municipal ont choisi, par tradition, de le conserver et d'en faire son emblème.

Activités

modifier

Le prêt sur gage

modifier

Dépôt d'objet (bijou, oeuvre d'art, or...) contre un prêt immédiat sans condition de ressources, après expertise. La durée du prêt s'étend sur six mois et peut être renouvelé. Le bien peut être récupéré à tout moment contre le remboursement du capital de départ et des intérêts échus. Si au terme d'une période de sept mois un objet n'a pas été récupéré ou renouvelé, le Crédit Municipal de Toulouse présentera le bien à l'une de ses ventes publiques.

La vente aux enchères

modifier

Le Crédit Municipal de Toulouse organise chaque mois, d'octobre à mai, des ventes aux enchères. Les biens déposés y seront proposés trois mois après la date de dépôt.

La garde d'objet

modifier

Grâce aux travaux d'agrandissement qui ont été effectués au XIXe siècle, l'établissement dispose d'une grande surface de stockage. Des espaces adaptés aux différents biens et sécurisés.

Estimation

modifier

En déposant un bien, ce dernier fait l'objet d'une estimation réalisée par des experts, commissaires-priseurs, gemmologues[3], afin qu'ils vérifient l'authenticité du bien ainsi que sa valeur sur le marché des ventes aux enchères publiques et de pouvoir proposer une estimation la plus juste possible.

Le Micro Crédit Personnel Accompagné (MCPA)

modifier

Le Crédit Municipal de Toulouse propose, en partenariat avec le CCAS de Toulouse, un prêt pour faciliter l'insertion sociale et professionnelle, le MCPA. Il a été créé pour aider les personnes en situation de précarité afin de lutter contre l'exclusion bancaire et pour compléter les services et les aides déjà existants. Ce dernier permet le financement d'un projet bien défini (professionnel, accès à la formation...), la personne peut bénéficier d'un accompagnement personnalisé pendant toute la durée de son prêt (36 mois maximum et pour des montants allant de 300€ à 3000€).

Le Livret d'Epargne Solidaire

modifier

Contrairement à la plupart des produits d'épargne "classiques", le capital déposé sur le livret d'épargne solidaire est directement affecté aux actions sociales de proximité du Crédit Municipal, le micro crédit personnel et le prêt sur gages.

Le souscripteur du livret peut, s'il le souhaite, reverser une partie ou l'intégralité de ses intérêts (par tranche de 25%) à une association partenaire.

Objets insolites qui ont séjourné au Crédit Municipal de Toulouse

modifier
  • Un bâton de commandement incrusté d'or ayant appartenu au maréchal Niel, acteur de la guerre de Crimée et de la bataille de Solferino (1859)
  • Une paire de boucles d'oreilles en platine ornée de 40 brillants fut vendue pour 91000 francs en 1976 (Record)
  • Des œufs de dinosaures fossilisés
  • Un mors de chameau
  • Une mitre d'évêque
  • La ceinture de champion du monde d'un boxeur

Voir aussi

modifier
  1. Serait le lieu où le Prince de Joinville, (1818-1900) fils du roi Louis-Philippe, aurait "oublié" sa montre. Connu comme étant un joueur invétéré, pour honorer une dette, il aurait déposé sa montre en gage au Mont-de-Piété. Il aurait alors déclaré l'avoir oubliée chez sa tante pour en justifier son absence.
  2. Le documentaire "Sol Violette, l'éclosion d'une monnaie", de Bertrand Leduc, Les Zooms Verts, 2012, retrace le mécanisme de la mise en place de la monnaie complémentaire toulousaine.
  3. personne qui étudie les pierres précieuses.