Utilisateur:Calaoui/Brouillon

Le grajé tire ses origines de matrice africaine apporté par les africains venus travailler dans les différentes colonies en tant qu'esclave et qui, au fil du temps, s'est mélangée et a évoluée dans son environnement. Comme chaque danse et chant créole, le grajé raconte une histoire dans un contexte socio-historique qu'est l'esclavage.[1]

Il est issu du plateau des Savanes qui comprend notamment la commune de Sinnamary, la ville de Kourou et la commune d'Iracoubo. En fonction de la commune, les couples de danseurs évoluent les uns à la suite des autres sur la piste de danse, ou tous ensemble. Dans le premier cas, c'est surtout face à une contrainte d'espace que ce rituel est mis en place. Un unique couple de danseurs évolue dans la salle. Afin de les relayer, les autres danseurs se présentent un à un en demandant par un salut aux personnes en place de les remplacer. On organisait dans des "Swaré Grajé" qui est un bal dansant au cours duquel ne se danse que le Grajé. Il se termine toujours pas un Kasékò final.[2]

Parmis tous les style de danse créole, le grajé est une danse de salon, pour le grajé simple, il est caractérisé par un style musicale lent et majestueux et les instruments utilisés sont les Tanbouren koupé, foulé et dévidé ou plonbé.[3]

Du côté de Malmanoury-Sinnamary on aura un rythme du grajé qui va s'accélérer au long de la soirée, alors qu'à Iracoubo, Trou-Poisson, Corossony et Kourou il n'y aura pas d'accélération. De plus dans le premier secteur, le tambou koupé se tiendra entre les cuisses du joueur assis alors que dans l'autre secteur il se tiendra d'une main et utilisera l'autre pour le frapper. On peut identifier dans les chants deux types différents, le premier, un style responsorial, c'est-à-dire que les phrases de la soliste et les réponses du chœur sont courtes ; la deuxième est une forme strophique longue. Les chants sont transmis de façon orale, comme le veut la tradition.[4]

Le grajé peut se danser de différentes façon avec le grajé simple, le grajé roumen et le grajé vals et qui va différé aussi en fonction de sa localité (celui de Sinnamary sera différent de celui de Cayenne). Les femmes vont s'habiller avec la tètèche ou la princesse mais peuvent aussi porter "la robe longue de jeune Cayennaise, fleurie, la robe à kanmza, réhaussée du jupon blanc, du foulard piqué sur la poitrine, des escarpins ou des ballerines [...] Pour les hommes, un ensemble blanc (veste, pantalon, réhaussé par la cravate et le chapeau de feutre noir).[5]

  1. Bernard Chérubini, « Le passé des origines, le présent de l’action culturelle », Géographie et cultures, no 76,‎ , p. 65–79 (ISSN 1165-0354, DOI 10.4000/gc.1113, lire en ligne, consulté le )
  2. Apollinaire Anakesa Kululuka, « Apollinaire Anakesa Kululuka. Musique et parole, parole musicale guyanaise. Écho à la mémoire du verbe poétique d'Édouard Glissant. Musique et littérature, entre Amazonie et Caraïbes. Autour d’Édouard Glissant », HAL open science,‎ (lire en ligne)
  3. Apollinaire Anakesa Kululuka, « Les Bals Konvwé : une originale ritualisation de la vie par la pratique musicale dans la société créole guyanaise », Article publié dans Homme, nature et patrimonialisation : Guyane, Caraïbe, Amazonie. Connaissances et savoirs dans les cultures plurielles de la Guyane, de l’Amazonie et de la Caraïbe. DVD-ROM CRILLASH (EA 4095), Sacem DVD HNP1, Buda Musique, 2012. Direction scientifique et technique : Apollinaire ANAKESA.,‎ (lire en ligne)
  4. Marie-Françoise Pindard, Musique traditionnelle créole. Le grajé de Guyane, Ibis Rouge Editions,
  5. Monique Blérald-Ndagano, Musiques et danses créoles au tambour de la Guyane française, Ibis Rouge,