Utilisateur:Chloecvez/Brouillon

Bernard Courteau, né le 18 janvier 1936, est [Quoi ?]

Biographie

modifier

C’est à la petite librairie d’Eugène Achard, dans le Quartier latin de Montréal, qu’à la fin des années 1940 il se procure un exemplaire de la toute dernière édition de l’œuvre d’Émile Nelligan, auquel, attiré à la fois par son verbe insolite et par l’étrange impression de mystère qui lui semblait s’en dégager, il ne cessait de revenir.

C’est imprégné d’un tel climat qu’il publie plusieurs de ses premiers poèmes au milieu des années 1950, en compagnie d’Alma de Chantal, de Claude Mathieu et de Gaston Miron, au Banc d’essai de la revue Amérique française(1), dirigée par Andrée Maillet-Hobden, une des femmes de lettres qui, à la suite d’Éva Circé-Côté, a le plus contribué à l’essor de la littérature québécoise.

De retour d’Afrique en 1970, il publie chez Leméac "Quand les dieux dansent, les dieux créent", un recueil de contes et de proverbes colligés en Côte d’Ivoire au cours des trois années qu’il venait d’y passer à enseigner les littératures anglaise et américaine à l’École normale de Bouaké.

En 1973, il fonde les Éditions Émile-Nelligan et publiera à cette enseigne, jusqu’en 1998, les œuvres d’une vingtaine d’auteurs, soit plus d’une cinquantaine d’études, de manuels et de recueils poétiques.

Mais ce n’est qu’après avoir eu accès au dossier hospitalier de Nelligan en 1975, dossier qu’il a reproduit intégralement dans "Nelligan n’était pas fou", publié en 1986 et réédité en 2011 chez Louise Courteau, qu’il constate que, sans qu’y soit définie la raison précise de son internement et contrairement au mythe généralement admis, Nelligan n’avait aucunement été interné pour cause de folie.

Entretemps, stimulé par l’accueil aussi précieux que favorable de François Hertel(2) et du docteur Ferron(3), c’est tout en poursuivant sa quête et ses écrits qu’en 2007, alors qu’il consultait les manuscrits de Nelligan aux Archives nationales du Québec, il lui fut donné non seulement de corroborer que ce n’était pas pour cause de folie que Nelligan avait été interné mais d’apprendre que c’était bien plutôt en raison de son homosexualité, une orientation sexuelle que les tribunaux, incités par l’Église et soutenus par les mœurs de l’époque, condamnaient, entre autres peines, à l’exclusion sociale et à la réclusion.

De cette nouvelle découverte s’en suivit "Ces beaux gars à l’oeil brun dont rêvait Nelligan", publié chez Guérin en 2011, un livre qui, étayé de faits et de témoignages, résolvait enfin hors de tout doute ce qui, jusqu’à ce jour, lui avait fait énigme et que les recensions, depuis des décennies, passaient sous silence ou n’évoquaient à mots couverts.

Puis, après avoir eu accès quelques années plus tard à de nouveaux textes de la BAnQ, la Direction de cette institution l’autorise à reproduire dix-huit pages autographes du poète, dont quatorze inédites, dans un essai complémentaire intitulé "Nelligan et les femmes, les saintes et les fées", publié lui aussi chez Guérin en 2013, essai qui, confirmant les conclusions auxquelles il était parvenu en 2011, confère une splendeur accrue à la richesse innée de cette oeuvre majeure qui tire toute sa valeur du silence qui la sous-tend.

(1): Amérique française, Revue littéraire, Volume XIII, No. 2, - Montréal - Juin 1955, p. 211-215. (2): Dans la revue Nos livres, Office des communications sociales, sous la direction de Roland Charland, c.s.c., le 17 février 1979, p. 52 et L’Information médicale, À propos d’un livre de poèmes, François Hertel, de l’Académie canadienne-française, le 1er mai 1979, non-paginée. (3): Il s’agit notamment d’un conte intitulé Pour la Quasimodo, que le docteur Jacques Ferron a composé à son intention en 1981 et qui fait partie, page 5 et suivantes, de l’introduction au recueil Émergence, publié aux Éditions Émile-Nelligan en 1987.

Liste de ses livres publiés:

1974 Quand les dieux dansent, les dieux créent (Leméac) 1974 L’école aux mains des colonels (Éditions québécoises/Léandre Bergeron) 1975 Les labyrinthes (Les Éditions Émile-Nelligan) 1976 Les vulnéraires (Les Éditions Émile-Nelligan) 1978 Les temples de la nuit (Les Éditions Émile-Nelligan) 1980 Ur, tabou d’errance (Les Éditions Émile-Nelligan) 1981 L’invitation au poème (Les Éditions Émile-Nelligan) 1982 L’invitation au poème (Les Éditions Émile-Nelligan) 1984 Maelströms (Les Éditions Émile-Nelligan) 1986 Les fables de Lafontaine (Louis-H.) (Les Éditions Émile-Nelligan) 1986 Nelligan n’était pas fou (Louise Courteau, éditrice) 1987 Émergence (Les Éditions Émile-Nelligan) 1988 California suite (Les Éditions Émile-Nelligan) 1989 Femme (Les Éditions Émile-Nelligan) 1989 Une épopée pour notre temps/De Saint-Jean-de-Dieu à Louis-H.-Lafontaine, Éditions du Méridien 1990 Comment devenir créateur (Les Éditions Émile-Nelligan) 1992 L’embarquement pour Cythère (Les Éditions Émile-Nelligan) 1993 Monsieur Élie (roman) (Les Éditions Émile-Nelligan) 1996 Les saisons et les jours (Les Éditions Émile-Nelligan) 1998 Poèmes posthumes (Les Éditions Émile-Nelligan) 2011 Ces beaux gars à l’oeil brun dont rêvait Nelligan (Guérin) 2011 Nelligan n’était pas fou (Réédition, Louise Courteau, éditrice) 2011 Louis Hémon, traqué par son destin (Guérin) 2012 Évangéline (Traduction de l’intégrale du poème de Longfellow) (Guérin) 2012 Émile Nelligan, Journal intime (Guérin) 2013 Nelligan et les Femmes, les Saintes et les Fées (Guérin)

En préparation:

Poèmes d’outre-tombe Jean-Paul Jérôme, le peintre de l’absence Et si les religions disaient la vérité? ... Que diraient-elles?