Utilisateur:Cyril Girardin/Brouillon

Eugène RAHUEL

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Eugène Rahuel est né le 5 novembre 1914 à Combourg (Côtes du Nord). Il est décédé lors d'une partie de pêche, le 18 octobre 1959, à Étables sur Mer, à 45 ans. Il était engagé dans la vie politique locale, conseiller général MRP des Côtes du Nord (1949-1958), adjoint au maire de Saint Brieuc (1947-1959) [1]. Suite à ce décès, la municipalité de Saint Brieuc a décidé de rebaptiser l'ancienne rue de Rennes, où il avait sa maison et son cabinet médical, rue du docteur Rahuel.

Biographie

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famille et enfance

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Il est né de Eugène-Marie-Joseph Rahuel marchand de Bois et Marie-Léonie Asselin de la Roncière demeurant à Lanvollon.

La famille habite une grande maison bourgeoise Boulevard du Nord (avenue du mail) à Combourg. Son père gère l’entreprise Etablissements Rahuel avec Vic (Victor), son frère alors célibataire.

En 1918, son père Eugène Rahuel meurt de la grippe espagnole à l’hôpital de Rennes. Il est enterré au cimetière de Combourg.

Les affaires sont séparées entre sa mère Marie Rahuel née Asselin de la Roncière et Victor Rahuel qui continue à exploiter l'entreprise familiale[2]. Elle quitte Combourg pour s'installer à Saint Brieuc. Marie Rahuel née Asselin élève ses quatre enfants :

- Marie Rahuel qui épouse Pierre Verdier (né vers de 1910) médecin généraliste à la Gacilly (56), puis à la Coline Saint Anne à Nantes (44).

- Jean Rahuel épouse Jeannette Blin, fille du directeur de la banque de Bretagne à Saint Brieuc.

- Eugène Rahuel épouse Hélène Gresset le 14 février 1939 à Audruicq (Pas de Calais).

- Yvonne Rahuel épouse Louis Le Conniat, né à Oran, orphelin élevé à Kerity (environ de Paimpol) par son oncle, le commandant Joseph Guillaume le Conniat mort sur le Pourquoi pas ? du commandant Charcot en septembre 1936. Louis Le Conniat est un médecin ami d’étude d’Eugène Rahuel à la faculté de médecine Catholique de Lille. 

Jeunesse

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Les garçons fréquentent l’école-lycée Saint Charles à Saint-Brieuc où sont professeurs l'abbé Cheruel et l'abbé Eugène Fleury, futur chef du réseau Défense de la France. Les filles sont scolarisées à la Providence à Saint-Brieuc.

Eugène Rahuel fait sa communion avec son frère Jean le 1er juin 1925 à l’église Saint Michel de Saint Brieuc. Il fait du théâtre avec son ami Villard qui deviendra le père Villard, père dominicain à Rennes. Eugène Rahuel passe le bac Philo à 17 ans, en juin 1931.

Etudes et rencontres

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Bien que n'ayant pas de tradition de médecine dans la famille, il part faire ses études à la Faculté libre de médecine de l'Université catholique de Lille.

Il y reste huit ans, de 1931 à 1939, dans ce foyer très actif de réflexion sur le catholicisme social. Eugène Rahuel milite au sein de l’ACJF (Association catholique de la jeunesse française) Il rédige en août 1934 un article dans l’organe du comité diocésain des Côtes-du-Nord de l’ACJF sur les problèmes du mariage. Il fréquente des jeunes de la Congrégation des étudiants de l’Université Catholique de Lille,

Eugène Rahuel a comme modèle, son cousin le père Armand Vallée (1909-1945)[3], Celui-ci vient de fonder le Secrétariat Social le 10 novembre 1933, sous forme d’association déclarée. Dans une mansarde de la rue des Forges à Saint Brieuc, Victor Rault (comptable à la société d’exploitation de carrières de Mur de Bretagne qui appartenait aux Vallée-Rahuel) en est le trésorier, puis le secrétaire permanent. Eugène Rahuel admire cet apostolat social qui vient en aide aux pauvres et aux ouvriers.

Il lit beaucoup et découvre l'oeuvre de Maxence Vandermeerch (Mai 1907 à Roubaix – 1951 au Touquet) qu'il admire et qu'il rencontre à Lille. Les thèmes sociaux de la condition ouvrière et de la vie modeste les réunissent.

Il est interne à l’hôpital Saint Philibert de Lille, rue de la Bassée.

Mariage

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En dernière année de médecine, en 1938, il effectue un remplacement à Audruicq (Pas de Calais). Il rencontre Hélène Gresset âgée d'à peine 18 ans. Elle est la fille de Charles-Paul Gresset et de Marie-Gabrielle Pichon. En 1877, son grand-père Alfred Rougemont et Maurice Lavoisier demandent l'autorisation d'établir une fonderie de deuxième fusion à Audruicq. Son père est brasseur à Audruicq et propriétaire de l’hôtel Monsigny à Boulogne. La famille Gresset a une résidence boulevard sainte Beuve en front de mer à Boulogne.

La jeune fille de bonne famille a été élevée à l’école des Dames de Sion à Saint Omer. Elle sait conduire et ses parents lui ont acheté une "traction avant" quinze Citroën et c'est elle qui lui sert de guide dans les campagnes du Nord. Ils tombent amoureux. Le mariage a lieu à Audruicq le 14 février 1939. Ils habitent à Lille boulevard Vauban, dans un appartement loué. Eugène Rahuel commence une année de chirurgie quand la guerre éclate le 1er septembre 1939. Il est mobilisé. Il porte l'uniforme beige avec un képi rouge du service sanitaire.

Dans les camps de Prisonniers

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Il est fait prisonnier dans la région de Lille en septembre 1939. Les prisonniers vont à pied au camp de prisonniers en Allemagne.

Au milieu de sa première grossesse, Hélène Rahuel part de Lille pour Saint Brieuc en voiture, pour se mettre à l'abri chez sa belle-mère Marie Asselin. Les combats font rage à Audruicq, Lille et Boulogne, les lieux d'habitation de la famille. Leur première fille Marie-Hélène naît le 31 décembre 1939 à Saint-Brieuc, 39 rue du Docteur Rochard chez sa belle-mère assistée d'une sage femme.

En mai 1940, suivant l'ordre d’évacuation vers la zone déterminée de Mazamet (Tarn), les beaux-parents Gresset partent en zone libre. Ils passent chercher Hélène et la petite-fille à Saint Brieuc. Ils achètent l’hôtel du Nord à Mazamet pour loger leur famille et leurs amis. L'abbé Armand Vallée vient les y retrouver.  

Le docteur Rahuel est libéré du camp de prisonniers en janvier 1941, après avoir opéré un officier allemand. Il se rend à Mazamet. Le docteur Rahuel cherche des remplacements de proximité. Il en trouve à La Salvetat sur Agout (Hérault). Leur deuxième fille Annick y naît le 5 novembre 1941. En 1942, il s’installe à Murat sur Vèbre (Tarn) entre Hérault et Aveyron.

La famille embauche une jeune fille d'origine espagnole, Marinette Alvarez, dite Nana, qui travaillait depuis l’âge de douze ans dans une filature de La Bastide Rouairoux, Elle arrive à la maison pour la naissance de Thérèse en février 1942 et y reste jusqu'à sa retraite. La famille vit dans le Tarn la fin de la zone libre, le 11 novembre 1942. Un maquis s'est déjà constitué.

Résistance

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Très tôt dans les premiers mois de guerre, un réseau de résistance s'était organisé à Saint Brieuc autour du Lycée Anatole Le Braz où est créé le groupe: l'Armée Secrète,dirigée par le commandant Adolphe Vallée, habitant boulevard Clemenceau à Saint-Brieuc et que rejoint bientôt Erlig Hansen (1909-2008) médecin scolaire du lycée et médecin généraliste, place Saint Michel à Saint Brieuc[4].

Dans le Tarn

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Les Maquis de Vabre, devenus le secteur C.F.L.10, couvraient 5 cantons : Vabre, Montredon-Labessonié, Brassac, Lacaune et Murat, dans le sud-est du Tarn. Le Tarn comptait 11 secteurs[5]. Le docteur Rahuel est connu car il circule beaucoup à moto dans la Montagne noire.

Il a crée un club de foot à Murat.

En raison de son action dans la résistance (qui reste encore à déterminer avec précision) et de sa personnalité marquante, il est choisi à l'été 1944 comme « maire de la libération» de Murat sur Vèbre.

Libération

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Début 1945, Eugène Rahuel rentre à Saint Brieuc avec sa famille. Marie Asselin étant décédée, la famille s'installe provisoirement dans la maison de la place saint Michel où le 10 mars 1945 naît Eugène Rahuel.

Le cabinet médical est installé dans le quartier Sainte-Thérèse où il prend en charge également de la clientèle du docteur Erling Hansen alors déporté à Buchewald[6]. La famille de Jules Hinault, expert immobilier, lui prête un deux-pièces rue Lafayette dans une grande maison de granit rose pour installer son premier cabinet. Le docteur Rahuel installe sa famille 46 rue de Rennes dans une maison de location appartenant à monsieur Huguet, concessionnaire Simca. Il y installe son deuxième cabinet. Les enfants vont à l’école Sainte-Thérèse toute proche. En 1950, il achète "le terrain du 50" à coté, au 50 rue de Rennes et fait construire la maison de granit qu’il paye comptant. La famille y emménage en mars 1952.

Docteur en médecine, diplômé de la médecine du travail, il se tourne vers les populations les plus démunies de la ville de Saint-Brieuc. Le téléphone du cabinet sonne jour et nuit. Le docteur part pour des accouchements dans la ville et dans les campagnes environnantes. Beaucoup d’enfants de Saint Brieuc nés dans ces années ont vu le jour entre ses mains. Il fait ses visites le matin. Les consultations commencent à 13H30 jusqu'au soir.    

Engagement politique et mandats

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Libération

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Le MRP est fondé à Saint Brieuc en 1945 avec des résistants Paul Heger (CFTC), des chrétiens de gauche Paul Guennebaud (professeur d'anglais au lycée Anatole Le Braz) et Eugène Rahuel.

Liste municipale en avril 1945

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Charles Royer (1884-1971) d'une grande famille d'industriels briochins, membre du Comité de Libération, qui a perdu deux fils résistants au sein des Français Libres, est nommé « maire de la Libération » à Saint Brieuc, le 6 août 1944. Il se présente aux élections municipales du 29 avril 1945, premières élections municipales au suffrage Universel avec le droit de vote des femmes. Avec sa liste de l’Union de la Résistance, SFIO-PCF-MRP-DVG, il est élu avec 73,5% des suffrages au premier tour[7].

Quatrième république

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Octobre 1947 : élections municipales:

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Charles Royer, maire sortant se retire. Cinq listes se présentent: Démocrate-chrétien, Eugène Rahuel conduit la liste MRP secondé par Paul Héger et Victor Rault, responsables CFTC dans les années 1930. Pour barrer la route au RPF (11 sièges), le PC (9 sièges) et le MRP votent pour le socialiste indépendant Jean Nicolas (1880-1953) intendant à l’Ecole Normale, 1er adjoint du maire Charles Royer et ancien membre du CDL.

Les trois partis se partagent les postes d’adjoints et Saint Brieuc se caractérise par un fort antigaullisme malgré un poids important des résistants, et bientôt, une exclusion des communistes. Un mouvement d'unité au centre gauche se met en place à cette période à Saint Brieuc.

Cantonales de 1951: Eugène Rahuel conseiller général de 1951 à 1958

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Cantonales du canton Sud de Saint Brieuc: 7 et 14 octobre 1951 : Le docteur Rahuel est élu conseiller général en octobre 1951 (MRP) obtenant 5 719 voix face à Edouard Prigent (PCF) (4427 voix), Le RPF est battu grâce au retrait au second tour du socialiste Le Bail qui favorise le docteur Rahuel. Celui-ci devient conseiller général de tendance démocrate chrétien sous René Pleven, président du Conseil Général des Côtes du Nord.

La CED et L’action travailliste des Côtes du Nord
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Au niveau national, René Pleven (UDSR) est à deux reprises président du Conseil de 1950 à 1952 puis devient ministre de la Défense nationale jusqu’en juin 1954.

Le MRP des Côtes du Nord explose au sujet de la politique de défense et de la guerre d'Indochine, divisé entre une aile gauche opposante, dirigée par le député Henri Bouret (CFTC et Jac) face à une aile droite plus conservatrice, active au Conseil Général.

Aux municipales de 1953, le docteur Rahuel conduit une liste sous l’étiquette MRP. Avec 12 élus, il cède finalement le fauteuil de maire à Victor Rault (1911-1969) secrétaire général de la CFTC, conseiller général du canton Nord de Saint Brieuc (élu maire jusqu'en 1959). Avec l’accord d'une partie des membres du MRP local, celui-ci prend comme premier adjoint le député socialiste (SFIO) et professeur d’histoire Antoine Mazier (1908-1964) et comme adjoint, le docteur Rahuel.

C'est une situation inverse de celle qui se joue à Paris: Pleven prend position pour la CED (communauté européenne de défense) soutenu à l'assemblée par la député Marie-Madeleine Dienesch (MRP- 3e circonscription des Côtes du Nord)[8] qui n'a jamais détenu de mandat local. Alors que le député MRP Henri Bouret prend position contre la CED, il se rapproche de Pierre Mendés-France, refusant de soutenir son parti, le MRP à l'Assemblée. Localement, le 8 mars 1954, le nouveau maire de Saint-Brieuc, Victor Rault, lui demande de respecter la discipline du parti ou de « s’exclure ». La rupture est consommée, Bouret quitte le MRP qui entre en crise[9].

C'est un période très animée, où se déroulent de nombreuses manifestations à Saint Brieuc contre la guerre d'Indochine, où des manifestants communistes sont arrêtés.

A l'hiver 1954, le docteur Rahuel accueille à Saint Brieuc l’abbé Pierre, ancien membre du MRP, rallié comme lui à la Jeune République (JR).

Fin 1955-début 1956, des militants briochins issus de la gauche catholique sous la direction d'Eugène Rahuel et de Roger Huon, créent l’Action travailliste des côtes du Nord, un journal chrétien de gauche et s'affilie à la Jeune République, un mouvement politique démocrate populaire issu des rangs du MRP. Son siège est situé rue Lavoisier à Saint Brieuc. Il s'agit de défendre une voie sociale face au MRP, attirant des militants de la CFTC et des jeunes,

Une nouvelle gauche émerge lors de meetings publics au début de 1957. Le 9 mars 1957, lors d’un meeting à la Maison du peuple à Saint-Brieuc, militants radicaux mendésistes, du MLP et de la JR, critiquent durement la politique de Guy Mollet en Algérie, affirmant « la vocation de l’Algérie à l’indépendance nationale », saluant l’attitude d’Antoine Mazier

Dans les années 1956-57, la rupture est consommée entre l'aile gauche du MRP, la Jeune République et les socialistes: Gallaup et ses amis rejoignent l’Union de la Gauche socialiste, fusion acceptée par les chrétiens de gauche et la Jeune République.

Election cantonale d'avril 1958 Canton sud

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Au niveau législatif, Marie-Madeleine Dienesch est la principale animatrice d’une fédération MRP qui connaît de fortes tensions internes. En avril 1958, elle ne parvient pas à conserver le canton de Saint-Brieuc-sud alors détenu par le docteur Rahuel passé sous l'étiquette de l’Action travailliste. Celui-ci décide de ne pas se représenter au Conseil général et laisse faire le centre gauche. Marie-Madeleine Dienesch (MRP) perd face à Antoine Mazier (SFIO) qui est élu avec 53,7% grâce au désistement des voix communistes et de l'Action travailliste de Roger Huon au second tour. Cette dynamique unitaire a été préparée par un meeting de Pierre Mendès France à Saint-Brieuc qui a attiré le 13 mars 1958, 1 800 personnes, avec la prise de parole des leaders socialiste (Mazier), communiste (Quemper), JR (Huon).

Cinquième république

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Le département est en effervescence à la suite du 13 mai 1958. Saint Brieuc élit un comité départemental de défense républicaine qui réunit 4 000 à 6 000 personnes sur les promenades. De nombreuses mobilisations ont lieu contre la guerre en Algérie.

Le 1er juin 1958, deux députés communistes et Antoine Mazier votent à l'Assemblée Nationale contre l’investiture du général de Gaulle. Mazier critique l’entrée de Guy Mollet dans le gouvernement De Gaulle. Il rompt alors avec la SFIO pour rejoindre le nouveau Parti Socialiste autonome (PSA) sans prendre le temps de faire basculer la fédération des Côtes du Nord. Sous l’impulsion de Yves Le Foll, elle rejoindre la PSA quelques mois plus tard, ancêtre du PSU de 1960.

Une nouvelle gauche se structure: l’UGS naît en décembre 1957 de la fusion de la Nouvelle gauche et du MLP, mais au niveau national, sans la Jeune République car la question de la laïcité fait obstacle à la fusion pour une partie des catholiques. Dans les Côtes-du-Nord, le docteur Rahuel, Roger Huon et les militants de la JR, avaient approuvé majoritairement le principe de la fusion au sein de l’UGS.

Elections législatives de novembre 1958

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La conséquence de ces restructurations et divisions se lit aux législatives de 1958: Les Côtes du nord votent massivement pour la constitution de la Vème république :78, 5%  de oui pour des élections qui se caractérisent par un nouveau mode de scrutin devenu majoritaire.

La 1ere circonscription de Saint Brieuc (de Pléneuf à Etables, de Lamballe à Quintin) n'est pas favorable à une gauche éclatée. Au second tour, Victor Rault (MRP) bat Antoine Mazier (SFIO) candidat de la gauche, dans la circonscription de Saint Brieuc avec l’appui de Ouest France et de l’évêché qui prend parti publiquement.

Elections municipales de mars 1959

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Eugène Rahuel se présente aux élections municipales sous l'étiquette de l'Action travailliste, associé à Antoine Mazier (SFIO).

Le matin des élections, le 15 mars 1959, l ’évêque de Saint Brieuc (1949-1961), Mgr Armand Coupel fait lire un mandement en chaire dans toutes les églises de la ville contre la liste du docteur Rahuel. Lui et sa famille, présents à la cathédrale pour la messe dominicale, se lèvent et quittent la cathédrale sous les yeux des fidèles dont beaucoup les suivent. Ouest-France fait campagne ouvertement pour Victor Rault (MRP).

La liste du docteur Rahuel échoue de peu contre la liste du centre et de la droite de Victor Rault et Robert Richet (gaulliste, indépendant): (18 des 31 sièges) Moins de 1% séparent les deux camps. Réélu au conseil municipal dans l'opposition, le docteur Rahuel participe aux premières démarches menés par le PCF, le PSU et L’Action Travailliste pour invalider l’élection de Raoul Poupard, nouveau maire. Le tribunal de Rennes par deux jugements du 15 juin 1959, rejette leur demande. Ces élections seront invalidées par le conseil d’Etat le 13 juillet 1962[10].

L'accident

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Eugène Rahuel sort laminé par ces élections très dures où il a été personnellement attaqué. Il est très fatigué. Il passe son dernier été à se ressourcer: il se rend en famille à Lourdes, à Chartres, à l'Abbaye de Solesmes.

Le 18 octobre 1959, un dimanche, lors des grandes marées, il part pêcher à pied avec deux de ses filles Thérèse (15 ans) et Annick (17 ans) au large d’Etables sur mer (Côtes du Nord). Ils sont pris dans des filières à marée montante. Eugène Rahuel est victime d'un accident cardiaque, le jour de la saint Luc, patron des médecins. Il avait 45 ans.

La postérité

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Le jour de l'enterrement, la municipalité de Saint Brieuc décide de débaptiser la rue de Rennes pour lui attribuer le nom de rue du Docteur Rahuel.

Sa femme Hélène Rahuel est la suppléante de Roger Huon aux législatives en 1962.

Un calvaire est dressé à Etables sur mer par souscription face à la mer.

La cérémonie du centenaire de la naissance du docteur Rahuel a lieu à Saint Brieuc le 5 novembre 2014. 

Référence et bibliographie

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  1. https://maitron.fr/spip.php?article163493
  2. « Bois Rahuel Combourg »
  3. L’abbé Armand Vallée, prêtre social, Paris, Spes, 1950.  http://www.letelegramme.fr/local/cotes-d-armor/saint-brieuc/ville/abbe-vallee-pretre-resistant-06-05-2013-2092926.php
  4. college.clionautes.org/IMG/Diapo_resistances.ppt
  5. « Les Maquis de Vabre » (consulté le )
  6. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. [1]
  7. « élections municipales de Saint Brieuc en 1945 »
  8. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. [2], sur Christian BOUGEARD, « Marie-Madeleine Dienesch : une carrière politique féminine méconnue », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés [Online], 8 | 1998, Online since 08 février 2005, connection on 14 septembre 2014. URL : http://clio.revues.org/325 ; DOI : 10.4000/clio.325
  9. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. [3]
  10. La décision du Conseil d'Etat en date du 13 juillet 1962 invalidant les élections municipales de Saint-Brieuc a été publiée au Recueil des décisions du Conseil d'Etat statuant au contentieux, 1962, p.499., {{Ouvrage}} : paramètre titre manquant