Utilisateur:Dablan31/Brouillon

Joseph Ducuing , 1885-1963 est un chirurgien toulousain, qui a marqué l'histoire de la médecine hospitalière et le domaine médico social des années 30 aux années 50.

Fils de commerçant toulousain, d'une famille d’origine bigourdane, il fait des études secondaires à Toulouse.

Il s'engage dans le voie médicale en 1906, est reçu brillamment à l'internat en 1908.

Il choisit la carrière de chirurgie générale, obtient le titre d'agrégé en 1920, après avoir eu des fonctions médicales dans l'armée au front , puis à l’arrière de 1914 à 1918.

Le clinicien- Le mandarin-La cancérologie (11)

L’œuvre de ce médecin se situe dans le contexte des années vingt et trente qui sont une période de grande expansion pour la ville. Toulouse développe une spécificité qui se traduit par le triomphe du socialisme(14).

Joseph Ducuing joue alors un rôle capital dans l'organisation et la promotion du centre régional anticancéreux (CRAC), , à la fin de l'année 1929(1,2,6,7) où il succède à Théodore Marie . Il conçoit une véritable collaboration des scientifiques, façonnant une discipline naissante : la cancérologie, qui s’inscrit dans la conception d’une science globale de la maladie.(2)

Sous sa direction le centre avant-gardiste connaît un essor scientifique sans précédent, mettant sur un pied d'égalité curiethérapie, radiothérapie et chirurgie, avec des laboratoires de recherche.Grâce aux différents services spécialisés, le centre devient un terrain d’émulation pour la chirurgie générale, dans un esprit globaliste, jusqu'à développer des spécialités qu'il confie à ses élèves.

De 1936 à 1938, il va se confronter avec son équipe à la pratique médicale aux USA , en Allemagne, au Portugal, en Suède, en Chine , en URSS , en Catalogne.Ces voyages révèlent un esprit de collaboration ubiquiste et productif (2), permettant à plusieurs de ses élèves des échanges et un enrichissement professionnels.

En véritable "Patron", il oriente les futures carrières chirurgicales vers l'avenir.

Il en est le directeur jusqu'en novembre 1940, où le gouvernement de Vichy le relève de ses fonctions, ainsi que du professorat de chirurgie, du fait de sa proximité des milieux progressistes critiques du régime(2). Il aidera des résistants dans cette période et jouera un rôle dans la conservation de Radium dissimulé aux nazis.

Il retrouve ses responsabilités hospitalières et au CRAC de 1945 jusqu'en 1952, puis continue à tenir un rôle dans les institutions médico chirurgicales jusqu'à son départ à la retraite à l'age de 72 ans en 1958. Le CRAC deviendra l'Institut Claudius Regaud au décès de joseph Ducuing.

Joseph Ducuing publie beaucoup seul, ou en collaboration avec ses élèves français et étrangers (1 ;5;6;7,8), avant et après la guerre de 39/45, sur des thèmes très variés, accompagnant ou devançant les progrès techniques du XX° siècle, principalement dans le domaine de la chirurgie.

Il crée la clinique du Languedoc et y exerce de 1923 à 1947. a cette date elle se transforme sous la direction du Pr Paul Guilhem et de Francis Pontonnier clinique obstétricale, puis par la suite Saint Jean-Languedoc.

Il promeut nombre de ses élèves qui ont marqué la médecine hospitalière toulousaine, le neuro chirurgien et doyen Guy Lazorthes,(4) ses petits fils Jacques et Guy Espagno,le Pr Grimoud (13), son ami Jacques Arlet, Grimoud (3) et Gédéon.

Le chef de « tribu » (1)(4)(13)

L'acquisition d'une propriété à Vigoulet-Auzil, au début des années 20, sur les collines dominant la Garonne dans le Lauragais à 13 km au sud de Toulouse, permet de rassembler sa nombreuse famille et les amis.

C'est le lieu d'accueil, dans les années d'occupation où passeront moultes exilés et intellectuels, : les philosophes Henri Lefebvre, Vladimir Jankélévitch, Georges Canguilhem, l’historien Jean Pierre Vernant, le poète et écrivain Jean Cassou (1,2), qui sera pris en charge par le Pr. Ducuing, lors de sa grave blessure à la libération de Toulouse.

L'homme public

Engagé tôt à gauche,(1) proche du noyau des premiers résistants sur Toulouse dont Silvio Trentin(9)(10), adhérant au parti communiste(1), il œuvrera pour la promotion de soins et prévention à travers l’association de lutte contre le cancer(2).

Il saura accueillir, ainsi que son ami Camille Soula, les exilés de la guerre civiles espagnoles, en particulier en faisant une place au sein de l'établissement de lutte contre le cancer.

L’hôpital Varsovie-Joseph Ducuing(1)(3)(12)

Cet hôpital est crée par les anciens résistants-guérilleros Espagnols en 1944 pour y accueillir les blessés de la "Reconquista", et après l’échec de cette tentative, des civils exclusivement espagnols républicains.

La direction en est confié au professeur Ducuing en 1950, après l'opération "Boléro-Paprika", qui met sur la touche les médecins Espagnols, considérés comme communisants et donc indésirables. Apres l'éviction des médecins-chirurgiens espagnols, il fonctionnera avec une équipe de médecins et de chirurgiens toulousains, amis de la République espagnole, fédérés par le Pr. Ducuing, La plupart ont pris des responsabilités pendant la résistance. Ils remplacent au pied levé les médecins espagnols: les Dr.Champagnac, Barsony, Tauber, et biens d'autres...

80 malades dans des lits, sans médecins responsables, la "société nouvelle hôpital Varsovie", présidée par le Pr. Ducuing prendra le relais pour en assurer la survie et la continuité des soins.

L’établissement prend le nom de Polyclinique J. Ducuing de 1969 à 1974, puis d’Hôpital J. Ducuing- Varsovie par la suite, hôpital à but non lucratif participant au service public.

Une nouvelle société anonyme créée un mois avant, présidée par J. Ducuing, suivie en 1955 par les « amis de la médecine sociale » prend le relais pour en assurer la survie et la continuité des soins.

L’établissement prendra le nom de polyclinique J. Ducuing de 1969 à 1979, puis d’hôpital J. Ducuing- Varsovie par la suite, hôpital non lucratif participant au service public.

Les appellations sur Toulouse

L’hôpital déjà nommé dans le quartier St Cyprien.

Un service et bâtiment à l’hôpital Purpan.

La voie d’accès à l’hôpital Rangueil.

Bibliographie

1- SAINT-SAËNS GAILLOT Jeanne, Toi, mon grand-père Joseph Ducuing, essai biographique, éd. Propre, 2010 ? j.saint-saens.gaillot@orange.fr

2- MUNOZ Olivier : Penser et organiser la lutte contre le cancer à Toulouse et dans sa région (1922-1947) : particularités d’un exemple provincial in FOUCAULT Didier Lutter contre le cancer (1740-1960), collectif, éd. Privat, 2012 chap. Théodore Marie et Joseph Ducuing : deux approches de la lutte contre le cancer à Toulouse dans l'entre-deux-guerres

3- GARIPUY Janine, L'Hôpital Joseph Ducuing et son projet : histoire, réalité et image d'aujourd'hui , thèse de doctorat en médecine, Université Toulouse III Paul Sabatier, 1987, 147 f. cf. p. 18.

4- LAZORTHES Guy, Carnets d'un médecin universitaire (Le XX ème siècle médical) , Toulouse, E. Privat, 2001, 221 p. cf. p. 45. 5- DUCUING. J (dir.), Livre jubilaire , 1959, Toulouse, Imprimerie du Sud, 196 p.

6- DUCUING. J, Précis de cancérologie , Paris, Masson et cie, 1932, 1260 p.

7- DUCUING. J, « La chirurgie du cancer en 1924 », Toulouse Médical , 1 er août 1924, 24, n°15, p. 474-493.

8- DUCUING Joseph, « La salle d’opération Américaine. Constatations et réflexions » Le siècle médical , n° 57, 15 Septembre 1929, p. 2

9- GARIPUY. R, « Quelques souvenir de la vie de notre faculté pendant l’occupation allemande de Toulouse », Toulouse médical , 1945, p. 503-522. cf. p. 503.

10- DEBAUGES Paul, GOUBET Michel, Histoire de la Résistance dans la Haute-Garonne , Toulouse, Milan, 1986, 250 p.

11- GRIMOUD « Nécrologie : Joseph Ducuing », Bulletin du Cancer , 1963, Tome 50, n° 2, p. 165-168. cf. p. 167.

12 - MARTINEZ VIDAL Alvar : "L'hôpital Varsovie. Exil, médecine et résistance (1944-1950)" ouvrage collectif, éd. Loubatières, 2011.

13- ARLET Jacques, Des Toulousains remarquables , Portet-sur-Garonne, Loubatières, 2002, 219 p.

14- TAILLEFER Michel (dir.), Nouvelle histoire de Toulouse , Toulouse, Privat, 2002, 383 p.1 janvier 2014 à 17:01 (CET)