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Les Productions de la ruelle est une compagnie montréalaise dont les œuvres figurent dans les domaines de la production télévisuelle, cinématographique, documentaire et multimédia. La maison de production s’intéresse à divers enjeux de société, notamment la politique canadienne et l’énergie nucléaire, et démontre un grand intérêt pour l’utilisation de films d’archives.

Historique de productions

Chanter plus fort que la mer, premier film documentaire des Productions de la ruelle, constitue un périple au cœur de la musique québécoise, tout en racontant l’histoire du Festival en chanson de Petite Vallée en Gaspésie (région du Québec), un événement majeur pour les artistes québécois. Le documentaire, qui suit l’histoire de la famille LeBreux, qui a participé à la naissance de l’engouement musical et du Festival à Petite-Vallée, brosse du même coup un tableau de ses habitants passionnés par les airs d’ici. Le film documentaire fut présenté sur les ondes de Radio-Canada, à l’émission Zone Libre, le 20 juin 2003.

En 2007, la maison de production lance son premier documentaire d’enquête, Bombes à retardement. En s’appuyant sur des films d’archives précédemment tournés par l’armée américaine, Bombes à retardement revient sur l’histoire de 40 jeunes soldats canadiens envoyés au Nevada en 1957 pour participer à des tests nucléaires américains. Les réalisateurs mettent le projecteur sur le combat des survivants de cet épisode, victimes des radiations lors de ces essais nucléaires, qui essaient de faire valoir leurs droits auprès du gouvernement canadien, plus de 50 ans plus tard.

Les trois séries documentaires « J’ai la mémoire qui tourne », présentées sur les ondes de la chaîne Historia de 2009 à 2011, constituent une autre réalisation des Productions de la ruelle. 20 000 bobines de film ont été utilisées pour ce projet qui cherche à immortaliser de façon authentique le quotidien des familles qui ont vécu sur le territoire. Présenté d’abord à la télévision, le projet donne lieu à la création d’une plateforme web, contenant des ressources éducatives et des documents fournis par les internautes.

Gentilly or Not To Be est un documentaire sur la centrale nucléaire Gentilly-2 à Bécancour, au Québec. Présenté en 2012, le documentaire cherche à démystifier les impacts sanitaires du nucléaire sur les êtres humains. Donnant la parole à des citoyens et à des experts sur la question, les réalisateurs se demandent quelle est la meilleur politique à adopter pour protéger les familles et résidents qui habitent à proximité de la centrale : faut-il aller de l’avant avec la réfection de la centrale, ou faut-il plutôt se tourner vers d’autres sources d’énergies vertes? .

Le documentaire Les États-Désunis du Canada aborde le sujet des divers mouvements sécessionnistes canadiens qui évoluent en dehors de la province de Québec. D’abord présenté sur les ondes de la chaîne Canal D en décembre 2012, ce documentaire, qui est devenu un livre, cherche à expliquer et imager les multiples volontés d’indépendance qui ponctuent le territoire canadien. Par le biais d’interviews, Les États-Désunis du Canada met en lumière les visions et les demandes de ces divers mouvements indépendantistes au Canada anglais.

God Save Justin Trudeau est un documentaire sur la médiatisation de la politique-spectacle au Canada. Tourné en 2012, le documentaire suit l’entraînement de Justin Trudeau, député de Papineau (circonscription fédérale de la ville de Montréal), jusqu’au combat de boxe qui l’opposera au sénateur conservateur Patrick Brazeau à Ottawa. Véritable métaphore politique, ce combat permet de connaître davantage celui qui, finalement, deviendra Premier ministre du Canada en octobre 2015.

Réalisations

2002 – Chanter plus fort que la mer

2004 – L'été, c'est pas juste Noël

2007 – Bombes à retardement

2009 – Les Wizz du Showbizz

2009 – J'ai la mémoire qui tourne, série 1: Les saisons de nos vies

2010 – J'ai la mémoire qui tourne, série 2: le film de famille, le témoin de nos vies

2011 – J'ai la mémoire qui tourne, série 3: Le Québec aux quatre vents

2012 – Gentilly Or Not To Be

2012 – Les États-Désunis du Canada

2014 - God Save Justin Trudeau

Critiques et réception du public

Les différentes réalisations des Productions de la ruelle ont reçu une attention médiatique et certaines ont fait l’objet de nomination nationale et internationale.

Au Québec, la maison les Productions De la ruelle a été nominée plusieurs fois aux Prix Gémeaux, prix récompensant les meilleurs projets en cinéma et en télévision, en 2004, 2008, 2009 et 2013. Les documentaires Gentilly or Not To Be et Les États-Désunis du Canada ont remporté trois de ces prix en 2013, notamment dans les catégories « meilleur montage » et « meilleure recherche » pour le documentaire Gentilly or Not To Be.

Le documentaire Bombes à retardement s’est vu décerner en 2008 le Ruban d’or dans la catégorie « meilleur documentaire » par l’Association canadienne des radiodiffuseurs, alors qu’il a été sélectionné la même année aux Rendez-vous du cinéma québécois et au Palm Beach International Film Festival.

Au niveau international, la compagnie Productions de la ruelle a également été reconnue pour différents projets. La plateforme éducative du projet J’ai la mémoire qui tourne a été nominée par le Japan Prize 2010 International Educational Program Contest. Le New York Film Festival a également décerné le Grand prix du Jury dans la catégorie « meilleur documentaire » pour le documentaire Bombes à retardement.

Divers chroniqueurs et journalistes ont également commenté les réalisations de la maison de production. Alexandre Vigneault dira de Chanter plus fort que la mer que la réalisation « donne le goût de replonger dans sa collection de disques pour le simple plaisir de se laisser remuer les tripes avec des mots et du vent ».

Le travail des réalisateurs a été souligné pour Bombes à retardement : (Ils) ont « mis la main sur des films d’archives exceptionnels, tournés par l’armée américaine au moment de l’opération Plumbbob. Ils ont passé des centaines d’heures à visionner ces documents et à sélectionner des images saisissantes ». Lorsque le Prix Pierre Berton fut remis aux réalisateurs, la Société d’histoire nationale du Canada indiqua qu’il s’agissait d’une « représentation révolutionnaire de la façon dont les histoires du Canada peuvent être racontées dans les médias populaires ».

Josée Guimond, du quotidien Le Soleil, est revenu sur le documentaire Les États-Désunis du Canada en indiquant que celui-ci risquerait de « faire beaucoup jaser ». Appréciant « la mise en contexte des faits présentés » et « l’approche historique », elle regrette cependant « une finale un peu expéditive ». Pour le même projet, Paul Beaucage indique que «sur le plan technique, Maroist, Ruel et Barbeau ont effectué un travail professionnel ».

Retentissements politiques

Le documentaire Gentilly or Not To Be a créé des remous dans la société québécoise, s’insérant dans les débats qui avaient lieu au même moment. Pour certains journalistes, l’engagement des réalisateurs aura un effet sur la tangente prise par le gouvernement en place. En effet, Carl Renaud fait le lien entre la sortie du film et la décision du Parti Québécois, parti politique au pouvoir lors de la sortie du documentaire, de fermer la centrale un an plus tard: «Le PQ a précisé ses intentions mardi, quelques heures avant la première du documentaire Gentilly or not to be qui doit être projeté au cinéma Beaubien, Montréal».

De son côté, le documentaire Bombes à retardement aura un certain retentissement dans la presse canadienne, surtout anglophone, qui suit de près les démarches du vétéran Jim Huntley. Le choix du sujet pour le documentaire Bombes à retardement aura également pour effet d’obtenir l’attention et l’engagement des élites politiques canadiennes sur le dossier précis des vétérans de guerre. La diffusion du documentaire permettra aux vétérans ayant participé aux essais nucléaires en 1957 d’être dédommagés par le gouvernement canadien .

Nominations et récompenses

2004 - nomination aux Prix Gémeaux dans les catégories « Meilleur montage », « Meilleur montage sonore » et « Meilleur documentaire culturel » pour le documentaire Chanter plus fort que la mer.

2007 - Sélection de Bombes à retardement aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal

2008 - Grand prix du jury, New York Film Festival. Catégorie « meilleur documentaire » pour Bombes à retardement

2008 - Ruban d'or, Association canadienne des radiodiffuseurs. Catégorie « meilleur documentaire » pour Bombes à retardement

2008 - Deux nominations aux Prix Gémeaux. Catégories « meilleure recherche » et « meilleur montage » pour Bombes à retardement

2009 - Grand prix Boomerang. Volet «sites internet » pour J'ai la mémoire qui tourne

2009 - Cinq nominations aux Prix Gémeaux. Catégorie « meilleure série documentaire », « meilleur scénario documentaire », « meilleur montage; affaires publiques, documentaire série », « meilleur son : documentaire affaires publiques, biographie », « meilleur site web, affaires publiques documentaires, magazine ou sport».

2010 – Nomination du site web J'ai la mémoire qui tourne au Japan Prize 2010 International Educational Program Contest

2011 – Nomination au Banff World Media Festival. Catégorie numérique pour J'ai la mémoire qui tourne

2011 – Nomination prix d’excellence, NUMIX . Catégorie «production de convergence. Information et magazine pour le site internet de J’ai la mémoire qui tourne

2011 – Prix Pierre-Berton 2011, Histoire Canada, remis par le Gouverneur général du Canada à Guylaine Maroist et Éric Ruel pour le projet multimedia J’ai la mémoire qui tourne

2013 – Gagnant 2013. Les Prix Gémeaux. Catégorie « meilleur documentaire société » pour Les États-Désunis du Canada

2013 – Gagnant 2013. Les Prix Gémeaux. Catégorie « meilleure recherche » pour Gentilly Or Not To Be

2013 – Gagnant 2013. Les Prix Gémeaux. Catégorie « meilleur montage » pour Gentilly Or Not To Be