Charles, Florent Birette, né le à Lutzelhouse mort dans la nuit le à la cascade du Bois de Boulogne, est un résistant français, employé de chemin de fer, membre du réseau Résistance-Fer et du Corps franc Vengeance des FFI.

Biographie

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Charles est le fils de Charles Birette et de Marie Aubry[1],[2].

Première Guerre mondiale

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Il quitte l’Alsace dès la déclaration de guerre en . Il franchit la crête du massif du Donon tout proche de la forêt de Lutzelhouse pour échapper à la conscription, car il refuse de servir dans l’armée impériale allemande. Il s’engage dans l’armée française où il est affecté au régiment des fusiliers-marins de l’amiral Ronar’ch, il participe aux batailles de l’Yser et à la première bataille d’Ypres. Aprés laquelle il est cité, le , à l’ordre de l’armée. Il sert ensuite jusqu’à la fin de la guerre à bord d’un sous-marin (Ref 3).[réf. nécessaire]

Entre deux-guerres

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Rentré en Alsace, il entre dans la compagnie des Chemins de fer d’Alsace et de Lorraine (AL), puis à la SNCF (Ref 4). Il habite Schiltigheim jusqu’à la déclaration de guerre[3].

La Seconde guerre mondiale

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A la déclaration de guerre, il est d’abord affecté à la SNCF, puis il reprend du service au 207ième régiment régional de protection avec lequel il est fait prisonnier en 06/1940 dans le secteur de Saint-Dié. Il se fait enregistrer sous un faux nom (Charles Ernest) car les allemands recherchent activement les alsaciens-lorrains ayant fui la conscription lors de la première guerre mondiale [4],[5][6] (Ref 5-7). Il est envoyé au stalag VI-B à Versen en Basse-Saxe. Il est libéré le 08/06/1941 en raison de son âge (Ref 2) et il est démobilisé à Paris le 25/06/1941. Il s’installe alors à Paris avec son épouse, née Marie-Thérèse Riedenger. Le couple habita au 4, rue Nova à Villemomble (Seine-Saint-Denis).

La Résistance-Fer

Il entre en Résistance dès 1942. Son métier de cheminot et sa maîtrise de l’allemand lui permettent de contrôler le passage des trains militaires allemands et de préparer leur sabotage. Il devient l’un des 10 premiers membres du réseau Résistance-Fer dans l’Est de Paris à partir de 1942 (ref 8). Il fait partie en 1942 d’un groupe de cinq résistants du Réseau Résistance-Fer qui ont été chargés de créer des groupes à la gare de triage de Vaires et dans les communes environnantes. Il est alors chef du corps franc de la SNCF de la gare de Le Raincy-Villemomble. Il forme des groupes de 10 hommes pour opérer des déraillements sur les convois à destination des troupes allemandes d’occupation, il transmet des renseignements à Londres sur des convois et d’autres objectifs à bombarder. En outre son épouse et lui hébergent des aviateurs alliés abattus et ils organisent leur transfert vers la Grande-Bretagne en les nourrissant et les habillant à leurs frais (ref 2, 9).

Les Corps-Francs

En mars 1944 il est l’un des premiers organisateurs du premier bataillon du deuxième régiment F.F.I. « Armor » (secteur Est de la Seine) commandé par le colonel Serge Lhermitte dit "Bourgoin" (ref 10, 11). Il dirige une section de 50 hommes du secteur Est de Paris, où il organise de nombreux sabotages entre Lagny, Bondy et Chelles, avec l’aide de la compagnie de gendarmerie du Raincy. Il est chef des Corps Francs du réseau Vengeance du Raincy (ref 12-14). Comme membre du réseau Résistance-Fer et chef d’un Corps Franc du réseau Vengeance, il va prendre une part active au bombardement sanglant de la gare de triage de Vaires.

Le bombardement de la gare de triage de Vaires et ses conséquences (ref 15-16)

En 1943, le réseau Résistance-Fer adopte un accord avec les groupes F. T. P. afin d’assurer avec eux une destruction « raisonnée » des ouvrages d’infrastructures du chemin de fer. L’idée est de maintenir debout certains de ces ouvrages pour assurer la remise en marche rapide du réseau SNCF. Sans lui, il sera difficile d’acheminer le matériel nécessaire à la libération rapide du territoire français par les forces alliées. Dans la matinée du 29/03/1944 un agent de Résistance-Fer, Jean-Marie, aiguilleur à Vaires-Triage, repère l’arrivée successive de trois trains allemands: l’un transporte des troupes, le second du carburant, et le troisième des munitions. Le capitaine Louis Martin (Ref 17-21), résistant et thorignien, en informe immédiatement son chef, le commandant Albert Bouteiller (ref 20-22), responsable du réseau Vengeance à Thorigny. Ce dernier se rapproche des services de renseignements anglais qui disposent d’agents en France. Le groupe de Charles Birette est aussi en contact direct avec Londres. Le capitaine Lacoste (ref 15, 20, 23) de Lagny se rend à Vaires-Triage et constate l’importance du renseignement. À 13 h, les résistants établissent le contact avec Londres. Le bombardement du site est effectif dès 21 h 20 (ref 15) ce 29/03/1944, effectué par 76 Halifax composés d’équipages britanniques et canadiens précédés par huit Mosquito destinés au marquage de la cible. La municipalité de Vaires avait auparavant ordonné l’évacuation des enfants âgés de six à quatorze ans qui se trouvaient dans une périmètre de cinq cents mètres autour de la gare de triage, sur les recommandations des Alliés. En explosant, un convoi creuse une tranchée de 250 mètres de long, de 30 mètres de large et d’au moins 6 mètres de profondeur. Toutes les grandes lignes qui passent par la gare de Vaires sont interrompues. Les pertes allemandes sont considérables en raison des trains qui étaient sur place au moment de la frappe. Si les Britanniques citent le nombre de 1 270 victimes, du côté allemand on avance 2 735 morts ou disparus. Les secours recensent neuf cheminots tués. Quinze civils sont blessés tandis que 74 maisons sont plus ou moins sérieusement endommagées. Pour les allemands il ne fait guère de doute que ce bombardement a bénéficié de complicités au sol, notamment de la part des cheminots. Aussi décident ils d’infiltrer les réseaux de résistance des cheminots par des agents doubles (ref 24).

Vers la libération de Paris (ref 26-27)

Après le débarquement allié en Normandie le 06/06/1944, son activité s’intensifie encore. Il participe activement début août 1944 aux préparatifs de l’insurrection de Paris dont Résistance-Fer avec les mouvements communistes sont les instigateurs. Tout ceci se fait sans autorisation ni des alliés, ni du gouvernement français provisoire dirigé par le Général de Gaulle. Le 15/08/1944, il réussit à tromper une sentinelle, grâce à sa connaissance de la langue allemande, et à dérober des vivres, du matériel sanitaire et des armes destinés aux troupes allemandes. Ce groupe volait et stockait des armes dans les trains stationnés sur la gare de triage de Vaires, gare de triage qui était son objectif premier. Ainsi le groupe FFI du lieutenant Birette avait sa propre cache d’armes et n’avait pas besoin de “courir les rues” pour en trouver. C’est un soldat, qui a fait la guerre de 1914-1918 dans l’armée française et celle de 1939-40 avant d’être libéré par les allemands et d’entrer en résistance en 1942, et son groupe est bien organisé et discipliné. Il n’avait pas besoin de s’aventurer dans une opération périlleuse pour se procurer des armes.

La résistance parisienne se lançe dans une insurrection alors que les troupes alliés ne sont plus loin de la capitale. Cette insurrection a modifié les plans militaires des alliés. En effet devant les troubles, les massacres commis ou rendus possibles par les troupes allemandes, le général Eisenhower céda à la pression du Général de Gaulle pour autoriser la 2ème division blindée du Général Leclerc à venir dans Paris au secours des FFI et des FTP. Les événements interviennent également dans une concurrence chaotique entre les mouvements insurrectionnels d’obédience communiste et ceux d’obédience non communistes, en lutte contre les allemands et surtout contre la Milice. Les organisations auxquelles appartient Charles Birette (Résistance-fer et Corps franc Vengeance) se veulent apolitiques.  


Le guet-apens de la Porte Maillot (Ref28-31)

Les allemands ont décidé d’infiltrer le mouvements de résistance de l’Est Parisien en faisant croire à l’existence d’une filière d’approvisionnement en armes. Cette information parvient au groupe de Chelles et des villes voisines, constitué essentiellement de jeunes, qui cherchaient des armes en vue de l’insurrection prochaine, comme de nombreux autres groupes de résistants dans ces jours fébriles proches de la libération de Paris. Comme on l’a vu précédemment, ce n’était pas le cas du groupe Résistance-Fer de Charles Birette, déjà bien pourvu. Début juin 1944 Wigen Nercessian, ingénieur, gaulliste, agent du réseau Marco Polo (Ref 32), rencontra un dénommé Charles Porel qui se présenta comme un autrichien, ancien membre des Brigades Internationales en Espagne républicaine, membre de l’Intelligence Service (Ref 29). Mais en fait il s’agissait de l’agent Karl Rehbein, membre de l’Abwehr (ref 3) (ou du Sicherheitsdienst (SD), les services de renseignements de la SS (ref 1)). Nercessian fréquente par ailleurs l'oeuvre catholique charitable La Conférence de Saint-Vincent-de-Paul dans laquelle il rencontre Fernand Bellanger et Guy Hemery. Fernand Bellanger (Ref 33), un étudiant de 21 ans, responsable militaire des Jeunes chrétiens combattants (JCC) (Ref 34) et Guy Hemery (Ref 35,36), un étudiant de 20 ans, responsable régional de l’Organisation civile et militaire (OCM) (Ref 37), ont besoin d’armes en vue de la prochaine insurrection. « Porel » mit Nercessian en relation avec un autre capitaine de l’Intelligence Service, « Jack » ou « Jacques », qui parlait couramment le français, l’italien, l’anglais et l’allemand et qui n’était autre que Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, alias Guy de Montreuil, chef de groupe de la Gestapo (Ref 38). Wigen Nercessian mit en relation « Jack » avec les résistants Guy Hémery et Jean Favé (Ref 3). Celui-ci leurs indique qu’un gros dépôt d’armes et de munitions appartenant à l’organisation Todt serait disponible rue d’Armaillé dans le 16ème arrondissement de Paris. Il lui affirme qu’il peut les guider et il leur donne rendez-vous pour le lendemain matin le 16/08/1944. Les avertissements n’ont pourtant pas manqué sur ce soudain rendez-vous et cette manne qui semblait tomber du ciel: par Radio-Londres, des messages de méfiance ont été diffusés annonçant une action de la Gestapo ; par l’arrestation d’un agent quelques jours auparavant ; par la méfiance du chef du groupe de Henri Bouteiller, dit « Albert » (Ref 3, 20, 21, 39, 40) et d’autres résistants expérimentés de l’entourage du docteur Henri Blanchet, (ref 3, 12, 41, 42) doutant de la disponibilité d’une telle quantité d’armes. En effet le groupe FTP-FFI de Chelles, dont le principal responsable est le docteur Henri Blanchet doit également partir mais ce dernier est absent. Le lieutenant Birette en prend alors le commandement et part rejoindre les autres groupes de Chelles pour effectuer cette mission. Il a ainsi été sollicité en tout dernier lieu. Il n’était pas au courant des tractations pour mettre en place cette opération. Lui et son groupe venaient d’être engagés dans une autre opération de transport d’armes avec succès (voir plus haut). Il reste que le docteur Blanchet ne lui a rien dit avant son départ sur les menaces, les avertissements, les conseils de ne pas y aller, notamment les conseils d’Albert Bouteiller dont il n’a pas tenu compte. Mais il connaissait bien ces différents groupes locaux et il n’a pas voulu abandonner ce groupe de Chelles qui allait partir pour cette mission très particulière sur bien des points. Charles Birette propose de mettre 22 hommes de son Groupe Franc du réseau Turma-Vengeance à disposition. Ainsi les groupes de résistants de diverses obédiences mis à contribution dans cette opération furent: un groupe de 11 jeunes du mouvement chrétien (JCC) dont le responsable est Guy Hemery (notamment tout le groupe de la paroisse Saint-Marcel dans le 13e arrondissement), un groupe de 22 FFI et FTP, originaire de Chelles ou des environs, un groupe dont le responsable est Jean Favé, co-responsable avec le docteur Henri Blanchet du groupe FTP-FFI de Chelles, un groupe du Corps-Franc Turma-Vengeance commandé par Charles Birette et un groupe de résistants de l’Organisation civile et militaire (OCM), 3 en tout, en tout près d’une quarantaine de résistants, tous jeunes, sauf Birette le plus âgé, et dont une vingtaine sont âgés de moins de vingt-et-un ans.

Ils furent rassemblés pour récupérer des armes au rendez-vous fixé par le capitaine « Jack » au matin du 16 août 1944 à la Porte-Maillot, à l’angle de la rue Saint-Ferdinand et de l’avenue de la Grande-Armée à Paris (XVIIe arrondissement). Un autre groupe de Draveil (7) devait les rejoindre (Ref 29). Le groupe des JCC sera intercepté rue de Salonique et son chef Hemery sera malmené par la Gestapo. Arrivés dans une ambulance et deux camionnettes, « Jack » et Wigen Nercessian convoyèrent le groupe FFI-FTP jusqu’au 11 bis, la rue d’Armaillé vers 11 heures 30, dans un grand garage du passage Doisy entre la rue d'Armaillé et l'avenue des Ternes. Ils furent cueillis, après avoir refermé les portes, par une trentaine de SS et des auxiliaires français commandés par le lieutenant SS Walter. Ils furent interrogés non loin de là à l’hôtel de Chevreuse, où certains dont Jean Favé, parvinrent à s’enfuir facilement, puis rue des Saussaies. Mais les membres de l'équipe de gestapistes commandée par Friedrich Berger ont été mis à contribution dans cette affaire par manque de personnel au SIPO-SD de  la rue des Saussaies. En effet l'ordre d'évacuer Paris a été donné aux membres des Services de police dès le 14 août. Les résistants tombés dans le piège ont été livrés à une équipe de tueurs (Ref 29). Birette subit un traitement à part. En effet il est facilement reconnu comme le plus âgé, il est fortement suspecté comme le chef du groupe il est transféré avenue Foch dans les locaux de la Gestapo (Ref 3). Là il a été reconnu comme alsacien et parlant allemand. Il se peut que son identité alsacienne ait été découverte rapidement tout simplement par le fait qu’il ait injurié en allemand des soldats allemands, ce qui serait amplement compréhensible, ou qu’il ait donné des contres-ordres en allemand pour égarer les soldats qui les capturaient. Ses tortionnaires ont donc pu l’interroger directement en allemand, sans interprète, et ils pensaient que sous la torture, il parlerait et donnerait des renseignements. En plus sa famille était toujours en Alsace et pouvait donc servir d’otage et de moyen de pression. Il est affreusement torturé, au point qu’il devint méconnaissable. Des résistants, camarades de Birette, se sont précipités dans ces locaux de la Gestapo dès leurs libérations par les FFI, et ils ont trouvé des prises de notes qui montrent que Birette n’avait pas parlé (ref Fileane). Est-il mort sous la torture?

Quant au commanditaire de l’opération, le docteur Henri Blanchet, il est emmené par des hommes de Berger au 180, rue de la Pompe, sinistre lieu de rassemblement de tortionnaires, de truands et de collaborateurs (ref 43 ). Friedrich Berger l'abat de plusieurs balles de revolver en pleine rue avant son arrivée, peut être pour tentative de fuite, ayant pris conscience de sa responsabilité dans le naufrage de cette opération. Dans la nuit son cadavre sera déposé à la Cascade du Bois de Boulogne. Les témoignages indiquent que le corps du chef du groupe des jeunes de Chelles, le capitaine docteur Blanchet, a été jeté à côté du tas de cadavres à la cascade du bois de Boulogne. Ainsi les deux chefs de l’expédition ont été séparés du reste des groupes, et exécutés sommairement ou torturés sauvagement. Quant au groupe de Draveil il est tombé dans un guet-apens au 14, rue Leroux à 15h00 devant un immeuble de la Kriegsmarine. Le groupe se défend furieusement et abat 5 allemands ou collaborateurs, mais tous ses membres sont ou tués, ou abattus ou fusillés.

A l’aube du 16 août 1944, des bruits de mitrailleuse et de grenades retentirent près de la Cascade du Bois de Boulogne. La Gestapo, sous les ordres de Berger, venait d’ éxécuter trente-cinq hommes juste avant de quitter Paris, dont Charles Birette (réf 12). Il avait 49 ans. La liste des fusillés et victimes est donnée en Annexe 2 d’après Ref 29.

Les zones d’ombre de ce tragique rendez-vous manqué

Sa veuve fit part par la suite de sa réprobation et de ses doutes sur les circonstances qui ont entraîné la mort de Charles Birette. En particulier elle pense que son mari a été entraîné dans une trahison de la part de certains mouvements de résistance, opposés aux FTP, au moment où De Gaulle, Leclerc et Eisenhower négocient les conditions de la Libération de Paris (ref 3). De même un ancien chauffeur alsacien du général Juin en Italie, puis du général De Lattre lors de la campagne de France et d’Allemagne (Ref 44) qui avait pris sa retraite au village de Lutzelhouse, avait lui aussi entrepris des recherches pour expliquer ce secret ou cette mise au silence du ” cas Birette “. Il en avait conclu que jamais les gens du village ne connaîtraient la vérité car elle ne peut être dite ou avouée.

Il est vrai qu’il demeure des zones d’ombre dans cette histoire, néanmoins l’infiltration par les services du SD est clairement avérée, ensuite y a t’il eu calculs machiavéliques pour sacrifier les FTP de Chelles, ou bien légèreté, pour ne pas dire irresponsabilité, de la part de certains dirigeants de la Résistance, et terrible malchance pour Charles Birette dans les décisions et les actions qui furent entreprises à ce moment de grande intensité dans le combat, et de grande fatigue pour les combattants. On ne peut trancher à l’heure actuelle. Il est important cependant de noter ces zones d’ombres

- Pour attirer leur proie, les services de renseignement allemand ont ils fait croire qu’il va y avoir une distribution importante d’armes venant de Londres ? Cette information avait de quoi être crédible. Pourtant la veille, des messages de Radio-Londres demandaient aux résistants de Paris de se méfier car une rafle était prévue par les Allemands. Ou bien ont ils fait croire qu’il y avait une cache importante d’armes appartenant à l’organisation Todt, rue d’Armaillé?

-Pourquoi y eut il une telle obstination du Docteur Blanchet à ordonner l’opération de récupération d’armes ?

- Pourquoi les 3 groupes de résistants capturés ce jour là sont-ils partis sans protection aucune à ces rendez-vous ? Pourtant ce ne sont pas des résistants inexpérimentés, mais bien des combattants et des militaires expérimentés.

- Enfin il y a la responsabilité de la direction de la résistance parisienne et il est certain qu’aucun responsable n’aime endosser la responsabilité d’une pareille tragédie, d’où l’occultation des faits et la construction d’un mythe pour écarter tout lien entre ces fusillés et la direction de la résistance. La Libération de Paris correspond à un moment de grande rivalité entre é organismes officiels de la Résistance : le COMAC et le délégué militaire de la France Libre, le général Koenig. Les Mémoires de Maurice Kriegel-Valrimont ont bien résumé le problème de cette rivalité dans laquelle il y avait la lutte pour le pouvoir vacant entre gaullistes et communistes (voir Annexe 1 et ref 26). Les FTP communistes et Résistance-Fer venaient à peine de commencer la distribution d’armes contre les directives gaullistes, alors il reste la question insidieuse : un parti voulut-il briser de suite ces distributions d’armes et a-t-il utillisé l’ennemi pour arriver à cette fin, impossible à réaliser de son côté ? Dans ses mémoires, le colonel Rol-Tanguy ne prendra qu’une demie ligne pour évoquer ce massacre de résistants à la cascade du bois de Boulogne et il écartera toute responsabilité de la direction parisienne des FFI en indiquant qu’elle n’avait pas les moyens de contrôler tous ses réseaux de résistance qui sortaient de l’ombre pour s’armer. Il est vrai que 100 000 hommes des FFI seront mobilisés pour la délivrance de Paris le 19/08/1944 (ref 25)

- Le garage de la rue d’Armaillé était-il une planque, une cache d’armes des FFI-FTP ou n’avait-il rien à voir avec l’organisation de la résistance ?

- Pourquoi y-a-t-il eu encore un troisième groupe arrêté l’après-midi rue Leroux ? N’eut il pas été possible de les prévenir à temps ?

En définitive le constat, c’est soit l’incurie (bien compréhensible cependant vu le chaos général), soit le constat d’une très grande désunion entre les français, entre communistes, gaullistes, sans oublier la Milice très active à Paris. Or il fallait montrer une résistance unie, peser pour que les alliés accélère la libération de Paris, ce qui n’était pas dans leurs plans initiaux, sans oublier la lutte de pouvoir entre communistes et gaullistes (qui se concrétisera dans l’épisode du document de la capitulation de von Choltitz de Paris, où Leclerc autorise Rol-Tanguy à apposer sa signature, à la grande colère de De Gaulle).

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Postérité

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L’agent infiltré, chef de groupe de la Gestapo, Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, dit « Jack », fut arrêté par les Services américains au Danemark et remis à la police française le 25 octobre 1945. Responsable d’une centaine d’arrestations, notamment des exécutions de la rue Leroux et de la Cascade du Bois de Boulogne, il comparut le 2 avril 1949 devant la cour de Justice de Paris. Condamné à mort, il fut passé par les armes le 20 avril 1949 à 8h 30 au fort de Montrouge.

Friedrich Berger, 33 ans en 1944, est entré sur ordre dans la Légion étrangère en 1933. Il a travaillé ensuite pour l'Abwehr en Belgique puis en France. Arrêté le 11 avril 1941 pour espionnage il est condamné à mort le 26 août et remis aux autorités allemandes en mai 1942. Il est affecté alors à Paris sous les ordres du capitaine Alfred Wenzel puis prend la tête de l'antenne de la Gestapo de la rue de la Pompe forte d'une quarantaine de membres de toutes nationalités. Son équipe aurait à son actif l'arrestation de deux cents membres de la résistance. Friedrich Berger sera arrêté le 7 mai 1947 à Milan par l'Intelligence Service mais s'évadera en 1947. Il fut condamné à mort par contumace le 22 décembre 1952responsable des antennes de la Gestapo de la rue de la Pompe et de l’avenue Victor-Hugo, mais mourût de maladie le 10 février 1960 à son domicile de Munich (Allemagne) (Ref 29).

L’évasion très facile de Jean Favé entraînera son emprisonnement pour 3 ans et son jugement. Il bénéficiera d’un non-lieu le 03/07/1948.

Les trois agents allemands à l'origine de ce piège tendu aux résistants parisiens ont été traduits en justice. Alfred Wenzel a été condamné à cinq ans de travaux forcés, Walter Kley a été acquitté, Karl Rehbein, alias "Porel" a bénéficié d'un non-lieu. Leur système de défense fut simple : "nous étions des soldats allemands, nous faisions du renseignement, la suite donnée n'était pas de notre ressort" (Ref 29).


L’inhumation de Charles Birette eut lieu au cimetière communal de Villemomble, son nom est inscrit sur le monument aux morts de la ville, sur la plaque à la mémoire des agents de la SNCF tués par faits de guerre 1939-1945 en gare de Le Raincy-Villemomble, et sur la stèle commémorative à la Cascade du Bois de Boulogne. Il fut ré-inhumé dans son village natal de Lutzelhouse le 19 janvier 1948 et son nom figure sur le monument aux morts.

Il était chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de la croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945.

Le mess des sous-officiers du Détachement d’occupation des chemins de fer en Allemagne (DOCF) de la présidence de Sarrebruck porte le nom de Charles Birette. Le conseil municipal de Villemomble a donné son nom à la rue Nova où il résida (Le Raincy?). Il fut homologué lieutenant F.F.I. à titre posthume, et le secrétariat général aux Anciens combattants attribua à Charles Birette la mention « Mort pour la France » le 30 avril 1945. Il fut également homologué interné résistant. Serge Lhermitte, lieutenant-colonel honoraire d’Artillerie de Marine, attesta en avril 1965 que Birette avait appartenu depuis mars 1944 au bataillon Henry du régiment Armor des F.F.I. Le gouvernement américain exprima sa gratitude envers Charles Birette et à son épouse pour l’aide précieuse qu’ils fournirent aux aviateurs américains abattus au dessus de la France (ref 14, 15)

Inhumations, Citations et Hommages

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    • Inhumations L’inhumation de Charles Birette eut lieu au cimetière communal de Villemomble, son nom est inscrit sur le monument aux morts de la ville, sur la plaque à la mémoire des agents de la SNCF tués pour faits de guerre 1939-1945 en gare de Le Raincy-Villemomble, et sur la stèle commémorative à la Cascade du Bois de Boulogne. Il fut ré-inhumé dans son village natal de Lutzelhouse le 19 janvier 1948 à l’occasion d’une cérémonie patriotique et son nom figure sur le monument aux morts . Citations Première guerre mondiale Il est titulaire de la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze, d’une citation à l’ordre de l’armée, la médaille en argent de la Reconnaissance française et la Croix des combattants volontaires (ref 45) Deuxième guerre mondiale Il est chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec étoile en argent et de la médaille de la Résistance. (Ref  46-48) Hommages Le mess des sous-officiers du Détachement d’occupation des chemins de fer en Allemagne (DOCF) de la présidence de Sarrebruck porte le nom de Charles Birette. Le conseil municipal de Villemomble a donné son nom à la rue Nova où il résida. Il fut homologué lieutenant F.F.I. à titre posthume, et le secrétariat général aux Anciens combattants attribua à Charles Birette la mention « Mort pour la France » le 30 avril 1945. Il fut également homologué interné résistant. Serge Lhermitte, lieutenant-colonel honoraire d’Artillerie de Marine, attesta en avril 1965 que Birette avait appartenu depuis mars 1944 au bataillon Henry du régiment Armor des F.F.I (ref 11). Le gouvernement américain, par une lettre signée du général Eisenhower, commandant en 1944 des forces alliées, exprima sa gratitude envers Charles Birette et à son épouse pour l’aide précieuse qu’ils fournirent aux aviateurs américains abattus au dessus de la France (ref 15, 16) et traqués par les allemands (Ref 45). Il est reporté comme FFI et Déporté interné de la Résistance (DIR) sur le site du Service Historique de la Défense (ref 49).

Notes et références

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  1. Daniel Grason, « BIRETTE Charles, Florent - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )
  2. Jean Nouzille, « Le massacre du Bois de Boulogne. Charles Birette, cheminot alsacien. », Dernières Nouvelles d’Alsace,‎
  3. « Il y a 40 ans, le 17 août 1944, un cheminot alsacien était parmi les 35 fusillés du bois de Boulogne », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎
  4. Leon Strauss, Réfugiés, expulsés, évadés d'Alsace et de Moselle, 1940-1945, Coilmar, J. Do Bentzinger,
  5. Eric Le Normand (ill. Clavel), La résistance des Alsaciens, Paris, AERIA, (ISBN 978-2-915742-32-9)
  6. Bertrand Merle, 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne (1939-1945), Eckbolsheim, Signe,

- 1 : Maitron, article Daniel Grason, Sources : Arch. PPo. BA 1801, BA 2452, JB 11, JB 15 ; Bureau Résistance : GR 16 P 61204 ; Transmis par Delphine Leneveu : DAVCC : 21 P 710 048.

- 2 : Article Dernières Nouvelles d’Alsace du 4 septembre 1999 « Le massacre du Bois de Boulogne. Charles Birette, cheminot alsacien »

- 3: site Internet https://fileane.com/reseaux-de-vie/partie-03-histoire-des-conflits/la-veuve-du-lieutenant-ffi/

- 4: Article Dernières Nouvelles d'Alsace du 17 Août 1984, "Il y a 40 ans, le 17 août 1944, un cheminot alsacien était parmi les 35 fusillés du bois de Boulogne,"

- 5: Leon Strauss, « Réfugiés, expulsés, évadés d'Alsace et de Moselle, 1940-1945 », Colmar : J. Do Bentzinger, 2010

- 6: Eric Le Normand (ill. Clavel), La résistance des Alsaciens, Paris, AERIA, copyright 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 1152172696, lire en ligne [archive])

–7 : Bertrand Merle, « 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne (1939-1945) », Eckbolsheim, Signe, 2022, 196 p.

-8 : Article Wikipedia: Réseau Résistance-Fer (https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sistance-Fer)

- 9 : Site Internet https://railetmemoire.blog4ever.com/birette-charles

- 10: Site Internet (https://museedelaresistanceenligne.org/media4317-Organisation-du-secteur-Est-de-la-Seine)

- 11: Site Internet: https://museedelaresistanceenligne.org/media7839-Brassard-du-bataillon-Armor-Fontenay-sous-Bois

- 12: site Internet : Wetterwald, François, http://chantran.vengeance.free.fr/Doc/Birette%2011.pdf

- 13 : François Wetterwald, « Vengeance. Histoire d'un corps franc », Paris, Mouvement Vengeance, 1947

- 14 : Site Wikipédia Corps Franc Vengeance (https://fr.wikipedia.org/wiki/Vengeance_(R%C3%A9sistance_fran%C3%A7aise)

- 15 : Site Internet https://actu.fr/ile-de-france/meaux_77284/les-terribles-bombardements-de-vaires-triage-en-1944_8131581.html

- 16: Site Internet: http://lhistoireenrafale.lunion.fr/2014/03/29/29-mars-1944-le-triage-de-vaires-devaste-par-les-bombes/

- 17: Site Internet https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/mon-pere-resistant-m-a-demande-de-reconstituer-l-histoire-04-09-2012-2148998.php

- 18: Site Internet: https://actu.fr/ile-de-france/meaux_77284/serie-dete-sur-la-resistance-a-lagny-thorigny-3e-volet_8125411.html.

- 19: Site Internet: https://actu.fr/ile-de-france/meaux_77284/serie-dete-sur-la-resistance-6e-volet_8127761.html

- 20 Site Internet:http://chantran.vengeance.free.fr/Doc/Lagny%2013.pdf

- 21 : Site Internet https://lagny-sur-marne.wiki/lsm/Henri_Bouteiller

- 22: Site Internet:http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=57676

-23: Site Internet : https://francearchives.gouv.fr/fr/facomponent/f75d81272ea8a3c8c23122c6eb6ea4495d0edf2c.

– 24 : Patrice Miannay,  « Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance », Le Cherche Midi, Paris, 2005.

- 25 : Henri Rol-Tanguy et Roger Bourderon, "La libération de Paris: les cent documents », Pluriel, Paris, 1994

- 26: Stibbe, Pierre et Kriegel-Valrimont, Maurice, La Libération : les archives du C.O.M.A.C. (mai-août 1944),  Annales. Economies, sociétés, civilisations. 20, N° 2, 1965. pp. 406-411.

- 27: Bourget, Pierre, "Paris, année 44 : Occupation, Libération, épuration", Collection Vingtième Siècle. Revue d'histoire, (1985), n°7

- 28: Guy Krivopissko, Axel Porin, « Les fusillés de la Cascade du bois de Boulogne », Mairie de Paris, 2004.

- 29: Site internet Gilles Primout, « Guet-apens Porte-Maillot », 2015. in https://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/guet-apens-porte-maillot; ou  http://www.liberation-de-paris.gilles-primout.fr/emaillot.htm

- 30: Site Internet https://www.fondationresistance.org/documents/cnrd/Doc00135.pdf

- 31: Article Le Nouvel Observateur, "Les fusillés de la Cascade" par Ehrel, Catherine, date?

- 32: Réseau Marco Polo: https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_Marco-Polo

- 33: Site Internet https://maitron.fr/spip.php?article171474, notice BELLANGER Fernand, Charles, Marie, Léon dit Bizet par Daniel Grason, version mise en ligne le 25 mars 2015, dernière modification le 6 mars 2022.

- 34: Adam Rayski, « Le massacre de la cascade du Bois de Boulogne [archive] », sur clioweb.free.fr, mai 2007

-35: https://maitron.fr/spip.php?article171495, notice HÉMERY Guy par Daniel Grason, version mise en ligne le 13 mars 2015, dernière modification le 6 mars 2022.

- 36 https://www.souvenir-francais-92.org/2023/08/guy-hemery-de-clamart-et-les-fusilles-de-la-cascade-de-boulogne.html

- 37: https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_civile_et_militaire

- 38: http://www.ajpn.org/internement-Gestapo-rue-des-Saussaies-962.html

- 39: Site Internet https://www.cercleshoah.org/spip.php?article1133

- 40: Site Internet https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/montbazon/hommage-au-resistant-henri-bouteiller

- 41: Site Internet https://maitron.fr/spip.php?article171566, notice BLANCHET Henri, Marcel, Joseph, Ernest par Daniel Grason, version mise en ligne le 5 mai 2015, dernière modification le 6 mars 2022.

- 42: Robert Israel dit "Paul": écrit du 18/06/1965 "Commentaires sur la cérémonie commémorative du 6 juin 1964, au bois de Boulogne: L’affaire du Bois de Boulogne, ce n’est pas cela".

– 43 : Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe 1944, Éd. Ouest-France, 2013.

- 44 : Source « un ancien chauffeur alsacien du général Juin en Italie, puis du général De Lattre lors de la campagne de France et d’Allemagne »

- 45 : Article Dernières Nouvelles d'Alsace du 22 Janvier 1948, "Charles Birette, héros et martyr »

- 46 : Article Dernières Nouvelles d'Alsace du 16 Mai 2015, "Hommage à Charles Birette»

- 47 : Article Dernières Nouvelles d'Alsace du 04 Septembre 1994, "Le massacre du Bois de Boulogne. Charles Birette, cheminot alsacien»

- 48 : Article Dernières Nouvelles d'Alsace du 22 Août 2014, »Charles Birette, résistant fusillé »

- 49 : Site Internet https://servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/guides-aide/je-recherche-un-resistant-pendant-la-seconde-guerre-mondiale-combattant-des-forces-

Voir aussi

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie

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  • Articles Wiki (autres que les noms de lieu, dates et rues) consultés - FFI: https://fr.wikipedia.org/wiki/Forces_fran%C3%A7aises_de_l%27int%C3%A9rieur) - Grande Guerre: https://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale) - Ronarc'h (amiral): https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Alexis_Ronarc%27h) - bataille de l'Yser: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_l%27Yser) - bataille d'Ypres: https://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_bataille_d%27Ypres) -Chemins de fer d’Alsace et de Lorraine (AL) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Administration_des_chemins_de_fer_d%27Alsace_et_de_Lorraine) - Gare du Raincy-Villemomble: https://fr.wikipedia.org/wiki/Gare_du_Raincy_-_Villemomble_-_Montfermeil) - 207ième régiment régional de protection: https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9giment_r%C3%A9gional - Stalag VIB: https://en.wikipedia.org/wiki/Stalag_VI-B - Groupe FTP: https://fr.wikipedia.org/wiki/Francs-tireurs_et_partisans - Handley_Page_Halifax: https://fr.wikipedia.org/wiki/Handley_Page_Halifax - De_Havilland_DH.98_Mosquito: https://fr.wikipedia.org/wiki/De_Havilland_DH.98_Mosquito - Rol-Tanguy: - Sicherheitsdienst (SD) - SS - Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, alias Guy de Montreuil, alias Jack - Gestapo - Organisation Todt - rue d’Armaillé (Paris 16) - Guy Hémery Autres articles ou recherches - Intelligence Service - Karl Rehbein - Charles Porel- Brigades Internationales en Espagne - Jean Favé.'Paris' - Capitaine Henri Blanchet,(ou Docteur) - lieutenant SS Walter -Cascade du Bois de Boulogne - Libération de Paris - Radio-Londres -rue Leroux - Détachement d’occupation des chemins de fer en Allemagne (DOCF) - Villemomble (rue) Autres documents Stèles Film « Paris brûle t’il ? ». Le rôle du traître, le capitaine Serge, est interprété par Jean Louis Trintignant ; celui d’un agent de liaison des FFI par Bernard Fresson ; celui de Rol par Bruno Cremer.

Articles connexes

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Annexe 1

Le contexte sur la polémique sur la (les) trahison(s) ayant conduit à la mort de Charles Birette :

C‘est Maurice Kriegel-Valrimont qui dans ses Mémoires (Ref), a le mieux décrit la situation militaire et politique au moment de la Libération de Paris. (ref 26). ” Les textes publiés par M. Kriegel-Valrimont ne concernent que la courte période pendant laquelle fonctionna le C.O.M.A.C., soit du 15 mai 1944 au 28 août 1944, mais c’est au cours de ces cent cinq jours que se situa l’action militaire essentielle de la Résistance avec, comme épisode capital, la libération de Paris. Entre les organisations civiles et militaires de la Résistance d’une part, et les organismes dirigeants de la France Libre et leurs représentants en France d’autre part, il y a dualité de structure, dualité de conception de la lutte armée et, sous-jacente mais fondamentale, dualité de perspective politique. En mai 1944, tous les mouvements de la Résistance, les partis politiques clandestins et les centrales syndicales hostiles à Vichy avaient réalisé, non pas l’unité, mais la coordination de leurs mouvements au sein du Conseil National de la Résistance qui avait adopté un programme d’esprit nettement progressiste. Les formations militaires de la Résistance étaient également rassemblées au sein des Forces Françaises de l’Intérieur. Celles-ci se composaient alors des formations militaires du Mouvement de Libération Nationale, de celles des Mouvements autonomes de zones nord : C.D.L.R. (Ceux de la Résistance), Libération- Nord, O.C.M. (Organisation civile et militaire), C.D.L.L. (Ceux de la Libération-Vengeance); des F.T.P.F. (Francs-Tireurs et Partisans Français) ; des sections militaires de l’O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée). Tous ces éléments n’ont pas fusionné. Leurs formations subsistent avec leur encadrement propre mais elles sont placées sous un commandement unique qui est exercé par l’état-major national et par les états-majors régionaux et départementaux des F.F.I. Le 13 mai 1944, le C.N.R. décide la création du C.O.M.A.C. (COMité d’ACtion militaire du C.N.R.). Cet organisme fait d’ailleurs suite au C.O.M.I.D.A.C. (COMIté D’Action militaire du Comité central des mouvements) dont les attributions étaient assez mal définies et qui, n’émanant pas du C.N.R., n’avait pas une autorité suffisante. Au contraire, le C.O.M.A.C. dépend directement de l’autorité du C.N.R. et se voit conférer la qualité d’organisme de commandement suprême des F.F.I, en France. Le C.O.M.A.C. est composé de trois hommes : Pierre Villon, représentant du Front National au C.N.R., militant du parti communiste; Maurice Kriegel-Valrimont représentant des mouvements de la zone sud; il est également communiste mais son appartenance au parti communiste n’est pas encore connue de tous ses camarades de résistance. Le troisième membre du C.O.M.A.C., le comte Jean de Voguë, qui appartient à C.D.L.R., est un industriel, un ancien officier de marine, très éloigné du communisme sur le plan politique et social; mais son ardente volonté de combattre les Allemands avec le maximum d’énergie sans tenir compte d’aucune autre considération et de réaliser l’insurrection nationale avant l’arrivée des Alliés, pour laver la honte de juin 1940 le rapproche des communistes sans toutefois jamais lui faire perdre son indépendance à leurs égards. Le général Revers, représentant l’O.R.A., siège au C.O.M.A.C. en qualité de conseiller technique. Alfred Malleret, dit « Joinville », lui aussi militant communiste, est nommé, dès les premières séances du C.O.M.A.C, chef d’état-major des F.F.I., en remplacement du colonel de Jussieu, dit « Pontcarral », arrêté par les Allemands. Parallèlement, le Comité Français de Libération Nationale (CFLN) a désigné comme chef des Forces Françaises de l’Intérieur, le général Koenig, qui siège, à ce titre, à l’état-major interallié. Il a pour représentants en France M. Jacques Chaban-Delmas, inspecteur des Finances, qui a le titre de D.M.N. (Délégué Militaire National) ; le général Ély, chargé de mission du général Kœnig en France ; M. Bourgès-Maunoury, délégué militaire pour la zone sud, et un certain nombre de délégués militaires régionaux et départementaux. Ce sont ces représentants du général Koenig qui disposent de l’armement et des fonds parachutés de Londres ainsi que des moyens de transmission et de communication avec Londres et Alger. Entre ces deux organisations (le CFLN et le COMAC), l’antagonisme sera permanent. Il portera essentiellement sur trois points : la direction effective des F.F.I. , la conception de la conduite de la guerre clandestine, le rôle des F.F.I dans la libération du territoire et singulièrement dans celle de la capitale. Cette dualité de commandement se poursuivit jusqu’au 14 août 1944, date à laquelle un compromis intervint enfin entre le C.N.R. et la délégation du G.P.R.F., sur une base très proche des positions du C.O.M.A.C. Celui-ci se voyait en effet confirmé dans toutes ses attributions, notamment celle du commandement suprême des F.F.I, par délégation du général Kœnig, et il s’engageait à exécuter, par priorité, les ordres de ce dernier. Une procédure d’arbitrage du président du C.N.R. et du délégué général du gouvernement ou, à défaut d’accord entre ceux-ci, du bureau du C.N.R., était organisée pour trancher un désaccord éventuel entre les membres du C.O.M.A.C. ou entre le C.O.M.A.C. et le délégué militaire national. Elle n’eut jamais à fonctionner. Mais l’antagonisme entre le C.O.M.A.C. et le général Kœnig n’était pas seulement théorique. Dès avant le débarquement, le C.O.M.A.C. préconisait la distribution immédiate des armes parachutées et l’engagement de la pour harceler l’ennemi par de petites opérations multipliées. Les délégués militaires du gouvernement adoptaient, au contraire, une tactique attentiste: ne pas distribuer les armes avant d’engager l’action proprement militaire et ne pas entreprendre celle-ci avant le jour J du débarquement. Or, lorsque celui-ci survint le 6 juin 1944, le général Koenig adressa aussitôt à tous ses délégués militaires un télégramme leur enjoignant de « freiner au maximum l’activité de guérilla » en raison de « l’impossibilité actuelle d’effectuer le ravitaillement en armes et en munitions des F.F.I. ». Le C.O.M.A.C. donna, au contraire, l’ordre de gêner au maximum l’activité de l’ennemi par de multiples opérations de guérilla et de préparer l’insurrection nationale « en appuyant la prise de pouvoir des Comités de Libération » dès que la désorganisation de l’ennemi le permet, même sans attendre l’arrivée des Alliés. C’est cette conception qui prévalut en fait, notamment à Paris, et dans le centre et dans le sud-ouest de la France. Enfin, lors de la libération de Paris, le C.O.M.A.C. unanime s’élève énergiquement contre les accords de trêve passés entre certains membres de la délégation du G.P.R.F. et le général allemand Von Choltitz, par l’entremise du Consul de Suède Nordling. Cette trêve, conclue le 20 août, devait d’ailleurs être rompue dès le 21, après avoir été désavouée par le C.N.R. Le 22 août, M. Chaban-Delmas déclare au C.O.M.A.C. : « Jusqu’à maintenant, j’ai joué un rôle de frein. Aujourd’hui, je vous le dis, nous devons nous battre. » Les partisans de la trêve avaient mis en avant quatre séries d’arguments : la victoire, que représentait pour la Résistance sa reconnaissance de facto par les Allemands, la conservation par les Résistants des bâtiments publics, ce qui leur assurait la direction de la vie civile de la capitale, l’infériorité manifeste de la Résistance dans le domaine de l’armement, la crainte de devoir attendre encore longtemps l’arrivée des Américains qui avaient décidé de foncer vers l’est en négligeant Paris. Le C.O.M.A.C. soutenu par le C.N.R. avait, au contraire, estimé que le succès militaire emporté tout d’abord par la Résistance devait être exploité à fond et que la cessation de combat, décidée par une partie de la délégation qui laissait la voie libre aux Allemands pour évacuer troupes et matériels, était contraire au but affirmé des Alliés d’obtenir une capitulation sans conditions. Au surplus, mesure d’ordre militaire, elle n’aurait pu être valablement décidée que par les autorités militaires et non par les autorités civiles. Dans ses Mémoires, le général de Gaulle indique également que la nouvelle de cette trêve lui fit « une désagréable impression » (Ref 51). Or, il est incontestable que la raison déterminante, consciente chez les uns, subconsciente chez les autres, de toutes les mesures tendant à freiner l’action des F.F.I., résidait dans la crainte qu’éprouvait la majorité de résistants non communistes, de voir les communistes prendre le pouvoir à l’occasion des combats de la Libération. Les communistes avaient-ils réellement le désir de prendre le pouvoir en France à la faveur de la Libération ? Toute leur action politique, dans les semaines ultérieures, s’inscrit en faux contre cette thèse. Dans le partage du monde, effectué à Yalta, la France demeurait ainsi que toute l’Europe occidentale, hors de la zone d’influence soviétique. L’instauration de régimes communistes dans la partie du monde qui devait être occupée par les forces anglaises et américaines, aurait provoqué une violente répression de la part de celles-ci et peut-être entraîné la rupture entre les Alliés occidentaux et l’Union Soviétique, avant l’écrasement complet de l’Allemagne, ce qu’aucun communiste ne souhaitait. Les communistes français nourrissaient alors deux objectifs : s’assurer dans la France nouvelle le maximum de positions, non pas en vue d’une révolution communiste mais d’une rénovation démocratique de la France. Ils envisageaient notamment de faire des F.F.I, l’ossature de l’armée nouvelle. Ils entendaient aussi contribuer à préserver l’indépendance de la France à l’égard de ses alliés anglais et américains. Cette seconde préoccupation rejoignait les vues professées par le général de Gaulle qui, de son côté, savait qu’il ne pouvait pas alors gouverner la France sans l’appui de la classe ouvrière en majorité communiste. Aussi, l’entente s’établit-elle facilement entre eux. Déjà à Alger, les communistes participaient au gouvernement provisoire ; à Paris, ils continueront à faire partie des deux gouvernements présidés par le général de Gaulle jusqu’à son départ spontané du pouvoir en janvier 1946. Aussi, après avoir vu leurs conceptions militaires triompher dans la lutte clandestine et dans les combats de la libération, parce qu’elles étaient les mieux adaptées aux conditions de la lutte à cette époque, les communistes s’inclineront-ils lorsque, dès le 28 août 1944, le général de Gaulle prit la décision de dissoudre les organismes supérieurs du commandement et les états-majors des forces de l’intérieur (ref 51). C’est sur cette décision que se termine, sans un mot de commentaire, l’ouvrage de M. Kriegel-Valrimont. Cette fin abrupte ne manque pas de dégager une impression de tristesse et d’amertume chez un homme qui avait déployé avec succès tant d’énergie pour donner aux F.F.I une vie autonome.

Annexe 2

La liste des fusillés et victimes avec leur affiliation, à la cascade du Bois de Boulogne (d’après ref 29)

Liste des victimes

1) hommes retrouvés massacrés à la Cascade du Bois de Boulogne :

-Groupe des Jeunes Chrétiens Combattants (J.C.C) :

- Fernand Bellenger dit Bizet, 21 ans, étudiant, responsable militaire des JCC

- Claude Bouvelle, 19 ans, étudiant

-Robert Chalard, 29 ans, mineur, membre du réseau Mithridate

- Jean Desfarges, 21 ans, étudiant

- Jean-Pierre Dudraisil-Elie, 21 ans, étudiant

- John Gay, 21 ans, étudiant

- Michel-Henri Huchard, dit Micky, 21 ans, étudiant en médecine

- Jacques Restignat, 18 ans, étudiant

- Pierre Rouillon, 20 ans, étudiant

- Pierre Sarrabayrouse, 18 ans, étudiant

- Maurice Thibairencq, 19 ans, étudiant

-Groupe de l'Organisation Civile et Militaire (O.C.M) :

- Jacques Bernard, 24 ans, professeur d'éducation physique

- Roger Bernard, 20 ans (son frère), employé de la SNCF

- Guy Hémery, 21 ans, étudiant, responsable régional de l'OCM

- Groupe des FFI-FTP de Chelles :

- Pierre Bezet, 18 ans, étudiant

- Charles Birette, 49 ans, employé SNCF, membre du Corps franc Vengeance

- Paul Buchaillot, 49 ans, chauffeur-mécanicien

- Raymond Counil, 21 ans, transporteur

- Jacques Delporte, 17 ans, manœuvre

- Marcel Douret, 31 ans, gardien de la paix, capitaine FFI du M.L.N

- René Faugeras, 30 ans, chauffeur

- Bernard Gante, 36 ans, gardien de la paix

- Maurice Guilbert, 28 ans, boulanger

- Franck Hémon, 23 ans, mécanicien

- Georges Lorioz, 26 ans, commerçant

- Robert Magisson, 19 ans, plombier

- Arthur de Smet, 20 ans, employé de bureau

- Jacques Schlosser, 22 ans, mécanicien

- Georges Trapletti, 20 ans, manoeuvre

- Louis Vannini, 53 ans, chauffeur de camion

- Roland Verdeaux, 19 ans, garde mobile de réserve, (son frère cadet sera fusillé quelques jours plus tard à Chelles)

- Gabriel Verdier, 42 ans, conducteur d'ambulance

- Jean Véron, 24 ans, boucher

- Pierre Weczerka, 24 ans, instituteur

2) hommes assassinés rue Leroux (Groupe de Draveil dit groupe "Sicard" pseudonyme de Robert Meersmann) :

- Emile Fruchart, 37 ans, gendarme

- Lucien Malaviole, 29 ans, gendarme

- Léon Sorbier, 35 ans, garde-voies

- Pierre Guilbert, 36 ans, garagiste

- Michel Plantain, 21 ans, étudiant

- Alexandre Marion, 40 ans, employé au Métropolitain

- Jean-Baptiste Isoard, 23 ans, employé

3) assassiné rue de la Pompe :

- Henri Blanchet, 28 ans, médecin


Liens externes

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