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Lucienne Welschinger
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Biographie
Naissance

Belford
Décès
(à 82 ans)
Bruhmath
Nationalité
Française
Activité
Résistante
Autres informations
Organisation
Equipe Pur Sang

Lucienne Welschinger, née le à Belfort et morte le à Brumath (Bas Rhin), est une résistante alsacienne (chef du réseau Equipe Pur Sang), condamnée à mort en , graciée puis déportée dans différents camps ou prisons nazis avant d'être rapatriée en .

Biographie

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Lucienne Welschinger est originaire de Belfort où sa famille s'est réfugiée en 1870 et où son père tient l'hôtel Américain. En 1925, à 14 ans, elle intègre les Guides de France( GDF). Elle est promue cheftaine de la compagnie numéro 9 en 1933 puis en 1939 cheftaine de tout le district de Strasbourg[1].

Son frère, André, tient le restaurant "A l'Ancienne Gare" à Strasbourg. En , elle réussit à rester à Strasbourg malgré l'évacuation programmée. Le , les Allemands entrent dans Strasbourg. Elle doit se replier avec sa mère à Abergement-la Ronce (Jura) mais revient en Alsace avec son frère en passant par le poste de la nouvelle frontière[2] de Château Salins (Moselle)[3].

Bouleversée par la germanisation et la nazification de l'Alsace, et alors que les organisations scoutes sont dissoutes elle créée, avec d'anciennes cheftaines, une groupe clandestin, sous le nom d'équipe Pur Sang.

Avec, Emmy Weisheimer, Alice et Marie Louise Daul, Lucie Welker, Marcelle Engelen, Lucienne s'intéressent aux prisonniers de guerre (PG) convoyés vers l'Allemagne. Elles cherchent d'abord à les soulager, à leur fournir vêtements chauds, du ravitaillement et à transmettre leur courrier.

C'est en que débute réellement l'activité clandestine, avec Emmy Weisheimer, elle guide deux PG polonais évadés jusqu'à Hersbach (Bas Rhin), où M Charlier leur fait passer la frontière. Après ce premier succès, les Pur sang se relaient tous les soirs entre 18 et 19 heures à l'église Saint-Jean à Strasbourg qui devient un lieu de ralliement pour les PG évadés.

Accompagnées des évadés, elles se rendent en train dans la Vallée de Munster avant de franchir la frontière. Devant l'afflux de prisonniers d'autres chemins d'évasions sont utilisés. L'hivers 1941-1942 très rude oblige Lucienne à mettre en place un point de passage évitant les montagnes à Landange (Moselle).

Elle contacte Paul Widmann un ancien officier de l'armée française qui l'intègre l'Equipe Pur Sang à son réseau " France99 "[1].

Les contrôles devenant de plus en plus sévères, Lucienne obtient, par l'intermédiaire de Paul Widmann et Charles Latzarus, des papiers en régle[4].

En , Lucienne Welschinger, accompagnée de Lucie Welker se rend à Vichy pour transmettre au gouvernement un rapport d'activités clandestines rédigé par Paul Widmann et soliciter l'aide de l'état français. Elle sont reçu par le général Campet le chef de cabinet du maréchal Pétain[1].

Au retour, le 28 février, Lucie Welker est arrêtée à la gare d'Avricourt ( Meurthe et Moselle)[5]. Très rapidement, tous les membres des Pur Sang tombent, sauf Marcelle Engelen évadée peu avant vers la zone non occupée. Lucienne Welschinger est arrêtée par la Gestapo le , alors qu'elle se trouve au restaurant " A l'Ancienne Gare " à Strasbourg.

Internée à Strasbourg, elle est transférée le à Kehl ( Allemagne) puis le au camp de sûreté de Schirmeck[6]. Jugée avec dix autres membres de la filière d'évasion par le Volksgerichtshof, le tribunal du peuple[7], le à Strasbourg, elle est condamnée à la peine de mort[1]. La peine est suspendue grâce à de multiples interventions notamment à celles du nonce apostolique[8] et du maréchal Pétain qui a déclare au allemands " Les Français condamnés n'ont fait qu'aider d'autres français à regagner leur pays "[9].

Le 5 février, elle est déportée à Stuttgart (Allemagne), puis dans différentes prisons allemandes : en , à Francfort-sur-le-Main, le à Aîchach, puis à Münich où elle est libérée par l'armée américaine en et rapatriée en France le 27. Elle a contractée la tuberculose pendant sa déportation et doit se soigner[10].

Après la guerre, Lucienne Welschinger s'installe comme libraire à Strasbourg, tout en continuant à s'engager dans le scoutisme en tant que commissaire régionale des Guides de France[3].

En 1977, elle se retire à Brumath ( Bas Rhin) où elle décède le [11].

Distinctions

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Hommage posthume

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Rue Lucienne Welschinger 67100 Strasbourg Polygone[11].

Notes et Références

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  1. a b c et d Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : Résistants et héros inconnus 1939-1945, Cherche Midi, , 693 p. (ISBN 9782749120676, lire en ligne).
  2. Après l'intégration de l'Alsace et de la Moselle par les nazis, la frontière est déplacée pour retrouver celle de 1870.
  3. a et b Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens. et Clavel, Christophe., La Résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 959964698, lire en ligne)
  4. Éric Le Normand, Alsace, territoire de résistance : les filières d'évasion et les passeurs en 1939-1945 (ISBN 9782884194204, 2884194207 et 2373620278, OCLC 985728323, lire en ligne).
  5. Mireille Biret, « Les résistances en Alsace », sur crdp-strasbourg.fr, (consulté le )
  6. Manuel Maris et Fondation pour la mémoire de la déportation, « Les arrivées au SL Schirmeck, de août à décembre 1942, de personnes arrêtées en zone annexée (II.9.) », sur bddm.org/liv, (consulté le )
  7. Pour les nazis le résistant alsacien n'est pas un adversaire à éliminer mais un traître
  8. Philippe Giron, « L’héroïsme au quotidien : les Pur-Sang d’Alsace », sur latoilescoute.net (consulté le )
  9. Arbois, Julien., Histoires insolites de la Résistance française, City, (ISBN 978-2-8246-0625-5 et 2-8246-0625-8, OCLC 914160625, lire en ligne), p. 127
  10. a b c d et e Marie-Thérèse Cheroutre, « GILLIG Alice », sur maitron.univ-paris1.fr, maitron-en-ligne, (consulté le )
  11. a et b « rue Lucienne Welschinger », sur strasbourg.eu (consulté le )
  12. Journal Officiel et JORF n°1 du 1 janvier 1999 page 10, « Décret du 31 décembre 1998 portant promotion et nomination », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le )

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Éric Le Normand (dir.), Christophe Clavel (ill.) et Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens, La Résistance des Alsaciens, Paris, Fondation de la Résistance, Département AERI, coll. « Histoire en mémoire 1939-1945 », 2016 (ISBN 9782915742329), (OCLC 959964698), (notice BnF no FRBNF45050358).Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Laurent Vonau, "Le Gauleiter Wagner Le bourreau de l'Alsace" Ed La Nuée bleue, 2011, p.99
  • Henri Amouroux, "La vie des Français sous l'occupation" p.98-99
  • Article de "La Croix"17 juin 2013
  • Saisons d'Alsace, "Les Femmes remarquables" septembre 2019. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Philippe Wendling, « Des passeuses toujours prêtes », Les saisons d'Alsace no 81, septembre 2019, p. 25. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Eric Le Normand, Alsace Territoire de Résistance : les filières d'évasion et les passeurs en 1939-1945 (ISBN 978-2-88419-420-4).Document utilisé pour la rédaction de l’article

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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  • Eric Le Normand, « La résistance alsacienne », Les saisons d'Alsace no 61, septembre 2014, p. 23.