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Alain Trétout
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Alain Trétout | |
Naissance | Paris |
---|---|
Décès | (à 36 ans) Loreux (Loire-et-Cher) |
Origine | Français |
Allégeance | France |
Arme | Armée de l'air française |
Unité | Centre d'expériences aériennes militaires (CEAM) |
Grade | Commandant |
Années de service | 1956 – 1971 |
Conflits | Guerre d'Algérie |
Distinctions | Légion d'honneur (chevalier), Croix de la Valeur militaire (2 citations), Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord |
Autres fonctions | Pilote d'essai (Dassault Aviation) |
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Alain Gilbert Jean Trétout (né le 23 novembre 1935 à Paris et mort le 31 octobre 1972 à Loreux (Loire-et-Cher) était un pilote de chasse de l'Armée de l'air française, pilote d'essai et ingénieur aéronautique ayant contribué à la mise au point du Mirage F1 et décédé lors d'essais en vol du Falcon 10 développé par Dassault Aviation.[1]
Il est le fils de Georges Pierre Trétout, officier en chef des équipages de la flotte (grade éq. à celui de capitaine de frégate, dans un corps d'officiers mis en extinction en 1969) de la Marine nationale française, issu d'une famille bretonne du Finistère.
Alain Trétout était le beau-frère d'Achille Zavatta (1915-1993), artiste et homme de cirque français marié en troisièmes noces à sa sœur Annick Trétout.
Jeunesse
modifierAlain Trétout passe son enfance entre Cherbourg, Toulon et Brest.[2] Dès l’âge de 6 ans, il est déjà passionné d’aviation et réalise des maquettes. Il fait ses études secondaires à Pontivy, puis devient élève (numéro 5303 B) au Prytanée National Militaire de La Flèche. Pour l’anecdote, il défile à l’occasion du 14-Juillet 1952 sur les Champs-Élysées avec la Musique de l’école en qualité de trompette d’harmonie.[3] Enfin, durant l’année 1954-55, il prépare le Piège.
Carrière militaire (1956-1971)
modifierAdmis à l’Ecole de l’Air en 1956 à l'âge de vingt ans[4], il opte pour la chasse. Il est breveté pilote à Meknès[5].
Affecté à la 10e Escadre de Creil sur Super Mystère B2 (SMB2), il part ensuite en Algérie pour la mission de « maintien de l’ordre », à Batna.[6] Entre les mois de mai 1960 et de mars 1961, il est cité par deux fois à titre individuel avec attribution de la Croix de la valeur militaire : le 25 mai 1961 à l'ordre du corps aérien (étoile de vermeil) ; le 11 octobre 1961 à l'ordre de la division (étoile d'argent).
Il est promu capitaine en janvier 1964 et affecté au Centre d’essai aérien et militaire (CEAM). Il suit alors le stage de pilote d’essai à l’Ecole du personnel navigant d’essais et de réception (EPNER), en 1965 à Istres.
Alain Trétout devient ensuite au CEAM l’officier de marque du Mirage F1. En 1970, il présente le F1.04, premier avion représentatif de la série, lors de la Visite d’aptitude à la mise en œuvre et à la maintenance (VAMOM) à Mont-de-Marsan
Considérant ses états de service (entre 1956 et 1967 il totalise 2.500 heures de vols sur 31 appareils différents, dont 430 heures de vol en mission durant les « opérations de maintien de l'ordre » en Algérie sur appareils North American T-6 et T-28), le capitaine Alain Trétout est fait chevalier de la Légion d'honneur à l'âge de seulement 33 ans.[7] Il reçoit, le 11 octobre 1968, sa décoration des mains de l’ingénieur général Lecamus devant le front des troupes au CEAM à Brétigny-sur-Orge (Essone).[8]
Carrière de pilote d'essai (1971-1972)
modifierPromu commandant de l'Armée de l'air française, il est bientôt sollicité pour entrer aux Avions Marcel Dassault (AMD) en vue des programmes qui s’annoncent (Mirage G4, Mercure, Alpha Jet…). Il présente le Mirage F1 au Salon du Bourget de 1971 puis rejoint, le 1er octobre de cette même année, les Avions Marcel Dassault. Il est remplacé au CEAM par Jean-Loup Chrétien, futur spationaute. Alain Trétout est alors chargé du programme du Mirage F1, qui arrive dans la phase de mise au point du système d’armes. Il remplit avec cette mission pendant un an.
Le 31 octobre 1972, à l’occasion d’un passage au centre aéronautique de Melun-Villaroche, il exécute un vole sous le contrôle du radar de Brétigny-sur-Orge[9], en compagnie de l'ingénieur Jacques Ladeux, sur le prototype Mystère 10.01 (Falcon 10), dans le cadre de la certification de ce nouvel avion. A l’issue d’un essai de déroulement des trims latéraux, les mouvements transversaux amènent une rupture structurale entraînant la perte de l’avion et le décès de l’équipage.[10]
Reconnaissance et mémoire
modifierAlain Trétout et Jacques Ladeux furent tous deux cités à l'ordre de la Nation par le premier ministre de l'époque, Pierre Messmer, sur proposition du ministre d’État chargé de la Défense nationale, Michel Debré. Ladite citation rappelait les faits suivants : « Équipage d'essai que ses hautes compétences aéronautiques et sa grande expérience du vol avaient fait choisir pour la mise au point d'un prototype d'avion de liaison à réaction. A trouvé la mort lors d'un vol d'essai le 31 octobre 1972. »[11] Une stèle commémore ce drame, dressée sur le bord de la D60 entre Selles-Saint-Denis et Loreux, proche du lieu-dit Pioté. Ce fut le seul accident lors de la mise au point de toute la série des Falcon. Un monument se dresse depuis, le long de la route, près de Romorantin, lieu de l’accident.
Décorations
modifier- Légion d'honneur (chevalier).
- Croix de la valeur militaire (2 citations avec étoile de vermeil et étoile d'argent).
Notes et références
modifier- Claude Carlier, Dassault, Paris, Perrin, (ISBN 9782262070366)
- « Alain Trétout », sur www.dassault-aviation.com (consulté le )
- « Association amicale des anciens élèves du Prytanée National Militaire », sur www.prytanee.asso.fr (consulté le )
- « tretout », sur ea56.free.fr (consulté le )
- Jacques Noetinger, Rigueur et audace des essais en vol, Paris, Nouvelles Editions Latines, , 364 p. (ISBN 2723304388), p. 312
- Jacques Noetinger, Drames et frayeurs aux essais en vol : Et autres..., Nouvelles Editions Latines, , 190 p. (ISBN 978-2723320733), p. 71
- « Décret de nomination du 11 juillet 1968 », Journal officiel de la République française,
- Grande Chancellerie de la Légion d'honneur, Service de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire, Procès-verbal de réception n° 1447MA68.
- Robert Lamouche, Essais et prototypes de l'aviation française : Melun-Villaroche 1938-1972, Paris, MDM, , 192 p. (ISBN 9782909313078), p. 174, 188
- Jacques Noetinger, L'Aviation, une révolution du XXe siècle, Paris, Nouvelles Editions Latines, , 414 p. (ISBN 978-2723320580), p. 298
- « Citation à l'ordre de la Nation », Journal officiel de la République française n° 259, , p. 11 547