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Biographie sommaire modifier

Dimitry Orlac est un artiste français d’origine slovène né en le 11 juillet 1956 à Koper, en Slovénie. Il arrive en France en 1958, à la suite de ses parents, réfugiés politiques. Il grandit dans la région parisienne et obtient une licence de philosophie à la Sorbonne. Il produit des oeuvres peintes abstraites.

Début de carrière modifier

Le déclic modifier

Il développe un intérêt pour la pratique artistique à la fin des années 1970. Sa rencontre avec Jean Chauvelin, dans la galerie de ce-dernier, marque un tournant pour le jeune Dimitry[1]. Jean Chauvelin lui présente plusieurs jeunes artistes qu’il représente, comme Pierre Dunoyer qui deviendra un vrai compagnon de route. Il permet également à Dimitry Orlac de rencontrer des artistes d’envergure tel que Martin Barré.

Les premières oeuvres modifier

La première partie de sa carrière, qu’il passe à la Réunion entre 1980 et 1982, est marquée par la série des Encres[2]. Ces œuvres, qui connaissent une grande fortune critique locale, témoignent de l’influence de l’expressionnisme abstrait, et notamment de l’école de New-York, chez un jeune artiste qui se cherche[3]. A partir de ces recherches sur le geste et la matière, Dimitry Orlac crée des oeuvres qui tendent vers plus de géométrie, sans pour autant éliminer les effets lyriques de la touche : les effets de coulure et l'utilisation de bombes de peintures participent toujours de cet apprivoisement de la matière picturale, et de la mise à l'épreuve de la toile[4].

Les Tableaux/Néons modifier

Très tôt marqué par l’influence de Kazimir Malevitch, qu’il découvre pour la première fois chez Jean Chauvelin, Dimitry Orlac se tourne rapidement vers l’abstraction géométrique. Il réalise les Pré-néons, puis les Néons, dans les années 1980[5]. Les Pré-néons sont composés de toiles, peintes grâce à différentes peintures (industrielle, bombée, avec des effets de coulure et de réserve). Ces œuvres peuvent être associées à des tiges de fer, ou de plexiglas, sortant des limites du cadre. Les Néons sont composés de la même façon, mais leur exécution est plus élaborée. Dimitry Orlac se concentre à ce moment-là sur plusieurs problématiques artistiques. Tout d’abord, l’éclatement du cadre, qui est normalement conditionné par le format de la toile, grâce à l’ajout de ces tiges de fer ou de plexiglas qui sortent des limites de la toile[4]. Ainsi, il interroge le tableau, qui est au centre de ses recherches, et notamment ses limites spatiales. Il remet également en question la peinture comme moyen privilégié d’expression picturale. Il utilise tout d’abord des types de peintures qui ne participent pas du cadre académique traditionnel jusqu’à utiliser des éléments totalement différents comme la toile cirée[4]. Ces éléments combinés offrent la possibilité au peintre de s’engager sur la question de la lumière. Le plexiglas est le premier avatar de ces recherches. Puis, il utilise des tubes fluorescents, pour finalement privilégier les néons. Associés à la toile cirée, les néons engendrent un jeu de lumière en dialogue avec le tableau. Ces recherches atteignent leur apogée avec deux œuvres notables : l’exposition Reflets, en mai 1990, à Toulouse, où Dimitry Orlac réalise une véritable mise en scène spatiale où le spectateur se retrouve plongé dans l’exposition ; mise en scène qui atteint son paroxysme dans la Station Bagatelle du métro de Toulouse réalisée en 1992. La station est traversée, au sol comme au plafond, par des tubes de néons incrustés et recouverts de plaques de verre gravées de symboles universels, notamment le signe de l’infini. Le spectateur, quel que soit le chemin emprunté, se trouve obligé de physiquement passer sur, ou sous, ces murs évanescents puisque lumineux[1].

Les Tableaux/Matières modifier

Le leitmotiv qui sous-tend l’œuvre de Dimitry Orlac est synthétisé par l’interrogation suivante : le tableau peut-il être un objet de pensée ?[4] Pour ce faire, il « épuise », selon ses mots, les différents médiums artistiques qu’il entreprend de travailler[4]. Après avoir « épuisé » le thème des Néons à la fin des années 1980, Dimitry Orlac se tourne à nouveau vers la peinture. On pourrait croire, à première vue, à un retour académique vers ce médium classique. Or, dans ses Tableaux/Matières, Dimitry Orlac interroge la peinture afin de savoir avec certitude si elle est le médium essentiel au tableau[5]. Ces tableaux Matières sont travaillés avec lenteur et précision, contrairement à l’impression de mouvement, que les effets plastiques d’accumulation de peinture, donnent. Ces effets de matière sont systématiquement cantonnés dans des formes géométriques (carrés, croix, bandes verticales). Ce vocabulaire formel strictement géométrique, bien que précis puisque tracée à la règle, est cependant placé et associé de manière intuitive dans le cadre de leur propre toile, comme dans l’association possible de ces-dernières. Parallèlement, Dimitry Orlac continue son travail sur l’espace. Il réalise des tableaux, dans la continuité des Matières, présentant, sur un fond monochrome, des traces de peintures marquées par l’empreinte du pinceau, découpées et puis fixées en dehors des limites du cadre de la toile.

Les Tableaux/Graphites modifier

C’est également à cette époque que Dimitry Orlac commence les Tableaux/Graphite, véritable projet de vie. Le premier Graphite est achevé en 1992[6]. Depuis lors, ils représentent la principale et la plus importante réalisation artistique du peintre. Les Graphites, comme leur nom l’indique, sont réalisés par l’accumulation de couche de graphite. Réalisés sur papier marouflé sur toile, puis directement sur la toile, il en existe de plusieurs dimensions : des 30x30 cm au 2x2m[4]. Les Graphites marquent l’aboutissement des recherches ontologiques de Dimitry Orlac. Il crée dans sa jeunesse les Paroles perdues qui se présentent sous la forme d’une succession de lignes d’écritures[4]. Il s’agit, originellement, de textes personnels, mais les Paroles perdues sont le plus souvent des textes de grands philosophes, tels que Nietzsche ou Heidegger. Les Graphites n’en gardent que l’essence, c’est-à-dire le médium, qui est le graphite. Les Graphites sont donc à la fois une abstraction de l’écriture, mais également des textes philosophiques qui ont marqué le parcours intellectuel de Dimitry Orlac.

La recherche ontologique modifier

Il existe un véritable logos dans la recherche intellectuelle et spirituelle du peintre. Il est très influencé par les présocratiques, et notamment par les textes de Parménide[4]. Cette influence grecque se retrouve dans la conception de ses œuvres, et notamment des Graphites. Le temps grec est cyclique, contrairement au temps chrétien qui est linéaire. Il se détache ainsi de l’art de Roman Opalka[7]. Ce-dernier conçoit son œuvre avec un début et une fin, qu’il n’a jamais pu atteindre. Chez Dimitry Orlac chaque œuvre existe dans son unité. Chaque nouveau Graphite est donc indépendant du précédent comme du suivant. Cependant, l’œuvre, comme la personnalité de l’artiste, est teintée de culture chrétienne. Sa connivence intellectuelle et artistique avec Malevitch, le rapproche également de l’art de l’icône[4]. Le Graphite tend, en effet, à un la représentation d’un infigurable ontologique, tout comme l’icône qui est une représentation figurée d’un impalpable divin. Le tableau est un don de l’artiste au monde. Ce don trouve sa parfaite forme à travers le Tableau/Graphite. Très influencé par la philosophie nietzschéenne, l’œuvre est conçue comme un lieu pour l’être[4]. Ce lieu doit permettre à l’être de s’épanouir, en dehors des contingences du monde qui l’entoure, afin d’atteindre l’état de surhomme. Il y a ici une idée de transsubstantiation, non plus de Dieu à l’Homme mais de l’Homme à l’Homme.

La cristallisation des recherches de Dimitry Orlac: les Tableaux/Graphites modifier

Cette recherche, essentielle, est rendue possible par la recherche esthétique qui y est associée. L’idée chez Dimitry Orlac ne prime pas sur la forme. Nous rappelons que le tableau est au centre des réflexions de l’artiste. Le graphite, comme tous les médiums utilisés précédemment, a pour but cette quête de la beauté avec une remarquable économie de moyens plastiques et chromatiques. L’accumulation de ces couches de graphites confère un effet lumineux unique au tableau, changeant selon la luminosité de l’espace environnant l’œuvre. Le scintillement du graphite est comparable à celui de la surface de l’eau. Le Tableau/Graphite synthétise également la conception de la place de l’artiste dans l’histoire de l’art. Métaphoriquement, la conception de l’art par Dimitry Orlac peut se rapprocher de l’océan. L’océan est soutenu par des sédiments, qui portent en eux tout le passé artistique (principalement de la culture occidentale ici). La surface représente les Graphites. Et les courants marins peuvent être vus, à la fois comme les différents courant qui ont traversé l’œuvre de Dimitry Orlac, mais aussi comme les effets de matières rendus possibles par l’utilisation du graphite par couches.

Dimitry Orlac continue ses recherches artistiques en développement principalement des oeuvres ayant pour base les Tableaux/Graphites et les Paroles perdues.


  1. a et b Rey Pierre et alt., Quinze Artistes dans le métro, Toulouse, Presses de la Société d’imprimerie Artistique à Lavaur (81),
  2. « Dimitri [sic] Orlac », Télé 7 Jours - Réunion,‎
  3. S.I., « La peinture gestuelle de Dimitry Orlac », Le Journal de l'Île de la Réunion,‎
  4. a b c d e f g h i et j Julie Lesbats, Les Grandes Caractéristes de l'art de Dimitry Orlac, le philosophe qui peint, Paris,
  5. a et b Pierre Rodrigo, « « Trois expositions de Dimitry Orlac, Néons, pastel et monochromes : avoir lieu » », Le Journal de Toulouse,‎
  6. Patrick Beurard-Valdoye, Igor Zabel,, Dimitry Orlac, Tableaux/Graphite 1992./ …,
  7. Bernard Lamarche-Vadel, Denys Riout , DavidShapiro, Opałka 1965/1-[l’infinité], Tours, La Différence, Centre de création contemporaine,