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Henry Desserteaux

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Né le 26 septembre 1917 et mort le 25 septembre 1947, Henry Desserteaux est un officier et résistant français ayant combattu lors de la Seconde Guerre mondiale et lors de la Guerre d’Indochine[1].

Biographie[2]

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Jeunesse et formation

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Henry Desserteaux, né le 26 septembre 1917 à Dijon, est le fils de Marc Desserteaux . Il s’engage dans le scoutisme au sein de la 3ème Dijon puis prépare le concours de Saint Cyr au Lycée Carnot (Corniche de Bournazel). Admis, il rejoint la Spéciale au sein la promotion Marne et Verdun (1937-1939) où il côtoie notamment Jean Carrelet de Loisy. Il est par la suite affecté au Bataillon Alpin de Forteresse à Bourg-Saint-Maurice, face à la vallée d’Aoste.

Seconde Guerre mondiale

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Fort de la Redoute ruinée

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La section du sous-lieutenant Desserteaux, composée de 39 réservistes, occupe le fort de la Redoute ruinée, perché à 2383 mètres d'altitude et remplit une double mission : renseigner et tenir.

L’offensive italienne débute le 21 juin 1940 par deux jours de bombardement. Le 22 juin, après le repli de ses avant-postes, Desserteaux demande d’évacuer sa position, ce qui lui est refusé. L’armistice entre la France et l’Italie prend effet le 25 juin à 0h35 mais, malgré l’épuisement les alpins tiennent leurs positions.

La garnison quitte finalement le fort le 2 juillet, devant une section italienne qui lui présente les armes, le drapeau tricolore flottant toujours sur la redoute. A cette occasion, Desserteaux obtiendra sa première citation à l’ordre du corps d’armée et écrira :

Nous sommes partis devant une section présentant les armes, avec l’impression, rare en France à cette époque: être vainqueur.

Résistance

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Après l’armistice, il rejoint le 13ème BCA où il se charge de l’instruction, avec le grade de lieutenant à partir d'août 1941. Pendant cette période il se marie avec Edith Delucenay, avec qui il aura deux enfants, Jacques et Nelly et obtient une licence d’histoire-géographie à Grenoble.

Après les débarquements alliés de Normandie et de Provence en 1944, le bataillon des Alpes dont il commande l’avant-garde reçoit pour mission de fixer les troupes allemandes et italiennes. Durant cette période, il se distingue notamment en reconnaissant lui-même le fort de l’Esseillon, allant jusqu’au pied des fortifications. Le 21 décembre il fait 14 prisonniers lors d’un audacieux coup de main sur le mont Valezan (3000m). La réédition de cet exploit sur le poste de la Louie Blanche (3200) lui vaudra une citation à l’ordre de l’armée.

Bataille des alpes

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En mars 1945, l’armée des Alpes s’emploie à retenir les forces germano-italiennes en attaquant les cols entre l'Italie et la France ; la mission de s’emparer du Petit Saint Bernard échoit au 13ème BCA. Pour cela, les chasseurs doivent prendre d’assaut le fort de la Redoute ruinée, que Desserteaux avait défendu avec succès en 1940, et le Roc noir, solidement défendu.

Après un deux assauts infructueux le 23 et le 25 mars, le bataillon relance son offensive le 27 dans un épais brouillard. Longeant l'arête du mont Valezan, Desserteaux parvient à s’emparer d’un canon de 77mm allemand et à capturer ses quatorze servants. Cet exploit lui vaudra une citation à l’ordre de l’armée et la Légion d’honneur, néanmoins les troupes françaises subissent de lourdes pertes et doivent se replier.

Enfin, une dernière offensive appuyée par une intense préparation d’artillerie permet de s’emparer du Roc Noir lors d’un corps à corps sanglant, à la grenade et à la baïonnette. Cette bataille a coûté 40 tués et 60 blessés au 13ème BCA dont le quartier porte toujours le nom de “Roc Noir”.

Par la suite, lors de l’occupation de la vallée d’Aoste par les troupes françaises, le capitaine Desserteaux parvient à retrouver l’officier alpini à qui il avait rendu le fort de la redoute en 1940 et déjeune avec lui.

Indochine

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De 1945 à la fin de l’année 1946, la famille Desserteaux vit en Autriche, le 13ème BCA faisant partie des troupes d’occupation. Toutefois, la Guerre d’Indochine qui vient de débuter exige l’envoie de troupes supplémentaires. Il se porte alors volontaire, aussitôt suivi par 52 chasseurs qui formeront, avec des soldats issus des autres bataillons de montagne, la compagnie Desserteaux.

Combats en Indochine

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Après un long trajet, la compagnie alpine débarque en Indochine le 4 février 1947 à Tourane où elle est incorporée au sein du 110 Régiment d’Infanterie. Desserteaux reçoit pour mission de couper la route des rebelles dans la jungle montagneuse du sud-ouest de Hué. Avec le lieutenant Willard, il organise deux colonnes qui commencent leur progression le 24 février. Montant des embuscades et des patrouilles, il chasse les troupes Viet-Minh. Pour rejoindre le 11/21ème RIC, la compagnie marche pendant dix jours dans des conditions éprouvantes, souffrant de la faim, de la chaleur et de l’humidité. Pourtant le visage sans cesse souriant du capitaine dans la difficulté marque les chasseurs. Le sergent Angelini écrit ainsi :

Il est increvable notre capitaine

Mort du capitaine Desserteaux

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Fin septembre 1947, le capitaine Desserteaux monte une opération visant à sécuriser Dat-Do, un point de passage Viet-Minh à 3km à l’ouest de Hué ; doté de renforts importants (un peloton du 1er REC, un groupe mortier, cinq chenillettes, la section d’intervention du bataillon et un pièce de 25 powder), les troupes françaises établissent un bivouac le 23 septembre et le renforcent le 24.

Le 25 septembre, les Viet-Minh attaquent à 2h15 du matin. Vers 2h30, alors que plusieurs soldats français ont déjà été tués, Desserteaux se rend vers le poste de combat des mortiers pour en commander le tir. C’est là qu’il est tué, fauché par une rafale de mitrailleuse. Rendant l’âme dans les bras d’un de ses sous-officiers, la veille de ses trente ans, il dit simplement : “Ils m’ont eu, je suis mort. Je suis mort”.

Lors de ses funérailles à Hué, de nombreux soldats et officiers français pleurent un chef exemplaire aux qualités humaines reconnues. Quelque nuit plus tard, le colonel Le Van Lo, chef Viet Minh sorti de Saint Cyr, fait poser une gerbe sur la tombe de Desserteaux avec l’inscription “A mon plus loyal adversaire” et, en 1955 son corps est rapatrié et inhumé à Dijon.

Hommages et décorations

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Décorations

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Croix de guerre (1940) (étoile d’argent en 1947)

Chevalier de la légion d’honneur (1945)

Croix de guerre de TOE avec palme (1947)

6 citations

Hommages

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Une rue porte le nom du Capitaine Desserteaux à Bourg-Saint-Maurice

La garnison du 13ème BCA à Chambery porte le nom de “Quartier Roc Noir”.

Une plaque commémorative à la Redoute Ruinée

Une galerie du Château de Vincennes port le nom de Desserteaux

Des monuments commémoratifs portent son nom à Dijon, Chalon sur Saône et Géanges

Vitrine en l’honneur du Capitaine Desserteaux au musée des troupes de montagne à Grenoble

La promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr porte le nom de “Promotion Capitaine Desserteaux” depuis le 21 juillet 2024.[3]

  1. AMSCC, « Biographie du parrain, lue lors du baptême de la promotion le samedi 20 juillet 2024 »
  2. Nelly Kieffer-Desserteaux Patrick Nouvion, Henry Desserteaux Témoignages, , 62 p.
  3. Jérôme Parent, « Liste des promotions de Saint Cyr », sur Wikipédia, (consulté le )