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Robert Dellieu, dit Robert Delieu, est un comédien, enseignant et écrivain belge, né à Liège le 9 juillet 1933, mort à Namur le 24 octobre 2005.

Biographie

Après une enfance passée à Hamois en Condroz et des humanités au collège des jésuites de Namur, il mène à bien ses études au Conservatoire royal de Bruxelles, où il commence une carrière de comédien qu’il poursuivra en free-lance sur les scènes les plus diverses, fixes ou itinérantes, à Bruxelles, en Wallonie, en France.

Cependant, il est très tôt attiré par la radio, ce qui lui vaudra, dès 1958, d’être parmi les premiers enseignants de l’école qui s’appelle aujourd’hui l’Institut des hautes études de communication sociale (HIECS), où il formera plusieurs générations d’étudiants. Collaborateur régulier de la radio de service public, il y gagnera une notoriété particulière dans les années 70 avec ses émissions Le magazine de l’homme, talk-show sur des thèmes de société réalisé en duplex avec Paris, et L’homme en vacances, pour laquelle la France le décorera. Il sera également engagé comme comédien par la télévision, où ‘’Les contes du mardi’’ seront récompensés d’une antenne de cristal.

Mais le sujet qui le passionne le plus est sans aucun doute la poésie. Très jeune, il entend rénover les conventions de la déclamation au profit d’un large public. Il multiplie les seul en scène poétiques^[Quoi ?], fonde la section namuroise des Midis de la poésie, où il invite et accompagne de la voix conférenciers et auteurs, part en tournée avec le chanteur Paul Louka. Interprète de tous, il entretiendra des relations personnelles ou amicales avec nombre de poètes belges francophones: Marcel Thiry, Norge, Jean Mogin, Achille Chavée, Lucienne Desnoues, Christian Hubin, Jean-Claude Pirotte, Adamek, André Schmitz... Rêvant de voir Namur devenir l’Avignon de la poésie, il obtiendra finalement des responsables politiques la création d’une maison de la poésie qui porte aujourd’hui son nom et qu’il dirigera de 1985 à 2003. Cette Maison de la poésie et de la langue française Wallonie – Bruxelles comprend une bibliothèque, une salle de spectacles, publie la revue ‘’Sources’’ et accueille chaque année un festival international et un marché de la poésie. Robert Delieu y a formé de nombreux interprètes au sein de l’Atelier poétique de Wallonie. Entre-temps, il a été directeur du théâtre royal de Namur de 1987 à 1994. Son dernier grand travail de diseur sera, en 2004, la lecture intégrale de l'Évangile selon Marc dans dix églises remarquables, sur l'initiative de l'évêque André Léonard. Le décès en 2005 de cet "ami des mots" laissera "la poésie en deuil".

Ouvrages publiés

Robert Delieu est l'auteur de huit livres. Trois sont des ouvrages réalisés en collaboration avec des photographes à la demande de l'éditeur Paul Legrain et expriment son attachement à ses racines wallonnes. Trois sont des anthologies témoignant de sa conviction que "la poésie, c'est la vie"; les ‘’Cinq cents poèmes de la vie quotidienne’’ (Duculot, Gembloux, 1984) ont connu un succès particulier. Les deux derniers livres sont un bilan sur ces thèmes. ‘’Le plaisir de dire’’ (Memory Press, Érezée, 2000) résume sous forme de notes et de maximes ses conceptions et son expérience de diseur. ‘’Le vent du plateau’’ (Memory Press, Érezée, 2005), est une "sorte d'ode naturaliste et nostalgique" du "vaurin"[1] de Hamois au pays de son enfance qui a façonné sa sensibilité.

Théâtre

• 1962 : Magie rouge de Michel de Ghelderode, mise en scène Paul Anrieu, Théâtre de poche, rôle de Hieronymus.
• 1963 : Zacharias, mon frère (The Blood Knot) d’Athol Fugard, mise en scène Paul Anrieu, Centre dramatique de Wallonie, rôle de Morris.

1964 : ''Le baladin du monde occidental'' de John Millington Synge, mise en scène Paul Anrieu, Centre dramatique de Wallonie, rôle du Vieux Mahon.

1965: ''L'opéra des gueux'' de John Gay, Centre dramatique de Wallonie.

1967 : ''L’instruction'' de Peter Weiss, Rideau de Bruxelles/R.T.B, rôle du procureur.

1970 : ''Je reviendrai à Badenburg'' de Charles Bertin, Rideau de Bruxelles, mise en scène avec Pierre Laroche.

1975 : ''Les maxibules'' de Marcel Aymé, mise en scène Lucien Binot, Théâtre de l’Ancre.

1975 : ''Tartuffe'' de Molière, transposition et mise en scène de Claude Volter, Comédie Claude Volter, rôle de Malesherbes/Orgon.

1976 : ''Tartuffe'' de Molière, mise en scène Marcelle Dambremont, Théâtre de l’Ancre, rôle-titre.

1976 : ''Les travaux et les jours'', Centre dramatique ardennais, mise en scène avec Jacques Herbert.

1976 : ''Black Comedy'', de Peter Shaffer, mise en scène Claude Vignot, Théâtre de l’Ancre - Comédie Claude Volter, rôle du Colonel Melkett.

1977 : ''L’escalier'', de Charles Dyer, mise en scène Jean-Michel Thibault, Théâtre de l’Ancre - Comédie Claude Volter.

1977 : 'L’Oiseau vert'', de Carlo Gozzi, adaptation de Charles Bertin, mise en scène Pierre Laroche, Rideau de Bruxelles, rôle de Truffaldin.

1978 – 79 : ''Germinal'', d’Émile Zola, adaptation de Raymond Finet, mise en scène Jacques Herbert, Théâtre de l’Ancre/RTBF.

1979 : ''L’otage'', de Paul Claudel, Théâtre de l’Ancre (mise en scène et interprétation).

1979 – 1980 : ''Célimare le bien-aimé'', d’Eugène Labiche, mise en scène Frédéric Latin, Théâtre de l’Ancre/Théâtre du Nouveau Gymnase, rôle-titre.

1981 : ''Schweyk dans la deuxième guerre mondiale'', de Bertolt Brecht, mise en scène Guy Kayat, Théâtre du Nouveau Gymnase /Théâtre 71-Scène nationale de Malakoff, rôle-titre.

1981 : ''Monsieur chasse!'', de Georges Feydeau, Théâtre royal des Galeries, mise en scène Jean-Pierre Rey, rôle de Duchotel.

1982 :''Douze hommes en colère'', de Reginald Rose, mise en scène Jean-Pierre Rey, Théâtre royal des Galeries, dixième juré.

1982 : ''Romulus le grand'', de Friedrich Dürrenmatt, mise en scène Michaël Nash, directeur de l'Université des Arts de Philadelphie), Théâtre du Nouveau Gymnase, rôle de Zénon l’Isaurien.

1982 : ''Le Père Goriot'', d'Alain-Guy Jacob d'après Honoré de Balzac, mise en scène Frantisek Stepanek (directeur du Théâtre de Vinohrady), Théâtre du Nouveau Gymnase, rôle-titre.

1984 : ''Yalta'', de Vladimir Volkoff, mise en scène Vladimir Volkoff, Théâtre d’Art, rôle de Staline (création au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles). 

Spectacles poétiques

1955 : ''Poètes d’hier et d’aujourd’hui'', Théâtre royal du Parc direction artistique et interprétation.

1956: ''Un siècle de poésie'', Théâtre royal du Parc direction artistique.

1970 – 1972 : «''La vie à vivre'' et ''Burlesco'', jazz, poésie et chansons avec Paul Louka, Lucienne Troka et William Albimoore.

1977 : ''Poèmes du XXe siècle'', conception et interprétation.

1980 : Récital de poésie Robert Delieu.

1990 : ''La fête à Norge'', mise en scène et interprétation, Atelier poétique de Wallonie.

Depuis 1985, des rencontres, des lectures et des spectacles poétiques sont régulièrement organisés à la maison de la poésie et de la langue française deWallonie-Bruxelles. Certains d'entre eux ont été donnés ailleurs, notamment à Paris et Québec.

Discographie

Achille Chavée : Poèmes et aphorismes dits par Robert Delieu, Paul Louka et l'auteur / Textes choisis par Freddy Plongin (Le Daily-Bul, 1971).

Jacques Brel dit par Robert Delieu (Decca). 

Décorations et récompenses

Officier d’Ordre de la couronne.

Chevalier de l’Ordre du Mérite agricole (France).

Antenne de cristal 1978 (télévision).

Antenne de cristal 1984 (radio).

Gaillarde d’argent.

Prix Blondeau de la ville de Namur.

Bibliographie

Louis Petit "On en parlait déjà ... Les grands débats du Magazine de l'Homme. RTB Namur 1970-1975, Editions namuroises, diffusion Presses universitaires de Namur, 2010, 224 pages.

Liens externes

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Maison de la Poésie et de la Langue française Wallonie-Bruxelles

Atelier poétique de Wallonie