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La représentation des animaux dans l'art est un thème artistique classique et ancien. La figure animalière a été représenté par un grand nombre de civilisations sur tous les supports (métal, peinture, bronze, os, etc.). Cette forte présence de la figure animalière tient à la proximité entre l'Homme et l'animal. Les plus anciennes représentations animalières connues à ce jour sont celles de la grotte de Nerja en Andalousie datant de 42000 ans. Toutefois, pendant longtemps la figure animale avait avant tout une valeur symbolique il est représenté à la place d'autre chose, ce n'est qu'au XVIIe siècle pour la peinture et au XIXe siècle pour la sculpture que l'animal et sa représentation devient un véritable sujet d'art.

Là où la figure animale avait une forte symbolique religieuse comme en Égypte antique, cette symbolique s'estompe durant le Moyen-Âge où l'animal est considéré comme une création imparfaite de Dieu mais qui conserve une forte symbolique : le dragon représente le mal absolu (par exemple Saint-Georges terrassant le dragon), là où la licorne représente la pureté. C'est également à cette époque qu'apparaissent les bestiaires remplis pour parti de créatures fantastiques. A partir de la Renaissance, certains artistes se livrent à une étude presque scientifique des animaux comme Léonard de Vinci (Étude de chevaux, Royal Collection) ou Albrecht Dürer (Le Lièvre) ouvrant la voie au courant naturaliste. Le XVIIIe siècle marque également l'essor des portraits équestres de la noblesse. Le XIXe et le XXe siècle marque le véritable essor de l'art animalier avec par exemple les œuvres de Robert Hainard.

L'animal dans les arts graphiques

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Pendant la Préhistoire

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Dessin d'un cheval avec sa robe d'hiver, grotte de Las Monedas (Cantabrie)

L'art préhistorique qu'il soit pariétal ou rupestre est caractérisé par l'omniprésence de la représentation des animaux[1] et les humains sont d'ailleurs le plus souvent représenté dans un style assez rudimentaire ou composite avec par exemple l'homme à tête d'oiseau dans la grotte de Lascaux ou encore le chamane dansant de la grotte des Trois-Frères[2]. La représentation animale se caractérise par son intention d'imiter le vivant et un certain sens du détail tel que la représentation de la robe d'hiver pour un cheval ou celle des vibrisses pour un félin. Ces détails permettant d'identifier le sexe de l'animal ou certains comportements[3][4].

Toutefois, ce soucis d’une certaine forme de réalisme tient d’avantage au respect de certains canons assez stricts[4] ayant trait tant au sujet en lui-même avec un bestiaire bien spécifique (cheval, bison, aurochs) avec des variations selon l’aire géographique que de la manière de les représenter (de profil avec les cornes et les sabots rabattus dans le plan)[1]. Il arrivent cependant que les animaux représenté s’éloigne de ce réalisme avec la présence de créatures imaginaires tel la « Licorne » de la grotte de Lascaux[5] ou bien de créatures composé de différentes parties d’animaux distincts[6][7]. Enfin, les figures thérianthrope quant à elle sont construite de manière similaire : la partie supérieur du corps est animal et la partie inférieure humaine.

Ces figures composites laissent à penser que certaines représentations animales pourraient être figuratives, elles ne seraient que le symbole d'une autre créature et non un simple caprice artistique. Leur récurrence laissant à penser qu’il s’agit d’un thème iconographique à part entière[6]. La représentation animalière semble donc avoir une signification plus grande que la simple représentation du réel, mais possède sans doute une signification métaphysique. D’autant qu’il existe une grande différence entre les animaux représentés et les animaux consommés par les Hommes, majoritairement du rennes[8][9], alors qu’il n’est représenté qu’à une seule reprise[10]. Par ailleurs l’association de différentes figures animales sur un même panneau ou une même paroi est vraisemblablement un choix et non le fruit du hasard, témoignant d’une volonté organisatrice[11][12]. Cette volonté peut également être étendue à l’échelle du site, ainsi à Lascaux, les bisons se situent majoritairement dans les profondeurs de la grotte là où les aurochs se trouve majoritairement dans la partie antérieure[13].

Les œuvres pariétales se caractérisent également par l’usage qui est fait du support dans la réalisation de l’oeuvre, ainsi dans la grotte de Bernifal un bloc rocheux ressemble plutôt bien à une tête de bison et l’artiste s’est contenté de figurer l’oeil du bovidé. Les œuvres devaient donc être réalisé après un examen attentionné des parois, la lumière semble avoir également un certain rôle, la lueur des les lampes à graisses ayant tendance à accentuer les ombres portées par les reliefs naturels[14][15]

Antiquité

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Grèce Antique

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L’époque grecque voit par le prisme de sa mythologie, le développement d’un grand nombre de figures mélangeant homme et animal comme les sirènes des êtres mi-femme mi-oiseau ou encore les centaures mi-homme mi-cheval et les hybrides sont le plus souvent associés à des monstres et sont souvent le fruit d’une transgression sexuel entre l’homme et l’animal comme le Minotaure.

De manière classique, les centaures sont les hybrides les plus représenté à partir du VIIIe siècle a.v J.-C., il bénéficie par ailleurs d’un traitement singulier puisqu’il ne s’agit pas ici d’un individu isolé, mais bel et bien d’un groupe avec des individus clairement identifiés (Chiron, Pholos, Nessos dont le combat avec Héraclès est une scène particulièrement représenté sur les vases)

Moyen-Âge

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  1. a et b Marc Groenen. Le statut de l’animal dans l’art pariétal du Paléolithique supérieur. S. Peperstraete (ed.), Animal et religion, Bruxelles, Édition de l’Université de Bruxelles, 23, p. 37-51, 11 fig. (coll. Problèmes d’histoire des religions), 2016
  2. Denis Vialou, « Singularité des représentations humaines paléolithiques ». In: Histoire de l'art, N°37-38, 1997. Figures. pp. 3-13.
  3. Jean Clottes, Marilyn Garner et Gilbert Maury, « Bisons magdaléniens des cavernes ariégeoises », dans Bulletin de la Société préhistorique de l’Ariège, t. 49, 1994, p. 15-49
  4. a et b Jean Clottes, Une vie d’art préhistorique, Grenoble, Jérôme Millon, 2015, p. 904-929
  5. Robert Bégouën, « Les figurations imaginaires. iii. Les animaux irréels », dans GRAAP, L’art pariétal paléolithique. Techniques et méthodes d’étude, Paris, Comité des Travaux historiques et scientifiques, Ministère de la Recherche, 1993, p. 207-210
  6. a et b Marc Groenen, « Thèmes iconographiques et mythes dans l’art du Paléolithique supérieur », dans Marc Groenen, dir., Art du Paléolithique supérieur et du Mésolithique. Actes du 14e Congrès de l’UISPP, Liège, 2001, Oxford, Hadrian Books, 2004, p. 31-40 (British Archaeological Reports – International Series, vol. S1311)
  7. Sophie Tymula, « Figures composites de l’art paléolithique européen », dans Paléo, t. 7, 1995, p. 211-248.
  8. Jean Bouchud, « La faune de la grotte de Lascaux », dans Arlette Leroi-Gourhan et Jacques Allain, éd., Lascaux inconnu, Paris, CNRS, 1979 (12e supplément à Gallia Préhistoire), p. 147-152
  9. Astrid Vannoorenberghe, « Étude complémentaire du matériel osseux de Lascaux », dans André Glory, Les recherches à Lascaux (1952-1963). Documents recueillis et présentés par Brigitte et Gilles Delluc, Paris, cnrs, 2008 (39e supplément à Gallia Préhistoire), p. 167-180.
  10. Norbert Aujoulat, ‘’Lascaux. Le geste, l’espace et le temps’’, Paris, Seuil, 2004, p. 153.
  11. Georges Sauvet et André Wlodarczyk, « Éléments d’une grammaire formelle de l’art pariétal paléolithique », dans L’Anthropologie, t. 99, 1995, p. 193-211
  12. Georges Sauvet et André Wlodarczyk, « L’art pariétal, miroir des sociétés paléolithiques », dans Zephyrus, t. 53-54, 2000-2001, p. 215-238.
  13. Norbert Aujoulat, Lascaux. Le geste, l’espace et le temps, Paris, Seuil, 2004, p. 153.
  14. Marc Groenen, Ombre et lumière dans l’art des grottes, Bruxelles, Université libre de Bruxelles, 1997
  15. Marc Groenen, Espaces-limites. L’art des grottes ornées au Paléolithique supérieur, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, sous presse (2016)