Utilisateur:Kndiaye/Sexe du cerveau

L'expression sexe du cerveau réfère à l'idée que le cerveau, l'organe de la pensée humaine, pourrait être sexué, c'est-à-dire différer entre les hommes et les femmes.

La question du dimorphisme sexuel du cerveau ou de la pensée est sans doute aussi vieille que la psychologie elle-même, mais elle continue de susciter un débat animé au sein de la communauté scientifique, débat qui est très largement médiatisé auprès du grand public avec souvent des présentations simplistes sinon erronées des données expérimentales et de leurs interprétations. Lorsqu'on aborde la question du sexe du cerveau deux types de questions (liées les unes aux autres) sont en réalité posées :

  • Sur le plan neurobiologique : La structure du cerveau, en tant qu'organe, présente-t-elle des différences entre hommes et femmes ? C'est le dimorphisme cérébral.
  • Sur le plan psychologique : La pensée des hommes et celle des femmes, diffère-t-elle dans ses mécanismes ? C'est le dimorphisme psychologique.

Les réponses apportées à ces questions dépassent le cadre proprement scientifique car l'existence de différences inter-sexes dans le fonctionnement psychologique est souvent invoqué pour justifier ou au contraire condamner l'existence de différences dans le statut social des hommes et des femmes au sein de la société, avec en filigrane les grands débats sur l'inné et l'acquis (ou nature/culture).


Le dimorphisme cérébral

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Hommes et femmes présentent bien entendu des différences anatomiques évidentes tant au niveau de l'appareil reproducteur que des caractères sexuels secondaires (comme la pilosité, la morphologie du squelette...). Ces différences constituent le dimorphisme sexuel anatomique. Chez de nombreuses autres espèces animales, on peut aussi observer un dimorphisme comportemental : mâles et femelles présenteront des comportements différents. C'est le cas des oiseaux où seul le mâle chante. L'hypothèse qu'il existerait des différences entre le comportement et même le mode de fonctionnement de la pensée des hommes et des femmes dans l'espèce humaine constitue le dimorphisme psychologique qui est au coeur du débat sur le sexe du cerveau.

Le dimorphisme dans l'anatomie cérébrale

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Dans le cas du cerveau, le premier élément présentant une caractéristique dimorphique est la taille, ou plus exactement le volume de l'encéphale qui se traduit par une masse plus importante du cerveau de l'homme en comparaison avec celui de la femme. Ainsi, en 1861, Paul Broca après examen de 432 cerveaux humains, conclut que le poids moyen du cerveau masculin est de 1325 grammes contre 1144 pour le cerveau féminin, soit une différence d'environ 16% en masse. Ces résultats se sont vus confirmer avec les progrès de l'imagerie cérébrale. Ainsi en 2001, une étude IRM[1] a montré que le volume du cerveau était respectivement de 1113 et 1022 cm³. Etant donné les différences moyennes entre la taille des hommes et des femmes (environ 10%) il n'est pas étonnant que le cerveau présente une différence dans son volume global, mais même rapportée à la taille du corps le cerveau des hommes est proportionnellement plus gros que celui des femmes, un état de fait qui n'est pas spécifique à l'espèce humaine.

Toutefois, les neurobiologistes sont aujourd'hui convaincus, en particulier après avoir mesuré que le cerveau d'Albert Einstein était relativement petit (environ 15% plus petit que la moyenne[2]), que la taille du cerveau n'est pas un indice très pertinent pour caractériser le cerveau. De façon plus précise, l'étude évoquée précédemment a rapporté des différences dans la taille de différentes sous-régions du cerveau, notamment celles qui seraient influencées par la présence d'hormone sexuelle androgène ou œstrogène au moment du développement cérébral. Par ailleurs, il semble que les aires du langage sont plus développées chez les femmes en proportion du reste du cerveau par rapport aux hommes.

Un autre élément qui a suscité l'intérêt des neurobiologistes est la densité de la substance blanche dans le cerveau. Ce tissu représente en effet les voies de transmission de l'information entre les neurones. Roger Gorski, professeur d'anatomie et de biologie cellulaire à l'UCLA, a montré, en IRM, une plus grande largeur du corps calleux (un important faisceau de substance blanche) chez les femmes.


Dimorphisme dans le fonctionnement cérébral

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Avec l'arrivée de nouveaux outil d'imagerie cérébrale fontionnelle, les neurobiologistes on exploré une autre voie en étudiant en quoi le fonctionnement du cerveau différait entre les sexes alors même que les sujets de l'expérience exécutent la même tâche.


Michael Lewis, professeur de pédiâtrie à l'école de médecine de l'Université du New Jersey, a montré les différences de comportement entre des nourrisons filles et garçons dès l'âge de 6 mois, avant que la culture puisse laisser sa marque. Le nourrison est installé devant un écran et une ficelle, qu'il peut tirer, commande l'affichage d'une image sur l'écran.

L'apprentissage, pour obtenir l'image sur l'écran, est également rapide chez les filles et les garçons. En débranchant secrètement la commande de l'apparition sur l'écran de l'image, on a observé une plus grande tenacité ou pugnacité, chez les grarçons que chez les filles, pour obtenir cette image qui persiste à ne pas s'afficher lorsque le bébé tire sur la ficelle.

Il est difficile et douteux de remonter le réseau (ou complexe) causal de l'enchevêtrement des facteurs hormonaux et neuronaux qui débouche sur cette différence entre la persévérance des garçons et le renoncement des filles. Déjà chez les rats et les singes, l'injection de testostérone, hormone mâle produite par les testicules, rend le sujet plus actif et plus agressif.

L'accord général, cependant, est sur de plus grandes habiletés verbales chez les femmes et de plus grandes habiletés spatiales chez les hommes. D'autre part et expérimentalement, on a constaté une tendance, de la part des inconnus, à parler aux nourrisons habillés en fille et à jouer à travers des objets avec les nourrissons habillés en garçon. Ce qui contribuerait à créer et à maintenir cet écart.

Mais, à la suite des lésions cérébrales des aires du langage situées sur l'hémisphère gauche, les femmes recouvrent plus rapidement et plus complè-tement de l'aphasie que les hommes. Les tomoscintillographies à positon PET (PET Scan ) montrent une plus grande répartition des activités neuronales dans une hémisphère et entre les hémisphères chez les femmes que chez les hommes pour le langage et la reconnaissance des formes par la vue et le toucher. Le cerveau masculin fonctionne beaucoup plus sur le mode séquentiel avec une nette prédominance de l'hémisphère gauche.

Selon Michael Boyle, professeur de psychologie à l'Université d'Iowa, cette plus grande activité cérébrale bilatérale chez les femmes, consacrée aux habiletés verbales, s'effectue au dépens des habiletés spatiales qui, alors, disposeraient moins de zones corticales disponibles. Cette hypothèse explicative se fonderait implicitement sur les vénérables lois de la conservation.


Le dimorphisme psychologique

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Rôles sociaux, sexe et genres

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Références

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  1. Normal Sexual Dimorphism of the Adult Human Brain Assessed by In Vivo Magnetic Resonance Imaging. Goldstein JM, Seidman LJ, Horton NJ, Makris N, Kennedy DN, Caviness VS Jr, Faraone SV, Tsuang MT. Cereb Cortex. 2001 Jun;11(6):490-7.
  2. The exceptional brain of Albert Einstein. Sandra F Witelson, Debra L Kigar, Thomas Harvey The Lancet. Vol 353, June 19, 1999

Bibliographie

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  • Cerveau d'homme, cerveau de femme ? de Doreen Kimura, Odile Jacob, Coll. Sciences, 2001
  • "L'Homme neuronal", Jean-Pierre Changeux, Fayard, Paris, 1983.
  • Jean-Pierre Changeux & Antoine Danchin, "Apprendre par stabilisation de synapses en cours de développement", dans "Le Cerveau humain", tome 2 de la série "L'UNITÉ DE L'HOMME", sous la direction d'Edgar Morin et de Massimo Piatelli/Palmarini, Seuil, Paris, 1974.

Liens connexes

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Liens externes

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(fr) http://www.un.org/womenwatch/daw/csw/gaspard45.htm

(fr) http://perso.orange.fr/marxiens/philo/foucault.htm

Catégorie:Neurosciences cognitives