Utilisateur:Lgdanny/Brouillon/Michel Brault
Naissance |
Montréal, Canada |
---|---|
Nationalité | Canadienne |
Décès |
(à 85 ans) Toronto, Canada — en voyage |
Profession |
réalisateur directeur de la photographie scénariste monteur producteur |
Films notables |
Les Ordres, Pour la suite du monde |
Michel Brault (né le à Montréal, mort le à Toronto) est cinéaste québécois. Il est considéré comme l'un des meilleurs cinéastes québécois du cinéma direct, le premier à faire une esthétique de la caméra à l'épaule, pratique aujourd'hui incontournable.
Dans les années 1960, Michel Brault est le pont entre le Québec et la Nouvelle Vague française, notamment grâce à sa collaboration avec Jean Rouch, montrant en Europe les acquis alors récents du cinéma direct (ou « cinéma vérité » pour les anglophones[pas clair]
À REFAIRE).
Biographie
modifierJeunesse et études
modifierMichel est né à Montréal, dans un milieu aisé, le 25 juin 1928. Sa mère, Céline Marchand, est la petite-fille de Félix-Gabriel Marchand, ancien premier ministre du Québec, et son père, Paul-Hector Brault, est courtier[1]. Ses parents désirent initialement qu'il fasse des études en architecture. Michel étudie d'abord au Collège Stanislas, à Outremont, où il fait son cours classique[2]. Il y fait la rencontre de Claude Jutra[2], qui l'incite à explorer sa passion pour le cinéma et la photographie[3]. Par la suite, en 1948, alors qu'ils étudient au Séminaire de Saint-Jean, il aide Claude avec son premier film, Le Dément du lac Jean-Jeunes (1948)[4].
L'année suivante, alors qu'ils étudient tous deux à l'Université de Montréal, Claude et Michel coproduisent Mouvement perpétuel (1949), qui remporte le prix du meilleur film amateur au Palmarès du film canadien, en 1950[1]. La même année, durant ses études en philosophie, Michel réalise un court métrage intitulé Matin (1950).
Début de carrière
modifierMichel est pour la première fois engagé comme caméraman à l'Office national du film du Canada (ONF), à Ottawa, durant l'été 1950. Il n'y demeure que trois mois, jugeant problématique l'environnement de travail anglophone unilingue[1]. Il y revient quelques années plus tard, en 1956, lorsque l'organisme déménage à Montréal, et y demeure comme caméraman jusqu'en 1965[1]. Au début des années 1950, entre temps, il écrit pour le magazine Découpages, fonde Cinéma 16, une société de production, et travaille comme photographe de mariage. Il assiste aussi le réalisateur Jean-Yves Bigras durant le tournage d'Aurore, l'enfant martyre (1952)[3] et travaille en collaboration avec Jacques Giraldeau, qu'il avait rencontré à l'Université de Montréal[2], sur la série Les petites médisances (1953-1954), diffusée sur les ondes de Radio-Canada[5].
De retour à l'ONF, Michel travaille comme caméraman sur deux courts documentaires non scriptés de la série Candid Eye réalisés par Terence Macartney-Filgate, The Day Before Christmas (1958) et Police (1958)[6]. C'est dans ce contexte que Michel découvre une forme de cinématographie qui, grâce à l'avènement de caméras plus légères et maniables, cherche à saisir le moment présent et réel[4]. Il se retrouve aussi derrière la caméra pour le premier long métrage dramatique de Claude Jutra, Les Mains nettes (1958)[7]. C'est aussi en 1958 qu'il co-réalise avec Gilles Groulx le court documentaire Les Raquetteurs (1958), œuvre fondamentale dans le développement du cinéma direct[8].
Michel fait la connaissance Jean Rouch en 1959, lors d'un séminaire tenu à Santa Barbara, en Californie. L'année suivante, ce dernier l'invite à participer au documentaire Chronique d'un été (1960), qui inaugure en France le cinéma vérité, un genre proche du cinéma direct dont il s'avère précurseur. Michel est alors très actif au sein de l'ONF, où il fait partie, avec Claude Jutra, Pierre Perrault, Marcel Carrière, Claude Fornier et Gilles Groulx, de l'équipe francophone de l'ONF.
Mort
modifierMichel meurt subitement le 21 décembre, à Toronto, alors qu'il était en route pour se rendre au festival Film North, tenu à Huntsville en Ontario.
Obsèques et hommages
Œuvre
modifierMichel Brault est un pionnier du cinéma direct, un genre qui se développe simultanément en France, aux États-Unis et au Québec. Ce dernier vise à capter les évènements de façon directe afin de saisir les réalités de la vie quotidienne[10].
Importance de la lumière (voir entrevue)
Cinéma direct (vs Candid Eye voir wiki les raquetteurs) == importance du son "en direct" l contribue à inventer une nouvelle manière de faire du cinéma à l’ONF, tant au point de vue technique (caméra mobile et participante, éclairage ambiant, son en synchronie avec l’image) qu’au point de vue de l’approche (fréquentation préalable des gens filmés, travail d’équipe). C’est avec ses amis et collaborateurs Pierre Perrault, Claude Jutra, Marcel Carrière, Claude Fournier et Gilles Groulx qu’il contribue à la création d’un nouveau langage cinématographique et qu’il donne au cinéma canadien-français son identité. ENTREVUE ONF
souveraineté et révolution tranquille
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/quebec/evenements/1290
https://www.erudit.org/fr/revues/sequences/2008-n256-sequences1096812/45105ac.pdf
Cinéma direct#:~:text=Le cinéma direct a été,d'en transmettre la vérité.
Issu d'une famille aisée, Michel Brault fait ses classes à l'Office national du film du Canada (ONF) comme éclairagiste à l'époque de l'omniprésence de l'éclairage hollywoodien[11] dans les « documentaires » tournés en studio. Il se démarque par un éclairage épuré s'inspirant de la lumière ambiante, une prédilection pour le grand angulaire, une grande mobilité définie par les déplacements des personnages et des cadrages centrés sur la figure humaine au détriment du décor.
Il est de la plupart des œuvres phares du cinéma direct à l'ONF, depuis Les Raquetteurs (1958) — premier exemple de caméra à l'épaule — et notamment Pour la suite du monde de Pierre Perrault (1963)… Il signe aussi Les Ordres, film incontournable sur la Crise d'Octobre survenue au Québec en et qui lui a valu le prix de la mise en scène lors du Festival de Cannes 1975.
Passionné de technique, il collabore avec le fabricant de caméras Éclair à la création de caméras conçues spécialement pour le tournage à l'épaule. Par ses réflexions sur le médium, et par sa pratique, par sa polyvalence, et par son intelligence technique et théorique du cinéma, il aura eu une influence considérable, contribuant notamment à l'établissement d'une grande tradition de directeur de la photographie-caméraman québécois travaillant avec des équipes réduites, de façon très légère, et dont Pierre Mignot et André Turpin sont les descendants.
Il incarne l'esprit d'innovation et les préoccupations éthiques du cinéma vérité à la section française de l'ONF.
Filmographie
modifierRéalisateur
modifier- 1958 : Les Raquetteurs, coréalisé avec Gilles Groulx
- 1961 : Chronique d'un été de Jean Rouch et Edgar Morin (collaboration de Michel Brault)
- 1961 : La Lutte, coréalisé avec Claude Fournier, Marcel Carrière et Claude Jutra
- 1961 : Québec USA ou l'invasion pacifique avec Claude Jutra
- 1962 : Les Enfants du silence
- 1963 : Pour la suite du monde, coréalisé avec Pierre Perrault
- 1964 : Geneviève
- 1964 : Le Temps perdu
- 1967 : Entre la mer et l'eau douce
- 1968 : Les Enfants de Néant
- 1969 : Éloge du chiac
- 1971 : L'Acadie, l'Acadie?!?, coréalisé avec Pierre Perrault
- 1974 : Les Ordres
- 1974 à 1980 : Le Son des français d'Amérique, coréalisé avec André Gladu
- 1988 : L'Emprise
- 1989 : Les Noces de papier
- 1991 : Montréal vu par…
- 1992 : Shabbat Shalom!
- 1994 : Mon amie Max
- 1999 : Quand je serai parti... vous vivrez encore
Directeur de photographie
modifier- 1958 : Les Mains nettes de Claude Jutra
- 1961 : Golden Gloves de Gilles Groulx
- 1963 : À tout prendre de Claude Jutra
- 1967 : Entre la mer et l'eau douce
- 1967 : Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir[12]
- 1969 : Entre tu et vous de Gilles Groulx
- 1970 : Un pays sans bon sens! de Pierre Perrault
- 1971 : Mon oncle Antoine de Claude Jutra
- 1972 : Le Temps d'une chasse de Francis Mankiewicz
- 1973 : Kamouraska de Claude Jutra
- 1975 : Le Temps de l'avant d'Anne-Claire Poirier
- 1979 : Mourir à tue-tête d'Anne Claire Poirier
- 1980 : Les Bons Débarras de Francis Mankiewicz
- 1981 : Threshold de Richard Pearce
- 1982 : La Quarantaine d'Anne Claire Poirier
Scénariste
modifierMontage
modifierPrix et distinctions
modifier- 1974 : Prix L.-E.-Ouimet-Molson
- 1975 : Prix Victor-Morin
- 1975 : Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, pour Les Ordres
- 1980 : Prix Molson
- 1983 : Genie Award pour Threshold
- 1986 : Prix Albert-Tessier
- 1993 : Prix Luce-Guilbeault
- 1996 : Prix des arts de la scène du Gouverneur général
- 2003 : Prix Guy-L'Écuyer
- 2003 : Officier de l'Ordre national du Québec
- 2005 : Prix Jutra-Hommage
Notes et références
modifier- « Michel Brault », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le )
- Pierre Jutras, « Entretien avec Michel Brault », Copie Zéro, no 5, (lire en ligne )
- Yves Laberge, « Un témoin privilégié du cinéma québécois: entrevue avec Michel Brault », Cap-aux-Diamants, no 38, , p. 40 (lire en ligne )
- Catherine Perreault, « Michel Brault (1928-2013) », sur Lire ONF, (consulté le )
- « Michel Brault. Director, Screenwriter, Editor, Cinematographer (b. June 25, 1928 Montreal, Quebec - d. September 21, 2013 Toronto, Ontario) », sur Canadian Film Encyclopedia (consulté le )
- « Candid Eye Series » , sur Canadian Film Encyclopedia (consulté le )
- « Les Mains nettes », sur Canadian Film Encyclopedia (consulté le )
- Gabriel Anctil, « Michel Brault, Les Raquetteurs et les débuts du cinéma direct », Séquences, no 256, , p. 27 (lire en ligne )
- René Prédal, « Biographie de Michel Brault (1928-2013) » , sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
- Michel Houle et Alain Julien, Dictionnaire du cinéma québécois, Montréal, Fides, , 366 p. (ISBN 0775506990), p. 262
- Description de l'éclairage hollywoodien
- (en) « Distribution », sur radio-canada.ca (consulté le ).
Bibliographie
modifierYves Laberge, « Un témoin privilégié du cinéma québécois: entrevue avec Michel Brault », Cap-aux-Diamants, no 38, , p. 40-43 (lire en ligne )
Médiagraphie
modifierVoir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Rencontre avec Michel Brault à la Cinémathèque québécoise, le 29 mars 2005 » (texte)
- [vidéo] « De l'OFFICE au Box-OFFICE (1940-1970) », sur cinemaduquebec.com (1 h 35 min 15 s)