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Themes et analyses

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Masculinité et représentation de la femme

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Certains commentateurs ont noté la Masculinité comme thème principale de True Detective. Christopher Lirette du journal Southern Spaces, a déclaré que cette série portait sur "des hommes vivant dans un monde fortement masculin" et les femmes sont décrites comme "des personnes à sauver ou des obstacles érotiques" comme dans les films Assurance sur la mort (1944) et Chinatown (film) (1974).[1] Willa Paskin, journaliste à Slate, a déclaré que la représentation des personnages féminins dans True Detctive - en tant que travailleuses du sexe, défuntes ou "femme acariâtre" semble révéler une intention de refléter la" vision limitée du monde de ces protagonistes et la culture très masculine de la police du Sud des États-unis dans laquelle ils évoluent.[2] Certains commentateurs voient le personnage de Hart comme la manifestation évidente de cette idée à travers sa vision conventionnelle des femmes, soit vierges, soit prostituées, ainsi que la manière dont il traite les personnages de Maggie et d'Audrey.[1][3][4] Quand Hart confronte les deux hommes qui ont eu des rapports sexuels avec Audrey, il leur fait payer leur manque de respecte envers la fille qu'il voit, de façon faussée, comme une personne qu'il doit à la fois protéger et contrôler.[3]

Dans son article pour Salon, Janet Turley a déclaré que les femmes "deviennent le reflet des hommes" étant donné que l'univers de True Detective est vu au travers de la perception des protagonistes.[5] Sam Adams de Indiewire soutient que l'histoire de la série est sur " les choses horribles que les hommes font aux femmes", dont la plupart ne sont jamais rapportées aux autorités ou ne font pas l'objet d'une enquête. Il a déclaré que le rôle des personnages féminins est beaucoup plus profond car comme on peut le voir Cohle souffre à cause de son ex-femme et de la mort de sa fille, et Hart est "incapable de traiter de manière appropriée les femmes de la série".[6] Selon Scott Wilson, chargé de cours en études culturelles à l'Université de Kingston, les femmes sont catégorisées comme les "surmoïques, les obscènes ou les sacrées."[7] Maggie, dans l'interprétation de Wilson, est dépeinte comme l'épouse surmoïque qui " est trop demandante envers son mari et son partenaire, ce qui les détourne de leur rôle de policier".[7]

La philosophe Erin K. Stapleton souscrit à la théorie selon laquelle le cadavre de Dora Lange sert "de base et de direction selon lesquelles la communauté de True detective est formée".[8] C'est au travers du cadavre de Dora que l'équipe que forme Cohle et Hart est clairement articulée et en plus de leurs liens propres "la connaissance intime" de son corps est la base de toutes les autres relations dans leurs vies respectives.[8][9] Son récit influence donc, par procuration, le développement du caractère des deux protagonistes durant le dérouler de l'enquête.[10]

Religion

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La série True Detective explore le christianisme et la dichotomie entre la religion et la rationalité. Né dans une famille catholique pieuse, Pizzolatto raconte que lorsqu'il était enfant il voyait la religion comme une narration qui lui permettait "d'échapper à la réalité".[11] Selon Andrew Romano du The Daily Beast, la saison fait allusion à l'enfance de Pizzolatto et crée un parallèle entre le christianisme et la théologie surnaturelle de "Carcosa": "Les deux...sont des histoires. Des histoires que les gens se racontent pour échapper à la réalité. Des histoires qui 'violent tout les lois de l'univers.'"[11] Romano pense que ce message n'est pas une critique de la religion en soi, il montre plutôt comment "le pouvoir de raconter des histoires" et le zèle religieux "peuvent vous enrôler dans des choses de dingue."[11] Jeff Jensen de Entertainment Weekly a estimé que la série devenait plus consciencieuse grâce aux critiques de Cohle sur la religion, qu'il considère comme un moyen de commenter l'évasion de la culture pop.[12] Erin K. Strapleton a remarqué que les crimes commis dans True Detective -au travers des victimes, de l'implication de sacrifice et de la violence sexuelle- "répondent au christianisme conservateur dont ils sont issues et cherchent a exploiter les opportunités pour le plaisir de la transgression qu'offre une telle structure."[13]

La théoricienne Edia Connole a vu un lien entre le personnage de Philip Marlowe, le personnage de Lancelot dans Le Morte d'Arthur et le personnage de Cohle dans True Detective, tous trois "des chevaliers dont le devoir envers leur seigneur est tempéré par la dévotion à Dieu."[14] D'autres aspects de True Detective évoquent l'imagerie chrétienne, y compris la scène d'ouverture, qui, selon Connole, refléterait la crucifixion de Jésus. [15] L'auteur et philosophe Finn Janning soutien que l'évolution du personnage de Cohle illustre une affinité entre le Bouddhisme et le pessimisme philosophique.[16] Pessimiste autoproclamé, Cohle change, cependant, par une expérience de mort imminente dans le final de la saison, dans laquelle il a une épiphanie, voyant la mort comme un "amour pur": cela fait écho au concept bouddhiste de rigpa.[16]

Pessimisme et influences

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A publicity portrait of Chambers, circa 1903
Pizzolatto a utilisé Le Roi en jaune de Robert W. Chambers (photo) comme colonne vertébrale pour une grande partie de l'histoire de la saison.

Les critiques ont offert de nombreuses lectures de l'influence de la fiction d'horreur sur le récit de True Detective, examinant souvent l'influence du recueil de nouvelles de Robert W. Chambers, Le Roi en jaune (1895) et Thomas Ligotti.[17] Des allusions au Roi en jaune peuvent être observées dans la philosophie sombre de la série,[18] grâce à l'utilisation récurrente de "Carcosa" et du Roi en Jaune comme motifs tout au long de la série, et à l'utilisation du jaune comme signature thématique qui signifie la folie et la décadence. [19] Pizzolatto a été accusé d'avoir plagié Ligotti en raison de similitudes étroites entre les lignes du scénario de True Detective et le texte du livre non fictionnel de Ligotti, The Conspiracy Against the Human Race (2010)- accusations niées pas Pazzolatto, tout en reconnaissant l'influence de Ligotti. [20]

D'autres philosophes et écrivains sont identifiés comme des références tels que Arthur Schopenhauer[18], Friedrich Nietzsche[20], Gilles Deleuze[16], Ray Brassier, Emil Cioran et Eugene Thacker.[21] Mathijs Peters, dans un article pour Film International, soutient que True Detective explore la philosophie schopenhauerienne à travers son approche de l'individualité, du renoncement à soi-même et de la bataille entre l'ombre et la lumière.[22] Ben Woodard note l'évolution de la philosophie dans la série, qui étudie un cadre où la culture, la religion et la société sont la conséquence d'une faiblesse biologique. Woodard écrit : "La programmation biologique est récupérée et les visions, les croyances et les personnalités acerbes redistribuées socialement prennent les rênes de fins incertaines, créant un monde où 'les gens partent'." [23] Même le cadre, soutient Fintan Neylan, met l'accent sur un monde "où la décrépitude de l'ordre humain ne peut être cachée".[24] "Ce n'est pas un endroit où l'espoir à fui, c'est un endroit où l'espoir ne pourrait jamais prendre racine. C'est de la population et de ces environs que la véritable horreur provient." [24] Neylan observe que les actions de Cohle ne sont pas motivées par sa misanthropie mais plutôt par une volonté de défier "ceux qui essaient de dissimuler ou de manipuler la fragilité des humains pour leur propre bénéfice."[25] Cohle affronte finalement "toute une histoire philosophique qui a pris son rôle comme celle de balayer la fragilité."[25] Christopher Orr, de The Atlantic a déclaré que True Detective était "Fincherien dans le meilleur sens du therme", une fusion de Se7en(1995) et Zodiac(2007), en raison de son sujet, d'une esthétique élégante et de son aura " vive et troublante".[26]

Certains commentateurs note l'influence de la bande dessinée dans la série. Adams compare Cohle au protagoniste de la bande dessinée The Courtyard d'Alan Moore et établi un parallèle avec Les Invisibles de Grant Morrison pour la brève exploration de la théorie M avec l'un des monologue de Cohle.[27] Le chroniqueur de ComicsAlliance et de New York, Abraham Riesman, cite Top 10 comme source d'inspiration pour le finale de la série basée sur le dialogue de la scène de cloture.[28][29]

Auteurisme

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Photo of a man with short hair and glasses wearing a suit at a film premiere
Cary Fukunaga (photographié en 2015) a réalisé la première saison dans son intégralité, avec Pizzolatto comme seul scénariste.Un tel arrangement est extrêmement rare dans la production télévisuelle et a suscité des lectures d'auteurs.

Un autre sujet de discussion majeur, parmi les critiques a été la sensibilité d'auteur dans True Detective. L'auteurisme est un cadre critique dans lequel les films (ou autres œuvres d'art) sont évalués comme des reflets de la vision personnelle d'auteurs individuels, généralement le réalisateur ou le scénariste.[30] La paternité d'une série télévisée est le plus souvent attribué au "showrunner", généralement le créateur d'une série qui remplit un double rôle de scénariste en chef et de producteur exécutif. Par exemple, le drame policier Twin Peaks (1990-91) est souvent interpréter comme le produit des visions contrastées de ses co-créateurs, David Lynch et Mark Frost, qui ont chacun exercé divers degrés de direction au cours de ses deux premières saison et pour les suites ultérieures. [31] Colin Robertson de The list considère Twin Peaks comme l'antécédent artistique de plus notable de la première saison de True Detective, voyant que les deux séries défient les clichés génériques des drames policiers et "utilisent les conventions de genre du roman policier comme un plongeoir sublimement subversif, et c'est à partir de là un saut pour raconter une histoire plus large."[32]


Du point de vue de la théorie de l'auteur, la première saison de True Detective se distingue par sa dépendance à un seul scénariste et à un seul réalisateur: non seulement Pizzolatto a servi de showrunner, mais lui et Fukunaga étaient à la tête de chaque épisode en tant qu'écrivain unique et directeur.[31] Le partenariat d'un seul scénariste et d'un seul réalisateur était pratiquement unique dans le milieu traditionnellement collaboratif de la production télévisuelle, car la plupart des séries impliquent une équipe de rédaction et un ensemble de plusieurs réalisateurs travaillant en tandem au cours d'une saison.[30][32] Scott Timberg pour Salon note que l'expérience d'écriture précédente de Pizzolatto n'était pas dans le cinéma ou la télévision mais dans la fiction littéraire, une "forme plus purement auteuriste" pour laquelle le contrôle créatif total par un auteur individuel est la norme.[33]


Fukunaga n'a pas continué la réalisation pour la deuxième saison, qui comportait à la place six réalisateurs sur huit épisodes, et Pizzolatto a conservé le rôle de scénariste. Ayant eu des critiques mitigées, la saison deux a incité les critiques à réévaluer la perspective "auteuriste" de la saison précédente. Un consensus critique a soutenu que, avec le recul, la réponse à la première saison avait surestimé l'étendue de la responsabilité créative individuelle de Pizzolatto.[31][30] Ryan Lattanzio pour Indiewire a avancer que la direction de Fukunaga de la première saison dans son intégralité avait abouti à une vision cohérente qui contrebalançait «la tendance de Pizzolatto à écraser et à faire du réchauffer».[34] Inversement, Brian Tallerico de RogerEbert.com a reconnu l'opinion commune selon laquelle Fukunaga avait fourni un "équilibre" à "l'écrasement de Pizzolatto", mais a soutenu que "l'équilibre venait également" de Harrelson et McConaughey jouant contre les stéréotypes avec des rôles sérieux, car les deux acteurs étaient "largement connu comme étant des "mecs décontractés", souvent dans les comédies autant qu'au théâtre."[35]

Références

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Bibliographie

  • (en) Gary J. Shipley, True Detection, Schism Press, (ISBN 0692277374)

Notes

  1. a et b Christopher Lirette, « Something True about Louisiana: HBO's True Detective and the Petrochemical America Aesthetic » [archive du ], sur Southern Spaces, Emory University,
  2. Willa Paskin, « True Detective Does Have a Woman Problem. That's Partly Why People Love It » [archive du ], sur Slate, The Slate Group,
  3. a et b Alyssa Rosenberg, « Why Men Should Want 'True Detective' To Have Great, Nuanced Female Characters » [archive du ], Think Progress, (consulté le )
  4. Molly Lambert, « Her Looming Shadow Grows: The Complex Women of True Detective » [archive du ], Grantland,
  5. Janet Turley, « 'True Detective' has a woman problem » [archive du ], sur Salon,
  6. Sam Adams, « Female Bodies and the Philbrosophy of 'True Detective' » [archive du ], Indiewire, (consulté le )
  7. a et b Shipley 2014, p. 160
  8. a et b Shipley 2014, p. 170
  9. Shipley 2014, p. 164
  10. Shipley 2014, p. 173
  11. a b et c Andrew Romano, « 'True Detective's' Godless Universe: is the HBO Show Anti-Christian? » [archive du ], sur The Daily Beast, The Newsweek Daily Beast Company,
  12. Jeff Jensen, « 'True Detective' post-mortem: Unraveling the mysteries » [archive du ], sur Entertainment Weekly,
  13. Shipley 2014, p. 169
  14. Shipley 2014, p. 63
  15. Shipley 2014, p. 61
  16. a b et c Finn Janning, « True Detective: Pessimism, Buddhism, or Philosophy? » [archive du ] [PDF], sur Journal of Philosophy of Life,
  17. Michael Calia, « Writer Nic Pizzolatto on Thomas Ligotti and the Weird Secrets of 'True Detective' » [archive du ], sur The Wall Street Journal,
  18. a et b Michael Calia, « The Most Shocking Thing About HBO's 'True Detective' » [archive du ], sur The Wall Street Journal,
  19. Michael M. Hughes, « The One Literary Reference You Must Know to Appreciate True Detective » [archive du ], io9,
  20. a et b Todd Leopoldo, « 'True Detective' writer accused of plagiarism » [archive du ], CNN,
  21. Lincoln Michel, « A 'True Detective' Reading List » [archive du ], BuzzFeed,
  22. Mathijs Peters, « 'A Giant Gutter in Outer Space': On the Schopenhauerian Themes of HBO's hit series True Detective » [archive du ], sur Film International, Intellect Ltd.,
  23. Shipley 2014, p. 110
  24. a et b Shipley 2014, p. 81
  25. a et b Shipley 2014, p. 82
  26. Christopher Orr, « True Detective: The Best Show on TV » [archive du ], sur The Atlantic, Hayley Romer,
  27. Sam Adams, « The Comic Books Behind 'True Detective' » [archive du ], Indiewire, (consulté le )
  28. Abraham Riesman, « Was There a Hidden Comic Book Homage in the True Detective Finale? » [archive du ], sur New York, New York Media,
  29. Adam and Mark Stewart, « The Expert's Guide To HBO's 'True Detective' And Weird Comic Book Fiction » [archive du ], ComicsAlliance,
  30. a b et c James Poniewozik, « True Detective, Louie, and the Limits of TV Auteurism » [archive du ], sur Time,
  31. a b et c Lindsay Hallam, « May the Giant Be with You: Twin Peaks Season Two, Episode One and the Television Auteur » [archive du ], sur Senses of Cinema,
  32. a et b Colin Robertson, « Mad Men, True Detective and the rise of the TV auteur » [archive du ], sur The List,
  33. Scott Timberg, « The dangers of auteur TV: How 'True Detective' went from critical darling to laughingstock » [archive du ], sur Salon,
  34. Ryan Lattanzio, « Lynch, Fincher, 'True Detective' and the Unknowable Future of Auteur TV » [archive du ], sur IndieWire,
  35. Brian Tallerico, « True Detective Returns to Style of First Season for Third Outing » [archive du ], sur RogerEbert.com,