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Le castrum de Dijon en Bourgogne est une ancienne muraille construite entre le IIIe siècle et le IVe siècle. Aujourd'hui ce castrum Divionense a presque entièrement disparu, seuls quelques vestiges archéologiques subsistent. Malgré les nombreuses recherches effectuées dans la littérature et les fouilles archéologiques, il est encore très difficile d'affirmer son origine et son emplacement exact.

Historique

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L'édification d'une première muraille

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Il existe plusieurs hypothèses concernant l'édification d'un premier castrum de Dijon. Premièrement, on pense qu'une première muraille fut édifiée à la fin du IIIe et le début du IVe siècle, probablement vers 273, sous la menace des invasions barbares, sous le Bas-Empire romain, par l'empereur Aurélien. Il fait construire ce castrum autour de la ville gallo-romaine de « Divio » (Dijon). Il s'agit d'une campagne de fortification des colonies de l'Empire en plein déclin. Cette muraille n'est pas esthétiquement soignée, elle a une fonction purement défensive. Cependant, certains chercheurs émettent l'hypothèse que cette première enceinte fut construite à la fin du IVe siècle, vers 396. Période qui voit apparaitre le christianisme à la place du paganisme. Si on suit cette hypothèse, ce serait les germains et non les romains qui auraient donc édifiés ce castrum.

Ces différentes hypothèses contradictoires, quant à la date de construction de cette première muraille, peuvent être erronées en raison de possibles restaurations. Dijon a subi en effet de nombreuses invasions,(incursions germaniques, mérovingiennes, sarrasines et normandes) ce qui a valu à la muraille de nombreuses réparations ; notamment quelques refontes de blocs d'origine architecturale ou funéraire pour combler les manques dans la structure. Comme la ville repousse une invasion sarrasine au VIIIe siècle, les réparations qui s'en suivent peuvent être à l'origine de l'hypothèse sur la date de création au VIIIe siècle.

Le second Castrum

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Au XIIe siècle, Dijon est ravagé par un incendie. On décide alors en 1137 d’édifier un second castrum. En effet, la première muraille étant très fragilisée, elle est reconstruite quasiment entièrement. Celle-ci est plus grande et plus épaisse. Cette seconde muraille subsiste jusqu’en 1438, quand Philippe le Bon ordonne son démantèlement.

La structure du castrum

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Ce second castrum mesurait 1183 mètres de long, pour une superficie de 11,12 hectares. L'épaisseur des murs variait entre 2 mètres (au niveau du Palais Ducal) et 4 mètres (près de l'église Saint-Etienne). Ensuite, il mesurait 9 mètres de haut. Ce mur était constitué de 33 tours majoritairement circulaires. Quelques-unes ont montré une apparence semi-circulaire. Le Castrum possédait également 4 portes : 1. La porte aux Lions

2. La porte Vacange

3. La portelle Saint-Etienne

4. La portelle du Bourg

On a souvent imaginé que ces portes se trouvaient aux quatre points cardinaux. Cependant, les fouilles archéologiques ont démontré qu'elles se trouvaient davantage aux abords des angles du castrum.

La cartographie du castrum

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Dijon n'apparaît pas sur les cartes de l'Empire Romain, ce qui laisse à supposer le peu d'importance de la ville. Pourtant, la ville est assez développée pour disposer assez tôt d'un castrum. Il faut attendre le XVIe siècle pour connaitre la cartographie de la ville de Dijon. La plus ancienne carte date de 1574 et est réalisée par Edouard Bredin. Cependant, sur sa carte le Castrum ne figure pas. En effet, le XVIe siècle est connu pour le démantèlement des murailles désignées comme obsolètes. En revanche, quand Le Pautre réalise son plan de Dijon en 1696, il dessine une muraille déjà disparue. Il transcrit en réalité la description de Grégoire de Tours par le dessin. Pierre Joseph Antoine réalise le même procédé sur son plan au XVIIIe siècle.

Les vestiges

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Beaucoup de vestiges du castrum sont présents dans la ville de Dijon. Ils ne sont malheureusement pas très visibles. Il peut s'agir de fondations, de parties de mur ayant servi d'appui à des constructions modernes et enfin de quelques tours. Il faut souvent se rendre dans des propriétés privées pour découvrir le vestige d’une partie du mur. De plus, sur les 33 tours que nous décrit Grégoire de Tours, une seule est encore bien visible. On trouve quand même les vestiges de 5 tours.

-Rue Buffon : l’Hôtel dédié à Buffon possède des vestiges du castrum Divionense. On trouve la présence d’un fragment de la muraille du IIIe siècle, long de 2 mètres et haut d’un mètre.

-Rue Chabot-Charny : dans cette rue subsistent plusieurs vestiges de la muraille. Premièrement, on trouve un garage adossé à un mur montrant quelques restes du castrum. Ensuite, au fond d’une cour on trouve un pan de mur de 4 mètres de long et 3 mètres de haut. Aucun parement n’est visible dessus, on suppose qu’une maison a été accolée au Moyen-Âge, le détruisant ainsi. Cependant, on remarque que les pierres qui le composent sont plates et en calcaire, comme celles retrouvées en partie nord-est de l’enceinte. Enfin, dans cette rue il est probable qu’une porte romaine ait été découverte avec des blocs richement décorés dans le style du Haut-Empire. Il pourrait s’agir de blocs appartenant au fronton de la porte. Ils sont ressemblants à ceux découverts vers le Palais Ducal.

-Rue du Petit Potet : on trouve au fond d’une cour d’un hôtel particulier les vestiges d’une partie de la muraille. Sous terre se trouve en effet un mur appartenant au castrum de Dijon.

-Rue Hernoux : L’hôtel Maleteste est entièrement appuyé sur la muraille au moment de sa construction au XVIe siècle.

-Musée François Rude : ce musée depuis 1949 renferme les seuls vestiges du castrum qui sont visibles pour la population. Dans cette ancienne église, un pan de la muraille sur 15 mètres de long subsiste. Beaucoup de vestiges archéologiques ont été extraits pour être exposés au musée Archéologique de la ville de Dijon.

-Le Palais Ducal : à l’emplacement du Palais Ducal des vestiges d’un mur plus épais ont été découverts. On émet l’hypothèse de la construction d’un premier palais avant celui des Ducs de Bourgogne au XIVe siècle, en 1365. Cependant, on manque de connaissances et notamment d’écrits antérieurs au Xe siècle pour assurer la présence d’un premier palais. A l’endroit de ce dernier, deux tours ont été découvertes. L’une se trouve à l’emplacement de l’ancienne Saint-Chapelle. De plus, une tour plus récente aurait été édifiée sur les fondations du castrum, entre la Tour Philippe le Bon et la cour de Flore. Il s’agit de la tour Pougeot. Enfin la première partie des travaux de restaurations du musée des Beaux-Arts de Dijon a permis de découvrir que la tour Philippe le Bon a été construite sur les vestiges d’une tour du castrum.

-Tour du petit Saint-Bénigne : Située au numéro 11 et 15 de la rue Charrue, il s’agit de la tour la mieux conservée. De plus, elle est classée aux monuments historiques depuis le 26 juillet 1922. Son nom provient d’une légende qui dit que le martyr Saint-Bénigne aurait été emprisonné dans cette tour. Elle montre tous les aspects architecturaux d’une tour antique, cependant on sait qu’elle a été restaurée à l’époque carolingienne.

Bibliographie

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BAUDOT Louis-Bénigne, Observation sur le passage de Monsieur Milin à Dijon, Les recherches historiques sur les antiquités de Dijon et ses environs, ed. L’imprimerie de Carion, Dijon, 1808.

LEGOUZ GERLAND Bénigne, Dissertation sur l’origine de la cille de Dijon et sur les antiquités découvertes sous les murs bâtis par Aurélien, Dijon, 1771.

DE TOURS Grégoire, Historia Francorum, livre III, chapitre 19, fin IVe siècle, traduction par LATOUCHE Robert, Les Belles Lettres, Paris, 1963.

LASSUS-MINVIELLE Clément, Les mystères du castrum de Dijon, Dijon, 2017.

Voir aussi

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