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Elsa Schmid-Kitsikis est professeur émérite à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève, membre titulaire formateur de la Société psychanalytique de Paris et membre formateur de la Société suisse de psychanalyse. Elle vit et travaille à Genève, sa ville d’adoption où, jeune étudiante, elle fut l’élève de Jean Piaget avant de devenir son assistante et de rédiger sa thèse de doctorat en psychologie sous sa direction ainsi que celle de d’Inhelder et de Ajuriaguerra.

Elle a toujours cherché à faire dialoguer ses différentes références, sans les opposer ou les hiérarchiser [1][2]

À l’institut Jean-Jacques Rousseau, qui deviendra la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE) de l’Université de Genève, Elsa Schmid-Kitsikis se consacre, aux côtés de Piaget, à l’étude de la connaissance. Au centre international d’épistémologie génétique qu’il fonde en 1955, Piaget s’entoure de chercheurs d’horizons divers pour travailler ensemble à la compréhension de l’accroissement des connaissances dans l’histoire de la pensée scientifique et dans le développement de l’enfant. Dans ce lieu de collaborations interdisciplinaires, Elsa Schmid-Kitsikis est nommée responsable de recherches et déploie celles-ci avec d’autres psychologues et pédagogues mais aussi physiciens, mathématiciens, biologistes, etc.

Sa curiosité et son besoin de construire des ponts avec d’autres référentiels pour la compréhension du fonctionnement humain l’amènent à s’intéresser à la pathologie. Quelques publications dans les années 60 cosignées avec Julian de Ajuriaguerra et René Diatkine en témoignent[3].

Elle propose d’utiliser les épreuves piagétiennes dans un contexte clinique et en fait sa thèse de doctorat L’examen des opérations de l’intelligence : Psychopathologie de l’enfant.

  1. Une approche affectivo-cognitive du processus de connaissance, Revue Française de Psychiatrie, 1985, Tome 3, No 5.
  2. Development of Mental Functioning. Integrative Approach to Psychoanalytic and Psychogenetic Theory, Human Development, 1987, 30, pp. 189-209.    
  3. L'examen des opérations de l'intelligence, Psychopathologie de l'enfant, Delachaux et Niestlé, 1969.

En 1973, Elsa Schmid-Kitsikis devient professeur et responsable, à l’Université de Genève, de la formation des psychologues cliniciens. Elle lutte pour que les étudiants reçoivent un enseignement théorique et pratique en psychologie clinique et non dans telle ou telle option théorique. Elle martèle à ses étudiants, mais aussi à ses collègues, que la psychologie clinique vise à une meilleure compréhension du fonctionnement mental d’un individu donné par le croisement de multiples regards et multiples éclairages offerts par différents axes théoriques[1]. Elle crée des « séminaires intégrés » au cours desquels plusieurs professeurs sont invités à expliquer aux étudiants leurs points de convergence et de divergence dans la compréhension du fonctionnement psychique.

Dans la tradition piagétienne, ses étudiants devaient passer deux demi-journées par semaine pendant une année à examiner des enfants « tout-venant » des écoles genevoises pour s’approprier totalement la démarche de compréhension du développement normal de l’enfant. L’énergie qu’elle déployait pour convaincre les systèmes universitaire et scolaire de la nécessité de cet exercice pour la formation des psychologues cliniciens n’avait d’égale que l’énergie qu’elle déployait pour assurer des places de stage pour ces mêmes étudiants dans les lieux de soins ambulatoires et hospitaliers. Selon elle, un psychologue clinicien doit maitriser la référence au développement normal de l’enfant pour mieux saisir les reliefs des particularités des issues pathologiques. En 1985 elle crée et dirige, au sein de la FPSE, le Centre de consultation et de traitement pour l’enfant et la famille, puis le centre de conseil psychologique pour les étudiants.

Procédant méthodiquement dans sa propre formation, comme dans celle de ses étudiants, Elsa Schmid-Kitsikis prit une année sabbatique pour écrire son ouvrage Théorie et clinique du fonctionnement mental (1985)[2] puis devint élève de la société parisienne de psychanalyse (SPP). Elle suivit tout le cursus de formation, le ponctuant de nombreuses publications et directions de collections[3]. Ainsi, lorsqu’elle se retira de sa chaire de psychologie clinique à la FPSE, elle poursuivit sa carrière en tant que psychanalyste.

Notes et références

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  1. The cognitive mechanisms underlying problem-solving in psychotic and mentally retarded children, in : Piaget and His School, Springer Verlag, New York, 1976, pp. 234-255. The development of hypothetico-deductive thinking and educational environment, in : Ecological Factors in Human Development, Ed. Mc Gurk, North Holland Publishers, 1976, pp. 139-154.    Du sujet épistémique au sujet clinique, (avec A. de Ribaupierre et L. Rieben), Archives de Psychologie, vol. XLIV, No 171, 1976, pp. 145-156.
  2. Théorie et clinique du fonctionnement mental, Bruxelles, Mardaga, 1985.
  3. Wilfred Ruprecht Bion, Psychanalystes d’Aujourd’hui, Paris, PUF, 1999 Pour introduire la psychologie clinique, Topos, Paris Dunod, 1999.            La passion adolescente, Paris, Ed. In Press, 2001. EDITION D’OUVRAGES: Crativité et/ou symptôme, direction (avec N. Nicolaïdis) d'un ouvrage collectif, Clancier- Guénaud, Paris, 1982, 230 pages. Le fonctionnement mental : Textes de base en psychologie (avec M. Perret-Catipovic et S. Perret-Vionnet. Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1991. Les concepts limites en psychanalyse (avec A. Sanzana), Delachaux et Niestlé, 1997. Avec M. Vermorel : René Diatkine psychanalyste de l’enfant, Pref. de Paul Denis, Lausanne, Ed. Delachaux et Niesté, 2001 Schmid-Kitsikis, E. (1976) The cognitive mechanisms underlying problem-solving in psychotic and mentally retarded children, in : Piaget and His School, Springer Verlag, New York, pp. 234-255. E. Schmid-Kitsikis, M. Perret-Catipovic et S. Perret-Vionnet (1991)  Les origines et les conditions de fonctionnement de l'activité mentale, in Le fonctionnement mental, Textes de Base, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, pp. 225-235. Schmid-Kitsikis, E. (1999) Sentir, ressentir : l’autosensorialité, « objet » d’une jouissance, Revue française  de psychanalyse, 1. Schmid-Kitsikis, E. (2002) Sensorialité et sensualité : Ferments de la sexualité infantile. Clinique psychanalytique de la sensorialité Coll. Inconscient et culture, Paris, Dunod. Schmid-Kitsikis, E. (2006).  « De la psychologie génétique à la psychanalyse », Psychanalystes qui êtes vous ? Paris, Dunod, p. 251-257.

Liens externes

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