Utilisateur:Michel Abada/Article en cours d'écriture/Prise du pouvoir par Vespasien

Montée au pouvoir modifier

  • août 69: les légions danubiennes acclament Vespasien et envahissent l'Italie en septembre
  • 29 octobre 69 : Marcus Antonius Primus prend la tête des légions favorables à Vespasien, 2e bataille de Bédriac, les vitelliens refluent sur Crémone où ils sont vaincus

Mucien modifier

After the death of Galba (69), Mucianus and Vespasian (who was at the time in Iudaea) both swore allegiance to Othon, but when the civil war broke out Mucianus persuaded Vespasian to take up arms against Vitellius, who had seized the imperial throne.

It was agreed that Vespasian should stay behind to settle affairs in the East, while Mucianus made his way through Asie Mineure and Thrace to attack Vitellius. He reached Rome the day after the death of Vitellius, and found Domitien, Vespasian's son, at the head of affairs, but until the arrival of Vespasian the real master of Rome was Mucianus who never wavered in his allegiance to Vespasian, whose favour he retained in spite of his arrogance.

Antonius marche sur Rome modifier

Après la bataille de Crémone, chaque camp se réorganise : les partisans de Vespasien dominent maintenant la plaine du Pô et les deux rives de la mer Adriatique. Antonius se pose en chef des forces de Vespasien, il veut poursuivre l’offensive et franchir les Apennins malgré l’approche de l’hiver. Mucien, légat de Syrie, progresse vers l’Italie avec ses légions. Les échanges de courrier entre Mucien et Antonius tournent vite à l’aigre : Mucien n’entend pas céder la direction du parti de Vespasien, tandis qu’Antonius s’irrite de ne pas voir reconnus son action et ses mérites. Les lettres orgueilleuses qu’il adresse à Vespasien ne contribuent pas à améliorer sa réputation[1]. Dans l’autre camp, Fabius Valens, général de Vitellius, abandonne son armée dans l’Italie centrale, afin d’aller chercher des renforts en Gaule et en Germanie. Tandis qu'Antonius envoie des lettres de contrordre aux unités qui faisaient route depuis la Germanie à l’appel des vitelliens, Fabius Valens est capturé près de Massilia et transféré en Italie. Cette capture provoque le ralliement à Vespasien de l’Espagne et des Gaules[2].

Antonius franchit les Apennins en Ombrie sans rencontrer de résistance. Près de Narni, les dernières troupes vitelliennes ont été abandonnées par les chefs. Pour les démoraliser, on exécute Fabius Valens et on exhibe sa tête, ainsi Antonius obtient leur capitulation[3].

La guerre civile semble s’achever mi-décembre 69, avec la perspective d’une abdication de Vitellius, négociée à Rome par Titus Flavius Sabinus, préfet de Rome et frère ainé de Vespasien. Antonius apprend la détérioration subite de la situation à Rome, les partisans de Vitellius refusent son abdication et assiègent Flavius Sabinus dans la forteresse du Capitole. Antonius gagne Rome aussi rapidement que possible, mais quand il arrive, le Capitole est en feu et Flavius Sabinus a été exécuté. Les soldats d’Antonius pénètrent dans Rome, malgré une ultime résistance dans les faubourgs et dans le camp des prétoriens, puis se livrent à une chasse à l'homme contre tous ceux qui semblent avoir été des soutiens de Vitellius[4],[5].

Le 20 décembre 69, le Sénat proclame Vespasien empereur et le désigne consul pour l'année 70 avec son fils Titus. Vitellius est appréhendé et sommairement exécuté quelques jours plus tard. Antonius doit se contenter des insignes consulaires.

Poursuite de la chronologie selon Tacite (Histoire IV) modifier

  • Tacite Histoire IV
  • 20 décembre 69: le Sénat proclame Vespasien empereur, Titus et lui sont nommés consul pour l'année 70 (alors qu'ils sont tous deux absents de Rome)
  • 22 (?) décembre 69: Vitellius est exécuté
  • Quelques jours plus tard: l’arrivée de Mucien à Rome met un terme à la puissance d’Antonius.
  • 1er janvier 70: le sénat, convoqué par Julius Frontinus (1), préteur de la ville, décerna aux lieutenants, aux armées, aux rois (2), des éloges et des actions de grâces.
  • peu après: Frontinus ayant abdiqué, Domitien prit possession de la préture ; son nom figurait à la tête des lettres et des édits, mais le pouvoir était aux mains de Mucien.
    • Mucien rempli l'âme d'Antonius de vains espoirs et de prétentions, mais mina ses forces en renvoyant dans son camp la septième légion, celle de toutes dont le zèle pour Antonius était le plus ardent ; la troisième, dévouée à Varus, retourna en Syrie. On conduisit en Germanie une autre partie de l'armée. Ainsi, purgée de ce qu'il y avait de plus turbulent, la ville reprit sa première forme, les lois leur autorité, les magistrats leurs fonctions.

Analyse critique du texte modifier

Le livre IV de Tacite commence ainsi:

Excès des Flaviens à Rome (4,1)

[4,1]

(

« 1) La mort de Vitellius avait fini la guerre plutôt que rétabli la paix. (2) Les vainqueurs, en armes dans la ville, poursuivaient les vaincus avec un acharnement implacable. Les rues étaient pleines de meurtres; le sang rougissait les places et les temples. On avait égorgé d'abord tout ce qu'offrait le hasard; (3) bientôt, la licence croissant de plus en plus, on arracha ceux qui se cachaient du fond de leurs retraites. Si quelqu'un se rencontrait jeune et de haute taille, homme du peuple ou soldat, il était massacré. (4) Enfin la cruauté, qui dans la première chaleur de la haine s'assouvissait avec du sang, fit place à la soif de l'or. (5) Plus d'asile respecté; plus de lieu qu'on ne fasse ouvrir, sous prétexte qu'il recèle des Vitelliens. (6) C'est alors qu'on se mit à forcer les maisons: la mort était le prix de la résistance. Un maître opulent ne manquait pas d'être désigné aux pillards par des esclaves pervers ou par des misérables de la lie du peuple; d'autres étaient montrés par leurs amis. (7) C'étaient partout des lamentations, des cris de désespoir, et toute la destinée d'une ville prise. On en vint à regretter les violences, naguère si odieuses, des soldats de Vitellius et d'Othon. (8) Les chefs du parti, si puissants pour allumer la guerre civile, étaient incapables de modérer la victoire: c'est que la force qui agite et remue les États est toujours plus grande chez les plus méchants, tandis que la paix et le bon ordre exigent des vertus. »

On est loin de la description de Flavius Josèphe, ceci pour bien montrer qu'aucun de ces textes ne doit être pris au pied de la lettre.

L'autre remarque c'est que les événement qui sont décrit ici suivent la mort de Vitelluis qui a eu lieu aux alentours du 21 décembre 69, ce qui suggère que le livre IV raconte les événements de la dernière semaine de 69 puis ceux de l'année 70. Jusqu'à l'arrivée de Murcien à Rome (4, 11) pas de problème.

Le livre IV raconte à nouveau des faits que Tacite avait déjà raconté dans son livre I:
Tacite rapporte ces faits en ces termes : « Verginius ne s’est pas aussitôt déclaré pour Galba : on doute s’il n’a pas voulu l’Empire ; on est sûr que les soldats le lui a offert [...] Un chef manque toutefois : Verginius, appelé à la cour sous un faux-semblant d’amitié, est retenu, accusé même, et l’armée voit dans ce traitement sa propre accusation[6]. » Bien que n'étant pas mis en cause officiellement par Galba, Verginius Rufus est remplacé par Hordeonius Flaccus à la tête du district militaire de Germanie supérieure[7].

La légion XXII Primigenia dans la crise de 69 modifier

En 69, la légion XXII Primigenia participe, en suivant les soldats de la IV Macedonica semble-t-il, à la rébellion de la garnison de Mayence contre l'empereur Galba. Elle reconnaît peu de temps après Vitellius en tant qu'empereur. Des détachements de la légion participent ensuite aux opérations contre Othon. À la fin de l'été 69, elle participe aux opérations contre Civilis sous les ordres du légat Caius Dilius Vocula pour tenter de mettre fin au siège de Vetera. Malgré la réussite de l'opération, les soldats rassemblés sous les ordres de Vocula se mutinent et massacrent le gouverneur Hordeonius Flaccus avant de se repentir et de se placer à nouveau sous les ordres de Vocula. La légion prête alors serment à l'empereur Vespasien, Vitellius étant mort. Elle retourne ensuite à Mayence qui est assiégée par des peuples germaniques (Chattes et Mattiaques). Vocula ayant été ensuite vaincu après la trahison de Iulius Classicus et Iulius Tutor, la légion est contrainte de prêter serment à l'empire des Gaules[réf. nécessaire]. Ce n'est qu'à l'arrivée de Petilius Cerialis qu'elle retrouve le chemin de la légalité romaine et contribue à la répression qui s'abat sur Iulius Classicus et ses partisans. Fin 70, sa garnison est déplacée en Germanie inférieure : la XXI s'installe à Xanten, où elle reste jusqu'au début des années 90.

L'extrême confusion dans les sources conduit certains historiens à dire que Flaccus a été massacré en autpmne 69, alors que Tacite écrit:

« La nouvelle du désastre de Crémone entraîne la défection des Gaules, et Hordeonius de son côté, triomphant des hésitations de ses troupes, leur fait prêter serment à Vespasien (4,31)

[4,31]

(1) Ces choses se passèrent en Germanie avant la bataille de Crémone, dont une lettre d'Antonius Primus annonça le succès. À cette lettre était joint un édit de Caecina; et le préfet de cohorte Alpinius Montanus, un des vaincus, avouait par sa présence la mauvaise fortune des siens. (2) Cette nouvelle agita diversement les esprits. Les auxiliaires gaulois, qui n'avaient ni attachement ni haine de parti, et qui faisaient la guerre sans enthousiasme, abandonnèrent Vitellius à la première proposition de leurs préfets. Les vieux soldats se décidaient moins vite: (3) Hordeonius Flaccus les poussa, les tribuns les pressèrent, et ils prêtèrent un serment que ne confirmaient ni les cœurs ni les visages. En prononçant la formule solennelle, ce ne fut qu'avec hésitation et à demi-voix qu'ils murmurèrent le nom de Vespasien: plusieurs même l'omirent tout à fait. »

Nous sommes donc en octobe 69 et Hordeonius Flaccus est toujours vivant.

Meurtre de Flaccus en IV, 36

Vocula force Civilis à lever le siège de Vetera, mais ne peut pas l'empêcher de prendre Gelduba; les légions tuent Hordeonius et Vocula n'échappe qu'à la faveur de la nuit (4,36)

[4,36]

(1) Cependant Civilis remet le siège devant Vetera: Vocula se rend à Gelduba, puis à Novaesium. Civilis prend Gelduba et livre, près de Novaesium, un combat de cavalerie où il remporte l'avantage. (2) Pour nos soldats, les succès et les revers les animaient également à la perte des généraux. Les légions, accrues des mille hommes de la cinquième et de la quinzième, demandent le don militaire; elles savaient que Vitellius avait envoyé de l'argent: (3) Hordeonius, sans se faire longtemps presser, le distribua au nom de Vespasien. La sédition en prit une nouvelle force; (4) ce ne furent plus que débauches, festins, rassemblements nocturnes, au milieu desquels se ralluma leur vieille haine contre Hordeonius. Ni lieutenant ni tribun n'osait leur résister, et la nuit avait ôté le frein de la honte: ils l'arrachent de son lit et le tuent. (5) Le même sort attendait Vocula, s'il ne se fût échappé à la faveur des ténèbres et sous les habits d'un esclave.

Puis on enchaîne avec la révolte des Bataves menés par Gaius Julius Civilis. Nous sommes toujours en 69.

Janvier 70 modifier

Vespasien et Titus, quoique absents, entrent en charge (4,38)

[4,38]

(1) Cependant le consulat de Titus et le second de Vespasien s'ouvrirent en leur absence, au milieu de la tristesse et des alarmes de Rome, qui aux maux réels ajoutait le tourment des peurs chimériques. L'Afrique, disait-on, était soulevée, et la révolution avait pour chef L. Pison, gouverneur de la province. (2) Cet homme n'était rien moins qu'un esprit turbulent; mais les tempêtes de l'hiver interrompant la navigation, le peuple, qui achète chaque jour les aliments de chaque jour, et pour qui le seul intérêt politique est celui des vivres, s'imagina que les ports étaient fermés, les convois retenus, et, comme il le craignait, il le crut. Ces bruits étaient accrédités par les Vitelliens, chez qui l'esprit de parti survivait à la défaite; ils ne déplaisaient pas même aux vainqueurs, dont toutes les guerres étrangères n'auraient pas assouvi les insatiables convoitises, bien loin que la guerre civile ait jamais eu de victoire qui pût les satisfaire.

1er janvier 70 modifier

Domitien est préteur, mais le pouvoir réel appartient à Mucien, qui en profite pour satisfaire ses rancunes; il brise l'influence d'Antonius (4,39)

[4,39]

(1) Le jour des calendes de janvier, le sénat,...

Début janvier 70 modifier

Le sénat réhabilite Galbe et condamne P. Celer en même temps qu'il s'en prend à d'autres délateurs (4,40-41)

[4,40]

(1) Le jour où Domitien fit son entrée au sénat,

Mucien réprime une sédition militaire (4,46) (En fait il n'est décrit ni une sédition, ni une répression)

Toujours janvier 70 modifier

Sur la proposition de Domitien, l'autre fils de Vespasien nommé Préteur, Flavius Sabinus est honoré de funérailles publiques[8].

On fait à Flavius Sabinus des funérailles nationales (4,47)

[4,47]

(1) Soit que le trésor fût réellement pauvre, ou afin qu'il le parût, le sénat résolut d'emprunter aux particuliers soixante millions de sesterces, et Pompeius Silvanus fut chargé de ce soin. (2) Bientôt la détresse cessa, ou peut-être la feinte. (3) On révoqua, sur la proposition de Domitien, les consulats que Vitellius avait donnés, et Flavius Sabinus fut honoré de funérailles publiques: exemples mémorables des caprices de la fortune, qui se plaît à rapprocher les grandeurs et les abaissements.

Meurtre de Piso => fash-back modifier

Meurtre de L. Piso, proconsul d'Afrique (4,48-50)

(1) Vers le même temps fut tué le proconsul L. Piso. Je raconterai le plus exactement possible l'histoire de ce meurtre, après avoir repris d'un peu plus haut quelques faits qui ne sont pas sans liaison avec l'origine et les causes de ces sortes de crimes. (2) Du temps d'Auguste et de Tibère,...

La confusion modifier

LI. Vespasien, après la bataille de Crémone et tant d'autres succès annoncés de toutes parts, apprit la mort de Vitellius : une foule de citoyens de tous les ordres affrontèrent avec autant de bonheur que d'audace les tempêtes de l'hiver pour lui en porter la nouvelle. Près de lui étaient les ambassadeurs du roi Vologèse, qui lui offraient quarante mille cavaliers parthes : grande et heureuse destinée, de voir accourir autour de soi de si nombreux auxiliaires et de n'en avoir pas besoin ! Des grâces furent rendues à Vologèse, et on lui fit dire "d'envoyer ses députés au sénat et de savoir que l'empire était en paix." Vespasien, portant ses pensées sur l'Italie et les affaires de Rome, entendit les plaintes de la renommée, qui accusait Domitien d'excéder les bornes prescrites à son âge et les privilèges d'un fils. Il donne aussitôt la plus forte partie de son armée à Titus, et le charge d'achever la guerre de Judée.

  • La place du texte suggère que Vespasien n'a confié l'armée de Judée à Titus qu'en hiver 70. L'armée serait donc restée sans général en chef pendant plus de 9 mois !

LII. Titus, allant de partir, eut, dit-on, avec son père un long entretien, où il le conjura de ne pas s'enflammer sur de vagues imputations, et de garder, pour juger un fils, un esprit libre et une âme indulgente. "Non, disait-il, ni légions ni flottes ne sont d'aussi fermes soutiens du pouvoir suprême que le nombre des enfants. Le temps, la fortune, la passion même ou l'erreur, refroidissent, déplacent, éteignent les amitiés. Le sang forme des liens indissolubles, surtout entre les princes ; et, si d'autres participent à leurs prospérités, c'est leur famille qui ressent leurs disgrâces. Comment la concorde durera-t-elle entre frères, si un père n'en donne l'exemple ? " Vespasien, moins fléchi en faveur de Domitien que charmé du bon naturel de Titus, lui dit "de se rassurer et d'illustrer la république par la guerre et les armes ; que lui-même veillerait aux soins de la paix et au bien de sa maison." Ensuite il charge de blé les vaisseaux les plus rapides, et les confie à une mer encore dangereuse. La crise où Rome allait tomber était si menaçante, qu'il ne restait pas dans les greniers pour plus de dix jours de vivres, au moment où arrivèrent les convois de Vespasien.

« À l'époque où Titus s'établissait devant Jérusalem pour l'assiéger, Vespasien, embarqué sur un vaisseau marchand, avait passé d'Alexandrie à Rhodes. De là, voyageant sur des trirèmes et visitant les villes placées sur le trajet, qui le recevaient avec joie, il parvint d'Ionie en Grèce, ensuite de Corcyre à l'extrémité de l'Iapygie : de là il acheva par terre son voyage[9]. »

Vespasien à Rome modifier

  • 20 juin 70

LIII. Le soin de rebâtir le Capitole fut remis par le prince à L. Vestinus, de l'ordre équestre, mais que son crédit et sa réputation égalaient aux premiers de l'État. Les aruspices, assemblés par Vestinus, prescrivirent de transporter dans des marais les débris de l'ancien temple et de bâtir sur le même emplacement, ajoutant que les dieux ne voulaient pas que le plan fût changé. Le onze avant les kalendes de juillet (v. 20 juin), par un ciel serein, tout l'espace consacré au temple fut environné de bandelettes et de couronnes.

  • Début de la reconstruction du Temple
  • Dans les Gaules et en Germanie, le bruit courait que les Sarmates et les Daces tenaient assiégés nos camps de Mésie et de Pannonie ; et l'on en supposait autant de la Bretagne. Rien surtout n'avait, comme l'incendie du Capitole (la demeure de Jupiter (au § suivant)), accrédité l'opinion que l'empire touchait à sa fin.

Puis on repart avec une séquence où Vespasien n'est pas encore à Rome modifier

Mucien fait mettre à mort le fils de Vitellius; Antonius Primus se rend auprès de Vespasien, à Alexandrie: accueil réservé de l'empereur (4,80)

[4,80]

(1) Pendant ces mêmes jours, Mucien ordonna la mort du fils de Vitellius, sous prétexte que la discorde ne cesserait jamais, s'il n'étouffait toute semence de guerre. (2) Il ne souffrit pas qu'Antonius Primus fût choisi par Domitien pour le suivre à l'armée: il redoutait la faveur déclarée des soldats, et l'orgueil d'un homme incapable de souffrir d'égaux, encore moins de supérieurs. (3) Antonius se rendit auprès de Vespasien, où, sans trouver un accueil selon son espérance, il n'essuya non plus aucun signe de disgrâce. (4) L'empereur avait l'esprit combattu d'un côté par les services de ce chef, qui évidemment avait seul conduit et achevé la guerre, de l'autre par les lettres de Mucien. Mille voix d'ailleurs dénonçaient Antonius comme un homme persécuteur et hautain, sans oublier les torts de sa vie passée. (5) Lui-même provoquait les haines par son arrogance et par la vanité importune avec laquelle il rappelait ses mérites. Le reste, selon lui, était un troupeau de lâches; Caecina, un prisonnier qui n'avait su que se rendre. (6) Ainsi tombèrent peu à peu la considération et le crédit d'Antonius, quoiqu'il conservât toujours les dehors de la faveur.

Pour conforter le fait que l'on est à Alexandrie, on raconte ici les Miracles opérés par Vespasien modifier

Miracles opérés par Vespasien (4,81-83)

[4,81]

(1) Pendant les mois que Vespasien passa dans Alexandrie, pour attendre le retour périodique des vents d'été et la saison où la mer devient sûre, plusieurs prodiges arrivèrent, par où se manifesta la faveur du ciel et l'intérêt que les dieux semblaient prendre à ce prince. (2) Un Alexandrin, homme du peuple, connu pour avoir perdu la vue, se jette à ses genoux...

Description des miracles, puis plusieurs chapitres sur le culte de Sérapis

Domitien ne peut obtenir le commandement en Gaule modifier

Tentative de Domitien auprès de Cerialis, qui refuse de lui livrer le commandement; déçu Domitien se retire des affaires et feint de se consacrer exclusivement aux Muses (4,86)

[4,86]

(1) Domitien comprit l'artifice; mais les égards commandaient de ne pas l'apercevoir. On alla donc à Lyon. (2) De là, on croit qu'il tenta par de secrets émissaires la foi de Cerialis: il voulait savoir si ce chef lui remettrait, en cas qu'il parût, l'armée et le commandement. (3) Cette pensée cachait-elle un projet de guerre contre son père, ou cherchait-il à se ménager contre son frère des ressources et des forces? la chose demeura incertaine; car Cerialis, par de sages tempéraments, éluda sa demande comme le caprice d'un enfant. (4) Domitien, voyant sa jeunesse méprisée par les hommes d'un âge mûr, renonça aux fonctions du gouvernement, même aux moindres de celles qu'il exerçait d'abord. Renfermé, sous l'apparence de la simplicité et de la modestie, dans une profonde dissimulation, il affectait le goût des lettres et l'amour de la poésie, afin de mieux cacher son âme et d'échapper à la jalousie d'un frère, dont il jugeait mal le naturel doux et le coeur si différent du sien.

Fin du livre IV

Début du livre V modifier

A. Les affaires de Judée (5,1-13)

Titus, à la tête d'une armée considérable, vient camper devant Jérusalem (5,1)

[5,1]

(1) Au commencement de cette année, était parti comme lieutenant de son père pour achever de réduire les Juifs, le César Titus, guerrier déjà célèbre quand le père et le fils étaient encore dans la condition privée, mais environné alors de plus de force et de renommée que jamais. Provinces et armées le secondaient à l'envi. (2) Lui-même, afin de paraître supérieur à sa fortune, se montrait sans cesse ardent et brillant sous les armes attirant les coeurs par des manières et des paroles obligeantes, et souvent, dans les travaux et les marches, se mêlant aux simples légionnaires, sans que la dignité du général en fût avilie. (3) Trois légions, la cinquième, la dixième et la quinzième, anciens soldats de Vespasien, le reçurent en Judée. (4) Il y ajouta la douzième qu'il fit venir de Syrie, et ce qu'il avait amené d'Alexandrie de la vingt-deuxième et de la troisième. À la suite marchaient vingt cohortes alliées et huit ailes de cavalerie, sans compter les rois Agrippa et Sohème, les corps auxiliaires du roi Antiochus, et une forte troupe d'Arabes animée contre les Juifs de la haine ordinaire entre peuples voisins, enfin tous ceux qu'avait amenés d'Italie et de Rome l'intérêt personnel, impatient de s'emparer de l'oreille encore libre du prince. (5) Entré avec ces forces sur le territoire ennemi, Titus s'avance en bon ordre, et s'éclairant avec soin, toujours prêt à combattre, il va camper non loin de Jérusalem.

Les Juifs  ; leur origine, leur religion, leurs lois (5,2-5)

[5,2]

Vu l'emplacement du texte cela suggère que nous somme au printemps 70

Au sujet des Histoires de Tacite modifier

Le Pogge modifier

Poggio Bracciolini naît, à la fin du XIVe siècle, dans une petite commune de la province d'Arezzo en Toscane — sur le nom de laquelle est désormais accolé son patronyme Terranuova Bracciolini. Il est le fils de Guccio Bracciolini, apothicaire, et de Iacoba Frutti.

Le Pogge écrivait avec une rapidité exceptionnelle et avait développé une calligraphie appelée lettera antica, basée sur la minuscule caroline qu'il avait perfectionnée. Celle-ci était tellement belle et lisible qu'elle aurait par la suite servi de modèle à l'imprimeur vénitien Alde Manuce pour dessiner ses caractères latins[10]. Grâce à ce talent exceptionnel, très prisé dans une culture du manuscrit, le jeune homme put payer ses études de notaire à Florence. Son diplôme obtenu, il attira l'attention du chancelier de la république florentine, Coluccio Salutati, qui lui donna une lettre de recommandation auprès de la Curie romaine.

Arrivé à Rome vers la fin de 1403, Poggio entre comme simple clerc dans une administration papale qui comptait alors une centaine de scribes. Grâce à ses talents, il devient dès l'année suivante l'un des six secrétaires de la Curie, sous Boniface IX. Après le décès de ce dernier, il travaille pour son successeur Grégoire XII, puis passe au service de Jean XXIII en 1410[11]. Lorsque celui-ci est contraint de convoquer un Concile afin de mettre fin au Grand Schisme, Le Pogge l'accompagne à Constance, où ils arrivent en grande pompe le 28 octobre 1414. Les choses tournent mal cependant pour le pape, qui est confronté à une liste de soixante-dix accusations extrêmement graves, et est finalement déposé le 29 mai 1415[12]. Le Pogge, qui a perdu son poste, voyage alors à Baden-Baden, Cluny et Saint-Gall, à la recherche de manuscrits anciens.

En 1419, il accepte le poste de secrétaire du cardinal Henry Beaufort, qu'il accompagne à Winchester, avec l'espoir de trouver en Angleterre d'autres manuscrits anciens. Mais il est déçu et, après avoir passé là-bas presque quatre ans, il réussit à retrouver un poste de secrétaire au Vatican, sous Martin V, en 1422[13]. En 1431, il devient le secrétaire particulier d'Eugène IV (14311447) puis de son successeur, Nicolas V (1447-1455). En 1453, alors âgé de 73 ans, Le Pogge accepte le poste honorifique de chancelier de la république de Florence, poste qu'il occupera durant cinq ans avant de démissionner. Il meurt en 1459.

Entretemps, il aurait eu une douzaine d'enfants de sa maîtresse Lucia Pannelli, avant d'épouser, en 1436, la jeune Vaggia de' Buondelmonti, fille du podestat Ghino di Manente, qui lui a donné six enfants. L'humaniste italien Le Pogge[14]

Le découvreur de manuscrits modifier

Passionné de littérature latine et très conscient des profits que pouvait apporter la découverte d'anciens manuscrits, Le Pogge avait profité de son séjour à Constance pour visiter le monastère de Saint-Gall. Les découvertes qu'il y avait faites le décidèrent à explorer de façon systématique les anciens monastères. Selon certains historiens[15], il se serait rendu, en janvier 1417, à l'abbaye de Fulda, dont la bibliothèque avait été enrichie par le grand encyclopédiste médiéval Raban Maur. Parmi les manuscrits qu'il y découvre, se trouvent un long poème de Silius Italicus, un traité d'astronomie de Marcus Manilius et de longs fragments de l'historien Ammien Marcellin. La découverte majeure, toutefois, est le grand poème De rerum natura de Lucrèce, un ouvrage égaré jusque-là et qui se révèlera d'une grande importance pour l'histoire de la philosophie épicurienne et de la théorie atomiste de Démocrite qui en est à la base[16].

Parmi les autres manuscrits anciens qu'il a mis au jour, se trouvent un codex contenant sept discours de Cicéron, découvert à l'abbaye de Cluny en 1415 et un traité sur les aqueducs (De aquaeductu urbis) de Frontin, à l'abbaye du mont Cassin. Lors d'une autre visite au monastère de Saint-Gall, il découvre le fameux traité de Quintilien, l'Institution oratoire, qu'il recopie de sa main en 54 jours[17]. Il met également au jour des textes de Stace, de Columelle, de Pétrone, de Tacite et 12 comédies de Plaute.

Dans cette quête des textes du monde antique — initiée par Pétrarque au siècle précédent — qui est l'une des caractéristiques majeures de l'histoire de la pensée de ce début de la Renaissance, Poggio Bracciolini apparaît comme l'un des grands découvreurs de manuscrits, ce qui lui donne aujourd'hui un statut historique et symbolique important.

Le Pogge se trouva aussi en conflit avec Lorenzo Valla, qui fut également recruté comme secrétaire aposotolique du pape Nicolas V. Leur rivalité était si intense qu'elle conduisit à des échanges de pamphlets extrêmement durs, particulièrement de la part de Le Pogge, qui accusa Valla d'irréligion car celui-ci adhérait aux thèses épicuriennes de Lucrèce[18].

De rerum natura modifier

Heurtant de front toute croyance religieuse, le grand poème de Lucrèce était complètement tombé dans l'oubli au cours du Moyen Âge, jusqu'à la découverte en 1417 d'un manuscrit du IXe siècle par l'humaniste italien Le Pogge, lors de fouilles dans la bibliothèque d'un monastère. Ce manuscrit a longtemps été considéré comme étant la seule copie ancienne de ce poème jusqu'à la découverte ultérieure de deux autres manuscrits du IXe siècle (ms Oblongus et Quadratus, à Leyde) et, en 1750, des restes carbonisés d'un rouleau de papyrus dans la villa des Papyri de Herculanum[19]. Lorsque Le Pogge met en circulation son manuscrit, l'intérêt est très vif comme en attestent les nombreuses copies manuscrites qui en ont été faites, dont une cinquantaine ont survécu[20].

Astronomica de Marcus Manilius modifier

Deux manuscrits des Astronomica des Xe siècle et XIe siècle ont été conservés jusqu'à aujourd'hui grâce aux soins des couvents (l'un à Gembloux dans le Brabant) ; ils sont conservés aujourd'hui, l'un à Bruxelles, l'autre à la Bibliothèque de Leipzig. L'ouvrage, inconnu des savants, fut redécouvert près de Constance en 1416-17 par Le Pogge, grâce aux loisirs que lui laissaient les intermèdes du concile de Constance. L’editio princeps des Astronomica a été préparée en 1473 à Nuremberg par l’astronome Regiomontanus à partir de ce manuscrit très endommagé.

Ammien Marcelin Res Gestae modifier

Les Res gestae n'ont été redécouvertes qu'au début du XVe siècle. En 1417, Poggio Bracciolini, dit Le Pogge, participe au concile de Constance en tant que secrétaire apostolique. Alors qu'il visite le monastère tout proche de Saint-Gall à la recherche de manuscrits anciens, il découvre une copie des Res gestae datant du IXe siècle, provenant de Fulda. Ramené à Rome, l'ouvrage d'Ammien fait l'objet d'une première édition en 1474. D'autres éditions suivront rapidement.

Humanisme et langage modifier

Les humanistes sont passionnés par les civilisations anciennes, romaine et grecque, mais aussi araméenne et proche-orientale. Ils entreprennent d'éditer et de traduire tous les textes antiques à partir des témoins subsistants, pour certains redécouverts (comme Quintilien par Le Pogge) ou trouvés dans l'ancien Empire romain d'Orient par des Grecs chargés par les princes occidentaux d'enrichir leurs collections comme Antoine Éparque et Janus Lascaris : la Bible, directement traduite de l’hébreu ou de l’araméen, les auteurs grecs qui forment la base des études, que l'on traduit à nouveau pour ceux que l'on lisait déjà en latin scolastiques[21] ou que l'on lit désormais de plus en plus dans le texte original.

Redécouverte de Cicéron modifier

Au XIIe siècle, l'intérêt renait pour les dialogues philosophiques de Cicéron, l'école de Chartres spécule sur le Commentaire au Songe de Scipion rédigé par Macrobe, et l'humaniste Jean de Salisbury perçoit des options presque chrétiennes dans le De officiis, le De amicitia et le De senectute[22].

Un nouvel élan est donné quand les humanistes de la Renaissance se mettent en quête dans les abbayes de manuscrits contenant des textes antiques. Dans les années 1330, Pietro di Malvezzi constitue à Vérone un recueil qui regroupe la plupart des traités philosophiques et rhétoriques de Cicéron, et plusieurs discours. Ce manuscrit est offert à Pétrarque, grand admirateur de Cicéron[23]. Ce dernier retrouve aussi d'autres textes, et surtout reconstitue la correspondance de Cicéron. Il met en lumière grâce à elle son côté humain[24]. À son tour, le Pogge découvre en 1416 un codex contenant les commentaires d'Asconius de cinq discours de Cicéron[25]. Certains manuscrits originaux disparaissent après leur découverte comme le De oratore, mais leurs textes subsistent grâce aux copies des humanistes[26]. Le développement de l'imprimerie permet enfin une diffusion large et cette fois pérenne des œuvres de Cicéron : un premier recueil des textes philosophiques de Cicéron est publié à Rome en 1471[27]

Hochart vs Tannery modifier

Lettre de Tannery

5. J’arrive aux mentions de cette correspondance qui se rapportent au Tacite. Vous y voyez deux versions différentes que le faussaire aurait voulu faire courir sur l’origine du manuscrit qui est aujourd’hui le second Médicis. Même en admettant le faux, il me semble que je conclurais autrement.

La première mention est dans la lettre de Niccoli du 3 novembre 1425. Un moine allemand a écrit au Pogge pour proposer un échange de livres, et il offre entre autres, quelques ouvrages de Tacite inconnus aux deux correspondants (aliqua opera Cornelii Taciti nobis ignota). Cette façon de parler me paraît plutôt devoir faire supposer qu’il y avait au contraire des ouvrages de Tacite (ou au moins un volume) connus du Pogge et de Niccoli.

La dernière mention est dans la lettre du 26 février 1429. Le moine de Hersfeld est venu à Rome pour la seconde fois, mais sans le manuscrit qu’il devait apporter ; il a promis de revenir et, cette fois, il aura le volume.

Mais, en fin de compte, si l’on peut se fier au texte de la correspondance, l’affaire n’aurait pas abouti. Dès lors, on peut faire trois hypothèses :

Ou le moine de Hersfeld voulait s’en faire accroire pour obtenir, par de vaines promesses, des protections à la cour pontificale ;

Ou le volume existait réellement, mais il n’aura pas pu l’obtenir de ses supérieurs ;

Ou, comme vous le croyez, toute cette histoire a été forgée à plaisir par le Pogge pour faciliter une supposition de manuscrit.

Or, dans les deux derniers cas (dont aucun n’est peut-être plus probable que le premier), il ne s’agirait pas, à mon avis, d’un volume renfermant les même matières que le Second Médicis (c’est-à-dire les livres de la seconde partie des Annales et ceux des Histoires), puisque, d’après sa correspondance, le Pogge aurait reçu ce dernier manuscrit de Niccoli, en octobre 1427.

L’expression : aliqua opera... nobis ignota, me paraît beaucoup plutôt désigner les trois opuscules de la Vie d’Agricola, des Mœurs des Germains, du Dialogue des Orateurs, soit que leur découverte, prétendument faite en Allemagne par Enoc d’Ascoli en 1455, ait été réelle, soit qu’elle n’ait été qu’une fraude préparée de longue main par le Pogge.

6. Vous avez tenu, mon cher ami, à ne pas vous occuper de ces trois opuscules ; mais la question de leur authenticité se pose nécessairement en même temps que celle des autres parties du Tacite. S’il faut la traiter .isolément, il en est de même, en fait, pour les premiers livres des Annales, connus seulement au temps de Léon X, pour les derniers livres des Annales, enfin pour les Histoires. Car la réunion de ces deux derniers ensembles dans le manuscrit qui a appartenu à Niccoli et dont l’ancienneté est suspectée, ne suffit point à les lier d’une façon indissoluble ; il reste parfaitement possible, même si le Pogge a commis une fraude, que cette fraude n’ait pas été complète, que, s’étant procuré quelques livres authentiques de Tacite, il ait voulu augmenter le prix de sa découverte en doublant le volume et en faisant disparaître l’original.

Contre l’assertion de la lettre du Pogge, accusant à Niccoli, le 21 octobre 1427, réception d’un Tacite écrit en caractères lombards (le second Médicis[4]), vous relevez à bon droit la demande faite dans la même lettre d’un autre Tacite écrit en caractères carolins, que le Pogge prétend avoir vu précédemment à Florence et qui aurait appartenu à Coluccio ou à quelqu’autre. On ne retrouve aucune trace de l’existence d’un pareil manuscrit ; donc le Pogge ment impudemment ; il est pris en flagrant délit de falsification de ses propres lettres. Je l’accorderai ; mais le but de ce mensonge est palpable. Quand il publie sa correspondance, le Pogge a exécuté diverses copies du second Médicis, les unes en caractères carolins, les autres autrement ; elles restent à vendre ou Niccoli les a déjà vendues comme anciens manuscrits ; il ne faut pas dévoiler la supercherie.

En résumé, le caractère du Pogge prête à tous les soupçons ; mais par cela même, il est difficile de prouver qu’il ait commis tel acte déshonnête plutôt que tel autre. Il s’est sans doute approprié des manuscrits qui ne lui appartenaient pas ; il a certainement exécuté des copies modernes qu’il a fait passer pour anciennes ; il avait assez de génie pour écrire le Tacite. Tout est possible ; rien n’est définitivement établi.

Défense de l'authenticité grâce aux erreurs sur les dates modifier

9. Frontin nous dit (I, 13) que les deux aqueducs de la Claudia et de l’Anio novus, commencés par Caligula, ont été achevés et dédiés par Claude sous le consulat de Sulla et de Titianus (52 ap. J.-C.). Le Tacite parle de ce travail à une date antérieure de cinq ans[7].

L’ouvrage de Frontin a un caractère officiel et une erreur de sa part n’est pas à supposer ; pour un auteur qui, comme Tacite, prétend suivre les événements année par année (sauf quelques exceptions qu’il indique), l’anachronisme est inexcusable.

A la vérité, il est beaucoup moins singulier encore que ce-lui qui ressort de la contradiction entre les Annales (XII, 40) et les Histoires (III, 45) à propos de la guerre civile, chez les Brigantes, des partisans de Venusius contre ceux de Cartismandua. (Rien de probant, Tacite situe une relation sous Néron et l'autre durant l'année des 4 empereurs, mais dans la relation de l'Histoire, il indique que ces événements ont eu lieu en 2 fois et qu'il les a regroupé pour une meilleure compréhension)

J’insiste sur cette contradiction que vous avez déjà signalée, parce que, si le Tacite est une œuvre supposée, le Pogge a commis là une inadvertance tout à fait étrange, en forgeant à deux fois de toutes pièces le même épisode. Si au contraire les Annales et les Histoires sont authentiques, elles perdent toute autorité quant aux questions de date.

D’après les Annales, la guerre dont il s’agit a éclaté sous le propréteur Didius, c’est-à-dire avant 58 (cf. Agricola, 15), en tous cas avant la révolte de Boadicea sous Suetonius Paullinus en 61. D’après les Histoires, cette guerre a lieu en 69, sous Vectius Bolanus. La différence est de douze ans et l’intercalation entre les deux dates d’événements aussi mémorables que ceux qui accompagnèrent la grande révolte de 61 rend toute justification absolument impossible.

Dans les conditions où le Tacite parle des aqueducs construits par Claude, on peut dès lors s’étonner de la divergence de date par rapport à Frontin, si l’on se place dans l’hypothèse de l’authenticité ; fait-on au contraire la supposition inverse, on ne peut conclure que le Pogge a écrit la seconde partie des Annales sans avoir Frontin à sa disposition. Il a très bien pu négliger consciemment une date précise qui ne l’intéressait pas.

[...]

12. Les Annales (XIV, 19) font mourir Cn. Domitius Afer en 59, précisément l’année précédant celle de son remplacement comme curator aquarum.

Or le cas est précisément le même, dans la période correspondant à la première partie des Annales, pour Ateius Capito, qui serait mort (III, 75) l’an 22, et pour Cocceius Nerva qui aurait mis en 33 fin à ses jours (VI, 26).

Cette triple coïncidence ne peut être l’effet du hasard : elle ne me semble d’ailleurs pas favorable à la thèse de l’authenticité, car il paraît bien, d’après le cas de l’an 38, que les empereurs n’attendaient pas la nouvelle année pour remplacer un curateur décédé.

Dira-t-on que le Pogge, ayant fait mourir Cn. Domitius Afer un an trop tôt, alors qu’il ne connaissait pas Frontin, aura systématiquement introduit deux fois la même erreur dans la rédaction ultérieure de la première partie des Annales, dans le but précisément de faire croire il n’y avait pas d’erreur ? Ou admettra-t-on que, sans la connaissance de Frontin, il n’aurait pu tomber aussi juste pour la mort de Domitius Afer ; que les discordances signalées doivent tenir à quelque idée particulière qu’il s’était faite ?

Il me semble, cette fois, que la balance de la probabilité penche pour que la découverte du Frontin ait été en réalité postérieure à la composition de la seconde partie des Annales.

13. L. Piso semble être le consul de 57. En 62, année qui précède sa sortie de charge comme curator aquarum, Tacite (Ann., XV, 18) le fait préposer aux revenus publics. Voilà encore une discordance analogue à celles qui précèdent, mais sa présence dans la seconde partie des Annales me ferait renverser la conclusion que je tirais tout à l’heure.

14. Petrouius Turpilianus est le consul de 61, comme Marius Celsus le consul de 62. C’est lui que Galba fit égorger et à propos duquel vous avez relevé la singulière expression des Histoires (I, 6) dux Neronis (général de Néron). D’après les Annales (XIV, 39), il fut envoyé en Bretagne en 62. S’il fut curator aquarum dès 63, son proconsulat n’aurait duré qu’un an jusqu’à son remplacement par Trebellius Maximus (Agric., 16). En 65 (Ann., XV, 72), il aurait rendu des services signalés à Néron lors de la conjuration de C. Piso et obtenu ainsi les ornements triomphaux.

Le rapprochement de ces dates avec celle que donne Frontin ne me semble pas favorable à la thèse de l’authenticité, quoiqu’il y ait plutôt, dans les Annales, invraisemblance que contradiction avec l’auteur des livres De aquis Urbis Romæ.

En supposant la fraude, il m’est difficile de croire que le Pogge eût évité la contradiction formelle, s’il n’avait pas déjà connu le Frontin.

15. Je suis de même porté à conclure l’antériorité de la découverte du Frontin d’après les deux noms du curatores de 71 et 72, Pompeius Silvanus et Tampius Flavianus, que je retrouve dans les Histoires (II, 86) :

Titus Ampius Flavianus Pannoniam, Poppæus Silvanus Dalmatiam tenebant, divites senes.

La nécessité de corriger en Tampius la vulgate Titus Ampius, a déjà été démontrée d’après une inscription. La correction de Poppæus en Pompeius paraît s’imposer également.

Chronologie selon Flavius Josèphe modifier

Ce passage de Flavius Josèphe, place clairement le siège de Jérusalem en 69. Il y est dit:

« À l'époque où Titus s'établissait devant Jérusalem (mars/avril - août) pour l'assiéger, Vespasien, embarqué sur un vaisseau marchand, avait passé d'Alexandrie à Rhodes (île). De là, voyageant sur des trirèmes et visitant les villes placées sur le trajet, qui le recevaient avec joie, il parvint d'Ionie (ouest de la Turquie) en Grèce, ensuite de Corcyre (île) à l'extrémité de l'Iapygie (Illyrie): de là il acheva par terre son voyage[28]. »

À rapprocher de la chronologie:

  • 15 juil 69 : Mucien, légat de Syrie, rallie Vespasien.(Syrie)
  • 18 (?) juillet 69: (Jour anniversaire de la bataille d'Allia) Vitellius devient Pontifex Maximus
  • août 69 : Les gouverneurs de Pannonie, de Mésie et de Dalmatie se rallient à Vespasien.(Croatie)
  • août 69: les légions danubiennes acclament Vespasien et envahissent l'Italie en septembre
  • 29 octobre 69 : Marcus Antonius Primus prend la tête des légions favorables à Vespasien, 2e bataille de Bédriac, les vitelliens refluent sur Crémone où ils sont vaincus
  • 25 oct 69: Les légions ralliées à Vespasien défont 8 légions de Vitellius à Crémone.(Italie)
Automne après la prise Jérusalem

ce passage indique que Flavius Josèphe place clairement la prise de Jérusalem en 69. Nous sommes après la prise de Jérusalem et l'incendie du Temple et la victoire romaine. Titus vient de « fêter » l'anniversaire de son père (17 novembre) en faisant tuer des milliers de Juifs dans des jeux à Césarée:

« 1. [63] Titus César reçut alors des nouvelles de son père : il apprit que celui-ci était entré dans un grand nombre de villes d'Italie, appelé par leur faveur, et que Rome surtout l'avait reçu avec beaucoup d'enthousiasme et d'éclat. Le prince fut très heureux de ces nouvelles qui le délivraient le mieux du monde de ses soucis. Alors que Vespasien était encore très éloigné, il jouissait, comme s'il était déjà présent, des sentiments affectueux de tous les Italiens. »

Ce qui veut dire que l'on ne peut pas être en automne 70 ou hiver 70-71, car Vespasien a été fait empereur à Rome le 20 décembre 69. Et le 20 juin 70, il est présent en tant qu'empereur à Rome pour lancer les travaux de reconstruction du Temple de Jupiter capitolin. Nous ne pouvons donc, absolument pas être après novembre 70.

Et Flavius Josèphe poursuit:

« Alors que Vespasien était encore très éloigné, il jouissait, comme s'il était déjà présent, des sentiments affectueux de tous les Italiens ; dans leur vif désir de le voir, ils ressentaient l'attente de sa visite comme son arrivée même, et l'attachement qu'ils lui témoignaient était libre de toute contrainte. En effet, le Sénat, qui se rappelait les catastrophes causées par les changements rapides des princes, était heureux d'en accepter un que distinguaient la gravité de la vieillesse et le succès d'entreprises guerrières, assuré que son élévation au pouvoir ne tendrait qu'au salut de ses sujets. Le peuple, de son côté, épuisé par les calamités civiles, était encore plus impatient de voir venir Vespasien, espérant d'être complètement délivré de ses infortunes et persuadé que sa sécurité et son bien-être iraient de pair. Mais c'était surtout l'armée [...] Dans ce courant d'universelle sympathie, les plus éminents en dignité n'eurent pas la patience d'attendre, mais se hâtèrent de se rendre très loin de Rome au-devant du nouveau prince. Les autres étaient si impatients de tout retard, dans leur désir de le rejoindre, qu'ils se répandaient en foule au dehors ; chacun trouvait plus commode et plus facile de partir que de rester. C'est alors que, pour la première fois, la ville ressentit avec satisfaction l'impression d'être dépeuplée, car ceux qui restèrent étaient inférieurs en nombre à ceux qui sortirent. Quand on annonça que Vespasien approchait, quand ceux qui revenaient parlèrent de l'aménité de son accueil pour tous, aussitôt tout le reste de la multitude, avec les femmes et les enfants, l'attendit aux bords des voies. Dans celles où il passait, on poussait des exclamations de toute sorte inspirées par la joie de le voir et l'affabilité de son aspect ; on l'appelait bienfaiteur, sauveur, seul prince de Rome digne de ce titre. La cité entière ressemblait à un temple ; elle était remplie de guirlandes et d'encens. C'est à grand peine qu'il put, au milieu de la foule qui l'environnait, se rendre au palais ; là il offrit aux dieux domestiques les sacrifices d'actions de grâces pour son arrivée. La multitude commença alors à célébrer une fête ; divisés en tribus, en familles, en associations de voisins, les citoyens s'attablent à des banquets, répandent des libations et prient Dieu de maintenir le plus longtemps possible Vespasien à la tête de l'Empire, de conserver le pouvoir indiscuté à ses enfants et à ceux qui successivement naîtront d'eux. C'est ainsi que la ville de Rome reçut cordialement Vespasien et atteignit rapidement un haut degré de prospérité (note n° 14, À comparer avec Tacite, IV). »

Suetone modifier

Suetone sans la ponctuation qui n'existait pas à l'époque (Vespasien, VIII. Son retour à Rome. Ses consulats. Son gouvernement)

(1) Tel était Vespasien quand il revint à Rome précédé d'une immense renommée après avoir triomphé des Juifs il ajouta huit consulats à l'ancien il se chargea aussi de la censure pendant le cours de son règne il mit tous ses soins à raffermir d'abord l'État ébranlé et penchant vers sa ruine et ensuite à en rehausser l'éclat

La séquence complète modifier

Dans le § V, Suetone ne raconte qu'une série de présages depuis la naissance de Vespasien jusqu'à la bataille de Bédriac qui "annancent" la destinée de Vespasien.

Suétone, Vespasien, VI. Il est proclamé empereur par les armées d'Orient

(1) Cependant, malgré le zèle et les instances des siens, il fallut pour le (Vespasien) déterminer la déclaration inattendue de quelques troupes lointaines qu'il ne connaissait pas.

(2) Deux mille hommes appartenant aux trois légions de l'armée de Mésie, avaient été envoyés au secours d'Othon. Ils étaient déjà en route quand ils apprirent sa défaite et sa mort. Ils ne laissèrent pas de s'avancer jusqu'à Aquilée, comme s'ils doutaient de cette nouvelle.

(3) Là, profitant de l'occasion et de leur liberté, ils s'abandonnèrent à toutes sortes de rapines. Mais, craignant qu'à leur retour il ne fallût en rendre compte, et subir la peine de leurs excès, ils résolurent d'élire et de faire un empereur, ne se croyant au-dessous ni des légions d'Espagne qui avaient proclamé Galba, ni des prétoriens qui avaient couronné Othon, ni de l'armée de Germanie qui avait élevé Vitellius.

(4) Ils passèrent donc en revue les noms de tous les légats consulaires, en quelque lieu qu'ils fussent. Ils n'en admettaient aucun pour des raisons diverses, lorsque quelques soldats de la troisième légion, qui, vers la fin du règne de Néron, avait été transportée de Syrie en Mésie, firent le plus grand éloge de Vespasien. Tous applaudirent et sur-le-champ inscrivirent son nom sur leurs enseignes.

(5) Cependant cette élection n'eut pas de suite, parce que les soldats rentrèrent peu à peu dans le devoir.

(6) Mais le fait s'étant ébruité, Tiberius Alexander, préfet d'Égypte, fut le premier qui engagea les légions à prêter serment à Vespasien, le jour des calendes de juillet. Ce jour, qui signalait son avènement au trône, fut dans la suite fêté religieusement. L'armée de Judée lui jura fidélité le cinquième jour avant les ides de juillet.

(7) Plusieurs circonstances contribuèrent puissamment au succès de l'entreprise: d'abord la copie répandue d'une lettre, vraie ou supposée, d'Othon à Vespasien, où, avant de mourir, il le chargeait de le venger, et le priait de secourir l'empire; ensuite le bruit qui courut que Vitellius voulait changer les quartiers d'hiver des légions, et transporter en Orient celles de Germanie pour leur assurer un service plus doux et plus tranquille; enfin Licinius Mucianus, l'un des gouverneurs des provinces, et Vologèse, roi des Parthes: le premier renonça à la haine ouverte que la jalousie lui avait inspirée jusqu'alors, et lui assura l'aide de ses troupes de Syrie; le second lui promit quarante mille archers.

Suétone, Vespasien, VII. Il commence la guerre civile, et guérit un aveugle et un boiteux

Suetone ne raconte pas la montée au pouvoir de Vespasien. Ce dernier est à Alexandrie et un présage et deux miracles montrent qu'une grande destinée lui est préparée.

(1) Vespasien commença donc la guerre civile. Il envoya ses généraux et ses troupes en Italie, et se rendit à Alexandrie pour s'emparer des portes de l'Égypte.

[Présage dans le Temple de Sérapis]

(3) Aussitôt arriva une lettre qui annonçait que les troupes de Vitellius avaient été défaites à Crémone, et qu'il avait été tué à Rome.

(4) Vespasien, prince nouveau et en quelque sorte improvisé, manquait encore de ce majestueux prestige qui appartient au souverain pouvoir: il ne se fit pas attendre.

[2 autres miracles à Alexandrie]

Suétone, Vespasien, VIII. Son retour à Rome. Ses consulats. Son gouvernement

(1) Tel était Vespasien quand il revint à Rome précédé d'une immense renommée après avoir triomphé des Juifs il ajouta huit consulats à l'ancien il se chargea aussi de la censure pendant le cours de son règne il mit tous ses soins à raffermir d'abord l'État ébranlé et penchant vers sa ruine et ensuite à en rehausser l'éclat

[...]

(8) Rome était défigurée par les incendies et par les ruines. Il permit à chacun d'occuper les terrains vacants, et d'y bâtir, si les propriétaires négligeaient de le faire.

(9) Lui-même entreprit la restauration du Capitole, et, pour déblayer les décombres, il mit le premier la main à l'œuvre, en portant des matériaux sur ses épaules. Il fit refaire trois mille tables d'airain, détruites dans les flammes. On en rechercha de tous côtés des copies. C'est la plus ancienne et la plus belle collection officielle de l'empire. Elle renferme, presque depuis l'origine de Rome, les sénatus-consultes et les plébiscites sur les alliances, les traités et les privilèges accordés à chacun.

Date de la destruction du Temple modifier

Flavius Josèphe indique: « La succession des temps amenait le jour fatal, qui fut le dixième du mois de Loos (29 août). A cette même date le Temple avait autrefois été brûlé par le roi de Babylone »

  • le 10 Av, suivant Jérémie, 111,12 ;
  • le 7 Av, suivant II Rois, XXV, 8 ;
  • la tradition juive place ces deux catastrophes au 9 Av[29].

=> le 29 août de cette année là correspond à la période 7 - 10 Av

Calendrier juif modifier

La durée de certains mois n’est pas fixe. Les deuxième, troisième et sixième mois de l’année, ’hèchvane, kislev et adar, peuvent avoir :

  • vingt-neuf jours, auquel cas il est dit « défectif » (haser) ;
  • ou trente jours et on dit alors qu’il est « abondant » (maleh).

Une année commune peut donc avoir :

  • 353 jours (elle est dite « défective ») ;
  • 354 jours (elle est dite « régulière ») ;
  • ou 355 jours auquel cas elle est dite « abondante ».

Les années embolismiques peuvent aussi être défectives, régulières ou abondantes si elles comportent 383, 384 ou 385 jours.

Lorsqu’il n’y a pas d’ajustement solaire/lunaire, les mois sont les suivants :

no  Noms Jours
(moderne) (Torah) français hébreu
1 7 tichri תשרי tichri 30
2 8 hèchvane חשון hesvan/hèchvane 29 ou 30[n 1]
3 9 kislev כסלו kislev 29[n 2] ou 30
4 10 téveth טבת tevet 29
5 11 chevat שבט chevat 30
6a / — 12a / — adar I[n 3] (mois sup.) אדר adar-richone 30 / —
6b / 6 12b / 12 adar II[n 3] / adar[n 4] אדר ב adar-bet / adar 29
7 1 nissane ניסן nissane 30
8 2 iyar איר iyar 29
9 3 sivane סיון sivane 30
10 4 tamouz תמוז tamouz 29
11 5 av אב av 30
12 6 éloul אלול éloul 29

Raisonnement modifier

Le 29 août de cette année là correspond à la période 7 - 10 Av

  • Du 29 août jusqu'à la fin de l'année, il y a : 30+31+30+31+2=124 jours
  • jusqu'au 31 décembre de l'année suivante: 124+365 = 490 jours
  • Du 9av jusqu'au 9 Tev de l'année suivante:
    • Durée minimale: 29+30+29+29+29+30+29+30+29+30+29+30+29+29+21+9=441
    • Durée maximale: 29+30+30+29+30+30+29+30+29+30+29+30+29+30+3+30+21+9=477
  • convertisseur de date : 31 décembre = 21 Téveh
  • Le convertisseur de date semble indiquer que la correspondance ci dessus ne se produit jamais. Sur 50 années essayés presque toutes tombent en Helloul et les rares qui tombent en Av correspondent aux derniers jours de ce mois. Les insurgés avaient-ils adoptés un calendrier différent du calendrier juif classique ? Ont-ils ajoutés un mois ve-Adar qui n'a pas été accepté par le judaïsme tanaïtique ? Voir aussi à ce sujet la non-correspondance d'une date impliquant Simon Bargiora dont parle Nikos Kokkinos.

Martyrologe hiéronymien modifier

en:Martyrologium_Hieronymianum

  • Usuard, Martyrologe, étude comparative de différent Martyrologe (à examiner)

Le Martyrologe hiéronymien est une compilation de documents antérieurs composé probablement d'un Martyrologe oriental, d'un calendrier romain avec adjonction de quelques martyrs des églises voisines de Rome et d'un martyrologe africain[30]. Il a probablement été composé entre 430 et 500[31]. Il nous a été transmis sous des formes très confuses et corrompues (avec des listes de noms mutilées, tronquées, interpolées, etc.). Pour J.-B. de Rossi, Il « nous a été transmis dans une confusion si étrange et tellement bouleversé et corrompu, qu'il semble défier les efforts de la critique la plus patiente et la plus sagace »[32]. Les trois plus anciens manuscrits (de Berne, Echternach et Wissembourg[33]) remontent au VIIIe siècle. La mise au clair de la genèse et de l'élaboration de ce document a notamment fait l'objet des travaux de Louis Duchesne.

Tradition apostolique modifier

Canons d'Hippolyte modifier

Les Canons d’Hippolyte sont un recueil de 38 canons augmentés d'un sermon, datés généralement du IVe siècle, qui constituent un remaniement pseudépigraphique de la Tradition apostolique, un texte lui-même à l'origine de plusieurs autres canons chrétiens.

Constitutions apostoliques modifier


Quelques généralités

Tradition apostolique modifier

Appelée la prétendue (*) Tradition apostolique d’Hippolyte notamment par certains intégristes. La Tradition apostolique d’Hippolyte suscite depuis 1992 un débat de spécialistes qui la qualifient de « prétendue Tradition apostolique ». Cette controverse ayant fait l’objet d’un colloque en 2004.
« on a jugé bon de recourir, parmi les sources anciennes, à la prière consécratoire qu’on trouve dans la Tradition apostolique d’Hippolyte de Rome, document du début du troisième siècle, et qui, pour une grande partie, est encore observée dans la liturgie de l’ordination chez les Coptes et les Syriens occidentaux. De la sorte, on rend témoignage, dans l’acte même de l’ordination, à l’accord entre les traditions orientale et occidentale sur la charge apostolique des évêques » Paul VI (Pontificalis Romani, 1968)

« A la fin du siècle dernier, la Tradition apostolique n’était qu’un titre inscrit sur le socle d’une statue trouvée à Rome au XVI° siècle. »
  • (en) [www.bombaxo.com/hippolytus.html The Apostolic Tradition of Hippolytus of Rome]
Tradition copte

Les écrits liturgiques apostoliques:

Toutes les églises, d’Orient ou d’Occident, ont conscience que leur enseignement et leur culte appartiennent à une tradition très vénérable et très ancienne dont les racines plongent dans le sol apostolique.

Les auteurs anciens n’hésitent pas à faire parler les apôtres eux-mêmes mais aussi le Christ ressuscité. Ainsi, parmi les textes les plus importants pour l’histoire et la théologie des liturgies, la DIDACHE (au 1er ou 2ème siècle), le livre VIII des CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES, (compilation au IVè siècle de documents liturgiques et canoniques antérieurs) ce sont les apôtres qui prennent la parole pour édicter leurs prescriptions. (Didaché Sources Chrétiennes (SC) n°248, Paris 1978; Constitutions Apostoliques SC n°336, Paris 1987)

Le texte apocryphe syriaque appelé TESTAMENT DE NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST contient une anaphore eucharistique mise sur les lèvres du Sauveur.( Testamentum Domini éd. Rahmani, Mayence 1899)

La contestation d’Hippolyte rapportée par les Bollandistes modifier

HIPPOLYTE (Saint), de Rome. — L’oeuvre et la personnalité même de S. Hippolyte restent encore mystérieuses, et ont été récemment mises sérieusement en question. Sans entrer ici dans les détails d’une longue controverse, nous exposerons les données du problème et les solutions qui peuvent paraître acquises,

I. VIE. — Les auteurs anciens ne nous ont laissé sur Hippolyte que des renseignements fragmentaires. Eusèbe (H. E., VI, XX, XXII) et S. Jérôme qui s’en inspire (par ex. De viris ill., LXI, et ailleurs) nous donnent les listes (qui ne concordent pas entièrement) des oeuvres d’un Hippolyte, « évêque » d’une Église dont ils ignorent le nom. Jérôme ajoute ce détail que l’homélie d’Hippolyte « sur la louange du Sauveur » fut prononcée devant Origène (le séjour de celui-ci à Rome peut dater de 222). Des écrivains grecs postérieurs, par ex. Eustrate de Constantinople ou l’auteur du De sectis, en font un « évêque de Rome » et un martyr. D’autre part, le Catalogue libérien de 354 (liste des évêques de Rome) rapporte qu’un « prêtre » Hippolyte fut déporté en Sardaigne en même temps que le pape Pontien en 235; la Depositio martyrum jointe à ce catalogue mentionne aux ides d’août la depositio d’Hippolyte sur la voie Tiburtine et celle de Pontien au cimetière de Calliste. Deux inscriptions de Damase au cimetière dit d’Hippolyte (près de S.-Laurent, sur la voie Tiburtine) et un poème de Prudence (Periste-phanon, II; P. L., LX, 530-536) racontent que le prêtre Hippolyte, qui s’était d’abord rallié au schisme de « Novat » (Novatien, 251), revint à la communion de l’Église durant la persécution. En 1551, on découvrit dans le « cimetière d’Hippolyte », sur la voie Tiburtine, la statue de marbred’un docteur, en costume de philosophe, assis sur une cathèdre, sur les côtés et le dossier de laquelle étaient gravés un comput pascal partant de la première année de l’empereur Alexandre (222), et une liste d’ouvrages qui coïncide en partie avec celles d’Eusèbe et de S. Jérôme. Comme Eusèbe attribue à Hippolyte la composition d’un canon pascal calculé sur les mêmes bases, on a, avec toute vraisemblance, reconnu en cette statue la statue d’Hippolyte, que lui auraient dressée ses disciples. Cette statue, qui date du IIIe s., se trouve aujourd’hui au musée du Latran; on peut en voir une reproduction dans Enciclopedia Cattolica, VII, pl. XI. Enfin l’ouvrage improprement appelé Philosophoumena (voir ci-dessous) est pour une part (l. IX, 7, 11 et 12) une violente polémique de l’auteur contre le pape Zéphyrin (199-217) et son successeur Calliste (217-222). Il peut donc fournir certaines indications biographiques. En combinant ces données assez disparates, on est arrivé à la reconstitution suivante. Hippolyte était un prêtre romain, savant exégète et théologien. Des oppositions doctrinales et des rancunes personnelles le dressèrent contre Zéphyrin, puis contre Calliste. A l’avènement de celui-ci (222), déçu peut-être de n’avoir pas été élu évêque, il fit schisme et devint ainsi « le premier antipape » (supra, 1, 653). Lors de la persécution de Maximilien le Thrace, il fut exilé en Sardaigne, « l’île de la mort » (insula nociva), en même temps que le pape Pontien, avec qui il se réconcilia avant de mourir comme lui en exil (235). Le pape Fabien fit ramener leurs corps à Rome, à la date que rappelle la Depositio martyrum (13 août). (Ainsi par ex. É. Amann, dans D. T. C., VI, 2491-2493; J. Lebreton, dans Fliche-Martin, II, 107). On ne manquera pas de remarquer tout ce que cette reconstruction garde de conjectural. Elle a été récemment attaquée vigoureusement par P. Nautin (Hippolyte et Josippe, Paris, 1947, et nombreux articles ensuite). Comparant les oeuvres les plus assurées d’Hippolyte avec celles que porte le catalogue de la statue, P. Nautin se refuse à admettre que les unes et les autres soient du même auteur. Il distingue donc deux personnages.

Fin décembre modifier

Il se confirme qu'une source antérieure donnait probablement une suite de saints et/ou martyrs apostoliques à partir du 26 décembre[34]. Par ailleurs, d'autres sources disent que cette énumération s’arrêtait le 1er janvier.

  • 26/12 : saint Étienne
  • 27/12 : Jean de Zébédée ; il semble que dans les premiers siècles on ait commencé à/par fêter les deux frères ensemble. C'est d'ailleurs toujours le cas chez les Arméniens et était encore la cas en Gaule au VIIe siècle. Dans le martyrologe attribué à Jérôme le texte en latin dit: « Assomption (adoption) de saint Jean l'évangéliste d'Éphèse et ordination épiscopale de saint Jacques son frère. » À Rome au VIe siècle, cel devient « Jour de la fête de saint Jean l'évangéliste ». L'Espagne fêtait Jacques le 28 et l'assomption de Jean le 29 décembre. La fête ne célèbre pas le martyr de Jean, alors que cela semble bien être le cas des autres fêtes. Le Ménologue syriaque inclut dans le Martyrologe de Jérôme est obligatoirement antérieur à 412, puisque à cette date, il avait déjà été abrégé[35]. Le texte syriaque donne le martyr de Pierre (et de Paul ?) au 28 décembre[36].

La passion et la résurrection de Jésus sont des fêtes fixes fêtés le 25 et 27 mars, bien distinctes des solennités mobiles du vendredi saint et du dimanche de Pâques[37].

  • 30/12 (?) saint Jacques le frère du Seigneur, église orthodoxe
  • 28/12 Ce que M. L. Duchesne appelle le martyrologe d'Orient situe à cette date les martyrs de Pierre et Paul « suivant l'usage oriental[38]. »
Voir aussi

L’anaphore d’Addaï et Mari modifier

« L’anaphore d’Addaï et Mari est singulière du fait que, depuis des temps immémoriaux, elle est utilisée sans récit de l’institution 3. Sachant que l’Église catholique considère les paroles de l’Institution eucharistique comme partie intégrante et donc indispensable de l’anaphore ou prière eucharistique, elle a conduit une étude longue et approfondie à propos de l’anaphore de Addaï et Mari d’un point de vue historique, liturgique et théologique, au terme de laquelle, le 17 janvier 2001, la Congrégation pour la doctrine de la foi est parvenue à la conclusion que cette anaphore pouvait être considérée comme valide. Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II a approuvé cette décision. »

Chronologie de Vespasien modifier

Selon kronobaze modifier

  • 1er juil 69: Les légions d'Orient proclament Vespasien empereur romain, à Alexandrie.(Egypte)
  • 3 juil 69: Les troupes de Judée acclament Vespasien.
  • 15 juil 69 : Mucien, légat de Syrie, rallie Vespasien.(Syrie)
  • août 69 : Les gouverneurs de Pannonie, de Mésie et de Dalmatie se rallient à Vespasien.(Croatie)
  • 25 oct 69: Les légions ralliées à Vespasien défont 8 légions de Vitellius à Crémone.(Italie)
  • 17 déc 69: Les troupes de Vitellius se rallient à Vespasien.(Italie)
  • 18 déc 69: A Rome, Titus Flavius Sabinus, frère de Vespasien, convainc l'empereur Vitellius d'abdiquer.(Italie)
  • 19 déc 69: Le Capitole, où les partisans de Vespasien ont trouvé refuge, est incendié lors d'affrontements avec les Vitelliens.(Italie)
  • 21 déc 69: L'ex empereur Vitellius meurt massacré à Rome par les partisans du Gal Vespasien.(Italie)
  • 22 déc 69: Le Sénat romain entérine la victoire de Vespasien et le proclame empereur.(Italie)
  • 1er jan 70: Vespasien (2è fois) & Titus Caesar Vespasianus deviennent consuls romains.(Italie)
  • printemps 70: Selon le livre V des Histoires, Vespasien arrive à Rome avec les premiers ravitaillant la ville venus d'Alexandrie
  • oct 70: L'empereur Vespasien fait son entrée à Rome.(Italie) Très douteux' Histoires dit qu'il arrive avec les approvisionnements qui arrivent d'Alexandrie ; en juillet il préside aux fêtes religieuses qui lancent le début de la reconstruction du Temple de Jupiter au Capitole
  • 1er janvier 71: Vespasien (3è fois) & Marcus Cocceius Nerva deviennent consuls romains.(Italie)
  • ~ 71 : La construction de l'Amphitheatrum Flavium [Colisée] débute à l'est du Forum de Rome, sur ordre de Vespasien.(Italie)
  • 1er janvier 72: Vespasien (4è fois) & Titus (2è fois) deviennent consuls romains.(Italie)

Chronologie rectifiée et complétée modifier

  • Vespasien de 69 à 73
  • octobre 68 : Galba entre à Rome
    • Titus fait demi-tour (alors qu'il est en Achaïe) en apprenant que Galba s'est suicidé (certains que c'est par hâte de revoir la princesse Bérénice
  • 15 janvier 69: Othon empereur
  • 14 avril 69: 1re bataille de Bédriac, les Vitelliens gagnent
  • 5 juin 69: Le Gal romain Vespasien reprend la campagne contre les Juifs.(Egypte) (source, réf, quel événement ?)
  • 1er juil 69: Les légions d'Orient proclament Vespasien empereur romain, à Alexandrie.(Egypte)
  • 3 juil 69: Les troupes de Judée acclament Vespasien.
  • 15 juil 69 : Mucien, légat de Syrie, rallie Vespasien.(Syrie)
  • 18 (?) juillet 69: (Jour anniversaire de la bataille d'Allia) Vitellius devient Pontifex Maximus
  • août 69 : Les gouverneurs de Pannonie, de Mésie et de Dalmatie se rallient à Vespasien.(Croatie)
  • août 69: les légions danubiennes acclament Vespasien et envahissent l'Italie en septembre
  • 29 octobre 69 : Marcus Antonius Primus prend la tête des légions favorables à Vespasien, 2e bataille de Bédriac, les vitelliens refluent sur Crémone où ils sont vaincus
  • 25 oct 69: Les légions ralliées à Vespasien défont 8 légions de Vitellius à Crémone.(Italie)
  • 17 déc 69: Les troupes de Vitellius se rallient à Vespasien.(Italie)
  • 18 déc 69: A Rome, Titus Flavius Sabinus, frère de Vespasien, convainc l'empereur Vitellius d'abdiquer.(Italie)
  • 19 déc 69: Le Capitole, où les partisans de Vespasien ont trouvé refuge, est incendié lors d'affrontements avec les Vitelliens.(Italie)
  • 21 déc 69: L'ex empereur Vitellius meurt massacré à Rome par les partisans du Gal Vespasien.(Italie)
  • 22 déc 69: Le Sénat romain entérine la victoire de Vespasien et le proclame empereur.(Italie)
  • 1er jan 70: Vespasien (2è fois) & Titus Caesar Vespasianus deviennent consuls romains.(Italie)
  • 20 juin 70: Vespasien préside la cérémonie religieuse lançant la reconstruction du Temple de Jupiter capitolin
  • oct 70: L'empereur Vespasien fait son entrée à Rome.(Italie) Très douteux' Histoires dit qu'il arrive avec les approvisionnements qui arrivent d'Alexandrie ; en juillet il préside aux fêtes religieuses qui lancent le début de la reconstruction du Temple de Jupiter au Capitole
  • 1er janvier 71: Vespasien (3è fois) & Marcus Cocceius Nerva deviennent consuls romains.(Italie)
  • ~ 71 : La construction de l'Amphitheatrum Flavium [Colisée] débute à l'est du Forum de Rome, sur ordre de Vespasien.(Italie)
  • 1er janvier 72: Vespasien (4è fois) & Titus (2è fois) deviennent consuls romains.(Italie)

La Clepsydre modifier

« L'attente du Messie et la croyance en la résurrection des morts se conjuguent alors, pour se fondre dans une même espérance de rédemption. Dispensée par la doctrine pharisienne, elle s'installe alors dans les textes du judaïsme, au cours des deux premiers siècles de l'ère courante. L'émergence d'un système eschatologique à l'intérieur d'un système religieux n'est pas aisément explicable en termes historiques, bien qu'on puisse en suivre le mouvement. L'effervescence messianique accompagnée de sa neutralisation participe d'un processus constant dans le judaïsme, que l'on identifie aisément à partir de la destruction du second Temple et la défaite de Bar Kochba au IIe siècle. La chute du second Temple a introduit des transformations si profondes que le judaïsme — tel que nous le connaissons — en adviendra. Le phénomène le plus saisissant de cette mutation est la cessation de toute transcription des événements historiques qui se produisent. On pourrait se demander pourquoi, alors que la chute du premier Temple avait suscité non-seulement la rédaction de nouveaux livres, mais aussi amorce à un processus qui aboutit à la formation du canon biblique, celle du second engendre un silence historique si assourdissant ? Ceux qui se sont intéressés à la question attribuent ce silence à une manifestation de la sortie des juifs de l'Histoire. La vision théologique chrétienne s’accommode ainsi fort bien d'une telle échappée: mieux qu'un discours, cette aphasie témoigne que l'histoire change lors d'acteurs. Le raisonnement tenu dans la position juive poursuit une autre logique. Profondément choqués, se sentant rejetés, les juifs se soumettent à la seule alternative qui leur est offerte : le repentir et le repli sur soi en attendant la venue du Messie salvateur[39]. »

La Didachée modifier

Le manuscrit 54 de Jérusalem donne un état de la Didachée au XIe siècle. Elle es pourvue de deux titres : Doctrine des douze apôtres, Doctrine du Seigneur enseigné aux Nations par les douze apôtres. S. Giet veut « montrer que la mention des douze que l'on trouve dans l'un et l'autre titre n'appartient pas à la tradition primitive à laquelle se rattache la Didaché. L'une des preuves est qu'il existe des écrits apparentés à la Didaché où l'instruction des deux voies est présentée comme un enseignement des apôtres, mais seulement de onze apôtres[40]. »

L'Épitomé est un écrit apparenté à la Didaché dans lequel s'exprime successivement: 1.Jean, 2.Matthieu, 3.Pierre, 4.André, 5.Philippe, 6.Simon, 7.Jacques, 8.Nathanaël, 9.Thomas, 10.Céphas, 11.Barthélemy

LesCanons ecclésiastiques souvent appelés Apostolische Kirkenordnung sont aussi apparenté à la Didaché et semblent reprendre la même liste de onze apôtre. Dans la liste liminaire figure toutefois Judas de Jacques qui est probablement substitué à Simon (le Zélote) comme dans les listes ci-dessous. Même si Stanislas Giet n'est pas très clair puisqu'il dit à la fois que ce nom est « ajouté » tout en indiquant qu'il n'y a que onze apôtres et que cette liste présente cette similarité avec les deux autres listes ci-dessous. La formulation « ajoutée » vient probablement de sa conviction que la substitution avec Simon (le Zélote) est tardive, puisqu'il signale que le nom Judas (de Jacques ou le Zélote) ne reparaît dans le texte après cette mention[41].

Simon est sans doute le Zélote et Jacques le frère de Jean[42]. Clément d'Alexandrie est le premier à écrire que Céphas à qui Paul a resisté en face dans les Actes des Apôtres est un membre des soixante dix disciples homonyme de l'apôtre Pierre[43]. On retrouve cette liste de onze apôtres à peine modifiée en tête de l'Epistola apostolorum et dans le Testament de Galilée de Notre Seigneur Jésus-Christ[44]. La liste dans ces deux écrits est la suivante:

« 1.Jean, 9.Thomas, 3.Pierre, 4.André, 7.Jacques, 5.Philippe, 11.Barthélemy, 2.Matthieu, 8.Nathanaël, 6.Simon Judas le Zélote, 10.Céphas[45] »

Eisenman propose de voir derrière Cephas l'apôtre Simon le Zélote. L'absence de Jacques le Juste pourrait se justifier par le fait qu'on décrit ici ceux qui ont rempli des missions apostoliques à l'étranger et que Jacques est toujours resté en Palestine pour diriger le mouvement depuis Jérusalem. Cela constitue tout de même une étape dans l'occultation du personnage. Reste la distinction de Nathanaël et Barthélemy. Certaines sources laissent supposer que Nathanaël est le fils de Tolmai (bar Tolmai) et que ce Tolmai est le « 13° apôtre » : Matthias surnommé Zacchée (le Juste). Toutefois certains auteurs estiment que c'est Matthias lui même qui est le fils de Tolmai. Si Tolmai est un nom dynastique et par exemple la forme hébraïque de Ptolémée, alors ce sont bien-sûr les deux qui sont des descendants de Tolmai/Ptolémée. Barthélemy désignerait donc ici Matthias, « le 13° apôtre » élu par tirage au sort en remplacement d'un Judas qui vient de mourir.

À creuser modifier

  • S. Thiolier-Méjean, La prise de Jérusalem par Vespasien: une légende médiévale entre Languedoc ..., p. 20
    • Joseph d'Arimathée est un sage chevalier qui lors d'une bataille est blessé à la cuisse ; alors que la ville est assiégées, il fait jeter les cadavres dans des charniers hors de la ville pour éviter les épidémies.
  • S. Thiolier-Méjean, La prise de Jérusalem par Vespasien: une légende médiévale entre Languedoc ..., p. 21
    • Légende des trois navires: les Juifs ayant survécu au massacre qui suivit la prise de Jérusalem sont rassemblées dans 3 barques et jetés au gré des flots, à la grace de Dieu, sans vivres ni capitaine. Ils atteignent finalement : Narbonne, Bordeaux et l'Angleterre. Cette évocation renvoie à une prière juive qui introduit le service du soir, commençant par Ve-Hou rahoum (voir Geoffrey Wigoder, Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Paris, éd. Cerf, 1993, p. 827)
    • Cyril Hershon indique que cette prière serait liée à la prise de Jérusalem par Vespasien entassant les captifs dans trois navires après la destruction du second Temple et les envoyant à Bordeaux, Arles et Lyon (Cyril P. Herson, Faith and controversy: The Jews of Medieval Languedoc, Birmingham, AIEO, 1999, p. 2).
    • et autres

Références modifier

  1. Tacite, Histoires, livre III, 52-53
  2. Tacite, Histoires, livre III, 42-43
  3. Tacite, Histoires, livre III, 63
  4. Tacite, Histoires, livre IV, 4
  5. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre IV, 11.
  6. Tacite, Histoires, livre I, 8.
  7. Pierre Cosme, L'année des quatre empereurs, Fayard, 2012, p. 27.
  8. Tacite, Histoires, livre IV, 47.
  9. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, VII, 2, 1.
  10. Greenblatt, p. 32 et 121
  11. Greenblatt, p. 154
  12. Greenblatt, p. 170-71
  13. Greenblatt, p. 206-08
  14. « Cette hypothèse a rencontré la plus totale indifférence, manuels ou bibliographies ne la mentionnent même pas » : Henri Irénée Marrou, De la connaissance historique , Éd. du Seuil, coll. Points Histoire, 1975. p. 130-139 [1], voir aussi La question de Tacite lettre à M. Hochart par Paul Tannery
  15. Greenblatt, p. 45
  16. Livre : quand Lucrèce vient bouleverser le Moyen-Âge, Jean-Claude Lauret, bvoltaire.fr, 15 mai 2013
  17. Greenblatt, p. 179
  18. Greenblatt, p. 221-226
  19. Greenblatt, p. 57
  20. Greenblatt, p. 219
  21. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Durand
  22. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Tilliette1050
  23. Manuscrit 522 de la bibliothèque municipale de Troyes Tilliette 2003, p. 1052-1053 et note 11.
  24. Muller 1990, p. 9-10.
  25. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Flambard
  26. Edmond Courbaud, introduction du De oratore, Les Belles Lettres, 2003, pp. XVI à XVIII.
  27. Yon 1997, p. LXI.
  28. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, VII, 2, 1.
  29. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, VI, IV, 5 et notes 24 et 25.
  30. M. L. Duchesne, Les sources du martyrologe hiéronymien, p. 152s.
  31. M. L. Duchesne, Les sources du martyrologe hiéronymien, p. 153-154.
  32. (J.-B. de Rossi, art. cit.).
  33. Codex Bernensis 289 ; manuscrit d'Echternach : actuellement Paris. lat. 10837, ff. 2-33 ; manuscrit de Wissembourg : actuellement à la Wolfenbüttel Herzog August Bibliothek, Codex Guelf. 81 Weiss., Annales Weissenburgenses.
  34. M. L. Duchesne, Les sources du martyrologe hiéronymien.
  35. M. L. Duchesne, Les sources du martyrologe hiéronymien, p. 126.
  36. M. L. Duchesne, Les sources du martyrologe hiéronymien, p. 127.
  37. M. L. Duchesne, Les sources du martyrologe hiéronymien, p. 155.
  38. M. L. Duchesne, Les sources du martyrologe hiéronymien, p. 127.
  39. Sylvie-Anne Goldberg, La Clepsydre, p. 131.
  40. Stanislas Giet, La Didachée : Enseignement des douze apôtres ?, p. 2.
  41. Stanislas Giet, La Didachée : Enseignement des douze apôtres ?, p. 5.
  42. Stanislas Giet, La Didachée : Enseignement des douze apôtres ?, p. 3.
  43. Stanislas Giet, La Didachée : Enseignement des douze apôtres ?, p. 4.
  44. Stanislas Giet, La Didachée : Enseignement des douze apôtres ?, p. 4-5.
  45. Stanislas Giet, La Didachée : Enseignement des douze apôtres ?, p. 5.


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