Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Manuscrits de la mer Morte

Copie du rouleau d'Isaïe exposée au sanctuaire du Livre du musée d'Israël
Fragments de rouleaux exposés au Musée archéologique d'Amman en Jordanie.

Les manuscrits de la mer Morte, également appelés manuscrits de Qumrân, sont un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec, mis au jour entre 1947 et 1956 à proximité du site de Qumrân, alors en Transjordanie. La découverte de ces quelque 970 manuscrits — dont il ne reste parfois que d'infimes fragments — copiés entre le IIIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C. a été faite dans onze grottes où ils avaient été entreposés. Parmi les documents découverts, figurent de nombreux livres de l'Ancien Testament. Antérieurs de plusieurs siècles aux plus anciens exemplaires du texte hébreu connus jusqu’alors, ces manuscrits présentent un intérêt considérable pour l'histoire de la Bible.

Ils ont été fréquemment attribués, mais sans preuve définitive, au groupe des Esséniens.

La découverte majeure de Qumrân est le rouleau d'Isaïe A, devenu mondialement célèbre. C'est le plus ancien manuscrit hébreu complet connu d'un livre biblique : le Livre d'Isaïe. Le Grand Rouleau d'Isaïe est le plus emblématique des manuscrits découverts à Qumrân, car le mieux conservé. Composé de dix-sept feuillets de cuir cousus ensemble, il mesure 7,34 mètres de long. Y est transcrite en hébreu, sur cinquante-quatre colonnes, l'intégralité des soixante-six chapitres du livre d’Isaïe. Copié vers le IIe siècle av. J.-C., il fait partie avec les autres manuscrits de la mer Morte des plus anciens textes de la Tanakh (bible hébraïque) connus à ce jour.

Une des grottes dans lesquelles les manuscrits ont été trouvés.

D'autres lieux de la rive occidentale de la mer Morte ont également produit des manuscrits, entre autres Massada et Nahal Hever.

Découverte modifier

La version la plus communément acceptée de cette histoire est largement basée sur des enquêtes de John C.Trever (en). Selon Trever, durant le printemps 1947 un pâtre bédouin, Muhammed edh-Dhib Hassan, parti à la recherche de l'un de ses animaux, trouve dans une grotte de grandes jarres qui, pour la plupart, contiennent des rouleaux de cuir étonnamment bien conservés, enveloppés dans de la toile. Des recherches ultérieures mettent au jour de nombreux autres documents. Les rouleaux sont en premier lieu apportés à un antiquaire de Bethléem nommé Ibrahim 'Ijha. La grotte, et celles qui seront découvertes par la suite, sont situées sur les pentes désertiques de Qumrân, sur les rives nord-ouest de la mer Morte, et sont d'un accès assez difficile. L'archéologue israélien Eleazar Sukenik comprend l'importance des rouleaux de la mer Morte et est un de ceux qui réussit à convaincre l'État israélien d'acheter ceux qui avaient été mis en vente.

« De 1947 à 1956, plusieurs dizaines d'excavations ou de grottes sont explorées dans les environs plus ou moins proches de Qumrân. Dans onze d'entre elles, on retrouva des manuscrits en nombre et en qualité variables : certains avaient été déposés dans des jarres. De ces cachettes, on retire quelques rouleaux bien conservés, mais surtout des milliers de fragments aux dimensions diverses allant de plusieurs colonnes à quelques millimètres carrés »[1].

« Le déchiffrement et le regroupement de la multitude de pièces sont étonnamment rapides. Commencé en 1953, le travail est achevé, pour l'essentiel, en 1960. Il en est tout autrement pour la publication : après un bon début, puis des essoufflements et des crises, il faudra attendre la fin du siècle pour disposer de la quasi-totalité des textes[1] ».

« Les péripéties et les lenteurs qui ont émaillé ces travaux de lecture et de transcription, pendant quarante-six ans, ont été qualifiées par Geza Vermes, professeur à l'université d'Oxford, de "scandale académique du XXe siècle"[2] ».

« Les éditions Oxford University Press ont publié aux États-Unis les manuscrits de la mer Morte. L'ensemble forme trente-neuf volumes et est présenté sous le titre général de Discoveries in the Judaean Desert. L'édition est encore incomplète en mars 2013 : le dernier volume comprenant l'introduction et un index[2] » est sorti, mais les volumes XXXII et XXVII sont toujours en préparation.

Un travail d'examen et d'interprétation se poursuit encore aujourd'hui.

Présentation de la découverte modifier

La découverte des rouleaux de manuscrits près des ruines de Qumrân s'est déroulée de 1947 à 1956 dans onze grottes situées aux alentours, 870 manuscrits ont été reconstitués à partir de plusieurs dizaines de milliers de fragments. La plupart ont été écrits sur parchemin et une centaine sur papyrus[3]. Un peu moins de 15 % sont écrits en araméen, la langue courante du pays depuis l'occupation perse[3]. L'immense majorité est en hébreu, la langue littéraire et doctrinale que l'on disait « sainte »[Note 1]. Certains des manuscrits sont en grec, l'idiome de la diaspora hellénique. Certains des textes hébraïques ont une écriture cryptée[3] qui a bien sûr été décodée[4],[Note 2]. À l'exception d'une douzaine, les 870 rouleaux – ou fragments de rouleaux – ont été copiés par des scribes différents[5].

Datation des textes modifier

« L'ensemble des pièces découvertes représente quelque huit-cent-cinquante écrits ou livres différents[1] ». Un travail de datation paléographique effectué par Frank Moore Cross portant sur plus de 690 manuscrits indique que 448 d'entre-eux ont été copiés au Ier siècle, alors que 224 ont été copiés dans la période 150 - ca 50 av. J.-C.[6]. Seulement 21 manuscrits ont été copié avant 150 av. J.-C. Selon Frank Moore Cross, seulement trois manuscrits contiennent des indices qui permettent de les dater du IIIe siècle av. J.-C.[6]. Parmi eux, un fragment d'un rouleau des livres de Samuel (4QSamuel) est peut-être le plus ancien, car il a été copié pas plus tard que 250 av. J.-C., à moins que ce ne soit 4QExode (275 - 225 av. J.-C.)[6]. Le rouleau d'Isaïe A, le plus ancien manuscrit hébreu complet connu d'un livre biblique (Livre d'Isaïe) a été confectionné au IIe siècle av. J.-C.

Ce travail de datation paléographique a été mis en tableau par Brian Webster et donne la répartition suivante[6] :

Période Nombre de manuscrits[6]
Jusqu'à la période hasmonéenne (250 - 150 av. J.-C.) 21 manuscrits
Hasmonéens (150 - ca 50 av. J.-C.) 224 manuscrits
Transition (75 - ca 1 av. J.-C.) (Hérode le Grand (37 - 4 av. J.-C.) 5 manuscrits
Hérodiens (50 à 30 av. J.-C. - 70 apr. J.-C.) 448 manuscrits

La période mise en abscisse du tableau ci-dessus est celle de la copie, la période de composition ou de rédaction de l’œuvre peut être la même ou être antérieure[1]. Alors que la date de composition ou de rédaction des textes bibliques trouve en général facilement un consensus, les dates de première rédaction de chacun des documents que l'on peut attribuer à un mouvement qui dans les manuscrits se désigne lui-même sous le nom de Yahad, font l'objet de batailles entre les spécialistes. Il en est de même de la détermination de l'ordre chronologique d'écriture de cette catégorie de manuscrits indépendamment de leur datation absolue. Sur ces deux points, nul consensus ne se dégage, ces datations ayant une forte influence sur l'identification du groupe qui a écrit la centaine de manuscrits dits « sectaires » et a probablement caché ces rouleaux.

Au-delà de la date de l'écriture des documents retrouvés se pose la question de la date de leur mise à l'abri. L'hypothèse la plus fréquemment émise opte pour une dissimulation pendant la Grande révolte juive, avant le contrôle de la région par l'armée romaine (68-70). Pour Daniel Stoekl Ben Ezra, historien des religions et chargé de recherche au CNRS, « "l'analyse des deux tiers des manuscrits nous a permis de constater que des documents plus récents et d'autres plus anciens d'environ cinquante à soixante-dix ans ont été retrouvés ensemble, dans les mêmes grottes". [...] Il est communément admis que l'ensemble des documents a été caché dans les grottes aux alentours de 68, [...] au moment de la première révolte juive contre les Romains. [...] Il va falloir désormais tenir compte de l'existence de [...] deux bibliothèques qui, de surcroît, ont peut-être été cachées à deux moments différents. Non seulement en 68 [...], mais aussi environ soixante-dix ans plus tôt [7]! ».

Datation des éléments externes modifier

En 1960, F. E. Zeuner a publié la datation de deux morceaux de bois de palmier qui avaient été utilisés pour former le toit du locus 86 des ruines de Qumrân. La datation des deux morceaux ont donné des résultats dont on a pu déduite la fourchette 70 av. J.-C. - 90 apr. J.-C.[8]. Après avoir estimé l'âge de l'arbre lorsqu'il a été coupé, Zeuner a estimé, avec un intervelle de confiance de 68 %, que ce bois avait été utilisé pour la construction du toit entre 40 av. J.-C. - 110 apr. J.-C.[8].

Tests par spectrométrie de masse (AMS) modifier

Un des fragments de la Règle de la Communauté, le fragment 4Q258, a donné une fourchette de datation à 1 sigma allant de 36 av. J.-C. - 81 apr. J.-C.[9]. Plus précisément, il y a eu deux tests car le premier a donné un résultat complétement inattendu (133 à 237 apr. J.-C.[9], alors que le site de Qumrân a été abandonné après la prise par les Romains en 68 - 70 et la brève occupation romaine qui l'a suivi.

Attribution des textes modifier

En 1948, le professeur Eleazar Sukenik a été, avant même la découverte des premières grottes à manuscrits, le premier à suggérer que les auteurs des sept premiers rouleaux achetés à des bédouins pouvaient être ces esséniens, mentionnés dans la littérature ancienne[10]. André Dupont-Sommer est aussi parvenu aux mêmes conclusions à la même époque. En faisant, une analyse précise de différents textes, dont le Document de la Nouvelle Alliance au pays de Damas, il arriva à la conclusion que le Maître de Justice était encore en vie peu avant la prise de Jérusalem par les Romains en -63 et que cet écrit qui relatait ces événements avait été rédigé entre -63 et -48[11]. Par la suite en 1952, après la découverte des cinq premières grottes (« sur 11 ») aux alentours de Khirbet Qumran et après avoir d'abord daté les manuscrits de l'époque hellénistique (v. 330 - v. 165 av. J.-C.), le père Roland de Vaux attribua ces écrits aux habitants du site, qui auraient été les fondateurs des Esséniens et qu'il voyait comme une communauté retirée, avec un scriptorium où avaient été édités les manuscrits de la mer Morte[12]. « Roland de Vaux et d'autres avec lui s'efforcèrent de montrer que l'établissement de Qumrân abritait une "communauté" d'ascètes qui s'adonnaient à des bains rituels fréquents, à la prière et aux repas en commun, à l'étude des livres saints et à l'écriture. En bon religieux, il identifia même un scriptorium – ce qui relève de l'équipement monastique médiéval[13]. » Cette vision, relayée avec brio et érudition par André Dupont-Sommer est appelé « modèle standard », notamment par les chercheurs qui conteste sa validité[13],[14]. La thèse de Roland de Vaux et de ses collègues de l'École biblique de Jérusalem comporte pourtant une différence essentielle avec celle de Dupont-Sommer: elle place l'action du Maître de Justice vers -175, un siècle avant les conclusions auxquelles était parvenue Dupont-Sommer par son étude attentive des textes. Cette présentation a eu un immense succès et n'a commencé à être sérieusement contestée que dans les années 1990, lorsqu'à la suite de diverses actions des chercheurs spécialistes du sujet, ceux-ci sont enfin parvenus à accéder aux textes de l'ensemble des manuscrits. Depuis, on a constaté qu'aucun lien n'a pu être établi entre le site de Qumrân et les manuscrits. Aujourd'hui, la majeure partie des chercheurs s'interrogent sur la nature de ce lien, voire sur son existence, à part la proximité de certaines grottes[Note 3].

Avec la découverte des manuscrits de la mer Morte en 1947-1956 dans onze grottes situées aux alentours des ruines, 870 manuscrits ont été reconstitués à partir de plusieurs dizaines de milliers de fragments. La plupart ont été écrits sur parchemin et une centaine sur papyrus[3]. Un peu moins de 15 % sont écrits en araméen, la langue courante du pays depuis l'occupation perse[3]. L'immense majorité est en hébreu, la langue littéraire et doctrinale que l'on disait « sainte »[Note 4]. Certains des manuscrits sont en grec, l'idiome de la diaspora hellénique. Certains des textes hébraïques ont une écriture cryptée[3] qui a bien sûr été décodée[15],[Note 5]. À l'exception d'une douzaine, les 870 rouleaux – ou fragments de rouleaux – ont été copiés par des scribes différents[16].

Identification du groupe modifier

L'identité du ou des « Maîtres de Justice » dépend aussi de l'identité du groupe qui a écrit les manuscrits et dont le ou les Maîtres étaient des dirigeants. À ce sujet, il y a trois grandes thèses principales et une variante de la troisième thèse. En se basant sur les règles de pureté définies dans certains manuscrits, un petit groupe de chercheurs a aussi émis l'hypothèse que ce pourrait être les Sadducéens[17], ou une branche de ceux-ci, les Boéthusiens[18]. Une grande partie des critiques estiment que les manuscrits ont beaucoup de points en commun avec les esséniens, mais que quelques points ne correspondent pas du tout. Pour résoudre cette question, le troisième groupe de critiques propose de considérer les manuscrits comme étant l’œuvre d'une des quatre tendances d'Esséniens décrites dans une notice sur cette secte du judaïsme plus complète que celle que l'on trouve dans les textes de Flavius Josèphe. Pour eux c'est la tendance que cette notice appelle les Zélotes que certains appellent aussi les Sicaires qui sont les auteurs des manuscrits. Enfin une partie insistent sur le fait qu’indépendamment de l'identification de ceux qui ont écrits les manuscrits, ceux qui les lisaient au moment où ils ont été cachés dans des grottes au Ier siècle semblent être les Zélotes/Sicaires ou les membres de la Quatrième philosophie et en tout cas des participants à la Grande révolte juive (66-70).

Les manuscrits sont sadducéens modifier

Selon Strugnell, le Manifeste sectaire aussi appelée Lettre halakhique (4QMMT) « a pour toile de fond la perte de contrôle du Temple par les Sadducéens et l’avènement concomitant sur ce même terrain des Pharisiens[19]. » Toutefois, pour Wise, Abegg, Cook, « la « théorie saducéenne » ne s'accorde pas facilement avec certaines données importantes sur cette secte que nous tenons d'autres sources[19]. Selon Josèphe, par exemple, les Sadducéens de son temps ne croyaient pas à la doctrine de la prédestination[19]. En outre, le Nouveau Testament rapporte qu'ils ne croyaient pas à la vie après la mort ni aux anges (Actes, 23:8)[19]. En revanche, les manuscrits sectaires nous apprennent que leurs auteurs avaient à cet égard des convictions opposées très affirmées[19]. » Par ailleurs, il n'y a nulle trace d'opposition résolue aux Romains de la part des Sadducéens dans les sources antiques, bien au contraire.

Toutefois, avant la publication du Manifeste dans les années 1980, les Esséniens étaient vus comme très proches des Pharisiens par les partisans du « modèle standard » et sûrement pas comme des prêtres. Les interprétations de ce texte dès qu'il a enfin pu être connu des spécialistes ont permis d'amorcer une révision complète de ce point de vue. Désormais, il est largement admis que le groupe « représenté par la littérature trouvée à Qumrân[20] » a une origine sacerdotale[17] et que plus précisément c'étaient des « Sadoqites »[21],[22], préconisant des règles de pureté proches de celles des Sadducéens. De plus, l'identification des Chercheurs de flatteries avec les Pharisiens est désormais assez généralement admise de même qu'il est admis que loin d'être proches de ces derniers, ceux-ci étaient les pires ennemis du groupe.

Les manuscrits sont esséniens modifier

Une trentaine de manuscrits de la mer Morte mentionnent le « Yahad » (« Unité », « Alliance »), un mouvement religieux derrière lequel bon nombre de chercheurs reconnaissent les Esséniens, ou l'une des quatre tendances d'Esséniens mentionnées par Hippolyte de Rome. Dans d'autres manuscrits qui ne mentionnent pas le Yahad, on repère un vrai système de mots ou de formules qui les font classer également parmi les écrits sectaires. Ils sont à eux tous une bonne centaine[3].

De nombreux points de convergence entre la description des esséniens chez les auteurs antiques et la doctrine décrite dans les manuscrits semblent effectivement permettre d'identifier avec eux les membres de la communauté du Yahad. Dans la Charte d'un groupement sectaire juif aussi appelée Règle de la communauté, il est indiqué que les nouveaux arrivants doivent remettre leurs biens à l'Inspecteur, ce qui peut être relié à la description des Esséniens par Flavius Josèphe qui écrit que « ceux qui entrent dans la secte transfèrent leurs biens à l'ordre (Guerre des Juifs II, 122) »[23]. « Les Esséniens insistent sur le rôle du destin, de la divine providence, en toutes choses, alors que les Pharisiens et les Sadducéens font une certaine place au libre arbitre (Antiquités judaïques, XIII, 171-173) ; la doctrine de la prédestination apparaît souvent dans les manuscrits[24]. » Les nouveaux adhérents doivent faire la preuve de leur adhésion au mode de vie essénien pendant un an, suivi par une période de test de deux ans pendant lesquels il n'a pas encore tous les droits des membres à part entière[24]. Deux périodes d'essai assez semblables se trouve dans la « Règle » mais la seconde n'est que d'un an au lieu de deux[24].

Les manuscrits ont été cachés par un groupe de révoltés juifs modifier

Les manuscrits ont, pour l'essentiel, été écrits au Ier siècle av. J.-C., mais quelques-uns d'entre-eux datent du IIe siècle av. J.-C. et d'autres datent du Ier siècle[25] apr. J.-C. Si les manuscrits ont été cachés au Ier siècle comme l'archéologie pousse à le croire, il existait à ce moment bien plus que les trois « sectes » que Flavius Josèphe mentionne probablement dans un but simplificateur pour ses lecteurs romains, même si on y ajoute la Quatrième philosophie dont Josèphe fait aussi état. Justin de Naplouse et Hégésippe de Jérusalem mentionnent, huit noms de sectes juives existant à l'époque de Jésus en plus des trois mentionnées par Josèphe[Note 6],[Note 7]. Parmi celles-ci, les Hémérobaptistes, les Masbothéens et probablement les Esséniens sont des Baptistes[26] et sont peut-être regroupées sous ce nom chez Justin de Naplouse. Même s'il est possible que les Galiléens que l'on trouve chez les Pères de l'Église correspondent à ce que Josèphe présente comme la Quatrième philosophie, il reste beaucoup plus que trois « sectes ». Sans compter que l'on ne sait pas si les Sicaires et les Zélotes qui ne sont pas mentionnés chez ces auteurs chrétiens sont à identifier à certains de ces groupes. Il en est de même pour le mouvement Nazôréen (notzrim en hébreu), créé par Jésus de Nazareth et dont l'existence et la vigueur n'est pas contestable dans la région palestine dès la moitié du Ier siècle.

Même en admettant que les auteurs des manuscrits dits sectaires appartenaient à un seul mouvement, celui-ci « a peut-être été totalement ou en partie l'ancêtre de plusieurs groupes présents au Ier siècle[27]. » Pour Wise, Abegg et Cook il est possible que ceux que Flavius Josèphe décrit sous l'appellation globale d'Esséniens soient des héritiers du groupe auteur des manuscrits qui avaient décidé « d'attendre patiemment l'intervention de Dieu[27] », plutôt que de « chercher à renverser par la force la puissance romaine[27]. » Cependant, « beaucoup d'autres choisirent la voie de la violence[27]. » Nous savons par exemple « que des bandes de Zélotes et de Sicaires contribuèrent au déclenchement de la Révolte juive de 66[27]. » Pour un pan de la recherche il est probable que ces groupes puisèrent « leur inspiration dans les textes essentiellement du Ier siècle av. J.-C., connus aujourd'hui sous le nom de manuscrits de la mer Morte, car on y parlait d'un groupe très semblable aux leurs, organisé pour la guerre sainte[28]. » Pour soutenir cette hypothèse, au fait que ces manuscrits sont très profondément anti-Romains — désignés sous le nom symbolique de Kittim[29] — et que plusieurs écrits décrivent les guerres apocalyptiques à mener contre eux à la fin des temps, viennent s'ajouter la résistance que les occupants de Qumrân ont opposés aux Romains en 68-70[30], comme en témoigne l'archéologie[Note 8] et la découverte de manuscrits du même type sur le site de Massada qui d'un bout à l'autre de la révolte a été sous le contrôle de ceux que Josèphe appellent des Sicaires[31],[32]. De plus, « selon Josèphe, ce sont les combattants de la liberté et les Zélotes qui s'emparèrent du Temple quand la guerre éclata en 66, et ils n'en cédèrent jamais le contrôle[32]. » Qui d'autre qu'eux aurait pu faire l'inventaire des objets précieux, or, argent, encens, riches vêtements, que l'on trouve sur le rouleau de cuivre[32] et qui d'autre aurait pu organiser le fait de les cacher dans différents lieux de Judée et de Samarie et parfois dans des grottes derrière ou sous des manuscrits, comme l'indiquent certaines lignes de l'inventaire ?

Des historiens comme Robert Eisenman, pensent eux aussi que ceux qui lisaient ces manuscrits au Ier siècle étaient les révoltés juifs. De plus, en s'appuyant sur la notice sur les Esséniens que l'on trouve dans un texte attribué à Hippolyte de Rome qui semble plus complète que celle fournie par le texte de Flavius Josèphe, ils estiment que les Zélotes sont une des quatre tendances issues des Esséniens, comme le dit le texte d'Hippolyte[33].

Les manuscrits sont ceux d'une des quatre tendances d'Esséniens modifier

En s'appuyant sur une version peu connue de ce qui semble être la notice utilisée par Flavius Josèphe, certains critiques ont émis l'hypothèse qu'aussi bien le mouvement de Judas le Galiléen, que les Sicaires et les Zélotes sont issus des Esséniens[33]. Un texte attribué à Hippolyte de Rome (Réfutation de toutes les hérésies, IX, § 26), retrouvé au XIXe siècle, paraît s'appuyer sur la même notice que Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs à leur propos[34]. Toutefois, à l'endroit où la notice de Josèphe sur les Esséniens rapporte leur division en « quatre lots » ou « quatre classes », dans celle-ci on trouve la définition des « quatre catégories[35] » d'Esséniens :

« [Les Esséniens] sont divisés selon l'ancienneté et ils n'observent pas les pratiques de la même manière, répartis qu'ils sont en quatre catégories. Certains d'entre-eux en effet, poussent les pratiques à l'extrême, jusqu'à ne pas tenir en main une pièce de monnaie, déclarant qu'il ne faut ni porter, ni regarder, ni fabriquer d'effigie ; aussi nul de ceux-ci n'ose même entrer dans une ville, de peur de franchir une porte que surmonte des statues, estimant qu'il est sacrilège de passer sous des images. Certains autres d'entre-eux, lorsqu'ils entendent un individu discourir sur Dieu et sur ses lois, s'assurent, s'il est incirconcis, que cet individu et seul dans un endroit, puis ils le menacent de l'assassiner, s'ils ne se laissent pas circoncire : s'il ne veut pas obtempérer, loin de l'épargner, on l'égorge : c'est de cela, étant donné ce qui se passe, qu'ils ont reçu leur nom, celui de Zélotes ou de la part de quelques-uns, celui de Sicaires. D'autres encore parmi eux refusent de donner à personne le nom de maître (Rabbi), sauf à Dieu[36]. »

Dans cette version quatre groupes d'Ésséniens sont identifiés et non quatre classes[34] et ils se seraient créés au fil du temps[37]. Les Zélotes seraient donc rattachés aux Esséniens, dont ils seraient une émanation tardive et avec laquelle ils refuseraient de frayerReferenceA. L'auteur de l'Elenchos « les présente comme des hétérodoxes qui se distinguent par leur fanatisme et leurs exagérations[38]. » Ceux qui « refusent de donner à personne le nom de maître, sauf à Dieu » seraient les membres de la Quatrième philosophie puisque c'est la définition que donne Josèphe pour ce groupe[39], disant qu'ils sont prêts à subir « les genres de mort les plus extraordinaires[40] » et que « les supplices de leurs parents et amis les laissent indifférents, pourvu qu'ils n'aient à appeler aucun homme du nom de maître[40]. »

Selon André Dupont-Sommer, la notice d'Hippolyte est étroitement parallèle à celle de Josèphe et semble en être un abrégé[41]. Robert Eisenman estime que soit les deux auteurs ont utilisé une source commune, soit l'auteur en est Josèphe lui-même pour sa version de la Guerre des Juifs en araméen[34] et que ce passage a été volontairement omis dans les versions en grec. Pour lui, ce que Josèphe semble avoir fait pour définir la Quatrième philosophie, c'est couper ce qui décrivait l'un des quatre groupes d'esséniens dans sa notice initiale pour l'écrire comme définition du mouvement de Judas de Gamala[39].

Pour Eisenman, cette notice d'Hippolyte permet de résoudre les contradictions que l'on a trouvé entre les descriptions idéalisées des Esséniens par Josèphe et Philon d'Alexandrie et les manuscrits de la mer Morte[37], où le groupe qui écrit — identifié à des Esséniens — est littéralement obsédés par les « féroces Kittim[42] », derrière lesquels on reconnaît aisément les Romains[43] et dont de nombreux écrits parlent de guerres apocalyptiques (en) qu'il faudra mener contre eux. Philon d'Alexandrie et Josèphe insistaient en effet sur l'aspect que l'on pourrait qualifier de « non-violent » de la doctrine des esséniens, les conduisant même jusqu'à refuser de posséder des armes[44]. Ils soulignent que lorsqu'ils voyageaient, les esséniens n'emportaient que des armes défensives[45] et Philon indiquait que pas un seul d'entre-eux ne fabriquait d'armes. Cela lèverait la principale objection d'un certains nombres d'historiens, comme Norman Golb[46], Michael Wise[47], ou André Paul[48] qui les avait conduit à douter que la secte de la mer Morte soient les Esséniens, dont certains faisaient remarquer qu'outre à Qumrân, le seul endroit où l'on a retrouvé des manuscrits appartenant au même mouvement était la forteresse de Massada, qui a toujours été contrôlée par les Sicaires et/ou les Zélotes, ce qui selon eux permettait de savoir qui étaient ceux qui lisaient ces rouleaux au moment de la Grande révolte juive[49],[50] (66-74). D'autre-part, si ceux qui occupaient Qumrân au moment de l'arrivée des Romains étaient en accord avec les manuscrits comme cela est très largement admis, l'archéologie montre qu'ils ont résisté[49],[Note 9]. Les manuscrits retrouvés à Qumrân étaient sur ce point tellement différents de ce que disaient Philon et Josèphe que certains commentateurs, comme G. R. Driver ou Cecil Roth ont même proposé d'identifier les auteurs de ces manuscrits à des Zélotes[51].

Reliquat modifier

«  Les historiens du premier siècle ap. J.-C., Philon d'Alexandrie, Pline l’Ancien et surtout Flavius Josèphe, avaient relaté qu’au nord-ouest des rives de la mer Morte vivait à l’époque une communauté de cénobites appelés Esséniens, qui étaient célibataires, végétariens et qui pratiquaient un mode de vie très austère selon les prescriptions de la Torah. Or nos manuscrits ont précisément été trouvés dans ces parages de la Dépression de la Mer Morte. Cette coïncidence fit immédiatement naître la thèse [...] selon laquelle l’ensemble des manuscrits de la Mer Morte provient d’une communauté essénienne qui se trouvait installée dans la région de Qumrân.

Cette communauté a caché ces manuscrits dans les grottes du voisinage à l’approche des Romains, peu avant la chute de Jérusalem en 70. Cette thèse “essénienne”, [...] a, dans un premier temps, difficilement trouvé un consensus dans le monde savant. Aujourd’hui encore elle a de nombreux contradicteurs[52]. »

C'est dès 1948, qu'un premier auteur, l'archéologue israélien Eleazar Sukenik, publie un article dans lequel il établit un lien entre les rouleaux (et leur contenu) et la secte dissidente juive que l'on appelle en grec esséniens. Certains ont aussi évoqué la possible appartenance de Jésus ou de Jean-Baptiste à cette communauté, mais sans pouvoir fournir de preuve non discutables. Le sujet fait l'objet d'intenses débats.

Cette théorie est devenue l'interprétation la plus communément admise quant à l'origine des rouleaux. Elle est considérée comme probable, mais aucune preuve formelle n'existe. Elle est ainsi remise en question par certains chercheurs. Pour K. H. Rengstorf, suivi par N. Golb, les manuscrits proviendraient de bibliothèques de Jérusalem (du temple de Jérusalem comme de bibliothèques privées), et auraient été mis à l’abri dans des grottes lors de l’approche des Romains, vers 70 apr. J.-C.

Selon André Paul[53], de nombreux chercheurs s'affranchissent aujourd'hui de la thèse essénienne et « on commence à découvrir que ces précieux documents sont aussi des sources du judaïsme rabbinique ou classique [...dont] on perçoit sans mal les prémices dans la bibliothèque de Qumran : les modèles de la communauté idéale eux-mêmes supposent une existence loin du Sanctuaire central. Certains écrits font la théorie de l'éloignement du Temple centralisateur, voire de l'absence de celui-ci, cherchant même à instaurer des supplétifs symboliques ou sublimés. D'où l'importance particulière attribuée à la Loi [...]. Sans le savoir, ne préparait-on pas également à Qumran l'heure où il n'y aurait plus de Temple, celle du régime du tout-Torah ».


Ruines archéologiques modifier

Près des grottes a été retrouvé un site archéologique qui n'avait guère retenu l'attention des archéologues jusqu'à la découverte des manuscrits[54] et dont le lien avec les manuscrits reste controversé.

Fragments modifier

On a retrouvé 100 000 fragments, répartis en 870 manuscrits différents, dont 220 sont des textes bibliques de la Bible hébraïque. Tous les livres de celle-ci y sont représentés, sauf le Livre d'Esther[55].

Outre les livres de l'Ancien Testament, on trouve aussi des livres apocryphes (exclus du canon biblique par les chrétiens, mais aussi par les juifs), comme le Livre d'Enoch et le Livre des Jubilés. Presque tous sont en hébreu, quelques-uns en grec, reprenant la version de la Septante. À ces livres (canoniques ou non) se rajoutent des commentaires sur ceux-ci, ainsi que des textes propres à la communauté juive qui vivait à Qumrân, comme Le Rouleau du Temple et La Règle de la communauté (ou la Règle de la commune selon une autre traduction).

Enfin, la grotte 7 contient des fragments écrits en grec. Les textes auxquels ils se rattachent font l'objet de discussions entre les spécialistes[56],[57],[58],[59].

Ces fragments ont été éparpillés à travers le monde et sont conservés dans différentes institutions. Ceux qui se trouvent à Paris ou à Londres y ont été envoyés par le père Roland de Vaux. Ils constituent une part non négligeable de l'ensemble.

Livres triés selon le nombre de manuscrits trouvés (16 premiers)

Livres Nombre de manuscrits
Psaumes 39
Deutéronome 33
Hénoch 1 25
Genèse 24
Isaïe 22
Jubilés 21
Exode 18
Lévitique 17
Nombres 11
Petits prophètes 10
Daniel 8
Jérémie 6
Ezéchiel 6
Job 6
Samuel 1 & 2 4

Grotte 1 modifier

Ce n'est pas avant 1949, près de deux ans après la découverte initiale, qu'on retrouva la grotte d'où avaient été extraits les premiers manuscrits. Des fouilles commencèrent en février, menées par G L Harding, Roland de Vaux, et Ibrahim El-Assouli, du Musée Rockefeller. Pas moins de 600 fragments étaient rassemblés, ainsi que des morceaux de bois, de vêtements et des éclats de poteries.

Grotte 2 modifier

Entrée de la grotte 4 à Qumrân.

Trois ans plus tard, en 1952, les bédouins découvrirent non loin de là la grotte 2, moins monumentale ; de nombreux fragments y furent cependant découverts et vendus au musée archéologique d'Israël et à l'école biblique et archéologique française de Jérusalem.

Grotte 3 modifier

Le 14 mars de la même année, une troisième grotte fut découverte, qui contenait le plus mystérieux des manuscrits, le Rouleau de cuivre.

Grotte 4 modifier

Elle fut découverte en 1952 par le Père Roland de Vaux, directeur de l’école biblique et archéologique française de Jérusalem. Elle est proche du site archéologique et c'est là que furent découverts le plus grand nombre de manuscrits.

Conservation modifier

Le Sanctuaire du Livre à Jérusalem.

Une aile souterraine du Musée d'Israël conserve les plus précieux manuscrits de l'Histoire du peuple juif. Ceux qui ont été découverts après-guerre à Qumrân.

Le Sanctuaire du Livre abrite, au sein du musée d'Israël, les quelque neuf cents manuscrits mis à jour à Qumrân entre 1947 et 1956. Son dôme en céramique blanche rappelle le couvercle des jarres dans lesquelles les manuscrits furent découverts. Au centre de la salle, un fac-similé du Grand Rouleau d'Isaïe est déployé sur une reproduction géante du montant en bois autour duquel est traditionnellement enroulé le Sefer Torah. C'est le trésor d'un musée qui conserve pourtant des richesses inouïes.

Voir aussi modifier

Sources bibliographiques modifier

Les sources bibliographiques sur les manuscrits et leur interprétation sont extrêmement nombreuses. Voici divers auteurs et chercheurs (Français, Anglais, Israéliens) de tout premier ordre, par ordre alphabétique.

  • John Marco Allegro

Le Professeur John Marco Allegro, de l'Université de Manchester, philologue et membre de la première équipe du Père R. de Vaux. Il est l'un des seuls universitaires « non religieux » à avoir participé aux premières campagnes de traduction et de transcription des manuscrits.

À la suite des recherches effectuées à Qumrân, J.M Allegro publiera en 1970 The Sacred Mushroom and the Cross, ouvrage qui suscita une polémique dont il ne sortira pas indemne.

  • Katell Berthelot

Chargée de recherche au CNRS au Centre Paul-Albert-Février d'Aix-en-Provence, historienne du judaïsme ancien, Katell Berthelot travaille au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ), en Israël. Médaille de bronze CNRS en 2007 et lauréate du prix Irène-Joliot-Curie 2008, ayant fait un doctorat sur "Israël et l'humanité dans la pensée juive à l'époque hellénistique et romaine", Katell Berthelot codirige avec Thierry Legrand la Bibliothèque de Qumrân (éditions du Cerf), édition bilingue de l'intégralité des Manuscrits de la mer morte initiée par André Paul, destinée à un public francophone, dont deux volumes sont déjà parus.

Bibliographie
  • Le monothéisme peut-il être humaniste?, Paris, Fayard, 2006 (Les Dieux dans la Cité).
  • Jean Carmignac (1914-1986)

Jean Carmignac est un des premiers à participer à la publication des manuscrits en français, fondateur de la Revue de Qumrân en 1958 (Éd. Gabalda, Paris).

  • Henri de Contenson

Henri de Contenson est directeur de Recherche au CNRS. Il a participé aux fouilles de Qumrân conduisant à la découverte du rouleau de cuivre de la grotte Q3.

  • André Dupont-Sommer

Professeur à la Sorbonne, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, l'un des plus grands spécialistes des langues sémitiques et de la Bible, André Dupont-Sommer est l'un des premiers à créditer la thèse de l'essénisme de Qumrân.

Il publie de nombreux ouvrages, dont le célèbre Les Écrits esséniens découverts près de la mer Morte en 1959.

  • Ernest-Marie Laperrousaz

Professeur honoraire à la section des sciences religieuses de l'École pratique des hautes études, Ernest-Marie Laperrousaz est un ancien pensionnaire de l'école biblique et archéologique française de Jérusalem ; à ce titre, il a participé aux fouilles de Massada et de Qumrân et il est considéré comme l'un des grands spécialistes des Manuscrits de Qumrân.

Qoumrân et les manuscrits de la mer Morte. Un cinquantenaire, Paris, Cerf, 459 p. (1997 - 2000)
Bibliographie
  • Thierry Legrand

Maître de conférences en Histoire des religions à la Faculté de théologie protestante de l'Université de Strasbourg, ancien élève Titulaire à l'École Pratique des Hautes Études Ve section (Paris), diplômé de l’Ecole des Langues Orientales Anciennes (Paris), Thierry Legrand a fait son doctorat en histoire des religions sur "Le Siracide. Problèmes textuels et théologiques de la recension longue". Thierry Legrand codirige avec Katell Berthelot la Bibliothèque de Qumrân (éditions du Cerf), édition bilingue de l'intégralité des Manuscrits de la mer morte initiée par André Paul, destinée à un public francophone, dont deux volumes sont déjà parus. Le projet est de présenter les manuscrits en fonction de leur rapport avec les textes de la Bible hébraïque, en analysant notamment ce rapport.

Bibliographie
Jean Duhaime, Thierry Legrand, Les Rouleaux de la mer Morte, Paris, Éditions du Cerf, 2010 (Cahiers Évangile, Supplément 152), 161 pages.
  • Joseph Milik (Seroczyn, Pologne, 24 mars 1922 - Paris, 6 janvier 2006)

Joseph Milik, jeune collaborateur du Père de Vaux, il a fait sa carrière au CNRS. Pionnier du déchiffrement de la cursive araméenne, il a formé de nombreux spécialistes.

  • André Paul

André Paul est un historien, théologien et exégète français spécialiste de la Bible et du judaïsme ancien et rabbinique.

André Paul, Les manuscrits de la mer Morte, Paris, Bayard, 1997.
  • Émile Puech

Émile Puech est directeur de Recherche au CNRS, directeur de la Revue de Qumrân, Gabalda (Paris), éditeur du lot de manuscrits hébreux, araméens et nabatéens inédits, membre fondateur de l'International Organization for the Qumran Studies, membre du Editorial Board des Dead Sea Discoveries, Brill, Leiden, consultant pour le projet de l'Encyclopedia of the Dead Sea Scrolls, New York, professeur à l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, chercheur de l'Institut d'Études sémitiques, Collège de France, Paris, directeur de Recherche Laboratoire d'Études sémitiques anciennes, Collège de France, Paris.

Biographie-Bibliographie
  • La croyance des Esséniens en la vie future : Immortalité, résurrection, vie éternelle ? Histoire d'une croyance dans le Judaïsme ancien.
Tome I - La résurrection des morts et le contexte scripturaire.
Tome II - Les données qumrâniennes et classiques. Préface M. André Caquot, Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France. Études Bibliques N.S. numéros 21-22, 984 pp. Paris, 1993.
  • Qumrân Grotte 4. XVIII. Manuscrits hébreux (4Q521-528, 4Q576-579), Discoveries in the Judaean Desert XXV, Oxford, 1998, XVIII- 230, XV Planches et 2 figures.
  • Qumrân Grotte 4. XXII. Textes araméens. Première partie (4Q529 - 4Q549), Discoveries in the Judaean Desert XXXI, Oxford, 2001, XVIII- 440, XXII Planches.
  • Lawrence Schiffman

Lawrence Schiffman est professeur à la New York University’s au département des études hébraïques et juives. Il est un spécialiste des Manuscrits de la Mer Morte, du judaïsme dans l'antiquité tardive, de l'histoire de la loi juive et de la littérature talmudique. Il a joué un rôle majeur dans la publication des Manuscrits de la Mer Morte. Il a démontré que les Manuscrits de la Mer Morte étaient des écrits juifs. Il a été l'éditeur en chef de la Oxford Encyclopedia of the Dead Sea Scrolls. Il a aussi été l'éditeur du journal Dead Sea Discoveries durant dix ans. Il est présentement l'éditeur en chef du Center for Online Judaic Studies à New York.

  • Emmanuel Tov

Emmanuel Tov est professeur à l'Université Hébraïque de Jérusalem, il a dirigé à partir de 1991 l'édition des rouleaux de la mer Morte et entouré d'une centaine de chercheurs, il en a achevé la publication en 2001.

L'intégralité des manuscrits est ainsi disponible en librairie, en 39 volumes publiés par les éditions Oxford University Press, sous l'intitulé général "Discoveries in the Judaean Desert".

  • Roland de Vaux

Le Père Roland de Vaux, dominicain de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, était à la fois exégète de l'Ancien Testament et archéologue de terrain. Il découvre la grotte n°4 en 1952.

  • Michael Wise, Martin Abegg, Jr, Edward Cook :

Les Manuscrits de la Mer Morte (Traduction intégrale des anciens rouleaux, avec des textes encore jamais publiés, et comportant les plus récentes découvertes), Éditions Plon, 2001.

Bibliographie modifier

  • Katell Berthelot, Thierry Legrand, André Paul (dir.), La Bibliothèque de Qumrân. Vol. 1. Torah. Genèse, Paris, Editions du Cerf, 2008, XXXIII + 589 pages. Premier volume d'une édition francophone complète (neuf volumes) des manuscrits de Qumrân: introductions aux manuscrits, textes et traductions annotés.
  • Katell Berthelot, Thierry Legrand, André Paul (dir.), La Bibliothèque de Qumrân. Vol. 2. Torah. Exode - Levitique - Nombres, Paris, Editions du Cerf, 2010, XXXIII + 464 pages. Deuxième volume d'une édition francophone complète (neuf volumes) des manuscrits de Qumrân: introductions aux manuscrits, textes et traductions annotés.
  • André Dupont-Sommer, Les Écrits esséniens découverts près de la mer Morte, Payot, 1959 : 1980
  • Laurent Héricher, Michaël Langlois et Estelle Villeneuve, Qumrân. les secrets des manuscrits de la mer Morte, Bibliothèque nationale de France, (ISBN 978-2-7177-2452-3)
  • Ernest-Marie Laperrousaz, Les Manuscrits de la mer Morte, Que sais-je, 1961 ; 1984 ; 10e éd. mise à jour, 2003
  • Ernest-Marie Laperrousaz, Qoumrân : L'établissement essénien des bords de la mer Morte, Histoire et archéologie du site, Picard, 1976
  • Ernest-Marie Laperrousaz, Qoumrân et ses manuscrits de la mer Morte, Non Lieu, 2006
  • Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte. Édition bilingue, vocalisée et commentée, coll. Langues et cultures anciennes 5, éd. Safran, Bruxelles, 2005, (ISBN 2-87457-001-X)
  • Schiffman Lawrence, Encyclopedia of the Dead Sea Scrolls, 2 vols. (New York: Oxford University Press, 2000)(with James C. VanderKam (eds.)
  • Roland de Vaux, L'Archéologie et les manuscrits de la mer Morte (The Schweich Lectures of the British Academy, 1959), Londres, Oxford University Press, 1961, édition posthume augmentée, en traduction anglaise, du même ouvrage : Archeology and the Dead Sea Scrolls, Londres, 1973
  • Geza Vermes, Les Manuscrits du désert de Juda, Desclée et Cie, 1953
  • Charline Zeitoun, La double vie des manuscrits de la mer Morte, in Le journal du CNRS, n°214, novembre 2007, p. 9.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Interrogations modifier

Notes et références modifier

  1. a b c et d « Qumrân et les manuscrits de la mer Morte », André Paul, Historien, bibliste et théologien, mai 2010, sur le site clio.fr. André Paul a émis de très forte restrictions sur ses propres conclusions depuis la parution originelle de cet article en 2003.
  2. a et b « Après 54 ans d'attente, les manuscrits de la mer Morte sont enfin édités ». Cercle Bernard Lazare, Grenoble. Article par Christiane Galus, 26 décembre 2001.
  3. a b c d e f et g Paul 2008, p. 26
  4. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 21-22
  5. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 34-35
  6. a b c d et e James VanderKam, Peter Flint, The Meaning of the Dead Sea Scrolls, p. 26.
  7. « Manuscrits de la mer Morte à double fonds ». Article par Bernadette Arnaud (de Sciences et Avenir) dans "Le Nouvel Obs", janvier 2008, page 23; commentant un article paru dans Dead sea Discoveries.
  8. a et b James VanderKam, Peter Flint, The Meaning of the Dead Sea Scrolls, p. 28.
  9. a et b James VanderKam, Peter Flint, The Meaning of the Dead Sea Scrolls, p. 31.
  10. Paul 2008, p. 13-15
  11. André Dupont-Sommer, Les Écrits esséniens, découverts près de la mer Morte, Paris, Payot, 1983, p. 136.
  12. Golb 1998, p. 5.
  13. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées APaul p.20
  14. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 27-28.
  15. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 21-22
  16. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 34-35
  17. a et b Mimouni 2012, p. 241.
  18. Lawrence H. Schiffman, Understanding Second Temple and Rabbinic Judaism (ISBN 978-0881258134), p. 162.
  19. a b c d et e Wise, Abegg et Cook 2003, p. 41.
  20. Eisenman 2012 vol. II, p. 240.
  21. Derek R. G. Beattie, Martin J. McNamara, The Aramaic Bible: Targums in their Historical Context, 1994, JSOT Press, Sheffield, p. 200-202.
  22. Albert I. Baumgarten, The Flourishing of Jewish Sects in the Maccabean Era: An Interpretation, 1997, Brill, p. 31.
  23. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 26-27
  24. a b et c Wise, Abegg et Cook 2003, p. 27.
  25. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 25.
  26. André Paul, Les Mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr
  27. a b c d et e Wise, Abegg et Cook 2003, p. 45.
  28. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 45-46.
  29. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Wise_p28
  30. Golb 1998, p. 7.
  31. Golb 1998, p. 154s.
  32. a b et c Wise, Abegg et Cook 2003, p. 46.
  33. a et b Eisenman 2012 vol. II, p. 366-371.
  34. a b et c Eisenman 2012 vol. II, p. 366.
  35. Dupont-Sommer 1983, p. 43, note no 4.
  36. André Dupont-Sommer, Les écrits esséniens découverts près de la mer Morte, Paris, Payot, 1983,p. 43-44.
  37. a et b Eisenman 2012 vol. II, p. 367.
  38. André Dupont-Sommer, Nouveaux aperçus sur les manuscrits de la mer Morte, p. 28, cité par Henri Del Medico, Enigme des manuscrits de la Mer Morte, Paris, éd. Plon, p. 34.
  39. a et b Eisenman 2012 vol. II, p. 369.
  40. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, I, 6.
  41. Dupont-Sommer 1983, p. 37.
  42. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 28
  43. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Wise_30
  44. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 37
  45. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Golb_15
  46. Norman Golb, Who Wrote the Dead Sea Scrolls ?, 2012, http://www.ebookIt.com.
  47. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 36-46
  48. André Paul, Qumrân et les esséniens : L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, 2008.
  49. a et b Golb 1998.
  50. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 46
  51. Eisenman 2012 vol. II, p. 368.
  52. « [PDF] Les manuscrits de la Mer Morte », Aimé Fuchs, Institut de recherche mathématique avancée de Strasbourg, 18 février 2000.
  53. Laurent Héricher, Michaël Langlois et Estelle Villeneuve 2010, p. 152-156
  54. Laurent Héricher, Michaël Langlois et Estelle Villeneuve 2010, p. 141-151
  55. Michaela Bauks (éd.) et Christophe Nihan (éd.), Manuel d'exégèse de l'Ancien Testament, Labor et Fides, 2008, 236 p. (ISBN 978-2-8309-1274-6), p. 23
  56. « Etude de Fr. Bonnet-Eymard »
  57. Carsten Peter Thiede, Qumran et les évangiles, Paris, François-Xavier de Guibert,
  58. J. O'Callaghan, Los papiros griegos de la Cueva 7 de Qumran, Madrid, , p. 44-61
  59. Thierry Koltes, « Le papyrus 7Q5 de Qumran : un texte juif ou un texte chrétien ? » (consulté le )


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