Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Palestine

« Palestine » (latin : Palaestina, dérivé du grec ancien Παλεστίνα / Palestína ; arabe : فلسطين / Filastīn, hébreu : פלשתינה / Palestina) est un nom attesté depuis Hérodote pour désigner la région du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l'est du Jourdain et au nord du Sinaï[1].

La zone n'est pas clairement définie. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le Mont Liban et au sud la Philistie et l'Idumée. À l'époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La région de Palestine correspond aux territoires aujourd'hui situés à l'ouest du Jourdain et inclut l'État d'Israël, les Territoires palestiniens et une partie du Royaume de Jordanie, le Liban du Sud et le Plateau du Golan[1],[2].

Dans les traditions juive, chrétienne et musulmane, la Palestine est la région où s'établit le peuple juif (vers -1150--1130) et où vécurent Jésus-Christ et les premiers chrétiens. Dans ce contexte, elle est la Terre promise et Terre sainte pour le peuple juif, Terre Sainte des chrétiens, terre sacrée (après La Mecque et Médine) des musulmans.

Origine du nom « Palestine » modifier

« Le substantif Palestine (grec Palaïstiné) dérive du nom de la partie méridionale de la côte méditerranéenne habitée jadis par les Philistins, l'un des « peuples de la mer », qui s'est installé dans le pays vers les XIIIe – XIIe siècle av. J.-C.[3],[4]. » Au Ve siècle av. J.-C., Hérodote emploie les formules « Syriens de Palestine », « Syrie-Palestine » ou « Palestine-Syrie »[3]. « Il n'est pas exclu que déjà, pour lui, le mot ait inclus telle partie intérieure du pays[3] » et pas seulement la bande côtière au sud de la Phénicie[3].

Pour Pline l'ancien, la Palestine commence avec l'Idumée et se termine au nord là où commence la Phénicie.

« D'un point de vue géographique et démographique, la Palestine englobe plusieurs groupes de territoires. En Cisjordanie, outre la Judée, distinguons au nord la Samarie et la Galilée, au sud l'Idumée. En Transjordanie, mentionnons au nord la Pérée, la Batanée, la Gaulanitide, la Trachonitide, l'Auranitide, et à l'est la Galaaditide et l'Ammanitide. Le désert du Néguev, au sud, est aussi à rattacher à la Palestine[5]. »

Origine du nom « Palestine » modifier

« Le substantif Palestine (grec Palaïstiné) dérive du nom de la partie méridionale de la côte méditerranéenne habitée jadis par les Philistins, l'un des « peuples de la mer », qui s'est installé dans le pays vers les XIIIe – XIIe siècle av. J.-C.[3],[6]. » Au Ve siècle av. J.-C., Hérodote emploie les formules « Syriens de Palestine », « Syrie-Palestine » ou « Palestine-Syrie »[3]. Il n'est pas exclu que déjà, pour lui, le mot ait inclus certaines parties intérieures du pays[3]}} et pas seulement la bande côtière au sud de la Phénicie[3].

« D'un point de vue géographique et démographique, la Palestine englobe plusieurs groupes de territoires. En Cisjordanie, outre la Judée, distinguons au nord la Samarie et la Galilée, au sud l'Idumée. En Transjordanie, mentionnons au nord la Pérée, la Batanée, la Gaulanitide, la Trachonitide, l'Auranitide, et à l'est la Galaaditide et l'Ammanitide. Le désert du Néguev, au sud, est aussi à rattacher à la Palestine[5]. »

Emplois du terme « Palestine » modifier

Histoire de l’utilisation du terme « Palestine » modifier

Dans la langue française, le terme « Palestine » est utilisé depuis plusieurs siècles pour désigner le territoire situé géographiquement entre la mer Méditerranée et le fleuve du Jourdain.

Le terme « Palestine » a une longue histoire et a le plus souvent désigné — dans les langues occidentales — une division administrative ou politique d'un empire, depuis l'époque romaine jusqu'à l'époque ottomane puis sous le mandat britannique, à l'exception notable de l'époque des Croisades pendant laquelle elle fut appelée « Terre sainte » par les croisés. Voici comment l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien traite de la Palestine et de la Judée[7] :

« (XIII.) Puis commencent l'Idumée et la Palestine à la sortie du lac Sirbon, qui a, d'après quelques-uns, 150 000 pas de tour. Hérodote (3, 5) l'a mis au pied du mont Casius ; maintenant c'est un marais de médiocre étendue. Villes : Rhinocolure, dans les terres ; Rhaphée ; Gaza, et dans les terres Anthédon ; le mont Argaris ; sur la côte, la Samarie ; la ville d'Ascalon, libre ; Azotus, les deux Jamnia, dont l'une est dans les terres ; Joppé, des Phéniciens, plus ancienne que le déluge, d'après la tradition ; elle est placée sur un coteau, et a devant elle un rocher où l'on montre les restes des chaînes d'Andromède. On y adore Céto, monstre fabuleux ; au-delà, Apollonie, la tour de Straton, autrement Césarée, fondée par le roi Hérode, maintenant appelée Prima Flavia, d'une colonie qui y a été établie par l'empereur Vespasien ; la limite de la Palestine, à 189 000 pas de la frontière d'Arabie ; puis commence la Phénicie. Dans l'intérieur de la Samarie, les villes de Néapolis, qui se nommait auparavant Mamortha, de Sébaste sur une montagne, et de Gamala sur une montagne plus haute. »

« XV. (XIV.) Au-delà de l'Idumée et de la Samarie s'étend la Judée dans un grand espace. La partie qui tient à la Syrie s'appelle Galilée; celle qui est voisine de l'Arabie et de l'Égypte s'appelle Pérée, parsemée d'âpres montages, et séparée par le Jourdain du reste de la Judée. La Judée même est divisée en dix toparchies, dans l'ordre suivant : celle de Jéricho, plantée de palmiers, arrosée de sources ; celle d'Emmaüm, celle de Lydda, celle de Joppé, celle d'Acrabatène, celle de Gophna, celle de Thamna, celle de Bethleptephe, celle d'Orine, où fut Jérusalem, la plus célèbre des villes non de la Judée seulement, mais de l'Orient ; celle d'Herodium, avec une ville illustre du même nom. »

Le terme « Palestine » fut privilégié par les Romains qui, après la révolte de Bar Kokhba vaincu par l'empereur Hadrien, sont désireux d'annihiler toute trace de vie juive au sein de cette partie du monde. Ce nom renvoie à celui d'un peuple dont la Bible place la capitale à Gaza et dont elle fait un ennemi permanent des Hébreux, les Philistins[8]. Par la même occasion, Jérusalem est rebaptisée Aelia capitolina. L' usage géographique du terme désignait des territoires à l'Ouest et à l'Est du Jourdain. Plus tard, le terme arabe (« Filastin ») désignait, de la conquête arabe jusqu'aux Croisades, une partie de la Palestine romaine que les Romains appelaient Palaestina Prima. Après les Croisades, les Empires mamelouk et ottoman n'utilisaient pas le nom "Palestine" dans aucune forme, mais après la Première Guerre mondiale, les Puissances principales alliées ont appliqué le nom au territoire du Foyer national juif (San Remo, 1920) sous Mandat britannique. Le nom (« Palestine ») perdure, même s'il a pris un sens politique et a perdu une partie de sa neutralité, spécialement après la création de l'État d'Israël en 1948. Notamment, certains Israéliens et/ou Juifs perçoivent dans l'utilisation du terme « Palestine » un déni de l'existence effective de l'État d'Israël sur une partie de ce territoire, ou de sa légitimité sur cette même terre. Et le fait de désigner par « Palestine » un éventuel futur État arabe sur les territoires palestiniens occupés accroît pour eux cette confusion. Toutefois, la partie arabe continue d'appeler Palestine soit la région dans son intégralité, soit seulement la bande de Gaza et la Cisjordanie, tandis que le terme « Palestiniens » est adopté pour désigner les descendants des habitants de Palestine avant le début du conflit israélo-arabe, y compris souvent les habitants arabes de citoyenneté israélienne et les Juifs qui descendent des familles qui habitaient en Palestine bien avant les immigrations juives du XXe siècle (comme les Samaritains, les résidents juifs de Péki'in).

En archéologie, on emploie le mot « Palestine » pour désigner l'ensemble de la région, indépendamment de l'époque que l'on considère (néolithique, âges du bronze, âges du fer). On emploie, avec le même sens, le mot « Palestiniens » pour désigner l'ensemble des populations de la région. On parle donc, en archéologie, de Syrie et de Palestine, de Syriens et de Palestiniens.

L'historien Felix Abel, père dominicain à l'École Biblique de Jérusalem, écrit que le nom Palestine s'est étendu à l'époque d’Hérodote de la bande côtière habitée par les Philistins au pays habité par les Juifs "Donc du territoire des Philistins, le nom de Palestine s'est étendu à tout l'arrière pays qui forme la Syrie Méridionale. Par un procédé familier aux anciens on appliquait au pays entier le nom de la peuplade la plus proche et la plus accessible..." C'est-à-dire que le nom Palestine était utilisé tout d'abord par des gens venant de l'Occident, par les Grecs.

Antiquité modifier

Royaumes antiques de la région qui fut ulterieurement nommée Palestine
La Palestine en 1020 av. J-C, selon Smith, en 1915.

Le nom « Palestine » dérivé de celui des Philistins vient de l`hébreu ``peleshet``(פלשת) qui signifie ``envahisseurs``, peuple qui a vécu sur une partie de la bande côtière de la Méditerranée du sud-est, entre la fin de l'âge du bronze et le début de l'âge du fer. Les Philistins sont mal connus, car ils n'utilisaient pas l'écriture. On dispose de références à ce peuple dans des documents égyptiens (qui en font l'un des « Peuples de la mer » envahisseurs de l'Égypte sous Ramsès III) et désigne par « Peleset » (P-l-s-t) la région qu'ils habitent. Les Philistins et leur pays « Peleshet » (פלשת Pəléšeth) sont également mentionnés dans la Bible (qui parle aussi de « Cananéens » à la fois antérieurs et voisins par rapport aux « Philistins ») : selon le texte, les Hébreux étaient régulièrement en guerre avec ce peuple dont les principales villes étaient Ashdod, Ashkelon, Ekron, Gath et Gaza. Toutefois le mot « Palestine » n'apparaît jamais dans la Torah et la Bible (qu'il s'agisse de l'Ancien ou du Nouveau Testament).

Dans les textes non bibliques, le terme de « Palestine » (Palaïstinê) apparaît pour la première fois sous la plume de l'historien grec Hérodote, au Ve siècle av. J.-C. sous le nom de Σ υ ρ ι ́ α η ̔ π α λ α ι σ τ ι ́ ν η «Syrie de Palestine»(Histoires, 1,105 ; 2,104 ; etc.)[9] [10]. Ptolémée et, plus tard, en latin, Pline l'Ancien, parlent également de « Palestine », toujours lié au terme « Syrie ».

Sous la domination romaine, la deuxième révolte juive (132-135) aboutit à l'expulsion des Juifs de Jérusalem par Hadrien. Jérusalem est nommée « Aelia Capitolina » et la région est intégrée dans la province de « Syrie Palestine » (Syria Palæstina), nouvelle dénomination, calquée sur le grec, de ce qui était auparavant appelé en latin (« Syrie Judée » ou « Syrie juive »).[réf. nécessaire]

Vers 390, le terme de « Palestine » est réutilisé pour nommer les trois subdivisions administratives du territoire de la Palestine :

  • la Palestine première (Palaestina Prima) a pour chef-lieu Césarée et comprend la Judée, la Samarie, la Pérée, et la côte méditerranéenne ;
  • la Palestine seconde (Palaestina Secunda) a pour chef-lieu Scythopolis et comprend la Galilée, la basse plaine de Jezréel, la vallée du Jourdain à l'est de la Galilée, et l'ouest de la Décapole ;
  • la Palestine troisième (Palaestina Tertia) a pour chef-lieu Pétra et comprend le Néguev, le sud de la Jordanie (détaché de la province d'Arabie), et l'est du Sinaï.

Notes et références modifier

  1. a et b Palestine Definition, The Palestine Exploration Fund, accédé le 4 avril 2008
  2. Forji Amin George, Is Palestine a State?, Expert Law, juin 2004.
  3. a b c d e f g et h Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 28.
  4. Voir aussi J.C. Greenfield, Philistines, dans Encyclopaedia Judaica 13 (1971), {{p.|399 et O. Bustanay, « Land of Canaam », dans Encyclopaedia Judaica 5, (1971), p. 98.
  5. a et b Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 29.
  6. Voir aussi J.C. Greenfield, Philistines, dans Encyclopaedia Judaica 13 (1971), {{p.|399 et O. Bustanay, « Land of Canaam », dans Encyclopaedia Judaica 5, (1971), p. 98.
  7. Livre V
  8. Les Philistins bouchent les puits qu'Abraham avaient creusés (Genèse, 26, 14-18). Ils dérobent l'Arche d'alliance (1 Samuel, 4-7) Dalila et Goliath sont des Philistins.
  9. http://www.cnrtl.fr/etymologie/palestinien
  10. http://www.palestinefacts.org/pf_early_palestine_name_origin.php