Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Priscilla (compagne d'Aquila)

Priscille (ou Priscilla ou Prisca') forme avec Aquila, un couple de riches romains Juifs adeptes de « la Voie » prônée par Jésus et ses apôtres dans le judaïsme des années 40-60, moment où le judaïsme et le christianisme ne sont pas encore séparés. Les Actes des Apôtres donnent quelques éléments à leur sujet. Ils sont aussi mentionnés dans certaines lettres de Paul de Tarse. Ils organisent plusieurs églises, notamment à Éphèse et à Rome dont certaines se réunissent dans les résidences qu'ils possèdent dans ces villes.

Priscille figure dans le martyrologe romain et est fêtés conjointement avec Aquila par l'Église catholique romaine le 8 juillet[1] ; l'Église orthodoxe les fêtent le 13 février[2]. Les autres églises orientales fêtent uniquement Aquila en tant qu'apôtre.

Éléments de biographie modifier

Priscille mariée avec Aquila. Ils sont chassés de Rome « à la suite d'un édit de Claude qui ordonnait à tous les Juifs de s'éloigner de Rome[A 1]. » Il y a un quasi consensus chez les historiens pour estimer que cet édit de Claude est celui mentionné par Suétone qui intervient dit-il car les juifs fomentaient des troubles sous l'impulsion de Chrestus[3] (49-50[4],[5])[note 1].

Ils viennent donc habiter dans leur résidence de Corinthe. Arrivant d'Athènes[A 2], Paul réside dans la demeure du couple et comme il a quelque expérience dans la fabrication de tentes il travaille avec eux[A 3] tout en se rendant à la synagogue chaque shabbat pour tenter de persuader aussi bien les Juifs que les polythéistes parlant grec[A 4].

Après un an et demi[A 5] de prédication et après avoir été conduit devant le tribunal de Gallion[A 6], alors proconsul d'Achaïe (printemps 51 - printemps 52[6]), Paul s'embarque pour la province romaine de Syrie[A 7]. Priscille et Aquila s'embarquent avec lui[A 7] pour se rendre à Éphèse[A 8], tandis que Paul continue son voyage vers Césarée maritime[A 9].

Priscile et Aquila achèvent alors la formation d'Apollos (ou Appolonios[7],[8]), un baptiste d'Alexandrie qui a reconnu Jésus comme Messie[A 10],[8]. Ils fondent dans la ville plusieurs Églises domestiques[9].

Environ cinq ans après avoir été soit expulsé, soit contraint à l'éloignement en raison d'un décret d'expulsion qui ne visait probablement que les juifs pérégrins[8], Aquila et Priscilla ont donc pu revenir dans leur résidence de Rome. Toutefois entre-temps, l'empereur n'est plus Claude, mais Néron. Comme à Éphèse, Priscilla et Aquila accueillent dans leur maison les réunions hebdomadaires d'une église[A 11].

Une mention dans la lettre que Paul de Tarse adresse à quelques églises (assemblées) et à plusieurs croyants de la ville de Rome laisse penser qu'ils sont dans la capitale de l'empire romain au moment où est écrite l'Épître aux Romains. Dans ses salutations, Paul écrit: « Saluez Prisca et Aquila, mes coopérateurs dans le Christ Jésus ; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude : c'est le cas de toutes les Églises de la gentilité; saluez aussi l'Église qui se réunit chez eux[A 11]. » Dans cette lettre adressées aux Romains, Saint Paul semble s'adresser à des judéo-chrétiens fort attachés au respect de la Torah et à des chrétiens d'origine grecque qui veulent s'en détacher totalement[10].

Dans le Nouveau testament modifier

Priscille et Aquila sont évoqués dans les Actes des Apôtres ainsi que dans les épîtres de Paul de Tarse :

Dans les Actes des Apôtres modifier

  • Actes 18:1-5 : « Après cela, Paul s'éloigna d'Athènes et gagna Corinthe. Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, qui venait d'arriver d'Italie avec Priscille, sa femme, à la suite d'un édit de Claude qui ordonnait à tous les Juifs de s'éloigner de Rome. Il se lia avec eux, et, comme ils étaient du même métier, il demeura chez eux et y travailla. Ils étaient de leur état fabricants de tentes. Chaque sabbat, il discourait à la synagogue et s'efforçait de persuader Juifs et Grecs. Quand Silas et Timothée furent arrivés de Macédoine, Paul se consacra tout entier à la parole, attestant aux Juifs que Jésus est le Christ ».
  • Actes 18:18-19 : « Paul resta encore un certain temps à Corinthe, puis il prit congé des frères et s'embarqua pour la Syrie. Priscille et Aquilas l'accompagnaient. Il s'était fait tondre la tête à Cenchrées, à cause d'un vœu qu'il avait fait. Ils abordèrent à Éphèse, où il se sépara de ses compagnons. Il se rendit à la synagogue et s'y entretint avec les Juifs ».
  • Actes 18:26 : « Il (Apollos de Césarée) se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Priscille et Aquilas, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie ».

Dans les lettres de Paul de Tarse modifier

  • Romains 16:3-5 : « Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs dans le Christ Jésus ; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude : c'est le cas de toutes les Églises de la gentilité; saluez aussi l'Église qui se réunit chez eux ».
  • 1 Corinthiens 16:19 : « Les Églises d'Asie vous saluent. Aquilas et Prisca vous saluent bien dans le Seigneur, ainsi que l'assemblée qui se réunit chez eux ».
  • 2 Timothée 4:19 : « Salue Prisca et Aquilas, ainsi que la famille d'Onésiphore ».

Éventuelle identification avec Sainte Priscilla modifier

Une tradition rapporte que la sainte, à l'âge de treize ans, est baptisée par Saint Pierre dans sa période missionnaire d'apôtre à Rome, probablement dans les années 40. Dans la littérature pseudo-clémentine son mari Aquila est aussi baptisé par Simon-Pierre alors qu'il se trouve à Antioche, avant qu'il ne connaisse Prisca, probablement peu de temps avant que Pierre se rende à Rome pour la première fois. En effet, Aquila et son frère jumeau Nicétas s'étant retrouvé séparés de leurs parents alors qu'ils étaient tout jeunes ont été élevés dans la province romaine de Syrie par une princesse syro-phénicienne, prosélyte juive appelée Justa qui leur a donné une éducation juive dans le milieu culturel de la Syrie. Le baptême d'Aquilla et de Nicétas intervient après les retrouvailles avec leur frère Clément, fils d'un haut sénateur[11] qui deviendra l'évêque Clément de Rome. Selon d'autres sources, il est un neveu du Consul Titus Flavius Clément[12]. Une tradition attestée à partir du VIIIe siècle l'identifie à la jeune Priscilla, épouse d'Aquila, mentionnée dans les Actes des Apôtres ainsi que par Saint Paul dans son Épître aux Romains[13]. Cette thèse est mise en doute par certains chercheurs[14].

La tradition chrétienne dit que sainte Prisca était d'une famille noble. À treize ans, elle est accusée de christianisme, probablement vers le milieu du Ier siècle, en raison de la persécution par Claudius. Il lui ordonne de faire un sacrifice au dieu Apollon. Quand elle refuse, en raison de sa foi chrétienne, selon le martyrologe romain, elle est soumise à de nombreuses tortures : elle est battue et envoyée en prison. Elle est toutefois libérée après un certain temps. C'est probablement après cette libération qu'elle rencontre Aquila et qu'elle l'épouse. En 49, les juifs sont expulsés de Rome par un édit de l'empereur Claude. Ils se trouvent donc à Corinthe en 50-51, où Aquila possède une de ses résidences. Elle continue d'affirmer encore fermement sa foi en Jésus-Christ. Mise à nouveau en prison à une période inconnue, sa peine comprend cette fois, la flagellation, l'ébouillantage à la suif puis elle est une nouvelle fois emprisonnée. Elle est enfin jetée à un lion dans une arène, mais il se couche tranquillement à ses pieds.

Elle est affamée pendant trois jours dans une maison-prison pour esclaves, puis torturée à une crémaillère. Des morceaux de chair lui sont arrachés avec des crochets de fer puis elle est jetée au bûcher[15]

Elle reste miraculeusement en vie, mais elle est décapitée à la dixième étape de la Via Ostiensis, la route de Rome à Ostie. Les chrétiens enterrent son corps dans la Catacombe de Priscille, sur l'Aventin, la plus ancienne à Rome, à l'endroit de sa mort[14].

Culte modifier

Priscilla et Aquila sont considérés comme des saints dans la plupart des églises chrétiennes chez qui existent la notion de saints. L'Église orthodoxe les commémore le 13 février[16],[17]. L'Église luthérienne les commémore le même jour avec Apollos. Les autres Églises orthodoxes commémorent le 14 Juillet, le seul Aquila comme l'un des apôtres[18]. Dans l'Église catholique, le Martyrologe romain fixe leur fête au 8 juillet[19],[20].

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Pour voir le débat entre les dates de 41 et 49 pour cette expulsion des Juifs de Rome et le débat sur le nombre d'expulsions — une seule en 49 ou deux, une en 41 l'autre en 49 — voir Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992, p. 397-399.

Sources antiques modifier

Références modifier

  1. Saints Aquila et Priscille sur Nominis.
  2. (en) St. Priscilla, with her husband, Aquila, at Ephesus.
  3. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 751.
  4. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 752.
  5. (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992, p. 398.
  6. Marie-Françoise Baslez, Saint Paul, Paris, 2012, éd. Pluriel, p. 469.
  7. cf. version du Codex Bezae des Actes des Apôtres.
  8. a b et c Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 705.
  9. Marie-Françoise Baslez, Saint Paul, Paris, 2012, éd. Pluriel, p. 474.
  10. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 754.
  11. Bernard Pouderon, Aux origines du roman pseudo-clémentin, in Le judéo-christianisme dans tous ses états - Actes du colloque de Jérusalem - 6-10 juillet 1998, Dir. Simon Claude Mimouni, Paris, éd. Cerf, 2001, p. 238-239.
  12. Actes des martyres, Actes des martyres de la vierge sainte Flavia Domitilla et des saints Nérée et Achillée.
  13. Saints Aquila et Priscille
  14. a et b Kirsch, Johann Peter. "St. Prisca." The Catholic Encyclopedia. Vol. 12. New York: Robert Appleton Company, 1911. 13 Jun. 2009
  15. (en) Brown, Abbie Farwell. "Saint Prisca, the Child Martyr." Baldwin Online Children's Project. Online: June 13, 2009
  16. St. Priscilla, with her husband, Aquila, at Ephesus
  17. "Name Days", In Touch 17.2, Feb. 2009.
  18. Apostle Aquila on Orthodox Wiki.
  19. Saints Aquila et Priscille sur Nominis.
  20. Maas, Anthony. "Aquila and Priscilla." The Catholic Encyclopedia. Vol. 1. New York: Robert Appleton Company, 1907. 23 Dec. 2013

Prisca, house of Pudens, Catacombes modifier

La tradition dit que Pierre a résidé un temps dans la maison d'Aquila et Priscille à Rome. L'église de sainte Prisca sur l'Aventin marque l'endroit. La dédication à Prisca est plus ancienne que la sainte du même nom (vierge et martyr commémorée le 18 janvier) (??), dont le corps a été placé à cet endroit par Eutychus vers la fin du IIIe siècle. La désignation originale de l'église est le Titulus Prisca, qui est même connu à partir du XIIe siècle comme le Titulus béni d'Aquila et Prisca.

Giovanni Battista De Rossi a publié un récit de deux découvertes remarquables faites au XVIIIe siècle. L'oratoire original a été découvert en 1776 dans un jardin près de l'église. Il était décoré avec des fresques dans laquelle le symbole des poissons et les figures des apôtres étaient clairement discernable. Des copies d la fresque semblent avoir été faite alors, mais on n'en a retrouvé aucune trace. Quelques années plus tard, les ruines d'une vieille maison romaine ont été découvertes près de l'église (mais l'oratoire et la maison ont aujourd'hui disparu). Selon Lanciani, une tablette en bronze a alors été trouvée qui était présenté à Gaius Marcus Prudens Cornelianus comme un signe de gratitude par la population de Clunia... La tablette date de 222.

Rue sainte Prisca sur l'Aventin modifier

La première route qui a permis l'ascension de la colline était le Clivus Publicius (Clivo de Publici), la montée du Foro Boario et en continuant le long de la rue actuelle de Santa Prisca à Vicus piscine publicae. Il est sorti une autre route ancienne, probablement appelé Vicus Armilustri (aujourd'hui Via Santa Sabina), qui allait au sud de Port Lavernalis dans les murs. Également, une autre ancienne rue venait de Port Trigémine le long d'un passage étroit entre l'Aventin et le Tibre, puis suivait l'itinéraire de la Via Marmorata et finalement donnait lieu à la Via Ostiense .

Église Santa Prisca modifier

Elle est construite au IVe siècle ou Ve siècle. Le Titulus d'Aquila et Prisca est enregistré dans les actes du synode de 499 et, selon la tradition, serait le plus ancien culte chrétien de l'Aventin, lié à l'hospitalité reçue de Saint-Pierre et Saint-Paul. Endommagée par les Normands dans le Sac de Rome (1084), l'église est restaurée à plusieurs reprises. L'aspect actuel date de la rénovation de 1660, au cours de laquelle, entre autres, une nouvelle façade est créée.

La maison romaine et le titulus modifier

Dans l'endroit où se trouve aujourd'hui l'église de Santa Prisca, à l'origine se tenait une domus datant de la fin du Ier siècle, attribué par certains à Lucius Licinius Sura, alors que d'autres l'ont identifié avec le privata Traiani, c'est-à-dire la résidence de Trajan avant qu'il ne devienne empereur[1].

Selon la tradition, le bâtiment a été converti en un titulus (une Domus ecclesiae) ou lieu de culte chrétien, vers 57 par Aquilas et Priscille, dans la maison desquels la présence d'une communauté chrétienne est attestée dans l'épître aux Romains (Rom. 16.3-5)[2]. Les premiers documents relatifs à ce titulus ne remontent cependant qu'au Ve siècle (quand il a été enregistré dans les actes du synode de 499, ce qui est la raison pour laquelle, selon la tradition, il serait le plus ancien lieur de culte chrétien de l'Aventin), étant également mentionné sur plusieurs pierres tombales et sur des inscriptions du siècle suivant[3]

Prisca before Aquila modifier

Références modifier

  1. Claudio Rendina, Le chiese di Roma, Rome, Newton & Compton Editori, 2000, p. 316, (ISBN 978-88-541-0931-5)
  2. Daniela Gallavotti Cavallero (a cura di), Rione XII - Ripa. Parte seconda, Rome, Fratelli Palombi, 1978, p. 16.
  3. Maria Gabriella Zanotti, S. Prisca, titulus in Lexicon topographicum Urbis Romae, IV, Rome, Quasar, 1999, p. 162, (ISBN 88-7140-135-2).